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[Flashback] Je m'avance et je vois, que tu viens comme moi, d'une planète invisible. // ft. Alan

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[Flashback] Je m'avance et je vois, que tu viens comme moi, d'une planète invisible. // ft. Alan EmptyLun 7 Déc - 18:20
Alan & Oreste




Je m'avance et je vois, que tu viens comme moi, d'une planète invisible


Bien plus que les mots. Bien plus que les souvenirs. Il s'étendait, devant lui, une myriade de couleurs et d'images étirées, éthérées. Elles se répandaient ainsi, s'insinuaient dans l'écho de son coeur. C'était ainsi. Oreste était debout devant le bâtiment silencieux, où la musique n'avait plus lieu d'être. Du moins, pas tout de suite.
Au milieu de la foule ondulant autour de lui, l'alchimiste se sentait bousculé. Pourquoi était-il ici ? Pourquoi avait-il pris la décision de se rendre dans cet endroit, si soudainement ? Chaque parcelle des lieux le ramenait ailleurs, loin, terriblement loin dans les méandres d'une mémoire morcelée. Un peu vide, un peu bancale, c'était ici que ses pas l'avaient menés sans réfléchir, alors qu'il sortait d'une réunion tardive avec ses collègues. La tête envolée, vers des pensées abstraites, c'était avec surprise qu'il s'était retrouvé devant les portes de l'Opéra Lyra.
Et depuis une bonne poignée de minutes il restait interdit devant elles, alors que les autres s'amassaient à l'intérieur, tous parés de leurs plus beaux atouts. Un défilé luxueux de robes, costumes et attitudes toutes plus élitistes les unes que les autres. Au milieu de cela, le professeur, dans son par-dessus sombre et râpé, faisait pâle figure. Ce n'était pourtant pas cette différence de classe sociale qui l'empêcha de renouer avec la réalité, et de subitement d'attraper le premier venu. D'un regard aussi perdu que son ton, il s'adressa à une femme en robe fendue et au visage creusé :

« Excusez-moi, mais… est-ce qu'une pièce est jouée, ce soir ?
- Eh bien mon brave, oui, « la damnation de Faust » de Gounod ! Vous n'avez pas vu les affiches ? »

Un amoncellement de bagues scintillantes lui désigna l'une d'elles, immense, plantée contre les parois de pierres de l'édifice. Le regard d'Oreste resta quelques instants sur les lettres découpées sur l'image d'un diable attrapant le corps d'un homme, tandis que peu à peu, il demeurait seul sur le parvis de l'opéra. Un frisson le parcourut, de froid et de peur, aussi. La peur de revoir tout ce qu'il avait perdu, trois ans plus tôt. Cet endroit lui était si cher. Trop cher. Nombre de fois ses pieds l'avait foulé pour venir féliciter son épouse, violoniste de talent. Après tout… au milieu de tous, combien même le spectacle était éblouissant, Deslauriers ne voyait qu'elle, qu'elle, et sa grâce agile, elle et les cordes lui obéissant comme à la maîtresse des sons. Il n'avait jamais pu oublier. Jamais il ne pourrait, malgré les paroles qu'il avait pu proférer à son égard… Elle serait là. Encore plus qu'hier et bien moins que demain…

Se retrouvant seul à l'extérieur, Oreste eut le temps de considérer les faits. Deux options simples s'offraient à lui. Rentrer, fuir, loin de l'attraction magnétique qu'offrait l'Opéra. Ou l'embrasser pleinement, s'engouffrer au-delà des portes et voir ce qui l'y attendait. Une goutte glacée dans sa nuque lui permit de prendre une décision bien plus rapidement que ce qu'il pensait, et la cadence de ses pas s'accéléra subitement, le portant jusque dans le hall pour échapper à la pluie. Immédiatement les bruits de l'extérieur s'en retrouvèrent atténués, comme si le monde en lui-même avait changé. Et pourtant. Tout était familier pour l'alchimiste. La moindre odeur poussiéreuse malgré elle des tentures, le moindre éclat doré des moulures, la moindre douleur qui l'entravait. Il n'y avait pas qu'avec Hécate que ces lieux avaient une histoire. Enfant, il s'y rendait avec ses parents, alors que ses petites sœurs étaient encore trop jeunes pour comprendre. La cohésion de sa famille, les instants partagés, la joie procurée par cette simple sortie, tout cela, les yeux de la bâtisse lyrique l'avaient vu. Cet endroit connaissait bien mieux Oreste Deslauriers que la plupart de ses proches…

