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The Ugly Boy Who Loves You Is The Man That You Fear [Heathcliff & Mara]

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Heathcliff A. Lovecraft
I'm Not an Artist I'm a Fucking Work of Art
Heathcliff A. Lovecraft
I'm Not an Artist I'm a Fucking Work of Art

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Messages : 283 Je suis arrivé(e) le : 14/03/2016 Sous les traits de : Marilyn Manson Je me dédouble : Jahaal J. Sepehr & Aldous B. Koch & Archibald S. Rosier Pseudo : Yuki Shuhime Crédits : @SWAN Points : 3578 Couleurs RP : #660000 The Ugly Boy Who Loves You Is The Man That You Fear [Heathcliff & Mara] Tumblr_mxzcjiCoY31rk4sq3o1_250

J'ai : 44 ans Je travaille comme : Artiste peintre & Professeur aux Beaux Arts Actuellement, je suis : Follement amoureux d'une Ombre, mais c'est un secret Pouvoir : Manipulation du son Niveau social : D'anciennes richesses familiales
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The Ugly Boy Who Loves You Is The Man That You Fear [Heathcliff & Mara] EmptySam 25 Juin - 10:56
The Ugly Boy Who Loves You Is The Man That You Fear



2 Juillet 2016 - 15h - Heathciff & Mara


Le bruit sourd du verre qui éclate et qui se répand par terre. Les brisures tranchantes qui jonchent le sol. Les éclats brillants comme des pierres de lunes, maculés de pigment carmin. Tu avances, tes pieds nus ressentent chacune de leurs aspérités, absorbant les contours qui lacèrent ta plante. Tu presses sur tes cuisses, appuyant tout le poids de ton corps pour que les morceaux de miroir pénètrent tes chairs. Pour que le chaos et le néant s'unissent dans le sang et les larmes. Pour que ton art et cet instant d'éternité hors du temps jamais ne s'efface. Pour que ton corps mortel en porte à jamais les stigmates. La douleur est assourdissante. La tête te tourne. Le vertige te serre à la gorge et te coupe le souffle. Tes tempes palpitent. Ton coeur erratique s'emballe. Tu n'arrives plus à respirer. Ce sont des mains de ténèbres qui t'étouffe à présent, des bras d'ombres qui s'enroulent autour de ton cou. La pression augmente, tu te sens rendre les armes. Ta vue se trouble et pourtant tu ne te débats pas. A mesure que tu perds pied avec la réalité, un visage se dessine. Des contours que tu as appris par coeur, des traits qui font écho à une profonde souffrance. Un sursaut anime tes entrailles alors que tu la reconnais. Ta voix n'est qu'un murmure dans l'infini, une onde légère à la surface lorsque tu te fais happer par les abysses. Mara ...

Une vibration stridente le tire d'un sommeil profond et agité. Les mêmes images cauchemardesques, les mêmes songes de tourmente. Et pourtant un sentiment intérieur de paix. Comme si un équilibre entre la culpabilité, l'angoisse et la souffrance avait été trouvé dans ce regard de glace. Comme si elle avait donné un sens à ce qui n'en avait pas. Une démangeaison le secoue et il est pris de spasmes frénétiques. Il passe ses longues mains sur la plante des ses pieds, couvertes de croûtes. Rageusement, il les arrache, les gratte, les cure pour laisser à nouveau le sang coagulé s'écouler et rouvrir ces plaies qui lui font tant de bien. Les tiraillement le font grimacer mais finalement, c'est un sourire apaisé qui fend son visage fou lorsqu'il pose les pieds au sol pour sortir de son immense lit à baldaquin. L'empreinte carmine de ses pas trace son chemin jusqu'à la salle d'eau où les jets délassent son corps meurtri et ses muscles fourbus. Lorsqu'il sort, il détaille ses larges paumes nues : plus de traces de ce rouge gras et âcre, plus depuis des jours. Un soupir. La buée recouvre une surface lisse qui portait autrefois un miroir. Depuis ce soir, il a retiré tous les miroirs, de la galerie et du Manoir. Il n'en supporte plus la vue.

Il s'habille à tâtons, sans regarder ce qu'il revêt. Un simple costume entièrement noir, une cravate nouée avec la dextérité d'un automate, et ses gants. Ses gants de velours qui ont gardés la marque indélébile de cette soirée inoubliable. Heathcliff se force à ne pas penser. Il amplifierait volontiers le silence pour qu'il bourdonne à ses oreilles et sature son esprit avide de se repasser à l'infini le film de cette nuit. Voir défiler ses erreurs lui est trop insupportable. Il sort de sa suite, le visage livide, sans poudre ni artifice, les yeux vides de la moindre vie, la bouche nue. Il n'a plus touché un tube de rouge à lèvre non plus. Il est un spectre, un avatar tangible d'un être vivant, une immense silhouette fantomatique qui errait sans le moindre but, ou plutôt avec un but si illusoire qu'il en devenait vain. Finalement, le peintre enferme ses plantes de pieds à vif dans ses imposantes chaussures à plateforme de cuir. Il serre les liens plus fort, pour comprimer ses chairs, pour sentir son sang coulé même à l'intérieur, pour ne pas oublier cette douleur insoutenable. Et cette nuit unique.

***

Le temps défile. La vie aussi. Ses pas le portent là où on exige qu'il se rende. Sans allant, sans élan, sans âme. Il semble désincarné. Il ne parle pas. Il bouge à peine, statut de cire animée qui arpente le monde comme un pantin dont le maître aurait coupé les ficelles. Sa volonté semble morte, son humeur éteinte, son esprit morne. Il n'a aucune idée de l'heure ni du temps qui lui reste à passer à la galerie. Il se tient sur son fauteuil de cuir, un verre de gin à la main, la bouteille dangereusement vide sur la table. Il entend la rumeur des visiteurs qui arpentent le parquet, et si d'ordinaire le crissement des talons sur le bois ciré était la plus belle des musiques, aujourd'hui, il le fait taire pour se murer dans un silence mortifère. Le poison dévale dans ses veines comme il l'absorbe, cherchant à annihiler chaque sentiment, chaque émotion qui faisait encore de lui un être humain. Il appelait la mort, cette faucheuse qui l'avait toujours tant effrayé, il cherche à l'invoquer. Mais son angoisse est tout autre.

A chaque détour, chaque regard posé sur le monde, il voit son visage. L'apparition de sa muse, de son ange de la mort, de celle qui a brisé son âme et son art en un violent mouvement de la main. Il se surprend à la redouter et à la craindre autant qu'à la désirer. Car malgré tout, il garde au creux de ses entrailles, l'empreinte indélébile de son corps long, fin, osseux, presque décharné et de son regard glacial, vide, plein d'un mépris aussi douloureux que caressant. Elle le haïssait surement. Il ne pouvait s'en convaincre bien qu'il en soit intimement persuadé. Il a en son coeur, une solitude plus grande, plus rance, plus âpre et plus destructrice que jamais. Alors quand la troisième bouteille de gin roule sur le parquet et va mourir dans le coin de la pièce, sa grande silhouette titubante, vacille jusqu'à la porte de la galerie qu'il enfonce presque pour sortir. Une seule phrase, une seule voix, résonne en boucle dans son crâne. La sienne. "Je travaille chez Racine & Gauthier ..." Un murmure qui joue comme une litanie, une sombre mélopée morbide entre ses tempes, absorbant tout le reste pour ne plus fixer son attention que sur une seule chose : la trouver !

***

L'alcool a embrumé son cerveau et l'a enveloppé dans une ivresse aussi désastreuse que nécessaire pour lui donner du courage. Son haleine est brûlante des relents de gin et sa gorge est en feu. Chaque pas ouvre davantage ses blessures et chaque seconde broie un peu plus son coeur dans un étau chauffé à blanc. Sa démarche est assurée et pourtant chancelante, il bombe le torse, rendant sa carrure d'autant plus impressionnante qu'il semble totalement hors de contrôle. Prêt à tout, sans la moindre limite, il franchit le seuil d'une énorme bâtisse abritant la mort en son sein. Il peut la sentir ramper tout autour de lui, s'insinuer partout, dans les moindres interstices, il en a le goût amer et rouillé dans la bouche. Celui de son propre sang alors qu'elle l'avait farouchement mordu, ou celui des défunts qu'on embaume dans les pièces autour de lui. Il déroule un couloir. Son allure mortifère et sa toilette entièrement sombre suggère peut être qu'il n'est qu'un messager de la faucheur parmi tant d'autres dans son royaume aseptisé à l'odeur d'entrailles et de formol. Personne ne lui demande ce qu'il fait, personne ne semble le regarder bien qu'on ne voit que lui. Lorsqu'il arrive au coeur d'un hall à haut plafond, il s'avance à une sorte de guichet et d'une voix rauque, râpeuse, aussi imbibé que l'est toute sa personne, ordonne qu'on lui indique où elle était.

