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Je ne sais plus qui je suis, je me sens comme le fantôme d’un inconnu. [Jude]

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Je ne sais plus qui je suis, je me sens comme le fantôme d’un inconnu. [Jude] EmptyDim 7 Fév - 22:00

 
Je ne sais plus qui je suis, je me sens comme le fantôme d’un inconnu.
I’m waking up to ash and dust, I wipe my brow & sweat my rust, I’m breathing in the chemicals. I’m breaking in & shaping up, then checking out on the prison bus. This is it the apocalypse. I’m waking up. I feel it in my bones enough to make my systems blow. Welcome to the new age, to the new age. Welcome to the new age, to the new age. I’m radioactive. Radioactive. I’m radioactive. Radioactive.
[Imagine Dragons - Radioactive]

Comme à mon habitude, en terminant ma journée de boulot, je pousse un énorme soupir. Non pas de soulagement, contrairement à beaucoup de mes collègues qui sont réjouis de pouvoir enfin rentrer chez eux, mais de dépit. Et ce, pour la simple et bonne raison que me retrouver à l’extérieur de cette structure signifie ne plus rien avoir de concret pour maintenir mes démons intérieurs loin de moi. Oh, je pourrai, comme certains de mes collègues, fumer à me bousiller les poumons, mais j’ai une sainte horreur du feu, et étant sportive, me détruire volontairement équivaut à me priver d’un de mes moyens préférés de me vider l’esprit. Je pourrai boire, ou utiliser diverses substances illicites, au point d’oublier qui je suis, mais le problème, c’est justement que je déteste perdre le contrôle de mes faits et gestes. Au lieu de ça, je sors, sans doute un peu trop, et finis bien souvent la nuit dans le lit d’inconnu(e) que je mets un point d’honneur à ne plus jamais revoir par la suite. Ce soir, mon programme n’est guère différent de mes programmes habituels : un long jogging, une douche, un peu de Fiddle, histoire de ne pas perdre dans ma pratique de cet instrument qui me tient tant à cœur, puis un bon repas que je vais préparer, et sans doute partager avec Lily (si ma coloc’ est là ce soir, du moins). Par la suite, j’ai prévu d’avancer dans la lecture du roman qui m’occupe en ce moment, puis d’aller retrouver quelques collègues dans un bar, et la soirée se terminera en boite de nuit.

Pour ne pas changer, je me coupe du monde afin d’effectuer le trajet menant de l’intérieur du zoo jusqu’aux vestiaires, via mes écouteurs et mon précieux baladeur, écoutant, ce soir, quelques titres de Lindsey Stirling (normal quand on connait mon amour pour la musicalité du violon). J’ai à peine le temps de me plonger dans la 1ère chanson que je vois une main s’agiter devant mes yeux. J’enlève une de mes oreillettes pour faire face à l’un de mes collègues, qui, comme les autres, a remarqué, depuis le temps, que tenter de me toucher par surprise était une mauvaise, très mauvaise, idée. « On te voit, ce soir ? », me demande-t-il avec un petit sourire au coin des lèvres, me barrant le chemin. « A ce qu’il paraît, ouais ! », voici tout ce que je rétorque, avant de pousser un soupir, ayant vraiment du mal avec ce crétin, depuis que je le connais. Je m’apprête alors à le contourner, mais il fait un pas de côté, pour me retenir. « J’espère qu’on pourra se parler, alors ! », ajoute-t-il d’un ton mielleux. « P’tit conseil : Espère pas trop! », lui dis-je, singeant son ton doucereux, avant de parvenir à m’éloigner – enfin – de lui. Je vous l’ai dis : il me gonfle, lui, son sourire, et son sale regard qui donne l’impression qu’il déshabille en permanence toutes les nanas qu’il croise. « Je peux savoir pourquoi tu te crois aussi supérieure que ça ? », insiste-t-il en me rattrapant. « Humainement, ou professionnellement ? », demandé-je sans ralentir, mes doigts se resserrant autour du gobelet de café, que je n’ai pas manqué de prendre un peu plus tôt. «  Car les explications... », mais je m’arrête, et me fige même sur place. Mon regard ne quitte plus une silhouette, qui me semble affreusement familière, d’une personne assise sur un petit muret, juste en face de l’arène à ciel ouvert dans lequel je viens, avec mes collègues, de présenter le dernier spectacle ornithologique de la journée. «  Jude... ?! », est tout ce que je réussis à dire, une pointe de douleur transperçant ma voix alors que ce surnom s’échappe de mes lèvres, alors que mon gobelet se retrouve explosé au sol, maladresse passagère d’une folie oubliée. Folie qui me faisait autrefois voir mon vieil ami partout, ravivant toujours les braises de la culpabilité, bien que le feu ne se soit jamais éteint, même une fois cette cruelle habitude passée. «  Judwal ? C’est bien toi ? Comment... ? Pourquoi... ?  », tout en parlant (me donnant l’impression d’être une véritable cruche, car incapable de terminer une question correctement), je fais quelques pas vers lui. C’est forcément lui, non ? Il a la même décontraction, dans sa posture, qu’il y a 13 ans en arrière, lorsqu’il m’attendait pour qu’on aille ensemble, au Fiddle ou jouer dehors. Bien entendu, il a changé, mais je me souviens encore très bien de lui, me refusant à oublier celui qui est mort de ma faute, comme l’atteste le tatouage que je me suis fait, au creux du poignet gauche, représentant une cicatrice qu’il avait « gagné » lors d’un de nos jeux. Mais... Il est mort, alors ça ne peut être lui. Non ? Ces deux certitudes, contraires, s’affrontent alors en moi, avec plus de violence qu’aux 1ères heures de sa mort. Et c’est sans doute à cause de mon incrédulité que je me retrouve face à lui, les yeux rivés sur son visage, la bouche grande ouverte de stupéfaction, mais incapable – sans doute pour la 1ère fois de ma vie – de dire quoi que ce soit. Et vous savez quoi ? L’incertitude, ça craint : c’est un véritable supplice. Et, pour un esprit aussi tourmenté que le mien, c’est pas peu dire...

