merry, diane & mara ▽ Triple Trouble.

TRIPLE TROUBLE

Threesome mental

Elle n'aurait pas dû. Et Diane se mord la langue en se fustigeant. Elle n'aurait pas dû. Et, elle ne se reconnait pas dans cette attitude de femme colérique et vengeresse. Ce n'est pas elle. Mais Mara éveille des émotions qu'elle ne comprend pas. Elle ouvre la bouche pour rajouter une excuse bidon, qui n'a définitivement pas sa place après ce qu'elle vient de lâcher froidement. Alors, elle se ravise et s'emmure dans une honte visible. Elle est stupide. Et, elle se fait violence pour ne pas se jeter à la nuque de la rousse en implorant son pardon. C'est affligeant. Pourquoi a-t-elle ressentie le besoin de balancer cela, comme un coup de poignard portée en pleines côtes ? Elle n'est plus certaine de le savoir. Pourtant, elle sait que c'est ce pêle-mêle de ressentiments qui l'y a contrainte. Elle sait que c'est cette jalousie quasi-maladive et qu'elle ne pensait pas éprouver qui l'y a encouragé. Elle a beau n'être qu'un spectre sans promesse de vie, elle n'en reste pas moins faible. Elle n'en reste pas moins bêtement humaine et acerbe. Et elle se maudit silencieusement, tandis qu'elle attend docilement le revers de la médaille. A son tour, elle pose les yeux sur la ville qui s'étend derrière l'énorme baie vitrée. Elle songe un instant à son corps qui pourrait facilement s'y briser et chuter dans le néant. Mais, Mara ne le fera. Peut-être parce qu'il y a Merry, peut-être parce qu'elles sont passées au dessus de tout cela. Elle le mériterait mais, Diane n'a pas envie de cela, non plus, pour une fois. Elle aimerait simplement retourner quelques minutes dans le passé pour se taire. Seulement, il est trop tard et la Banshee sent déjà son myocarde se briser sous le regard de la rousse.

Mais moi je t'aime. L'aveu lui fait l'effet d'une violente gifle en pleine figure. Son sang ne fait qu'un tour et, elle n'entend qu'à peine la remarque cinglante de Merry. Elle reste bêtement immobile, bras ballants comme si elle ne comprenait pas ce que cela signifie. Elle l'aime. Cela l'ébranle à chaque fois. Cela sonne toujours comme une première fois. Elle l'aime et Diane ne sait que lacérer un peu plus la peau déjà balafrer de la rousse. L'iode lui brûle la rétine. C'est idiot, alors que c'est elle qui a levé le martinet pour mieux l'abattre sur la jolie tête de Mara. Elle se brise en quelques éclats face à la Stryge. Ses paupières papillonnent pour chasser ces larmes clandestines qui n'ont décemment pas leur place ici. Elle est tragique, Diane. Elle tend irrémédiablement la batte pour se faire broyer sous quelques coups bien mérités. Mara s'échappe sans qu'elle puisse la retenir. Les mots qu'elle devrait enfin dire s'engluent dans le creux de sa gorge pour ne former plus qu'un gargouillis dégoûtant. Elle se hait. Et elle a envie d'hurler tout le mépris qu'elle s'inspire à cette jeune femme qu'elle ne connait pas. Elle pose simplement les yeux sur elle. Un regard profondément navré et candide. Mais ce n'est pas à cette dernière qu'elle se doit de se confondre en remords. Ce n'est pas à elle qu'elle se doit de prononcer ces paroles qui ne veulent jamais sortir. Diane inspire douloureusement, dans un réflexe inutile et vain.
- Je ne serai pas longue, murmure-t-elle.
Elle ne serait pas longue et, laisserait enfin les deux jeunes femmes. Elle tenterait de réparer, puis s'évaporerait pour ne pas en rajouter davantage. C'est sans doute la seule chose qu'elle puisse encore faire de mieux.