Sixième sous-sol, sixième couloir, sixième porte à gauche. Le chiffre du démon pour trouver la reine des damnées. Son pas est décidé, son visage nu sans artifice plisse légèrement les yeux sous les néons agressifs qui brûlent ses rétines sensibles. Ses sclérotiques rougissent, son teint pâli. Un ascenseur énorme s'ébranle et plonge dans la fange, l'emmenant à toute vitesse vers les profondeurs du bâtiment, les profondeurs de son âme. La porte s'ouvre, il étouffe tous les autres bruits que ceux d'une respiration fausse et familière. Il la cherche. Comme le prédateur cherche sa proie. Comme l'amant cherche sa compagne. Comme le pêcheur cherche l'absolution et la rédemption. Il compte les portes, et les couloirs, malgré l'alcool et l'adrénaline qui dilue son sang, il a l'impression de jamais n'avoir été si ouvert à ses perceptions. Un dernier détour, une dernière porte close avant d'arriver au firmament. Sans la moindre hésitation, après une profonde inspiration où les vapeurs de formol se mêle à son haleine de gin et lui font tourner la tête, il entre. Elle est là.

Mara ...



© fiche par Ell, optimisée par Superno√A pour ASN


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Mara D. Danvers
Stiletto-heeled stone cold bitch
Mara D. Danvers
Stiletto-heeled stone cold bitch

IDENTITY CARD
Messages : 758 Je suis arrivé(e) le : 08/06/2016 Sous les traits de : Jena Malone Je me dédouble : Caroline L. Bloch Pseudo : Melkin Crédits : Ava © MOOMINS | Sign © WIISE Points : 6364 Couleurs RP : #AD28B2 I am gonna break your heart an get away with murder.

J'ai : 44 ans Age d'apparence : 32 ans Je travaille comme : assistante funéraire Actuellement, je suis : célibâtarde sentimentalement inhibée Niveau social : I'm a rich bitch, I'm the upper class ♫ The Ugly Boy Who Loves You Is The Man That You Fear [Heathcliff & Mara] A19kFGM

Merry darling, you're my best friend
I've been doing bad things
That you don't know about
Stealing your stuff now and then
Nothing you'd miss but
It means the world to me.


The Ugly Boy Who Loves You Is The Man That You Fear [Heathcliff & Mara] Jkv2RCS

Girl, you'll be a woman soon,
Please, come take my hand
Girl, you'll be a woman soon,
Soon, you'll need a woman.


The Ugly Boy Who Loves You Is The Man That You Fear [Heathcliff & Mara] OlxBP0x

If you leave me now
You'll take away the biggest part of me
Oh, oh, oh, oh, no, baby please don't go
And if you leave me now
You'll take away the very heart of me
Oh, oh, oh, oh, no, baby please don't go
Oh, oh, oh, oh, girl, I just want you to stay.


The Ugly Boy Who Loves You Is The Man That You Fear [Heathcliff & Mara] WogT1rL

There's something inside you
It's hard to explain
They're talking about you boy
But you're still the same.


The Ugly Boy Who Loves You Is The Man That You Fear [Heathcliff & Mara] UemDx26

Oh no, not me
I never lost control
Who knows ? not me
We never lost control
You're face to face
With The Man Who Sold The World.
MORE ABOUT ME
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The Ugly Boy Who Loves You Is The Man That You Fear [Heathcliff & Mara] EmptyDim 26 Juin - 8:53

The ugly boy & the repulsive girl
"Sometimes hate is not enough to turn this all to ashes. Break all of your wings and make sure it crashes. We're running to the edge of the world. Running, running away, we're running to the edge of the world. I don't know if the world will end today."

Cliff Martinez - Ruby's close up ▽ L'homme entra dans la pièce sombre, ses yeux habitué à la pénombre des lieux. Il alluma le néon cru qui éclaboussa le sol clair de sa lumière artificielle, entre le blanc criard et le bleu banquise. Le nez dans quelques dossiers, il dépassa les tables vides, propres et délaissés, encore maculées d'eau et de désinfectant ; il flottait dans l'air une odeur rance et douce née de la formolisation, du formaldéhyde et de la glace carbonique. Il faisait froid dans la morgue, mais cela ne le dérangeait plus : cela faisait bien des années qu'il avait les morts en compagnons silencieux et cette chambre pour pièce de presque vie. Comme de coutume, il avait fait couler deux cafés noirs, serrés et sans sucre mais il se surpris à être complètement seul. A la pause de dix heures, Martinez recevait en général la visite de Danvers, une des assistantes funéraires, et ils discutaient autour d'un café et du mort du jour à soigner. Elle le regardait longuement officier sans jamais le couper, ou le lâcher des yeux. C'était une femme étrange : une grande rousse à l’œil torve, une française à l'air toujours un peu étriquée dans ses vêtements. Elle parla peu, écoutait beaucoup, n'avait pas souvent d'opinions mais quand elle en avait, elles étaient tranchées, un peu directes. Cela ne le dérangeait pas, même si Danvers avait l'habitude d'avoir l'air plus morte que vive, parfois. Elle se fondait dans le décor, à quatre degrés, pas plus. Sans jamais trembler de froid.

Mais ce matin, la rousse n'était pas là et cette absence lui sembla suspecte : elle était un peu toquée, à vrai dire, et n'aimait pas déroger à ses habitudes. Il flaira quelque chose mais ne chercha pas plus loin : madame Robinson avait besoin de son injection, Danvers pourrait attendre. Il consulta le registre d’accueil et fut étonné de voir un sac mortuaire non répertorié sur la liste et s'en approcha doucement en le dézippant avec une certaine habitude. Heureusement avait-il du sang froid et un bon sens de l'humour : sa collègue s'y était allongée, cherchant à le surprendre.

"Bah", siffla cette dernière avec un vague sourire.

"Ha, Danvers. Vous pensiez que ça me ferait peur?"

"... j'essayai", elle sortit du sac en reprenant ses cheveux et sa jupe-culotte bordeaux, "le café est passé ?"

L'homme hocha simplement du chef, l'air un peu blasé. Ils ne discutèrent pas vraiment, peu bavards de nature comme beaucoup de gens travaillant depuis longtemps dans leur corps de métier. Les blagues de cette nature étaient monnaie courante et Mara n'avait pas le monopole du manque d'humour ; il lui arrivait de chercher à se détendre, comme tout le monde et plus particulièrement durant cette étrange semaine qui l'avait laissé exsangue. Elle avait l'air plus pâle que d'habitude, les orbites sombres et creuse, l'air d'un loup efflanqué qui ne mangeait pas à sa faim, tenaillé par cette dernière. Martinez remisait cet tête d’enterrement sur un besoin naturel de café pour être opérationnel. Ils baillèrent de concert en échangeant des banalités et quelque commentaires sur l'état de la morte, qui avait l'air radieuse depuis hier soir ; Mara insista sur son teint que son collègue avait travaillé ; la vieille semblait avoir bien dix ans de moins, c'en était presque comique. La froidure de la salle ne sembla pas les affecter durant cette étrange pause, Mara sirotant son café du bout des lèvres tandis que son collègue faisait les soins quotidien à celle qu'on mettrait en terre dans quelques heures ; une routine comme une autre.

Mais Martinez lui demanda soudain si elle avait remarqué un sac dans le hall, perdu surement la veille. La veille, Diane était venue la filer jusqu’à son travail et elle avaient terminé chez la stryge, dans un déluge un peu curieux de violence et d'attentions plus chattes. Vérifiant le contenu du sac d'une main sûr, elle y trouva un portefeuille un peu en vrac. Quelques cartes cornées,une d'identité. Diane Forrester. Quelques babioles, une flasque de liquide -probablement de l'alcool - et quelques photos d'identité un peu ternes. Elle assura à son collègue qu'elle connaissait cette femme de vue et qu'elle lui rendrait ses affaires ; Martinez trouva la française toujours aussi serviable ; car elle était serviable et polie dans l'image qu'elle renvoyait au travail. Un bon élément, courtois, discret et professionnel. Célibataire sans histoire sans désir d'avoir d'enfants, plutôt ouverte - Martinez était homosexuel et elle n'avait simplement rien dit quand il lui avait annoncé - son accent jurait parfois un peu, mais ce n'était pas unique à Ottawa de parler français. Surement était-elle une bonne voisine, avait-elle un chat et un objectif de carrière qui prenait toute la place dans son esprit ; comme il se trompait.

