Avalon & Mara ▽ I never wanted anything more.

Je suis arrivé(e) le : 08/06/2016

I never wanted anything more.

"Wolfmoon, Wolfmoon burning bright, through the forests of the night,
Wolfmoon, Wolfmoon set him free, from thy gruesome tyranny !"

The Vision Bleak, Wolfmoon ▽ Avoir soif jusqu'à l’écœurement, les viscères nouées par une addiction singulière, induite... que lui avait donc fait cette sorcière sur laquelle elle avait eu le malheur de tomber, il y a quelques semaines de cela ? Seule dans son appartement froid et impersonnel, Mara avait l'impression de mourir une seconde fois, les entrailles en feu, la gorge prise par une sorte de boule d'épines. Couchée dans sa baignoire, la Stryge se tenait le ventre comme si son contenu allait jaillir hors de son corps pour se répandre dans l'eau trouble. Les yeux révulsés, ses sclères étaient devenues d'un noir d'encre et ses grandes ailes brunes et noires, piquetées de blanc, s’alourdissait sous l'eau de la douche. Du sang dansait sur la porcelaine, glissant jusqu'à la bonde. Du sang ? Ses longs doigts osseux étaient maculés d'un carmin féroce, sortant de ses narines. Les mains et le corps tremblants, prises d'une indicible fièvre, la Stryge se sentait faible, comme elle l'avait rarement été. Incapable de se lever, ses ailes prenaient toutes la place. Elle vomit jusqu'à la bile avant de tenter de se hisser sur le bord de la baignoire pour se laisser choir au sol, comme un oisillon blessé.

Cette nuit-là, Mara avait fauté : elle avait laissé coulé ses inhibitions sans se prescrire d’autre règle que celle d'assouvir ses envies, et y avait laissé des plumes. On lui avait comme arraché les ailes, dans cette douce agonie, cette monstrueuse addiction qu'avait instillé le venin de cette femme dans ses veines, sans ses os. Chaque fois qu'elle buvait l'essence vicié de cette garce, la Stryge souffrait milles martyrs : du métal en fusion dans sa gorge, des centaines d'épines dans son estomac et une extase teintée au pique de la souffrance. Mais cette souffrance n'avait rien d'érogènes. Cette dévastation était pur et tranchante, ne laissant aucune place à une ridicule lascivité. Ce supplice n'avait rien de plaisant, ruine du corps et de l'esprit pendant qu'elle se nourrissait et alors qu'elle souffrait du manque ce de sang honnie. Car plus elle buvait, plus elle souffrait, et plus elle souffrait, plus elle en avait besoin. Elle buvait ce poison à la coupe comme un nectar épais, ambroisie terrifiante qui rendaient fade le sang des êtres du commun. La rousse marmonna ; ce n'était pas intelligible, sans être tout à fait du galimatias. Cette chaleur en elle lui rappelait aussi qu'elle était vivante - plus ou moins, ou non-morte.

Les cheveux en arrière encore humide, elle était très pâle et très maigre, le visage tiré. Son tailleur de la veille froissé et couvert de l'odeur du funérarium où elle avait officié - fragrance d’encens et de vieilles choses mortes mais chéries - fut la seule chose qu'elle trouva à proximité pour se vêtir, dans son empressement fiévreux ; il fallait qu'elle aille là-bas. Il fallait qu'elle la voit. Maudite soit cette sorcière et son emprise ! Maudite aussi soit sa bêtise, son imprévoyance ce soir-là ! Mara avait fui son appartement vide pour déployer ses ailes et quitter sa fenêtre comme un animal aux abois. En vol, personne ne la voyait ; elle planait misérablement comme un engoulevent moribond, comme si imprécise, si faible. Elle ne voyait presque plus rien et se laissa choir plus qu'elle n'atterrit sur un coin d'herbe, le corps brisé contre la pelouse. Ses oreilles sifflaient comme mille carillons, dans une dissonance insupportable. Jamais elle n'aurait pensé que l'addiction fut aussi forte, pour la lancer dans un tel état de faible, de manque. Entrer fut plus facile qu'elle ne l'aurait pensé, parce que la Stryge ne prit aucune précaution : elle fractura la serrure d'une pogne de fer, broyant le mécanisme de manière viscérale : sa vie en dépendait surement. Elle entra, en plein milieu de la nuit, et ses pieds nus sur le marbre froid de la cuisine ne firent aucun bruit.

La rousse écarta d'un geste lent le rideau de codonanthes, semant fleurs blanches et baies oranges sur le sol pour pénétrer, titubante, à bout de force, dans l'immense salon. Par réflexe, en voyant les immenses tableaux aux paysages infinis, la Stryge atteinte du syndrome de Stendhal poussa un cri aigu, inhumain. Elle tomba, échouant misérablement à se retenir à la bibliothèque ; son corps chuta dans un bruit mou, un bruit d'aile brisée. Gisant sur le flanc comme un oiseau blessé, l'empennage frémissant de fièvre, elle ne put que crier dans sa langue natale : "Sorcière... sorcière !", d'une voix presque mourante, son nez à nouveau ensanglanté. Les veines de son visage avait doublé de volume, sa peau devenue grise et brillante comme un marbre de maigre. Ses yeux n'étaient plus que de grosses billes, comme deux raisins nageant dans du porridge. "Sorcière... qu'est-ce que tu m'as fais..." gémissait-elle de manière pathétique, sa vision déjà troublée par la fièvre...

