Gabriel, Moji' et Siam

Bon… d’accord, elle faisait la gueule. Pour Siam, la Saint-Valentin n’avait pas vraiment de valeur. Sans parler de fête commercial parce que finalement, les gens qui sortaient ça à tout bout de champs devenaient des emmerdeurs, la jeune femme se foutait un peu de recevoir quoi que ce soit lors de cet événement. A vrai dire, si quelqu’un attendait le 14 février pour se montrer gentil et affectueux, s’était le troufion du siècle. Mais là … La Berserker avait les boules. Quand Selen lui avait annoncé qu’il sortait ce soir, elle avait espéré qu’il préparait pour elle une petite surprise, un peu plus glamour que la baraque à frites où il l’avait emmené pour fêter le premier mois de leur relation. A bah non … Un doigt dans l’œil de cette ampleur, c’était douloureux. Et dire qu’elle n’avait même pas de collyre pour faire passer le coude… dur. Heureusement, et comme toujours, il y avait Gabriel pour lui remonter le moral !

Quand il avait appris qu’elle se destinait à une soirée à chier, composée d’un vieux DVD Disney et d’un plat réchauffé, il avait insisté pour qu’ils aillent diner ensemble ! Et ce, même si au téléphone la Berserker n’avait répondu que par onomatopées, comme si l’Alchimiste avait une conversation en direct avec un homme des cavernes. La patience de ce mec… Siam n’en reviendrait jamais. Surtout que malgré plusieurs refus consécutifs, Gabriel s’était pointé chez elle, tout beau tout fringuant, avec un Mojito couinant de joie (semblait-il) à l’idée de manger au restaurant. Et voilà, elle n’avait pas eu le choix. Gabriel n’avait trainé (presque littéralement) en dehors de son appartement alors qu’elle geignait qu’elle ne voulait pas manger dehors, qu’elle ne voulait voir personne, qu’elle voulait buter du Qilin, qu’elle voulait se bourrer de chocolat et avoir des boutons partout parce que de toute manière ils sortaient jamais, qu’elle n’aimait pas les napperons ringards et les cœurs et le rose et les amoureux transits à la con. Surtout qu’elle n’avait pas eu le temps de se changer. Gabriel lui, avait fière allure… Et Siam … Siam était encore affublée d’un vieux jean noir et d’un sweet « Yearh i’m a Nerd, and i’m Proud ». Ambiance. Par chance, Gabriel et sa bonne humeur suffisait à lui rendre le sourire, peu à peu. Mais ce sourire durement acquis disparut dans une expression perdue entre l’inquiétude et l’émerveillement quand Siam découvrit l’endroit où Gabriel l’emmenait. Le Fairmont Château Laurier… C’était magnifique, certes, et la Berserker observait toujours le bâtiment avec fascination depuis son arrivée à Ottawa. Mais là, c’était trop !

« Gab’, t’es malade ! On va se trouver un resto plus accessible, ça va couter une fortune ! »

Et puis, elle était tellement bien sapée que franchement, elle doutait qu’on la laisse entrer. Peut-être que, des années après l’avoir été, la prendrait-on encore pour une SDF… l’idée n’était pas bien réjouissante, aussi s’était-elle arrêtée avant la grande porte où deux types en costume moche faisaient entrer les gens.

« Je vais pas passer là ! Tu parles, je pensais qu’on allait bouffer une pizza moi ! Pas qu’on allait chez les Prouteux-de-Soie ! »

On se retournait sur elle, ambiance II. Et vive la discrétion.

Gabriel, Moji' et Siam

Bon… d’accord, elle faisait la gueule. Mais ça, Gabriel ne s'en offusquait plus ! C'était la saint Valentin, le jour de l'amour sous toutes ses formes. Grand romantique qu'il était, il ne pouvait passer à côté de cette soirée pleine de cœurs, de sourires et de mamours au coin d'une table d'un restaurant. Mais pour célébrer cette fête ben … Fallait être deux. L'alchimiste avait beau compter sur ses doigts, il était bien lui tout seul. Mojito était là hein mais un dîner en tête à tête avec un hérisson pouvait être assez mal vu, voire totalement gênant. Alors il ne s'était pas démonté et avait appelé … Siam. Oui, fallait pas déconner non plus, demander à Sygrid aurait été plus que déplacé malgré le fait que leur dernière entrevue avait fini sur une note plutôt positive. Au lieu de ça et sachant que son mufle homme avait préféré partager sa lasagne avec son meilleur ami (si Gabriel avait bien compris car la jeune fille s'était emballée sans lui laisser le temps de tout assimiler), il avait invité sa fille à passer cette soirée avec lui. Maigre consolation certes, mais le plus vieux était persuadé qu'ils pouvaient bien s'amuser quand même !