Diane hésite lorsqu'elle se trouve face à la porte de la salle de bain. Elle sait qu'elle ne pourra plus faire machine arrière. Elle sait que les dès seront enfin jetés sur ses pires angoisses. Mais, elle le lui doit. Alors, elle pousse doucement le seul rempart qui la sépare présentement de Mara. Elle le pousse puis, détourne rapidement les yeux en la voyant presque recroquevillée sur le sol. L'animal feule en constatant sa présence, mais Diane n'y prête pas attention. Elle s'accroupit face à elle, portant une main sur son visage pour l'inciter à relever la tête. Ses grandes prunelles à la fois tristes et désespérées se fondent dans les siennes quelques secondes, avant qu'elle n'entrouvre enfin les lèvres.
- Pardonne-moi, Mara. Je ne... voulais pas te... C'était gratuit.
Elle souffle doucement en venant presser son front contre le sien.
- Je... je t'aime aussi, Mara. Je t'aime et... je ne sais pas comment le... gérer.
Elle grimace.
- Tu es... la première personne que je laisse entrer dans ma vie depuis... depuis Lui, Faolan...
Sa voix s'étrangle. Faolan. C'est toujours vivace et incroyablement douloureux.
- J'ai peur. J'ai tellement peur que... et j'en oublie que... toi aussi, tu... as peur.
Ses paumes viennent encadrer son minois.
- Tu... tu n'es pas... qu'un corps pour moi, Mara... tu es... tu es beaucoup, mais pas ça.
Il y a quelque chose de profondément pudique dans son timbre, de profondément sensible lorsqu'elle tente de poser des mots sur ce qu'elle ressent enfin.
- Tu... est-ce que tu voudrais...
... sortir avec moi ? Mais c'est tellement enfantin. Alors Diane baisse simplement les yeux sans achever sa demande. Ses doigts se glissent entre ses mèches rousses dans un geste tendre, réconfortant. Elle est tellement maladroite lorsqu'il est question de se dire, de rassurer. Elle dépose un baiser sur son front pâle, puis l'emprisonne délicatement entre ses bras. Tout irait bien. Elle ne le dit pas, mais tout dans son attitude tend à l'affirmer. Tout irait bien. Elle serait là pour elle.

Je suis arrivé(e) le : 09/06/2016

♦♦♦♦

Coincée au milieu de cette tragédie grecque, Merry regarde la ville en contrebas, la splendeur des vitres brillant sous un soleil de début d'été. L'agitation qu'elle devine, à cette heure. Elle comprend pourquoi Mara vit ici : c'est plus facile de se sentir loin de tout ça. De tout ce qui s'étends à ses pieds.Mais Merry est trop pragmatique pour avoir vraiment envie de sauter.

Elle se retrouve seule. Seule avec toute sa colère, son mépris. Et sa peine. Pour Mara. Pour cette femme qui fait office de tornade et qui dispense tour à tour le miel et le fiel. Pour elle aussi, qui est seule.
Merry est une louve. Ce ne sont pas des animaux aisément solitaires. Elle pense à jahaal, qui doit la détester parce qu'elle est partie sans un au revoir, mue autant par la peur de perdre son job précaire avec un énième retard que par la peur de rester à jamais prisonnière de sa peau chaude à l'odeur de désert.
A peine le temps de filer à la pharmacie prendre la pilule du lendemain - on n'est jamais trop prudente - et elle était retournée d'autant plus douloureusement à son boulot, supportant sans broncher les reproches de son sous-chef, y prêtant le flanc en se sachant en tord.

Merry espère juste qu'il la rappellera. Elle entends sans vraiment écouter les promesses de Diane et roule un peu des yeux. A-t-elle besoin de se montrer si pathétique ? De fouler ainsi aux pieds sa dignité de femelle en détresse qui n'attends qu'une princesse charmante en armure rutilante ? De jolies promesses qui ne valent guère plus que des cailloux brillants. Pathétiques choses en toc. Qu'elle aurait aimé savoir dire aussi aisément que cette autre brune, elle qui ne sait consoler que sous sa forme de louve et ne sourcille pas aux envies criminelles de Mara, perdue entre saphisme sanglant et désir de rédemption.

Tout ça lui chamarre les yeux d'une humidité saline et elle serre les dents, emmure et endure toute cette sale douleur et cette tristesse. Elle hésite un instant, la main sur son sac qu'elle a fait sans y penser. Elle ramasse son blouson sur le canapé. Cale la bride de son petit sac à dos sur son épaule. Pourtant, elle hésite. Elle est un chien fidèle. Le chat vient de sortir de la salle de bain, animal de bien. Les animaux seuls savent quoi faire.

Depuis là où elle est Merry lance pour Diane, assez fort : "Et sinon, la laisser parler, lui demander son avis, ça t'arrive ?"
Puis, parce qu'elle veut s'enfuir, elle revêt une forme plus commode pour ne plus rien avoir à dire.

La louve grise se tient devant la porte de la salle de bain. Le chat lui a feulé dessus avant de se carapater sous le canapé mais l'autre animal n'en a que faire. Elle s'approche et s’assoit sur son séant, à côté de Mara. La douce fourrure frotte contre le bras de la rousse. Dans les yeux d'or posés sur Diane il y a un avertissement muet que celle qui fut animale saisirait sûrement.
La louve ne dit rien, elle reste simplement là, protectrice, les oreilles dressées, immobile comme seuls peuvent l'être les grands prédateurs.