Quelques livres avaient chu de la bibliothèque, non loin de son corps en avarie, étalés sur le sol. Quelque chose s'était brisé aussi, dans un bruit de verre, mais elle ignorait quoi.© 2981 12289 0

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Mara & Avalon

N'oublies jamais la saveur de l'horreur sous mes dents

Mon sang t’achèvera de bonheur.

Pour que plus jamais la mort ne te repose.

Sa nuque était raidie par sa position courbée, ses yeux lui piquaient et elle avait l'impression que tout son corps lui demandait du repos. Foutue grossesse, son propre corps se rebellait contre elle, lui imposant des pauses, lui imposant de s'asseoir, de se nourrir, de boire, de vomir aussi. Avalon détestait ça, cette maniaque du contrôle n'arrivait même plus à soumettre sa propre enveloppe charnelle, un comble. Elle posa le stylo et regarda le radio réveil à côté d'elle. Minuit passé. Elle ne c'était pas rendu compte qu'il était aussi tard. Un reste de repas traînait au sol, au milieu des bouquins éparpillés, des pages griffonnées de notes et de son kimono déployé sur le parquet. Elle c'était laissé prendre par la lecture d'un grimoire ancestral d'une vieille famille canadienne d'alchimistes, de quoi ravir la jeune femme qui aurait pu passer la nuit dessus si elle n'était pas aussi épuisée. Un bébé ne pouvait pas autant fatiguer, surtout que ce n'était encore qu'un têtard nageant dans sa matrice non ?

Elle balança ses jambes hors du lit et apprécia le contact avec le sol. Dehors il faisait nuit noire elle apercevait à peine l'orée de la foret en lisière de sa vision. Avalon déplia son cou, dénouant les tensions comme elle le pouvait. Son regard se posa sur la table de nuit, sur le cadre qui y trônait. Deux visages rayonnant s'y tenaient, le sien, avec ses lèvres rouges carmin, et celui de son mari décédé, ses yeux pétillants regardant bien l'objectif. Son ventre se serra, comme si une monstrueuse bestiole venait d'y planter ses longues griffes, comme si cette chose essayait de tout détruire sur son passage pour la laisser sans humanité et ravagée. La mort avait pris Mathis sans faire de distinctions, se moquant de son âge, de sa future paternité, se moquant d'Avalon qui ne c'était jamais attaché qu'a lui et lui seul. La mort ne lui avait pas laisser le temps de trouver une solution à sa maladie, elle lui avait juste pris comme ça. La laissant seule, la laissant sans son garde fou.

L'alchimiste tendit le bras et baissa le cadre pour ne plus voir cet éclat de bonheur qui la blessait et l'empêchait de se reprendre. Une marque rouge sur son bras attira son regard, elle replia son membre et du bout des doigts vint toucher les deux petites boursouflures qui marbraient l’intérieur de son coude. Voila ce que donnait la disparition de Mathis. Elle n'avait plus de limites, plus de gardien pour la préserver de sa folie, de la noirceur de son âme. Pourquoi elle laissait cette stryge se nourrir, pourquoi elle y trouvait autant de plaisir de la voir devenir dépendante ? C'était en partie pour ses recherches mais il y avait quelque chose de pervers là dessous. La toute puissance, la souveraineté sur un être qui normalement pourrait la tuer d'un coup de croc.

Avalon essaya de se recentrer, elle ferma les yeux et se plongea dans le fluide de l'alchimie qui coulait en elle comme si c'était son sang. Elle sentit le bébé palpiter, puis elle étendit sa conscience, se contentant de se baigner dans le fluide magique comme dans une rivière tiède. Mais soudain un bruit la fit sortir de sa transe. Elle fronça les sourcils mais n'entendit rien de plus, c'était étrange. Elle se leva, ancrant son centre de gravité et écouta chaque bruit de la maison avec attention. C'est alors que le cri perça, Avalon sursauta et retint de justesse une giclée d'alchimie qui aurait sans aucun doute calciné le mur en face d'elle.

La jeune femme se pencha rapidement sous son lit et en sortir un Glock 17, souvenir de ses années dans l'armée. Elle vérifia le chargeur et enclencha une balle dans la chambre. Elle descendit sans bruits les escaliers et entendit une voix de femme qui marmonnait venant du salon. Le cœur battant, tout son être relié au fluide et son arme pointé bien devant elle, Avalon franchit le rideau de plantes et alluma la lumière en grand. Quelqu'un se trouvait allongé au sol, forme sombre et ridicule recroquevillée parmi les livres et les éclats de verre d'un vase victime de son entrée fracassante.

Avalon fit le tour de la chose tremblante et eut un sourire ironique en baissant son arme. Alors elle était tombé si bas qu'elle venait chez elle, qu'elle rampait à ses pieds.

