Le sol en terre battue sous ses pieds soulevait de la poussière à chacun de ses pas, elle marchait vite à travers le camp. Contrairement à tout les autres soldats elle n'avait pas la tenue réglementaire ce qui lui attirait des regards pour certains rageurs, interrogatifs ou encore envieux. Avalon était une femme parmi les hommes ce qui avaient déjà tendance à attirer la convoitise, mais ça tenue pour le moins moulante et provocatrice ne faisait qu'attiser ces ardeurs. Puis quand elle dépassait les soldats qui la regardaient – la mataient même n'ayons pas peur des mots – ils détournaient tous implacablement les yeux. Parce qu'ils voyaient le serpent blanc cousu sur son omoplates. Et ils savaient tous. Ils savaient qu'ils ne devaient pas poser les yeux sur la Black Mamba parce qu'ils savaient qu'ils pourraient le payer très cher.

Avalon avait eu du mal à se faire une place parmi les soldats, mais ses dons, son absence de morale et son caractère affirmé lui avait permis d'être a la tête d'une unité d'élite. Ils étaient en plein désert de Syrie, dans une zone de guerre particulièrement dangereuse et ils n'avaient absolument rien, pas de soutient, juste quelques soldats en plus de leur unité. Et c'est ce qui posait problème actuellement. La jeune femme entra dans une tente ventilée à grand peine, l'odeur du sang et de l'infection lui sauta à la gorge mais elle se força à ne pas paraître affecter. Lance, un des snipers de son équipe était recroquevillé sur un lit de camp. Elle s'approcha du seul médecin de l'équipe qui avait la mine sombre, il fit non de la tête. Aucune amélioration. Avalon se crispa, elle n'aimait pas les échecs et la blessure de Lance en était une. Il c'était pris une balle, il avait perdu trop de sang, il ne passerait pas la nuit si il n'avait pas une transfusion. Sauf que ils étaient en pleine zone ennemie, impossible de l'évacuer.

« Jusqu’à quand peut – il attendre ?
-Demain soir dernier délai. Son taux d'hémoglobine est dangereusement bas.
-Je vous aurais du sang avant la nuit. »

L'homme ne posa pas de question, il ne valait mieux pas. Avalon ressortit de la tente pour se diriger vers la sienne. Maximillian lui avait parler d'un trafiquant pas comme les autres, le berserker avait évoquer à demi mot un stryge. Avalon n'aimait pas frayer avec cette espèce mais là il était temps de mettre ses inimités de coté pour sauver son équipier. Elle avait donc charger Maximillian de prendre contact et le trafiquant avait accepter de traiter avec elle. Avalon était prête à beaucoup de choses pour ne perdre aucun membre de son équipe. Elle ne savait pas bien ce que le stryge lui demanderait en échange mais tant pis.

Arrivée dans sa tente elle se passa de l'eau sur le visage. L'alchimiste n'était pas particulièrement stressée de cet entretien, elle se savait capable de tenir tête à un stryge. Il n'empêche qu'elle glissa un couteau tactique dans sa botte et laissa ostensiblement pendre le holster sur sa cuisse avec son Hammerli S26 dedans. Maximillian passa la tête par l'ouverture de le tente et elle lui fit signe de faire entrer l'homme.

Il était temps de négocier.

L'alchimiste avait déjà eu recours à pas mal de moyens peu conventionnels pour atteindre ses buts. Elle n'avait pas de morale, ne faisait pas preuve de beaucoup d'humanité et n'avait honte ni peur de rien. Et ça payait d'agir comme ça, elle n'avait jamais échoué pour le moment. Et quand ça avait été le cas une fois elle avait fait payer cette erreur a ceux qui l'avaient provoquer. Son nom l'avait aussi plusieurs fois aidé, elle avait un nom de famille tristement célèbre. Une famille d'alchimiste plus ou moins doué avec un gros héritage familial, l'histoire de la famille Blackfield régulièrement émaillée de décès suspects, de meurtres en tout genre, d'expérience plus ou moins douteuses. C'était dans ses gènes d'être dénuée de compassion. C'est pour ça qu'elle avait dit à Maximillian de bien préciser son nom si le trafiquant se faisait récalcitrant, si il était assez malin il saurait qui elle était et saurait qu'elle avait les fonds nécessaires pour lui remplir les poches.

Elle n'avait jamais eu recours à ce genre de procédés mais ça ne l'inquiétait pas, tout les hommes, stryges ou non, on un prix. Il était plus ou moins élevé selon la personne mais elle savait négocier et elle ferait ce qu'il fallait pour obtenir ce qu'elle voulais. Parce que Avalon arrivait toujours à ses fins, mais elle aimerait bien pour une fois ne pas avoir à se salir les mains. Franchement un stryge c'était sacrément coriace donc autant négocier. Elle ouvre nettement le haut de sa veste, autant à cause de la chaleur que pour se mettre en valeur.

Maximillian laisse donc entrer l'homme mais Avalon reste un moment de dos, dépliant sa longue silhouette, le laissant regarder à sa guise. Son physique, qu'elle sait être un atout, lui à permis aussi plus d'une fois de réussir là où la violence aurait été plus .. salissante. Finalement elle se retourne vers le stryge et ne se gène pas pour le regarder de haut en bas d'un regard pour le moins appréciateur. Silhouette dégingandé, les mains nonchalamment dans les poches, des yeux hypnotisant et glacés, un éclat au fond des pupilles froides qui lui rappelle une étincelle de folie qu'elle à souvent vu chez des patients pendant ses études de psychiatre. Un monstre en puissance.

