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Feathers and Blood | ft. Mara

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Feathers and Blood | ft. Mara EmptyVen 1 Juil - 13:00


FEATHERS AND BLOOD

But I'm not a train. I am Death.


Les lampadaires crachent milles diamants bruts. La lumière qui donne à l'obscurité sa part de sécurité. Louanges aux âmes égarées qui craignent pour leur dignité, au cœur de ces ruelles sombres, méandres infernaux d'une ville en proie à elle-même. Quelques pas se précipitent. Une porte s'ouvre pour laisser une inconnue quitter l'océan noir. Elle regagne son logis, où les murs feindront d'être des bras salvateurs. Idiote qu'elle est, qui croit en une sécurité illusoire, en ces temps qui courent. Si le Mal doit se répandre, il se répandra, quels que soient les obstacles. Et qu'est-ce qu'une simple porte, qu'un simple verrou, face à celui qui emprunte la voie des ombres. Rien de plus qu'une douce mélodie qui craque, incitant à l'entrée. Le sang ne coule plus seulement dans les veines. A chaque instant, un parquet ou des pavés se teintent de larmes rouges, mélange étrange entre la terreur et la satisfaction de quitter un monde dénué de charme. Circé a vu bien des ères, et elle sait que rien ne vaut véritablement la peine d'être vécu. Nous finirons tous par mourir. Et seules les âmes maudites reviendront hanter ces ruelles, en quête de milles proies pour occuper son éternité. Et quelle éternité. Quelle belle rédemption que d'annoncer la mort à ceux qui ne désirent que continuer leur vénéneux chemin. Cacophonie ironique d'une seconde existence parmi les vivants, où l'on croit trouver la paix pour mieux se tromper encore. Riez, imbéciles, de votre espoir vain, de votre rêve utopique. Vous êtes faux et vains, vous êtes morts et riens.

Au-dessus d'eux passe une étoile filante. Un groupe d'adolescents la pointe du doigt en souriant comme des enfants perdus. A croire que le moindre hasard devient espoir auquel se raccrocher. A quoi rêvent-ils, quels vœux font-ils. Un voyage, un amour, une guérison. Une étoile qui file dans le néant, sans se soucier des appels des habitants. Une voix l'interpelle, quelques rues plus loin. Encore une âme en peine, proie de l'alcool qui a fait son nid dans son foie. Bientôt, il mourra, d'une cirrhose ou du froid. La Dame se volatilise dans l'encre noire des ténèbres. Aux lumières d'un lampadaire, elle se retourne pour mieux observer l'inconnu. Lui se décompose et fait demi-tour en un cri étouffé. Et elle reprend son chemin, perdue dans ses pensées. A marcher sans besoin, à faire croire son côté humain. Pourtant, elle n'est rien de plus qu'un fantôme, un esprit dont le corps n'a plus de besoin. Elle est une enveloppe éternellement vide de mouvement, dont le creux ne se remplira jamais. Un myocarde sans battement, un corps pourri où le sang stagne depuis des millénaires. Une seule goutte pourrait tuer. Une seule goutte pourrait tuer.

Tuer. Mot qu'elle ne comprend que trop bien, qui fait écho dans son crâne. Elle ne vient pas en ces lieux pour donner la mort. Elle n'est pas celle qui a le droit de décider. Elle pousse à la déraison pour que l'inévitable se rapproche. Mais seule la Faucheuse décide s'il est temps, et seule la Faucheuse peut dévorer l'âme des vivants. Elle n'est que le messager. Du moins, en des temps normaux. Cette nuit, elle ne vient pas en tant que tel. Cette nuit, elle n'est autre que la vengeance elle-même. En montant les escaliers, elle inspire profondément. Cet appartement sent la mort. Elle peut la sentir depuis le rez-de-chaussée. Qu'est donc cette femme, et qu'a-t-elle fait, Circé ne le sait que trop bien. En se matérialisant à l'intérieur, elle constate qu'une seule lumière demeure encore. La nuit a presque recouvert le corps de l'habitant qu'elle vient chercher. Blottie contre le sofa, Morphée la berce doucement contre son sein. Mais même les Dieux ne feraient reculer Circé. L'illusion semble fendre la réalité. Sont-ce les siennes ou celles qu'elle inflige, elle ne le sait plus depuis longtemps. Ses pouvoirs échappent à son contrôle, et se tissent au fil de ses émotions.

Les silhouettes se dessinent sur les murs. La seule ampoule donne vie à une dizaine d'ombres qui dansent autour de l'endormie. Rituel des temps anciens, elle entend même leurs cris résonner dans sa tête, souvenirs ancestraux qu'elle conservera à jamais. Cette jeune femme. Elle ignore qui elle est. Elle ignore d'où elle vient. Où elle est née, ce qu'elle est devenue ensuite. Dans une autre vie, peut-être, Circé aurait pu faire preuve de clémence. Ou peut-être même de sentiments plus grands. Qui sait. Personne. Une femme certainement douée de qualités qu'elle n'ose prononcer. Car chaque être est capable de grandes choses. Des rires flagellent le silence, de quoi réveiller l'étrangère dans un sursaut.

« Bonsoir, Mara. »

Mara. Démon qui hante son enfant depuis longtemps maintenant. Il est temps de mettre à mal cet enfer qui prend part à son existence. Il est temps de faire régner l'ordre. Si Diane est incapable de le faire elle-même, Circé, elle, est douée dans ce domaine. A croire qu'elle ne fit que cela dans cette nouvelle vie. En voyant l'enfant se réveiller parmi les morts, la Dame Noire inspire. Elle ne l'avouera jamais, mais elle aime les ténèbres. Tellement, qu'elle se refuse à laisser l'idée germer en elle. De peur, peut-être, d'en devenir l'esclave. Une esclave qui pourrait détruire de nombreuses vies, en un battement de cils, en un rêve collectif. Il suffirait d'une infime concentration de songes. Une infime infinité de cauchemar...

« Je suis Noirceur. »

Circé fait un pas de plus pour entrer dans la lumière. Les mains jointes devant elle, le sourire qui orne désormais ses joues n'est qu'une menace lancinante et silencieuse. Si la plupart de ceux qui ont vécu cet instant pourraient souligner leur terreur, ils ne sont désormais plus capables de témoigner dans cette existence. Et si, pour chacun d'entre eux, elle s'eut convaincue de ne pas les tuer, elle ne respecta pas son engagement.

« Tu sais pourquoi je suis ici, n'est-ce pas ? »

Mais sa réponse l'indiffère. Autour d'elles les silhouettes tourbillonnent, s'enlacent, pointent du doigt le démon qui sera mis à mal ce soir. Leur joie transperce les tympans et se faufile dans la chair. Leurs sourires dévorent la pièce comme ils consumeraient une nourriture friable. En s'approchant de la fenêtre, elle peut observer la ville qui s'étend aux pieds de l'immeuble. Les guirlandes lumineuses, témoins d'une grouillante vie au-delà de l'horizon, ne cessent de trouver de nouveaux rythmes. Certains se couchent, d'autres se réveillent. Des vies s'imbriquant les unes aux autres dans une farandole d'étoiles.

« Une vue magnifique... J'imagine que ce ne fut pas aussi magique du haut du pont d'où tu as poussé ma fille. »

Le poignard fait gicler le sang. A croire que la vérité peut parfois être aussi tranchante qu'une lame. Sa colère est palpable, elle semble pouvoir sortir à l'extérieur, tant son enveloppe demeure étroite vis à vis d'elle.



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Mara D. Danvers
Stiletto-heeled stone cold bitch
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Messages : 758 Je suis arrivé(e) le : 08/06/2016 Sous les traits de : Jena Malone Je me dédouble : Caroline L. Bloch Pseudo : Melkin Crédits : Ava © MOOMINS | Sign © WIISE Points : 6364 Couleurs RP : #AD28B2 I am gonna break your heart an get away with murder.

J'ai : 44 ans Age d'apparence : 32 ans Je travaille comme : assistante funéraire Actuellement, je suis : célibâtarde sentimentalement inhibée Niveau social : I'm a rich bitch, I'm the upper class ♫ Feathers and Blood | ft. Mara A19kFGM

Merry darling, you're my best friend
I've been doing bad things
That you don't know about
Stealing your stuff now and then
Nothing you'd miss but
It means the world to me.


Feathers and Blood | ft. Mara Jkv2RCS

Girl, you'll be a woman soon,
Please, come take my hand
Girl, you'll be a woman soon,
Soon, you'll need a woman.


Feathers and Blood | ft. Mara OlxBP0x

If you leave me now
You'll take away the biggest part of me
Oh, oh, oh, oh, no, baby please don't go
And if you leave me now
You'll take away the very heart of me
Oh, oh, oh, oh, no, baby please don't go
Oh, oh, oh, oh, girl, I just want you to stay.


Feathers and Blood | ft. Mara WogT1rL

There's something inside you
It's hard to explain
They're talking about you boy
But you're still the same.


Feathers and Blood | ft. Mara UemDx26

Oh no, not me
I never lost control
Who knows ? not me
We never lost control
You're face to face
With The Man Who Sold The World.
MORE ABOUT ME
IT'S OVER

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Feathers and Blood | ft. Mara EmptyVen 1 Juil - 17:48

Feathers and Blood.
"Oh no, not me, I never lost control. You're face to face with The Woman Who Sold The World. I laughed and shook her hand, and made my way back home. I searched for form and land, for years and years I roamed. I gazed a gazely stare at all the millions here. We must have died alone, a long long time ago. Who knows ? Not me. We never lost control. You're face to face with the Woman who Sold the World."

David Bowie - The man who solds the world ▽ Il y avait une fièvre en elle dont elle ne parvenait pas à se débarrasser. C'était comme un jeu ; l'important était ce qu'elle arriverait à en faire. Mais pour le moment, Mara n'arrivait à rien du tout. Elle demeurait guidée par cette chaleur au creux de son cerveau qui la saignait de coups de fouet. Kai le lui avait dit : "tu dois devenir comme moi pour pouvoir te défendre, car le Monde est notre ennemi". Elle n'avait pas voulu y croire; De tout son être, la stryge repoussait ses envies de vie et de mort, de viandes, de graisses déchirées. La violence qu'elle exerçait était intérieure car dès qu'il fut question de violence physique, la rousse s'éteignait brutalement de peur de se laisser aller au meurtre. Elle dansait sur le fil du rasoir, menaçant continuellement de tomber d'n côté ou de l'autre en se sectionnant quelque chose au passage. Un jour, assurément, elle chuterait. La question était de savoir de quel côté. A l'heure bleue, la nuit était chaude ; bien trop chaude pour elle qui cherchait le sommeil dans les bras rudes de son sofa en cuir, enroulée dans son peignoir pour fuir les sueurs nocturnes. Ses rêves et ses cauchemars ne cessaient de copuler pour donner de terribles enfants bâtard d'aspirations et de terreur. Des fleurs de chair et de sang, des désirs homicides. L'odeur de Diane, le sourire d'une adolescente sans nom. Le fantasme de les porter en elle pour toujours, après les avoir dévoré et avoir succombé elle-même à leurs sangs.

