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You can’t make me disappear + Ft. Mara

 :: Archives des rps
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You can’t make me disappear + Ft. Mara - Page 2 EmptyLun 27 Juin - 11:46


YOU CAN'T MAKE ME DISAPPEAR

I’m the poison in your bones


Elle la déteste. Pourtant, tout son corps hurle le contraire. Pourtant, tout son corps s'anime sous le sien, telle une marionnette que l'on brandirait à sa guise. Parce qu'elle n'est qu'un foutue pantin lorsque Mara se trouve auprès d'elle. Elle n'est qu'une vulgaire poupée qui clame cette chaleur déconcertante qu'elle ne ressent qu'en sa présence. Elle n'a plus d'identité dans les bras de Mara. Elle n'est qu'une carcasse au bord de l'implosion, gonflée de suppliques et d'attentes langoureuses. Elle quémande sa perte, les doigts serrés autour de sa gorge blanche. Ce n'est pas la mort qu'elle espère lui voler, ni même un sursaut de douleur. C'est bien plus sinueux, plus perfide. Et ça coule dans le creux de ses reins; source intarissable et décadente. Ça ravage tout: le beau et le laid, le mauvais et le bon. Il n'y a plus de distinction avec Mara, il n'y a plus ces valeurs stupides qui poussent tout être vivant à agir d'une manière et pas d'une autre. Avec elle, c'est violent, c'est tendre, c'est langoureux, c'est délirant, mais ça prend incontestablement la chair. La vieille carlingue tremble toujours autour d'elles. Et son cri fait écho à celui qu'elle ne libérera jamais. Il la renvoie à cette plainte perçante et accablante qui vibre en permanence sous sa cage-thoracique. Cette plainte qui ne cessera de porter le nom de cette rousse incendiaire sous elle: Mara. Son prénom a un goût à la fois sucré et amer sur sa langue. C'est une saveur grisante mais nauséabonde. Tout n'est que paroxysme et antipode, là, perchée au dessus de cette femme. Alors, Diane ferme les paupières, un instant. Elle ne veut plus voir. Elle ne veut plus être. Elle ne veut plus s'appartenir.

Les membres se figent sous sa poigne, se meurent dans une immobilité funèbre. La Stryge ne paraît plus. Et cette vision méphistophélique ravive la brûlure lancinante qui la fait plier chaque fois, tel un roseau pris par le vent d'été. Elle se voûte plus encore vers l'avant, sans relâcher la prise qu'elle exerce, la desserrant à peine, alors que ses grandes prunelles dévastées contemplent ce visage blafard, à jamais sclérosé. Une main se libère enfin, effleure du bout des ongles cette peau d’albâtre; celle qu'elle caresse à s'en faire vomir lors de ses nuits d'ivresse. Tout résonne de Mara quand elle n'est pas là. Et, son affliction ne cesse de crier son nom dans les tourbillons de l'obscurité, comme un chien couinerait sans fin pour la simple main de son maître. Diane est victime de cette femme, de ce besoin viscéral qu'elle fait germer partout en elle. Et si cette information la rebute, la Sidh ne sait, pourtant, que revenir la queue entre les jambes, le pas faible et le cœur lourd. Mara la rend malléable. Mara la rend languide et pathétique. Ses doigts emprisonne son menton. Un souffle extatique s'échappe d'entre ses lèvres alcoolisées. Elle ne sait plus ce qui l'articule présentement. Elle ne sait plus ce qu'elle doit entreprendre. Pourtant, ses mains ne font que serrer, encore et encore, jusqu'à en blanchir ses phalanges. Sa bouche cajole la sienne dans un simple jeu de frôlements chastes. Et son joug se fait plus ferme encore autour de sa jugulaire, qu'elle écrase sans remord.

- Mara, articule-t-elle dans un hoquet douloureux, Mara, Mara...
Et elle répète son nom comme une prière, une litanie lancinante. Elle le psalmodie, telle une fidèle, une enfant de la Croix. Elle implore cette absolution nécessaire. Elle la supplie de mettre fin à son géhenne: la miséricorde et l'extrême-onction. Mara a cette mainmise sur elle, ses aspirations et ses besoins. Alors elle moule davantage sa paume contre son gosier.
- Mara...
Ce n'est plus qu'un soupir de plaisir sur ses lèvres pâles. Mara; silhouette luciférienne qu'elle rencontre et reconnaît partout, à travers chaque âme, même pure. Mara est dans chaque regard, dans chaque visage. Elle est la vipère tentatrice, celle qui souille, nécrose la tête jusqu'à la parfaite déraison. Elle se redresse, le regard désaxé, possédé.
- Mara.
Elle le susurre encore, dans un rictus délirant et dérangeant. Ses doigts relâchent la pression, s'égarent sur sa clavicule en un effleurement quasi-avorté. Mara ne peut mourir. Et, cette immortalité dégoûtante fait écho à la sienne. Elles survivront à ce monde, et à celui d'après. Elles ne sont que deux électrons libres, affolés, qui ne savent que se heurter inexorablement, comme deux aimants qui ne sauraient se repousser. Mara est cet amant à qui l'on ne devrait pas s'offrir, mais que l'on laisse, néanmoins, mordre la chair jusqu'à l'os.

Sa paume se pose contre son myocarde qui ne vit plus, qui gît simplement comme un vieux coucou déréglé. Elle aimerait le lui sortir de sa poitrine, croquer à belles dents cette petite masse grise, sans plus aucune palpitation. Se nourrir à sa source et se repaître enfin de cette femme dont le manque l'écorche de part-en-part. Elle s'accroche à cet émeraude lancinant, langoureux, qui l'échauffe jusqu'en son centre. La chaleur se disloque en elle, s'épanche partout autour d'elles, telle une étreinte, une brise d'été. Et ça enlace cette silhouette de marbre jusqu'à l'écœurement. Un rictus perfide se tisse sur ses lèvres pâles.
- Tu me sens ?
Et elle se mord la lèvre, comme une petite effrontée. Elle jubile de cette position, de cette puissance qu'elle voit se déverser partout en elle.
- Tu me sens, Mara, ici ?
Et ses doigts se crispent sur son torse, alors qu'elle s'exalte de cette seconde nature qui la ravage sans vergogne. Ses sens s'affolent, et elle ondule doucement au dessus de son bassin, telle une sirène enivrée par ses propres flots.



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Mara D. Danvers
Stiletto-heeled stone cold bitch
Mara D. Danvers
Stiletto-heeled stone cold bitch

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Messages : 758 Je suis arrivé(e) le : 08/06/2016 Sous les traits de : Jena Malone Je me dédouble : Caroline L. Bloch Pseudo : Melkin Crédits : Ava © MOOMINS | Sign © WIISE Points : 6364 Couleurs RP : #AD28B2 I am gonna break your heart an get away with murder.

J'ai : 44 ans Age d'apparence : 32 ans Je travaille comme : assistante funéraire Actuellement, je suis : célibâtarde sentimentalement inhibée Niveau social : I'm a rich bitch, I'm the upper class ♫ You can’t make me disappear + Ft. Mara - Page 2 A19kFGM

Merry darling, you're my best friend
I've been doing bad things
That you don't know about
Stealing your stuff now and then
Nothing you'd miss but
It means the world to me.


You can’t make me disappear + Ft. Mara - Page 2 Jkv2RCS

Girl, you'll be a woman soon,
Please, come take my hand
Girl, you'll be a woman soon,
Soon, you'll need a woman.


You can’t make me disappear + Ft. Mara - Page 2 OlxBP0x

If you leave me now
You'll take away the biggest part of me
Oh, oh, oh, oh, no, baby please don't go
And if you leave me now
You'll take away the very heart of me
Oh, oh, oh, oh, no, baby please don't go
Oh, oh, oh, oh, girl, I just want you to stay.


You can’t make me disappear + Ft. Mara - Page 2 WogT1rL

There's something inside you
It's hard to explain
They're talking about you boy
But you're still the same.