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Je ne sais plus qui je suis, je me sens comme le fantôme d’un inconnu. [Jude] EmptyLun 8 Fév - 20:21
Je suis monté dans un bus qui m'a amené jusqu'ici, aux extrémités de la ville, là où je sais que Liadan se trouve. Retrouver sa trace n'a pas été compliqué, surtout lorsqu'elle s'affiche sur les réseaux sociaux, sous le nom d'Eden Armstrong, que j'ai obtenu il y a quelques mois déjà. Il faut dire que pour quelqu'un qui se cache, elle s'y prend plutôt mal, et j'aurais presque pitié d'elle si par la même occasion elle ne m'avait pas facilité la tâche. Je n'avais même pas eu besoin d'utiliser mes talents pour le piratage pour lui mettre la main dessus. A croire qu'elle l'avait fait exprès. Liadan, ou plutôt Eden, travaille dans le zoo de la ville, elle s'occupe d'oiseaux, ce qui est assez drôle étant donné que moi aussi je porte des plumes. Mais passons. Mon humour douteux n'a toujours fait rire que moi.

Je ne suis pas à Ottawa depuis longtemps, mais je n'ai pas attendu pour me mettre au travail. J'ai envie de régler cette histoire au plus vite, j'ai attendu assez longtemps pour enfin savourer le goût délicieusement sucré de la vengeance. Je ne compte pas me jeter sur ma proie, non, mais je n'ai pas prévu de rester là à ne rien faire, à visiter la ville comme un pauvre touriste. J'ai une mission, et j'ai hâte de la mettre en oeuvre. Alors oui, je prends le bus jusqu'au zoo. Sur le trajet, je me répète dans ma tête le plan que j'ai établi, je me remets en mémoire mes décisions. Toujours préparé, je ne laisse jamais rien au hasard. Mes retrouvailles avec Liadan devront être un impeccable numéro d'acteur, avec un jeu infaillible. Je suis confiant, mais sans tomber dans la prétention. Je me remémore encore une fois le précieux plan.

Le bus s'arrête et je descends au stop qui se trouve juste devant le zoo. Celui-ci fermera dans quelques minutes, alors j'entre et je me dirige vers l'arène où les spectacles ont lieu. Je regarde les derniers spectateurs s'en aller, et je sais que Liadan ne va pas tarder à sortir. Alors je m'installe sur le muret qui fait face à l'entrée. Elle ne pourra pas me rater, et c'est tant mieux. J'ai si hâte de voir son visage lorsqu'elle apercevra son meilleur ami, mort par sa faute et pourtant toujours en vie. Et là, je la vois sortir. Elle n'est pas toute seule, et son attention est fixée sur son collègue, alors j'en profite pour l'observer un moment. Elle est devenue une femme, et elle me plait beaucoup, mais rien de tout cela ne me perturbe. Au cours de mes recherches, j'ai eu l'occasion d'analyser un bon nombre de photos d'elle. Ce n'est pas un choc. Cette Eden, je l'ai étudiée pendant des mois, je la connais par coeur. Je sais ce qu'elle mange au petit déjeuner et je connais sa taille de soutien-gorge. Et si ces analyses cliniques sont un moyen de me distancer, de la voir comme une autre personne et non ma meilleure amie d'enfance,... alors ça ne regarde que moi.

Elle me voit alors. Mon prénom est sur ses lèvres, et son gobelet s'écrase au sol, créant une flaque à ses pieds. «  Judwal ? C’est bien toi ? Comment... ? Pourquoi... ?  » On dirait qu'elle vient de voir un fantôme, et ça pourrait me faire rire, si le son de sa voix n'était pas si familier, si perçant. Je n'avais pas entendu sa voix jusqu'à présent, et je me hais pour cette erreur, car je me retrouve presque déstabilisé par les harmoniques plus graves que dans mes souvenirs, mais si belles à mes oreilles. Elle fait quelques pas vers moi jusqu'à se retrouver juste là, à quelques mètres seulement, la surprise taillée sur son visage. J'ai tant attendu ce moment. Je lui offre un petit sourire, fabriqué de toutes pièces, discret. «  Salut Liadan  » lui dis-je, simplement. Débarrasser ma voix de toute agressivité fut plus facile que je l'avais cru. J'hésite un peu sur ce que je dois ajouter, je me dis que rien n'est approprié à la situation. Je laisse mon sourire retomber lentement, comme si la joie de la retrouver s'estompait pour laisser place à la réalité. «  Je t'ai cherchée partout mais tu avais disparu  » Ce n'est pas un mensonge, mais mon ton cache bien les raisons de mes recherches. Je lui parle comme si j'étais venu retrouver ma meilleure amie, alors que je suis ici pour abattre une meurtrière.
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Je ne sais plus qui je suis, je me sens comme le fantôme d’un inconnu. [Jude] EmptyMer 10 Fév - 1:36

Je ne sais plus qui je suis, je me sens comme le fantôme d’un inconnu.
I’m waking up to ash and dust, I wipe my brow & sweat my rust, I’m breathing in the chemicals. I’m breaking in & shaping up, then checking out on the prison bus. This is it the apocalypse. I’m waking up. I feel it in my bones enough to make my systems blow. Welcome to the new age, to the new age. Welcome to the new age, to the new age. I’m radioactive. Radioactive. I’m radioactive. Radioactive.
[Imagine Dragons - Radioactive]

Le bas de mon jean est à présent tâché de café, mais je m’en fous. En fait, je m’en fous de tout, clairement, mon attention ne pouvant se détacher de l’homme qui se trouve face à moi, ombre d’un passé jamais réellement oublié, en dépit de mes efforts pour parvenir à vivre avec, via de vaines tentatives de mes parents pour atténuer en moi les plaies de ce traumatisme. En même temps, notre situation particulière nous interdisait de solliciter l’aide de psy, aussi aies-je dû faire face, seule, à mes démons, étant à cette époque, bien trop jeune et désarmée, pour les affronter correctement, ce qui explique facilement l’état dans lequel je suis à présent, arborant une carapace visant à me protéger de tout le monde. Carapace qui me met à l’écart de tous et de ma vie. Carapace que j’ai soigneusement montée, brique par brique, autour de moi, au fil des années, afin de ne plus jamais laisser quiconque m’approcher et devenir important pour moi comme ce fut le cas de Jude, avant que la vie (mon père et aussi ma connerie) ne me l’ait arraché, brutalement. Carapace qui menace de se fissurer, rien que par sa présence. Le processus est déjà bien entamé, rien que par son sourire, qui me confirme que c’est bien lui, que ce cruel rêve n’en est pas un. Ce qui, réflexion faite, n’enlève en rien à la cruauté de la situation. «  Salut Liadan  ». J’ignore si c’est le fait d’entendre sa voix ou l’utilisation de mon réel prénom qui me fait ça, toujours est-il que mes yeux se ferment, alors que je déglutis, dans une bien pathétique tentative d’éloigner les larmes qui menacent de me submerger. Avoir passé plus d’une dizaine d’années de ma misérable vie à me construire une carapace, la plus hermétique possible à toutes émotions un peu trop douloureusement humaine, et voici qu’un l’espace de quelques vulgaires secondes, il balaie tout, d’une simple phrase, ponctuée d’un léger sourire. «  Je t'ai cherchée partout mais tu avais disparu  » Ca n’est qu’en l’entendant reprendre la parole que j’ouvre à nouveau les yeux, mon regard se retrouvant, bien malgré moi, brillant des larmes contre lesquelles je tente toujours de lutter. Mais je refuse, farouchement, de pleurer. La dernière fois où je me suis laissée aller de la sorte, c’est avant que ma famille n’ait été contrainte de quitter l’Irlande, quand je me suis autorisée, une ultime fois, à pleurer sur la mort de Jude, sur la disparition irréversible de la confiance que j’avais autrefois placée en mon paternel, sur la culpabilité qui ne cesserait de me détruire insidieusement, et sur la fin de mon enfance. Ce jour-là, j’ai décrété que les larmes étaient le signe suprême de la pire des faiblesses qui soient, et que plus jamais je ne voulais pleurer, ni être faible, ni même m’attacher, à quiconque. Voici comment est morte Liadan, et comment est née la froide et l’indifférente Eden. Seconde identité qui est mise à mal, aujourd’hui.