Les heures étaient égrainées, mauvaises, distillant dans son sang l'insomnie et l'introspection. La lampe du fond de la pièce n’éloigne pas ses démons, car ils ne craignaient pas le noir : ils vivaient dedans, dans le crâne de Mara. Elle s'endort finalement d'une fatigue factice, se serrant dans son peignoir. Même la douche n'a pas chassé ses tremblements, jeune loup livide aux côtes efflanqués car il ne mange pas assez. Elle s'agita un peu, jusqu'à trouver l’immobilité de la pierre dans le sommeil, dérangée par sa propre sueur. Devant elle, la table basse accusait ses errances : une pile de magasines futiles, sur la mode, sur la politique, sur de la pornographie brutale. Un cendrier froid plein de mégots écrasés à la hâte croise le boitier vide de Mulholland Drive de David Lynch et un verre de Chardonnay à moitié vide, à moitié plein. Un un roman de Bret Easton Ellis commencé, jamais fini demeure sur un coin de la table comme une promesse qu'on n’achèvera jamais. American Psycho.

Des rires cinglent la nuit, et elle se redresse en sursaut comme un animal apeuré, les yeux fous. Une seule seconde à suffit à la réveiller, son regard halluciné posé sur une ténèbre qui donna son nom : Noirceur. Ses crocs avaient poussé par insctinct et Mara s'était mordu la langue, sentant le goût désagréable et métallique de son propre sang. la fièvre lui ronge le front lorsqu'elle entend son propre prénom dans une voix inconnue, s'asseyant sur son sofa et remettant son peignoir en ordre, qui avait glissé sur ses épaules osseuses. La femme avance dans la lumière et la stryge se lève lentement. Elle n'est qu'un oiseau craintif qui par mettre le canapé entre elle et l'apparition, sans la lâcher des yeux. Elle a peur, car la peur est naturelle; elle n'arrive pas à travestir cette émotion, juste à la contrôler assez pour garder sa contenance au réveil. La rousse déglutit et dit alors, dans une politesse robotique :

"Bonsoir, Noirceur."

Elle le dit en français, car sa langue natale est la première à passer le seuil de ses lèvres un peu bleuies. Elle se méfie et demeure roide, mais sa question l'étonne et cette surprise se découvre sur son visage. Comment saurait-elle ce que lui veut cette femme qu'elle ne connait ni d'Eve, ni d'Adam. Pragmatiquement, sincèrement, elle lui répond alors.

"Non, mais j'imagine que la réponse ne vous intéresse pas."

Elle touche juste, malgré ses élans. Ses sens de stryge lui disent que malgré les illusions, la colère froid sourd dans la pièce. Elle la ressent comme si elle marchait dans de la purée de pois. Des silhouettes désincarnées tourbillonnent dans le salon, la prenant à parti. Elle sait que ce sont des illusions mais la stryge se crispe et siffle sur elle comme un serpent, comme un chat sauvage. Ses ailes sortant par instinct, même pas menaçante. Elle ne cherche qu'une armure pour se protéger, un d’endroit où se cacher. Elle a peur mais n'attaque pas. C'est la crainte qui la tient, celle qui coupe les jambes à la violence. Kai l'avait dit : Mara n'est qu'une victime qui joue au bourreau. Incapable de violence, elle ne sait se défendre de peur de passer au stade de la Carnassière. Elle n'est pas une menace pour Noirceur, cela se devine tout de suite. Et pourtant dehors, le monde demeure indifférent ; la lumière solitaire dans l'appartement de Mara vacille, et elle reste sur sa position. L'autre femme - elle sent comme Diane et l’adolescente... non, juste comme l’adolescente - est non-humaine. Non-vivante, comme elle mais différente. Beaucoup plus puissante.

"Un pont ?", s'étonne Mara avant de penser à Diane, par quelque opération de son esprit, "un train ?"

La rousse ne corrige pas, elle demande. Son ton est moins fébrile, commençant à descendre dans les graves. Elle essaye de se recomposer une attitude, les main sur son peignoir dissimulant son corps maigre et pâle. Le danger semble partout et pourtant.... elle refuse de mentir. La colère de Noirceur est terrible et Mara la ressent très nettement, comme une menace homicide ; elle connait ce genre de sentiments... ceux qu'elle refuse de laisser s'exprimer. Le corps de l'Ombre ne semble pas suffire pour contenir cette furieux glaciale. Elle la comprend.

"Je l'ai fais, en effet", elle haussa les épaule,s plus par sincérité que désinvolture, "faites-moi ce que vous désirez. Je le mérite."

Encore une fois, nulle ambiguïté dans le ton de la stryge malgré sa crainte ; elle méritait ce qu'on lui infligerait si cela concernait Diane car elle était bien coupable d'être à la fois son bourreau et sa victime. Depuis plusieurs jours, les "je t'aime" de la Sidh la hantaient de nausées qu'elle essayait de chasser à grand coup des maigres souvenris qu'elle avait de adolescente aux cheveux blonds. C'était stupide et elle le savait. Elle était ciupable mais ne se cachait pas. Même pas. Elle n'avait pas l'air de s'en réjouir non plus, sans que son attitude ne semble résigné. Mais si Noirceur était venue pour lui faire payer, elle l’acceptait. Quand on joue avec un flingue, on fini par se tirer une balle. Alors Mara cessa de trembler et fit face à l’Ombre qui était venue chez elle, pour elle. L'autre femme s'était déplacée pour ça et la sincérité de la stryge ne lui avait jamais fait défaut. la peur n'inhibait pas sa seule qualité : l'honnêteté.
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Feathers and Blood | ft. Mara EmptySam 2 Juil - 9:36


FEATHERS AND BLOOD

But I'm not a train. I am Death.


Au loin, l'astre blanc chasse quelques nuages noirs. A croire que malgré les ténèbres de ce monde, la lumière tend à vouloir s'obstiner. Mais y a-t-il seulement une issue pour cette utopie délirante qu'est le bien ? Et qu'est-il, d'ailleurs, si l'on se penche sur la question ? Nombreuses ont été les interrogations de Circé. Des années se sont écoulées durant lesquelles elle ne trouva parfois pas de réponses. Enfant violée et extirpée de ce que ses premières lueurs auraient du être, elle fut la première répugnée de constater qu'elle découvrait le monde après sa mort. Elle l'aurait rêvé au plus profond de son cercueil, si cercueil elle avait eu. Elle n'a jamais rien obtenu, de son vivant. Et elle est aujourd'hui assez forte pour se l'avouer à elle-même. Quant aux questions qui la taraudaient, elle a abandonné l'idée d'en trouver une réponse claire. Elle l'a assez cherchée. Qu'est ce que le bien, et comment peut-on le faire ? Quelles sont les limites de chaque acte pour se proclamer mauvais ? Tant d'inepties qui ont guidé ses pas tant d'années. Des voyages vains dans des vents trop violents. Car pour deviner le bien, il faut se confronter au mal. Etrange philosophie que Circé ne comprenait pas, et qui bousculait ses synapses. Bien des visions lui furent présentées en ces temps encore troubles : viols, batailles, guerres, exécutions, pendaisons, bûcher, strangulations, maladies, écartèlements, noyades, suicides. L'Humanité regorge de façon de mourir, plus affreuses les unes que les autres. Si un vœu pouvait lui être offert, elle souhaiterait certainement éliminer cette souffrance qui fait hurler le condamné avant son abandon définitif. Car elle sait depuis longtemps déjà que l'Homme est incapable de cesser de tuer. L'Homme est vil et plein d'entrain lorsqu'il s'agit de pousser un autre par-dessus bord. A croire que le sang et la glace ne sont pour lui qu'un jeu de domination. Et même s'il a conscience des actes passés, il demeure encore trop instable pour garder au fond de lui ses instincts primaires.

Le manteau noir recouvre peu à peu la pièce pour les priver de lumière. Ici, les Enfers résonneront toute la nuit. Circé a bel et bien conscience de ce qu'elle s'apprête à faire, et la bile semble se retourner dans son estomac, en proie à un tsunami nerveux. Sa haine est grande, mais son âme également. Elle, cette part d'humanité qui orne encore son essence. Elle a encore, parfois, quelques remords concernant ses excès de colère. Car lorsque ses sombres karmas émergent de son être, elle n'est plus que l'animal qu'elle doit certainement être. Oui, cette part d'humanité possède également bien des failles, comme celle de sa fragilité, celle qui pousse à l'émotion, celle qui pousse à l'absurde. Elle est un monstre sanguinaire qui n'a plus qu'une seule cible en tête. Et cette cible, ce soir, c'est Mara. Circé n'a que l'image de cette nuit étrange en tête. Cette nuit où elle poussa Diane avec elle, sur les rails du train. Elle ne sait plus désormais ce qui incombe sa fille pour agir de telle façon. Mais elle ne supporte plus ses actes mortifères, elle ne peut plus ramasser les linceuls qui la frôlent et qui tombent auprès d'elle. Elle est incapable de la voir mourir, une dixième, une centième fois. Jamais plus elle ne pourra l'entendre hurler cette agonie mortelle. Elle n'en a plus la force. Elle n'en a plus le courage. Circé a sauvé Diane. Circé a adopté Diane et a fait d'elle ce qu'elle désirait le plus au monde. Et qu'a-t-elle obtenu en échange, si ce n'est la souffrance de la voir se mutiler ainsi ? Malheureusement, l'immortalité l'obligera à trouver refuge dans ces voies extrêmes. Malheureusement, l'immortalité obligera Circé à la contempler encore et encore, sans jamais pouvoir intervenir.