You can’t make me disappear + Ft. Mara - Page 2 UemDx26

Oh no, not me
I never lost control
Who knows ? not me
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You're face to face
With The Man Who Sold The World.
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You can’t make me disappear + Ft. Mara - Page 2 EmptyLun 27 Juin - 17:46

You can't make me disappear.
"Something happened on the day she died. Spirit rose a metre and stepped aside. How many times does an angel fall ? How many people lie instead of talking tall ? She trod on sacred ground, she cried aloud into the crowd : I'm a blackstar, I'm a blackstar."

David Bowie - Blackstar ▽ Pour une fois, elle pense n'avoir que ce qu'elle mérite et laisse les choses se faire sans chercher à les contrôler. Diane a droit à sa part de vengeance, ou de délice, selon ce qui convient à cette étrange femme qu'elle ne comprend pas mais qui a pris une certaine place dans sa vie. L'étreinte se raffermit, mais sa nuque ne ploie pas. Elle est comme faite de pierre ; rien ne s'écrase ou ne s'écarte, malgré la douleur car elle est une stryge et cela ne saurait la tuer, à défaut de lui occasionner une sûre souffrance ; mais la douleur est la seule chose à laquelle on peut se fier : ses sensations sont sûres. Au dessus d'elle pend le visage de Diane, comme un fruit trop mûr à une branche d'arbre. Mara découvre des points lumineux danser aux bords de sa vision en lui offrant une angoisse lancinante que son visage ne sait pas exprimer. Son souffle est erratique et malodorant ; c'est triste pour une femme. Pour un homme surement aussi. La stryge cependant ne se rebelle ni ne se défend. Elle ferme les yeux et singe la mort qu'elle ne peut atteindre ainsi, acculée sous la Sidh. C'est peut-être la Mort qui se penche sur elle, mais pour la rousse, ce n'est pas une fatalité. Loin de là. Les mains pourtant ne font que serrer, encore et encore. Mais jamais Mara ne manque d'air, même pas quand quelque chose s'écrase entre les doigts de Diane, dans un bruit sinistre qui évoque la finitude pour les humains.

La nuque penche dans un angle impossible, et les yeux de Mara s'éteignent un peu plus. Derrière ses iris ternes,c 'est une adolescente qui danse ; cette vision frigide qui la hante et qui parfois danse dans les pas de Diane, dans ses pleurs, dans ses colères. Elle ne sait pas ce qu'elle ressent ; de la souffrance physique, à n'ne point douter : Diane vient de lui briser la nuque. Son corps devient mou et docile sous la brune. Elle entend sa voix qui l’appelle, son prénom répété. Elle aime que l'autre l'appelle en général, mais là aucune réaction ne se voit plus. C'est cette pâle beauté qui marche dans son esprit, celle qu'elle n'a jamais pu revoir et qui parfois parle par les cris de la Banshee. Toutes deux sentent d'odeur à la fois douce et rance de la mort. Lentement, les os se remettent en place, les tuyaux se rouvrent, les blessures guérissent ; la rousse n'a pas chercher à éviter ce qui se passe. Il faut assumer ce qui advient quand on joue au jeu du chat et de la souris : les rôles s'inversent pour maintenir l'intérêt des deux participants, autrement cela n'a aucun sens. Diane murmure mais Mara ne répond rien. Elle n'a plus mal. Au centre d'elle-même, c'est une autre femme qui la chevauche. Cette adolescente qu'elle rêve douce et taciturne, le sourire pourtant facile mais dont elle ne connait rien.  Elle s'exalte dans le soupir de la brune qui échoue sur ses lèvres. Elle court dans ses longs cheveux bruns et son odeur d'alcool bon marché, dans cet étreinte assassine.

La main conquérante frôle sa clavicule maigre, son torse fin et peu généreux, osseux. Sous le buste, sa petite chose morte bat un peu, par intermittence, comme une vieille habitude qui parfois repart sans rien dire. Quelque chose se distille dans l'air mais la stryge ne saurait dire quoi. Elle rouvre les yeux sur l'effronterie de Diane, mais se force à ne pas réagir, toujours et encore. Diane n'est pas son inconnue, et pourtant. Quelque chose en elle exprime le même manque. Il y a de la tendresse dans les agissements malsains de Mara, à l'encontre de cette morte alcoolique. Elle s'en souvient, enivrée par quelque chose qu'elle ne comprend pas. Une aile qu’elle à déployer avec gentillesse au dessus de Diane, un silence éloquent. Elle s'est demandé, parfois, si elle allait bien. En étant honnête, Diane a prit une place certaine dans sa non-vie, la rendant moins froide, moins ennuyeuse. Mais Mara sent bien que Diane cherche à faire jaillir quelque chose hors d'elle, à laquelle elle tient comme à la prunelle de ses yeux. Cela ne doit pas passer le seuil de sa bouche, sortir d'elle, puisqu'elle ne peut pas l'exprimer. C'est beaucoup trop dur. Alors elle résiste et son corps se tend à nouveau, le front baigné de sueurs froides.

"Je...", non, elle ne dit rien. Elle se ravise.

C'est l'aile au dessus de Diane, dans ses souvenirs. C'est ce carré de soie qui éponge ses misères d'alcoolique. C'est cette attente, seule dans le noir, pour pouvoir la voir quelques secondes à peine. C'est ce sentiment douloureusement proche de celui si pure qu'elle a pour sa belle sylphide et qui lui procure une joie triste. Mais s'il se rapproche trop, il lui faudra choisir. Renoncer. Comme elle l'avait dit au Mithridatiseur : qu'il est terrifiant de renoncer. Mais il est plus simple de renoncer à un désir que de le maîtriser. Présentement, la rousse ne maîtrise rien ; son cœur à un élan volontaire, mais sa tête est plus forte. Elle sent qu’elle va lâcher et sous la Sidh, Mara tremble comme une feuille, terrifiée par ce qu'elle découvre au fond d'elle et qu'elle méprise du plus qu'elle le peu : non, elle ne veut aimer que son beau souvenir, cette enfant sage et pur qui ne la met pas en danger. Aimer serait peut-être non pas renonçer à  sa liberté, mais lui donner un sens ? Elle comprend quelque chose, et son regard s'éclaire enfin ; elle à l'air lucide. Mais pas plus avancée. Au contraire. Elle sent que Diane fait ça pour qu'elle la bouscule et d'une poigne de pierre, ses mains se posent sur les poignets de la brune pour serrer cruellement, lui coupant la circulation ; un geste et ses os se briseraient tout nets. Les stryges ont trois fois la force d'un être humain, sans effort.

"Tu veux que je t'aime ?", demande-t-elle alors d'une voix cassé par la strangulation passée, "tu fais ça pour devenir spéciale ?"

Les mots tombent comme des couperets tandis qu'elle déroule sa longue silhouette sans lâcher les poignets de Diane. D'un geste brusque, elle la chavire sur le côté pour se relever et l’entraîner avec elle. La colère darde des zébrures funestes dans son regard noir. Elle est hors d'elle. A présent, celui qui s'oppose à elle meurt, peu importe qu'elle refusait de tuer. Sa colère la domine complètement ; une colère froide, polaire même et elle traîne Diane derrière elle, entre deux wagons. Elle brise la porte d'un coup de pied sans ciller, pour l'envoyer contre la rembarre de sécurité. Derrière cette dernière, les rails défilent à toute vitesse. Elle n'a pas lâché ses poignets.

"Je vais te tuer. Et te tuer encore dès que tu seras revenue. Je vais te tuer à chaque fois. Autant qu'il le faut, jusqu'à la fin des temps si je suis encore là", elle raffermit sa prise et la bloque contre la rambarde, lui faisant voir le sol qui défile, "supplie pour que je ne le fasse pas. Pour ne pas passer sous le train. Supplie et je ne le ferai pas. Si tu veux que je t'aime, supplie pour que je te le dise. Supplie et je ferai ce que tu voudras."

Etait-ce une manière détournée et très violente pour Mara d'accepter qu'elle avait des sentiments particuliers pour Diane ? assurément. Ses yeux, grandes étoiles noires, exprimaient une colère glacée; ils ne rêvait que de mort et de sang. De voir ce corps chéri heurter les rails et se disloquer pour mieux revenir, encore et encore. Mais plus encore, elle ne désirait que ces suppliques qui l'incitaient mieux que tout. Elle ne voulait pas que Diane touche sa beauté virginale du bout des doigts ; pas qu'elle la salisse. Elle ne lui arriverait même pas à la cheville...