Alors qu'il entrait, il voyait l'ensemble des spectateurs s'en aller vers une salle proche de lui. D'après ses souvenirs, il s'agissait de la plus grande, réservée aux production les plus imposantes. Un léger sourire naquit au coin de ses lèvres : ils sans doute assister à quelque chose de grandiose. Le professeur jeta un œil vers les hôtesses de caisse qui commençaient déjà à plier leurs affaires. Trop tard pour prendre le moindre billet. De toutes manières, vu le monde présent, la représentation devait sans doute afficher complet.
Ainsi était-il à nouveau seul, dans cet univers de silence où bientôt il pourrait entendre résonner, feutrés, les cordes frottées. Du moins l'espérait-il… Il ne resterait que quelques minutes, juste un instant suspendu dans le temps, le temps que la pluie cesse.
Mais quelque chose l'enchaîna au lieu. Il sentit l'air autour de lui se raréfier. Ou plutôt, devenir aussi froid que ce que l'extérieur pouvait offrir en ce soir de Décembre. Fronçant les sourcils, Oreste regarda autour de lui. Son instinct le mettait instantanément sur la défensive, sans qu'il ne sache pourquoi. Pourtant… il n'y avait personne. Le hall respirait le calme. Jusqu'à ce que le quarantenaire ose déclarer, plus par acquis de conscience qu'en attente d'une réelle réponse :

« Il y a… quelqu'un ? »


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[Flashback] Je m'avance et je vois, que tu viens comme moi, d'une planète invisible. // ft. Alan EmptyMar 8 Déc - 20:53
Oreste et Alan




Je m'avance et je vois, que tu viens comme moi, d'une planète invisible

Là, pas là.
Paraît, disparaît. Il a le sourire faux des midinettes en mal d'amour. Il a le même oeil qu'un enfant qui redécouvre comment le sable peut se détruire aussi facilement qu'un ballon de baudruche. Il éclate, il explose, il hésite à rire ou à pleurer. Il sait pas. Alors il préfère se taire, regarder d'avant en arrière, passer inaperçu entre les carcasses joyeuses qui veulent entendre une femme s'égosiller les cordes vocales - ou un homme dans le pire des cas. Il foule à peine le sol, retrouve le lisse de ce lieu aux milles histoires qui passent et trépassent. Cet Opéra. Le sien. Son tombeau, son épitaphe où un mensonge est encore à faire ressortir sous terre. C'en est déjà terminé. L'assassin n'est qu'un visage flouté, dévoré par les remords d'avoir un jour eu l'idée de lui dire non. Son semblant de coeur, son morceau restant de chair calcinée palpite doucereusement contre son torse d'oisillon maigrelet. Il ferme les yeux un temps, contemple le noir pour se concentrer sur les sons ambiants. Il sait ce qu'il fait là. Il reconnaît ce brui de pas un peu lourds et en même temps si délicats, presque aussi puissants que ceux d'une danseuse. Il n'en est pas un, celui qu'il suit. Il ne l'a jamais été. Pourtant il a fait valser sa cadette aux boucles anglaises. Il pince sa lèvre inférieure, torture ce rose trop pastel pour le faire rougir, lui donner un peu de sang à pulser. Histoire se dire qu'il est encore vivant. Une douleur le tiraille pourtant dans la gorge, il en tousse à peine, n'est qu'un spectre dissimulé derrière une énième colonne de granit qui s'étale jusqu'aux étoiles. Jusqu'à ce que le peuple rentre, s'amenuise peu à peu pour ne laisser qu'un vide profond, abyssal, semblable à un néant dans lequel il voudrait bien se prélasser. Il se souvient, Alan. Les heures passées à courir dans les couloirs pour retrouver un musicien, pour en rire, pour en sourire jusqu'à faire craquer les dents à l'arrière. Inspiration profonde, l'air à un goût différent. Comme sucré, à la fois salé, un mélange de toute la haine et la candeur dont un enfant peut faire preuve. C'est que ça sent le bonbon et le whisky, la terre et le sang. Lui, avec son grand manteau noir et ses cernes digne d'un pilier de bar, il a comme une amertume au fond de la gorge, un goût acide de citron avec de cette pluie. Ces quelques gouttes qui se sont suicidées sur l'herbe. Y'a comme un truc de brisé chez Oreste.