Mara. Petit prédateur, ou plutôt minuscule proie. Circé n'a pas besoin de la voir, ni même de l'entendre, pour sentir sa peur. Et elle a bien raison. Si Noirceur n'est, pour la plupart d'entre eux, qu'une anonyme aux milles facettes, elle est bien plus puissante qu'il n'y paraît. Pire encore, elle est capable de sombres desseins, pour préserver ce qu'elle a de plus cher. En se détournant de ce vide qui compose l'atmosphère, elle sourit légèrement à l'intéressée. Elle n'est pas venue en quête de meurtre, aujourd'hui. Elle n'est pas venue en quête de sang. Si elle avait voulu la tuer, elle l'aurait déjà fait, et de milles manières. Mais Circé ne veut pas devenir ce monstre qu'elle est vraiment. Etrangement, même si ses chimères la poussent au pire, elle croit encore en une part honorable de son être. Circé sait que deux entités distinctes foulent désormais son corps : ce qu'elle était autrefois, et ce qu'elle est aujourd'hui. Comment parfaire cette symbiose désarticulée ? Comment trouver l'équilibre parfait entre ces deux parts d'elle-même ? Circé l'ignore encore. Et le démon qui s'empare peu à peu d'elle à cet instant précis ne fait que l'éloigner de ces pensées utopistes. « Tu es honnête. C'est une qualité que j'apprécie. » Et c'est sincère. Si elle est parfois obligée d'omettre des informations, Circé a toujours eu pour principe d'être franche envers ceux qu'elle côtoie. Quant aux autres, elle sait pertinemment qu'ils ne souhaitent parfois pas partager leurs secrets. Et que leur dire, si ce n'est qu'ils ont bien tord de lui mentir ? Car Circé sait tout. Ou du moins, elle sait reconnaître le mensonge, la dépravation, et la violence sur le visage d'un homme. Des années de pratique lui ont permis de devenir très observatrice quant aux façons de communiquer d'un être vivant. Mensonge, corruption, tristesse, peur, amour, haine, angoisse, terreur, jalousie, tant de maux et de lumières qui ternissent les traits d'un visage. Tant d'émotions, de sentiments, que tous ne connaissent que trop bien. A croire qu'une simple existence ne permet pas de s'en défaire, ni même de s'en cacher. Et malgré les milles et quelques centaines d'années qui ornent fièrement la couronne dorée de Circé, elle sait, et elle accepte, qu'elle ne peut encore tout dissimuler derrière sa muraille.

« Le.. » elle ricane légèrement. Ce genre de ricanement presque mélodieux mais aussi tranchant que la lame d'un rasoir créé pour elle. Une épée de Damoclès qui joute tut près de son myocarde, comme s'il eut fallu l'éviter, ou pas tellement. Un léger rire inspirant à la fois horreur et joie. Tout ce qu'elle est, tout ce qu'elle sera : un véritable cheval de Troie. « Le mérite ? » Et elle ne cesse son affolement étrange, comme si les tremblements de sa chair sous le poids du rire pouvait faire évacuer le reste. Mais ce n'est là qu'une moquerie indiscrète, et dénuée de cible. « Ma chère, je ne suis aucun juge pour pouvoir te signifier si le châtiment que je te réserve est juste ou.. mérité. » Elle penche légèrement la tête. Bien évidemment, elle aurait pu se permettre d'estimer quelle punition elle lui réserverait. Il est aisé de savoir que Circé n'a jamais aucune idée de ce qu'elle va véritablement faire endurer à ceux qu'elle choisit. En réalité, elle préférerait. Car à se souvenir de ses actes de fureur, comme elle ose les nommer, elle se fustige en silence, pour si peu de grâce, et tant de véhémence. « Je ne pourrais non plus qualifier cela de.. vengeance. Disons simplement que.. J'ai bel et bien conscience de ce qu'il se déroule au cœur même de ma fille. » Et elle a bien conscience du fait que Diane sera incapable de s'éloigner de Mara. Comme une drogue qu'elle aurait inhalé depuis des décennies, la jeune femme est son pilier et son fardeau, ses ailes et son boulet. Sans s'en rendre compte, malheureusement, elle fait de Circé l'âme en peine. Car si elle trouve un certain bonheur dans le fait de mourir, l'Ombre, elle, ne sent que son cœur se briser à chaque tentative de suicide. « Et qu'il lui est nécessaire, tout comme il m'est nécessaire, de ne plus jamais te voir. » Un clignement d'yeux, et elle n'est plus qu'à quelques centimètres d'elle. Si Circé n'est pas adepte de ses talents d'Ombre en temps courant, elle n'a aucun regret à les laisser percer la nuit dans ce genre de circonstances. Elle penche légèrement la tête.

Mara est d'une beauté indéniable. Une beauté dramatique et froide qu'elle porte comme ses propres ailes. Une jeune femme bien pâle, comme effacée, gommée d'une toile trop colorée. Si les circonstances étaient toutes autres, Noirceur aurait certainement pu la contempler dans ses songes, se demandant ce qu'elle a vécu, ce qu'elle est devenue, ce qu'elle sera ensuite. Elle aurait pu accepter de l'écouter, de l'entendre, de comprendre le sens de chaque mot qu'elle lui prononcerait, comme un Homme médite sur sa propre existence. Mais les circonstances sont telles qu'elles sont, et même si l'Ombre a une nature plutôt bienveillante en temps normal, ce soir, elle n'est plus que le Dévoreur d'Âme qu'elle redoute tant. Son regard, passivement triste, comme s'il s'agissait d'une tragédie pathétique, se mêle à quelques sinueux balancements de sa tête. Un signe de négation que l'on pourrait apparenter à sa bonne morale, un message tacite à cette seconde part d'âme. « Mais nous savons, n'est-ce pas, que malgré toutes les barrières que je pourrais lui imposer, elle reviendra toujours chercher le meurtre que tu engendres en son sein. » Une évidence, à n'en point douter. Alors quoi, dirait-elle finalement ? Circé ne sait pas. Circé n'est plus réellement là. Il n'y a que l'Ombre, et ses sbires qui fanfaronnent derrière elle.



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Mara D. Danvers
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J'ai : 44 ans Age d'apparence : 32 ans Je travaille comme : assistante funéraire Actuellement, je suis : célibâtarde sentimentalement inhibée Niveau social : I'm a rich bitch, I'm the upper class ♫ Feathers and Blood | ft. Mara A19kFGM

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Girl, you'll be a woman soon,
Soon, you'll need a woman.


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If you leave me now
You'll take away the biggest part of me
Oh, oh, oh, oh, no, baby please don't go
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Oh, oh, oh, oh, no, baby please don't go
Oh, oh, oh, oh, girl, I just want you to stay.


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Feathers and Blood | ft. Mara EmptySam 2 Juil - 12:27

Feathers and Blood.
"Got a big plan, your mind's set, maybe it's right. At the right place and right time, maybe tonight. In a whisper or handshake sending a sign. Or maybe this is danger and you just don't know. You pray it all away but it continues to grow."

She wants revenge - Tear you apart ▽ Mara n'avait pas peur du noir. L'on ne parlait pas du noir crépusculaire que connaissent les créatures de la nuit, mais de l’absence de toute lumière, de l'abysse. Celle qui vous regarde quad vous la contemplez. De ce néant, la stryge n'avait pas peur. Il n'existe rien là-bas, elle en était persuadée. Ce qui vit ne saurait habiter ce désert glacé et immuable. C'était peut-être pour cette étrange raison qu'elle se maîtrisait si bien face aux jeux d'ombres de Noirceur : c'était elle qu’elle craignait, et pas quelques sons imaginaires. C'était elle qui développait dans son appartement la seule fragrance de danger qui lui semble suffisamment obscène pour la terrifier le plus sincèrement du monde ; le reste ne sont que des ombres qui dansaient follement contre ses murs. Des choses désincarnés. C'est Noirceur qu’elle craint et qui affole son instinct de survie malgré son air tendu mais lucide et sa politesse d'habitude. Mara est stryge : elle hume la haine dans l'air, si forte qu'elle lui fit tourner la tête. La force de ce sentiment la terrifie mais quelque chose d'autre prend le dessus, obscène et tordu. Mara apprécie cette émotion de la part de la Sidh. Par tous les dieux, il est si fort et si pur. Elle s'en gorge. Quand on la haït, on la remarque. Il existe encore des personnes mortes capable de tels sentiments si intenses, alors peut-être que dans le fond le vide qu'elle ressentait n'avait rien à voir avec sa condition de non-vivante. Que sa perte de sentiments n'était qu'une illusion. Et c'est atroce parce qu'en venant la voir ce soir, Circé donne à Mara quelque chose qu'elle n'aurait pas soupçonné : de l'espoir.

Il peut encore y avoir par delà la mort des choses si denses, si sombres ou si claires. Il y a une vie après la mort au delà de la parodie de suicide continuel que recherche Diane et ses propres camouflages. Elle ne s'était sentie vivante en ce moment qu'en étendant Diane la supplier de la détruire. Sa propre mère Carnassière lui était bien supérieure. Kai vivait. Kai riait en se moquant de la mort mais aussi de la vie. Mara ne vivait pas. Kai suivait ses instincts et ressentait les choses autour d'elle là où sa "fille" s'inhibait, s'entourant de cadavres maquillés pour fuir les vivants comme si elle ne pouvait pas être vive et morte à la fois. En face d'elle, Noirceur lui sembla incroyablement vivante. Sa haine portée comme un trophée, comme une couronne. Elle la fixa un long moment, un instant où sa crainte se cacha derrière une intense fascination qui ne laissa de ses pupilles que deux têtes d’épingles noyées dans un bleu très clair. Elle sent en l'Ombre un besoin et une retenue. Elle sent qu'elle ne la tuera pas ; mais il y a des attentions bien pires que la mort. Une suée froide voile la nuque de la stryge alors qu’elle répond tout de go :

"Que vous appréciez mon honnêteté ne servira à rien."

Ce n'était pas par défense qu'elle le dit, mais par simple constat ; Mara était une femme pragmatique un peu peu brute dans sa manière de parler, d'une franchise raide. Elle ne faisait aucun pas-chassé et savait que Noirceur se moquait de lui trouver des qualités ; elle s'en moquait aussi, éperdument Le rire de l’Ombre était froid et aussi incisif qu'un coup de scalpel. Pour sûr, c'était une beauté froide et ténébreuses ; ce serait mieux que de se faire démonter par un homme dans une ruelle sombre ou finir dans uns ac sous le pinceau de ses collègues. Quitte à souffrir, autant que ce soit pour une raison tangible de la main de quelque sombre beauté. Mara tire un peu sur son peignoir en un geste de défense dérisoire, comme si elle cherchait à s'en faire une armure contre l'hilarité malsaine de cette blonde inconnue qui hantait son salon. Ses ailes avaient disparues mais demeurait contre le point de sa langue ses crocs, grattant par réflexe de crainte la chair ; le goût de son propre sang la dégoûtait. Il était rance, chargé et des relents venimeux de celui d'Avalon. Il était inerte et froid. Son corps maigre tremblait de manière incontrôlable mais son visage se maîtrisait pourtant admirablement bien : on n'y voyait que de la retenue sous les sueurs, et il n'y avait ni humidité ni justification dans ses yeux.  

"Aucun juge ?", elle haussa des épaules, "vous êtes ici. Même si ce n'est pas important de savoir ce que je mérite ou pas", elle ajouta, très simplement, "le fait n'est pas que vous soyez un bourreau : je suis mon propre juge. Je n'ai besoin de personne pour ça."

Il n'y avait pas d'arrogance dans les propos de Mara, ni même d'attaque : elle savait tout simplement ce qu'elle définissait comme un châtiment. Pour ce besoin de faire souffrir encore et encore Diane sans comprendre la racine de ce besoin, chez elle et chez la Banshee. Pour refuser éhontément de lui offrir les mots que la brune demandait et que la stryge imaginait qu'elle disait à tout le monde. Elle ne se répandait ni en excuse, ni en perversité : elle avait tout simplement frappé Diane autant qu'elle le pouvait, à l'intérieur comme à l'extérieur en espérant que le plaisir de la Sidh l'aiderait à découvrir ce qui lui manquait. Mais elle restait incomplète. Vide. Le plaisir disparu au fond de la coulisse, Mara redevenait de marbre et ce, sans recours. Elle n'eut rien à expliquer à Noirceur car c'était un châtiment que la Sidh était venue chercher, pas un procès.