Alors pourquoi Diane....
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YOU CAN'T MAKE ME DISAPPEAR

I’m the poison in your bones


Sentir. Diane aussi le sent. Elle sent l'effusion de ses sens qui s'agitent autour d'elles, comme autant de petites particules revêches dans l'atmosphère. Elle ne les voit pas mais, elle en savoure le pétillements significatif à ses tympans. Les néons clignotent de nouveau, de cette lueur spectrale qui lui appartient. Sa lumière irradie faiblement, de ses tentacules fatiguées par les frasques de son hôte. Diane bascule légèrement sa petite tête vers l'arrière dans une complainte ambiguë. Tout n'est que brasier libidineux quand ses instincts s'éveillent enfin face à Mara. Elle ferme les yeux sur ce lieu dégoûtant, ne garde à l'esprit que cette sensation à la fois vorace et salvatrice. Diane s'immerge dans une contemplation silencieuse et personnelle. Elle éprouve jusqu'à la moindre palpitation de son épiderme qui, elle, frémit impunément de cette situation morbide. Sa paume reçoit les battements faiblards du myocarde sous la peau. La Sidh glousse, frénétiquement, comme une parfaite aliénée face à son propre reflet. Mara lui fait perdre l'esprit. Elle grignote jusqu'à la moindre petite miette de conscience. Elle est cette voix dans sa tête, entre ses tempes, qui la pousse à embrasser sa propre potence, à se jeter inexorablement dans la gueule du loup. Diane ne recule jamais lorsque la mâchoire la harponne encore et encore. Non, elle s'y engouffre davantage. Elle quémande la morsure qui brise la voix quand on la dégueule. Elle est avide et affamée par cette douleur nécessaire, cette douleur qui brûle enfin le givre dont le joug se répand encore, sans un remord.

Le craquement est sinistre et lui flanque la nausée. Elle n'est pas morte. On ne peut s'évanouir une seconde fois lorsque le néant nous a rejeté. Et, pourtant, Diane s'immobilise promptement. Elle scrute cette beauté froide, cette beauté toute de marbre. Elle est belle, là, tout juste éclairée par les néons agressifs qui peignent ses traits méphistophéliques. Elle est belle et cela lui broie le cœur. La Mort est somptueuse quand elle enlace le corps. Son index trace le contour de sa lèvre, esquisse l'arrête de sa mâchoire. Mais tout ceci n'est qu'un leurre, qu'une mascarade pitoyable. Alors, la Sidh compte les secondes jusqu'à ce que l'illusion ne se brise enfin. Mara ouvre enfin la bouche pour n'offrir qu'un silence, qu'un néant. Les mots n'ont plus leur place ici. Les mots ne sont que subterfuges. Et pourtant, elle les attend, suspendue à cette bouche mortifère qui, d'un simple mouvement, pourrait arracher sa jugulaire dans un grondement famélique. Et elle reste pendue à ces lippes, sans ciller, sans une seule respiration. Que souhaite-t-elle ? Elle n'est pas sûre de le savoir. Mais elle veut boire, encore et encore, ce qu'elle n'assimile pas elle-même. Elle veut s'enivrer de ce flot indicibles auquel elle aspire sans le connaître. Son aura se déploie comme deux ailes intangibles qui viendraient enserrer davantage la rousse dans un étau luciférien. Elle a besoin de son eau. Elle a besoin d'entendre l'inavouable, le sang et l'obsession. Elle a besoin que tout ceci ne soit pas qu'une élucubration de son esprit.

La poigne se fait rude autour de ses poignets. La plainte vibre dans le creux de sa gorge, se meurt en un souffle ambigu entre ses lèvres. Ses pupilles dilatées par les frasques du danger s'immergent dans ce putain d'émeraude qui la transporte loin, toujours plus loin dans un univers de noir et de rouge. Elle est contrainte de se redresse; pauvre petite poupée que l'on malmène et trimbale négligemment. Elle n'essaye pas de se libérer. Elle s'affole à sa suite, alors que son cœur  s'emballe enfin. Il vit. Et de cette vie, découle un étourdissement délicieux. Elle papillonne des cils, manque de justesse de s'affaler sur le sol. Ses mouvements ne se coordonnent plus. L'euphorie se mêle aux vagues alcoolisées qui peinent encore à s'évaporer. Où l'emmène-t-elle ? Diane n'en a cure. Elle la suit aveuglément, telle la vierge qui implorerait enfin la délivrance. Elle la suit sans concession; fervente croyante de cette icône à la chevelure flamboyante. Qu'importe le néant s'il ne la conduit qu'auprès d'elle. Alors elle ferme les paupières. Elle se laisse manipuler à sa guise, sans redouter l'avenir. Et pourtant, pourtant elle aurait dû ne pas s'endormir face à cette couleuvre...

Le vent balaye ses cheveux en quelques bourrasques cinglantes. L'obscurité s'étend à perte de vu; sourde promesse de ce qui les attend à la fin du tunnel. Il n'y a pas de lumière possible pour la Mort, pas de rédemption. Tout n'est, et ne sera que nuit immortelle. Diane tremble doucement sous cette brise qui prend les vêtements et le corps. Quelques larmes s'épanchent sur ses joues pâles, lorsqu'elle soutient enfin le regard inquisiteur de Mara. Mais il n'y a pas de tristesse, pas de crainte à absorber. Il n'y a qu'une accablante résignation. Ses poings se serrent dans un réflexe stupide. Elle flagelle face à cette imminente chute qui creuse encore plus entre ses reins. Elle sourit dans un souffle à la fois perdue et troublée.
- Alors tue-moi, Mara. Tue-moi encore et encore. Tue-moi jusqu'à m'arracher le moindre soupir, la moindre plainte.
Et elle force sur ses cervicales afin d'approcher son visage du sien, effleurant de nouveau ses lèvres en une provocation évidente. Son rictus se décharne contre celles-ci.
- Tue-moi, Mara.

Ce n'est plus qu'un appel désespéré, c'est un besoin charnel. Il n'y a que Mara pour cela. Il n'y a que Mara pour l'écorcher inlassablement, pour lui arracher cette jouissance intolérable. Son regard se pose un court instant sur les rails qui, elles, ne cessent de défiler. Elle réprime un sanglot factice, puis happe l'air vivifiant autour d'elle.
- Mais... mais avant dis-le.
Et elle s'immerge dans l'océan noir de ses pupilles accusatrices.
- Dis-le. Je veux l'entendre.
Elle a besoin de cette réalité, de percuter enfin la violence qui l'anime, elle aussi, sans qu'elle ne puisse mettre le doigt dessus. Alors elle lui vole un baiser famélique, un baiser déraisonné, sans aucune décence.
- Dis-le moi...



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Mara D. Danvers
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David Bowie - Blackstar ▽ Elle caquette, l'oie blanche qui se roule dans la boue, pour quelques frissons sous la ceinture. La lumière semble à nouveau plus crue, plus brutale, agressant les yeux bleus si sensibles de Mara. L'espace d'un instant, elle lui fait croire qu'elle joue à la morte mais n'est pas convaincue d'officier réellement un jeu. Elle s'était, depuis le soir où Kai avait pris sa vie, sentie plus morte que vive. Cela lui convenait : elle était devenue une bougie solitaire dans la nuit, faisant tranquillement son chemin à travers les Ténèbres. Ses lèvres ont bleuies, sans raison, lorsque les doigts de Diane l'effleurent. Elle sent son regard sur elle mais aucune des particules du corps, aucun muscles de la stryge ne se met en branle. Elle est statuesque, hiératique. Elle est une Goule, une créature de presque pierre. Les contours de ses lèvres sont secs et anguleux ; sa bouche est immense, son nez trop grand. Et ses yeux n'expriment rien de ses tourments intérieurs, bien différents de ceux de la Sidh.

