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Je suis folle. » Alan

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Je suis folle. » Alan EmptyJeu 17 Déc - 1:31
Alan & Hécate



Lorsque je suis nerveuse, ce n’est non pas avec du chocolat ou des bonbons que je me goinfre, bien que je sois très gourmande, mais avec mes cheveux. En trois ans, j’ai au moins changé une dizaine de fois, passant du roux au châtain et une seule fois couleur corbeau. Autant dire que cette dernière expérience n’a pas été une réussite. Quant au blond, je ne suis pas revenue dessus depuis trois ans et je ne m’en sens toujours pas apte. C’est comme si je revenais à une période où mon annulaire était habillé, à une époque où la femme que je suis était plus ou moins stable. Je ne l’étais pas complètement, mais bien plus que maintenant. En trois ans, j’ai voyagé deux fois et lors de mes séjours, je ne suis pas restée plus de quatre mois dans un même appartement. Les hommes que je fréquentais ne dépassaient pas la semaine. J’entre dans le salon de coiffure où j’étais devenue une fidèle cliente, à la recherche de ma coiffeuse préférée, qui est aussi gérante du salon. Ce dernier a beaucoup changé ; une partie du mur est rouge, l’autre est blanc. Les meubles ne sont plus les mêmes, plus modernes sans doute. Et il y a des plantes. Lexie déteste les plantes. Elle m’a toujours dit qu’elle n’avait pas assez de patience pour s’en occuper, que ça lui ferait perdre du temps plus qu’autre chose… Ce changement n’est donc pas anodin. La porte de l’arrière-boutique s’ouvre et mon sourire s’agrandit : ce n’est autre que Lex. Alors qu’on me salue enfin, elle fonce vers le fauteuil où il y avait un ancien client et commence à balayer. « Souhaitez-vous une simple coupe ? » C’est là que je croise son regard, furtivement. Et puis elle se fige sur place, me fixant avec ses yeux ronds comme des billes et s’approche d’un pas rapide vers moi. « C’est pour une couleur. Hécate vient toujours pour une couleur. Tu peux te charger de ça s’il te plait ? Je m’occupe d’elle. » Lexie me tire par le bras en emportant une blouse et me force à m’asseoir sur un siège. « Nom de Dieu, ça fait dix piges. Tu m’as trompé avec un de mes concurrents ou quoi ? » Je penche la tête sur le côté, amusée et la serre dans mes bras pour la saluer. « Il était charmant et avec ses belles paroles, j’ai craqué. » « Et après toutes ces années, tu te rends enfin compte que rien ne remplacera ta vieille Lexie. » dit-elle, en me tendant la blouse que je mets aussitôt, sans retenir un rire face à la scène. Je n’en attendais pas moins de Lexie et c’est probablement pour ça que je n’ai pas appréhendé avant de venir. « Penche ta tête ma jolie. » Je m’exécute, tandis qu’elle passe de l’eau sur mes cheveux. Après m’avoir questionné sur l’usage dernier de mon shampooing, elle me fait un soin. « Que deviens-tu ? » Sans m’attarder sur ma vie personnelle, je lui donne les éléments de ma vie professionnelle et c’est pour ça que je suis nerveuse. Un rendez-vous m’attend d’ici une heure trente et c’est à l’Opéra. J’y ai ma place, j’ai assez confiance en moi en ce qui concerne le violon, mais ce lieu m’est particulier.