Essayant de retrouver un semblant de contenance, et surtout, désireuse de retrouver un équilibre plus stable que celui qui est le mien en ce moment, je me dirige, relativement chancelante, vers le petit muret, afin d’y prendre place. Je finis par dire, d’un soupir mal assuré : «  C’est Eden, maintenant... », car bien que je déteste, par-dessus tout, ce prénom et ce qui va avec, je ne m’estime plus en droit d’être appelée Liadan, et surtout pas par Judwal. Mon regard se perd devant moi, ne prenant même pas conscience du fait que mon collègue m’observe, intrigué par la scène qui se joue devant lui, n’étant pas habitué à percevoir la fragilité que je m’efforce d’enfouir sous une chape d’indifférence. « Je suis désolée, Jude... », finis-je alors par admettre, à voix basse, ne cherchant pas à expliquer en quoi exactement je m’excuse. Trop de choses, sans doute : le fait de l’avoir involontairement attiré dans les emmerdes de mon enfoiré de père, de l’avoir fait dévaler ainsi les escaliers, mais aussi de l’avoir laissé dans ce bâtiment. A noter que c’est bien l’une des rares fois où je présente mes excuses à quelqu’un, depuis que Liadan n’est plus. « Mon.... paternel... », que je crache avec hargne, tout en posant à nouveau mon regard sur lui, comme si une partie de moi redoutant encore qu’il ne soit que le fruit de mon imagination tordue. « ne m’a pas laissé retourner te chercher. ». Je sais que ça n’excuse rien. Que j’aurai dû lutter, plus fort, pour le convaincre de récupérer Jude, ou le laisser faire marche arrière pour aller le secourir. Mais je n’étais qu’une fillette. Et aujourd’hui, je suis une femme, et je réalise que ma haine, que je croyais pourtant colossale, envers mon géniteur, peut encore s’accroître, en tâchant d’assimiler que mon vieil ami n’est pas mort. « Comment t’as fait... ? ». Je me frapperai volontiers la tête contre le mur pour être incapable d’exprimer correctement une pensée, ne pouvant savoir réellement si je tente de l’interroger sur ce qui lui a permis de survivre, ou les moyens mis en place pour me retrouver.

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Je ne sais plus qui je suis, je me sens comme le fantôme d’un inconnu. [Jude] EmptyMer 10 Fév - 20:20
J'ai envie de rire quand je la vois. Lorsqu'elle entend ma voix, elle ferme les yeux, semble être secouée par la réalité. Peut-être qu'elle se demande si je serai encore là quand elle les rouvrira ? Cette pensée me satisfait, le fait d'être le fantôme qui la hante depuis des années, d'être l'origine de sa culpabilité. D'un côté, je suis ravi de voir que pendant que je préparais ma vengeance, le destin a débuté la sienne. La vie fait souffrir son âme pour le mal qu'elle a créé, et c'est tant mieux. Elle l'a bien cherché. Je suis jaloux, pourtant. J'aimerais être le seul à pouvoir la faire souffrir, j'aimerais que ce droit soit réservé à moi seul, et que je puisse prendre mon temps à la détruire, à démonter ses croyances et ses espoirs. Mais j'ai appris il y a longtemps à faire avec ce que me donne la vie. Je la vois lever les paupières, et dans ses yeux reposent des larmes que j'ignore, bien que jubilant intérieurement. Je prétends ne rien voir. J'ai fini de parler à présent, et la première étape, celle de la prise de contact, est réussie. Mon plan est bel et bien lancé, et lorsque je la vois, si fragile et convaincue qu'elle le cache avec brio, je me dis que ce sera plus simple que je ne l'avais pensé. Bien évidemment, il y aura le reste de la famille à convaincre, et eux seront peut-être plus méfiants. Mais Liadan est telle un insecte, ou une fleur. A ma merci, prête à recevoir mon amour et ma violence.

«  C’est Eden, maintenant... » dit-elle, après s'être approchée de moi, et s'être assise sur le muret, près de moi. Je connais sa nouvelle identité aussi bien que celle qui est véritablement sienne. Eden Armstrong, peut-être que dans sa tête, ce sont deux identités distinctes, deux vies différentes. Mais pour moi Liadan et Eden sont bien une seule et même personne, et faire une différence entre elles ne changera rien à ma rage, ou au destin que je compte lui apporter. Liadan et Eden, toutes deux finiront au même endroit, de la même façon. Mes yeux se posent sur elle, et j'essaye de lire en elle, de voir à quoi elle pense, de deviner si son coeur a changé en même temps que son prénom. J'hésite une fraction de seconde, mais je pose tout de même ma main sur la sienne. Un geste amical, fait pour la rassurer. Si calculé, en aucun point ressenti, et pourtant je me surprends à apprécier ce contact. C'est ma paume contre la chair d'une femme, et cette femme est Liadan, et beaucoup de choses se mélangent en moi, mais je sais que mes pulsions me dirigent, et c'est mal. Ca ne me ressemble pas. Je me dis que ça ne me gènerais pas de profiter de son corps avant de la noyer dans son propre sang. « Je suis désolée, Jude... » dit-elle, et je retire ma main de la sienne. Un petit sourire en coin veut se placer sur mes lèvres, mais je le retiens, il me faut rester sérieux. J'essaye de faire preuve de tendresse. De compréhension. Elle s'excuse, et j'ai envie de lui hurler au visage qu'elle a de quoi être désolée, elle qui m'a détruit.