Y'a comme un truc qui déconne chez lui. Un il-ne-sait-quoi qui le rend fade, de noir et de blanc, de cette télévision qui les vieux veulent et que les jeunes méprisent. Il grésille, il balance des paroles qui riment avec les horreurs d'aujourd'hui. Techniquement, c'est ce que le psychopathe attend comme parole avant de débouler d'un coin ou d'un autre, pour crever sans pitié la pauvre victime trop idiote. Y'a quelqu'un ? Sans doute, peut-être. Est-ce qu'il est encore quelqu'un ? Est-ce qu'il peut s'estimer, le fils Holmes, comme étant un être foncièrement entier ? En regardant de plus près ce qui a pourri à l'intérieur, il a des doutes. Il préfère juste s'en défaire, c'est mieux de croire être quelqu'un d'autre plutôt que de se regarder dans le reflet d'un miroir explosé. Ses os reprennent leur dureté en même temps que ses muscles qui se contractent sous ses propres gestes. Il penche sa tête sur le côté, il regarde le beau-frère de haut en bas, de bas en haut. Celui qui fut la bague, l'alliance, cet anneau qui voulait dire beaucoup trop. Sauf qu'avant, c'était qu'un bout de petit homme. Pas plus haut que trois poires enfilées les unes sur les autres, un petit chapeau sur la tête qui retrouvait pas ses parents, qui tendait les bras, qui essayait de pas pleurer pour jouer au plus adulte devant le violoniste ; encore maintenant, il est même plus sûr de qui a été sauvé. C'était pas longtemps avant, quelques jours sans doute. L'échéance avait été repoussée à la semaine d'après. Jusqu'à zéro. Sa bouche s'étire jusqu'à ses creux, il croise les mains face à lui, vient les joindre puis s'approche, fait le tour. Il est plus fragile comme avant. Il est seulement plus marqué par le temps, plus dévoré par ses propres démons rêveurs. Il cherche quoi, ici ? Une poussière d'Hécate. « T'es perdu ? » Tu tournes plus rond, t'as une araignée au plafond, t'as comme un trou au fond des viscères, là où le rossignol de la joie a cessé de chanter. Là où les plumes se sont évaporées.


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[Flashback] Je m'avance et je vois, que tu viens comme moi, d'une planète invisible. // ft. Alan EmptyVen 11 Déc - 15:57
Alan & Oreste




Je m'avance et je vois, que tu viens comme moi, d'une planète invisible


Les souvenirs parlent, les souvenirs pleurent, les souvenirs meurent. Tout comme ceux qui les forment. Les êtres sensibles, dont la démarche reste paisible tout au long du temps. Et même lorsque la mort flamboie... elle laisse certaines âmes lui échapper.

T'es perdu ?

Ce ton, cette voix, ces mots, rien ne fût plus familier que cet instant. Les lieux tremblaient sous le poids d'une anecdote passée, quelque chose de figer sur le chronologie écoulée. Un échange, trente ans en arrière, anodin, calme, mais d'une puissance cachée insoupçonnée.
L'alchimiste se tourna, d'une lenteur folle, vers la source de ce tourment soudain. Voguant dans le temps, il fût frappé de stupeur en voyant cette forme se découper dans l'espace, ne semblant ne signifier rien d'autre qu'une simple visite. Toc, toc. Je cogne contre la porte de ta mémoire.

« Je... Vous... »

Les traits de l'alchimiste se décomposaient avec lenteur, à l'instar de ses organes meurtries par cette vieille colère. L'affliction qui le dévorait, morceaux par morceaux, qui se jouait de lui. Qui faisait briller ces canines acérées au-dessus de sa tête, épée de Damoclès jubilante. Mais à cet instant précis, ce fût la surprise qui l'emporta sur la raison, sur la douleur et l'hésitation. Le teint blanc, les cheveux blancs, le cœur blanc. Cette personne devant lui, il la connaissait. Peut-être plus qu'il ne l'imaginait vraiment. Déglutissant légèrement, il se laissa envelopper par le froid naturel qui se dégageait du jeune homme et envahissait le hall.

Et les images dansèrent.
Il n'avait pas changé. Évidemment.
Lui, par contre, n'était plus l'enfant de douze ans qui avait croisé sa route ce soir-là, au creux de l'opéra, là où les petits garçons n'ont pas le droit d'aller, là où les musiciens délaissent la magie pour rompre le sort de leur performance sonore. Là où ça sent la poudre qui maquille, l'odeur âcre des boiseries, là où ses larmes coulèrent chaudement.
Jusqu'à ce qu'un jeune homme, un gentil violoniste, tout en sourire, l'aida à retrouver ses parents qui n'avaient pas pu dompter l'âme trop curieuse de leurs fils. D'un sourire éloquent, le jeune Oreste Deslauriers lui avait promis qu'il n'oublierait jamais son acte de gentillesse.

Et il n'oublia pas. Même lorsqu'il apprit quelques jours plus tard, dans le journal, que le violoniste était décédé.

Même lorsqu'il revit sa photo sur le bord de la cheminée d'un appartement, en compagnie d'une petite fille blonde. Même quand Hécate lui avoua qu'il s'agissait de son frère, même lorsqu'il comprit que son destin, celui de son épouse, et celui de son beau-frère disparu se retrouvait étrangement lié à cet endroit.
Le témoin des pianos résonnant contre les parois des murs. L'Opéra Lyra et ses multiples catastrophes.