La couleur faite, Lexie me présente le miroir où le reflet d’une rousse aux reflets blonds apparaît. Je touche du bout des doigts les petites bouclettes qui tombent sur mes épaules, puis acquiesce d’un signe de tête. C’est parfait. Le changement n’a jamais fait de mal à personne. D’ailleurs, en parlant de changement… « Dis, il s’est passé quoi dans ta vie pour que tu pètes un plomb à ce point ? » Je veux dire… Les plantes ! « Ah ! » Elle désigne le salon, puis me montre sa main. Son annulaire est habillé d’un solitaire. « Billie et moi nous nous sommes dit oui il y a deux ans. Mes parents n’ont pas accepté, mais… Il n’empêche que je suis bien. J’avais besoin de m’épanouir sur le lieu de mon travail, aussi. » Lexie est gay. Elle a toujours su, au fond d’elle, qu’elle était plus attirée par les femmes. Combien de fois a-t-elle reluqué des clientes lorsqu’elles lui faisaient dos ? Toujours est-il qu’elle mérite vraiment ce qui lui arrive et tous les projets qu’elle me dévoile, le plus important étant d’avoir un enfant. A contre cœur, je ne reste pas plus longtemps, payant la couleur en la remerciant de s’être occupée rapidement de moi.

Il est dix-sept heures lorsque j’arrive près de l’Opéra. Plus je me rapproche de l’entrée, plus mon cœur fait des bonds. Je monte les escaliers et pousse la porte, m’engouffrant à l’intérieur. La sensation d’être de nouveau chez moi me reprend, mais se mélange à la nostalgie. Je me rappelle de mes représentations et surtout, de ma motivation première : Alan. A chaque fois que mes doigts effleurent les cordes du violon, j’ai parfois la sensation qu’il est près de moi, que ses doigts se posent au-dessus des miens. Son souvenir me rend plus forte, rend ma façon de jouer plus intense et permettent aux doutes de s’envoler. J’aimerais qu’il soit là pour voir tout ça. J’erre un instant dans les lieux, partant à la rencontre des photographies qui ornent chaque mur, mais n’ai pas l’occasion de m’y attarder plus longtemps : derrière moi, le directeur m’interpelle avec un sourire qui s’entend et que je remarque une fois retournée. Même si je le connais bien, je ne peux m’empêcher d’être intimidée par cet homme. « Bon retour à Ottawa. » « Merci. » Au lieu de nous rendre dans son bureau, l’homme me propose de marcher dans l’Opéra. « Comment c’était Paris ? Et Londres ? » Il a l’air au courant de ma petite virée en Angleterre. « C’était incroyable, immense. J’ai fait des rencontres fabuleuses et jouer en Europe… C’était certainement à faire. » Mais je ne suis pas là pour parler de ça. Tandis que je plonge mes mains dans les poches de mon manteau rouge, je reprends : « J’ai vu l’annonce. Vous recherchez des vétérans ? » Il pousse la porte de la grande salle et nous nous retrouvons parmi les fauteuils rouges, vides. « Si vous me le permettez, j’aimerais en être. Vous connaissez assez bien mon parcours pour savoir que je suis de ceux que vous cherchez. » Nullement besoin de me vendre davantage. Il est l’une des personnes qui m’a vue grandir dans le milieu. Je sais qu’il a trouvé regrettable que je m’en aille, mais je suis là, maintenant, prête à reprendre ma place. « A dire vrai, je me doutais bien de la raison de ta venue et je ne serai pas le dernier à être ravi de te revoir dans l’orchestre. » Tout mon corps se détend d’un coup, mes lèvres s’élargissent et un soupir de soulagement sort. C’est idiot, je me doutais d’ores et déjà de sa réponse, mais avoir une confirmation officielle est tellement mieux. Il m’informe que le contrat sera prêt d’ici deux jours et que je pourrais venir le signer.

Il me raccompagne jusqu’au hall et m’abandonne là. C’est le cœur léger que je sors de l’Opéra. La nuit commence à tomber et le temps a subitement changé. Le ciel grisâtre d’il y a une heure a décidé de faire un caprice. Afin d’éviter la pluie, je remonte mon manteau sur ma tête et accélère le pas, marchant dans les flaques. C’est un petit bruit qui ne m’est pas inconnu qui m’arrête subitement. Flic floc. J’ai comme réflexe de retirer mon pied de la flaque. « Où que tu sois Alan, j’espère que tu t’en veux sincèrement d’avoir traumatisé une petite fille des crapauds. » dis-je, en enjambant la flaque. Je me tourne vers celle-ci, en trouvant ridicule d’être effrayée par une histoire même pas réelle. Et pourtant, depuis qu’Alan me l’a mise en tête, j’ai fait des crapauds et des grenouilles une phobie.