« Sérieusement Mara, tu ne peux vraiment plus t'en passer c'est ça ? »

Souveraineté, mère de tout les vices.

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I never wanted anything more.

"Don’t touch me this way, don’t hurt me again. Oh , You never felt this lost before and the world is closing doors. I never wanted anything more. Don’t let me make the same mistake again.
Please, don’t let me make the same mistake again."

Don’t hurt me again ▽ Mara avait emporté une chaise dans sa chute et le bruit du métal contre le sol dur de la pièce lui sembla si assourdissant qu'elle eut l'impression que ses tympans allait exploser, l'esprit vrillé par le manque. Car si le sang d'Avalon était autant exigé ce soir par son organisme c'était également car la Stryge ne consommait que très peu de sang, et qu'elle n'en avait pas bu une goutte depuis des semaines, dédiée à la sensation de manque que lui offrait les malversations de l'Alchimiste. Quelque chose d’insidieux rampait dans ses viscères et l'espace d'un instant, elle put sentir son cœur palpiter à nouveau de la pulsation de la vie qui aurait du la déserter depuis des années. La sensation qu'il allait ouvrir son torse pour en jaillir, cognant si fort contre sa cage thoracique... et le remède ne serait pas plus doux. Il serait acide et brûlant, terrible comme milles aiguilles dans sa gorge. Roulant sur le ventre pour tenter de se relever, elle se découvrit faible comme un oisillon, les ailes frémissantes, ternes et à l'aspect dépenaillé. Elle sentit le risque s'approcher doucement, écartant les plantes ; l'odeur de l'Alchimiste emplit la pièce, manquant de rendre Mara folle.

Que voulait-elle faire avec un jouet comme cela contre un stryge ? N'avaient-elle pas des pouvoirs ?! La rousse releva rapidement la tête comme un animal affamé la tête, le visage statuesque, la peau grise et ambré, boursouflée de veines au niveau des tempes et des yeux ; ces derniers n'étaient rien de plus que deux billes d'un noir d'encre. La lumière subitement allumée la fit crisser entre ses dents, se cachant derrières ses grandes ailes comme une défense dérisoire. Là où l'éclairage toucha sa peau, cette dernière s'irisa d'un ton nacré, d'un aspect froid et rigide. Elle ressemblait à une statue vivante pétrifié dans la souffrance. Elle ressemblait à un de ces maigres loups à la gueule écumante de sang, le regard fou, les babines frémissantes. Et pourtant, la stryge ne pouvait que ramper, ses ailes comme celles des goélands : gourdes et inutiles au sol. La sorcière fit le tour de la rousse sans que cette dernière ne puisse relever la tête ou se redresser, pâle chose recroquevillée au sol, pourtant parvenue à se mettre sur les genoux.

"D... donne-moi... d.... donne..."

Sa bouche s'arma de dents terribles, sifflant sur Avalon comme un serpent venimeux que la crainte rendait agressif, prête à lui fondre dessus et oublier ses belles conviction anti-carnassières. Le consentement... cela n'avait plus d'importance. Elle sifflait, mauvaise, n'ayant plus rien d'humain et pourtant.. n'attaqua pas. Il lui restait assez de lucidité -ou était-elle doté d'une grande force mentale, elle n'aurait su dire - pour se contenir, demeurer comme une gargouille clouée au sol, les yeux noirs de colère. Ses grandes ailes battirent l'air de la pièce frénétiquement, tout d"un coup, jonchant le sol alentour de ses plumes gris à l'aspect étrange. Ses ongles durs, laqués de rouge, griffèrent le sol devant les pieds de l’Alchimiste. La rousse avait mal, si mal, mais elle savait que ce serait encore pire si Avalon la nourrissait. Pourtant elle ne pouvait s’empêcher d'exiger ce sang, addictif, terrible. Celui qui avait une emprise sur son corps et son esprit.

Ses sens étaient embrouillés, mais son sixième sentait très bien le plaisir de la dominance dans le cœur empoisonné de cette brune sans scrupules. Qu'avait donc ce sang ? Elle demeura au sol, la bouche grande ouverte sur ses crocs dévoilés comme si elle attendait sans chercher à prendre. Était-elle si faible, ou si soumise ? Sa langue, devenue gris - presque noire - quêtait la moindre goutte du poisons qui courrait dans les veines d'Avalon. Ce serait un supplice. Un Enfer; et ce serait son paradis. La morsure du besoin, du désir aussi. Mara était ligotée par de sombres instincts, mais c'était bien par ces derniers qu'elle survivait. Elle haïssait cette femme. Le pouvoir qu’elle exerçait délibérément sur elle... le pouvoir, par essence criminel.

"D... donne-moi... d.... donne... d... moi..."

Il est un antre obscur où vont s'isoler les femmes les plus terrifiantes, pour nous séduire avec plus d'énergie.
Avalon était de celles-la.
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Mara & Avalon

N'oublies jamais la saveur de l'horreur sous mes dents

Mon sang t’achèvera de bonheur.

Pour que plus jamais la mort ne te repose.