"Ça n'a pas besoin de nom"
, dit Mara lorsque Noirceur lui dit qu'elle ne définissait pas ça comme une vengeance, "ça a juste besoin d'être fait, visiblement", elle prit une pause, se massant douloureusement un poignet endolori, "je ne sais pas ce qui se passe en elle."

La réponse de l’Ombre vint rapidement et Mara comprit mieux le sens de sa visite ; cela la soulagea d'un coup, son visage se détendant un peu malgré la crainte. Elle n'aimait pas tourner autour du pot ou ne pas bien saisir les choses. Noirceur avait visiblement une large part d’ambiguïté qu'elle ne saisissait nullement et c'était ça qui la tendait, principalement. Ça et l’anticipation de la douleur physique. Ce qui était nécessaire devait être fait... la survie était quelque chose qui résonnait facilement en la rousse et qu'elle comprenait de manière très limpide ; elle passait sa non-vie à survivre et se défendre. Il était du droit de Noirceur de se venger, comme elle avait laissé Diane le faire quelques nuits plus tôt. Il était du bon droit des êtres de se préserver et de protéger ceux qui les entouraient ; à cela, Mara demeura bouche sèche. Il fut visible qu'elle comprenait la démarche de Noirceur sans même avoir besoin d'argumenter.

Et pourtant quand l'Ombre fut proche d'elle, la stryge n'eut pas la force de s'effaroucher ; elle demeura debout, comme une grande enveloppe vide aux yeux ternes. Elle ne savait faire que ça quand la souffrance enlaçait son cœur : s'éteindre docilement. Kai le lui avait appris, dans la douleur de la séquestration, dans l'abus physique enduré : es jours et des nuits à essayer de résister à sa "mère", à tenter de se persuader qu'on était pas là, qu'on ne ressentait rien. Ne plus revoir Diane... pourquoi était-ce si douloureux ? La rousse ne comprenait pas ses propres afflictions. La douleur... sa douleur. Un cheval monté à cru sans rênes. Il était un chat, un chat perché : jamais là où elle va le chercher. Ses yeux soudain humide se tournent vers Noirceur, absente comme elle. Qu'il creuse, ce bel animal, puisqu'elle-même n'y parvenait pas. La rousse  ne savait pas d'où allait venir le danger. A quel instant, en commençant par quelle joue ? Par quel membre commencerait Noirceur ? La langue, les bras ? Elle la comprenait : il faut se préserver des parasites ; la stryge se considérait comme un parasite depuis qu'on lui avait donné la capacité de marcher dans la non-vie. L’ombre à l'air lucide sur les souffrances qui hantent Diane, mais la rousse n'exprime rien. Elle n'a aucune compassion pour les autres. L'empathie est là cependant, et elle serre les dents.

"Ce doit être difficile d'être l'ange gardien de Diane", admet-elle sans émotion dans le ton, robotique; elle rectifia cependant, "vous savez. Moi je ne sais rien d'elle."

Elle eut un soupir lourd, plein de peurs qu'elle attendait et qui ne viendrait jamais assez vite. Un instant, un vestige la prit et elle dû s’asseoir sur son canapé pour ne pas devenir l'ombre d'elle-même. Elle avait peur mais la fallait avancer, comme toujours. Ne plus jamais revoir Diane. Elle ne le ferait jamais pour Diane, ou pour Noirceur. Les sentiments des autres l'indifférait ; elle le ferait pour sa survie mais une voix intérieure lui disait que c'était justement pour survivre qu'elle avait croisé la route de la Banshee. La stryge avait envie de pleurer sans savoir pourquoi mais rien ne vint. Elle frotta son poignet pour y tâter une vie factice, le portant à ses lèvres bleuies pour y enfoncer ces crocs. Fermant les yeux, la Goule fit cette chose étrange que ne faisaient jamais ceux de son espèce : elle but sa propre vie, à larges lampées. Cela avait le don de la détendre quand elle n'avait pas assez bu. Car Mara ne se nourrissait jamais assez, toujours efflanquée, constamment affamé. Son regard froid et son corps maigre en attestait : elle se retenait et se punissait. C'était comme ça, c'était sa nature : Diane lui était nécessaire car elle émulait le meilleur et le pire en elle. A présent, Noirceur lui demandait de retourner au Néant.

"Vous avez raison", elle avala une dernière gorgée de son sang, "dans un jour, dans un mois, elle va me retrouver. mais dans quel état, Noirceur ? C'est là votre choix. N'hésitez pas. Il n'y a aucune histoire derrière ce que je fais" , mentit Mara, "je m'en prend à elle car je ne peux pas me défendre quand on m'attaque."

Elle lui sourit, sincèrement. IL n'y avait pas d'amour dans son ton mais une sorte de douleur qui révélait qu’elle était plus sincèrement attachée à Diane qu'elle ne l'aurait pensé mais ne s'en rendait pas compte. Noirceur n'était surement pas le genre de femme à hésiter et la stryge l'avait compris mais sa discussion lui semblait porter une ambiguïté qu'elle voulait gommer en se montrant comme ce qu'elle craignait et espérait à la fois : un monstre sans excuse. La rousse demeura calme, mais tremblante et regardant ses longues mains ouvertes et ses paumes sèches, elle continua.

"Quand on est gosse, on crève les yeux de nos poupées et on tue les cowboys et les indiens. Puis... on grandi, on devient un cowboy ou un indien. Quelqu'un avec du sang sur les mains."

Elle releva un regard simple sur la Sidh, qui n'appelait pas de pitié ni de justifications mais attendait simplement non plus des mots mais des actes. Le reste n'avait aucune forme d'importance pour elle mais quelque chose la heurta et elle se mit doucement à pleurer, sans qu'un sanglot ne lui vienne. Des pleurs très sobres, sans vraiment de tristesse.

"On devient un bourreau qui pleure pour un rien, ce qu'on craint au fond de soi. Il n'y a pas d'échappatoire, comme maintenant. Les Ombres hantent les vivants, les Stryges dévorent les vivants. Faites, Noirceur. Même si je disparais de la vie de Diane, je resterais dans son esprit. Je suis désolée de menacer vos existences. Je ne voulais que...", elle réfléchit, ne trouvant rien, et préféra se taire.

Rien ne vint, ne passa le seuil de ses lèvres tremblantes à par un sourire sincère. Elle n'avait jamais dit autant de choses à quelqu'un. C'était ironique qu'il fallut que ce soit un de ses bourreaux. Ou extrêmement logique. Elle la regarda à présent en pleurant, loin d'être une femme forte ou le monstre de cruauté froide qu'elle espérait singer. Elle n'était qu’un prédateur pathétique à le recherche d'un plaisir illusoire.

"Je voulais rester vivante, je crois. Faites ce que vous désirez, je ne me défendrai pas car je ne sais pas le faire."

Elle ne savait pas d'où viendrait le danger, mais l'acceptait parce que c'était la seule chose à faire. Diane la chercherait, à l'évidence. Et elle la repousserait alors, comme l'exigeait Noirceur. mais cela n'y changerait rien et l’Ombre comme la Stryge le savaient pertinemment. La seule question que se posa Mara à elle-même c'était si elle souffrait plus des mains de Noirceur qu'elle avait souffert dans la molestation que lui avait fait subir Kai, sa "mère". Ce ne serait qu'une question de minutes pour avoir la réponse : dans son grand corps, son cœur était reparti comme un vieux coucou essoufflé, battant contre sa poitrine maigre.
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Feathers and Blood | ft. Mara EmptySam 2 Juil - 15:05


FEATHERS AND BLOOD

But I'm not a train. I am Death.


Juge. Bourreau. Avocate. Victime. Qui est qui, et qui a fait quoi, Mara a raison, peu importe vraiment. Quoiqu'il en soit, justice sera rendue, ou injustice, tout dépend des points de vue. Circé n'est que trop encrée dans la réalité pour savoir que si l'une obtiendra ce qu'elle souhaite, l'autre, en revanche, couvrira sa peine d'un voile de larmes. Dans un procès, seul un parti gagne vraiment. Les autres, eux, se contentent de hocher la tête en faisant mine d'être satisfaits. Ce soir, la victime sait ce qu'il attend, l'affaire est conclue depuis le début de l'audience. Il n'y a aucune autre issue possible, si ce n'est miséricorde pour son âme délurée. Et qu'elle est fragile, cette âme, Circé ne peut que le constater. Sa peur est palpable, elle pourrait remplir l'immeuble en une seule vague. L'océan recouvrirait le monde, et la houle noierait toute vie dans une panique sans nom. Et même si l'Ombre demeure immobile, elle n'est pas insensible à cette enfant aux allures d'ange corrompu. Circé n'aime pas inspirer la crainte, ou seulement dans certains cas extrêmes, lorsque sa part d'Humanité s'évapore réellement. Ce soir, cette femme meurtrie, trahie, assassinée, jonche encore les rebords de son essence, et elle voit, dans les yeux de sa victime, ce qu'elle a été autrefois. La violence est un moyen de protection que l'Ombre hait au plus profond d'elle-même. Elle qui l'a tant autorisée sur son épiderme bleuté ne peut qu'en être dégoûtée. Et pourtant, pourtant, même les choses les plus horribles sont perpétuées par l'Homme. Le meurtre, le viol, la torture, tout vient de lui, et tout disparaîtra avec lui. Circé n'est qu'un être dénué de limites. Elle le sait, elle n'en a jamais douté. Elle a toujours su que l'animal en elle pouvait se défendre, mais elle n'avait jamais imaginé le voir attaquer. Pas avant en avoir eu la preuve. Elle ne tarda guère à venir, lorsqu'elle n'était qu'une Ombre encore fragile, et jeune. Mais les souvenirs de cette époque demeure flous. A croire que les rares cas où elle employa réellement la force se tassèrent par-dessus les premiers, les écrasant afin d'en oublier les détails. Circé a peur de ce qu'elle peut engendrer, et pourtant, elle écoute encore, elle retient de ses bras épuisés la bête qui rôde en elle, qui tourne comme le lion dans sa cage, qui sait que l'on ouvrira bientôt la porte pour qu'il entame son génocide. Elle sait qu'elle ne tiendra plus longtemps et qu'une fois le prédateur lâché, elle ne pourra plus revenir en arrière.