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Je suis folle. » Alan EmptyJeu 17 Déc - 12:37
Hécate et Alan




Je suis le clown envoyé par Dieu en pleine apocalypse, se disait-il

Plic, ploc.
Les gouttes tombent, s'écroulent, glissent sur sa peau comme une brume délicate alors que celle-ci se délecte de ce spectacle ô combien banal. Les victimes cherchent à se cacher. Des couples se glissent dans des restaurants, des vieilles personnes se dissimulent sous des manteaux plastifiés, et les jeunes enfants eux, préfèrent sautiller dans les flaques qui témoignent d'un autre monde. Là où la réalité se coupe, là où la sienne prend enfin un début. Mains glissées dans les poches, il tourne toujours autour de la même planète qui menace d'exploser à chaque fois qu'il y glisse une main, qu'il y passe un rire ou un semblant de sourire. Il se souvient. Les journées à couler sous cette dénonciation des nuages qui n'arrivent pas à pardonner les hommes d'avoir une préférence pour ce maudit soleil qui réchauffe, doux, si doux qu'il entoure autrui dans une enveloppe en terre cuite. Ils prennent des photos, disait-il quand les éclairs fendaient l'air. Ils jouent du tambour, ajoutait-il lorsque le tonnerre grondait au loin. Regarde bien les gouttes, qu'il ajoutait, elles sont comme les perles d'un collier qu'on ne peut ramasser. Avec elle dans les bras, il pouvait raconter n'importe quoi, Alan. Elle avalait ses mots, gobait ses phrases poétiques à la mord moi le noeud, sans douter une seconde de la fantaisie de ce qu'il pouvait affirmer avec tant de passion. Un jour même, il lui avait juré qu'il ferait un bracelet avec ces quelques boules minuscules de rosées. Il n'a pas pu tenir sa promesse. Il pourrait essayer, pourtant, il doute que son plan aussi respectable soit-il puisse marcher. Alors il la regarde. Comme il la regarde toujours, avec cette même oeillade attendrie. C'est une femme au corps de gâteau, à la poitrine meringuée, aux cheveux chantilly et à la bouche bonbons acidulés. Elle a comme un goût de fraise sur l bout des lippes, elles sont rougies, mordillées, maltraitées pour témoigner de son mécontentement. Tout est de sa faute. On ne promet jamais la lune à sa soeur, même si on la tient avec une corde de draps, il a beau la tirer, elle est seulement en laisse et ne daigne même pas lui vomir ses étoiles filantes.

Deslauriers fut-elle, Holmes elle restera. A moindre mesure, il se dit que le hasard n'a plus grand chose à avoir, si ce n'est qu'elle est soeur d'un destin bien tracé, là où ce duo singulier retrouvera toujours de quoi taper dans les nerfs de l'autre. Ils se flagellent avec de l'amour. Ce qui arrive chaque jour, chaque seconde sur cette planète qu'Alan suit avec insistance. Avec cet amour qui a poussé sa cadette à partir, puis à mieux revenir, à refaire sa tignasse de lionne pour lui donner l'allure d'une grande Duchesse anglaise. Elle le hait, Hécate, elle le déteste du plus profond de son âme de gamine enjouée. Il s'est barré, il l'a abandonné sur la route avec comme seule compagnie un parapluie à oreilles de chats et un coupe-vent jaune poussin, elle a un peu bougé, s'est plantée à un arrêt et attend encore son bus. Il ne vient pas, ou alors, c'est pas le bon qui se pointe. Et elle aura toujours en fond sonore, cette pluie battante qui lui rappelle qu'avant, y'en avait bien un assez fou pour la serrer dans ses bras. C'est qui le dégénéré ? C'est qui le taré ? C'est celui qui veut même plus s'avouer qu'il a été étouffé. Il s'arrête face à cette mine boudeuse, passe une chaussure sur la flaque puis frappe dessus, une fois, deux fois pour finir par y tapoter. Il zieute son oeuvre d'échos éparses avant de souffler. « J'ai une autre théorie à ce sujet. » Timbre loin d'être mélodrame, presque rêveur, il enchaîne sans prendre une pause trop longue. « J'pense que... Les flaques sont aussi des portails vers d'autres mondes, tu sais comme le miroir avec Alice. » Et des années à la surveiller de l'autre côté de la glace, des décennies à agir sur des détails, des heures à la contempler vieillir en même temps que son quotidien. A sa frayeur qu'il abat, d'un coup de fusil entre les deux yeux. Ce matin, un croque-mitaine a bouffé un songe.