Une aura lui parvint à l'esprit, mais trop rapidement pour qu'elle se penche sur la question : la colère l'a déjà emportée et à tire d'ailes, voilà la rousse comme un tigre sorti d'une boite, la gueule montée sur ressort. Sa poigne est de granit sur les poignets de cette pitoyable sacrifiée volontaire aux larmes de crocodile ; elle le sent : il n'y a aucune tristesse en Diane, juste une sorte de résignation aussi ambiguë que ses soupirs de brune alcoolique. Elle la maudit pour l'importance qu'elle se donne, qu'elle a pris. Elle la maudit de la pousser à chaque fois dans une violente terrible, irraisonnée qui explose les quatre murs qu'elle tente si bien d'ériger entre elle et les autres. Mara perd tout autant la tête que Diane, mais d'une autre fièvre. Il y a quelques jours, elle la couvrait gentiment d'une de ses ailes sombres et à présent, elle ne rêve que de la dépecer en oubliant ses vœux de courage contre sa nature carnassière si tenace. Leur relation était née à l'envers, née mal-formée, infirme ; c'était une sorte de maladie mentale qui rongeait jusqu'à l'âme et dans cette tourmente, la rousse se rapprochait à la fausse image de douceur et d’innocence qui la hantait et qui n'avait aucun nom.  Aimer, un bien grand mot. Un mot qui fait peur, quand il ne fait pas rire ; aimer. De l'amour qui souffre à l'amour qui s'offre. Et l'autre, cet infini.

Ces mots, Diane ne les aura pas ; ce n'est pas qu'elle ne les mérite pas. C'est simplement que Mara demeure incapable de les dire. Elle maintient la brune contre elle, menaçante et brutale. Homicide. Cette chose à laquelle la stryge pense secrètement tout le temps. Homicide. Pour accepter sans faux semblants ce qu'elle est en toute simplicité : sacrifier une âme pour devenir une vraie stryge, une Carnassière. Pour cesser d'être ce misérable tas de tics et de tocs qui ne cesse de se retenir. Tuer pour être libre, pour se défaire du joug de la morale qui l’enchaîne. Dane est comme une victime volontaire, la suppliant de lui donner une mort qu'elle ne peut recevoir ; la scène à quelque chose de grotesque mais Mara n'en peut plus : toute cette fureur l'épuise, petit à petit. Sa fougue s'étiole pour devenir de la colère. Diane suppliant, Mara suppliciant ; est-ce aussi simple ? Bien sûr que non. C'est qu'elle la tient contre elle, tout contre son corps, si étroitement. C'est qu'elle l'écoute lui exiger quelque chose qu'elle refusait obstinément de donner. Serait-ce donc si dur ? Aurait-elle seulement pu les dires à la fille blonde de la chambre funéraire ? Assurément, non.

Leurs mouvements sont erratiques, comme fous. Comme toujours. Mara est tant ivre de Diane qu'elle la dégoûte et fait naître en elle une cruauté digne de sa mère, Kai. Peut-on a ce point devenir ce que l'on déteste ? Le rictus étrange de la Sidh la rend malade, mais elle ne peut s'en détacher. Elle sent la vacuité du soupir de la jeune femme, son artifice; c'est inutile et stupide. Diane n'est qu’une comédienne, la femme de tout le monde et de n'importe qui qui se moque de la pureté de l'amour ; cette chose qu'elle pense ressentir pour une douce adolescente qui représente tout ce qui ne rôde pas dans les ténèbres. L'innocence. Son front est couronné de sueurs, le regard prenant tout son sens : Mara ne rêve que de ça. Tuer, tuer encore. Peu importe qui. Devenir ce qu'elle rêve d'être, une Carnassière et souiller son âme jusqu'à la rendre noir de charbon. Que chaque mort lui enlève un morceau de ce qui ne lui est pas utile. Qu'il la libère.Pourtant, la suite des dires de Diane lui fait comme une douche glacée ; elle était sur le point de la jeter sans le moindre scrupules et son geste cesse dans l'action, fixant la Sidh d'un air interdit. Lui dire quoi ? Ce qu'elle désirait ? Diane ne savait pas ce qu'elle voulait. C'était stupide.

Alors, très doucement, Mara attire Diane contre elle en savourant le baiser famélique qu'elle lui offre. C'est le baiser de la Mort; pas celle que Diane défini comme sa nature. C'est le baiser qu'on offre à ceux qui vont mourir, le baiser qu'on donne à ceux qu'on va trahir. Le Baiser du Judas. Le Baiser de la Mort. Elle la prend du bout de la bouche avant de se pencher sur son oreille, la noyant de son souffle brûlant. Ses mots ne sont pas les siens, car la rousse ne sait pas parler d'amour; ces mots, elle les vole à Catherine Bensaïd, cruelle jusqu'au bout, refusant d'obéir et d'offrir ces mots pourtant simples :

"Gardez-vous bien de donner votre amour à qui ne vous donne rien, de confier votre cœur à qui semble se divertir à le maltraiter.”"

Et, dans une envolée aussi grandiloquente que grotesque, Mara éteint ses ailes sur Diane et enserre sa taille de ses bras dans un mouvement presque viril. Son pied heurte la rambarde et elle saute sans hésiter, pour partager le destin ordinaire de ceux qui ne savent pas mourir pour si peu. Elle la suit dans sa chute, et tombe avec elle. Car elle ne peut pas mourir ; elle aussi est la Mort, à sa manière. Alors elle a sauté aussi, pour ne pas se sentir meurtrière. Elle veut sans vouloir devenir comme Kai. La culpabilité l’embrasse alors elle l'abandonne dans le bond en avant. Ou en arrière. Le reste est confus : elle s'écrase, ses ailes se brisent, son corps roule et elle perd pied. Le reste est blanc. Elle a sauté sans hésité car elle n'a pas peur. Ni pour elle, ni pour Diane. Ce n'est pas la Mort ; c'est juste de la bêtise et du grand guignolesque pathétique. Elle se repose dans cette sortie de tunnel, la tête enfoncée dans la mousse et l'herbe. Il fait nuit et froid. Ses oreilles bourdonnent.

Mais elle reste couchée comme ça, juste pour voir ce que ça fait de jouer au mort, encore un peu. Diane doit jouer aussi, dans son coin; contre la mousse, Mara sourit comme un gros chat qui miaule. Elle a rarement été aussi satisfaite, de sa vie ou de sa non-vie.
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You can’t make me disappear + Ft. Mara - Page 2 EmptyMar 28 Juin - 10:21


YOU CAN'T MAKE ME DISAPPEAR

I’m the poison in your bones


Elle va mourir. Et de cette certitude factice découle une béatitude alogique. Elle va mourir, et cette perspective saugrenue lui arrache un rictus soulagé, mais dément. Ses pupilles s'étirent dans ses prunelles qui transpirent le déclin. Mourir. Cette idée la tenaille de bas en haut, la submerge comme un ouragan ravagerait une ville. Elle ne cherche pas à lutter. Il n'y a pas de demoiselle en détresse dans cette histoire où la fin n'appelle aucune promesse de lendemain meilleur. Elles ne sont que tragédie. Il suffit de les contempler, là, contre cette rambarde qui n'est qu'un simple accessoire à cette mauvaise pièce. Elles sont ces amants maudits que tout éloigne, mais que l'hymen rapproche inexorablement. Il n'y a pas de purgatoire au bout de ce funeste tunnel, pour elles. Seule la damnation les accueillera en son sein. Elles n'ont rien à offrir à ce Paradis Céleste que les mortels prient et espèrent lorsque Nyx étant son joug. Et, toutes deux savent qu'il n'existe rien de plus qu'une gueule béante, qu'un néant absolu. Il n'y a rien après cette vie misérable. Tout n'est que vide sans importance. Les songes, les émois ne sont qu'un bref souvenir incertain. L'inanité prend alors le corps et gorge l'esprit. Mourir, c'est s'abandonner au non-être, c'est accepter de ne plus être. Diane ne cille pas. Elle ne craint pas la chute qui s'impatiente le long de son échine. Elle attend simplement, minaudant presque face à ce bourreau roux. Elle ne craint pas sa passion. Au contraire, elle l'attise, du bout des lèvres, comme une condamnée qui ouvrirait son corps au Styx.