Sa part d'Humanité écoute, regarde, contemple. Fascinée par une âme si délurée et si émiettée, elle tente de comprendre les méandres de son âme, pour en découvrir les failles les plus intimes. Mais à trop se prendre pour Diane, elle a peur d'en devenir l'imposture. Alors elle se ravise, et entend sans écouter, regarde sans vraiment voir. Elle ne veut pas prendre part à cette épitaphe avancée. Elle ne veut pas entendre de plaintes sous-entendues. Car oui, Mara a certainement vécu l'horreur, comme chacun l'a vécue d'une certaine manière. Ce genre d'événement que l'on croit apogée de la souffrance, et qui, pourtant n'est que moindre pour d'autres. Une terreur qui marque une âme, avant qu'une autre, pire encore, se manifeste entre les lignes du destin. On blâme les autres, on blâme les dieux, et on se blâme soi-même. On pense à la fin des temps, et on se pense encore chanceux d'être en vie. Idée stupide pour ceux qui sont déjà morts et se sont relevés parmi les mortels. Blague futile que l'on pourrait faire à quiconque pour remuer le couteau dans la plaie. Rappeler que l'éternité les attend, où bien des maux se logent, secrets infimes d'une malédiction qui porte leurs noms. Circé n'est certes qu'un fantôme, elle sait ce que la souffrance implique, et la ressent encore comme si elle fut humaine. En découvrant les lourds désirs de Mara, elle comprend qu'elle est peut-être une exception. Ou seulement plus âgée, et plus sage que ses congénères. Car même les morts connaissent la vie, et peuvent se sentir vivants, s'ils trouvent le moyen de le comprendre. Et de le ressentir. Car si beaucoup s'accrochent à des sentiments forts, comme l'amour, l'amitié, la famille, ils ne choisissent pas forcément la bonne voie. Circé est bien placée pour le savoir : l'amour conduit souvent à la haine, et la haine, à la souffrance. Ce sentiment majestueux a fait de l'Histoire une monstruosité aux milles têtes. A croire que personne n'est capable d'aimer sans terriblement tomber. A croire que chasser le rêve revient à créer le cauchemar. Une quête vaine qu'est de trouver l'humanité qui se cache dans la Mort. Mais une quête encore possible, si l'on décide d'y vouer son existence. Est-ce donc là que Diane s'est effondrée ? En cette frontière entre la lumière et l'obscurité ? Avec Mara à ses côtés, aussi persuadée qu'elle d'avoir trouvé la solution, elles chutent peu à peu dans les bras du néant, sans se rendre compte que, finalement, d'autres issues existent, bien plus belles, mais plus rares, et bien plus complexes. Quelle facilité que de se laisser bercer par la douleur, plutôt qu'attendre ce regard unique qui changera le monde. Quelle facilité que de se laisser choir sur milles lieux jusqu'au fond des souterrains, plutôt que patienter pour trouver le bon chemin.

Circé ne l'a pas trouvé, cet amour qui étrangle au point d'empêcher de respirer. Elle a uniquement compris que pour éviter le noir, il ne faut pas forcément prêcher le blanc. Trouver un juste milieu, et s'y tenir, une idée, un objectif, pour ne pas perdre la tête. Et lorsque, enfin, vient la récompense, là, à cet instant précis, la joie illumine leur âme sèche et âcre. Une seconde, seulement, une seconde que l'on a attendu toute son éternité, et qui prouve que le voyage ne fut pas emprunté pour rien. Et c'est pour remettre dans le droit chemin ces deux âmes égarées, déboussolées, convaincues d'avoir compris le sens de leur quête, qu'elle est venue ici ce soir, et qu'elle n'écoute qu'à moitié ce que Mara lui dévoile. Même son sang, sa condition, ne la font pas reculer. Elle ne le peut plus. Elle se doit d'accomplir cette finalité, elle doit la toucher du bout des doigts, la saisir pour la bercer contre son sein. Comprendront-elles, un jour ? Non. Et Circé prend le risque de perdre, elle-même, son chemin. Quoi de plus magnifique que le sacrifice pour l'être que l'on aime à la déraison ? Elle donnerait tout pour Diane, et cette nuit pourrait être la clé de sa chute. Une fuite qui la réduira en cendres, et qui pulvérisera ses certitudes. Mais une épreuve qui pourrait permettre à sa fille de trouver sa voie. Celle qu'une mère voudrait pour son enfant, celle que Circé voudrait pour Diane. Elle ne comprendra jamais, et elle le sait. Mais peu importe, si cela la pousse à trouver une autre voie. Elle prie, en silence, en secret, au fond de son esprit. Qu'elle trouve l'Amour de sa vie, ou la Lumière, ou autre chose, quelque chose qui pourrait la sauver de cette déchirure que Circé lui a concocté. Qui lui fasse oublier qu'elle n'est qu'une chimère dans un monde bien réel. Qui l'oblige à s'écarter de ce chemin sur lequel elle l'a poussée, elle, mère indigne, esclave des démons et de sa propre éternité, de ses vices et de ses cents obscurités. Circé supplie pour qu'elle se relève parmi les Anges, et pas aux côtés de celui-ci. Car sa blancheur n'a d'égal que sa beauté, et le monde, lui-même, ne devrait la tuer. C'est Circé elle-même qui l'a poignardée, qui l'a poussée à mourir. Et personne d'autre ne devrait la tuer. Personne, pour qu'elle oublie que la Mort se nommait Noirceur, et qu'elle lui a volé son repos salvateur. Un ange gardien, non, un démon, Diable égoïste qui força le destin pour étancher sa solitude, et qui se laisse, aujourd'hui, mourir pour oublier son vice.

« Tu ne mourras pas, ce soir. Mais tu le souhaiteras milles fois. » Un éloge honnête, pour une réponse honnête. Une annonce funeste qui ne la laisse certainement pas indifférente. Mais peu importe, Circé ne doit pas s'accrocher à la simple subtilité de la terreur. Elle doit l'ignorer, comme elle ignorera les hurlements et les larmes. Comme elle oubliera le craquement des os et le goût du sang. « Tu trouves du plaisir à souffrir, et tu aimes à penser que tu vis dans la douleur ? Cette nuit, tu seras plus vivante que jamais. » Dans l'optique actuelle, il est vrai que l'on pourrait croire que Circé vient seulement pour lui offrir quelques satisfactions d'âme. Mais elle sait pertinemment que ce qu'elle lui fera endurer de la poussera pas sur le chemin de la lumière. Car si l'on aime mourir pour croire à une vie soudaine en se relevant, cette fois, il n'y aura rien de plus qu'un désert de honte lancinant. La honte et la culpabilité de s'être cru si fort alors qu'en fait, la mort n'est pas un jeu auquel on peut réellement s'adonner. L'échiquier n'est pas seulement le terrain de jeu, il est aussi la seule issue à cette mortalité qu'on nous a un jour offert. Une seule vie, pour une seule mort, ainsi va l'éternité. « Et peut-être comprendras-tu, alors, que la Mort n'est pas un plaisir, mais une fatalité. » La Mort, la véritable, celle que l'on ne trouve qu'une fois. On ne peut s'en défaire, elle est la finalité. Un dernier souffle pour une vie qui s'achève. « Personne n'a le droit de jouer avec la Mort. Personne, pas même ceux qui en sont l'instrument. » Et ces deux entités ne le comprendront jamais. Pauvres âmes que la Mort a laissé vagabonder sans réelle explication, elles ne sont que de pauvres carcasses qui n'ont aucune conscience de ce qu'elles sont, et de ce qu'elles représentent. « Elle vous a donné une seconde existence, et vous la gaspillez à vous tuer encore et encore. Vous n'êtes que deux idiotes, aux sombres pensées qui ne pensent qu'à leur propre plaisir. Elle, en s'assassinant sous mes yeux cent fois, sans penser à ce cœur qu'elle brise un peu plus à chaque nouvel essai. Toi, en inhalant cette haine comme s'il s'agissait d'un souffle d'existence, d'un pâle écho d'une vie antérieure. Mais vous n'êtes que des cartes incompatibles dans un jeu déjà complet, deux ignorantes qui ornent un banquet de sages, qui se jettent sous un train, sans jamais penser à ces âmes mortelles qui vous regardent, et que vous souillez, que vous condamnez à souffrir à la simple image de deux suicidaires charcutées sous la chenille qui les contient. » Elle n'est qu'une Ombre, que l'on décrit malveillante, mais la Dame est bien plus, et bien moins à la fois. Qu'est-elle réellement, elle-même ne le sait pas, mais dans la pièce, les Ombres dévorent la lumière à en devenir obèses, et elles chantent des noces funèbres. Et Circé ? Parle-t-elle donc à Mara, ou à Diane ? Est-ce son visage qu'elle entrevoit dans l'illusion ? Est-ce sa gorge qui menace de l'étrangler ? « Vous n'êtes que deux égoïstes, incapables d'aimer, et incapables de penser à celles et ceux qui osent prétendre vous aimer. Vous avez mérité votre retour sur Terre, seules, et haïes de votre vivant. Vous avez... tant à apprendre, encore, et tant à faire. Tant à rattraper. Et vous ne faites de ce temps qui passe qu'une folie stupide et dénuée de sens. Du temps que la Mort nous offre, et que vous gaspillez comme des enfants turbulents. Combien d'hommes, de femmes, d'enfants, vous supplieraient pour une telle chance ? Vous n'avez même pas conscience de ce que vous avez, vous préférez croire que votre existence est funeste, sombre, et abominable. Alors qu'en fait, vous ne savez rien de ce qu'est l'horreur et la souffrance. Vous ne savez rien de l'Enfer, et surtout, vous ne savez rien de ce monde. » Circé détourne les yeux, et dans ses funestes paroles, entrevoit sa propre existence. Alors elle secoue la tête, tant la colère résonne en elle. Un rythme effréné dont le refrain ne cesse de se perpétrer. « Je l'ai regardée naître. Et je la vois mourir, tous les jours. Et vous croyez être les martyrs de ce monde. » Elle s'esclaffe, ironique, lasse. « Vous êtes... » Elle soupire. « Des enfants. »



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Mara D. Danvers
Stiletto-heeled stone cold bitch
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Messages : 758 Je suis arrivé(e) le : 08/06/2016 Sous les traits de : Jena Malone Je me dédouble : Caroline L. Bloch Pseudo : Melkin Crédits : Ava © MOOMINS | Sign © WIISE Points : 6364 Couleurs RP : #AD28B2 I am gonna break your heart an get away with murder.

J'ai : 44 ans Age d'apparence : 32 ans Je travaille comme : assistante funéraire Actuellement, je suis : célibâtarde sentimentalement inhibée Niveau social : I'm a rich bitch, I'm the upper class ♫ Feathers and Blood | ft. Mara A19kFGM

Merry darling, you're my best friend
I've been doing bad things
That you don't know about
Stealing your stuff now and then
Nothing you'd miss but
It means the world to me.


Feathers and Blood | ft. Mara Jkv2RCS

Girl, you'll be a woman soon,
Please, come take my hand
Girl, you'll be a woman soon,
Soon, you'll need a woman.


