Mes yeux parcourent le café. Pas de chevelure rousse à l'horizon. Visiblement j'étais arrivée en avance. C'était un fait assez rare pour moi. Je n'arrivais pas en avance. J'avais même souvent tendance à être en retard je dois avouer. Mais on va dire que les circonstances étaient... différentes ? Je faisais quelque chose dont je n'avais pas vraiment l'habitude... j'allais sortir avec une personne avec laquelle j'entretenais des relations intimes. Enfin sexuelles quoi. Chose que je ne faisais pas habituellement. Le sexe et les rendez-vous, c'était incompatible. Puis c'était un risque, connaître la personne s'attacher à elle, c'était le coup à tomber amoureux. Non mais vous vous rendez compte ? Non vraiment l'amour c'était un chose que.... non je ne pouvais tout simplement pas. Alors pourquoi vais-je accepté me diriez-vous ? Très bonne question, jeune homme dans le public. La réponse la plus appropriée serait... ben que je n'en avais pas la moindre idée. J'aimais bien Sonja. Vraiment bien. Je riais souvent avec elle. Puis il n'y avait pas à dire sur le plan fesse, il n'y avait rien à redire. Le fait était que je pouvais la considéré comme une amie proche. Alors on pouvait dire que c'était un rendez-vous amical et pas.... un « rencard » comme on aurait pu le penser. Mouais, je n'arrivais même pas à me convaincre moi-même pour le coup. J'étais définitivement une sous-douée de nature avec le relations proches. Je soupirais avant de me faire interpeller par la serveuse qui m'apportait mon chocolat chaud. Voilà qui me requinquerai ! Je souris en remerciant la jeune demoiselle. Maintenant une place. Je m'avançai distraitement, cherchant des yeux une place. Bon certes, c'était con, il y avait largement de la place, mais je tenais à ce que mon... amie me voit rapidement en arrivant. Mais alors que j'étais plongée dans mes pensées, je me reçu quelque chose en plein dedans, mon chocolat se renversa directement sur moi. Je sursautai et lâchai un juron particulièrement distingué en sentant la brulure sur mes avant-bras. C'était quelque chose comme Putain de merde ! Bon certes, la brulure ne dura pas longtemps, il y avait quelques avantages à se guérir rapidement, je ne sentais plus rien déjà. Dans quelques heures, ma peau serait comme neuve même. Je me retournai vers la personne responsable du « carnage », je ne savais pas si j'avais envie de l'engueuler ou de voir si elle n'avait pas été touché pendant la collision.  Alors je reconnu immédiatement Sonja ou enfin sa voix. Je souris bêtement. Sonja, répondis-je quand elle dit mon prénom.  Par réflexe je tapotai mon jean et ma veste en jeans pour observer les dégâts. Bah, j'en changerai à la maison ! Puis elle enleva l'écharpe qu'elle s'était enroulée autour de la tête pour se protéger de la neige. Je ne pu m'empêcher de sourire... surtout en constant que cet acte n'avait pas été utile, vu que ses cheveux étaient quand même trempés. Mais je devais avouer que ça donnait un petit air sexy. Je... hmm contente de te voir aussi. Merde, ce n'était pas le moment de balbutier. Bon sang je devais avoir l'air stupide. Je me mordis la lèvre inférieure, elle venait me renverser mon chocolat chaud dessus, mais c'était mon qui rougissait de gêne. Vraiment j'étais stupide, c'était un journée normal, un rendez-vous normal, dans un café normal. Bordel de merde, tout était normal, il fallait que je me comporte normalement. Je me fichais une grosse baffe mentalement, je devais me reprendre. Quand la banshee me proposa un nouveau chocolat pour se faire pardonner celui qu'elle m'avait renversé dessus, j'acquiesçai d'un signe de tête... mais visiblement elle était déjà partie aux caisses. Je ne pu m'empêcher de sourire, elle quand elle avait un idée en tête, décidément elle ne l'avait pas ailleurs. Je restais à ses cotés alors qu'elle prenait la commande. Quand elle essora ses cheveux, je pu entrapercevoir sa nuque pendant quelques secondes. J'eus l'envie d'y poser un baiser pendant ces quelques secondes. Mais sa question me tira de mes pensées. Oui ça va. Je pensais que tu étais très belle les cheveux humides. Je souris innocemment alors que la caissièère afficha une mine surprise. Oui, je n'avais pas vraiment de honte je devais l'avouer. Je faisais partie de ces gens qui pouvaient se lâcher en plein lieux publics sans ressentir de gêne. Si ça ne lui plaisait pas à la caissière elle n'avait pas qu'à écouter. C'était très impoli d'écouter les conversations des autres en plus ! Et toi comment ça va ? Je penchai ma tête sur le coté en la regardant. La vendeuse nous tendit nos commandes. Je la remerciais une seconde fois et je retournais une seconde fois à la recherche d'une place. Sauf que, cette fois j'avais Sonja à mes cotés. Par réflexe, j'avais attrapé sa main pour qu'elle me suive. Je repérais rapidement une place avec un canapé et qui semblait très confortable. Je m'assis et fis signe à mon ainé de venait à coté de moi. J'attrapai une mèche de ses cheveux encore humide et jouai distraitement avec. Alors le boulot ? Oh mon dieu, c'était d'une banalité affligeante !