Le train sillonne à travers des paysages nébuleux qui disparaissent, toujours plus, derrière cette obscurité écrasante. Diane n'éprouve plus que l'allure de la carlingue, et l'alizé qui la fouette de part-en-part. Sa bouche épouse le pourpre de la sienne, dans quelques vains baisers. Il y a cette mélancolie Baudelairienne entre elles, ce beau qui se mêle toujours étroitement à l'horreur. La Sidh se pend au cou de sa Chimère, savourant cette harmonie temporaire, cette cohésion utopique. Elle respire ses parfums, ceux qu'elle sent partout, qui se sont tatoués sur son épiderme, qui abolissent tout. Elle s'en étourdie. Elle aime cette sensation d'abandon, ce vertige souverain. Mara est un culte, une croyance qui la transcende, l'ébranle jusqu'à l'os. Ses doigts se perdent dans cette crinière de feu, agrippe doucement quelques mèches. Elle frémit contre elle, elle frémit contre la Mort. Parce que si Mara n'est qu'une charogne, elle représente, par cette essence, son propre mausolée. Et, elle s'enterre toujours plus au creux de ses bras, tel un lépreux qui creuserait-là sa tombe. Mais, elle aime ce goût d'argile lorsque ses lèvres se mêlent aux siennes.
- Oh, Mara...
Elle a envie de dire ces mots impalpables, d'articuler enfin leur sentence. Seulement, l'émotion la réduit au silence. Alors, elle prend sa main froide, la dépose contre son cœur qui s'éveille sous sa paume. Et elle sourit derrière ses larmes burlesques, de ce rictus fébrile et d'une sensiblerie dégoûtante. Ses phalanges effleurent sa joue creuse en une caresse théâtrale. Elle l'aime. Et cette évidence la décontenance.

Un froissement s'ébroue dans l'atmosphère et, une fois de plus, Diane est subjuguée par ces deux ailes noires qui se déploient fièrement dans la nuit, comme deux ombres implacables. Elle tend un index hésitant, pudique vers elles, les effleure dans une candeur presque touchante. Elle papillonne des cils. Les deux égides l'enserrent dans une étreinte à la fois doucereuse et inflexible. Elle frémit d'être mise-en-bière contre cette gemme luciférienne. Elle se blottit alors, comme la vierge ploierait enfin face au Diable. Elle se retient à elle. Elle aime la caresse de ces deux parures ébènes. Et elle pense à cet oiseau noir des poésies et des chansons, à cet oiseau noir annonciateur de malheur. Il est beau cet aigle ténébreux. Diane s'ancre à son regard, cajole sa nuque du bout des ongles. Elle ne cesse de sourire à cet ange méphistophélique.
Gardez-vous bien de donner votre amour à qui ne vous donne rien, de confier votre cœur à qui semble se divertir à le maltraiter.
Les mots cheminent enfin sinueusement jusqu'à son âme. Mais Diane n'a pas le temps suffisant pour s'y attarder davantage. Elle s'accroche simplement à Mara, plus encore, comme si toute son existence ne dépendait que de cet instant, que de ces paroles dispersées aux quatre vent.

Les bourrasques avortent ses souffles. Elle chue dans les méandres de l'inconstance. L'alizé lui glace les sangs lorsque Mara se projette dans un battement d'ailes disloquées. Elle écarte les bras, tel le Christ sur sa Croix, happée par l'attraction terrestre. Les étoiles luisent au dessus d'elle et, l'espace d'un instant, Diane voit le ciel lui sourire. L'impact résonne dans la totalité de ses os, lui arrachant un hoquet stupéfait. Un craquement écœurant lui broie les cotes, et le sternum. Son corps roule sur cette nature silencieuse; pauvre pantin démantibulé. Un dernier souffle lui prend la gorge, mais il n'y a que ce liquide épais, et nécessaire qui s'épanche d'entre ses lèvres entrouvertes. Elle se tord quelques instants, comme lorsque l'on essaye d'étreindre encore une dernière fois la vie puis, plus rien.

Rien. Diane demeure immobile, les membres endoloris par cette chute grotesque. Son regard fixe l'invisible, ce qui n'est pas et ne sera probablement jamais. Et elle rit. Elle rit de cette mise-en-scène burlesque. Sa main cherche péniblement l'impalpable.
- Alors, ô ma beauté, dites à la vermine qui vous mangera de baisers, que j'ai gardé la forme et l'essence divine de mes amours décomposés...



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Mara D. Danvers
Stiletto-heeled stone cold bitch
Mara D. Danvers
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Messages : 758 Je suis arrivé(e) le : 08/06/2016 Sous les traits de : Jena Malone Je me dédouble : Caroline L. Bloch Pseudo : Melkin Crédits : Ava © MOOMINS | Sign © WIISE Points : 6364 Couleurs RP : #AD28B2 I am gonna break your heart an get away with murder.

J'ai : 44 ans Age d'apparence : 32 ans Je travaille comme : assistante funéraire Actuellement, je suis : célibâtarde sentimentalement inhibée Niveau social : I'm a rich bitch, I'm the upper class ♫ You can’t make me disappear + Ft. Mara - Page 2 A19kFGM

Merry darling, you're my best friend
I've been doing bad things
That you don't know about
Stealing your stuff now and then
Nothing you'd miss but
It means the world to me.


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Girl, you'll be a woman soon,
Please, come take my hand
Girl, you'll be a woman soon,
Soon, you'll need a woman.


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If you leave me now
You'll take away the biggest part of me
Oh, oh, oh, oh, no, baby please don't go
And if you leave me now
You'll take away the very heart of me
Oh, oh, oh, oh, no, baby please don't go
Oh, oh, oh, oh, girl, I just want you to stay.


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There's something inside you
It's hard to explain
They're talking about you boy
But you're still the same.


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Oh no, not me
I never lost control
Who knows ? not me
We never lost control
You're face to face
With The Man Who Sold The World.
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You can’t make me disappear + Ft. Mara - Page 2 EmptyMer 29 Juin - 15:12

You can't make me disappear.
"I know it's hard to tell how mixed up you feel, hoping what you need is behind every door. Each time you get hurt, I don't want you to change because everyone has hopes, you're human after all. The feeling sometimes, wishing you were someone else, feeling as though you never belong. This feeling is not sadness, this feeling is not joy. I truly understand. Please, don't cry now. Please don't go, I want you to stay. I'm begging you please, please don't leave here."

VNV Nation - Illusion ▽ Si sa douleur était un cheval, alors Mara le montrait à cru sans rênes, le mettrait au pas quand il s'emballerait pour lui montrer qui était le maître. Mais ce n'était que la théorie car rien n'est plus lenteur que la douleur, qui vous cloue au sol ou vous fait tourner comme une girouette. Chacun doit s'occuper de son cheval, avec patience ou folie ; celui de Mara était un étalon qui ne faisait que se retourner derrière chaque jument - ces souffrances - pour leur courir après et la stryge désespérait de pouvoir réellement le dominer. Cependant, parlant de Diane, son cheval rue comme un fou dès les premières effluves de la Sidh senties. Il a meurt et se hausse, brutal, de crainte de devenir un hongre. Il se cambre et écrase sous ses sabots les sentiments de sa propre propriétaire, pendue aux lèvres sèches d'une femme qu'elle ne connait finalement ni d'Eve, ni d'Adam mais qui lui arrache mieux que personne sa raison. C'était elle, cette traitresse, qu'elle voulait sur le dos de son cheval car personne ne fait mieux de mal à Mara que Diane, même si elle n'est pas la bienvenue. Cette femme qui avance en silence, les yeux baissés. Elle n'ose pas, et parfois elle se laisse aller. Chacune s’entraîne ; elles ne sont pas la bienvenues dans la non-vie de l'autre. Toutes les femmes dérangent Mara, accusant la solitude née dans leur drap. Parmi ces femmes flottait l'image sombre d'un chaos féminin et une autre, adolescente évanescente qui n'était qu'un idéal un peu faux.