« … Tu es... Alan, n'est-ce pas ? »

Sa voix restait inconstante. Comme réellement troublée de le voir ici, alors qu'en soi, cela n'avait rien d'étonnant. Il s'était endormi ici, après tout. Sans doute son âme avait-elle rejoint la cohorte spectrale, ces êtres flottants dont les légendes racontent que les regrets les rattachent ici-bas. Oreste éprouva soudainement quelque chose. Une chose qui le poussa à sourire, si tristement, si posément, de cette manière trop naturelle d'exprimer son ressenti le plus profond. Mais il était là, devant lui. Et il ne pouvait lui donner que ce sourire de clown pâle.

« Je... suis heureux de te revoir. »

Ce soir, Faust ne résonne pas.
Nous ne profiterons que de la valse des réminiscences.


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[Flashback] Je m'avance et je vois, que tu viens comme moi, d'une planète invisible. // ft. Alan EmptyMer 16 Déc - 19:55
Oreste et Alan




Je m'avance et je vois, que tu viens comme moi, d'une planète invisible

Il voudrait.
Alan voudrait. Il voudrait. Il voudrait faire des tas de choses pour lui. Rendre cette peine plus petite, l'étouffer dans ses bras avec un autre amour qui ne se qualifie pas, l'apaiser dans toute cette torture qu'il s'inflige, seul, à courir après des souvenirs qu'il chérit autant qu'il souhaite abattre. La première fois qu'il a posé les yeux sur lui, l'enfant perdu n'avait d'autre allure que celle d'un personnage de ce livre au pays imaginaire, sauf que lui, souhaitait grandir, non pas s'enliser dans sa candeur jusqu'à ce qu'elle lui monte à la tête. Et maintenant, il est devenu le grand capitaine qui contrairement au véritable, cherche à travailler avec tout ce que les pensées peuvent offrir. Il est grand, plus grand que lui. Il est beau, taillé dans dans la pierre la plus abîmée de toute cette terre. Que prendre ? Que faire ? Un peu de sève ? De la colle possible à trouver dans un magasin dans lequel Alan se perdrait certainement ? Un crachat visqueux d'une promesse de jadis ? Les possibilités s'étalent, la réalité glisse entre ses doigts osseux. Durant un instant, il en serre vaguement les poings, sentant une culpabilité plus tendre lui arracher l'oesophage, mettant sa voix dans un bocal de verre. Il l'écoute. Il attend. Il patiente tout en faisant écho de sa parole dans les parois de ses oreilles quelque peu rongées par le froid. Lovant son menton dans l'écharpe enroulée comme un mamba noir autour de son cou, il penche sa tête sur le côté avant de refaire quelques pas. Je. Tu. Il. Vous. Nous. Eux. Oreste est de ceux qui souffrent en silence, de ceux qui arrachent la haine, de ceux qui se nourrissent de coeurs déjà morts. Il le voit déjà penché, sur la carcasse de sa soeur bien aimée, à essayer de rattraper le mal fait. Et il sera là, à lui tendre une aiguille ainsi qu'un fil de pêche pour refermer cette plaie, prendre d'autres bouts et former ce qui devrait palpiter dans sa main. Dès lors, son arbre pourri reprendra mille couleurs.

Content, un peu de joie. Il ne ment pas en plus de ça. Il n'arrive pas à le faire, ou du moins, est-il seulement arrivé à le faire des années durant à celle qui fut sa compagne. Maintenant, ces choses-là, il peut les sentir vrombir sous sa peau fine comme de la glace. Ses chaussures claquent contre ce sol trop bien ciré, ça fait tic tac comme la petite montre glissée dans la poche de son jean délavé. Il se place, bien devant lui, le dévisage sans aucune discrétion avant d'aborder un petit rire réconfortant. « J'suis content aussi, d'voir que tu t'es pas totalement perdu... On s'retrouve toujours ici, hein ? » Maudit, son spectre plane sur les invités qui ne se doutent pas un seul instant de la boucherie discrète ayant eu lieu entre ces murs, juste sous leurs pieds, leurs talons et leurs robes en soie. Inspirant profondément, il refait le tour, s'approche d'une colonne, puis d'une autre, redécouvre sans s'en lasser ce que le propriétaire a bien pu changer depuis toutes ces années à refaire une réputation à l'Opéra. « Toujours et encore ici... » Murmure à sa propre personne, ses ongles glisses sur la surface marbrée, riche et chère puis il tourne la tête pour reprendre le regard de son interlocuteur au vol. « On a trouvé l'arrache-coeur d'Ottawa. » Qui ne fait qu'une bouchée, dont on a même pas idée. L'arrache-coeur du professeur, son croque-raison.