Heureux qu'elle ait acceptée sans être forcée et sans râler (… Quoi ? Il a le droit de rêver), le cubain l'avait rejoint chez elle, tout sourire et accompagné de son fidèle compagnon qui gueulait de se bouger car il avait peur que les autres bouffent tout. Estomac sur patte. Oui c'était l'hôpital qui se foutait de la charité mais proportionnellement à leur taille, c'était l'animal le gros lard ! Bref. Bras dessus, bras dessous, ils se rendirent au fameux hôtel de luxe qui proposait pour marquer le coup deux repas pour le prix d'un. Fallait être honnête, sans ce geste commercial, jamais le vétérinaire aurait pu leur payer un tel restaurant. Et ça, Siam l'avait de suite remarqué :

- Gab’, t’es malade ! On va se trouver un resto plus accessible, ça va coûter une fortune 

Le concerné se mit à rire et lui tapota l'épaule pour attirer son attention puis pointa son doigt en direction d'une affiche. Il lui répondit sur un ton léger et amusé :

- Mais non regarde, ils offrent un repas sur les deux ! Ce soir, on va pouvoir se faire plaisir Siam alors t'en fais pas pour le prix … Je peux te promettre, si ça t'aide, que je ne vais pas me ruiner et encore moins hypothéquer ma maison !

Quelque chose gigota dans la poche de Gabriel et un petit museau en sorti. Albert regardait le bâtiment avec ses deux grosses billes noires toutes lumineuses, se trémoussant dans tous les sens sous l'excitation. Il allait lui demander de se calmer un peu mais sa Carcachou le coupa :

- Je vais pas passer là ! Tu parles, je pensais qu’on allait bouffer une pizza moi ! Pas qu’on allait chez les Prouteux-de-Soie !

Faisant de large mouvement de main pour montrer aux autres que ce n'était rien et qu'elle n'avait pas vraiment dit ce qu'elle avait dit (tu suis ? Car même moi j'ai du mal là), il se tourna ensuite vers la Berserker pour lui faire l'attaque Groz'Yeux … Ce qui n'était pas très efficace. Gabriel soupira un peu avant de l'observer et de s'approcher d'elle, lui chopant les bras pour qu'elle les croise et cache l'écriture de son pull. Plutôt satisfait du résultat, il la poussa ensuite vers l'entrée :

- Tu es jolie comme tout, t'inquiètes pas ! Sourit par contre car avec les bras croisés on croit vraiment que tu fais la gueule pour de vrai … Pas juste pour m'embêter.    

Une fois devant les vigiles, ils purent rentrer sans problème et après un regard à sa fille en mode « T'vois, je te l'avais dis ... », ils furent installés à une table près de la fenêtre. Sortant discrètement le hérisson de sa poche pour le poser sur ses genoux et lui éviter une asphyxie certaine, Gabi se mit à regarder tout autour de lui, sous le charme :

- C'est tout simplement sublime, tu ne trouves pas ? Au fait, j'espère que tu n'es pas trop déçue de passer la soirée avec un vieux croûton comme moi ...  

Un petit rire lui échappa, signe qu'il était conscient de son auto-dérision et qu'elle aurait préférée être au côté de Selen. Mais bon, ça lui faisait toujours autant plaisir de passer du temps avec Siam ...