Et pourtant, qu'elle est belle, Diane, avec son maquillage ruiné et ses cheveux en vrac. Avec elle il n'est nul besoin de mentir : tout n'irait pas bien et la Sidh adorait ça. Une sombre compulsion semblait danser dans les iris ternes de la brune, qui incitait Mara dans ses pires penchants ; qu'il était dur de ne pas céder. Elle ne ressemblait pas à celles qu'on dévisage en passant : Diane était belle comme une catastrophe. Son prénom résonna encore dans cette bouche obscène et Mara se laissa aller contre cette dernière, ne s'attendant pas a moindre sentiment; elle ne voulait pas de ça. Une main dans ses cheveux, douce et passionnée à la fois. La passion semble dégoûtante à la stryge : les gens s'y réfugient pour s'excuser et se justifier. Elle avait la fièvre dans le sang et n'avait pas besoin de prétexte. Ses crocs accrochèrent un instant la pulpe d'une lippe volontaire dans le baiser,s ans verser le sang ; juste une petite piqûre Un accro dans le palpitant, ce simple muscle vulgaire qui ne fait que pomper du sang. Qu'adviendrait-il si Mara offrait à Diane ces mots qu'elle lui exige ? Il ne suffisait pas qu'elles s’en sortent toutes deux pour que s'effacent entre elle cette colère et ce désir toxique. Il ne suffisait pas qu'elles se pensent éprises l'une de l'autre pour que les choses changent. Et après ? Il ne s’agissait pas de s'aimer. Il était question d'obsession. De jardin d'Eden dissimulant l'Enfer ; chaque amour raconte toujours la même obsession. Tout le monde la désire, parce que c'est un besoin vital. L’obsession de l'autre, l'impossibilité du soi ; et si leur relation était malsaine, elle était certes... naturelle.

Jetées au zéphyr, au vent. Le reste se perd dans la douleur et le choc physique. Mara a sentit les doigts de Diane sur ses joues creusés par la tension, la mâchoire serrée comme celle d'un Pitbull Terrier ; rien ne sortirait. Elle s'était entraînée dans la chute de la Sidh, jetée par dessus bord sur les rails. La dernière chose ont elle se souvienne était cette candeur touchante qu'avait eu Diane en touchant ses ailes. Le reste n'est que du vent. Diane s'est accrochée à elle en toute confiance; elle ont roulé sur le sol et la douleur avait eu raison de la stryge qui avait passé un moment indéterminé dans le noir et le blanc de l'inconscience. A son réveil, elle n'a pas l'impression d'être morte. C'en est un peu décevant. Elle n'est revenue de rien. La chute avait été grotesque et mensongère pour Mara qui prit un instant pour rassembler ses esprits avant de dérouler lentement sa silhouette filiforme et se redresser avec peine. Sa langue jouait avec une dent manquante en plein milieu de sa rangée d'incisives parfaites, goûtant la saveur de son propre sang. Son premier réflexe fut donné à ses cheveux qu'elle recoiffa patiemment en les plaquant en arrière, chassant le sang de son front. Son pull est perclus de trou, sa jupe-culotte déchirée pleine de terre et de sang. Un os avait déchiré le tissu avant de retourner à sa place initiale, sans effort. Elle craqua sa nuque endolorie et perçut au loin la voix de Diane, se retournant vers la misérable carcasse de la brune sur le bas côté, non loin des rails.

"J'ai tellement mal au cul", dit-elle bien prosaïquement en opposition aux dires de Diane, bien plus beaux.

Du Baudelaire ? Il lui sembla reconnaître Une Charogne. La seule charogne, c'était Diane, sur son lit de cailloux. Mais force était d'avouer qu'elle faisait une carcasse superbe et la stryge n'eut un mouvement bien involontaire, se mettant lentement en marche vers cette dernière. Elle clopinait un peu, mais avait l'air admirablement remise de leur nouvelle mort. Son regard était encore sonné, mais ses gestes étaient précis : la rousse fit glisser sa ceinture de cuir contre sa taille, la roulant autour de son poing en allant vers Diane. Ses émotions rendaient une étrange musique - une ébauche lente à venir -  qui ne savait être qu'intérieure mais son regard exprimait ses envies : tuer encore, ignorant si cette mort factice pourrait compter dans la pesée de son âme. L'attacher avec sa ceinture et la jeter dans le lac Ontario. La détailler se noyer et regretter encore une fois, en fermant les yeux. Puis la sortir de l'eau, et la tuer encore. Jusqu'au vomissement. Mara la regarda longuement, la ceinture comme une sourde menace. Rien ne vint. A nouveau, son regard est vide, éteint. Il n'y a que de la lassitude et elle préfère la tuer encore et encore en pensées, dans ses fantasmes tordus. Ses morts ne riment à rien, et elles ne l'excitent pas. Car elles ne sont pas vraies. Elles n'offrent aucun manque à personne et cet état de fait calme l'ogre homicide qui dort en Mara, l’empêchant de devenir Carnassière encore une fois.

Elle la foule d'u bout du pied pour voir si elle se remet, avec une affreuse distance. Diane la répugne et l'attire à la fois ; une victime qui ne peut pas mourir peut être tuer encore et encore. mais où est le mal, alors ? Ou est le frisson ? Mara découvre qu'elle est bien plus dégoûtante qu'elle ne se serait pensé mais est incapable de se détester, alors elle préfère détester Diane ; c'est nettement plus facile de s'apitoyer sur son sort. Pourtant de la voir ainsi heurté, sur le bord d'un chemin de fer... un feu s'allume en elle, mais pas celui meurtrier animé par son cerveau. UN autre, qui vient à la fois du cœur et des cuisses. Elle a envie de le lui dire juste pour la faire souffrir. Qu'elle l'aime, qu'elle ne l'aime pas, qu'elle la déteste. Qu'elle ne sait pas. Qu'elle n'a pas besoin d'elle. mais les mots sont inutiles et la stryge préfère s’accroupir au chevet de la jeune femme. La nuit est tombée sur les rails, et le soleil se jette dans le lac en quelques reflets oranges et bleus. Ses ailes sont comme un hauvent au dessus du corps de Diane, la préservant du froid nocturne et Mara se penche sur elle, les bras posées sur ses cuisses dans une attitude peu féminine. Elle a envie d'une cigarette mais son sac a continué le voyage sans elle.

"Je ne sais pas quoi te dire", répondit honnêtement Mara, "et même si je savais, je ne te le dirai pas."

La rousse se redressa lentement pour veiller à ne pas se heurter, sentant un mal de tête poindre comme une barre chauffée à blanc enfoncée dans son crâne. Elle épousseta ses vêtements déchirés de façon si maniaque ce que la en devint grotesque, baissant à nouveau le regard sur la Sidh qui lui sembla à nouveau encombrante...

"Tu peux te lever?", demanda-t-elle sombrement avant de lui avouer sur un ton plus détaché, plus doux, "c'était pas terrible, non ? Je n'ai rien ressenti en mourant. Ça m’a déçu. Beaucoup de bruit pour rien entre nous..."