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[Flashback] Je m'avance et je vois, que tu viens comme moi, d'une planète invisible. // ft. Alan EmptyMar 29 Déc - 17:03
Alan & Oreste




Je m'avance et je vois, que tu viens comme moi, d'une planète invisible


Il y avait cette impression étrange, flottant dans l'air. S'engouffrant dans une épaisse fumée, l'esprit d'Oreste semblait s'évanouir entre les vapeurs, et la brume. Il n'avait pourtant que peu de raisons de se laisser aller ainsi dans le monde éphémère qu'instaurait le fantôme en face de lui. Cette image gravée dans le temps qui bougeait pourtant, allait d'un pas léger entre les piliers de l'opéra. Comme des milliers d'images sporadiques, s'enchaînant l'une après l'autre, formant un tout. Un dessin. Etait-ce l'esquisse d'Alan qu'Oreste parvenait à voir ce soir-là ? Une hallucination déformée ? Ou la réalité pure et simple, à laquelle il ne pouvait s'empêcher de sourire.

L'arrache-coeur d'Ottawa. C'était joliment dit. Bien trop vrai, malheureusement.

« Pas perdu... peut-être encore un peu. Mais... il faut croire que même aveugle, je retrouverais toujours le chemin de cet endroit. »

Ses yeux délavés se perdirent vers les peintures et les dorures les entourant. Le rouge. L'or. Le marbre. Il y avait une beauté marginale qui s'échappait de chaque morceau de ce hall. Une beauté que peut-être Oreste avait tout de suite voulu découvrir quand, à douze ans, il s'était laissé dévorer par le labyrinthe des coulisses.

« Tu n'as jamais voulu quitter ces lieux, on dirait. Depuis tout ce temps... »

Quelques pas vers la créature et le froid devient presque un manteau. Bien plus enveloppant que celui qu'il a sur le dos. Celui-ci, il pèse lourd, il est chargé de la fatigue de la journée, du poids de l'homme errant. Ou peut-être est-ce son corps qui est ainsi. Peut-être qu'il ne supporte plus rien. Ni le poids des habits... ni celui des souvenirs.
Il est proche, mais toujours distant. Oreste sent que s'il lève ne serait-ce que le petit doigt vers lui, la magie s'envolera, le rêve et l'espoir avec elle. Si Alan était encore là... s'il y avait cette infime parcelle de vie en lui, alors l'alchimiste n'était pas au bout de sa quête de savoir face au monde surnaturel.
C'était bien la première fois qu'il comprenait la nature de ces spectres choisis par la Mort.
Et que les légendes prenaient forme sous ses yeux.
On lui avait raconté, très longuement, lorsqu'il était enfant, le pouvoir des Sidhs, et leur implication auprès du reste du monde.
Il n'aurait jamais cru que ces guides étranges aurait un impact aussi concret dans sa propre réalité. Jamais.

Si tu es cette lumière d'outre-tombe... Tu resteras ici, Alan ? Tu m'aideras, si je viens à me perdre à nouveau ?
Tu viendras me prévenir, si Elle, elle revient ?


« Tu as dû la voir, alors... Elle a joué ici. Tant de fois que je ne saurais plus les compter... », reprit Oreste, la gorge nouée et le sourire assombri.

L'évocation de cette femme serra davantage le cœur déjà morcelé du professeur. Elle n'était plus là. Elle devait sans doute sillonner la planète à la recherche d'un mari plus honnête. C'était sans doute mieux ainsi... Elle qui était amoureuse de la franchise, elle qui avait besoin de savoir ce qui rongeait l'esprit de celui qu'elle avait épousé.
L'avait-elle vu, un soir de concert, rôder pour lui porter chance ?
L'avait-elle aperçut, ce frère disparu ?
Ce violoniste, si doué, témoin d'un autre temps.



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[Flashback] Je m'avance et je vois, que tu viens comme moi, d'une planète invisible. // ft. Alan EmptyMer 30 Déc - 21:43
Oreste et Alan




Je m'avance et je vois, que tu viens comme moi, d'une planète invisible

Répéter, encore et encore. Toute cette scène qui ne rime à rien. Toute cette scène qui n'a changé que trop peu à leur existence. Comme lors d'une répétition pour une pièce de théâtre, prend à coeur le blond son rôle de celui qui aidera le bambin à retrouver ses parents. Quant au plus jeune, en tant que l'enfant esseulé, n'a pas besoin de jouer pour faire croire à son auditoire qu'il est totalement paumé. Tout vient à grandir à cet âge, tout devient immense. Une seule pauvre brindille peut prendre l'allure d'un arbre centenaire, une table s'avérer encore plus insurmontable qu'un volcan en éruption. Il regrette cette candeur maligne qu'il avait préservé l'espace d'un temps en serrant sa petite main, elle n'arrivait même pas à parcourir totalement la sienne. Il le voyait, s'ennuyer dans la pièce à côté tout en s'émerveillant de la machinerie mise en place pour marquer les esprits. Soudain, la chanteuse se mettait à voler, et puis à un autre coin du plateau se déroulait une bataille féroce entre un centaure et un garçonnet. Tout était possible, il suffisait seulement d'y plonger. Tout l'es maintenant, de façon moderne pourtant et de cette magie il n'en reste que des lambeaux qu'Alan ramasse à la foulée, en voyant le bon peuple les poches trouées à essayer de comprendre un sens tordu à ce neuf. Et le changement n'a plus de sens, l'évolution devient régression. Le monde, il le voit tourner à l'avant, à l'envers, il y marche sur le sol comme sur le plafond. De cet art risible et pourtant si simple, il n'en restera que des vestiges dont ils pourront se vanter d'en avoir été les témoins. Quand tout n'était pas qu'une histoire de révolution et que l'univers se contentait de ses quelques étoiles restantes. Factices dorénavant, elles ne sont que des ampoules allumées dont le câble prend du temps à griller, et si tout ceci arrive, il ne reste qu'à la changer. Toujours ici, qui ne sera plus un ici, mais un ailleurs.