Gabriel, Moji' et Siam

« Mais non regarde, ils offrent un repas sur les deux ! Ce soir, on va pouvoir se faire plaisir Siam alors t'en fais pas pour le prix … Je peux te promettre, si ça t'aide, que je ne vais pas me ruiner et encore moins hypothéquer ma maison ! » La Berserker avait à peine eut le temps de voir qu’effectivement, à l’occasion de la St-Valentin le repère des Bourgeos d’Ottawa laissait un peu la possibilité aux modestes petits-gens qu’ils étaient de s’en foutre plein la panse pour pas grand-chose (attention phrase pour pro de l’apnée) que Gabriel la manipulait avec énergie pour qu’elle croise les bras… Bah v’la autre chose ! Ce geste-là, elle n’avait pas besoin qu’on l’aide à l’exécuter, et l’Alchimiste devait bien le savoir ! Mais avant même qu’elle puisse reprendre de sa plus belle voix de râleuse et lui reprocher de la prendre pour une gamine, le Cubain la poussait vers l’entrée. «  Tu es jolie comme tout, t'inquiètes pas ! Sourit par contre car avec les bras croisés on croit vraiment que tu fais la gueule pour de vrai … Pas juste pour m'embêter. » Venant de n’importe qui d’autres, Siam aurait sans doute grogné, tapé du pied et foutu l’un de ses légendaires coup de boule en guise de représailles.

Et pourtant, elle s’était simplement laissé guider et malgré des yeux levés au ciel, elle demeurait presque souriante, puisque le coin de sa lèvre s’étirait, rieur, devant les paroles presque un peu impertinentes de Gabriel. C’était qu’il ne connaissait bien, le couillon ! Et c’était plus fort qu’elle… Siam ne savait pas lui résister. Mais quand même ! Elle lui tira discrètement la langue, avant de lâcher alors qu’elle passait les portes avec succès :

« Tu fais chier … »

Voilà… c’était juste histoire de marquer le coup. Mais son sourire s’étirait d’avantage et sa bonne humeur ne faisait que croitre alors qu’elle était à présent rassurer sur leur présence ici, sur sa dégaine mais aussi sur le fait que Gab’ n’allait pas se ruiner pour une soirée au restaurant. Une fois installée, la jeune femme plaqua ses mains sur ses genoux, le cou un peu rentré dans ses épaules. Signe qu’elle était vraiment impressionnée d’être ici… Et c’était le cas ! Elle se sentait petite… toute petite… Un peu comme lors de la soirée de Noël chez la Reine. Les hautes sphères n’étaient vraiment pas l’endroit où elle se sentait le plus à l’aise. « C'est tout simplement sublime, tu ne trouves pas ? Au fait, j'espère que tu n'es pas trop déçue de passer la soirée avec un vieux croûton comme moi … »  

« Si c’est grave saisissant… Surtout avec toi, tu es tout beau ce soir ! J’ai vraiment l’impression d’être une vieille tâche de pécore là. »

Elle rentra plus encore sa tête dans ses épaules, comme une tortue qu’elle n’était pas, quand une bonne femme à la table d’à côté lui jeta un regard sévère. Mais s’occupa plutôt de la truffe de Moji qui commençait à se faire voir à l’autre bout de la table, puisqu’il reniflait la nappe avec frénésie.

« Et pour te répondre, non je suis pas déçue ! Je suis déçue par Selen… mais bon. Je crois que j’ai pas fini de l’être hein, pour certains trucs… » Déclara-t-elle non sans pousser un soupir et tripoter les multiples couverts présents des deux côtés de l’assiette. « Mais pour un vieux croûton, tu sais rendre les choses amusantes alors non, au contraire. Je suis vraiment contente que tu es réussi à me sortir de ma caverne de solitude et de plat réchauffé. On va se régaler, hein Moji ?! »

Elle lui adressa alors un grand sourire, de ceux qu’elle n’offrait qu’à bien peu de gens. Le vrai sourire, reconnaissant et lumineux que Gabriel pouvait lui tirer. Selen aussi parfois… même si il la rendait surtout complétement tarée. Puis un serveur passa à côté d’elle, et s’arrêta pour donner une carte à chacun puis débiter sans reprendre son souffle, les plats de la carte, proposés pour l’occasion. Siam l’écouta, et se perdit rapidement si bien que ses yeux se mirent à loucher sur le type avant de se clore pour se concentrer. Puis, lorsqu’il les laissa avec les cartes, elle leva un regard de gamine malicieux à Gab’ pour lâcher non sans rire, le plus discrètement possible :

« Putain j’ai tellement rien compris … il parlait quelle langue le type là ? Sans rire tu as retenu quelque chose de ce qu’il a piaffé ? »

Gabriel, Moji' et Siam

- Si c’est grave saisissant… Surtout avec toi, tu es tout beau ce soir ! J’ai vraiment l’impression d’être une vieille tâche de pécore là.