Elle soupira en regardant l'horizon, avant de reprendre avec laconisme et franchise :

"Tu m'aimes ?"
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You can’t make me disappear + Ft. Mara - Page 2 EmptyMer 29 Juin - 18:04


YOU CAN'T MAKE ME DISAPPEAR

I’m the poison in your bones


Elle ne part pas vraiment. Il y a toujours cette douleur dans ses os, là où ils sont brisés. Elle essaye de respirer, comme si cela servait encore à quelque chose, mais les débris lacèrent l'organe qui, lui, ne veut plus pomper l'oxygène tant nécessaire à la survie. Il est tellement facile de broyer un corps, songe-t-elle alors qu'elle ne parvient plus à remuer la moindre articulation. Elle n'est plus qu'une vieille poupée cabossée, là, négligemment affalée sur la caillasse. Le plasma afflux inlassablement dans sa gorge, hors de sa bouche désarticulée en une plainte silencieuse. Ses yeux ne voient plus qu'un voile noir. Pourtant, le cosmos ne se courbe pas. Il perpétue l'éternelle danse de ses secondes, sans prendre la peine de s'arrêter un instant. L'Homme n'est pas un enfant de la Terre. Il cohabite simplement avec elle. Et, lorsque l'un d'entre eux disparaît, Elle ne peut que tourner encore, soulagée de porter un fardeau de moins. Diane cramponne les galets sous ses doigts. Le sang lui noie le crâne. Mais, ses songes ne s'affolent pas. Elle ne mourra pas. Et, malgré le géhenne qui la dévore, cette évidence la tue. Le bourdonnement à ses tympans s'essouffle. Le néant reprend ses droits. Diane enfonce ses ongles dans la terre. Elle le rejette. Elle le repousse avec toute la hargne qu'il lui inspire. Mais, si sa volonté est grande, ses forces, elles, se sont éteintes contre le sol. Il n'y a pas d'absolution pour la vermine. Elle bat des cils, péniblement et, dans l'horizon céleste, seule la Lune veille encore ses rejetons. Diane l'observe, dépossédée, puis rabaisse ses paupières de nouveau. Elle ne veut plus voir le jour se lever.

Elle n'est pas morte; voilà ce qu'elle se dit, alors que plus aucun frémissement ne l'habite plus. Le sang n'est plus qu'un coup de pinceau vermeil sur ses lèvres, sur sa gorge. Il ne reste que cette saveur métallique sur sa langue et dans le fond de sa trachée. Elle ne cille toujours pas. Elle reste là, faussement disloquée sur le sol, les yeux à peine ouverts. Elle savoure sa propre inertie. Elle retarde désespérément l'instant où sa non-vie s'éveillera à nouveau. Elle crache le dernier flot pourpre qui l'encombre, puis soupire lourdement. Elle n'est pas morte. Et, il n'y a pas eu un seul sursaut de dénégation, aucun hoquet de crainte. Il n'y a eu que ce vertige grisant qui, rapidement, s'est mué en un même fatum: elle ne mourrait pas. Elle ne sait plus ce qu'est l'attrait de la Mort. Trop d'années, maintenant, qu'elle tente de la saisir pour n'harponner finalement que du vent. Mais tout lui échappe inexorablement, c'est indéniable. Elle n'est qu'un simulacre dans cette gigantesque pièce. Elle considère uniquement, de son perchoir, simple spectatrice, là où la totalité de l'univers possède encore un rôle. Elle n'est qu'une brise matinale dans les cheveux; que l'on ressent mais que l'on ne distingue pas. Et elle se rappelle de ce qu'elle fut, jadis, de cette femme rayonnante qui s'enivrait du Monde. Elle n'est plus qu'une mauvaise parodie, qu'un pastiche pathétique. Diane esquisse l'ombre d'un rictus railleur. Elle n'est désormais qu'un souffle funèbre.

Diane ne remue pas lorsque la rousse se traîne de nouveau vers elle. Il y a cette ceinture, cette menace électrique dont les promesses ne sont qu'un leurre de plus. Son regard se tourne vers le sien, tandis qu'elle attend l'ouragan parsemer sa peau d’ecchymoses factices. Mais, rien ne vient, comme toujours. Une rancœur gronde dans les tréfonds de son ventre. Et, elle la déteste une fois de plus pour ne lui offrir qu'un mirage. Elle détend ses membres, méthodiquement, puis s'assoie. Sur son visage, les larmes, le sang et le rimmel ébauchent le portrait d'un clown triste. Elle passe ses doigts dans sa chevelure désordonnée, parsemée de terre et de brindilles. Au loin, la vieille carlingue crisse d'effroi. Diane essuie d'un revers malhabile le carmin au coin de ses lippes, l'étalant finalement davantage sur son teint cireux. Son chemisier, déchiqueter par les griffes de cette chute, laisse entrevoir une grande partie de son abdomen. Quant à son pantalon, celui-ci, ne dissimule désormais que très peu sa peau. Ainsi, Diane n'est plus qu'une putain dont on aurait abusé encore et encore, jusqu'à l'indigestion. Sa colonne craque quand elle se redresse finalement sur ses chevilles. Elle fait un pas maladroit sur la gauche avant de parvenir à se stabiliser complètement. Le décor tourne un peu autour d'elle. Elle papillonne des cils, inspire une bruyante goulée d'air.

- Décevant, oui...
Et elle fustige la rousse à ses côtés. Il est tellement plus simple de l'accuser elle, plutôt que sa propre Croix. Ça palpite partout en elle. Ça crépite jusqu'à son centre, attise cette appétence dégoûtante entre ses cuisses. Elle a envie de mutiler son épiderme, de lui arracher ne serait-ce qu'une plainte, qu'une grimace stupéfaite. Elle la déteste pour ce qu'elle est, pour ce qu'elle représente. Elle n'est qu'un danger factice, que le fléau d'un espoir qui ne viendra jamais. Alors, elle ouvre à nouveau la bouche, prête à attaquer, tel une vipère. Mais, l'interrogation qui lui est adressée la souffle. L'aime-t-elle ? Son palpitant lui fait mal à cet instant, tellement mal qu'elle en crispe ses doigts contre son torse. L'aime-t-elle ? Et ça tourne en boucle, comme une mauvaise mélodie dont on ne parvient pas à se débarrasser. Elle n'a pas envie de l'aimer. Elle a envie de la blesser, parce qu'il n'y que de cette façon qu'elle en éprouve quelque chose. Elle envie de lui dire qu'elle ne l'aimera jamais. Elle est en colère. Elle est en colère et elle ne sait plus. Alors elle s'approche d'un pas déterminé, presque menaçant, pour empoigner son visage de ses mains. Elle plaque sa bouche contre la sienne, une fois de plus, dans un baiser destructeur et déstructuré.

Le baiser n'a rien de tendre, le baiser n'a rien d'aimant. Il est hargneux, douloureux et vorace. Il est semblable à cette rancœur qui lui flanque la nausée. Elle aimerait la briser, là, entre ses doigts. Mara est son Nunchaku. Et elle frappe, encore et encore, martèle son âme, puis recommence.
- Je ne t'aime pas. Je ne t'aime pas...
Mais sa voix tremble et elle ne sait plus si elle tente encore de l'atteindre ou si elle cherche désespérément à se conforter dans cette parfaite illusion.
- Je... je te déteste.
Et elle tire sur le vêtement déchiré de cette dernière, le souffle en alerte. Elle ne l'aime pas. Mais son corps, lui, vénère le sien et l'acclame. Elle a chaud sous ce costume de peau qui l'écrase. Elle a chaud sous cet émeraude qui la torpille. Et elle pourrait la supplier pour ça, elle pourrait s'agenouiller docilement, comme une fervente croyante. Ses prunelles s'assombrissent, hurlent cette nécessité écœurante qui subsiste après son nom.
- Je...
Les larmes s'amoncellent sur ses joues. Il n'y a pas de peine, il n'y a pas de douleur. Il y a juste ce désarroi, cette impuissance, cette avidité déconcertante, et cette putain de brûlure moite dans le creux de ses reins.
- Je t'aime..., souffle-t-elle.



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Girl, you'll be a woman soon,
Soon, you'll need a woman.


You can’t make me disappear + Ft. Mara - Page 2 OlxBP0x

If you leave me now
You'll take away the biggest part of me
Oh, oh, oh, oh, no, baby please don't go
And if you leave me now
You'll take away the very heart of me
Oh, oh, oh, oh, no, baby please don't go
Oh, oh, oh, oh, girl, I just want you to stay.


You can’t make me disappear + Ft. Mara - Page 2 WogT1rL

There's something inside you
It's hard to explain
They're talking about you boy
But you're still the same.


You can’t make me disappear + Ft. Mara - Page 2 UemDx26

Oh no, not me
I never lost control
Who knows ? not me
We never lost control
You're face to face
With The Man Who Sold The World.
MORE ABOUT ME
IT'S OVER

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You can’t make me disappear + Ft. Mara - Page 2 EmptyJeu 30 Juin - 13:03

You can't make me disappear.
"I know it's hard to tell how mixed up you feel, hoping what you need is behind every door. Each time you get hurt, I don't want you to change because everyone has hopes, you're human after all. The feeling sometimes, wishing you were someone else, feeling as though you never belong. This feeling is not sadness, this feeling is not joy. I truly understand. Please, don't cry now. Please don't go, I want you to stay. I'm begging you please, please don't leave here."