Elle reprend, comme essayant de s'expliquer. « Mon.... paternel... » Elle place tant de mépris dans ces mots que je suis presque surpris. Pour une fois, la suite m'intéresse, et je veux entendre ce qu'elle a à dire sur son enfoiré de père. Liadan -Eden, peu importe- lève les yeux vers moi, et je la regarde. Je l'encourage à continuer, peu satisfait du réel intérêt que je place dans ce regard.  « ne m’a pas laissé retourner te chercher. » Elle termine. Je me mords la lèvre, un geste qui ne m'est pas naturel, et je veux en savoir plus. Son père ne l'a pas laissée me sauver, je le sais bien, j'étais là. Je crevais sur le sol dégoûtant et je l'ai regardée partir avec lui. Les images sont gravées dans mon crâne. Alors je veux lui crier au visage que je sais bien, que je me souviens parce qu'un gosse de 14 ans abandonné par sa meilleure amie et le père de celle-ci, offert ainsi à la mort... il s'en souvient, ce gosse c'est un gosse brisé. Mais je ne dis rien. Je ne dis pas ça. J'ai même du mal à m'avouer tout ça.  « Comment t’as fait... ? » qu'elle me demande à présent. A croire qu'elle regrette de ne pas avoir pu se débarrasser de moi la première fois. Je détourne le regard. Je me souviens de ma mort comme si c'était hier, et du feu, de mon corps qui se régénère, des flammes qui ne m'atteignent pas. De ma mère brulée vive ce soir-là.

« Tu serais morte si tu étais revenue me chercher » lui dis-je simplement, répondant à ses regrets. « Même si tu m'avais emmené avec toi, je serais surement mort quelques minutes plus tard, et tu aurais brûlé » Je regarde l'horizon lorsque je prononce ces mots. Ce souvenir touche quelque chose en moi que je garde à distance, et je ne peux m'empêcher d'être honnête, de dire la vérité. La vérité est que si elle ne m'avait pas laissé, je l'aurais tuée. La vérité est que j'étais mort au moment où mon corps a été projeté dans cet escalier. J'étais en petits morceaux et personne n'aurait pu me sauver.  « Je suis rené de mes cendres, Lia- Eden. » Je lui avoue. Je sais qu'elle va comprendre, elle qui ne m'a jamais caché sa nature surnaturelle. Elle ne doutera pas, et la vérité, l'honnêteté, ça me délivre soudain.
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Je ne sais plus qui je suis, je me sens comme le fantôme d’un inconnu. [Jude] EmptyVen 12 Fév - 1:39

Je ne sais plus qui je suis, je me sens comme le fantôme d’un inconnu.
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Passer des années à essayer de se débarrasser de toutes traces de faiblesses émotionnelles, et réaliser, en quelques secondes, que, telle de la poussière, il en reste, bien camouflées, dans de lointains recoins de mon esprit. Voici la désagréable remarque que je me fais alors que je sens le regard de Judwal se poser sur moi, et que je tente de lui adresser un discours, cohérent, et non dominé par mon émotion de le revoir, lui que je croyais mort, de ma faute. Un léger frisson parcourt l’ensemble de mon corps en sentant sa main se poser sur la mienne, autant sous le coup de la surprise de ce contact physique soudain, que parce qu’il s’agit de Jude. C’est d’autant plus perturbant lorsque je réalise partiellement que ça m’a manqué. Non que ça nous arrivait souvent, mais j’avais tendance à être « gourmande » en attention de ce genre, avec ma famille et mes amis proches, plus que je ne le serais désormais. Ma mâchoire se crispe alors que je prends sur moi pour ne pas retirer vivement ma main, ne voulant pas le blesser. Jude, par sa simple présence, fait souffler un vent déroutant dans mon esprit, éparpillant aux 4 vents les poussières de faiblesses contre lesquelles je me suis battue, depuis une décennie. Lorsqu’il retire sa main, je dégage la mienne du muret, comme si celui-ci me brûlait. Me voici à présent essayant de poursuivre un numéro d’équilibriste, excessivement compliqué. D’un côté, il y a Eden qui tente de reprendre le contrôle, et de l’autre, Liadan, qui souhaite ressurgir de cette lointaine tombe dans laquelle je l’ai enterrée – vive et sans considération – il y a des années. Visiblement, c’est Liadan qui gagne ce combat éreintant, car je finis par présenter mes excuses à Jude, chose que je ne fais jamais, tout en évoquant, brièvement, ce qui s’est produit ce soir-là, ce que je ne fais jamais non plus, à cause des images qui assaillent immanquablement mon esprit. Mes sourcils se froncent en voyant Judwal détourner finalement le regard, se plongeant visiblement dans l’enfer dans lequel je l’ai – contre mon gré – laissé naguère.

Je laisse échapper un soupir, alors que je ne cesse de l’observer à la dérobée, à croire que j’ai peur, en le quittant ne serait-ce qu’une seconde des yeux, de le voir s’évaporer. J’en suis toujours à attendre que la poussière retombe et que ma tourmente intérieur cesse afin d’être en mesure de trancher si je suis, oui ou non, en train de devenir folle. « Tu serais morte si tu étais revenue me chercher. Même si tu m'avais emmené avec toi, je serais surement mort quelques minutes plus tard, et tu aurais brûlé » Nouvelle victoire de Liadan, qui s’impose en me faisant souffler, dans un murmure, si bas que j’ignore s’il lui parvient : « Pour ce que ça aurait changé... ». Ca aurait été moins compliqué pour moi : pas de culpabilité à traîner chaque jour, pas de tristesse face à son absence, pas de petite fille qui en vient à haïr le père autrefois adoré, pas de déménagement douloureux., pas de vide à essayer de combler, tant bien que mal... Je secoue la tête, surprise d’avoir dit ça, espérant qu’il n’a rien entendu, me doutant que ça ne soit pas une chose à souhaiter face à celui qui a frôlé la mort. Enfin, qui est mort, à en croire ce qu’il ajoute, et non pas miraculeusement sauvé, comme je commençais à l’espérer : « Je suis rené de mes cendres, Lia- Eden. » Et là, le temps s’arrête, la poussière se fige, mon numéro d’équilibriste s’interrompt, et mon cœur en oublie de battre.