Mara avait longuement regardé les photos de Diane qu'elle tenait d'une main un peu crispée, les phalanges blanchies ; cela lui ferait une excuse toute trouvé pour croiser encore une fois cette folle et la terroriser ; c'était son jeu préféré du moment. Ces derniers jours avaient été remplis du souvenir d'elle, et du baiser brutal du Mithridatiseur. Une nausée prit soudain la rousse et elle prétexta la force du café pour aller se rafraîchir, sortant de la morgue. Il avait été imprévisible, cavalier et vulgaire et elle avait été cruelle et brutale ; surement cela s'équilibrerait-il de lui-même. Mara n'éprouvait cependant aucun remord à avoir flanqué par terre l'oeuvre passionné d'un artiste ; elle avait la cruauté dans le sang quand il s'agissait de se débattre avec la brutalité des autres et le souvenir des abus de Kai durant ses crises de Stendhal s'était naturellement superposés aux traits pâles de cet empereur du rouge et du noir tout bardé de cuir. Il n'était pas une vision cauchemardesque : la rousse passait en général rapidement à autre chose. Mais elle ne pardonnait jamais rien : il avait, dans sa passion, oublié son consentement et le fait qu'elle était sonnée, et celui lui sembla inexcusable. Embrasser un homme... l'envie de vomir la reprit et ses traits se tirèrent d'un seul coup, la peau du visage presque contre l'os.

"Oh", fit-elle, étonné de voir enf ace d'elle l'objet de sa réflexion, "milord."

Elle demeurait polie et inflexible, malgré la surprise, son café dans une main et les photos dans l'autre. Son regard clair ne semblait porter ni haine ni jugement, rien de plus que la fatigue d'un animal efflanqué ; les perversions d'Avalon la mettaient souvent à rude épreuve et elle dormait tout au plus deux heures de nuit, pour continuer ses extractions malsaines  sur la pauvre Diane, ou se prémunir des siennes. Plantées sur les talons épais de ses bottines, elle fixa le géant en haussant les sourcils ; Matinez état encore dans la pièce d'à côté et le hall était sous surveillance vidéo. Elle se méfiait de lui sans rien montrer, comme à son habitude. Sur la question de sa présence en ces lieux, elle se remémora non sans se fustiger mentalement avoir la salle habitude de se définir par son emploi. De son passage à la morgue lui restait une forte odeur de formaldéhyde sur les vêtements et dans ses cheveux, allégée par une fragrance plus féminine d'un parfum de marque. Lui sentait l'alcool : elle avait des sens aiguisés.

"Vous comptez me faire payer mon refus, ou la destruction de votre oeuvre ?", demanda-elle très calmement et sans inquiétude, en prenant une gorgée de son café.

Au loin, Martinez continuait son office dans une musique pop criarde qui résonnait dans le hall en meublant le silence de la stryge. Elle ressera sa poigne contre la tasse de café brûlant comme s'il s'agissait d'une arme, le regard acéré en disant plus que son visage sans âme et sans émotion. Les hommes lui faisaient peur car elle les pensait imprévisibles et soumis à leur pulsions, encouragée par la passion déraisonnable qu'elle inspirait à Heathcliff et qui lui fournissait des preuves sur son raisonnement arbitraire du sexe dit "fort". L'odeur de l'alcool qui nimbait le géant la tendit imperceptiblement, l'imaginant volontiers imprévisible quand il avait bu ; mais elle ne montra rien de sa crainte, forte et droite comme une tour de cathédrale ; elle aviserait. Martinez n'était pas loin et elle n'était pas sans défense, quoi que ce soit cet étrange lord plein de passion. Elle tapa du pied sur le sol du hall en accord avec la rythmique de la musique lointaine, attendant de voir ce qu'il allait faire pour réagir de manière... appropriée. Il avait l'air d'un fantôme tout droit sorti de son imagination mais elle ne se leurra pas : ce pâle empereur était bel et bien là, en face d'elle.

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Heathcliff A. Lovecraft
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2 Juillet 2016 - 15h - Heathciff & Mara


La morsure de la douleur qui creuse ses plantes de pied lui semble douce lorsque les crocs verbaux de la Stryge se plante dans sa gorge avec sa morne et insipide façon de garder le visage totalement impassible. Elle lui instille son venin, savourant sans le montrer sa supériorité. Elle qui avait brisé son oeuvre. Elle qui avait brisé ce moment unique. Pour lui, elle le toise dans toute sa superbe, reine des glaces parmi les carrelages étincelant et l'air réfrigéré de son domaine. Elle jouit en silence de sa domination sur cet être soumis à l'éclat de son regard d'opale et aux reflets flamboyants de sa chevelure de feu, à sa silhouette décharnée et osseuse et à la volupté déguisée dans chacun de ses gestes. Et pourtant alors qu'il la dévore du regard, il ne voit plus cette déesse infernale régnant sur ses six cent soixante six légions. Il ne voit plus la muse débauchée qui se vautre dans le stupre, la soie de son chemiser découvrant sa peau laiteuse alors que des ailes cendrées semblent vouloir la protéger du monde. Il ne voit plus le corps alangui, allongé à même le sol trempé dans une posture tant lascive que chaste. Non, il ne voit que son visage fermé, son air impassible et sa bouche couverte du même rouge gras qui souille encore le velours de ses gants.

Un soupir. Un vacarme à peine audible trouble sa réflexion. Dans son ivresse dévorante et sa concentration relative pour en dissimuler les effets néfastes à la belle rousse, il n'avait pas remarqué l'homme qui travaillait un peu plus loin, et sa musique insupportable. Une barre d'acier se tend entre ses tempes, perforant son crâne de part en part tant les sons criards le dévastent. Il serre la mâchoire, ses muscles saillent, et ses dents grincent dans un frottement irritant de l'émail contre l'émail. Ses gestes sont saccadés et on distingue chaque mouvement d'articulation presque indépendant quand ses phalanges se meuvent pour annihiler ce simulacre de musique qui l'assourdit davantage à chaque seconde. Son attention divaguante se pose quelques secondes sur le collègue de la Stryge qui ne se préoccupe pas de sa présence, tout à son affaire sur une vieille femme allongée sur une table d'aluminium. Heathcliff détourne la tête et son regard asymétrique, anormalement dépourvu du moindre artifice, se pose sur Mara. Il cherche à nouveau, cet éclat, cette fougue, ce regard fiévreux, troublé et animé de temps d'émotions mêlées dans un maelström dévorant et psychédélique. Et il ne trouve rien. Rien qu'une froideur de glace, rien qu'une indifférence morne qu'il prend pour du mépris.

Alors, chancelant sur ses larges semelles, il baisse la tête. Il voudrait tellement avoir quelque chose à boire. Pour oublier. Pour effacer un énième souvenir de sa boîte crânienne qui en déborde. Pour panser ses blessures et lécher ses plaies. Pour noyer son sang damné et le diluer. Pour lui offrir l'illusion que pendant quelques temps, tout ira bien. Encore une fois, il s'était trompé. Encore une fois, sa passion l'avait fourvoyé et il a vu ou plutôt avait cru voir ce qui n'était pas. Non, la silhouette froide qui le contemplait n'était pas Mara, n'était pas elle, n'était pas sa muse. Dans ses songes, il avait maintes fois entendu sa voix haute et nasillarde lui donner son prénom. Dans ses errements solitaires, il le prononçait entre ses lèvres pleines et rougis par ses marques de dents au moment de l'extase. Et à présent qu'elle était devant lui, il ne ressentait rien. Pourtant c'était bien elle, le corps qu'il avait redessiné de mémoire, les courbes et les creux qui hantaient les éclats de miroir brisé. Finalement, elle était insipide, sans âme, sans vie, sans cette passion dévorante qui la rendait si belle, si envoutante, si merveilleuse. Il n'avait devant lui qu'une coquille vide, une enveloppe charnelle sans coeur ni âme dont la voix perçante lui rétorquait avec morgue et à sa manière, qu'il n'avait rien à faire là.

Et elle avait raison. Il se trompe. Il n'a pas à être là. Il n'aurait pas du venir. Celle avec qui il avait partagé une nuit unique, d'une intensité extatique, n'était plus. Mais avait-elle seulement été ? Quelle part n'était due qu'à son fantasme et à sa volonté profonde de voir en Mara ce qu'il voulait plus que ce qu'elle était. Support immortel d'un fantasme, d'une obsession, elle avait porté son désir et son angoisse mêlées pour lui offrir ce qu'il avait toujours recherché. Une femme, immortelle pour partager l'éternité à ses côtés, flamboyante comme l'être vil et démoniaque qui sommeille en lui, passionnée par l'art à en perdre la raison, aux impulsions vertigineuses et dépravées qui laissent les plus beaux souvenirs comme les stigmates les plus profondes. Mais Mara n'était pas cette femme. Elle ne l'était plus. Ou elle ne l'avait jamais été. Heathcliff sent son esprit fondre dans la folie et le chaos. Brisé, affaibli, d'une vulnérabilité sans pareil, il réalise qu'une fois encore, il s'est épris d'une illusion. La femme qu'il croyait aimé, qu'il croyait chérir, pour qui il voulait se battre, n'était qu'un autre produit de son imagination. Un soupir à fendre l'âme qu'il étouffe dans sa gorge et auquel il n'autorise pas à franchir la barrière de ses lèvres nues, résonne dans sa bouche. Un amer goût de désillusion lui enserre le coeur et le pousse à détourner le regard. Ivre et la démarche beaucoup moins assurée qu'à son arrivée, il fixe le sol avant de reposer ses yeux asymétriques sur l'assistance funéraire.