Feathers and Blood | ft. Mara OlxBP0x

If you leave me now
You'll take away the biggest part of me
Oh, oh, oh, oh, no, baby please don't go
And if you leave me now
You'll take away the very heart of me
Oh, oh, oh, oh, no, baby please don't go
Oh, oh, oh, oh, girl, I just want you to stay.


Feathers and Blood | ft. Mara WogT1rL

There's something inside you
It's hard to explain
They're talking about you boy
But you're still the same.


Feathers and Blood | ft. Mara UemDx26

Oh no, not me
I never lost control
Who knows ? not me
We never lost control
You're face to face
With The Man Who Sold The World.
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Feathers and Blood | ft. Mara EmptySam 2 Juil - 16:37

Feathers and Blood.
"Fire and water don't come together. Can't be bound, aren't related. Sunken in sparks, I am aflame and am burned in the water. Like this, the blood boils in my loins. I grab her with wet hands, smooth as a fish and cold as ice. Fire and water never come together. Can't be bound, aren't related. Sunken in sparks, I am aflame and am burned in the water."

Rammstein - Feuer und Wasser ▽ Cette phrase, on la lui avait déjà dite. Qu'elle souhaiterait la mort plutôt que la souffrance qu'on allait lui présenter. Ses yeux fatigués ne s'ouvrirent sur aucune surprise aux dire de Noirceur ; ce n'était pas par défiance ou par provocation, ni même par pathétisme. C'était le regard de quelqu'un qui avait déjà entendu cette phrase durant sa vie. Qui n'avait pas souffert des milles morts que d'autres avaient goûté jusqu'à la lie mais qui avait déjà supplié pour recevoir la mort plutôt que la souffrance. Son grand corps était depuis ce jour malade et exsangue, à la recherche de quelque chose pour le compléter. Se gorgeant et se gavant de sang, la seule chose qui lui était réellement vitale. Il n'y avait pas à la plaindre - Noirceur ne la plaindrait pas et elle-même ne le faisait pas - mais elle demeura indifférente. Kai l'avait plongé dans la souffrance. la souffrance n'était pas l'Enfer. Seuls les démons connaissent l'Enfer. Mara quant à elle n'était qu'une âme du monde matériel. Comme Diane, comme Noirceur. L'Enfer, c'était peut-être autre chose ; elle n'avait pas la réponse. Elle n'avait réponse à rien, mais son regard disait ces choses qu'elle ne prononçait pas, par pudeur. Ces mots-là, elle les connaissait. Ce n'était pas que des promesses vides car il existait au delà de la douleur des sensations qui font préférer la mort à ce genre de caresses. D'autres avant elle ont vécu bien pire, et d'autres viendront après elle. mais sa souffrance, elle n'appartient qu'à elle et l'a forgé comme une expérience traumatisante. C'était pour cette raison que les tableau de maître lui inspirait l'odeur de l'urine, pour toujours.

Il n'y avait pas besoin de parler, car discuter c'est se justifier. Assise sur son canapé, son peignoir en vrac, la stryge écoutait Noirceur sans rien dire en se tenant son poignet. Cette femme est une vierge de fer bardée d'acier et de clous. Elle serait plus terrible que tout. Et pourtant elle se trompait tant.... la souffrance n'intéressait pas Mara car elle était une substitution de la vie qui ne durait pas ; elle l'avait compris en sautant du train avec Diane. C'était la Banshee qui lui avait fait comprendre que la douleur ne résolvait rien du tout.

"La mort n'est pas un jeu. Jouer, c'est vivre",
 dit simplement la rousse, "ça n'a pas de sens pour moi, ce que vous dites."

Aussi surement que l'eau gelée peut brûler, on peut peut-être jouer avec la mort mais Mara, cette Goule sérieuse et inhibée, n'aimait pas jouer. Quand elle s'en prenait à Diane, elle cherchait sérieusement ce qui lui manquait, et éliminait tout aussi sérieusement les alternatives inutiles. Elle ne faisait semblant de rien, malgré ses tremblements, ses humeurs, ses pleurs stupides.  La mort c'est la mort pour soi ; celle des autres remplissaient peut-être le vide que la douleur ne savait combler. Mara ne savait pas ; elle ne savait pas grand chose mais s'il y avait une chose qu'elle n'ignorait pas, c'était que l'Ombre se trompait. Elle comprenait cependant qu'elle parlait de la Mort, la Vraie. Celle dont on ne revient pas, cette terrible finitude qui avait oublié en chemin que ce soit Diane, Noirceur ou elle-même. L'instant d'avant si calme, si pondérée dans la crainte, la stryge dans un hurlement strident renverse sa table basse d'un ample mouvement de bras, dans un bruissement d'aile et sans crier gare ; le geste est fantasque et brutal, passant du froid au chaud. Tout échoua par terre, au pied de la Sidh ; tout un tas de futilités.

"Je ne suis l'instrument de PERSONNE !", hurle Mara, ménade échevelée pourtant toujours assise dans son sofa, le corps raide comme une stèle de pierre.

Le reste lui apparu comme une diarrhée verbale et elle entendit plus qu'elle n'écouta. Il était tant ironique que Diane cherche continuellement à la faire sortir de ses gonds et qu'il suffise d'une seule phrase de la part de sa protectrice pour faire partir la rousse dans les méandres de la colère. Ses yeux devinrent complètement fous, comme ceux d'un cheval mordus à l'os par un taon et elle se redressa comme un diable saute hors de sa boite, le corps tendu à l'extrême. La stryge serra si fort la mâchoire qu'elle se fit saigner, marchant vers sa propre tortionnaire en devenir. Frappe, frappe, Venus en fourrure ! Porte le coup sur la tête, tu parles trop ! Un feu ardent s'alluma dans son corps, devenu si chaud qu'on pouvait sentir sa chaleur à sa proximité et ce même sous son peignoir. Et même si elle craignait Noirceur - ou peut-être grâce à ça - la stryge éructa soudain sa bile, ces choses qui étaient normalement incapable de passer le seuil de ses lèvres. Il n'y eut jamais qu'à cette inconnue qu'elle put le dire, au comble de la terreur :

"DIANE !", elle scanda, "MOI !", elle continua, hystérique, "LA MORT !", Mara fit face à la Sidh, le corps agité de spasmes mais sans se défiler, "que de certitudes ! Diane, incapable d'aimer ? Bon dieu, et tu dis la connaitre ? N'aime-t-elle pas sa fille ? Ne t’aime-elle pas toi aussi ? Il n'a que Diane qui sait si elle peut aimer ou non !"

Il lui sembla invariablement perdre pied alors qu'elle ne le voulait pas,s e couvrir de ridicules avec des phrases stupides et loin d'être bien pensées. parler avec ses tripes... elle n'en était pas capable, elle la Goule inhibée, incapable d'aimer. Pourtant à aucun moment elle se ne défendit elle-même, uniquement Diane. Car elle savait bien au fond que de son côté, Noirceur avait raison. Elle n'avait jamais aimé personne, se moquait d'éclabousser les vivants de ses colères et de ses tristesses. Pourquoi les épargner ? Kai était la mort. Elle ne lui avait rienf ait mérité du tout, au contraire elle : elle l'avait dépouillée de tout, privée de tout même de sa dignité et l'avait abandonné en lui laissant le soin de découvrir le sens de la non-vie. Noirceur ne savait rien, et elle ne savait rien des souffrances qui habitait cette roide Ombre. Mais Diane...

"Diane n'est pas une carte, c'est un être pensant ! Putain !", elle se prit le visage entre ses mains, baignés de larmes sincères ; sincères parce qu’elles étaient si rares, "toi qui la protège... comment peux-tu oser parler d'elle ainsi ?"

Elle était folle ; le feu qui couvait sous la glace. Un véritable volcan en éruption qui dormait sous une épaisse banquise. Un abcès, un parasite sous la peau à vif. Mara haleta un long moment, le visage en sueur, écoutant toujours lui offrir quelques leçons de morale. Le peignoir en vrac, les cheveux en bataille, son visage très maigre et sans maquillage ressemblait à celui de ces gens qui atteignent leur limite, s'étant retenus toute leur vie. Elle avait envie de vomir, mais se mordit la langue à plein crocs pour ne pas hurler plus encore. Diane était.... Diane n'était pas un objet, pas quelqu'un d'insensible. Elle lui avait offert des jerrycans de d'émotions pour mettre le feu à ses doutes et recommencer à chercher comment se sentir complète. Il manquait quelque chose, mais ce n'était ni la douleur, ni l'amour. Diane lui avait offert une forme de lucidité et Mara, malgré sa mauvaise foi, devait bien avouer qu'elle cheminait de manière plus méthodique grâce à la Banshee. Au fond d'elle, c'était une forme d'attachement qu’elle n'avait jamais connu qui prenait sa source sans qu'elle puisse mettre le doigt dessus. Mais personne ne prétendrait devant elle que Diane ne savait pas aimer : elle souffrait de trop d'amour. Elle la défendrait pire qu'une lionne. Ce qu'elle était en face de cette fauve plus âgée qui le faisait déjà très bien de son côté.

"Ne parles-tu pas de toi, Noirceur ?", questionna la rousse en se passant une main sur le visage, "tu parles, Noirceur, tu parles et tu sais. Mais quel bourreau détourne les yeux de sa victime comme tu viens de le faire ?", c'était uen vraie question, sans malice ni provocation. Un bourreau ne doit pas détourner le regard; jamais. Kai le lui avait appris et marqué au fer rouge dans la chair.

Elle se posta devant elle, le corps prit de tremblements de colère et de terreur mêlés. Et pourtant elle demeurait debout, la jeune stryge sans expérience de la vie ou de la mort, face à cette entité d'une beauté de glace et de fer qui la transissait de peur, "pourquoi ne vas-tu pas à l'essentiel ? Pourquoi jouer tant de notes alors qu'il suffit de jouer les meilleures ?”

C'était les mots de sa mère. Pourquoi jouer tant de notes alors qu'il suffit de jouer les meilleures ? Puruqoi tant d’interrogations et de beaux verbes ? Pourquoi ne jamais aller à l'essentiel et faire payer à ceux qui allument en nous la flamme de la colère et de la vengeance ? Une flamme à la fois chaude et froide chez Noirceur de ce que la stryge pouvait ressentir ? Pourquoi, au final ? La violence est toujours la réponse, comme le disait Kai. Elle questionne et demande à la fois. Elle se fiche de la souffrance : la violence est un point. Un point d'interrogation, d'exclamation mais surement pas un point final. La violence est la réponse à toutes les questions et la question qu'on peut poser à chaque fois qu'on n'a aucune réponse.

Elle, elle ne savait juste pas. Elle demeurait de simples points de suspensions, en attente de ce que ferait l'Ombre.
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Feathers and Blood | ft. Mara EmptyMer 6 Juil - 9:55


FEATHERS AND BLOOD

But I'm not a train. I am Death.