« Désolée de vous avoir fait déplacer ainsi mais j'avais rapidement besoin de vos services. »

Elle se déplace un peu vers lui, démarche souple et chaloupée et un sourire avenant aux lèvres. Avalon lui fait signe vers les deux sièges de camping au milieu de la tente, l'invitant à s'installer, quand on négocie il est important d'être à l'aise.

« Puis – je vous offrir quelque chose à boire avant ou vous voulez tout de suite parler affaires? »

Avalon sait être aimable quand il le faut autant qu'elle savait être sans pitié quand la situation le nécessitait. Pour l'instant ils étaient en bons terme. L'homme était impressionnant de par sa haute stature et par ses yeux dénués d'humanité. Il parle déjà de prix, tant mieux elle n'a pas envie de tourner autour du pot pendant une éternité. Avalon à un rictus amusé en se rendant vers la table.

« Ne soyez pas navré, j'ai les moyens de m'offrir vos services. »

Et elle ne mentait pas, son compte en banque était assez fourni, elle avait une salaire plus que confortable de la part de l'armée et elle avait des actions qui lui rapportaient plus qu'elle n'en avait besoin. Elle l'écoute parler, sa voix est grave, presque envoûtante avec une pointe d'ironie glaçante derrière. Celer l'utile à l'agréable ? Ça elle savait faire, elle le faisait même très bien. Elle se laissa observer alors qu'elle allait chercher du whisky. Elle se retint de lui faire une réflexion, si elle avait besoin de lui et du sang qu'il vendait ce n'était surement pas pour lui en proposer à boire. Passons. Elle se cambra volontairement pour récupérer deux verres finement taillé et la bouteille cachée sous son lit de camp. Elle reviens les poser sur la table, poussant un peu les cartes, écoutant le stryge tout en faisant couler le liquide ambré.

« Un de mes hommes est gravement blessé, il nécessite au plus vite une transfusion. Et comme vous avez du le constater nous sommes en zone de guerre et mes supérieurs m'ont clairement dit de me débrouiller seule. Je m'exécute donc. »

Elle fait glisser le verre en direction du stryge, Alaric si elle se souviens bien de son nom et encore une fois écoute ce qu'il lui raconte. Elle comprends sa prudence et elle est prête à accepter ses conditions étant donnée qu'elles sont raisonnables. Avalon s'approche de lui, de sa démarche chaloupée, frôlant ostensiblement ses doigts quand elle saisit la liasse de feuilles. Elle en parcourt quelques unes, se saisissant de son verre pour en boire une gorgée. Se léchant les lèvres elle regarde en biais l'homme.

« J'ai bien autre chose à faire que de perdre mon temps à lire tout cela. Je comprends votre besoin de discrétion et vous devriez savoir que je suis moi même une grande amatrice de secrets. »

Finalement elle s’assoit dans l'une des chaises de camping, croise les jambes et le fixe.

« Dites moi Monsieur Rousseau, est ce que je dois vous faire confiance ? Et que va me coûter cette transaction ? »

L'homme ne semble pas prêt à se laisser amadouer, tant mieux, elle aime les défis, elle aime les hommes qui ne se laisse pas avoir par sa plastique. Elle lui tends le verre mais elle sait pertinemment qu'il aurait sûrement préféré quelques gouttes de son sang. Grand mal lui en prendrais de vouloir goûter à son nectar empoisonné, son sang vicié pourrait le tuer. Ou l’enivrer qui sait elle n'avait jamais eu à faire boire son sang à un stryge. Laissant de côté cette probabilité elle fit tourner le liquide ambré dans le verre ouvrage, plantant sans gêne ses orbes claires dans les siennes. Elle ne frémit pas, beaucoup devait dévier le regard, pas elle.

Évidemment qu'elle ne lui fait pas confiance, l'homme lui assure même de sa bouche fine, étirant ses lèvres presque inexistantes sur ses dents. Elle à un sourire entendu et fait claquer son unique bague sur le verre. En effet elle n'a pas le choix d'avoir recours à ses services mais elle ne se sent pas acculée pour autant, elle connais le genre d'homme qu'est Alaric. Si elle paye ce qu'il faut il n'y aura pas de problème. Cependant Avalon aime ce jeu du chat et de la souris. Enfin là c'est plutôt un combat de fauves. Elle dépose délicatement le verre sur la table, se penchant docilement en avant, se lève et va chercher une mallette dissimulée derrière la table. Elle viens la déposer directement aux pieds du stryge et s’assoit carrément sur la table basse, tout près de l'homme. Elle n'a pas peur de lui, ni de sa proximité.

Il lui fait un sourire absolument indécent, et dangereux. Il se comporte comme un véritable connard, il joue son rôle à merveille. S'il veux jouer dans ce registre il à trouver un adversaire à sa mesure.

« Maintenant que la question du paiement est réglée. Elle touche du pied la mallette. Pouvons nous en revenir à des choses plus … Concrètes et organiques. »

Tu veux jouer au connard ? La garce est dans la place.