"Non ... Je ne suis pas venu pour cela. Mais je crois que ... Je me suis trompé. Pardonnez-moi si je vous ai offensé. Je ... je vais m'en aller, je n'ai rien à faire ici. Pardonnez-moi."


Il soutient à peine son regard avant de se retourner et de se mettre mollement en mouvement, jusqu'à poser la main sur la poignée de la porte.



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Mara D. Danvers
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If you leave me now
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Oh, oh, oh, oh, no, baby please don't go
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The ugly boy & the repulsive girl
"Sometimes hate is not enough to turn this all to ashes. Break all of your wings and make sure it crashes. We're running to the edge of the world. Running, running away, we're running to the edge of the world. I don't know if the world will end today."

Cliff Martinez - Ruby's close up ▽ Elle le regarda, les mains pleines et l’œil vide, image professionnelle et impersonnelle d'une grande guigne plantée sur ses talons parfaitement incorporée à la froideur du décor. Elle est dans cette morgue un mort parmi les morts ; un mort qui marche, rien de plus. Elle ne dit rien, n' al'air de rien ressentir du tout. Nulle colère, ni haine. Il l'a touchée sans son consentement, elle a fracassé son art. Elle ne regrette pas et son visage l'atteste mieux que n'importe quelle parle : ses silences sont souvent plus éloquents que ses brefs discours car Mara, à l'évidence, n'est pas une femme de mesure. Elle est polaire et volcanique à la fois. Là et absente, tout et rien. Cet homme ne la révolte pas, mais ne l'indiffère pas non plus : de lui, elle ne pense rien dut tout car elle ne le connait que par le souvenir d'une chambre sombre, de l'eau et du rouge à lèvres. Il l'effraye mais son physique n'a rien à voir : il est homme et tout ce qui est masculin inquiète la rousse; ça n'a presque rien de personnel. Elle n'a l'air de rien ressentir : c'est mensonge. Elle ressent parfaitement les émotions les plus évidente de son interlocuteur et le sent amorphe et abattu, plein de déception. Attendait-il quelque chose d'elle, pour être si déçu, si amer ? Ça par contre, Mara ne sait le comprendre.

La musique l'agresse; elle sent qu'elle vrille l'humeur du lord en face d'elle et fait claquer désagréablement sa langue sur son palais, bouche fermée. Ses yeux éteints se troublent un instant de colère, espérant que son collègue cesse son tintamarre. Coincée entre un géant ivre et un homme sans goût musicaux, sa tête la lance. La situation ne lui semble pas inextricable, simplement un peu stupide et elle reste debout, un peu bêtement, entre sa tasse de café et ses photos d'identité. La porcelaine chaude brûle sa main devenue rouge, mais elle ne dit rien. Elle est de fer contre ce genre de douleurs. Le géant à l'air bien moins assuré qu'à son arrivée et elle pousse un soupir ; les hommes ne savent pas ce qu'ils désirent et quand ils désirent, ils ne savent pas comment le montrer ; c'était sa mère qui le lui avait dit mais Mara s'était toujours gardée de fréquenter les autres, quelque soit leur sexe. Sa solitude n'était pas un poids : elle était libre et parfaitement heureuse sans aucun lien.

"Je vous dois des excuses également", admit sincèrement Mara en hochant la tête ; son ton était franc, comme toujours, "j'ai été cruelle."

la cruauté était la seconde nature de la stryge dès qu’elle se sentait agressée, mais c'était également une tête froid et pragmatique. Elle savait relativiser avec un sens aigu du déni, tout en se sentant affreusement touchée. C'en était complètement absurde. Pourtant nulle compassion chez elle, nullement émue par l'air déconfit de l'homme. Elle n'avait pitié de personne, car elle trouvait la pitié vulgaire autant pour les autres que pour soi-même. La rousse le regarda se retourner mollement en haussant des épaules.

"Je ne sais pas ce que vous êtes venu chercher, donc je ne peux pas approuver ou pas", son ton n'était pas robotique, mais pas sentimental et elle lui tendit une tasse de café en glissant complètement dans le couloir, refermant la porte de la morgue derrière elle d'un cou d'épaule presque masculin, sans délicatesse. La musique se mit en sourdine derrière la grande porte d'acier, et elle en fut soulagée au point que cela se vit sur son visage aux traits tirés, fatiguée sans vouloir le montrer, "prenez du café."

Mara ne dit rien d'autre, le visage fermé comme à son habitude, un peu rogue sans vraiment le vouloir. C'était à lui de choisir s'il acceptait ou pas cette sorte de trêve qu'elle lui proposait sans vraiment le montrer. La passion est une chose redoutable, elle en savait quelque chose : son regard divergea sur les photos de Diane : cette femme savait la rendre folle au point d'en devenir criminelle. Elle pouvait relier ce délire à celui du géant blafard ; ce délire qui nous fait perdre toute mesure. Alors non, aucune passion particulière ne l'habitait sinon cette cruauté naturelle qui la faisait suivre de jeunes fugueuses dans la rue pour s'en nourrir, dès la première imprudence. Tout le monde a ses désirs malsains : elle n'aimait juste pas être l'objet des obsessions des autres. Sur le papier glacé, la Sidh semblait comme lui sourire : maudite putain, elle lui casserait le cou dès qu'elle la reverrait. Tout net.
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Heathcliff A. Lovecraft
I'm Not an Artist I'm a Fucking Work of Art
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Messages : 283 Je suis arrivé(e) le : 14/03/2016 Sous les traits de : Marilyn Manson Je me dédouble : Jahaal J. Sepehr & Aldous B. Koch & Archibald S. Rosier Pseudo : Yuki Shuhime Crédits : @SWAN Points : 3578 Couleurs RP : #660000 The Ugly Boy Who Loves You Is The Man That You Fear [Heathcliff & Mara] Tumblr_mxzcjiCoY31rk4sq3o1_250

J'ai : 44 ans Je travaille comme : Artiste peintre & Professeur aux Beaux Arts Actuellement, je suis : Follement amoureux d'une Ombre, mais c'est un secret Pouvoir : Manipulation du son Niveau social : D'anciennes richesses familiales
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2 Juillet 2016 - 15h - Heathciff & Mara


Le silence. Encore. Comme s'il était de coutume entre eux. Son gobelet de café fumant donnait la nausée à Heathcliff qui ne voulait qu'une seule chose, du gin. Du gin et rentrer chez lui, oublier qu'il avait pu croire vivre quelque chose de fort avec la rousse. Oublier qu'il avait cru trouvé une perle, une muse, un ange, une reine. Oublier tout jusqu'à son odeur, au gras de son rouge à lèvre, à son eau de parfum de luxe et à la soie de son chemisier trempé foulant sa peau laiteuse. Oublier ce qui n'avait été qu'un errement de l'âme, un égarement des sens, un fantasme, une folie dictée par la vivacité de l'art. Elle n'était pas réelle, ou du moins ce qu'il avait cru descellé chez elle ne l'était pas. C'était une jeune Stryge froide, cruelle et sans vergogne qui se repaissait de la douleur et de la mort dans sa morgue aux relents de formol. Il essayait de se convaincre qu'elle n'était pas ce qu'il avait cru. C'était tellement plus simple d'oublier ce qui n'existe pas, plutôt que de renoncer à ce qui nous a échappé. Mais comment parvenir à oublier quand la voix nasillarde, presque familière, brise le silence pour s'excuser à son tour.

Ses mots résonnent en Heathcliff qui n'a plus la conscience suffisante de la réalité pour savoir, la seconde suivante, si elle les a réellement prononcer ou s'il est encore victimes des divagations de son esprit esseulé. Elle le fixe de son regarde torve, vide et indifférent, le faisant douter d'une quelconque sincérité. Et pourtant ... Pourquoi le dire si elle ne le pensait pas ? Pourquoi ne pas le laisser s'en aller, tout simplement ? Tant de questions sans réponses qui se renvoyaient les unes aux autres et lui donnaient le vertige. Son pas chancelle quand il passe le pas de la porte et qu'elle le suit, ses escarpins à semelles rouges claquant sur le carrelage dans un bruit sourd, répété, qui battait le pouls dans ses tempes et lui fracassait le crâne. Du gin. Ou même de la vodka. N'importe quoi qui se boit. L'idée lui effleure même de se précipiter dans la première pièce attenante pour s'abreuver du formaldéhyde. Il déglutit. Sa gorge est sèche, sa bouche pâteuse. Et elle le fixe à cet air incompréhensible et froid. Il ne sait que penser, que déduire, que comprendre de son attitude. Sa réplique tombe comme le couperet d'une guillotine sur sa gorge offerte.

