Salut maman. Oui oui ça va. Non, tu ne me dérange pas. salua t’il, en utilisant son épaule pour tenir le téléphone contre son oreille. Un cliquetis caractériel annonçait la flamme d’un briquet. Thomas allume sa cigarette. Non, rien de neuf. Et toi ? C’était le coup de téléphone hebdomadaire de son alchimiste de mère. Ils ne se voyait plus beaucoup, parfois au solstice d’hiver, il était invité à venir célébrer le retour du soleil avec eux mais souvent, il préférait ne pas les déranger avec sa présence de moldu. Ah ouais ? Une de ses demi sœur avait encore accouchée. Faut dire que certain berserker avec la soif de faire une grande famille à défaut de pondre des portées. De toute façons, il ne verrait probablement jamais ses demis-neveux et nièces. Ce n’était pas plus mal que ça, considérant la quantité qui commençait à y avoir. Jamais il ne pourrait retenir tout les noms non plus. « Ptit chose » et « La p’tite truc là » était le plus commun des noms qu’il se permettait d’avoir pour eux.

Comment va ‘Pa ? Demande t’il, plus d’usage que de réel intérêt. Thomas écoutait tout en marchant lentement dans son appartement. Il regardait par les fenêtres, la vue glauque et absolument ennuyante sur les autres buildings, puis passa près de la table de la cuisine, regarda encore une fois les papiers qui y trainaient sans grande conviction. Doucement, il bifurqua vers les réfrigérateurs et l’ouvrit pour observer son maigre contenu. C’est cool ça, et vous partez pour combien de temps ?   Ces parents partaient voir des ancêtres sur le vieux continent pendant… Deux semaines ? Juste ça ? Vous Naurez même pas le temps d’en profiter. Ils méritaient bien un peu de bon temps. Thomas les avait toujours connus très amoureux, l’un et l’autre, malgré leurs différences et leur nombre d’années sur terre. Ils étaient presque un bel exemple à suivre, d’amour, de compassion, de don de soi dans l’adversité bien que par le passé, ils n’aient pas été des panthéons du bon exemple. La quantité de demi frère et sœur en était un exemple assez flagrant. Il attrapa une bière et la décapsula d’un bon coup contre le comptoir. Sa mère lui expliquait en détails ce qu’ils allaient faire, qui ils allaient voir… Connaît pas. Non, ça ne me dit rien. Disons qu’il n’avait jamais été glorificusieusement (ouch mon français) présenté aux membres éloignés de sa famille. Il n’était pas un futur alchimiste doué et il ne possédait aucun alter-ego qui lui permettait de se défouler sous une forme animale et d’aller courir dans la plaine. Bref, il servait à rien, comme le ‘H’ dans Hawaii.

Une gorgé de bière froide en bouche, il l’avala un peu de travers à la question de sa mère. Il s’étouffa quelques secondes avant de répondre : Oui, j’ai toujours l’amulette que tu m’as donnée. Pourquoi tu me demande ça ? Ce qu’il ne lui disait pas, c’est qu’il la portait toujours au bout d’un long fil de cuir qui pendait au milieu de ses pectoraux. L’amulette était un cercle de bronze tapé de symboles inconnus, probablement païens.  C’était de la pure superstition mais il n’osait pas l’enlever. Surtout que sa mère lui avait que ça devait le protéger, il avait tendance à la croire. Est-ce que c’était vraiment effectif ? Thomas était toujours vivant, c’était une bonne preuve dans se sens. Bref, sa maman commençait avec son éternelle ritournelle sur sa sécurité. C’était une maman poule qui était bien mal barré avec son fils mortel. Maman, arrête. Tout va bien aller, je te le promets. C’était chaque fois la même chose, Tom devait lui rappeler que Tu n’as pas soudoyé une Pixie pour rien. Elle m’a béni, tu te rappel ? Bon, je t’assure que je suis encore sous ses bons augures. Parce que sa famille ne faisait rien comme les autres, l’alchimiste matriarche avait brasser de nombreux contact et des amitié plus ou moins sombre pour trouver une Pixie qui accepta (probablement par pitié ou un troc quelconque) de bénir Thomas, peu mais plus longtemps. Il n’était pas des plus chanceux, mais encore une fois, toujours en vie, ça faisait donc probablement toujours effet.

Une deuxième gorgée de bière, son regard roula exaspéré. Oui maman, je travail toujours au Blue Devil. Il poussa un long soupir et ajouta : Oui, je sais que c’est remplit de Stryge mais tout vas bien pour l’instant. Je suis bien payé, on ne me fait pas chier et il n’y pas juste des vampires dans la place, tu sais.   Mais ça, ça ne rassurait pas du tout sa mère. Ou il y avait des Stryges, ils y avaient toujours des Sidh pas loin et c’était aussi des sales bestioles paranormales. Il passa une main sur son visage et fit taire les paroles rapides et inquiète qui lui venait du téléphone : Maman, écoute, j’ai trente ans, tu ne pourras pas toujours espérer pouvoir me protéger comme tu l’as fait. Si je meurs demain, j’aurais au moins le mérite d’avoir survécu jusque là. Alors, calme-toi, va voir tes ancêtres en paix. Je vais bien, je suis heureux et je ne demande pas mieux pour l’instant.   Il écouta patiemment ce qu’elle avait à dire puis sourit en coin, heureux qu’elle abdique enfin, le menaçant d’en parler à son père, comme si ça lui faisait encore quelques choses.

Thomas écrasa son mégot dans le cendrier puis eu un rire un peu ironique à la phrase de sa mère Tu sais bien que je ne fais jamais rien comme les autres, maman. Ya pas de sorciers ou de garou assez bien dans les parages pour l’instant pour me donner envie de les fréquenter. Je ne suis pas une créature de meute, comme vous… tu le sais bien. Et cela, elle se damnerais toujours d’avoir pondu qu’un simple humain. Il faisait maintenant les cent pas dans son appartement, laissant sa génitrice faire quelques prières bien à elle, lui dire qu’elle l’aime, qu’ils seront de retour dans deux semaines et que peut-être, ils pourraient venir le voir, à son appartement ? Moi aussi je t’aime, ‘man. On s’en reparle pour la visite, d’accord ? Voyagez prudemment et envoyez-moi des photos par courriel ! Un dernier « oui oui ». un autre «  bisoux » et il pu enfin raccrocher la ligne.

Thomas regarda l’heure sur son téléphone et jura entre ses dents, avalant d’une traite ce qui restait de bière dans sa bouteille. Il allait être en retard au boulot et cela ne faisait même pas encore un mois qu’il était engagé ! S’il voulait finir par payer son prêt étudiant, il avait intérêt à bosser !