Elle veille.

Je suis arrivé(e) le : 08/06/2016

Triple Trouble.

"Born with a void, hard to destroy with love or hop. Built with a heart, broken from the start."

Marina & the Diamonds - Valley of the Dolls ▽ Il était doux de pouvoir parfois se reposer quand les choses de la vie vont trop vite, de pouvoir s’asseoir dans son propre esprit et regarder les choses avec la distance dont on avait besoin pour enregistrer chacune chose qui était venue, l'une après l'autre. Mais pour Mara, c'était autre chose : ses nerfs avaient lâché. Il lui arrivait parfois d'entrer dans une telle catatonie, quand tout lui échappait comme à cet instant. Elle qui n'avait jamais reçu personne chez elle se retrouvait avec deux jeunes femmes qui visiblement flairaient l'inimitié à plein nez. Les propos de Diane l'avaient troublée plus qu’elle ne l'aurait voulu et ne sachant comment s'en défendre, elle avait juste quitté la pièce. Il le fallait, pour demeurer elle-même et ne pas devenir une aliéné. Le reste lui parvint avec une distance dramatique, perdue dans son propre esprit ; elle entendait, mais n'écoutait pas. Elle voyait, mais ne regardait pas. Une partie d'elle-même refusait de décrocher pour éviter de laisser Merry et Diane seules. L'autre se reposait simplement à l'ombre de l'absence de pensées.

La Stryge sent une présence, puis deux. Les paroles de Diane -elle reconnait sa voix dans son atonie - lui parviennent tant hachées qu'elle ne les comprend pas vraiment. Elle parle trop vite, trop pour elle. Le cerveau engourdit ne parvient pas à suivre pour le moment mais l’hameçon est lancé : elle prend la corde tendu pour revenir à la surface d'elle-même, doucement. Ses regards redevient lucides et clair tandis que la Banshee encadre son visage de ses mains ; elle lui dit quelque chose. Tu n'es pas que.... qu'est-ce qu'elle serait, au juste ? La proposition avortée se confond avec la voix lointaine de Merry. Elle sent un baiser sur son front fiévreux, la fourrure d'une louve grise contre son bras. Les choses vont n peu vite pour elle qui ne cherchait que quelques minutes de solitude. la voilà toute entourée. Surement trop, d'un coup. Mais elle ne dit rien, hoche la tête, concentrée sur le fait de se recomposer sans faillir.

Mara inspire lentement et son regard retrouve de son acier bleu, ce marbre un peu froid qui la caractérise. Elle inspire, son haleine sent la cigarette fumée et mâchée. Ses doigts craquent et finalement elle rabat ses cheveux en arrière, perturbée d'être entourée ainsi. Il lui faut un instant, rien qu'un. sa voix a pourtant quelque chose de différent, de robotique. Elle a retrouvé ses couleurs mais une partie de sa sanité semble encore évanouie aux portes d'elle-même.

"Laissez-moi un instant", elle ajoute, sur un ton admirablement calme, "s'il vous plais. Il faut rester calmes."

Ses premiers gestes, gourds et un peu rude, vont aux deux personnes en face et à côté d'elle. La rousse caresse l'aimable de tête de son amie sous forme animale, louve farouche sachant mordre fort et loin dans la chair mais d'une gentillesse infinie une fois que les choses se dépouillaient du superflu et du mesquin. Son autre main fouilla la chevelure brune de la Banshee comme pour lui affirmer sans rien dire que tout allait bien, que ce n'était pas grave. Elle n'avait pas envie d'expliquer quoi que ce soit, de faire de discours ou que son amie, celle qu'elle avait tant envie d'avoir chez elle, s'en aille ; Mara connaissait Merry, puisqu'elles se ressemblait. La venue de Diane la réjouissait, mais la tournure de cette visite a encore une fois été dramatique ; c'est presque un jeu entre elle. Mais quand l'équation a trois inconnus, ce jeu doit se modifier. Mara le sait. Elle l'a senti, même si elle n'est pas très sociable.

"Ce n'est pas grave", assure la Stryge d'une voix blanche, "essayons juste de reprendre cette scène à zéro, comme nous aurions voulu qu'elle se passe", elle haussa des épaules en se relevant lentement, s'aidant dur rebord de sa baignoire, "je vous apprécie beaucoup. J'aimerai essayer de voir si nous pouvons passer un temps ensembles. Si ce n'est pas le cas, tant pis."