Le verre, le bois, l'acier se brisent comme de vulgaires bulles de fumée, s'éparpillent dans l'atmosphère pour disparaître des tympans. Circé n'écoute rien, elle n'est que certitudes. A croire que les dires des autres ne peuvent l'influence. A dire vrai, elle n'en a cure. Qui pourrait donc l'informer de ce qu'est telle ou telle chose ? Qui serait plus ancien qu'elle pour lui dicter ses fausses accusations ? Personne. Elle sait ce qu'est le feu, et l'eau, le vent, et la glace. Elle connaît leur moindre effluve, et leur moindre détail. Elle est un monde où rien ne peut plus changer, un cerveau sculpté dans le temps, invincible, indivisible. Rien ne peut y entrer, et malheureusement, rien ne peut en sortir. Elle n'est qu'un amas de pierres qui ne bougeront plus jamais, solstice d'une éternité aussi dure que froide, qui ne promet rien de plus que les contours d'un paysage de nacre. La colère de Mara lui semble dérisoire. Rien ne peut la toucher, pas même les relents de sentiments. Elle est un tout sans failles que l'on ne peut que contempler. Le plus pur des cœurs pourrait tenter de la raisonner, qu'elle n'entendrait qu'une mélodie lointaine, ennuyeuse et sans veine. Un tourbillon de notes, une cacophonie cérébrale qui ne viendrait jamais réellement créer le change. L'Ombre n'est que l'Ombre d'elle-même. L'Ombre de Circé, celle qu'elle a été. Bien plus qu'une humaine, elle a appris la mort comme on apprend l'existence. Et c'est certainement cette différence qui prône sur toutes les autres. Elle a vécu après la vie, et elle a ressenti après elle aussi. Voilà l'explication la plus rationnelle, voilà, ce qui est véritable. Elle est toujours vivante, car elle ne l'a jamais réellement été. Mara. Petit oiseau dans un raz-de-marée. Elle est aussi frêle qu'une feuille emportée par l'ouragan, perdue dans la tornade et ses méandres incessamment violents. Instrument ou musicien, esclave ou maître, elle est quelqu'un, quoi qu'il en soit. Ils sont tous l'instrument, le musicien, l'esclave et le maître. Ils sont un tout, selon les angles, les points de vue sur une vie remplie de bizarreries. Et quiconque croit le contraire se voile simplement la face. Car l'énonciation de cette réalité est bien funeste et tristement vraie. Mais l'incapacité de l'entrevoir est compréhensible, pour le lots de conséquences psychologiques qu'elle implique. Circé est peut-être la seule, après plus d'un millénaire, à l'avoir finalement accepté, comme une simple combinaison que l'on retire et dont on découvre l'intérieur avec stupéfaction. Ici depuis si longtemps, collant notre épiderme, et pourtant silencieusement camouflé.

Diane. Vaste question pour de bien vastes réflexions. Bien sûr, qu'elle aime. D'une certaine manière. Circé l'a toujours su, et l'a toujours ressenti. Particulièrement envers sa progéniture, particulièrement envers elle. Et bien que ses sentiments soient aussi profonds que les tréfonds déserts du gouffre abyssal, Diane a toujours possédé des manières bien étranges pour les dévoiler. Preuve en est, malgré les possibilités infinies qui s'offraient à elle, elle a décidé de se consacrer à sa propre destruction, engageant avec elle, celles de ceux qu'elle aimait. Aujourd'hui encore, les chimères dansent dans le myocarde de Circé, et même si Mara a raison sur le fait que Diane peut aimer, elle a tout aussi tord. Car aimer n'est qu'un bien vaste verbe, dont on ignore souvent l'étendue, et dont on ignore également le sens. Un seul mot aux milles représentations, et aux milles façons de se dévoiler. A croire qu'il est une entité à lui seul, plus farouche et plus fourbe qu'un être vivant. Un parasite inné, contracté par l'Homme comme sa propre âme, qui croît avec le temps, s'imbibant de sang. Aimer. Chose bizarre dont est capable l'être humain et dont il se serait peut-être passé. Car l'Amour instaure la Haine, et la Haine est un bien plus lourd fardeau, pour ceux qui en sont la cible. Aimer. Gigantesque sensation semblable à une drogue permanente, elle est une fleur dont les parfums n'ont aucun égal, un édifice incertain dont on gravit infiniment les marches en quête d'un retour qui ne viendra peut-être jamais. L'Amour, lourd ouragan qui peut balayer l'existence, et qui soulève également des vents d'une folie meurtrière. Il fait battre les cœurs, et les fait s'écraser entre eux. Et bien qu'un problème peut trouver milles justifications, ce mirage du nom d'Eros est souvent racines sous un arbre que l'on croit fautif. Diane peut sincèrement aimer, comme Mara le peut, si elle se donne la peine de voir juste. Mais elle est incapable d'aimer comme on peut aimer sa propre âme. A force de se haïr elle-même, elle en oublie que les sentiments qu'elle peut offrir ne sont pas une malédiction pour ceux qui les accueille.

Il n'y a qu'elle qui puisse dire ce dont Diane est capable ou non. Circé l'a vue naître, l'a vue se coller contre le sein de sa mère, l'a vue faire ses premiers pas, parlé pour la première fois. Et depuis ce temps, elle a tout vu. Elle sait tout de Diane, elle la connaît plus qu'elle-même. C'est cette âme qu'elle a choisie comme compagne, hier. C'est cette femme qu'elle a choisi d'aimer plus qu'une autre. Si Mara souhaite lui apprendre qui est sa fille, elle se trompe ardemment. Circé n'écoute personne, Circé n'entend personne. Lorsqu'il s'agit de Diane, elle sait qu'elle a la raison absolue. Elle sait qu'elle sait. Et seule son enfant lui-même pourrait lui souligner sa fausse route. Circé ne se remettra jamais en question. Et s'en poser ? Certainement pas. Pourquoi bousculer ses certitudes, pour en trouver d'autres peut-être tout aussi fausses ? L'Ombre n'en a nullement envie. A dire vrai, elle se terre derrière Circé en souriant de ses dents acérées, blanches, comme si elles auraient pu être pures dans une autre dimension. « Je puis parler d'elle comme je le souhaite. Je suis sa mère. » En quelque sorte. Justification à demi-mensongère, peut-être, si l'on compte les liens du sang. Mais que sont-ils sur un planisphère qui ne tourne plus réellement rond ? Les choses changent, les époques changent. Et ceux qui ne peuvent enfanter peuvent créer des miracles. L'Homme se prend finalement pour Dieu. Alors Circé se prend pour le Diable.

En observant la ville un instant, elle inspire profondément. La colère de Mara l'indiffère, mais elle parvient à la toucher malgré ses barrières. Pas par pitié, pas par compassion pour cette étrangère, non. Par honte. La honte de devoir agir ainsi, d'en être réduite à si peu d'Humanité. Mais elle n'est plus sûre de pouvoir reculer, à présent. L'Ombre grandit en elle, balayant sa petite âme fragile pour s'épanouir au cœur de sa cage thoracique, petite fleur macabre qui aspirera toute vie. Et elle se tait, et elle attend, car elle sait que lutter ne sert à rien. Qu'elle hurle, qu'elle fuit, qu'elle tente l'illusion, l'Ombre reviendra toujours, car l'Ombre, c'est aussi elle. Quoi de pire que d'être sous le joug de soi-même. Lorsque son sang bouillonne dans ses veines, qu'il semble prendre une seconde vie étrange, et que les ombres se taisent enfin, elle gronde. Ce grondement sourd plus semblable à celui d'un animal. Un bruit macabre provenant du fond de sa gorge, comme si elle fut rebaptisée « Le Tartare ». Quoi qu'il se cache en elle, Circé ne le contrôle désormais plus. Elle a lâché les rênes de ce qui fut autrefois son corps. Elle s'en décharge, et se replie au fond de sa cage, dans le noir absolu. Elle ne veut plus rien voir, elle ne veut plus rien entendre. Elle tombe sous ces os qui se dérobent. « Je ne suis pas ton bourreau. » Alors, elle ferme les yeux. Dansent les ombres, et s'obscurcissent les cieux. Dans la quasi-noirceur de la pièce, elle crée un tissu irréel, un tissu de mensonges. Et elle sait que Mara s'y retrouve prisonnière, comme une vulgaire enfant. Comme chacun s'y retrouver finalement enfermé, même ceux qui croient y échapper. « Je suis ton pire cauchemar. » Circé se jette sur elle, ou est-ce seulement son image, elle ne le sait pas. Virevoltent les corps dans l'appartement. Mara est projetée contre le mur, et l'Ombre lui enserre doucement la gorge. A plonger dans ses yeux, elle sourit doucement, comme si la lueur de la folie venait de disparaître. « Diane s'est jetée sous un train. » Un voile intangible de tristesse se pose sur son regard diabolique. Puis, il se volatilise, preuve éphémère de ce qu'elle est encore au fond d'elle-même. « Tu t'es jetée sous un train avec elle ! » Elle crie, hurlant comme si la mort la prenait encore. En projetant Mara près de la baie vitrée, elle s'approche et la brise en un milliers de morceaux. A quoi bon passer par quatre chemins, comme le dit si bien cette pauvre imbécile ? En lui empoignant les cheveux, elle l'oblige à passer la tête par la fenêtre, pour regarder le bas de l'immeuble, et la chute qui l'attend. Et c'est un mélange d'effroi et d'excitation qui se réveille en elle. « Tu voulais avoir mal, n'est-ce pas ? Et tu veux encore avoir le même mal. » Elle se penche doucement à son oreille, et dans les échos de la ville, susurre comme si elle lui offrait l'héritage d'un secret. « Tu oublies seulement une chose... Je ne suis pas un train. » Elle secoue la tête. « Je suis la Mort. » Et elle la pousse violemment par-dessus la rambarde.



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Mara D. Danvers
Stiletto-heeled stone cold bitch
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Messages : 758 Je suis arrivé(e) le : 08/06/2016 Sous les traits de : Jena Malone Je me dédouble : Caroline L. Bloch Pseudo : Melkin Crédits : Ava © MOOMINS | Sign © WIISE Points : 6364 Couleurs RP : #AD28B2 I am gonna break your heart an get away with murder.

J'ai : 44 ans Age d'apparence : 32 ans Je travaille comme : assistante funéraire Actuellement, je suis : célibâtarde sentimentalement inhibée Niveau social : I'm a rich bitch, I'm the upper class ♫ Feathers and Blood | ft. Mara A19kFGM

Merry darling, you're my best friend
I've been doing bad things
That you don't know about
Stealing your stuff now and then
Nothing you'd miss but
It means the world to me.


Feathers and Blood | ft. Mara Jkv2RCS

Girl, you'll be a woman soon,
Please, come take my hand
Girl, you'll be a woman soon,
Soon, you'll need a woman.


Feathers and Blood | ft. Mara OlxBP0x

If you leave me now
You'll take away the biggest part of me
Oh, oh, oh, oh, no, baby please don't go
And if you leave me now
You'll take away the very heart of me
Oh, oh, oh, oh, no, baby please don't go
Oh, oh, oh, oh, girl, I just want you to stay.