Je devais avouer qu'elle était sexy avec ses cheveux tous trempés. Malgré cela me faisait penser à notre dernière entrevue privée, celle que nous avions dans la douche de mon appartement. Ben voyez, j'avais un petit appartement, puis je faisais des économies d'énergie. Il fallait bien qu'on prenne une douche à deux. Petit comme la douche était petite, il fallait se serrer. Puis en plus de réduire la facture, c'était carrément plus écolo ! Il n'y avait que des avantages. Nooon, ce n'était pas pour le sexe voyons, il ne fallait pas penser à ce genre choses voyons ! Nous primes nos boissons et allâmes nous installer sur un canapé qui était particulièrement confortable. Alors elle me glissa qu'elle était toujours aussi morte. Malgré moi je laissais échapper un rire léger. Il n'y avait que nous pour comprendre ces petites allusions. C'était l'humour entre créatures surnaturelles dirons nous. Je jouai encore distraitement avec une mèche de ses cheveux humides. J'étais comme captivés par eux. Alors elle me répondit que les plantes avaient tendance à être sages. Je ris légèrement quand elle me dit ça. Il était clair que niveau calme, on était plutôt servi. Un jour je viendrai rajouter un peu d'action à ton travail, dis-je avec un sourire carnassier. Si je le pensais ? Totalement. Je me voyais assez bien attendre Sonja en petit tenue à son boulot, ça aurait pu être.... intéressant. Je lui accordai un petit clin d'œil amusé. Je sentais la chaleur de la boisson sous mes doigts. C'était tellement agréable comme sensation. J'aimais tellement la chaleur. Dans ce genre de situation, je devais avouer que ma fourrure me manquait cruellement. Cette sensation d'être au chaud dans un cocon protecteur. Rien qu'en repensant à ma peau humain si peu protégée du froid, j'eus un frisson. Je prenais une gorgée de chocolat pour me réchauffer. Quand elle me parla des examens, j'eus un autre frisson qui me parcouru le corps. Rien que d'y penser, je me souvenais du travail qu'il me restait à abattre. Quand elle me parla de manger comme un trou, je haussai les épaules et dit naturellement. Je mange toujours comme un trou... il faut dire qu'entre le sport et ma « bête » intérieure, ça demanda tellement d'énergie ! Poarfois je me surprenais à manger autant et dire que je ne prenais pas un gramme. Mais je devais dire que j'étais une vraie accroc au sport, puis il m'arrivait de penser que mes passages en furie devaient gourmands en ressource. Et les examens... pfoua. J'ai parfois du mal à trouver ma vie sociale sous mes fiches bristols. Je souris en la toisant du regard. Enfin, après mes cours sont très intéressants alors ça en vaut la peine, conclus-je avec un petit signe de la tête pour accompagner mes propos. Se plonger dans les méandres de la psychologie humaine, c'était tellement … unique, passionnant. Il y avait tant de choses à apprendre sur les autres et sur soi en même temps. Après il y a certaines choses pour lesquelles j'ai toujours faim... Je levai les yeux en l'air avec yn petit air innocent sur mon visage. Oh, Artemis à ton age ! Non c'était plus fort que moi, quand Sonja était là, j'avais du mal à me concentrer sur autre chose que son petit derrière. Il y avait certaines choses sur lesquelles j'étais incorrigible.