J e mets quelques secondes avant de réaliser que je n’ai toujours rien dit. Mes ongles s’enfoncent dans mes paumes lorsque je parviens enfin à reprendre la parole, une fois l’ampleur de sa révélation mesurée, et le temps ayant repris sa course. « Ca a dû être... horrible.... ». Quand je lui ai fais part de ma nature de Berserker, à l’époque, il a semblé sceptique, bien qu’il ait accepté cette possibilité, par amitié pour moi. Ce qui signifie qu’il devait, à ce moment, ignorer sa nature de Phoenix. Et que ce drame survenu il y a des années a dû être un réel électrochoc, pour lui, outre le fait que des individus (peu recommandables, certes, mais des humains tout de même) soient morts dans les flammes. « Je suis désolée. », que je répète en levant timidement une main que je finis par abattre, sans vraiment réfléchir, sur son épaule, en un geste empreint de regret et de sollicitude, en un geste signé Liadan, simplement, même si Eden la modère, l’empêchant de prendre le phoenix dans ses bras. « Désolée que t’ais vécu ça à cause de moi. Désolée de t’avoir tué et fait découvrir atrocement ta nature. Désolée pour ta mère. ». Un soupir m’interrompt. Dans ma ligne de mire, je vois mon collègue, qui m’observe, stupéfiait. Son regard met fin au remue-ménage intérieure, tel un électrochoc salvateur. Eden vire Liadan. Ma main s’éloigne ainsi de son épaule. Ma tête se détourne vivement à l’opposé de Jude. Et mes bras m’encerclent, comme une pathétique protection visant à me protéger de cette humanité qu’il a réveillée en moi, de ces regrets qu’il rend plus vivace. De lui, simplement. Plus troublant qu’à l’époque. Plus troublant que je n’aurais jamais pensé qu’il le deviendrait, quand, enfant, j’imaginais l’avenir. Trop troublant pour ma raison des plus chancelantes, obscurcissant ainsi ma raison et voilant mon instinct méfiant. Il faut me concentrer grandement pour être en mesure d’expulser une question qui s’agite pourtant en moi depuis que je l’ai vu : « Comment tu m’as retrouvé ? ». Ma méfiance est cependant obstruée par le fait que ça soit lui, car il ne me vient nullement à l’esprit qu’il puisse être un danger pour moi. A mes yeux, il reste mon meilleur ami, après tout...

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Elle ne me quitte pas des yeux. Je lui avoue la vérité, une vérité que je ne m'étais même pas avoué à moi-même. Le fait que la chûte m'avait tué, blessé mortellement, et que personne n'aurait pu me sauver. Son père aurait pu me porter, me sortir de ce bâtiment qui a été ma prison puis mon tombeau, ... il aurait pu. Mais cela n'aurait rien changé au fait que j'étais condamné. C'était fini pour moi. Alors je ne sais pas ce que je regrette exactement. Aurais-je voulu qu'ils tentent de me sauver, et qu'ils périssent ? Ca m'aurait sans doute facilité la vie. Mais pourtant, j'arrive aujourd'hui à trouver un plaisir malsain dans cette vengeance. Et ce n'est pas la seule raison... Je crois qu'une part de moi n'aurait pas supporté d'être la cause de la mort de Liadan. Je m'en rends compte à cet instant, et ça me paralyse presque, parce que je suis bel et bien là pour la tuer. Je la hais. Elle est responsable de mon malheur. Et pourtant, pendant des années, elle était ma seule source de joie. Je ne sais plus de quel côté je me trouve, à quel fragment de ma vie faire confiance, à quelle version de moi être fidèle. Tout n'est que brouillard. « Pour ce que ça aurait changé... » souffle-t-elle après mon aveux. Je l'ignore, je ne réagis pas. Je fais semblant de ne pas l'entendre prononcer ces mots. De toute manière, je ne pense pas qu'ils m'étais destinés. Liadan semble être possédée par deux identités qui se battent en elle, on dirait que deux parts de sa personne s'affrontent derrière ses yeux bleus. Sur ce point, nous ne sommes pas si différents. Je sais que nous avons été brisés la même nuit, elle et moi. En trois jours, on a perdu des parts de nous-même, et en quelques minutes, ils ont réussi à enfin nous détruire. Liadan et moi, on est liés, et je le sais. Il y a quelque chose d'incassable entre nous. Mais je compte bien briser ce lien, je me le suis juré il y a des années et je ne reviendrai pas en arrière.

Sa remarque ne provoque aucune réaction sur mon visage, mais j'en viens à la haïr, subitement, brièvement, mais passionnément. Comment pouvait-elle se permettre de souhaiter ne serait-ce une seule seconde de mourir par le feu ? Alors que ça avait été le destin de tant de personnes, surtout ma mère, ce soir-là ? Comment pouvait-elle oser souhaiter ainsi être morte, alors qu'elle était vivante et entière et qu'elle avait laissé tant de cadavres sur son chemin... Ce fut un simple éclair dans mes pensées, et je parviens vite à retrouver mon calme intérieur qui me caractérisait. Et je lui avoue alors ma nature de phoenix. Je lui dis qui je suis, ce que je suis. Je sais qu'elle va me croire, c'est si facile à croire. Elle-même n'est pas une simple humaine, et nous sommes ici, dans cette ville peuplée d'êtres exceptionnels comme nous. Je jette un oeil vers elle, attendant sa réaction, impatient de lire quelque chose sur son visage. J'attends de lire la toute première émotion qu'elle aura, celle qui ne durera qu'une fraction de seconde, mais qui sera réelle. Alors que mon aveu comprend tant d'autres vérités. Comme l'origine de l'incendie qui brûla le bâtiment entier en quelques minutes. Comme le fait que mon feu tua ma propre mère.

Elle se fige simplement, et il n'y a rien à lire. Ca m'agace, je l'avoue. Et enfin, elle parle. « Ca a dû être... horrible.... » J'ai failli ricaner à ce moment-là, touché en plein coeur d'une façon abominable par la véracité de ses propos. Horrible, c'était bien le mot, oui. Horrible, et encore pire que ça. Je pourrais lui dire un milliard de choses. A quel point je la hais, à quel point je l'ai haïe et méprisée, détestée. A quel point c'était injuste, parce que je me suis battu pour elle, moi. Et à quel point elle n'a même pas le droit de mettre des mots sur ce qu'elle m'a fait, parce que c'est sa faute à elle, et elle ne sait pas. Elle ne sait rien. Elle ne sait pas à quelle point c'était horrible, et elle ne le saura jamais parce que jamais rien de tel ne lui arrivera. Jamais je n'aurai la force de lui faire subir de telles atrocités. Je la hais, mais à ce point-là. Je rêve de sa mort et du prix qu'elle aura à payer, mais il y a des choses que je ne ferai jamais. « Je suis désolée. » elle s'excuse, et ce n'est que du vent tout ça. Elle l'est sans doute vraiment, je pense qu'elle l'est. Mais elle ne se rend pas compte, elle ne sait pas. Elle pose sa main sur mon épaule, et une fois de plus je suis divisé. Une part de moi voudrait la repousser, lui hurler au visage, carboniser cette main et la faire partir en fumée. Mais au final, je me laisse toucher par ce geste. Le contact de sa main, même à travers mes vêtements, c'est comme une ancre qui me relie à de lointains souvenirs. Ceux d'une enfance plutôt joyeuse, quand la main de Liadan sur mon épaule était un geste qui me faisait sourire et rayonner. Je ne réagis pas, je la laisse faire, mon regard posé sur l'horizon. « Désolée que t’ais vécu ça à cause de moi. Désolée de t’avoir tué et fait découvrir atrocement ta nature. Désolée pour ta mère. »