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Je suis folle. » Alan EmptyDim 20 Déc - 13:10
Alan & Hécate



C’est avec un souvenir partagé avec Alan que je me décide à me rendre près de l’arrêt de bus. Un simple panneau qui indique les horaires et qui ne me protégera pas de la pluie. Si j’avais su, j’aurais pris un parapluie, mais j’ai pour mauvaise habitude de ne pas m’intéresser à la météo. Près de moi, je sens une silhouette me rejoindre, mais m’y intéresse seulement lorsque je l’entends jouer avec une flaque. Mon cœur rate un battement, tandis que mes doigts se resserrent autour de mon manteau et pour seul réflexe, j’ai de me coller davantage au panneau, essayant presque de pousser contre lui pour qu’il tombe et me laisse reculer encore plus, mais avec ma force de souris, impossible que j’y arrive. Ma bouche s’entrouvre lorsqu’une voix brise le silence entre nous. Pas n’importe laquelle. La sienne. Cette voix que j’ai entendu des milliers de fois, quand mon grand-frère s’adressait à Maman, ou quand il me racontait des histoires. Mon cœur est reparti plus rapidement. Mon souffle rapide témoigne de ma panique. Je deviens cinglée. A force de penser à lui, j’ai dû imaginer des formes, une silhouette, avec le dernier souvenir que j’en ai, parce que c’est exactement ça. Ses vêtements sont cependant différents, je ne les reconnais même plus, mais sa tignasse, ses yeux, ses lèvres qui bougent pour m’expliquer une théorie sur laquelle je peine à me concentrer, tout ça n’a pas changé. Mais c’est complètement fou. J’observe autour de moi, à la recherche d’une personne qui pourra me confirmer le fait que je sois devenue folle, mais il n’y a personne. Sauf une jeune femme trempée des pieds à la tête avec des larmes qui ne désirent que rouler sur ses joues et le fantôme de son passé.