Encore une fois, Mara rationalisait avec brutalité en mettant de côté ses propres ressentis ; ils n'auraient servi présentement à rien et elle préférait essayer de tirer un trait sur ce qui déplaisait à tout le monde, créature pusillanime par excellence, à la fois tellement veule et très forte. Le ton de sa voix n'avait pas évolué ; il demeurait affreusement plat et sa voix était légèrement différente de d'habitude, lente, mais plus sinueuse. Plus humaine certes, mais.... étrangement plus délicate. Pas qu'elle soit moins franche.... elle était moins coupante. Peut-être plus brisée, à défait d'être plus sociable. Elle hocha de la tête vers Diane pour lui signifier qu’elle avait bien entendu ce qu'elle lui avait dit, mais prenait le temps de le digérer. Ce genre de choses demande du temps. A Merry, elle reconnu la valeur de cette indéfectible loyauté mais craignait que la louve farouche ne se braque à jamais. Mara soupira : elles sont sottes toutes les trois.

"Cependant", commença Mara d'un ton plus ferme, "pas de de morsure ou de tenage de chandelle."

Elle se met debout en inspirant lentement, la migraine au crâne.

"J'ai la migraine, peut-être qu'une bouteille - une bouteille, pas juste un verre - de Chardonnay soignerait ça", elle sourit, fronçant les sourcils, "ou un threesome, tiens. Faisons l’amour pas la guerre, duh."
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TRIPLE TROUBLE

Threesome mental

La voix de Merry résonne au loin et, la Banshee se tend instantanément. Ses mains tremblent légèrement autour du visage de la rousse. Elle se fait violence pour ne pas faire demi-tour en direction de cette petite brune qui se mêle bien trop de ce qui ne la regarde pas. Mais, l'important ne réside pas là-dedans. Le plus important est devant elle. Alors, elle sourit tendrement à ce regard clair qu'elle aime tant contempler souvent. Elle est désolée. Diane n'est qu'une adolescente malmenée par l'existence et qui ne sait pas encore de quelle manière aimer. Elle n'a pas véritablement eu le temps d'apprendre cela. Elle n'a même pas eu la chance d'aimer sa propre fille comme elle l'aurait dû. Il y a des larmes dans ses yeux à cet instant, il y a la douleur d'avoir blessé Mara. Parce que, même si cette dernière ne dit rien, Diane n'est pas stupide. Elle sait qu'elle a été mettre le doigt sur une corde sensible, qu'elle a elle-même écorché son cœur déjà bien endoloris par les frasques du destin. Et, elle pose délicatement sa paume contre celui-ci, comme si elle cherchait à y déposer un baume salvateur. Elle est désolée. Elle ne le dit pas, mais le remord miroite ouvertement dans ses grandes prunelles. C'est une habitude quasi-intime désormais mais, elle laisse une fois de plus la profondeur de ce qu'elle ressent se répandre à travers les cellules de Mara. C'est chaud, doux comme un matin d'été. Et, cela vient enlacer l'animal qui se poste aux côtés d'elle dans la foulée. Elle la sonde longtemps cette petite louve au pelage crème. Elle n'est pas surprise, ni même effrayée. Elle aussi ne fut pas qu'une simple humaine avant de connaître le baiser de la Mort. Elle aussi fut un animal aux instincts primaires et protecteurs. Alors, elle lui sourit timidement. Sa peau devient opalescente lorsqu'elle se penche en direction de Merry. Elle ne cherche pas à glisser ses doigts dans sa fourrure même si l'idée lui travers brièvement l'esprit. Elle ne veut pas la contraindre. Elle l'enveloppe seulement de cet amour déroutant, mais puissant qu'elle ressent aux côtés de Mara.

La main de la Stryge vient s'éparpiller dans sa chevelure brune et, lui vole un délicieux frisson. Elle ferme les paupières à ce contact banal, mais réconfortant. Elle n'a pas besoin de plus. Et elle dessine un rictus plus étincelant encore. A son tour, elle se redresse sur ses jambes, non sans garder ses mains autour de Mara pour l'y aider. Diane pose de nouveau ses yeux sur la louve dont l’œil est à la fois alerte et préventif. Elle ne la redoute pas. De toute évidence, elle pourrait bien la déchiqueter à belles-dents si l'envie lui prend: elle ne mourrait pas. Mais, elle ne veut pas en arriver là. Alors, et après les quelques recommandations de Mara, la jeune femme s'accroupit face à l'animal. Elle scinde de nouveau son regard, sans mots dire, puis se penche prudemment vers lui. Elle lui présente ses mains, comme pour l'assurer sur ses intentions et lui promette qu'elle ne la toucherait pas. Elle se penche simplement vers son oreille pour y chuchoter quelques mots que la rousse n'entendra pas ou partiellement:
- Je suis désolée, Merry, pour cette première rencontre... déplorable. Reviens parmi-nous et... essayons de recommencer depuis le début...
Elle se redresse sans ajouter quoi que ce soit. La décision lui revient désormais. Bien entendu, Diane ne pourra l'en blâmer si elle décide de ne pas effacer l'ardoise. Mais, de sa part, elle ferait l'effort pour Mara.