Elle évoque ma mère, et j'ai une envie folle de l'égorger, avant que ma propre culpabilité ne revienne au galop. Ma mère, décédée dans les flammes. Par ma faute. Je crois que je me blâme plus que je n'en veux à Liadan. Mais si tu es si désolée, alors pourquoi l'as-tu fait ? Voilà la question que je me pose. Pourquoi. Avais-tu ne serait-ce que tenté de voir que c'était moi, cette main sur ton épaule, que c'était moi et que je voulais ton bien... On n'en serait pas là aujourd'hui. « Quand je me suis écrasé au sol, j'ai senti tous mes os se briser. Mon crâne a heurté le sol, j'ai entendu un grand bruit, puis plus rien. Mes côtes se sont cassées, elles se sont enfoncées dans mes poumons. J'avais du sang dans la trachée, qui remontait jusqu'à ma bouche, puis au fur et à mesure, j'arrivais plus à respirer. Je me suis noyé dans mon sang, moi qui avais toujours une terrible peur de l'eau... Je me souviens être allongé sur le sol et vous voir partir, et me dire que c'était comme ça que j'allais mourir, que j'étais en train de vivre mes dernières minutes, alors j'ai pensé à ma mère, et à toi. Et je suis mort. Je pourrais pas te décrire ce que ça fait de renaître, tout ce que je sais c'est qu'à mon réveil, je vous avais perdues toutes les deux » Les mots sortent tout seuls de ma bouche, mon regard toujours fixé au loin. Mon honnêteté me surprend presque, mais au final, les meilleurs jeux d'acteur sont basés sur la vérité. Je lui dévoile tout, n'essayant pas de lui cacher les aspects les plus choquants, ou ceux qui pourraient la blesser. Je n'ai pas été aussi franc depuis des lustres, mais je suis fier de savoir que si ces paroles me permettent de me décharger d'un poids immense, elles blesseront aussi Liadan, et c'est ce que je souhaite.

Après un moment, elle s'éloigne brusquement de moi, retire sa main, se tourne. Ses bras se serrent autour de son propre corps, et je ne réagis pas. Ce n'est pas mon problème. Elle est assez grande pour gérer sa propre culpabilité, ses propres maux. « Comment tu m’as retrouvé ? » demande-t-elle soudain, changeant brutalement de sujet. Je ne suis pas déstabilisé par la question, je m'y attendais, j'y étais préparé. Cette fois-ci, c'est bien un mensonge tout fait que je vais lui servir, quelque chose qui effacera ses doutes et ses craintes. Mes raisons ont été définies il y a des semaines. Elles sont inscrites en moi. Je me tourne vers elle, légèrement, ne voulant pas la brusquer, et je lui offre un sourire très discret qui se veut rassurant. « J'étais tout seul, tu sais. Alors j'ai essayé de trouver un endroit où m'installer, on m'a parlé d'Ottawa. Que je pourrai y trouver ma place. Alors je me suis renseigné, et je suis tombé sur le site du zoo. Il y avait ta photo dans la liste des employés. Je t'ai tout de suite reconnue » Mon sourire s'élargit un peu. « Ma meilleure amie..., je te reconnaîtrai toujours » je finis ainsi, avec des paroles d'une honnêteté à faire peur, car si je dis bien la vérité, celle-ci ne dévoile en aucun cas mes intentions.
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Je ne sais plus qui je suis, je me sens comme le fantôme d’un inconnu. [Jude] EmptyMar 16 Fév - 1:02

Je ne sais plus qui je suis, je me sens comme le fantôme d’un inconnu.
I’m waking up to ash and dust, I wipe my brow & sweat my rust, I’m breathing in the chemicals. I’m breaking in & shaping up, then checking out on the prison bus. This is it the apocalypse. I’m waking up. I feel it in my bones enough to make my systems blow. Welcome to the new age, to the new age. Welcome to the new age, to the new age. I’m radioactive. Radioactive. I’m radioactive. Radioactive.
[Imagine Dragons - Radioactive]

C 'est quand on croit avoir fini par se faire au poids de la culpabilité qu’on réalise qu’il n’en est rien. Mon déclic prend la forme de Judwal et les sentiments qu’il éveille en moi me font presque ployer l’échine sous leur intensité. Et pourtant, je ne peux lutter, pas plus que je ne parviens à étouffer mes excuses. Mots bien plats face à l’horreur qu’il a enduré, mais c’est tout ce que je suis en mesure de lui offrir, bien que ça ne changera rien. Rien ne sera en mesure d’adoucir les atrocités qu’il a endurées. Rien ne parviendra à réparer l’être brisé qu’il doit être. Rien ne sera en mesure de rassembler les morceaux éparpillés de celle que j’étais. Mes excuses ne sont donc pas prononcés dans un désir d’obtenir son absolution, mais juste dans l’intention d’être honnête, et, égoïstement, de tenter de lui faire savoir à quel point cette situation n’a eut de cesse de me ronger lentement pour me laisser dans un état tel que je ne sais même plus qui je suis. On ne m’a sans doute pas déclarée morte, mais c’est pareil. Quoique mon agonie a n’a été « que » psychologiquement, contrairement à la sienne, qu’il ne tarde pas à me dépeindre. Des frissons d’horreur parcourent mon corps, au gré de ses mots, qui dessinent un tableau bien trop réel devant moi, frissons se répercutant jusqu’à ma main se trouvant toujours sur son épaule. Mes dents emprisonnement ma lèvre, pour étouffer les larmes que je refuse de laisser couler. J’aimerai lui demander d’arrêter sa description morbide, mais je me contente de mordre ma lèvre plus fort, réprimant de mon mieux mes tremblements. C’est son droit : après tout, j’ai endossé le rôle de bourreau. Peut-être est-ce là sa manière à lui de me faire payer, sans avoir à m’incendier ou autre, parce qu’en dépit des années écoulées, et du mal que je lui ai fais, je le crois incapable de me vouloir me nuire. Ou peut-être qu’il agit simplement par honnêteté, pour respecter la relation que nous avions autrefois. Quoi qu’il en soit, je me tais et l’écoute, pour qu’il puisse – partiellement – se décharger de son fardeau, et aussi dans un délire un brin maso de ma part, afin d’entendre son calvaire. Ma main se resserre plus fortement sur son épaule, dans une vaine tentative de compatir. J’aimerai être en mesure de trouver des mots réussissant à lui faire oublier tout ça. Par-dessus tout, je souhaiterais remonter le temps, pour empêcher ce drame. Ou encore être celle de nous deux qui a péri, afin de lui éviter ces tourments, lui qui a toujours fait parti des rares personnes pour lesquelles j’aurais été capable de tout. J’aurai encore préférée mourir avec lui, même si ça n’aurait rien arrangé, il aurait dû vivre avec ma mort sur la conscience.