Je referme mes lèvres, pour mieux les rouvrir, à plusieurs reprises, en cherchant les bons mots, puis me lance enfin, hésitante : « Tu veux dire qu’elles t’emportent ailleurs ? » J’ai longtemps joué dans ces flaques, enfant, à me demander ce qui s’y cachait. Ca s’est arrêté après la mort d’Alan, la peur de découvrir un crapaud méchant et qui me voudrait du mal me paralysait sur place, avant de s’atténuer en me rendant compte que l’eau n’était que de l’eau. Qu’en dessous, il n’y avait rien d’autre que du béton, ou de la terre. Imaginer un portail m’est inconcevable. J’ai laissé derrière moi les contes et légendes après avoir réalisé qu’Alan ne s’était pas fait kidnapper par un méchant lutin, mais que quelqu’un ou quelque chose l’avait privé de sa vie, tout ça lors de son enterrement. Je n’ai jamais eu le courage de demander plus de détails là-dessus, apeurée par ce qu’on pourrait m’apprendre, de savoir qu’il avait souffert. « Ce sont des histoires à dormir debout, Alan. » soufflé-je, en soupirant. Je sens des frissons tout au long de mes bras, causés par la prononciation de ce prénom qui ne résonne plus de la même manière. Je suis en train de lui parler. Certes, je parle à une image que j’ai créée de toutes pièces, mais je lui parle. « Les portails, les fantômes, ça n’existe pas. » Pourtant, je n’arrive pas à me détendre et une petite voix dans ma tête me crie de laisser tomber toutes mes certitudes pour m’approcher de l’être qui me manque. Je casse un ongle à force de jouer avec, nerveuse, et termine le travail avec mes dents, non sans quitter du regard mon grand-frère. Il faut que je voie la vérité en face : j’ai peur qu’il s’envole une nouvelle fois. Je réduis la distance, mon cœur battant un peu plus à chaque pas en sa direction et me stoppe à quelques centimètres de lui. J’ai conscience que si quelqu’un passait par là, il me prendrait pour une folle à agir dans le vide, mais pour le moment, ça m’est égal. « J’ai l’impression de sentir ton souffle. » dis-je, en fermant les yeux pour le sentir pleinement sur mon visage, encourageant quelques gouttes salées à perler sur mon visage. Je ne cherche même pas à les arrêter. « Mon Dieu, Alan, tu me manques. » J’aimerais me blottir dans ses bras, sentir son corps bien vivant. J’en arrive même à me demander si je pourrais imaginer ces sensations. « Tu me manques vraiment beaucoup. » dis-je, dans un murmure. « J’ai pris ton violon. J’espère que tu ne m’en voudras pas, mais j’y ai gravé tes initiales. » Réveillé-toi Hécate. Tu parles dans le vide.



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Dernière édition par Hécate Holmes le Lun 4 Jan - 1:40, édité 2 fois
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Je suis folle. » Alan EmptyMer 30 Déc - 20:59
Hécate et Alan




Je suis le clown envoyé par Dieu en pleine apocalypse, se disait-il

Il l'appelait la femme-sourire. Parce qu'elle trouvait toujours un bon moyen pour ouvrir la bouche, pour se laisser transporter par une euphorie tantôt lointaine, tantôt si proche d'elle qu'elle ne pouvait en faire autrement. Elle ne pleurait jamais, ou bien très rarement la douce petite. Quand elle essayait, aussitôt l'aîné venait la rassurer en lui démontrant que les dragons peuvent être battus, qu'il suffit seulement d'agripper l'épée en argent à deux et qu'une fois le coup fatal donné, plus rien n'est à craindre, restera derrière eux un royaume prospère, en pleine évolution. N'en reste maintenant que des ruines dont il admire chaque pierre, chaque ronce qui pousse entre les mottes de terre boueuses. Il visite, il regard ce beau fort qui rayonnait sur cette surface de planète totalement inventée par les Holmes. Il se dirige vers le long couloir des souvenirs, là où étaient entreposées les peluches protectrices. Une avait le visage d'un ours, l'autre d'un cheval aux billes de jais, et le dernier, et pas des moindres, était si glorieux avec sa grandeur de pingouin. Ne reste d'eux que des morceaux dont elle s'est défait au moment de son départ. Il l'a laissé. Reste seulement à voir l'état du trône qui avant pouvait accueillir deux personnes faites d'encre et de papier. Maintenant, seule elle dirige sa propre damnation dont il n'est même plus le conseiller. Un noeud se forme dans sa gorge, étrangement acide et les gouttes de pluie lui reviennent à l'esprit lorsque sa parole prend racine dans son crâne pourrissant. A l'intérieur tout n'est plus qu'une chimère, et de toute cette apparence, il ne peut qu'offrir des bras dont même la chaleur pourrait être remise en cause. De cadeau à offrir, il ne peut même plus se vanter d'avoir visé dans le mille. Elle n'y croit pas, elle n'y croit plus. Elle n'a plus la force. La divine conquérante s'est arrêtée devant la guillotine et attend, patiemment, son juste retour de peine.