Diane arque un sourcil en direction de la rousse qui, comme souvent, articule quelques idées salaces. Elle se mord la lèvre, chose assez récurrente lorsque Mara parle ainsi, puis dodeline doucement de la tête, non sans rétorquer en souriant également:
- A condition que Merry reprenne forme humaine. J'aurais peur qu'elle me morde par inadvertance.
Inadvertance, ou pas. Et elle adresse un regard amusé et entendu à la louve. Cela étant, Diane est restée focalisée sur cette fameuse bouteille de Chardonnay dont elle croit entendre les appels au loin. Ses mains tremblent à nouveau et elle ferme les poings derrière son dos pour le dissimuler. Elle prend une profonde inspiration pour apaiser les trémolos de ses membres. La journée serait probablement longue, voir interminable, mais elle se jure secrètement de ne pas se donner en public devant Merry. C'est humain, seulement elle a ce besoin de faire bonne impression, comme si Mara lui présentait sa famille. Ce qui, au vu de leur relation, doit être plus ou moins le cas.

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Merry n'est pas si hostile, au fond. C'est juste un chien fidèle. Une louve protège les siens. c'est simple. Binaire, même. Comme tous les canidés, les grands prédateurs, elle ne ressent que de la prudence mais pas de peur. Quand la main de Mara se pose sur sa tête, la louve, oreilles droites, gueule ouverte sur une langue rose, halète doucement dans un couinement satisfait.

Le comportement de l'animal est calme, attentif. Et lorsque Diane se penche pour lui murmurer à l'oreille Merry sait bien qu'elle a raison, qu'elle devra reprendre sa forme humaine. Mais celle-ci est si agréable.... Elle est juste là, ancrée dans le présent, dans un monde d'odeurs, de sons, de sensations. Un monde que, parfois, elle a du mal à quitter. Il le faut, pourtant, et c'est ce seul pragmatisme qui l'y pousse. Pour la Merry misanthrope, le monde est pourtant bien moins agréable lorsqu'on est une humaine. Personne n'embête un loup. On a trop peur de se faire mordre. Mais on ennuit ses semblables en oubliant que parfois, ils peuvent tout aussi bien mordre...

Merry a un soupir canin, se relevant pour trottiner jusque près du canapé. Ses vêtements sont là où elle les as laissé, par terre devant le canapé. Le chat sent fort et, un instant, le loup s'aplatit pour regarder en dessous du meuble. Le chat, oreilles en arrière et pupilles étrécies lui feule dessus et ça amuse Merry qui se redresse en le snobant pour ramasser ses vêtements dans sa gueule, le tirant jusqu'à la salle de bain à présent vide. Elle reprends sa forme humaine, se sentant toute vermoulue du changement de forme et ressort finalement de nouveau humaine et vêtue.

Elle ne dit trop rien, parce qu'elle n'a rien à dire, elle se contente d'ajuster son tee-shirt. Les plaisanteries de Mara sur l'alcool et les threesome, au fond, l'ont fait sourire mais elle s'en montre rien, se rapprochant de la cuisine pour sortir trois verres à vin. Elle débouche la bouteille et sert tout le monde, très silencieuse et très calme, au contraire de Diane. Boire lui fera du bien aussi, peut-être qu'elles arriveront à s'entendre avec ça.
Mais elle songe un instant qu'il faudra plus qu'une bouteille à trois pour réconcilier tout le monde. Merry ne parle jamais beaucoup - elle n'aime pas ça - bien qu'elle puisse en de rares occasions se montrer plus prolixes lorsqu'il est question de sujets plus terre-à-terre. Les disputes, c'est vulgaire.

Elle tends son verre à Diane, lui offrant un regard neutre, ni vraiment aussi hostile qu'avant, ni débordant d'affection après avoir donné celui de Mara.
"Tu n'imagines pas comme je me tiens bien, en fait, je ne marque pas mon territoire ni rien...." Fait-elle avec au moins autant d'humour que Mara en possède...
Puis, pince-sans-rire, bois une gorgée du vin blanc de la réconciliation..