L entement, ma main finit par le délaisser, alors que je me recroqueville sur le muret, m’entourant de mes bras. J’expulse un soupir tandis que mes yeux se ferment et que je tente de digérer tout ça. Je n’ai pas la force de réagir à ce qu’il a dit, tâchant de fuir cet épineux sujet de conversation, je préfère l’entraîner sur un autre terrain : comment m’a-t-il retrouvé ? L’entendant prendre la parole, je tourne enfin la tête vers lui. « J'étais tout seul, tu sais. Alors j'ai essayé de trouver un endroit où m'installer, on m'a parlé d'Ottawa. Que je pourrai y trouver ma place. Alors je me suis renseigné, et je suis tombé sur le site du zoo. Il y avait ta photo dans la liste des employés. Je t'ai tout de suite reconnue » Ses mots sont de nouvelles lames qui s’enfoncent dans mon âme, me faisant prendre conscience que moi, au moins, j’ai eu la chance d’avoir ma famille. Mais ça ne me fait pas pour autant voir en Léonard le père qu’il fut pour moi autrefois. « Ma meilleure amie..., je te reconnaîtrai toujours ». Je ne mérite plus ce titre, je l'ai trahi en le menant à sa résurrection.. C’est en fermant les yeux que je détourne le regard du sien pour m’éloigner du muret, resserrant ma veste autour de moi. « Tu devrais partir, Judwal. » La raison de cette distance que je tiens à marquer entre nous, la soulignant en employant son prénom et non son surnom, est bien simple : « La mafia doit sans doute chercher à me retrouver. ». Est-ce de la paranoïa qui fait que je suis incapable de mentionner ma famille ? Toujours est-il que oui, je ne parle pas d’elle, plus pour les protéger si nécessaire que par méfiance face au phoenix. Me tournant pour lui faire face, les mains dans les poches de mon jean, j’ajoute : « Ils ont déjà prouvés qu’ils étaient capables de tout. Et j’ai pas envie qu’ils s’en prennent – une fois encore – à toi. » Aveu que je balance à voix basse, peu habituée à étaler ainsi mes émotions, alors que mon regard est planté dans le sien, mais je détourne rapidement la tête. C’est bien plus facile, vu ce que j’ai à lui dire : « Oublie que tu m’as vu et que nous sommes dans la même ville, c’est préférable pour toi. » Dans mes poches, mes poings se crispent alors que j’ai l’impression de m’effondrer encore plus en lui demandant de s’éloigner. Mais il le faut. Je préfère souffrir de le savoir en vie et de ne plus jamais le revoir, que de trembler pour lui face à la possibilité que les mafieux remettent la main sur lui et cherchent, à travers lui, à m’atteindre et à atteindre ainsi Nanard. Nouvelle manifestions de l’humanité que j’exècre et que je ne parviens à étouffer : les larmes que j’ai retenu jusqu’alors lares roulent le long de mes joues, tandis que je tâche de me faire à l’idée que je vais certainement le perdre à nouveau, tout en essayant d’oublier le fait que le retrouver m’a montré à quel point il me manquait et à quel point j’ai toujours eu besoin de lui. Ca n’est sans doute pas pour rien que je n’ai eu de cesse de chercher un ersatz de lui, dans chacune de mes liaisons, comme j’en ai pris conscience il y a bien longtemps. Toutes avaient quelques ressemblances avec lui, physiquement, intellectuellement ou au niveau du caractère. Mais, il faut bien tourner la page, il en va de sa sécurité, et du peu d'équilibre mental qu'il me reste.

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Je ne sais plus qui je suis, je me sens comme le fantôme d’un inconnu. [Jude] EmptyMer 17 Fév - 20:47
J'ai besoin de dire ces mots, de les prononcer, de décrire l'horreur. J'ai parlé de ce qui m'est arrivé  plusieurs personnes, y compris mon oncle, mais les détails de l'histoire ne l'ont jamais vraiment intéressé. Le résultat compte. Peu importe comment on l'obtient, c'est le produit fini qui importe. Le fait qu'il m'a fallu quelques minutes de trop à mourir n'est pas intéressant. C'est du passé, et j'ai l'habitude de voir ce moment de ma vie comme mort et enterré. Au final, ça n'avait pas compté, je n'étais pas mort, j'étais bien réel. Je pense que quelque part dans mes réflexions, j'ai oublié que sur le moment je mourrais réellement. J'avais 14 ans et j'étais en train de mourir, et enfin je réalise peu à peu que jamais je ne pourrai oublier cela, effacer ces instants terrifiants de mon esprit. Alors peut-être que les mettre en mots, les dire pour une fois à une personne, à celle qui fut ma meilleure amie et en qui j'ai eu tant confiance. Je me dis que Liadan est la personne à laquelle je me sens le plus serein à l'idée de donner cette partie de ma mémoire. Elle est elle aussi un vestige de mon passé, une ruine, alors s'il y a des mains sur Terre qui peuvent tenir mes secrets, ce sont celles de Liadan. Je n'essaye pas d'épargner ses émotions, de sauver son innocence, de lui éviter le pire des images. Ce serait contre productif. J'ai assez caché de choses. Je lui offre alors les pires détails, chaque sensation... Non, je pourrais faire bien pire, mais ça ne me vient pas, pas là immédiatement. Je pourrais lui décrire comment un os se brise contre un sol dur, lui expliquer en détails les étapes de la perforation d'un poumon, comment une côte cassée s'y enfonce et soudain ton air vital est remplacé par du sang, du liquide dans lequel tu te noies. Comment j'ai toussé, toussé, toussé et recraché mon sang mais il y en avait encore et encore toujours plus et juste... trop.