"Ce que je suis venu chercher ? Je pense pas vraiment que ça vous intéresse, Miss Danvers. En fait, je pense pas qu'il y ait grand chose qui vous intéresse. Je crois que j'ai été un peu ... emballé par notre rencontre, et déçut de la manière dont elle s'est achevée. J'imagine que je venais simplement vous revoir, vérifier si ce que j'avais ressenti n'était pas le fruit d'un cerveau dément, enseveli dans ses psychoses, incapable de faire face à la réalité. Je ne suis pas certain d'avoir une réponse claire à m'apporter. Mais ce que je sais, c'est que votre présence m'est insupportable ..."


Il attrape le gobelet de café mais n'y touche pas. Son odeur le révulse, lui retourne les tripes et lui porte la bile à la bouche. Il se sent nauséeux, et il réalise que son discours est décousu, sa voix engluée par une langue trop grosse et trop feignante pour articuler correctement. Il sait qu'il doit être pathétique face à cette beauté glacée, murée dans une perfection presque mécanique, robotique, un droïde dans un tailleur de marque. Mais il n'est qu'un ridicule humain, vulnérable et faible devant l'immortelle. A la pensée du titre de cette oeuvre déchue, son coeur se brise comme le miroir et une profonde affection marque son visage cadavérique. Ils sont tous les deux grands, et imposants, et ils marchent dans ce couloir comme s'il s'agissait d'un tunnel quantique sans fin ni commencement.

"Comprenez-moi, vous m'inspirez. Vous provoquez en moi une multitude de désirs contradictoires. Depuis que je vous ai trouvé étendue dans ma galerie, je suis confronté à des sensations, des sentiments qui m'étaient jusqu'alors inconnu. J'ai eu des femmes, j'ai eu des muses. Je n'ai jamais rencontré l'union parfaite de celle qui partagerait mon art et mon corps, mon âme et mon sang. J'ai vu en vous cette femme. Je sais que je ne me suis pas trompé, même si j'aurais préféré n'avoir que songer à tout cela, perdu dans un fantasme onirique. Mais qu'elle est donc l'intérêt de vous avoir trouver, si vous m'êtes indifférente ? C'était encore plus douloureux de renoncer que de ne jamais connaître ..."

Finalement, il se décide à avaler une gorgée de café. Son pas s'arrête et il plonge son regard vide et triste dans celui de la rousse. Il y a une distance entre eux, une distance respectable pour les mœurs, une distance insurmontable pour l'homme dont l'ivresse le rendait presque poétique. Il toise un moment le silence, cherchant en lui les ressources nécessaires à dévoiler la vérité toute crue, toute nue, funeste et mortifère. Il la trouve dans une énième errance de son esprit imbibé par l'alcool qui se laisse aller à toutes les confidences, même les plus intimes.

"J'aurais préféré ne jamais vous connaître ... Car maintenant que je vous désire, corps et âme, je ne puis vous oublier."


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Mara D. Danvers
Stiletto-heeled stone cold bitch
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J'ai : 44 ans Age d'apparence : 32 ans Je travaille comme : assistante funéraire Actuellement, je suis : célibâtarde sentimentalement inhibée Niveau social : I'm a rich bitch, I'm the upper class ♫ The Ugly Boy Who Loves You Is The Man That You Fear [Heathcliff & Mara] A19kFGM

Merry darling, you're my best friend
I've been doing bad things
That you don't know about
Stealing your stuff now and then
Nothing you'd miss but
It means the world to me.


The Ugly Boy Who Loves You Is The Man That You Fear [Heathcliff & Mara] Jkv2RCS

Girl, you'll be a woman soon,
Please, come take my hand
Girl, you'll be a woman soon,
Soon, you'll need a woman.


The Ugly Boy Who Loves You Is The Man That You Fear [Heathcliff & Mara] OlxBP0x

If you leave me now
You'll take away the biggest part of me
Oh, oh, oh, oh, no, baby please don't go
And if you leave me now
You'll take away the very heart of me
Oh, oh, oh, oh, no, baby please don't go
Oh, oh, oh, oh, girl, I just want you to stay.


The Ugly Boy Who Loves You Is The Man That You Fear [Heathcliff & Mara] WogT1rL

There's something inside you
It's hard to explain
They're talking about you boy
But you're still the same.


The Ugly Boy Who Loves You Is The Man That You Fear [Heathcliff & Mara] UemDx26

Oh no, not me
I never lost control
Who knows ? not me
We never lost control
You're face to face
With The Man Who Sold The World.
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The Ugly Boy Who Loves You Is The Man That You Fear [Heathcliff & Mara] EmptyLun 27 Juin - 9:23

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"Sometimes hate is not enough to turn this all to ashes. Break all of your wings and make sure it crashes. We're running to the edge of the world. Running, running away, we're running to the edge of the world. I don't know if the world will end today."

Cliff Martinez - Ruby's close up ▽ Elle le trouve moins assuré qu'il y a quelque jour mais ne s'en étonne pas. Les gens sont différents au jour le jour et elle-même est tantôt un froid automate et un volcan en éruption. Sa tasse de café commence à lui heurter la peau mais elle ne dit rien, endure la petite souffrance avec patience, la main rouge. Elle est comme un porte-café, à cet instant. Comme si elle n'était pas là. Pourtant rien des tourments intérieurs du lord anglais ne lui échappe ; elle ne s'en délecte pas : elle les subit, ressent une partie de sa déception dont elle est l'objet, de son obsession si proche de la sienne, née il y avait quelques semaines à peine. Surement se ressemblent-ils un peu, au delà de la distance entre eux, du commencement cavalier de leur rencontre et de leurs bris et effusions. Elle le sent nauséeux, tanguant sur ses chaussures comme un bateau ivre, un bâtiment en avarie. Il vaut mieux qu'il s'assoit, même si elle ressent en lui une envie d'abandon qui demande plus d'alcool qu'autre chose.

"S'il vous plais, milord", demande-t-elle très poliment et posément, "ne présumez pas de ce qui m'intéresse. Nous ne nous connaissons pas. Je ne sais pas, de même, ce qui vous intéresse."

Son ton, encore une fois, était sincère et sans tâche. Elle parlait franchement et sans œillères, bien que son allure puisse sembler distante. Mara détestait le mensonge qui n'était pour elle qu’un fardeau inutile, tout comme la grossièreté. Mais, très loin d'être expansive, elle était incapable d'exprimer physique et verbalement ses sentiments sans que cela lui paraisse insupportable. Lui était un artiste, et elle l'imaginait volontiers délicat et spirituel, sensible au monde qui l'entoure malgré son air sinistre. mais elle présumait, ne savait rien de lui. Peut-être haïssait-il autant ce monde qu'elle et désirait-il lui offrir souffrance et noirceur. Put-être était-ce un Baudelaire ordinaire à la recherche de ses Fleurs du Mal. A moins qu'il ne soit tout simplement qu'un homme très banal qui aimait simplement des choses exceptionnelles. Elle ne savait pas. Quant à elle, qu'aimait-elle ? Elle n'oserait lui dire : Mara est superficielle. Une yuppie riche et cupide qui compense son impuissance et son manque d'assurance par une attention obsessionnelle à l'apparence et aux vêtements, et affirme souvent être dépourvue d'émotions alors qu'elle alterne des périodes d'extrême agressivité, de panique ou de douleur. C'est son angoisse qui la tient ; elle passe son temps libre à sortir en boîte ou au restaurant, courir après des chimères, et n'aime rien de plus que les distractions futiles comme les mots croisés, écouter de la musique pop récente et lire de la pornographie lesbienne très violente.

Mara, ce qui l'intéresse, c'est Giorgio Moroder, les femmes et les voitures, les chaussures, les films de cul. Les parfums de luxe, les choses bien alignées, matérielles et prosaïques. L'odeur de la cigarette et des cadavres, le goût des cocktails et de la cendre, le satin et les petits bonbons à la réglisse. Le bruit des aspirateurs, des soupirs lascifs, des voitures qui passent. C'est une femme qui manque d'élégance morale et de distinction intellectuelle au fond d'elle : elle sait que l'artiste trouverait ça terrible et encore plus décevant, alors elle ne lui dit rien. Peut-être faudra-t-il qu'il sache, qu'il soit sûr d'à quel femme il donne sa passion mais la rousse est incapable de parler d'elle, handicapée de ses émotions à un point dramatique. Elle hoche la tête quand le géant lui dit avoir été déçu ; il a raison et elle ne le contredit pas, ne rajoute rien. Il a simplement raison et cela ne l'émeut pas : elle a la fierté placée à un endroit mouvant, tantôt fière comme un coq, tantôt dépossédée de jugement personnel. Elle sait ce qu'elle vaut : le prix de ses chaussures moins celle de son intégrité : zéro pointé, car elle n'est qu'une apparence et le sait.