Avalon n'aimait pas le désordre, ça la dérangeait, ça n'était pas dans l'ordre des choses. Et apparemment quelqu'un avait maltraité son rideau de codonanthes, et ça aussi ça l’exaspérait, il n'était pas conseiller d’abîmer les plantes d'Avalon sous peine de subir son courroux. Donc quand elle vit que la chose qui avait débarquer chez elle avait froisser ses plantes et en plus de ça mis le bazar, éclats de verre, sang et compagnie, elle manqua d'appuyer sur la détente et de loger une balle dans la jambe de la stryge. Elle n'était pas bête, les ailes, le teint cireux, Avalon savait qu'une balle ne ferait pas grand chose a cette chose. Quoi que. Vu son état lamentable ça serait peut être le coup de grâce.

La jeune femme pris le temps de poser son arme et de venir s'accroupir près de Mara qu'elle avait reconnue. Lamentable, une pauvre chose haletante et réclamant la béquée. La jeune femme soupira et déplaça un peu l'aile pendante qui cachait le visage de la femme. Ravagée, elle avait l'impression d'avoir une droguée sous les yeux, une camée en manque qui aurait fait n'importe quoi pour sa dose. Mara eut la force de se mettre à genoux et Avalon en profita pour prendre une distance et la surplombé ce qui n'était plus vraiment une humaine. Elle avait la bave aux lèvres, Avalon était presque dégoûtée que cette femme salisse son salon et son tapis hors de prix. Elle n'arrivait pas à avoir une once de compassion pour son état. C'est elle qui l'avait agresser, c'est elle qui avait chercher à boire son sang, elle devait assumer les conséquences. En plus depuis l'attaque massive de stryges qu'elle avait subi à l'hôpital elle n'était pas encline à aider les êtres de son espèce.

Mara émit une plainte, sa voix comme une craie sur un tableau neuf, fit frissonner Avalon d'amertume. Elle émit un sifflement entre ses dents pour signifier qu'elle n'appréciait pas sa supplique. Prenant son temps elle marcha jusqu'au rideau de plantes et ramassa une baie tombée au sol. Elle la fit rouler entre ses doigts tout en revenant vers la stryge gémissante qui lui montra les dents. Dans un geste instinctif elle gifla Mara, sa peau d’albâtre se froissant sous sa main. Elle se redressa vivement et la pointa du doigt.

« N'ose même pas me menacer. »

Reprenant son calme froid, le visage impassible elle regarda de nouveau Mara comme si elle était une chose insignifiante qu'elle pouvait broyer entre ses doigts. Pour avoir le contrôle il suffit de montrer qu'on l'a même si on flirt dangereusement avec l’abîme et le danger. Elle avait beau se montrer sereine et pleine de confiance elle n'était pas moins aux aguets et prête à user de son alchimie. La stryge s'ébroua comme un oiseau tombé de son nid qui sait à peine se servir de ses ailes, répandant des plumes tel des gouttes de goudrons souillés. Avalon claqua sa langue contre son palais et repris l'observation de la petite baie toujours dans sa main.

« J'ai horreur qu'on salisse ma maison. Ça a tendance à me rendre pour le moins … Peu aimable. »

Elle tendit le bras devant elle, fermant un œil pour que la baie se superpose sur le visage de Mara qui la fixait de ses yeux fous. Pressant son index et son pouce la baie explosa, répandant son jus amer sur ses doigts.

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I never wanted anything more.

"Don’t touch me this way, don’t hurt me again. Oh , You never felt this lost before and the world is closing doors. I never wanted anything more. Don’t let me make the same mistake again.
Please, don’t let me make the same mistake again."

Messenger walks among us ▽ Les armes humaines effrayaient toujours Mara, qui n'avait depuis sa Première mort jamais réellement eu à se battre ou à recourir à ses pouvoirs de Stryge autre que la fascination hypnotique. Elle n'aimait pas la violence, qui était pourtant un des principaux moyens de communication des êtres, vivants, mi-morts ou décédés depuis des siècles. Elle fuyait les démonstration de force, comme elle fuyait les démonstrations tout court. La solitude lui avait toujours convenue mais ce soir, cette solitude avait quelque chose de glacé, de terrifiant, dans la faiblesse qu'elle ressentait en face d'Avalon. Maudite sorcière, qui la rendait si affaiblie, si inconsistante. L'arme posée, elle eut un soupir mais savait que les pouvoirs de cette femme lui causeraient bien plus de tort qu'une simple balle ; Kai lui avait dit que ni la lame, ni les balles ne pouvaient tuer un Stryge. Mais la magie, c'était autre chose. Il fallait reprendre consistance, parvenir à se relever ; c'était la première fois que Mara ressentait, de sa vie et de sa non-vie, un besoin si pressant, dune douleur si interne. Sa vie humaine avait été des plus banales, sa vie de Stryge était plate et morne ; seule sa transition de l'une à l'autre avait été un événement atroce et traumatisant.