C'est satisfaisant de me vider ainsi. Je sens la main de Liadan se resserrer sur mon épaule, comme s'il y avait quelque chose dans ses nerfs qu'elle essaye de me communiquer. Je ne sais pas ce qu'elle veut faire passer dans mes muscles, quelles ondes elle tente de m'envoyer, ce qu'elle voudrait faire de ce geste. C'est peut-être du réconfort, ou le signe qu'elle compatit, qu'elle éprouve quelque chose. Je ne sais pas, je ne connais pas ce geste, ce langage. Ou alors je ne m'en souviens plus. J'ai appris en devenant adulte que le contact physique n'est qu'une lutte de pouvoir, un moyen de contrôler et de montrer qui est le plus fort. La violence, le sexe. Tout n'est qu'une affaire de pouvoir. Je pose mes mains sur les autres pour en obtenir quelque chose, pas pour donner. Je sais que certains ont l'illusion que le contact humain peut apporter de la joie, et cette illusion m'est utile avec elle, alors que je posais ma main sur la sienne quelques instants plus tôt. Mais je n'y crois pas, je n'arrive plus à me convaincre qu'il y a quelque chose en chacun de nous qui peut apporter du bien, réellement, aux autres, sans être motivé par nos envies égoïstes. Raison pour laquelle je ne me considère pas comme un homme égoïste. Pas dans un monde où tout le monde l'est. On ne fait jamais rien sans penser à soi, c'est un fait.

Elle se détourne de moi, et se referme sur elle-même. Je ne sais quoi faire et je la regarde patiemment, répondant à sa question. Elle a l'air encore plus perdue qu'avant, blessée. Je vois qu'elle essaye de se protéger, et de quoi je ne sais pas. Mais elle semble déterminée à ne pas se laisser atteindre par quoique ce soit, sa veste enroulée autour de son corps et ses bras faisant office de muraille. « Tu devrais partir, Judwal. » dit-elle alors. Je suis blessé, et me l'avouer me fait mal. Mais ses mots me blessent, et je me sens rejeté. Une fois de plus, comme ce jour-là dans cet entrepôt, alors qu'elle m'abandonne à mon sort. Une fois de plus je me prends tout en pleine figure, et ça fait mal. Je m'attendais à autre chose. « La mafia doit sans doute chercher à me retrouver. » Je fronce les sourcils. Je crains pendant un instant qu'elle doute de ma loyauté, qu'elle se pose des questions sur moi. Pense-t-elle que je pourrais la trahir ? La donner à ses ennemis ? La situation m'aurait fait rire si je n'avais pas réellement douté qu'elle m'ait démasqué.  « Ils ont déjà prouvés qu’ils étaient capables de tout. Et j’ai pas envie qu’ils s’en prennent – une fois encore – à toi. » Cette nouvelle phrase m'apaise. Liadan ne sait rien, ne se doute de rien. Je suis toujours son meilleur ami revenu d'entre les morts par miracle, et non son bourreau. Elle s'inquiète pour moi, et c'est mignon, si vraiment, ça l'est... Mais je suis un grand garçon, j'ai survécu à la mort, ce qui arrive à peu de gens, il faut le dire. Je ne suis pas un petit gamin faible, qui n'a jamais connu la misère, la douleur, la noirceur des autres. La simple idée qu'elle veuille me donner des ordres en les justifiant ainsi me met hors de moi. Elle m'a laissé crever, et elle se permet de jouer l'amie protectrice. Je ne le supporte pas. Elle détourne soudain le regard, et ne voie pas l'éclat de fureur qui transperce mes pupilles à cet instant. « Oublie que tu m’as vu et que nous sommes dans la même ville, c’est préférable pour toi. » finit-elle, et non, c'en est trop. Elle ne peut pas décider pour moi. Cela va plus loin que mon plan, mon envie de vengeance, mes fantasmes de la faire souffrir. C'est puéril, mais je ne lui ferai pas le plaisir de lui donner raison, d'obéir à sa volonté.

« Je ne suis pas un gosse, Liadan. J'ai pas cinq ans, j'en ai plus quatorze non plus. Tu n'as pas le droit de me dire ce que je dois faire, et tu n'as pas le droit de prétendre que c'est pour mon bien ou ce genre de conneries. Je suis responsable de mes choix et de mes actions. Alors surtout ne me traite pas comme si j'étais une pauvre chose à protéger, t'as pas à te faire du souci pour moi » je lui réponds. Mon ton est sec, avec une colère non libérée, mais qui se fait tout de même sentir sous mes paroles. Je me contiens, mais un feu brûle en moi alors que je me repasse en tête les phrases qu'elle a prononcées. J'ai envie de la blesser, de lui faire du mal, de lui hurler au visage des mots qui lui fendront le coeur. J'ai envie qu'elle compenne, je veux lui dire que je suis loin d'être un enfant. Que j'ai tué, torturé, massacré. Que je suis un meurtrier, un monstre. Je veux qu'elle sache que j'ai fait des choses qu'elle ne pourrait même pas comprendre, même pas imaginer. Des choses qui ne lui ont jamais traversé l'esprit, qui n'exsite pas dans sa réalité. Soudain, je voudrais qu'elle sache qui je suis, qui je suis réellement. Je regarde son visage pour la première fois depuis qu'elle s'est détournée de moi, cherchant sa réaction. Je vois des larmes sur ses joues. Voir Liadan pleurer me coupe dans mon élan. Son visage humide m'enlève toutes envies meurtrières. Mes bras s'étaient levés avec ma colère, et je les laisse retomber le long de mon corps, comme si toute envie me quittait. Je sens mon expression s'adoucir, les traits de mon visage se détendre. Je fais un pas vers elle. « Ne pleure pas. » je lui chuchote. Je tends ma main, lentement, comme vers un animal blessé. Mon pouce se pose sur sa joue, et j'essuie les larmes d'un geste délicat. Sa tristesse me fait quelque chose, au fond de mon coeur, là où ce gosse de 14 ans est encore endormi. J'essaie de lui sourire, mais c'est un sourire forcé, difficile, triste. Je ne savais pas que j'étais encore capable de sentir de la tristesse, je pensais que cette émotion avait été remplacée en moi par la colère et la haine. Mais la voir ainsi ne me rend pas heureux, et c'est peut-être le pire. « Hé..., c'est censé être un moment joyeux, hein ? Toi et moi, je veux dire » J'ai un peu de mal à m'exprimer, mais je pense qu'elle comprendra. Liadan et Jude, enfin réunis. Personne n'aurait pensé que ce moment de retrouvailles serait si douloureux. Pas même moi, à vrai dire.
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