Toute son attention carbure sur ses phrases, ses mots ponctués de façon si lente qu'ils pourraient apaiser le plus hargneux des êtres. Comme un conte, un conte défait dont les ogres pleurent la perte de l'innocence. Il continue de torturer sa lèvre inférieure, jusqu'à entendre ses pas se rapprocher. Oreste l'accroché. Oreste avec sa flûte de pan qui essaie d'attirer la galaxie entre ses ongles pour les offrir à une autre. Il l'envie, peut-être. D'aimer jusqu'à s'en empoisonner la carcasse, un festin de roi pour les corbeaux qui se perchent sur ses épaules. « Il me rappelle des tas de choses, j'n'ai pas le droit de lui en vouloir. Après tout, c'n'est pas sa structure qui m'a tiré dans sa gueule de loup. » Un énième rire qui ne veut plus rien dire, un rire en coton qui rebondit entre les colonnes. Profonde inspiration, il hoche la tête tout en s'adossant à cette construction, mains jointes. « Dommage qu'y'ait pas eu de bûcheron pour me sortir de son ventre. » Haussement d'épaules. « J'ai arrêté de compter au bout de la vingtième. Je l'ai vu, je la vois... Longtemps je vous ai vu. » Elle devient un vous, puisque dans cette mésaventure, n'est pas qu'un seul être à déplorer mais deux qui se déchirent jusqu'à avoir gain de cause. Mensonge, menteur, vérité, dégoûtée, clic et clac, la porte a été fermée. « Vous étiez grandioses, vous étiez comme deux aimants, deux amants qui ont pas été épargnés par le reste. Personne ne l'est, je crois. » Froncement de sourcils, il se redresse face à son interlocuteur. Le dos bien droit, il attrape son poignet droit de ses deux mimines avant de l retourner. Une veine bleue en ressort, d'un bleu roi, d'un bleu grand et royal qui n'a plus à exister sans sa couronne. Fixant les lignes pour essayer d'y tracer un quelconque dessin, il murmure. « Et je sais que sans toi, elle est pas heureuse. De vous deux, je saurais pas dire qui est le plus perdu dans cette jungle d'immeubles. A chercher, chercher, chercher en vain. Elle traîne son coeur comme un boulet de chair qui tire pour en rejoindre un autre, à force, la chaîne finira bien par se casser. » Toute cette peine tire dans ses viscères, fait naître au creux de ses iris un semblant de gouttes translucides. « Elle cassera, hein ? » Redressement de tête, il veut sa confirmation. Sûr de rien, il n'a pas encore compris la manière de voir l'avenir dans une tasse de thé. Juste sur la peau, où les stries se croisent pour tirer profit d'une croyance stellaire.


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[Flashback] Je m'avance et je vois, que tu viens comme moi, d'une planète invisible. // ft. Alan EmptyVen 8 Jan - 21:14
Alan & Oreste




Je m'avance et je vois, que tu viens comme moi, d'une planète invisible


Revoir Alan. C'était bel et bien quelque chose d'impossible, même pour un mage tel que lui. Les histoires sont faites pour être racontées aux enfants, pour endormir leurs sens et leur permettre de s'évader vers les songes. Et pourtant. Pourtant, il était là, à parler, à lui parler, expliquer que les rêves, les comptines, font parti de la vie.
Et Oreste veut y croire.
Il veut que son enfance et ses jours malheureux d'adultes fusionnent, dans cette petite bulle de temps, dans ce moment précieux qui lui semble réellement exceptionnel. Parce qu'il est. Parce que leur rencontre, dans le lointain passé, l'avait été aussi. Au tout du moins, c'était ainsi qu'elle avait raisonné pour Oreste, l'enfant, le petit garçon. Comme un son de violon. Un instrument qui ne l'avait plus quitté.