"Je n'ai pas non plus de réponse claire à vous apporter", admet-elle en lui passant la tasse de café.

Insupportable est un bien grand mot, mais elle y croit volontiers. Quelque chose dans le discours d'Heathcliff la touche car il résonne en elle dans le souvenir fuyant d'une apparition spectrale qui l'a atteint plus que de raison et n'est peut-être qu'une simple hallucination. penser à cette inconnue lui est devenue physiquement si insupportable que ses relations avec les autres femmes - Diane, Merry aussi - ne cessent de se dégrader, inexorablement, car dans aucune d'elles la rousse ne retrouve jamais l'émotion au delà des mots qui a fait brutalement vibrer sa carcasse sèche et froide. Si le lord ne toucha pas à son café, la stryge but le sien presque d'une traite en faisant fi de sa chaleur : elle avait des tripes d'acier. C'est comme ça quand on est mort : les gueules de bois, les gueules cassés se soignent plus facilement. Elle ressent clairement son désespoir et sa tristesse infinie lorsqu'il pense à quelque chose, probablement à son oeuvre détruite mais elle ne jurerait ps en être sûre. Il à l'ait si triste et elle ne lui dit rien ; elle ne sait pas quoi dire et ne voit aucun intérêt à consoler les autres. Au fond d'elle, elle aime le faire mais en surface, elle voit ça comme une insulte aux autres.

"C'est très flatteur. Je n'ai pas dis que je ne comprenais pas. Je suis simplement étonnée de vous avoir autant inspiré : je suis quelqu'un de très terne."

Mara avait l'habitude de reformuler en face d'autrui, pour être à la fois sûre de bien comprendre et de bien être comprise : elle n'avait pas oublié que le lord était un peu ivre. Elle le suivi dans ses explications sans le couper, presque religieusement mais toujours sans rien exprimer : Mara se maîtrisait admirablement. Elle déposa sa tasse vide, les photos d'identité d'une brune à l'air éteinte et un sac de cuir sur la table non loin, dans la pièce où Martinez et les autres de la morgue faisaient leur pause. Il avait raison... quel était l'intérêt de l'avoir trouvé, si elle lui était indifférente ? Il avait tellement raison. UN voile de souffrance se leva dans le regard de Mara, comme si pour la première fois depuis sa rencontre avec le géant elle ressentait une sorte de compassion un peu étriqué dans sa boite crânienne ; le regard qu'elle lui offrit était humain, loin du droïde. Elle était en train de souffrir le martyr, en quelques secondes. Tournant les talons pour dissimuler son expression douloureuse et se recomposer une attitude, la rousse ne sut quoi lui répondre. Cette fille... elle provoquait en elle ce qu'elle-même provoquait en Heatcliff mais tout cela lui sembla confus et stupide ; pourtant, la stryge se fit violente et se retourna vers le géant, lui racontant une chose cruelle... mais une chose qu'ils avaient en commun :

"Il y a quelques semaines, ici-même...", elle chercha posément ses mots, "j'ai vu une fille, mais ça peut aussi être mon imagination. Elle m'a provoqué une multitudes de désirs contradictoire. Je l'ai vu quelques secondes, mais elles m'ont suffit pour découvrir des sentiments dont je ne me pensai pas capable. J'ai eu des femmes également, milord, mais je suis incapable de ressentir de l'amour pour qui que ce soit. J'aurai préféré ne jamais la rêver, parce que je sais qu'elle n'existe surement pas, hormis dans mon fantasme. Je me suis demandé... quel est l'intérêt si, comme je l'ai vu dans ses yeux, je lui suis indifférente ? Et ce constat m'a donné envie de boire du formaldéhyde. Ce que j'ai fais tout à l'heure en arrivant à la morgue."

C'était surement cruel de parler ce cela à un homme que vous fascinez mais Mara ne savait pas comment expliquer clairement qu'elle pouvait essayer de se mettre dans ses chaussures et comprendre ce qu'il ressentait. Son visage autrefois figé n'exprimait plus que de la souffrance : le manque, la déception. L'absence pire que la mort, la folie de se dire qu'on a peut-être rêvé un instant et que jamais il ne reviendra. Qu'on s 'éveille à une chose qu'on va vous refuser.  Le laissant boire un peu de café, elle poussa un soupir. Même affectée, Mara demeurait Mara : elle ne versa pas une larme, n'eut aucun gémissement. Elle demeura digne, la tête froide, le cerveau au dessus du cœur même si présentement, parler de cette fille la rendait folle de douleur.

"Je ne prétend pas vous comprendre, ni même avoir une solution à votre problème ou avoir le même. Je sais juste le vide que laisse l'absence et celui que creuse l'indifférence. Les hommes m'effrayent, les femmes me rendent dépendante. Et si cette fille aurait pu être autre chose, je ne le saurai jamais."


Elle hocha sobrement de la tête, son regard devenu morne et creux, absent. Oui, elle pouvait comprendre une partie de ce qu'il ressentait, parce qu'elle avait appris en un coup de foudre surement infantile que l'absence est plus intolérable que la mort définitive. Que personne n'est de fer contre le feu de l'émotion et que même ceux qui se pensent de glace peuvent fondre et n'être que de pathétiques flaques d'eau sales.

"J'aurai préféré ne jamais la croiser non plus. Mais ça ne changera rien, comme ça ne changera rien pour vous de maudire notre rencontre. Chacun va avec sa douleur, comme il le peut. Chacun tente de survivre. Ceux qui n'y parviennent pas finissent ici, chez moi. Les autres continuent d’avancer parce qu'ils n'ont pas le choix : soit ils sont trop lâches pour se suicider, soit ils sont trop forts pour le faire. je n'ai pas la réponse, ni à votre question, ni à la mienne. Je ne prétend pas que nous sommes similaires. Je sais juste que nous avons mal."

Elle parlait avec les yeux, écoutait avec la conscience et comprenait avec le temps.
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Heathcliff A. Lovecraft
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2 Juillet 2016 - 15h - Heathciff & Mara


Sa voix est morne quand elle lui répond. Terriblement nasillarde et excessivement calme. Comme désincarnée. Loin de la fougue dont elle était capable lorsqu'elle subissait une crise de Stendhal ou qu'elle se sentait en danger. Même sa gifle, sa destruction du miroir, étaient pleins de passion, d'énergie, d'âme. En face de lui néanmoins, il n'y avait qu'une enveloppe charnelle dans laquelle résonnait une voix désagréable. Rien de plus. Alors, elle n'avait pas tord, il ne savait rien d'elle, elle ne savait rien de lui. Mais pourtant, il pourrait jurer d'une chose : ses réactions dans le vertige et l'extase artistique n'avaient rien à voir à la statut de cire perchée sur ses escarpins de marque qui le toisait sans la moindre émotion dans le regard. Heathcliff était expansif, bien que beaucoup le pense sinistre et morbide à souhait, il ne parvenait que difficilement à ne pas dévoiler ses sentiments. D'ailleurs, c'était quasiment un échec constant puisque quiconque le connaissant pouvait descellé ses tentatives ratées de dissimuler quoi que ce fut.

"Je ne prétends pas vous connaître, je juge ce que je vois. Je suis peintre, mon travail est de capter l'essence des choses qui m'entourent et des les reproduire en essayant d'offrir à celui qui regardera mes toiles, la même émotion que cette chose dégage ou celle que j'ai pu ressentir en la voyant. Quand je vous ai vu, l'autre soir, j'étais ivre de ressentir. Aujourd'hui, il n'y a que le néant qui entoure votre silhouette et qui l'a rempli : un ruban de satin et un papier doré autour d'une boite vide. Me tromperais-je ? J'en doute. Même si vous ne me connaissez pas, vous savez, je le sens, que je suis sincère et que lorsque je vous dis quelque chose, c'est  de mon coeur que sortent les mots !"

Il se tait un moment et encore un silence qui semble l'essence même de ce qu'il partage. Un oasis d'accalmie dans lequel chacun se ressource pour se donner la force de continuer à se confier. Car Mara se livre aussi, un peu. Comme si sa déclaration mal assurée et pathétique lui faisait pousser des ailes et déliait sa langue. Elle boit son café d'une traite. Elle doit se brûler la gorge, mais que ressente vraiment les Stryges ? Sont-ils sensibles à la douleur comme lui, pauvre mortel vulnérable et faible dans sa fange d'humanité ? Il ne pensait pas car son visage n'avait montré aucune réaction alors que le liquide bouillant entamait son voyage dans son tube digestif. Une envie soudaine naît en lui, poussant son corps vers des pensées obscènes, immondes mais qui lui donnent une inspiration infinie. Un Stryge ne peut mourir, quel serait donc son plaisir de glisser une lame le long de ce chemisier pour en faire sauter un à un les boutons, puis de planter furieusement son couteau dans son ventre, s'ouvrir une entaille large, verticale, et fouiller ses entrailles pour en étudier le mécanisme. Écorchée vive lui offrant le découverte de son intérieur. Lambeau de chair et organes à vif lui joueraient une pièce tragique où le mouvement du coeur palpitant au creux du médiastin serait la catharsis. Les paroles de la rousse le sorte de sa torpeur et il reprend difficilement pied avec la réalité, tenant fermement les pans de son manteau pour limiter les tremblements de ses mains.