VNV Nation - Illusion ▽ La chute avait été plus rude que Mara ne l'avait imaginé mais visiblement c'était Diane qui en avait le plus souffert. Le corps de Mara était comme en pierre ; il régénérait à une vitesse folle de sorte qu'elle n'avait ni bleus, ni ecchymoses. Le sang sur sa peau ne sortait d'aucune blessure. Même la dent branlante qu'elle s'amusait à bouger du point de sa langue s'était stabilisée. Aucune plaie ne demeurait jamais, aucun os ne restait brisé, aucune veine ne s'échappait jamais plus de quelques minutes. Tout comme elle, Diane était figée dans la mort. Au fond, elles n'avaient laissé aucune plume dans ce curieux saut de l'ange. Mara ignorait tant du monde surnaturel, jusqu'au moyen de mettre fin à l'existence d'une stryge. Y avait-il seulement un moyen ? Elle l'ignorait et si Diane le savait, peut-être - surement - ne serait-elle plus de ce monde maintenant. L'air s'était rafraîchi, bercé d'étoiles pâles et de la promesse d'une pluie en devenir. Ceinture au poing, la rousse avait levé un instant la tête vers la voûte céleste. Et puis rien ; l'envie était partie comme elle était venue. Molester indéfiniment Diane ne l'intéressait pas. Du sang, des baisers... il faudrait pour faire gager prendre un peu des deux. Mais son esprit est ailleurs.

Son téléphone sonne au loin, dans les cailloux. Il éclaire faiblement un coin de mousse puis cesse sa mélodie. Devant elle, la brune, cette revenante, s'étira un instant avant de se remettre sur pieds cahin-caha. La chute avait été rude. Elle ressent très limpidement la rancœur qui habite la Sidh, du fait qu'elle lui donne à nouveau de fausses espérances. Aimait-elle a se point souffrir ? Mara pouvait comprendre : un corps qui souffre est un corps qui vit ; un cœur qui souffre est un cœur qui fonctionne. Alors elle se contente de lui sourire d'un air torve, presque avec pitié quand elle lui signifie être déçue. Ses piques ne l'atteignent pas : elle est debout, l'autre assise. Elle la sent pourtant prête à attaquer mais ne bouge pas car si Diane éprouvait à nouveau le désir de lui briser le sternum, elle la laisserait à nouveau faire. Encore et encore ; c'était sa punition car la douleur n'est intéressante que si elle est partagée. C'est ce qui les lie, Mara en était persuadée. Elle a un plan pour la désarçonner, encore et encore. Un petit quelque chose de mesquin et de cruel mais au fond d'elle, quelque chose tintait, très clairement. Elle ferma un instant les yeux pour refouler cette sensation étrange mais pas forcément nouvelle au fond d'elle-même. Mettre ses émotions dans une petite boite, la mettre dans un carton glissé sous son lit. Dormir sur ses émotions. S’asseoir dessus. Les mettre dans une enveloppe et se les envoyer à son adresse : être livré à soi-même. Voilà ce qu'était la stryge, sans faux-semblants ou pathétisme.

Chacune se piégea douloureusement, simultanément. Chacune fut l'araignée, la mouche, l'ordure et le Grand Sarcophage de l'autre. Mara se délecta de la confusion sincère de Diane mais ses mots la firent imperceptiblement chanceler, plantant milles aiguilles dans sa colonne vertébrales. Elle demeura très calme, très pâle, même quand la pluie commença à piqueter ses épaules roides. Aimer et détester était si proches... elle sourit, sincèrement, le visage humide. Mara eut un sourire comme elle n'en avait jamais, emprunt d'une tendresse un peu sale, un peu cruelle. Par réflexe, une de ses ailes étaient étendue au dessus de la Sidh pour la préserver de la pluie ; son envergure gigantesque permettait à Mara de ne pas avoir à bouger pour la protéger. Car au fond, c'était bien ce dont elle avait envie : protéger Diane, la couver d'une tendresse de femme ordinaire... l'aimer, surement. Mais elle n'y parvenait pas. La cruauté dont elle faisait preuve face à la brune était un pâle reflet d'amour et d'intérêt. Elle ne jouait pas, pas vraiment. Elle ne savait pas ce qu'était le sentiment que Diane éveillait en elle et cela lui faisait peur. Alors la rousse faisait ce qui était attendu d'elle : elle se comportait comme un bourreau pour plaire à Diane, pour devenir spéciale à ses yeux.

"Moi aussi...", souffla Mara sans préciser si elle parlait d'aimer, de ne pas aimer ou de détester.

Elle demeura vague à dessein, le sourire un peu cruel mais l'aile tendre. Dans ses vêtements lacérés, la brune ressemblait à une catastrophe naturelle pour elle; pas à une poupée maltraitée. Elle avait la superbe déconfite des grands éléments. Elle était belle comme l'orage au dessus de leurs têtes, comme la pluie sur leurs dos. Elle comprit alors une chose : Diane était un élément naturel. Personne ne pouvait l'arrêter et elle ravageait tout sur son passage. Cette idée gonfla son cœur d'un sentiment affreusement positif qu'elle détesta dès qu'elle le ressentit. Elle était déchirée, cabossée, tordue dans tous les sens et pleine de confusion comme une tornade. Diane était belle comme un accident de voitures. Elle demeurait, même si carambolée. C'est une étoile noire. Et pour cette raison, Mara l'aimait profondément. Sa manche se déchire un peu plus quand Diane tire dessus mais elle ne fait rien pour l'en empêcher, baissant la tête et faisant suivre le mouvement de la brune par son aile pour continuer de la préserver de la pluie qui la douchait, elle. Ses yeux semblent s'assombrir et la stryge sent quelque chose en elle qui la laisse perplexe : elle ne sait définir cette émotion qu'elle sent. Ses sens de stryges ne vont pas si loin.

Le baiser ne la surprend pas, entre embrassade et morsure et elle s'y offre avec docilité, s'y adonne avec adoration. Elle serre Diane contre elle pour l’empêcher de fuir, sentant ses mains fines sur ses joues, encadrant son visage. C'était agréable malgré -ou à cause - de la brutalité dont faisait preuve la Sidh, contrastant avec sa propre lenteur, presque tendre. Un maelstrom d'émotions montait en Diane si bien que la stryge ne parvint pas à fixer et ressentir les siens posément. Ses larmes la touchent bien plus qu'elle ne le voudrait et étendant sa langue doucement, elle les lèche du point de cette dernière avec une douceur qui ne laisse de place à aucune méprise ; cependant, elle n'a rien dit, rien formulé. Et tant que Mara n'a rien dit, rien n'existe pragmatiquement pour elle; Elle ne doit surtout pas le dire, pour ne pas faire prendre corps à ce sentiment déstabilisant qu'elle refuse. Alors elle ne le formule pas, mais ses gestes en ont le goût, comme le sel qui se cache entre les longs cils des yeux sombres de Diane. La rousse se souvient pourtant qu'un soir, chez elle, elle avait dit à Diane qu'elle voulait que cette dernière l'aime. Elle a réussi. Son sourire s'éteint alors comme une cicatrice imparfaite, les yeux fermés. Elle a réussi. Comme c'est cruel. Elle est devenue spéciale.

"Tu es spéciale pour moi, Diane", dit simplement Mara. C'est la seule concession qu'elle fit avec elle-même.

Il n'y aurait rien d'autres. Elle l'embrasse et lui évite la morsure de la pluie qu'elle-même prend de plein fouet sans ciller; cela fait un bien fou. A nouveau, après la violence, il y a la douceur. Et la ceinture à glissé dans une flaque d'eau, vaincue par une autre promesse, plus douce, mais plus ambiguë encore.

Perdues au milieu de nulle part, cet instant n'appartenait qu'à elles.
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