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Marina & the Diamonds - Valley of the Dolls ▽ Mara hoche la tête d'un air entendu en voyant la main de Diane se poser sur elle,s ans rien dire. Tacitement, elle avait bien compris. Humainement, elle était affreusement amère en refusant de le montrer. Mais qui ne pardonne pas n'avance pas. Elle avait déjà posé ses mains sur son front, sur ses seins. Elle avait déjà passé ce corps sous les rails d'un train. Et d'autre chose, soit plus galantes, soit plus glauques encore. Surement étaient-elles quittes, dans le fond. La Stryge sourit vaguement en ressentant le frissons parcourir Diane ; c'était une sorte de plaisir double. D'un côté, l'assurance des regrets de la Banshee et de l'autre, la sincère constatation de la protection que lui offrait Merry, cette nouvelle amie en qui elle pouvait croire. Les animaux, comme le lui avait appris la Berserker, sont infiniment plus aimables que les humains, vivants ou morts. Le couinement satisfait de la louve lui fend un sourire plus large mais la Stryge quitte précipitamment la pièce en sentant des sentiments bien trop positifs tournoyer dans son sang ; secrètement, elle déteste quand Diane l'envahie avec ses pouvoirs, comme pour la forcer à ressentir des choses qu'elle ne désire pas vraiment. Peut-être est-ce une forme de violence, mais elles sont quittes. Mara quitte la salle de bain en plaisantant sans vraiment chercher à faire de l'humour. Sous la lourdeur, elle est presque sérieuse et Merry le sait : elle sauterait sur la première occasion que lui offrirait la Berserker pour remettre le couvert sans inhibitions aucunes.

Elle laisse les deux femmes en tête à tête. Elle-même demeurait comme dans la peau d'une autre, dans une sorte de prison quotidienne. Si elle perdait la raison, la rousse savait que Merry était là. Diane la tirait vers le bas, parfois vers le haut, et Merry la stabilisation ; il y avait un curieux équilibre dans ce jeu d'équilibriste, dans cette course sur un champ de couteaux acérés. Si elle était sans guidon, elle garderait son équilibre. Si elle devenait sourde, elle aurait des oreilles. Le jeu du chat et de la louve ne lui échappa pas mais elle ne dit rien, regardant le félin se carapater vers elle. La jeune femme se penchant lentement sur lui pour l’accueillir dans ses bras,s ans un mot, et le percher sur son épaule, tout contre son buste. Dans ses bras. Et tandis qu'elle tournait le dos à ses invitées, seul le chat les fixait, d'un air malin. SI les rapports de Mara avec son précédent animal de compagnie, ce perroquet bavard qu'elle avait donné, n'avaient pas été très marqué, celui qu'elle commençait à entretenir avec le chat semblait bien plus humain. La rousse apprenait à composer avec le félin, qui lui donnait une attention particulière, comme seuls les félins savent donner à leurs humains. C'est un autre elle, un chat sur l'épaule, qui se dévoile. La Stryge et l'humaine. Le froid vampire des morgues et l'humaine qu'elle avait jadis été. Elle a l'air très maigre tandis qu'elle se tait, l'animal contre son cœur, ce vieux coucou capricieux.

La rousse rit, mi-bête, mi-amère, aux dires de Diane. Ce mordillement de lèvres, elle le connait : elle touche juste, parfois. Ses yeux s'allument puis s'éteignent directement. L'envie ne demeure pas car elle la travestit rapidement en plaisanterie. Dans le fond, elle sait que Merry, revenue humaine et vêtue, a trouvé ça drôle. Merry est comme elle : elle ne parle pas si elle n'a rien à dire, alors la rousse n'insiste pas. Elle se contente de la regarder docilement faire le service - c'est aimable de sa part et elle la remercie d'un vague hochement de tête - consciente que les deux femmes acceptaient de repartir à zéro pour son confort. Elle hausse des épaules.

"Merry est une fille très douce", ce n'est pas une plaisanterie malgré l’ambiguïté des propos, mais bel et bien un vrai compliment. Elle rpend le verre de vin tendu et fait tourner un peu le liquide pour le tester, souriant à la boutade de la Berserker, "il ne manquerait plus que ça !"

La Stryge eut un rire un peu acide, mais bref, et un peu faux, avant de s’asseoir à la table, son chat toujours contre elle qui ronronnait confortablement contre cette maîtresse qu'il acceptait à présent complètement. Les Sphynx sont réputés pour être des animaux collants et presque exclusifs, un peu comme les siamois : toujours à quémander de l'attention. Elle ne sait pas trop quoi dire, ni vraiment quoi faire. Pourtant elle tente, de bonne volonté mais avec maladresse.