"Terne ? Aujourd'hui vous l'êtes. Insignifiante, banale, fade. Pas l'autre soir. L'autre soir vous étiez la reine des enfers dans un cocon de plume, vous étiez l'ange de la mort, messagère du tourment, vous étiez la lune rousse et ses rayons magnétiques, vous étiez une déesse avec son auréole flamboyante. Pardonnez-moi, Mara, mais vous n'aviez absolument rien de la terne et creuse personne que vous êtes aujourd'hui."

Leurs pas les emmènent dans une salle de pause où Heathcliff suit la jeune femme sans rien dire. Elle est demeurée coite un long moment, mais à présent qu'il lui avait avoué ses sentiments à son égard, elle lui semblait un peu différente. Il avait capté son regard une seconde. Il avait changé. Une flamme s'était allumée dans ses pupilles d'opales et son regard froid était devenu en un instant, brûlant. Et elle s'était détournée. Pudeur ou honte, il n'en savait rien. Il soupirait à nouveau, sa gorge sèche réclamant à boire à lui en obscurcir le jugement. Finalement, Mara lui fit face à nouveau, et le géant ivre sut que tout avait changé. Son visage portait les stigmates d'une souffrance qu'elle tentait de camoufler et qu'elle ne parvenait pas à dissimuler dans son masque de froideur habituel. Une bouffée de désir naît entre ses cuisses quand il sent, qu'il a retrouvé sa muse. Ainsi donc ne l'avait-il pas imaginé, elle était bien là, devant lui. Néanmoins, ce qu'elle allait lui dire le laisserait choir longuement jusqu'aux tréfonds des abysses.

Ce fut une douche froide et un bain de lave en même temps. Son corps se décompose, son visage déconfit se tord lui donnant l'air encore plus monstrueux. Ses jambes ne le portent plus et il pense qu'il va vomir. Pourtant, il reste stoïque. Il y a trop de douleur et de peine dans les yeux de la rousse pour qu'elle mente. Non, elle ressent exactement ce qu'elle vient de lui dire et Heathcliff en est anéanti. A cet instant, il se sent en tout point comme elle. Meurtri, déçu, brisé, presque trahi et portant une obsession presque malsaine à vouloir rester digne. Un échec cuisant pour elle comme pour lui. Le monde du peintre semble s'effondrer devant ses yeux alors qu'elle lui révèle, sans détour, cruement comme elle seule sait le faire, avec sa voix torve et nasillarde qui a pourtant légèrement vrillée. Elle aime les femmes, elle craint les hommes. C'est sans doute la seule information intelligible que le géant gardera en mémoire jusqu'à la fin de ses jours. Cette femme si étrange, ambivalente, tantôt reine des glaces et déesse des enfers, l'avait-elle repoussé uniquement puisqu'il était ... un homme ? Une expression de stupeur tranche sur son visage tourmenté et il ne capte pas combien Mara, face à lui, semblait soudainement absente. Comme hors de son corps, là où seul son coeur pouvait la porter.

Heathcliff perd pied avec ce qui l'entoure et son vertige s'intensifie tellement qu'il doit s'appuyer contre le mur derrière lui, s'affalant à moitié contre le pan de plâtre qui supporte sa carrure massive projetée avec élan. Il se prend la tête entre les mains, le velours empaumant ses traits nus, sans artifice. Il avait envie d'arracher ses foutus gants et de lacérer longuement son visage avec ses ongles. Retirer chaque lambeau de chair comme s'il retirait de son coeur les souvenirs de Mara. Et ses fantasmes sur Mara. Mara nue, offerte à son pinceau, sur le sol noir de son atelier, entourée de velours noir, sa peau laiteuse luisant dans la pénombre alors qu'il peignait. Mara ensanglantée, les tripes apparentes, offrant son coeur à son art, tenant avidement ce muscle entre ses grandes mains osseuses aux ongles longs. Mara foulant de ses sursauts de plaisir, les draps de soie noirs, gémissement son plaisir en le chevauchant avec une brutalité dissimulant une tendresse à sa façon. Mara s'endormant à ses côtés, une goutte de son propre sang perlant sur sa bouche dont le rouge gras se serait partiellement effacé, avalé par ses lèvres pleines et affamées. Il devait juste tout oublier hors il en était incapable.

"Puis-je vous poser une question, Mara ?"


Relevant la tête pour chercher son regard banquise et le capter, s'y plonger et s'en repaître pour s'arracher à ses pensées perfides et suaves, il n'attendit pas sa réponse pour enchaîner, sans la quitter des yeux un seul instant.

"Si cette femme, votre apparition, venait à vous, offerte à vous, et qu'elle vous révèle n'aimer que les hommes et craindre les femmes. Que feriez-vous ? Renonceriez-vous à elle ?"



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Mara D. Danvers
Stiletto-heeled stone cold bitch
Mara D. Danvers
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J'ai : 44 ans Age d'apparence : 32 ans Je travaille comme : assistante funéraire Actuellement, je suis : célibâtarde sentimentalement inhibée Niveau social : I'm a rich bitch, I'm the upper class ♫ The Ugly Boy Who Loves You Is The Man That You Fear [Heathcliff & Mara] A19kFGM

Merry darling, you're my best friend
I've been doing bad things
That you don't know about
Stealing your stuff now and then
Nothing you'd miss but
It means the world to me.


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Girl, you'll be a woman soon,
Please, come take my hand
Girl, you'll be a woman soon,
Soon, you'll need a woman.


The Ugly Boy Who Loves You Is The Man That You Fear [Heathcliff & Mara] OlxBP0x

If you leave me now
You'll take away the biggest part of me
Oh, oh, oh, oh, no, baby please don't go
And if you leave me now
You'll take away the very heart of me
Oh, oh, oh, oh, no, baby please don't go
Oh, oh, oh, oh, girl, I just want you to stay.


The Ugly Boy Who Loves You Is The Man That You Fear [Heathcliff & Mara] WogT1rL

There's something inside you
It's hard to explain
They're talking about you boy
But you're still the same.


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Oh no, not me
I never lost control
Who knows ? not me
We never lost control
You're face to face
With The Man Who Sold The World.
MORE ABOUT ME
IT'S OVER

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The Ugly Boy Who Loves You Is The Man That You Fear [Heathcliff & Mara] EmptyLun 27 Juin - 13:51

The ugly boy & the repulsive girl
"Sometimes hate is not enough to turn this all to ashes. Break all of your wings and make sure it crashes. We're running to the edge of the world. Running, running away, we're running to the edge of the world. I don't know if the world will end today."

Cliff Martinez - Ruby's close up ▽ Il était peintre en effet, et Mara avait presque oublié combien les artistes se nourrissent du paraître pour créer leurs vérités générales; si elle aimait l'art, elle détestait les artistes comme beaucoup de gens pragmatiques et un peu bouchés. Mais elle s'accordait avec li sur l'idée que son métier était de toucher du doigt les ressentirs humains et d'en faire de nouveaux signaux. S'ils e trompait ? C'était uen question rhétorique à laquelle il répondit directement avec emphase ; la stryge sourit, amusée. Les hommes aiment tellement s'écouter parler que même si les dires sont nourrissants, ils deviennent toujours un peu grotesques, un peu trop grandiloquent. La femme questionne et propose, l'homme répond et impose; c'était ce qu'elle pensait au plus profond d'elle. Les femmes désirent, les hommes veulent : Heathcliff, malgré son attitude parfaite pour un homme ivre, le lui prouva.  Alors elle se contente de hausser un peu vaguement des sourcils, étrangement désinvolte malgré son impassibilité. Elle ne doutât pas qu'il fut sincère mais pour elle, le cœur n'était qu’un organe vulgaire qui pompait du sang ; rien de plus. Heathcliff parlait juste, mais cela n'éveilla rien en Mara.