Ses doigts sur le marbre de la pièce, lourds et remplis de colère, la Stryge sentit Avalon soulever une de ses ailes pour mieux la regarder. La rousse détourna la tête, ne supportant pas qu'on la dévisage dans une telle position de faiblesse, les dents serrées. Sous sa poitrine, son cœur avait recommencé à battre sporadiquement, comme une vieille horloge déréglée, et elle se sentait affreusement fiévreuse. La force ne lui revint que de manière fugace, parvenant à se mettre sur les genoux tandis que la brune la surplombait. Dieu, elle détestait l'expression de son visage. Pourtant Mara avait bien remarqué, et ce malgré son état que l'humaine avait pris une certaine distance. La rousse eut un hoquet de douleur, sentant ses entrailles de nouer ; si Avalon lui donnait son sang, l douleur serait encore plus intense... mais elle finirait par passer. Pourtant l'Alchimiste ne sembla pas disposée à s'exécuter avec rapidité, non. Allait-elle devoir faire ce qu'elle répugnait, et prendre du sang de force, ou tout du moins essayer ?

Ses yeux noirs cherchaient une échappatoire, se haïssant pour ses propres suppliques. La gifle retentissante qu'elle reçut eut le mérite de lui remettre les idées un peu au clair, l'accusant sans le moindre étonnement ou expression faciale. Le bruit de l'agression fut étrange : la gifler, c'était comme frapper dans un mur de pierres un peu flexible, comme heurter une fine couche de pierre qui s'effritait. La rousse fixa le doigt accusateur : la menacer ? Elle était entrée chez la jeune femme par effraction, avait broyé la serrure de l'entrée et avait étalé ses humeurs sur le marbre de son salon. La menace ne lui était pas venu à l'esprit, manquant de lucidité. Mara n'arrivait pas à attaquer les autres créatures ; elle avait besoin d'un feint consentement de ses proies, même en usant de son don de fascination. Jamais la stryge n'était parvenue à attaquer de son propre chef. C'était surement sa faiblesse. Elle refusait non seulement de tuer, mais également d'user de violence.

S'essuyant la bouche du plat de la main, elle laissa la brune déambuler dans son salon en se concentrant sur une étrange impression. Une sensation duelle ; les stryges ressentaient les émotions des autres créatures. Il y avait en Avalon une étincelle de quelque chose d'indéfinissable, qui lui appartenait sans lui appartenir. Aucune pensée construite, simplement un tas de sensations, d'émotions en devenir. Un enfant ? Elle fixa d'un air fatigué le ventre de l'Alchimiste, avec une fixité dérangeante. UN bébé... dans son ventre. Une autre vie, raccordée à la sienne. L'idée de sortir cet embryon et de le dévorer lui traversa l'esprit, lui occasionnant une nausée si force qu'elle dû mettre la main sur sa bouche pour ne pas vomir. Tout mais pas ça.

Malgré son état de faiblesse, le regard que la brune posa sur elle n'émut pas Mara, qui se contenta de la regarder fixement. Pas crânement, certes avec de la colère, mais dénué de cette envie d'attaquer face à l'affront. Elle était fatiguée et ne comprenait pas son état de manque, déboussolée, presque effrayée sans vouloir le montrer ; elle comprenait fort bien la sensation qu'éprouvait Avalon, ce plaisir à l'ascendant sur une créature comme elle. Se croyant simplement empoisonnée, elle lui dit, d'un ton faible :

"D... donne-moi... l'a... antidote et... j... j-je disp... arais de... t... ta vue..."

C'était simple dans sa tête : Avalon l'avait empoisonné et l'antidote la guérirait de ce mal. En échange de quoi, elle disparaîtrait, tout simplement, sans jamais refaire surface dans la vie de l’Alchimiste. Mara n'était pas naïve, mais il lui manquait une kyrielle d’éléments pour bien comprendre cette étrange situation, étrange position dans laquelle elle était. Prenant une grande inspiration et s'essuyant à nouveau la bouche, la stryge s'aida du mur pour se redresser, ses ailes pendantes le long de son dos courbé sous la fatigue. Le regard fou d'Avalon ne la heurta pas ; Mara avait déjà vu ces expressions-là chez Kai, sa "mère". Soit la sorcière était réellement complètement folle, soit elle jouait très bien. Elle savait aussi que les stryges avaient une réputation redoutable et que devant un animal, il est insensé de montrer sa peur. La rousse déglutit, son visage retrouvant son tanin humain, délaissant l'aspect de pierre. Ses yeux retrouvèrent leur clarté bleue, très clair, très limpide. Seules demeuraient ses ailes, caressant le sol du bout des plumes comme les ailes des albatros.

La baie était un avertissement clair : c'était une sourde menace. La sensation d'urgence enfla en Mara qui bien involontairement chercha le regard sombre de la brune pour planter le sien, très clair, dans ses miroitements en développant dans ses prunelles sa capacité de fascination. Fallait-il qu'elle fasse cela ? Avalon l'aurait peut-être nourrie en attendant ; mais attendre devenait trop douloureux et la stryge sentait au fond d'elle que le remède était dans le mal : dans le sang d'Avalon. La rousse accrocha son regard, les yeux grands ouverts en y mettant toute ses forces pour faire perdre l'espace d'un instant conscience à cette maudite sorcière. Elle ne voulait pas se battre, mais ne pouvait pas fuir. Elle ne voulait pas porter la main sur Avalon, mais voulait son sang. Elle ne voulait pas goûter à sa magie, mais devait utiliser ses pouvoirs. Après tout était elle quand même une stryge, capable de fasciner par le regard, de briser tout net des os sans efforts, de voler sans jamais être vue.