La voix d'Alan s'exprimait comme les cordes frottées d'un Stradivarius sur le point de se briser. La gorge d'Oreste se serrait légèrement à la sonorité qu'elle provoquait, aux métaphores qu'elle suscitait. Une histoire de loup, de bûcheron. Où était passée la petite fille blonde qui gisait dans les entrailles de la bête ? Était-ce ce gamin infortuné, aux traits gravés dans le temps et les promesses ? Tu as l'air si jeune Alan. Et pourtant tu me dépasses, bien plus que tu ne le penses. Te rends-tu compte de ton âge ? Et tu crois encore aux contes de fées ?

Quand le sujet dériva à nouveau vers Hécate, les yeux d'Oreste croisèrent les motifs du sol. La honte l'empoigna, plus puissamment, plus vivement qu'il n'aurait pu le penser. Alan en parlait bien mieux que lui, ses mots poétiques décrivaient son couple comme personne. Et rendait tout cela bien tragique... peut-être trop.

Si la chaîne casserait, Oreste l'ignorait. Son mental serait certainement brisé bien avant qu'il ait l'occasion de la recroiser. Cette idée lui arracha le cœur, le mordit, l'accabla de douleur. Avant qu'il ne s'en rende que peut-être déjà aux yeux d'Alan, il était déjà mort.

« … Sans doute m'en irais-je avant qu'elle ne se brise, Alan. C'est ainsi. », souffla-t-il, s'approchant du spectre.

Il était résolu à cette idée le jour où il avait ôté la vie de cet enfant par accident. Depuis ce jour-là, sa douleur et la peur de le rejoindre ne l'avaient jamais quitté, et par conséquent, avec le temps, cela s'était mué en quelque chose d'autre. Il continuait toujours de se battre, bien sûr. Son corps amaigri et son teint pâle n'étaient pas grand-chose face aux supplices atroces que la malédiction lui aurait fait subit s'il n'avait rien fait pour la contrer. Les onguents, les médicaments, les rituels, les prières. Tout pour survivre, encore un peu, un jour ou deux.

« Si jamais cela venait à arriver... Je veux que tu veilles sur elle. Où qu'elle soit. »


Avec le temps, il avait placé ses proches en sûreté. Comme Willow, dont la charge revenait à Gabriel, et Flynn, qui se verrait reversé une bourse d'études conséquente pour qu'il ne manque de rien. Ne restait qu'elle... ailleurs, à l'abris, mais pour combien de temps ? Une main vient réchauffer l'épaule du Sidh. Premier contact véritable entre eux depuis des lustres. Il sembla au professeur... que le jeune homme était plus vivant que jamais.

« Tu pourrais faire ça pour moi ? »

C'est le garçonnet d'autrefois qui lui demandait. Celui qui avait encore besoin d'être guidé dans le labyrinthe.



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[Flashback] Je m'avance et je vois, que tu viens comme moi, d'une planète invisible. // ft. Alan EmptyMar 1 Mar - 18:41
Oreste et Alan




Je m'avance et je vois, que tu viens comme moi, d'une planète invisible

Qui de l'un, qui de l'autre. Qui est le mensonge creusé dans une motte de terre ? Qui est la clef enfoncée dans une pierre ? Du fantôme, qui en a plus l'air ? A le regarder, encore une fois, encore plus, toujours à s'y imprégner. Il sait qu'il fatigue. Il sait qu'il sature. Il sait, pourtant il n'imprime pas assez. Tout est de noir et de blanc sur son papier glissant, non pas en belles couleurs luisantes pour lui donner sensation de pouvoir traverser la photographie. Il voudrait. Il veut regonfler ses joues bouffées. Il souhaite donner couleur du soleil à ce teint de lune. Il n'en a pas le pouvoir. Seul celui de hurler lui permet de vider ses poumons déjà vides d'un air souillé. Sa voix teinte, elle volette entre ses côtes et son torse déjà ouvert, ça tangue entre ses os de verre jusqu'à son crâne. De cette douceur, comme celle d'un carillon qui aurait sonné pour la première fois sur un portillon perdu, quelque part entre un désert ardent et un de glace. Tout de cristal s'entrelace, il a cette demande d'un marmot de huit ans, peut-être six mais qui saurait écrire comme un plus grand. Il implore, il supplie ô Oreste le brave qui a perdu toute notion de présent à cause d'une figure à l'allure féline. Jusqu'à où, est-ce que ça peut faire mal ? Jusqu'à quand, est-ce que ça peut tirer dans les entrailles pour les faire tomber sur un sol maculé d'un blanc tissu ? Arrache, crache, dégueule sur la réalité qui fait trop mal. Elle est partie, Hécate. Elle reviendra, elle coudra cette ouverture bien trop grande dans le ventre de son aimé, elle y fera pousser quelques chrysalides pour la beauté du geste, elle rendra à ses lèvres cette douceur d'antan. Il en a cette sensation dans le coeur, le fils Holmes. Une vérité qui n'est pas universelle, seulement la sienne qui traverse deux parallèles. Un frisson traverse sa carcasse, réveille ses nerfs oubliés dans un agréable contact. Il est là, bel et bien là. Même s'il ne sait pas, même s'il ne sait plus et que de marcher il en a oublié les rudiments. Sa main se redresse, vient joindre son poignet tendu pour le serrer vaguement de ses doigts squelettiques. Cette chaleur. Ce feu de bois dont il peut sentir les effluves, ça rassure, ça fait du bien, ça laisse de côté ce déglutissement difficile, cette sensation engourdie qui lui rappelle qu'un jour, il a cessé de respirer. Il voudrait s'y lover, dans ce feu, en attendant il ne fait que s'y frotter du bout des ongles.