Feathers and Blood | ft. Mara WogT1rL

There's something inside you
It's hard to explain
They're talking about you boy
But you're still the same.


Feathers and Blood | ft. Mara UemDx26

Oh no, not me
I never lost control
Who knows ? not me
We never lost control
You're face to face
With The Man Who Sold The World.
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Feathers and Blood | ft. Mara EmptyMer 6 Juil - 11:22

Feathers and Blood.
"Deep in the ocean, dead and cast away, where innocence is burned in flames. A million mile from home, I'm walking ahead. I'm frozen to the bones, I am a soldier on my own, I don't know the way. I'm riding up the heights of shame. I'm waiting for the call, the hand on the chest. I'm ready for the fight and fate. From the dawn of time to the end of days I will have to run away. I want to feel the pain and the bitter taste of the blood on my lips again."

Woodkid - Iron ▽ L'attente semblait être ce qu'il y avait de plus effrayant dans les sourdes menaces à moitié proférées par Noirceur. Mara devina sans mal que le châtiment que lui infligerait cette terrible dame de fer serait à la hauteur de l’anxiété que lui offraient ses regards ténébreux et ses silences plus éloquents que ses discours. La stryge s'était emportée, heurtée de plein fouet par ses propres contradictions : elle était la créature la plus libre et la plus seule qui soit et Diane était arrivée dans sa non-vie comme un ouragan électrique ; un orage de chaleur, de fins grondements et l’œil du cyclone. A présent, Mara ne savait plus ce qu'était la solitude. Elle ne la supportait plus, gelée jusqu'aux os, brûlée jusqu'à la moelle par le passage de la Banshee qui ne l'avait pas laissée intact, quoi qu'elle en dise. Ses yeux étaient comme fous. Elle était ridicule, comme un oiseau qui se gonfle pour faire face à un prédateur, un échassier qui se hausse, sa crête qui se dresse. A la fois pygargue à tête blanche et pigeon sans attrait. A quoi servent ces grandes ailes qui traînent derrière elle, si ce n'était à lui peser sur le dos ? Les aigles fondent sur les musaraignes, haut dans le ciel ; pourtant les fauves les déchiquettent entre leurs crocs, à leur tour. Noirceur face à la volaille, un renard dans les ténèbres. Elle le sent : elle ne pourra pas lutter contre l'Ombre. Elle qui est jeune et boit si peu que ses pouvoirs en étaient amoindris ; elle qui aurait dû boire trois litres par semaine, et ne se nourrissait que deux fois par mois.

Elle n'est pas son bourreau, à l'évidence. Mara est prise dans les ombres de la pièce, incapable d'en sortir. Mais Noirceur l'enferme plus profond encore, dans une cage avec ses propres démons, affamés et mal nourris. Ils rôdent autour d'elle comme des fauves exsangues près à bondir, à la prendre toute entière dans leurs bouches immenses. Au delà des ténèbres, c'est la gueule de ses passions qui la prend à la gorge et elle perd pied avec une facilité déconcertante. Noirceur a dans le cœur une petite fleur macabre qui aspire toute vie. Celle de Mara est une fleur de chair et de sang, qui diffuse la vie dans ses veines. Une vie dont elle ne veut pas, peuplée de passions qui la rebutent. Oh, comme elle déteste ces envies grotesques, qu'il s'agisse de Diane ou de ses propres errances en pensées qui distillent le sexe, la mort et la chair fraîche et tendre. Son pire cauchemar; elle à un soupir amusé et fatigué. Pourquoi fallait-il toujours que les gens cherchent à être le pire ou le meilleur ?

"Mon pire cauchemar est ma propre mère", avoua Mara sans fard, "c'est elle qui m'a promis ce que tu me promet."

Parce que Kai était son Pygmalion et qu'elle était sa Galatée. Elle lui avait brisé tout ce qu'on pouvait brisé chez une humaine, et même au delà. C'était elle qui l'avait crée, façonnée dans la chair et le sang. Le souvenir de sa "mère" dansant dans les débris humains, le regard habité, revint agiter son corps de spasmes incontrôlables : une peur réelle, affreuse et invincible pris ses grands yeux bleus en face de Noirceur. Pourtant cette peur ne lui était pas destinée. Kai dansait, encore et encore, démente qui avait broyé ses doigts, léchés ses plaies, violé son corps. L'odeur de la charogne dans cet entrepôt sordide ne la quittait plus. Son pire cauchemar n'était pas froid et sombre ; il était odoriférant et extravagant. En rouge et ocre. Un cauchemar de passions, pas de froideur. Mara eut soudainement l'air d'une biche apeurée, folle et traumatisée par quelque chose d'indicible ; elle était née à nouveau dans le sang et les tripes, et c'était ça qui la terrifiait réellement. Pas l'anonymat d'une mort rapide et efficace. Pas la froideur des ombres désincarnées. Elle ne se rend même pas compte que la terrible Noirceur a fondu sur elle, tant elle a peur. Elle ignore si c'est elle ou une de ses ombres qui a bondi hors des ténèbres. Des mains froides enserrent sa gorge et elle est incapable de se défendre, de la repousser. Kai l'avait dit : "tu n'es qu'une victime, tu ne survivras pas. Tu ne seras jamais un prédateur". Elle trembla sous la pression de la Sidh, son regard ne la regardant pas mais voyant plutôt au travers d'elle un point qui n'existait que dans son imagination.

Les spasmes cessèrent. Comme ces femmes qu'on rosse sans arrêt, la stryge répondit à la violence par une mollesse pathologique, devenant une vraie poupée de chiffon entre les griffes de Noirceur, soumise à la volonté de cette dernière. Elle ne vit pas le regard de la femme plongé dans le sien : ses prunelles étaient creuses et ternes, sans vie. le regard de quelqu'un qui s'éteint, qui s'échappe totalement. Le regard d'une femme qui pour affronter la violence ne sait que disparaître et s’anéantir, devenir une poupée sans volonté et attendre. Ses yeux ne portaient rien : ils étaient morts. On éteint tout. Juste une poupée de chiffon. La tristesse dans la voix de Noirceur ne peut la toucher car elle n'entend et ne ressent plus rien. Kai l'a façonnée ainsi. Elle s'éteint, elle accepte tous les coups qu'on lui donne. Il n'y a que comme ça qu'elle peut continuer à survivre. Son corps est projetée contre la baie vitrée qui sous la force du choc se fendille et se brise. Le verre jonche le carrelage blanc ; Noirceur crie, hurle, ménade terrible et si humaine dans le fond. Mara l'entend de loin, sans la comprendre. Elle n'essaye même pas de se relever, ne s'agite pas quand l'autre femme la saisit par les cheveux pour lui montrer le vide sous elles, la tête passée par la fenêtre de force. En bas, les gens sont tout petits : on dirait des fourmis. Les lumières des voitures dansent un ballet rectilignes le long des grandes artères.

Oui, Diane s'était jetée sous un train, et elle s'était jetée avec elle. Pourquoi donc ? Noirceur était-elle plus révoltée par le fait que sa protégée s'était offerte à la mort encore une fois, où que quelqu'un l'ait volontairement suivi ? Ce soir-là, Mara n'avait pas compris son propre geste. Elle avait mis des jours pour saisir cette impulsion qui n'était pas une envie de mort, loin de là... Ce besoin, cette compulsion, c'était...

"Je...", elle retint ses larmes, à moitié évanouie, "je voulais être avec elle....", elle ajouta après un hoquet, ".... et... je veux être avec elle..."

Ce fut ironiquement la violence et les menaces de Noirceur qui firent prendre conscience à Mara de ses sentiments pour Diane. Elle l'aimait. C'était horrible à comprendre, et bien plus effrayant que ce que lui promettait l’Ombre. Son pire cauchemar... en effet, ce n'était peut-être pas Kai ; mais ce n'était pas cette blonde glaciale non plus. La Mort ne lui faisait pas peur. La Vie, si. L'amour, encore plus. C'était horrible à comprendre. Elle l'aimait. Elle ne voulait pas. Cette vie sans attache, libre et seule, c'était son seul désir. Elle releva d'instinct un peu la tête pour ne pas blesser sa gorge à quelques débris de verre fiché dans les restes de la fenêtre. Ce soir-là, Mara n'avait pas voulu que Diane affronte la mort seule. Elle avait voulu demeurer à ses côtés, sans raison évidente. Ignorant comment la Banshee était décédée de son vivant, elle l'imaginait volontiers seule et oubliée, comme elle s'était sentie dans cet entrepôt qui sentait la sueur et le sang. Elle avait voulu avoir mal ? Non. Voulait-elle encore avoir mal ? Elle souffrait, nulle besoin de violence physique pour ça.

"Je ne voulais pas qu'elle y aille seule..."

Ce fut tout ce qu'elle trouva à dire. Mara ressentit une étincelle de quelque chose chez l’Ombre, une sorte de honte, de crainte, mais l'instant était trop imprécis pour qu'elle parvienne à tout saisir. La Mort. Surement pas : personne n'est la Mort, car elle est partout et dans tout le monde. Mais docile, Mara se laissa passer par la fenêtre comme si Noirceur était dans son bon droit. La stryge passa par-dessus la rambarde, déjà presque inconsciente et chuta au bas de l'immeuble. Elle ne pensa à rien ; rien ne vint. Kai, peut-être. Une inconnue aux cheveux blonds. Elle ne mourrait pas. Une chute ne tue pas une stryge. Les paroles de Diane lui revirent pourtant. Je t'aime. La rousse avait senti la sincérité dans ses mots, grâce à son sens particulier. C'était horrible à entendre. Elle ne se rendit compte de rien d'autre alors qu'aucun corps ne tomba au sol. Ce dernier agit tout seul, si rapidement que l’œil nu ne pu se poser sur ses actions. L'instant d'après, défaite et encore dans les limbes de l'inconscience, Mara demeurait sur le rebord de la fenêtre, ses grandes ailes brunes piquetées de noir et de blanc l'ayant sauvée dans un geste de survie élémentaire. Elle n'avait pas tout compris ; du sang coulait de son nez et elle passa le seuil de la fenêtre pour s'étaler par terre, aux pieds de Noirceur qu'elle n'avait quitté qu'un instant. Surement cette dernière savait-elle qu'elle agirait de la sorte, puisque les stryges peuvent voler. Et c'était tout à son honneur.

"Tu n'es pas la Mort", souffla simplement Mara sans argumenter.

Elle était bien trop épuisée et sonnée par les agissements de la Sidh et ses propres craintes pour métaphysiquer. Les mots se suffiraient à eux-même, sans provocations, juste par déduction. Noirceur n'était pas la Mort ; personne ne l'était et encore moins ceux qui ne craignent ni les éons, ni les siècles qui passent.

"Tu n'es pas la Mort..."

.... car n'est pas mort ce qui a jamais dort, comme l'écrivait Lovecraft.
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