Tout beau ? Gabriel se dandina légèrement sur son siège, un peu gêné et content à la fois. Il n'avait pas fait d'effort particulier pourtant, enfin si un peu mais pas au point d'avoir une remarque là-dessus. Il ne sortait pas souvent à vrai dire donc quand l'occasion se présentait, il aimait bien ressembler à autre chose qu'un soigneur animalier dégueulasse après une longue et rude journée de travail. Malgré le look spécial de la jeune fille, l'alchimiste la trouvait toujours aussi jolie mais son jugement était sûrement biaisé par le lien qui les unissait. Alors qu'il allait lui répondre, il vit lui aussi la petite truffe renifler la table avec ferveur. Mais quel goinfre celui-là ! Lui tapotant sur le groin pour le faire redescendre sur la banquette, il écouta Siam continuer :

- Et pour te répondre, non je suis pas déçue ! Je suis déçue par Selen… mais bon. Je crois que j’ai pas fini de l’être hein, pour certains trucs… Mais pour un vieux croûton, tu sais rendre les choses amusantes alors non, au contraire. Je suis vraiment contente que tu es réussi à me sortir de ma caverne de solitude et de plat réchauffé. On va se régaler, hein Moji ?!

Le hérisson poussa un petit cri de joie hystérique, ce qui voulait dire qu'il était entièrement d'accord avec la jeune femme. Le cubain se mit à rire devant ce spectacle peu commun puis redevint plus sérieux en repensant à Selen. Quel goujat ! Cela le choquait énormément, lui qui était de la vieille école, qu'il n'y aille pas avec la Berserker mais son … Ami. Bon vous devez vous dire qu'y aller avec sa « fille » était tout aussi bizarre mais il y avait somme toute une différence : Ils étaient seuls en ce soir de Saint-Valentin. Donc ça ne comptait pas. Dans vos mouilles bande de rageux. M'enfin, il ne connaissait pas assez l'énergumène pour savoir si c'était volontaire ou non, alors il préféra éluder ce sujet :

- L'essentiel c'est que tu t'amuses et que tu passes une bonne soirée ! D'ailleurs, j'ai un petit quelque chose pour toi, c'est pas grand chose hein mais j'ai trouvé ça l'autre jour et j'ai directement pensé à toi ...

Gabriel sortit de sa poche une petit boîte contenant une paire de boucle d'oreilles en forme de pingouin tout kawaii. Il savait l'amour qu'elle portait à ces animaux là, la voyant presque tous les jours prendre soin d'eux. Surtout de Choucroute … Le plus idiots des idiots adorables. Il lui fit un petit sourire, espérant que ça lui plaise avant d'écraser à moitié Mojito lorsqu'un serveur s'approcha d'eux. Il débita les menus à une vitesse incroyable et l'alchimiste remercia dieu, ou plutôt la gérante de l'hôtel, de leur avoir imprimer également des cartes.

- Putain j’ai tellement rien compris … il parlait quelle langue le type là ? Sans rire tu as retenu quelque chose de ce qu’il a piaffé ?

Le concerné secoua négativement la tête alors que le petit animal arriva tant bien que mal à grimper sur la table, s'y reprenant à deux fois. Le ventre, à chaque fois glissait, l'entraînant dans sa chute. Il piétina lamentablement la main de Gabriel qui avait osé rire et se mit sur la carte, semblant extrêmement concentré :

- Aloooors … Je veux ça, ça, puis ça … et ça … Et aussi ça … ainsi que ce truc ! Oui … En gros tu veux tout c'est ça ? Puisque tu viens de montrer l'intégralité de la carte, ainsi que le numéro de page tout en bas ! Fais pas chier, je sais pas lire mais tu as compris le principe ! … Oui, oui j'ai compris … Bref, tu vas prendre quoi ma puce ?