Il existe encore, l'enfant perdu. Il est de ce monde, à faire varier ses pensées d'un extrême à un l'autre. Sans savoir ni même pourquoi une telle joie l'envahie, il sent ses pores se dilater, son cuir de chair se laisser travailler par des souffles. Il pourrait en pleurer, Alan. Il pourrait chialer jusqu'à ce qu'il n'en puisse plus, jusqu'à ce que tout son être s'en vide. C'est pas humain d'être aussi triste. C'est pas bon d'être aussi mal. C'est moche de se sentir mortel. Un hochement de tête suffit à lier le pacte, il manque uniquement la plume et l'encre de carbone pour qu'il puisse y tatouer ses initiales.  « Je devrais jurer. » Croix de bois, croix de fer, s'il ment, il ira pourrir entre les griffes d'un Satan bien trop guilleret d'avoir droit à son dessert de roi.  S'il jure, il ne fera que faire ce qu'il a déjà fait depuis une décennie qu'il compte sur ses bras trop lestes. Son étreinte se resserre un peu plus sur cette extrémité, il ne veut pas la lâcher. Il n'en a pas le courage ce foutu macchabée, et Dieu aura beau lui répéter qu'une seconde chance lui a été offerte, le battement d'ailes d'un papillon pourrait le faire repartir. Il vient. Il s'accroche. Il ne veut pas la voir, sa propre fatalité ; parce que ça ne doit pas se terminer ainsi, parce que ce n'était pas prévu, parce qu'un meurtre ce n'était pas dans ses plans pour un futur doré.  « Mais... Non. J'ai pas besoin de le faire, c'est déjà sur ma liste et c'est même tout en haut. » Rire effrité qui prend la même envergure qu'un couteau bien aiguisé. Il pince sa lèvre inférieure, inspire par le bout de son nez légèrement rougi par les méfaits du temps.  « En attendant, elle m'en voudra pas si j'essaie de jouer les héros. Sans la cape, en effet mais avec autant de détermination. » Réveiller la bête qui se terre dans les méandres de son casse-tête chinois. C'est que ça se floute sous ses paupières fragiles, c'est que des perles se fraient un chemin dans ces globules visqueux. L'Opéra. Tout est de la faute de la musique. Ni une ni deux, il cherche son instinct dans les ronces et faisant défiler sa patte jusqu'à celle de son interlocuteur, il l'attrape, la serre à outrance comme s'il allait la briser. Et il le tire, le tire hors de ce purgatoire pour mieux courir tel un décérébré, un chien dont on aurait lancé l'os à l'autre bout du monde. Il arrive au bout de la rue, il tourne, il s'arrête pas et continue de courir, courir, courir encore jusqu'à ce que leurs chaussures se fondent dans le béton pollué. Quelques minutes seulement, jusqu'à ce qu'il perde haleine, qu'il finisse avec son suivant dans une ruelle dont les murs s'étirent jusqu'à l'infini, un huis-clos dont les fermetures se trouvent ailleurs. Il le lâche, passe ses mains sur ses genoux pour reprendre respiration. « MEEEERDE. ET MERDE. ET PUTAIN DE BORDEL DE MERDE. » Pas même d'un village, ça vient d'un nul part, faut que ça sorte. Alan garde ce sourire de placard sur son visage maltraité par ce sprint ridicule. Son cou se redresse, oeillade versatile, il en a pas perdu de ce désir d'éclater en un sanglot de plusieurs atomes. « HURLE ORESTE. HURLE PUTAIN. HURLE. HURLE SINON CETTE FOUTUE CONNE DE VIE TE BOUFFERA. HURLE. » Qu'il fasse ce que lui n'a pas eu le temps de faire. Qu'il réalise ce que lui n'a pu laisser glisser dans sa trachée étouffée. Et ça glisse sur ses joues, comme du velours entouré de verre pilé. « S'il te plaît...  » Prière pour lui rendre son regret, pour abandonner cette corde qui vrombit encore sous les espoirs d'un pianiste.


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