"Quand j'y pense...", commença distraitement Mara en caressant son chat, "... je vous ai presque rencontré de la même manière. En vous suivant dans la rue et insistant pour coucher avec vous."

La Stryge eut un soupir amusé par sa propre manière presque monomaniaque et lourde d'aborder les autres femmes, avant d'avaler une large lampée de vin, qui n'avait rien de préliminaire.
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TRIPLE TROUBLE

Threesome mental

Diane contemple l'apparence une nouvelle fois humaine de la jeune femme, puis esquisse un léger sourire. Cela la ramène des années en arrière, lorsqu'elle aussi se transformait en animal. Elle se souvient de ces fois où elle ne parvenait pas à refréner cet appel, où elle se laissait happer par cette nature dissimulée en elle. Dire que cela ne lui manque pas serait mentir. C'est, à dire vrai, la seule chose qu'elle regrette amèrement de son existence passée. Alors, elle se plait à observer Merry, sans curiosité malsaine, ni même désobligeance. C'est une œillade tendre, presque maternelle qu'elle pose sur ce petit morceau de femme. Cela étant, elle s'empresse de détourner son attention vers un point qu'elle seule distingue dans un loin hasardeux. Parfois, il lui arrive de vouloir réécrire l'histoire. Parfois, elle aimerait ne jamais avoir porter le canon à sa tempe. Cela est rare. Mais, présentement, c'est bel et bien le sentiment qui la submerge. Être vivante, cela fait de trop longues années qu'elle ne sait plus ce que cela signifie. Elle inspire profondément, comme si cela suffisait à lui ramener ce qu'elle avait perdu autrefois, mais en vain. Il n'y aurait pas de rédemption pour elle, pas de machine arrière.

La situation est inconfortable. Il suffit de les regarder pour le constater. Elles n'ont rien à se dire. Diane et Merry ne se connaissent pas. Quant aux deux amantes, elles n'ont l'habitude d'utiliser leur bouche que pour se consumer l'une et l'autre. La Banshee passe une main dans son carré pour balayer les quelques mèches qui lui chatouillent le visage, puis suit silencieusement les deux amies. Il y a une certaine familiarité dans les gestes de la louve, comme si cela faisait des mois qu'elle vivait ici. Peut-être est-ce le cas. Quoi qu'il en soit, Diane ne veut pas le savoir. Elle se saisit simplement du verre et, esquisse l'ombre d'un sourire en direction de la petite brune.
- Alors tu te comportes bien mieux que moi autrefois.
Elle hausse les épaules, puis porte à son tour le godet à ses lèvres pour boire une longue gorgée de vin. Le liquide lui brûle délicatement la gorge, réchauffe jusqu'à la moindre de ses cellules. L'émotion est doucereuse. Et, la vapeur vient étreindre chaleureusement son esprit. Elle ferme un court instant les paupières pour savourer la plénitude qui survient chaque fois qu'elle retrouve cette amie de longue date. Son épiderme crépite de cette blancheur qui lui donne le vertige. C'est sa nature qui s'éveille lentement, cette lumière qu'elle tente désespérément de réduire à néant. Elle

Diane regarde tour à tour les deux anciennes amantes, puis arque un sourcil critique. Mara est à l'image de ces tueurs en série qui possèdent toujours les mêmes procédés: elle suit, puis prend la pudeur pour jeter ensuite sans vergogne. Mais, la Banshee échappe, d'une certaine manière, à cette règle. Elle ne se sent pas plus flattée. C'est une simple constatation. Alors, elle lance un regard relativement complice à la rousse.
- C'est moi qui t'ai suivis la première fois.
Finalement, elle avait agis comme elle. Qui se ressemble, s'assemble, n'est-ce pas ? Elle ne l'avait jamais fais avant cela. Mais, ce soir-là, Mara avait éveillé un sentiment qu'elle n'assimile toujours pas.

Ses prunelles toisent brièvement les siennes. Elle n'a pas l'habitude d'être si distante physiquement. Et, elle a envie de goûter à ses lèvres, ne serait-ce qu'une seconde. Mais, Diane n'en fait rien. Au lieu de cela, elle se tourne de nouveau vers Merry.
- Tu sembles avoir le contrôle sur ton alter-ego.
Elle repose précautionneusement le verre. Cela n'avait pas été aussi simple pour elle. Déjà à l'époque, elle avait été victime de ses émotions qui, souvent, l'avaient poussé à libérer la Bête qui sommeillait en elle.
- Cela m'a valu quelques situations... gênantes. Comme me retrouver complètement nue en pleine rue. C'est comme ça que j'ai rencontré le père de ma fille...
Il n'y a pas d'acidité dans son attitude, seulement une douce nostalgie qu'elle se surprend encore à apprécier quelques fois.