Et la vie qui pulsait dans le ventre de la brune appelait en elle une passion cannibale qu'elle réprima de tout son être mais qui rendait son regard incroyablement prédateur.
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Mara & Avalon

N'oublies jamais la saveur de l'horreur sous mes dents

Mon sang t’achèvera de bonheur.

Pour que plus jamais la mort ne te repose.

La famille Blackfield était connue et reconnue dans le petit monde fermé des alchimistes. Et elle était surtout connue pour la cruauté de leur membres et les infamies qu'ils commettaient au fil des ans. C'était comme inscrit dans leur gène, son père avait planté la graine de la cruauté dans le terreau fertile du cœur de sa fille, l'avait gorgé de douleur, de reproches, de malversations toute son enfance et ce sadisme avait explosé le jour où elle avait tué son père, répandant ses filaments immondes dans tout son corps. Elle c'était vautrée dans la fange la plus immonde de l'humanité : la guerre, les tortures, les interrogatoires borderlines, le terrorisme, les esprits malades enfermés dans les quartiers de haute sécurité des asiles psychiatriques. Puis elle avait tenté de s'en sortir, Mathis l'avait sortie de ce cycle infernal. Elle y avait cru, fermement, elle avait laisser derrière elle ce qui l'avait rendue autant vivante que morte. Mais il faut croire que la malédiction Blackfield ne lui laisserait jamais de répit puisque Mathis avait été emporté peu après leur mariage, la laissant vulnérable, aux prises avec ses anciens démons qui n'avaient jamais vraiment disparu.

Et voilà qu'elle se retrouvait avec une stryge pathétique, suppliant dans son salon dévasté qu'elle lui donne un peu plus de son sang. La déchéance même, si Mathis avait pu la voir ainsi il lui aurait tourner le dos. L'amour qu'elle avait connu dans ses bras et qu'elle avait perdu l'avait rendu d'autant plus dure et sadique. Elle ne portait aucune compassion a Mara qui semblait au bord de l'implosion, aux prises avec ses noirceurs internes. Non rien aucune douleur et aucune peine ne pouvait plus l'atteindre. Mara sembla chercher une issue ce qui fit avoir un sourire malsain à Avalon, cherchait – elle vraiment à s'échapper alors qu'elle était rentrée de force ? Ou avait – elle peur de ce que l'alchimiste était capable de lui faire ?

La femme regarda alors avec insistance le ventre d'Avalon, sa grossesse ne se voyait qu'a peine pour le moment et son ample kimono cachait ses formes. Mais la jeune femme savait que les stryges pouvaient sentir la vie battre dans son sein. Elle n'apprécia pas du tout l'intensité carnassière qu'il y avait dans ses pupilles. Tout son être se rebella quand elle sentit le danger pour son bébé, cependant elle n'en montra rien. La pauvre chose supplia pour avoir l'antidote à son sang ce qui fit rire Avalon aux éclats. Un rire de dément. Elle perdrait les pédales et il ne restait plus grand chose que son amour brisé passé pour la maintenir en place, comme on met du scotch sur un vase plein sur le point de se fendre en deux.

Lui donner l'antidote ? Si elle l'avait elle ne garderait pas tout ses poisons dans son sang. Mais la stryge ne devait pas comprendre ce qu'il se passait véritablement dans le fin mélange qu'était son hémoglobine et les poisons créer par sa proche chair. Elle soupira il y avait une sorte de vieille ritournelle dans la famille Blackfield qu'elle répétait souvent avec Sillar dans leur jeunes années, avant que son père ne les sépare et les confronte. L'alchimiste se mit à la fredonner en revenant vers Mara.

« N'oublie jamais que le corps n'oublie jamais, on te rappellera ce que tu nous as fait et comment tu l'as fait. J'achèverais ta plaie, l'odeur de ta peur me ment. Les carcasses ici s'amassent, collection organique. Déforme nous, dévore l'assassin assoiffé de mon vin. J'ai là quatre langues pour te dire tout ce que je sais, tout ce que je saigne. »

Mara sembla déglutir, comme si elle avalait des cailloux, la femme repris une constance humaine mais Avalon savait qu'elle flirtait dangereusement avec l’abîme et qu'elle pourrait plonger d'un moment à l'autre tout comme elle. La stryge chercha alors son regard, Avalon vit ses pupilles se dilatées et elle comprit très bien ce qu'elle essayait de faire. La colère l'envahi vivement et elle relâche le fluide, l'envoyant droit sur Mara qui tentait de l'hypnotiser. Ses ailes déchues se firent engloutir par le sol, d'un mouvement de doigts significatif le marbre du sol remonta dans les plumes, emprisonnant les os fragiles, broyant les nerfs et les tendons. Immobilisant la chose prédatrice Avalon détourna les yeux.