Je me sentais d'humeur taquine aujourd'hui. Je devais avouer qu'avec Sonja, c'était toujours plus ou moins le cas. Elle avait un effet de fou sur moi. Je n'arrivais pas à me contenir parfois. La première fois que j'avais fait vraiment sa connaissance – non parce que la fois où elle m'avait vue à poil dans les bois ça ne comptait pas – le courant était très bien passé. Nous étions toutes les deux des personnes qui aimaient sourire à la vie et rire. Nous nous étions très bien entendues, ce qui rendait notre relation amicale … quand on ne couchait pas ensemble. Je devais avouer que j'appréciais beaucoup Sonja. Meme si je la connaissais depuis mon adolescence. Je me souvenais encore quand ma grand-mère rendait visite à Ama et sa femme humaine – Sonja. Je l'avais toujours trouvé superbe... bien que maintenant, les choses avaient changées. Je ris légèrement quand elle me disait que ma vie sociale ne pouvait pas être physiquement cachée par mes fiches bristol. Quoique... si on faisait un pile assez haute... Enfin je ne serai pas contre le fait de prendre quelques vacances bien méritées. Par chance, je pouvais encore prendre quelques moments sympa, je ne me privais pas non plus de sortir, de voir des amis... mais il était clair que mes soirées étaient plus souvent monotones qu'animées. Certes, j'avais de temps en temps la visite de Flynn qui arrivait à égayer mes moment de solitude pendant lesquels je cogitais beaucoup trop.

Je lui envoyai alors une phrase parfaitement calculé. Certaines choses pour lesquelles j'avais toujours faim. Oui, elle avait bien compris de quoi je voulais parler. Je le vis bien, pour la simple et bonne raison que le rouge lui était monté aux joues. Je lui envoyais un sourire plus que satisfait. Mon petit effet venait marcher. Alors elle se pencha vers moi, pendant un laps de temps, mon cœur s'accéléra, jusqu'au moment ou ses lèvres entourèrent ma lèvre inférieure. Je sentis nettement ses dents rencontrer la pulpe de ma bouche, contact léger, délicat. Miam. J'allais répliquer, quand ma langue se heurta à un croc. Ouille. Oups. Je fermai les yeux et secoua la tête, ce n'était pas le moment de perdre l'esprit. Je respirais un grand coup, je me concentrais sur les battements de mon cœur. Calme, zen. En ouvrant les yeux je lui laissant un sourire. Je me fichais bien du monde autour, je me fichais de ce qu'ils pensaient. Appétissante hein ? Intéressant. Je voulais à nouveau l'embrasser, mais avant même d'entamer un geste, un tasse s'interposa entre nous. Oh rude ! Je repris ma propre tasse pour boire une grande gorgée. Au moins ça me remettrai mes idées en place. Alors quand elle parla de la fin des partiels, je repensais à CA. Oui oui, CA. Ce truc auquel je ne voulais pas penser. Les fêtes de fin d'années. Je serrai les dents et détourna le regard pendant une seconde. Immanquablement, je pensais au fait que mamie ne serait pas là cette année. Que je serai seule dans mon appartement. Mouais. Je ne pouvais pas m'empecher de me rappeler de notre maison à la belle époque, quand je n'avais que neuf ans et que tout était décoré. Une odeur de cookies et de chocolat chaud dans tous les endroits dans la maison. Le sapin, les cadeaux. Je soupirais. Je rêvais trop. Je haussais les épaules, remplaçant rapidement mon expression par un sourire. Ma tante m'a proposé d'aller chez elle pour chasser le cerf. Je ne sais pas si je vais y aller. Je bus une nouvelle fois. Bien évidemment, la chasse c'était sous forme animale, ça devait probablement être très sympa de chasser avec la tata-ours Maya, mais j'hésitais. J'aimais beaucoup ma tante, mais entre ma peur de restée coincée en coyote et le fait que je n'avais pas envie de l'embêter.... bah je ne savais pas quoi faire. Mais j'aimerais bien aller au soleil un de ces quatre. Ça pourrait être cool de fêter Noël en bikini. Je fis mine de réfléchir quelque instant avant de rajouter. Tu viendrais fêter Noël à la plage avec moi ? Genre on prend nos sacs à dos et on roule en voiture jusqu'à ce qu'il fasse chaud.