Il pince sa lèvre inférieure, n'ose pas la couper, s'acoquine de cette douce voix dont il n'a plus l'habitude. Elle était si aiguë, si criante, si chantante. Elle a quelque chose de faux, on a coupé une corde à sa guitare et le joueur se débrouille avec ce qu'il peut. Ce qui devait être joyeux devint profondément triste. Ce qui devait être amusant devint terriblement morose. Et la pluie qui était synonyme de se crasser ensemble, n'est plus qu'un quart de temps comme un autre. Un sourire s'installe dans le creux de ses lèvres sèches, il y passe le bout de sa langue en ne bougeant pas d'un pouce. L'ombre de son ombre, dissimulé dans sa forme de petite donzelle aux couettes remontées, fascinée par son instrument. Dont elle ne s'est jamais séparée. Quel âge a ce vieux violon maintenant ? Plus de quarante ans, elle aurait pu le revendre, s'en débarrasser, pourquoi pas le brûler, puisque à sa façon, il l'aura poussé vers le déclin. Rien. Elle l'a lové contre son esprit bambin, jusqu'à ce qu'il découvre une autre propriétaire. Secouant la tête en détaillant ses traits tracés à la mine de plomb, il souffle. « Tu aurais pu le briser que je n't'en aurais pas voulu. Il est à toi maintenant, il chante pour toi, il siffle pour toi, il pleure pour toi. » Tout à ta place, jamais sans le masque de glaise qui dissimule la plus profonde plaie. Celle purulente, qui pisse à foison et ne s'arrêtera pas avant d'y avoir mis les soins nécessaires. C'est une tentative comme une autre de mettre par-dessus une pauvre feuille de chêne. « Même si j'aurais préféré qu'aucune larme ne coule. » Un temps, sa main osseuse glisse le long de sa joue, la frôle. Toute rose, un peu rougie par endroit, il s'y arrête et s'y plante pour y asséner une caresse du pouce. « Et elles emportent ailleurs, oui. Tu sais, j'ai lu beaucoup de livres sur des mondes parallèles, quelque part y'a un autre toi, un autre moi. Deux Holmes qui font face à des choses différentes. » Peut-être qu'elle serait morte. Peut-être qu'ils se disputeraient à sang. Peut-être que tout serait, au contraire, mirifique et qu'elle n'aurait jamais pris place dans un fauteuil d'orchestre. Un gloussement cristallin lui échappe, comme une perle qui s'écrase sur un tas de sable. « Je sais que t'aimes les histoires à dormir debout, t'as toujours aimé ça. Puis, derrière chaque invention, y'a une vérité, même si elle est toute petite... » Ridicule, minuscule, comme la berceuse d'un cheval à bascule.


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Dernière édition par Alan Holmes le Jeu 3 Mar - 23:30, édité 1 fois
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Je suis folle. » Alan EmptyLun 4 Jan - 15:34
Alan & Hécate



Le briser ? Je n’y ai jamais pensé et rien que d’imaginer perdre cet instrument un jour me resserre le cœur. Ce n’est que matériel, mais je tiens à lui plus qu’à la prunelle de mes yeux. Il suffisait que d’autres doigts que les miens se posent sur ses cordes pour me donner le vertige, qu’on me demande de le prêter quelques minutes pour me rendre mal à l’aise. C’est bien plus qu’un objet, un bijou, c’est mon lien unique avec Alan. Les photos, les CD qu’il a pu collectionner et tout ce qu’il a laissé derrière lui ne sont rien comparé à ce violon. S’il venait à se briser, mon cœur en subirait les conséquences. « C’était le seul lien qui me restait avec toi. Le seul lien où j’avais l’impression que tu étais encore là. Je ne pouvais pas faire une chose pareille. » dis-je, dans un murmure. C’est comme si… Comme si qu’en jouant, qu’en posant mes doigts sur les cordes, je ressentais les siens qui me donnaient la force de ne pas me planter. Si j’en suis là aujourd’hui, à avoir cette réputation, c’est en partie grâce à lui. Alan m’a donné l’envie de toujours aller plus loin, de toujours faire mieux, faire plus parfait, ne jamais baisser les bras. Et pourtant, c’est ce que j’ai fait à ne plus croire en toutes les histoires qu’il me contait pour m’émerveiller, me rassurer. C’est une blessure que sa disparition m’a laissée et qui n’a pas tout à fait cicatrisée. « Sans lui, les notes sonneraient différemment. » Elles ne sonneraient pas tout court. Je préférerai arrêter de jouer, que de devoir remplacer mon instrument. Réaction excessive, mais tellement en accord avec ce que je ressens.