« Arrête immédiatement ton petit jeu Mara, tu ne me soumettra jamais je ne le permettrais pas. Si tu veux ce pour quoi tu es venu tu ferais mieux de stopper ça. »

Elle fronça les sourcils et plongea ses yeux fous dans ceux de Mara, faisant encore remonter le marbre le long des ailes de la stryge.

« Et si tu regarde encore mon enfant comme tu l'a fait je te promet que tu hurlera de souffrance jusqu'à ce que tes cordes vocales se brisent. »

Et Avalon savait qu'elle en était capable.

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"Don’t touch me this way, don’t hurt me again. Oh , You never felt this lost before and the world is closing doors. I never wanted anything more. Don’t let me make the same mistake again.
Please, don’t let me make the same mistake again."

Messenger walks among us ▽ La flamme de la démence brillait dans les yeux clairs de la brune et Mara la perçut sans mal, dans toute sa dangerosité ; pourtant le besoin était bien trop fort et la forçait à aller tête baissée dans ce danger, malgré ses forces qui s'atténuait sous l'effet du manque. Que lui avait-elle fait ? Que contenait son sang ? La première gorgée avait été fatale à la stryge qui a présent ressentait ses viscères se nouer à nouveau, l’obligeant à se remettre sur les genoux ne se tenant fermement le ventre. Cela faisait un mal de chien. Un voile de sueur couvrit sa peau, perlant le long de ses tempes pour se perdre sur ses joues et perler au bout de son menton, l'air plus vulnérable qu'elle ne l'aurait voulu ; elle avait un affreux goût de sang dans la bouche. Le sien. La ritournelle, elle l'entendit, mais n'en compris pas le sens et pourtant... elle avait étudier les poètes et les Socrate très ordinaires du Bon Verbe. Malgré tout, la rousse devait tenir bon ; le corps et l'esprit devaient tenir bon, par fierté. Relevant un peu la tête sans pour autant arriver à toiser complètement la jeune femme, elle lui cracha :

"Viens coucher ma tête fauchée, termine ton effort", elle déglutit, "travaille ton sang à ma sueur mêlée."

Impossible cependant de se souvenir dans quelle tératologie bizarre elle avait entendus ces mots. Son estomac lui faisait un mal de chien mais elle le savait bien au fond : tout ce qui saigne ne meurt pas, et elle faisait partie de ces créatures qui valsaient avec la Mort. Pourtant la douleur était bien là, insupportable. Elle n'était pourtant que la petite sœur de cette, bien plus pernicieuse qui viendrait si Avalon lui offrait son sang. Mara le savait ; ce serait le serpent qui se mord la queue. Le reste advint très vite, trop vite pour la stryge aux réflexes diminués. Le marbre du sol prit vit, engloutissant ses ailes d'engoulevent ; elle hurla, très fort, d'un cri strident de harpie hystérique et parvint à se défaire de la prise surnaturelle en faisant disparaître ses ailes en un instant, roulant sur le flanc dans ses ébats. Le sol lui arracha os et tendons, mais elle se dégagea tout de même. Avalon prit soin de détourner les yeux; petite maline. Ainsi savait-elle les pouvoirs des stryges.

Le visage cramoisi par la douleur et l'effort demandé pour s'extirper aux dépends de sa sanité du piège de la sorcière, Mara reprit un souffle qu'elle ne cessait de perdre, en sueur. Elle n'était pas non plus sans défense face à la brune, et venait de prouver qu'elle avait assez de ressource -de folie ? - pour espérer pouvoir lui tenir tête malgré son état de faiblesse. Un stryge reste un stryge. Non, elle ne soumettrait jamais Avalon ; mais Avalon ne la soumettrait jamais, quand bien même elle devrait briser la rousse. Mieux valait cela que de traîner au sol comme un moineau frappé en plein vol. Elle se répugnait d'être si faible...

"Toi aussi, tu ressens la peur...", elle huma l'air, "je le sens... tu as peur non pas pour toi... mais pour ton enfant...", un sourire narquois habita les traits creusé de Mara, "la peur rend faible, tu le sais mieux que personne... Je me tiendrais tranquille, si tu me donnes ce que je veux."

Elle la menaçait, bien follement. Quelle importance ? Mara voyait les choses simplement : soit elles trouvaient directement un accord, soit elle sautait à la gorge de la brune et alea jacta est. Soit cette dernière l'envoyait ad patres, soit elle arracherait son bébé de son ventre pour le dévorer : de la peur pour de la peur ; elle n'était pas si fragile que ça. A quatre pattes sur le marbre froid, la stryge semblait se mouvoir comme un animal blessé mais farouche, excité par sa propre blessure et décrivant quelques cercles précis. Si Avalon n'avait rien d'humain dans l'essence, elle n'avait rien d'humain dans la nature. les voilà bien avancées...

"Mais", reprit Mara, "si je dévore ton enfant, je deviendrai ce que je ne veux pas être. J'ai une limite, pas toi. C'est bien vrai ? TU n'as personne pour te retenir ou te contrôler.... parce que tu n'arrives pas à te contrôler toi-même...."
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Je suis arrivé(e) le : 09/12/2015

Mara & Avalon

N'oublies jamais la saveur de l'horreur sous mes dents

Mon sang t’achèvera de bonheur.