Chasser le cerf ? Ouais ça aurait pu être cool. Si seulement il n'y avait pas ma peur maladive de retomber dans mes instincts animaux. Je savais bien que je n'étais pas stable sur le plan émotionnel. Je le cachais assez bien, la plupart du temps j'étais heureuse et souriante, à mon habitude. C'était insidieux. Ça ressortait quand j'étais seule. J'avais l'impression de suffoquer dans ces instants-là. Alors ouais, peut-être que je ne devais pas rester seule, peut-être que je devais sortir, me faire des amis de confiance. Comme disait Sonja, peut-être que je devais aller avec ma tante. Quand on y pensait, le risque de me perdre était minime. Ma tête se maitrisait complètement elle, et s'il arrivait malheur, elle m'aiderait. Mais je n'avais surtout pas envie de la déranger. Elle avait déjà eu assez d'ennuis avec ma mère, ma grand-mère, je ne voulais pas lui infliger mes soucis d'humeurs. Elle aussi elle devait penser à profiter de sa vie et non s'occuper de son insupportable de nièce. Je ne devais pas être égoïste. Enfin je me gardais bien de le dire à mon amie. Je savais bien qu'elle me dirait que non, que ce n'était pas le cas. Qu'il ne fallait pas que je pense comme ça, et ça allait m'énerver. Je le savais d'avance, alors je me retins. Alors je lui parlai de mon envie d'aller au soleil pour Noël. Pas que j'eus vraiment envie d'y fêter, mais j'avais surtout envie d'aller là où il faisait chaud, juste pour voir ce que ça faisait. En vrai, je n'étais surtout pas attiré par le fait de passer la journée seule dans moins coin. Puis je savais que nous nous entendions bien alors c'était un moyen de... je ne savais pas passer un bon moment. Puis si à un moment je venais à ne plus me sentir moi-même, ça n'aurait pas été si pire que ça, vu que je ne pouvais pas la blesser. Mais la réponse qu'elle m'adressa fut aussi inattendue que sèche. Elle ne fêtait pas Noël. Oh.... d'accord. Si elle ne voulait pas de moi, très bien hein. Je pris ma tasse pour boire un grand coup alors qu'elle essayait de m'expliquer en vain qu'elle devait rester avec sa sœur ainé pour ne pas la laisser seule. Pouvais-je lui en vouloir de préférer sa sœur à moi ? Non. Dans le fond, je n'étais pas grand monde pour Sonja, je m'en rendais bien compte. J'étais juste une simple amie et rien de plus. Comment avais-je été aussi stupide pour penser qu'elle viendrait avec moi ? Non, je n'étais rien pour elle. Pourtant j'avais espoir qu'il y aurait un peu plus que de l'amitié et …. beaucoup de sexe. J'étais bien conne d'avoir pu penser ça. Puis pourquoi m'étais-je pris d'affection pour elle ? Pourquoi d'un coup, m'étais-je mis à plus tenir à elle ? Non, ce n'était pas moi. Je ne pouvais pas être en train de tomber amoureuse, je n'avais pas le droit. Je ne pouvais tout simplement pas. Je plongeais mon regard dans ma tasse alors que je dissimulais la guerre qui se passait en moi. Je bu longuement le liquide alors qu'elle s'excusa, une autre fois ? Non ça m'étonnerai. Je ne lui ferai plus de proposition pareil. Trop dangereux. Peut-être, dis-je simplement en haussant les épaules. Il ne restait en moi qu'un profond sentiment d'abandon ? Le pire c'est que ce n'était pas de sa faute. C'était à moi que j'en voulais le plus. Je m'en voulais d'être restée sans défense auprès de Sonja. Elle avait pu m'atteindre. Elle m'avait touché comme peu de personnes l'avaient fait. J'aurais du faire attention, comme je le faisais d'habitude. Je baissais les yeux sur ma tasse. Je sentais mon rythme s'accélérer. Je devais me calmer, me calmer putain. Pourquoi cela m'énervais autant ? Ce n'était que de l'amitié putain. QUE DE L'AMITIÉ. Il fallait que je trouve un prétexte pour sortir de table. Je reviens, je vais là où personne ne peut aller à ma place. Je me levai et m'y dirigeai immédiatement, précipitamment. Par chance il n'y avait personne. Une fois sur place, je me jetai un peu d'eau glacée sur le visage. Je penchai la tête en repensant à tout cela. Non, je ne pouvais pas. Je ne pouvais sciemment pas l'aimer. Pas elle.... pas ce putain de sentiment de merde. Ma mère en était morte, je ne pouvais pas reproduire ce schéma. Non non non non. NON ! En relevant la tête je vis mon reflet dans le miroir. Mes yeux, mes crocs et les griffes au bout de mes doigts. Par réflexe, j'envoyais un coup de poing sur la surface réfléchissante qui explosa en je ne savais combien de morceau. La douleur électrisa tout mon bras. Le sang de tarda pas à tacher le lavabo qui était juste en dessous. Ma respiration sembla reprendre son court. Elle s'était ralentie immédiatement. Je reculai doucement tout en laissant mon bras blessé pendant. Mon dos rencontra un mur carrelé. Je me laissais glisser le long de la surface froide. Putain, ça faisait du bien. Je finis par m'asseoir au sol, je ne sentais plus que l'odeur de mon propre sang. Il couvrait toutes les autres odeurs. Si quelqu'un venait à rentrer ? Non je m'en foutais à vrai dire.