Mon corps se fige instantanément à la sensation de sa main sur ma peau, de son pouce qui caresse ma joue. Je n’ose pas rouvrir les yeux, de peur que mon réveil ne soit brutal. Je ravale mes larmes, les forçant à rester là où elles sont, à ne plus me montrer aussi faible, aussi vulnérable, dans le seul but de ne pas lui faire plus de mal. Cette image d’une Hécate fragile doit être aussi horrible pour lui qui n’est que spectateur, que pour moi qui me suis laissée aller, avec culpabilité. « Tu crois que dans un monde parallèle, Hécate et Alan sont réunis ? » J’ai dû voir un film qui traitait du sujet, mais ça relève du fantastique. Le miroir, les flaques, qui ne sont que des reflets d’un autre monde, les créatures enchanteresses… Ce sont des légendes qui fascinent et que des illuminés, des passionnés, font vivre. « Cette théorie est faite pour ceux qui n’arrivent pas à vivre avec la vérité en face. » Je ne peux crier haut et fort que je suis de ceux qui arrivent à accuser le coup. Même si je suis terre-à-terre, penser que dans une autre vie, un frère et sa sœur sont heureux ensemble me plait, mais j’en suis jalouse. Je détesterai presque cette Hécate qui a droit à quelqu’un qu’on m’a retiré alors que je n’y étais pas préparée.  « Alan… » soufflé-je, en plaçant ma main près de son torse, sans le toucher. Je souhaiterai m’y raccrocher comme si ma vie en dépendait. « J’ai grandi. Il n’y a ni crapaud, ni univers parallèle, ni une deuxième Hécate. Ni toi. » L’affolement. Mon cœur bat à m’en faire mal.  « Tu n’es pas réel non plus. » Les battements me font mal jusque dans les tempes, à présent. La petite voix dans ma tête me hurle de me tempérer, alors que je reprends, plus calmement : « Tout ça, là… Ce ne sont que des images que mon subconscient a décidé d’inventer, par manque de toi, de nous. » J’en ai besoin, tout simplement, pour atténuer une plaie béante. « La vérité pour une personne qui pourrait me croiser, c’est que je suis une femme au bord de la folie, qui parle dans le vide. » Je pourrais plonger ma main dans lui tant je suis certaine de ce que j’avance, mais l’envie n’y est pas. Tout à l’heure, j’ai cru sentir sa main, réellement, et ça ne ferait que casser l’infime espoir qui réside. « Mais tu me manques tellement que ça m’est foncièrement égal. » avoué-je. « Est-ce que tu as souffert ? » Maman, Papa, ils ne m’en ont jamais parlé. Je n’ai même pas pu le voir dans son cercueil. Un instant, j’ai pensé que ça avait été douloureux, mais j’ai espéré que les grandes personnes souhaitaient préserver la petite fille que j’étais autrefois d’une quelconque choc supplémentaire. Je m'oblige à rouvrir les yeux et c'est les larmes aux yeux que je constate que sa présence n'est plus. Alan n'était qu'un souvenir que j'ai fait vivre le temps d'un moment.



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