Elle est franche avec lui comme il l'est avec elle et l'échange lui semble plus sain que le grouillot de désirs dans lequel elle avait été noyée la première fois qu'ils s'étaient rencontrée, à la galerie. Malgré son ivresse, c'est un parfait gentleman pour l'instant ; elle n'est pas moins sur la défensive, pas moins tendue, mais cela semble encourageant. Il n'y avait ni Stendhal ni la queue du lord pour interférer dans leur échange. Car c'était bien un échange, pas un face-à-face. La rousse le regarda soudain tanguer en serrant les pans de son manteau ; ses immenses mains furent prises de tremblements tandis qu'il lui explique ce qu'elle lui fait ressentir. Est-ce donc possible qu'elle encourage ce genre de pensées chez quelqu'un, homme comme femme ? Cela l(étonne plus de la part d'un homme, démographie lointaine et peu connue d'elle ; aucun homme ne l'a jamais désiré, ne l'a jamais considéré autrement qu'une passante, une collègue, une sœur ou une fille. Mais toute ces hyperboles ne font que la gêner. Elle ne rougit pas car elle n'est plus une midinette, et ne sait pas si elle doit se sentir flattée ou pas : tout lui semble si disproportionné dans la grande bouche du géant : pour elle, jamais une femme ne serait ni la lune, ni l Mort. Diane essayait bien, mais c'était peine perdue. Et ce souvenir blond, ce n'était qu'un fantôme. Mara n'avait jamais été quelqu'un de passionnée. Ce que les gens voyaient d'elle, comme ce que Heathcliff voyait, ce n'était pas de la passion. Ce n'est que de la colère : elle est constamment en colère.

Elle capte des bribes d'émotions fortes, ça et là, difficile à nommer car elle-même se sent happée dans la tourmente. Le désir du géant la heurte à nouveau, lui collant une terrible nausée qui tire d'un coup ses traits, rendant sa peau pâle absolument blafarde en un instant. Ses yeux bleus reviennent à la réalité, loin de l'absence, et elle fait un pas en arrière, hoquetant pour ne pas vomir. Qu'il cesse avec cette tension qu'il ressent entre ses jambes ; elle a soudain envie de lui arracher cette virilité intenable et de la lui engouffrer dans la bouche. Son regard s'acère comme un jeu de couteaux de cuisine, mais elle perd immédiatement sa rage au profit de ce sentiment lancinant et absurde que distille la jeune fille blonde en elle : de l'absence, de la passivité. Autant la rend-t-elle folle d'amour, autant n'y a-t-il pas une once de passion dans ce que la rousse éprouvait pour cette jeune fille mystérieuse. Cela se voyait comme le nez au milieu de la figure : Mara était fascinée au point d'en oublier ses sentiments personnels. Cette fille-là était bien trop pure. Cette fille-là était bien trop... loin. Quiconque aurait été en face de la rousse n'aurait pu nier son air à la fois esseulé et heureuse de souffrir autant. La stryge eut un sourire tordu, l'air passive et éteinte. Cherchait-il à se faire du mal en l'écoutant parler de son fantasme ou à lui faire du mal à elle, cruel sire à la recherche de la satisfaction ? Elle ne savait pas. Elle a débranché ses émotions d'un coup et n'est plus qu'une grande enveloppe absolument vide tandis que le géant tourne sur sa propre souffrance, titube, souffre presque seul. Elle souffre en ne ressentant plus rien : elle est comme il dit, une simple boite vide avec un joli nœud. Creuse comme un coquillage qui n'est rien de plus que le cadavre d'un animal fossilisé.

"Je vous en prie", répondit-elle poliment quand il demanda à lui poser une question, sachant bien qu'il ne lui demanderait surement pas si elle aimait le taffetas ou plutôt la toile de soie.

Ses questions avaient quelque chose de sensible, de précis et de stupide à la fois. Il posait surement la bonne question mais Mara ne sut quoi lui répondre tout de suite car elle n'avait jamais pensé à cela, et cela se vit sur son visage qui sembla étonné que l'anglais lui demande une telle chose. L'amour.... le désir... le pouvoir... ces choses-là sont très différentes, et elle n'en connait bien que deux. Elle ne veut pas les mélanger comme Diane la force à le faire; elle ne veut pas ressentir d'amour, ne veut ni être trahie, ni être déçue. Ses traits durcissent, plus parce qu'elle essaye de réfléchir sincèrement à la question que parce qu’elle pourrait l'énerver ; elle ne l'énerve pas. Elle veut juste y répondre le plus justement du monde. Elle le regarde dans les yeux comme il cherche son regard, mais elle ne lui offre qu'un air grave et sérieux. Son émotion passée semble se dissoudre quand elle réfléchit, bien trop pragmatique, trop logique. Elle sent bien qu'il cherche une lueur de sentiment en elle, mais elle refuse de lui offrir. pas de colère, pas de rage. Pas de tristesse. Elle ne sait pas si elle est triste ou pas, finalement. Elle ressent simplement, pensant à cette blonde juvénile, une sorte de trou dans la poitrine. Un truc un peu creux, un peu toc. Un truc un peu sale, mais surtout très pathétique

Renoncer ; c'est ce qu'il dit. Mais pour renoncer, il faut déjà avoir imaginé l'amour et le désir. Mara n'a rien de tout ça en tête quand elle pense à cette sylphide : son amour est frigide, au contraire de celui d'Heathcliff. Elle jouit de son renoncement avant même d'avoir commencé.

"Cela vous semble terrifiant de renoncer"
, lui dit-elle, la tête un peu incliné sur le coté, "si le désir est assez grand pour que s'y jeter comme vous le faites soit admirable - je vous le reconnais - il est alors assez grand pour qu'y renoncer soit admirable, comme j'ai décidé de le faire."

Ses yeux sont devenus complètement noirs,  sans reliefs, sans éclat. Deux grandes billes non pas ternes, mais parfaitement mates. Surement serait-il déçu de sa réponse mais elle demeurait à la lisière de l'apparent et du réel, sachant qu'elle ne pourra pourra jamais réconcilier, ni circonscrire. La grâce, c'est peut-être de voir ce qu'il faut choisir et ce à quoi il faut renoncer. C'est du moins ce qu'elle se dit ; avec cette fille, elle avait renoncé avant même d'avoir ressenti quoi que ce soit ; parce qu'elle aimait cette image si pure et douce, cet amour frigide qu'elle ressentait, débarrassé des émois pervers du corps. Heathcliff fit une chose qu'il ne désirait pas : il planta les germes de l'amour en Mara en lui faisait prendre conscience que pour la toute première fois de sa vie, elle ne désirait rien d'une personne. Cette sirène avait été là, et son cœur s'était enflé d'un émoi étrange, froid et plat, mais incroyablement tendre. Un émoi de main dans les cheveux, de longs regards sans paroles. Un émoi sans désir, sans folie. Un amour sans la moindre passion, qui se sustentait uniquement en pensées.

"J'ai renoncé à elle dès que je l'ai vu. Ça a été mon plaisir, de vouloir l'aimer sans avoir le besoin de la posséder."

C'était la plus parfaite vérité : Mara éprouvait pour cette inconnue une tendresse platonique qui ne connaissait pas la morsure aux reins. Elle qui aimait tant le sexe n'éprouvait rien de physique pour cette pâle beauté aux airs encore enfantins, une très belle adolescente qu’elle aurait plus salie qu'excitée si elle l'avait touché. Dans sa poitrine morne, son cœur prit un battement, puis un autre ; ce n'était même pas douloureux. Une simple plénitude. L'image de l'adolescente revint dans son esprit, très belle et très simple, tournant autour d'un cercueil en suivant ses lignes de ses quelques doigts curieux. Leurs regards bleus s'étaient croisés sans paroles, et elles s'étaient longuement regardées. Puis la fille avait tourné les talons dans sa longue robe blanche sans attraits, sans appas; et était parti, laissant Mara seule avec cette impression terrible dans le torse.

“Je vous accorde qu'il est plus facile de renoncer à une passion que de la maîtriser", admit-elle cependant, un vrai sourire accroché à ses lèvres fines. A l'évidence, elle semblait terriblement heureuse dans ce désespoir étrange, bercée de souvenirs sans ambition, dans le seul souvenir de la douceur de ce regard qui ne connait rien des troubles des adultes obsédés par le sexe et le pouvoir, "je dois surement vous sembler bizarre ou pathétique, et vous rendre très malheureux... mais je pense que ce qui est le pire, au fond, ce n'est pas de renoncer à un être. On finit toujours par trouver des raisons. C'est de renoncer à ce qu'il représente dans une vie."

Elle n'ajouta rien, à court de mots. Cette fine adolescente la hanterait surement longuement, mais un stryge oublie surement mieux qu'un humain. Le temps viendrait où elle passerait à autre chose, devant choisir entre demeurer une femme ou devenir une aliénée. Le reste appartenait au futur ; elle, elle conservait pour l'instant cette vision en elle, et son affection avait quelque chose de terriblement enfantin pour une femme si froide, si mesurée, si affamée de cette chose qui palpitait entre les cuisses de ses conquêtes. La seule chose qui était sûr, c'est qu'elle n'avait pas menti au Mithridatiseur ; elle n'en avait nul besoin car elle répondait honnêtement à ses questions, qu'elles soient pernicieuses ou pas.
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