Je suis arrivé(e) le : 09/06/2016

Le calme retrouvé était plus agréable. Plus reposant. Merry était une fille pragmatique, un peu comme Mara : les grandes effusions lui étaient étrangères. Elle n'ignorait ni l'amour, ni le désespoir mais ils avaient quelque chose de plus primal chez elle, tellement éloigné de l'expression de ses contemporains qu'elle ne s'y reconnaissais pas toujours.

Le vin était bon, frais. Il avait au moins le mérite de faire oublier qu'elles n'avaient mutuellement rien à se dire. Cependant, autant faire contre mauvaise fortune bon cœur. A la boutade de Mara sur le fait qu'elle les avaient approché d'une façon similaire, Merry s'autorisa un sourire en coin. Ca ressemblait bien à cette fichue Stryge psychopathe et psychotique. Merry n'avait pour sa part aucun doute concernant les pulsions meurtrières de Mara - ne les lui avait-elle pas avoué l'autre nuit ? Elle savait qu'elle était de ces serial killer cinglés des films d'horreur. Sauf que pour l'instant, elle n'était pas passée à l'acte. Merry pensait, en vérité que si Mara était entourée des bonnes personnes, elle finirait par repasser du côté lumineux de la Force. Ce qui l'inquiétait était plus le genre d'influence que pourrait apporter Diane, qui ne lui semblait à cet instant pas exactement un modèle de droiture et de vertu...

Ecoutant l'autre femme lui parler de son alter-ego, Merry redressa soudain la tête en comprenant que... Mince alors, c'était une Berserker ? Alors on pouvait devenir... autre chose ? L'idée lui liquéfia les entrailles. Diane semblait si nostalgique... Sa manière de parler... Elle n'avait plus son compagnon animal ? Plus de totem ? Imaginer qu'elle puisse d'une manière ou d'une autre perdre sa compagne, après tant de temps à dénigrer sa propre nature et à se penser folle lui était pourtant intolérable. La louve faisait parti d'elle, la définissait. Alors perdre tout ça... Juste pour devenir un fantôme... l'idée était répugnante et elle espéra très fort qu'elle mourrait définitivement le jour où cela devrait arriver...

Merry sourit à Diane, plus doucement, plus tendrement. Comme pour compatir avec elle de cette perte qui lui semblait tellement contre-nature... Et à sa précision quant à sa rencontre avec son mari, la Berserker eut un sourire amusé. "Ca devait être cocasse. habituellement les gens se voient nus après la première rencontre." Elle repensa à sa propre soirée avec Jahaal. "Remarque j'ai fait un peu dans le même genre avec mon... un... un copain." Elle rectifia, consciente de son lapsus malheureux - Jahaal n'était pas son copain. Et il lui en manqua d'autant plus. "Se retrouver à poil avec mes vêtements introuvable et un bout de chemin à faire dans la rue avec juste un débardeur d'homme et pas de petite culotte... je crois que je m'en souviendrais toute ma vie." Elle gloussa.
C'était drôle en y repensant mais sur le coup beaucoup plus gênant. Cependant cela restait un souvenir, gravé dans sa chair, avec le manque qui l'accompagnait. L'envie d'être avec lui, de le revoir. Mais elle n'en dit rien et enfouit tout cela dans la contemplation du chat de Mara qui avait visiblement adopté cette drôle de maîtresse.

"Je ne la maîtrise pas si bien, je ne savais même pas ce que j'étais jusqu'à il y a quoi... moins d'un mois ? Mais bon, je suppose qu'on se comprend pas si mal, elle et moi, au final..." Merry regarda le vin tournoyer dans son verre, regardant un instant le ciel par la baie vitrée. La louve s'était imposée, à présent, comme un morceau inconnu de son âme. Le soulagement de ne pas être folle, d'avoir bien une capacité surnaturelle l'avait emporté sur les questions.
"Tu étais de quelle espèce ?" Demanda soudain Merry, ses yeux clairs se posant sur Diane, plus intriguée en vérité qu'elle ne voulait l'avouer. "Je ne savais pas que l'on pouvait devenir... Une sidh ? C'est le nom ?" Curieuse louve. Elle remarqua soudain son indélicatesse : c'était sûrement douloureux et elle s'en excusa : "Désolée je ne voulais pas te blesser avec mes questions."

Merry songea a vrai dire qu'il n'était pas si surprenant que Diane lui semble si... éteinte ? Folle ? Comment serait-elle à sa place, à devoir composé avec l'absence d'une part de soi qu'on a toujours connu ?

merry, diane & mara ▽ Triple Trouble.

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