Pour que plus jamais la mort ne te repose.

La situation avec Mara renvoyait Avalon presque dix ans en arrière, quand elle était sur le terrain au Moyen Orient. Quand elle menait son escouade, qu'elle torturait les hommes pour obtenir des réponses, pour venger un meurtre de masse. Sauf qu'elle n'avait jamais eu affaire à des êtres aussi dangereux que la stryge. Ceux qu'elle avait eu dans sa salle de torture au moyen orient n'avait jamais été que de pauvres humains, ou des fäes ou des berserkers pour la plupart mais jamais des stryges. Cependant Avalon ne courbait jamais l'échine devant personne, elle n'avait pas gagner son surnom de Black Mamba et conservé la réputation de la famille Blackfield en étant clémente et arrangeante. Loin de là. Quand Mara continua la ritournelle de sa famille Avalon eut un sourire de démente. Si même les stryges la connaissait c'est que sa famille était plus tristement connue qu'elle ne le pensait. On disait que son arrière arrière arrière grand père avait eu pour habitude de trancher des têtes en chantonnant ces mots. C'était sans aucun doute dans ses gènes d'être sanguinaire, sans pitié, complêtement aliéné. Pourtant dans un coin de sa tête elle pria pour que son enfant n'hérite rien d'elle mis à part l'alchimie, qu'il n'ai pas ses gènes gangrenés par la pourriture Blackfield.

L'alchimiste adorait voir les êtes pris de panique quand elle utilisait ses pouvoirs sur eux, quand elle faisait quelque chose à laquelle personne ne s'attendait. Le marbre du sol remontait, nocif le long des grandes aîles de la stryge. Son cri était comme du miel aux oreilles perverses d'Avalon, elle gouttait ce son, appréciait sa saveur et ce que ça faisait à l’intérieur de son corps.

Cependant Mara réussit à s'enfuir de sa prise, non sans efforts, ni sans y laisser quelques plumes et amas sanguinolents de chair. Elle n'en attendait pas moins de cette femme qui semblait tout aussi habituée par la folie qu'elle, un peu son alter ego. Venant s'accroupir près de la masse informe de chair qui était resté encré dans le sol, Avalon posa une main légère juste à côté sur le sol et lentement le marbre englouti les déchets à peine humain, os, chair, plumes, pour ne plus rien laisser d'apparent. Elle se releva en même temps que Mara. Avalon était presque fière de son entêtement, ça voulait dire que son sang marchait à merveille, qu'elle était camée jusqu'à l'os. Cependant elle sentait que Mara ne serait pas servile, qu'elle aurait toujours du mal à obtenir ce qu'elle voulait d'elle.

Avalon serra les poings alors que la femme en face d'elle jouait sur sa peur, sur son enfant, qu'elle la menaçait clairement, appuyant sur le seul point faible qu'elle avait d'apparent. Elle essayait de négocier. Sauf que Avalon ne négociait pas. Jamais. Elle eut un sourire cruel même si Mara avait raison. Avalon n'avait pas peur pour sa vie, pour la vie de personne d'autres en fait mis à part celle de son futur enfant. Cependant elle n'était pas prête à céder beaucoup de terrain, elle était contre les compromis. Avalon n'avait jamais été de celles qui reculent, qui fuient, qui ploient le genoux et se laisse soumettre.

« Je ne négocie pas Mara, jamais. Je n'ai surement pas peur de toi. »

La stryge toujours au sol se mit à faire des mouvements lancinants et clairement dangereux, Avalon restait sur ses gardes, à l’affût du moindre signe d'attaque. Elle continuait à fixer son ventre comme si elle avait envie d'arracher son enfant de ses entrailles. Pour cela il faudrait qu'elle la tue elle, et ce ne serait en aucun cas une partie de plaisir et Avalon lui arracherait les membres bien avant qu'elle réussisse. Quand il était question de sa progéniture Avalon se savait capable de pire que l'enfer.

De nouveau un sourire cruel viens étirer les lèvres de la jeune femme. C'est sur qu'elle n'a que peu de limites. Elle avait avant, Mathis, un garde fou, un pilier sur lequel se reposer. Il bloquait ses pulsions morbides, lui avait fait voir d'autres moyens de reussir, de vaincre, d'aimer. Mais il n'était plus. Il n'y avait plus personne pour la protéger d'elle même et protéger les autres.

« Je vois que tu me comprends bien. Que tu comprends le danger que je suis. »

Elle se dirigea vers la table basse du salon, passa la main en dessous et en ressortit son couteau militaire à cran. Un vrai bijou. Elle déploya la lame et observa un instant la brillance de l'acier, son propre reflet déformé dedans lui renvoyait un éclat de son regard fou. Avalon revint vers Mara, lentement à pas mesuré.

« Est ce que toi tu saura te contrôler? C'est le seul accord que je te donne, contrôle toi ou je t'achève.»

Et d'un geste rapide et douloureux elle s'ouvrit la paume de la main.

Avalon & Mara ▽ I never wanted anything more.

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