Gabriel, Moji' et Siam

La petite boîte entre les mains, Siam n'avait pas eu le temps de réagir et encore moins de l'ouvrir. Déjà parce qu'elle avait été agréablement surprise de recevoir un cadeau, même minime... et puis parce que bave-menu ne lui avait pas laissé l'occasion de regarder ce que contenait la boîte en question. Fallait dire que le type l'avait totalement assommé avec ses intitulés de plats abracadabrants dont la Berserker n'avait rien retenu. Et encore moins imprégné ce qui les constituait. A tous les coups elle se retrouverait avec une assiette minuscule, trois petit pois et deux bouchés de poisson soit disant assaisonné d'un truc super cher... Elle regardait assez top-chef pour voir les arnaques culinaires maintenant ! Non bon ok... elle était mauvaise langue, mais elle avait une bien piètre opinion des resto comme celui-ci. L'essentiel pourtant, elle se le répétait, était que Gabriel passait la soirée en sa compagnie et que cela faisait tout compte fait un certain temps qu'ils ne s'étaient pas vraiment retrouvés à deux. Alors Siam se mordait fréquemment la langue pour éviter de râler à tout bout de champs, une habitude dont elle s'était aperçue il y a peu et qu'elle essayait (mollement parfois) de corriger. Surtout en présence de ses proches ! Et de Gabriel qui plus est, qui méritait plus d'amour que de râloute de sa part. Si bien que lorsque le serveur s'éloigna, elle le suivit des yeux un moment en guise de représailles pour les avoir ainsi noyé dans leur ignorance gastronomique, avant d'ouvrir le cadeau de Gabriel.

Siam étouffa un petit cri de joie en voyant les boucles d'oreilles et leur motif... C'était purement adorable ! Et oui, sa passion pour les pingouins et autres manchots n'étaient pas très discrètes dans la mesure où elle en foutait plein sa piaule. Les peluches n'étaient pas rares, et le pauvre Chowcralen n’était pas bien discret dans la masse et l'avait souvent mauvaise. Lentement, la jeune femme leva le regard vers Gabriel, en pleine conversation avec Mojito vraisemblablement ! Puis il lui demanda ce qu'elle choisissait, alors qu'elle n'avait d’yeux que pour son cadeau.

« Alors déjà je vais prendre un petit bisou ... parce que j'ai pas eu le temps de le faire avant ça ! La faute à Bave-menu. »

Sans attendre, Siam se levait pour sautiller vers Gabriel et tomber à moitié dans ses bras. Bien peu de personne pouvait se vanter de recevoir une affection aussi limpide de sa part. Pas même Selen... enfin pas de la même manière puisqu'il fallait souvent passer par l'étape dites de l'objet random en travers de la gueule pour faire des câlins ensuite... très facile comme relation. Avec Gabriel, il n'y avait rien à calculer, pas de méfiance, pas de craintes... C'était un homme clair dans ses sentiments, et ses intentions envers Siam n'avaient jamais rien eut de louche. Il avait simplement le cœur sur la main et était parvenu à l'apprivoiser. Aussi se montrer affectueuse et un lui accorder un énorme bisou sonore sur la joue n'avait rien de difficile pour Siam qui le fit même avec un grand plaisir avant de retourner s'installer à sa place. Non sans avoir attrapé Mojito avant cela.

« Toi aussi tu mérites quelque chose, p'tit bidon ! »

Et voilà qu'elle le renversait sur le dos, couché sur le jean de Siam et à moitié dissimulé sous la table... Mais le Pique-Ardent n'était pas si farouche que ça, et la Berserker eut toute l'occasion de lui grattouiller les ventres sans qu'il n’oppose de résistance. Et tout en papouillant la bestiole chère à son cœur, Siam lisait le menu pour enfin répondre à la question de Gabriel :

« Je suis tenté par un truc au saumon pour l’entrée. Et puis, de la viande viande viande ! Selen supporte pas les ‘trucs morts’ alors forcément je craaaaaque avec son putain de régime végétal là ! Donc sans doute un bon gros filet de bœuf biiiien saignant ! Et toi alors tu cèdes pour quoi ? »