Ne chauffe pas l'iceberg.

Tu rêvais. Tu rêvais d'une vie ou tu ne serais qu'une humaine. D'une vie où tu n'aurais plus à contrôler chaque pensées, chaque émotions. Une vie où tu pourrais laisser libre court à tes sentiments sans craindre que tout s'écroule autour de toi. Que les personnes pour qui tu comptes ne soient blessé. Ou pire encore, mortes ! Tu souhaiterais d'une longue vie heureuse, simple et sans démêlé. Tu pourrais te lever le matin, embrasser ton époux sans craindre que sa joue ne gèle à ton contact. Tu pourrais rejoindre ton lieu de travail en empruntant les transports en communs sans douter de la bienveillance d'autrui, et ainsi leurs dispenser de mourir frigorifier. Tu pourrais dîner tranquillement avec tes amis tout en arrêtant de t'inventer un passé humain que tu n'as jamais eux. Ciel, tu es aller à l'école ! Mais une fois libéré, tu avais un tout autre genre de leçon à apprendre. Peut - etre qu'avec cette vie humaine, tu n'aurais pas crains autant pour la vie de ton jumeau. Peut - être que tout aurait été beaucoup plus simple. Peut - etre. Tu en rêves quelques fois. Mais tu es loin d'avoir ce genre de dénouement.  

Biiiip Biiiiip Biiiiip..

Samedi. On est samedi. Bordel de dieu, qui t'appelles à dix heures un samedi matin ? Agacé, tu décroches en grognant. Une voix douce s'élève dans la pièce. Le haut parleur enclenché, tu t'étirais de tout ton long tandis que tu écoutais de moitié les dires de la jeune femme. De ce que tu avais compris, elle était la secrétaire d'un certain Alaric Rousseau. Elle t'avait donné au moins cinq bonnes minutes dé répis en exposant milles et unes éloges à son propos. Heureusement pour elle d'ailleurs! Enfin, toujours est - il que ce monsieur avait besoin de tes capacités à occuper quelques enfants plusieurs heures. La jeune femme n'avait pas tenu à en dire plus sur la présence d'enfants mais tu sentais bien dans sa voix que c'était une familiarité peu commune pour cet homme. Pour leur bien être, il était donc nécessaire que tu prennes les choses en main. " - Laissez moi une heure. " glisses tu, plus patiente. La secrétaire eut beau t'expliquer que ce n'était pas un homme que l'on pouvait faire attendre, tu répéta ta première réponse et lui raccrocha rapidement au visage.
Soupire. Allez debout Ellyn, où monsieur roi du monde risque de faire une syncope!
Cette réflexion eut le don de t'arracher un sourire. Tu sauta de tes draps et te précipita sous l'eau brûlante de la douche. Il te fallut plusieurs minutes avant de bien émerger de ton état. A vrai dire, tu avais du courir un peu partout avec les enfants que tu avais déjà à charges toute cette semaine et tu comptais sur ton samedi pour te reposer convenablement Or d'après le ton employé par rapport à son supérieur, la secrétaire semblait réellement inquiète de l'avenir du nourrisson. Pour tout dire, ce n'était pas ta simple préoccupation. Comment un homme aussi haut placé pouvait avoir connaissance de ta personne ? Certes, beaucoup de parents vantaient tes mérites mais tu ne pensais pas qu'il aurait pus entendre parler d'une  aussi simple nourrisse que toi. Beaucoup de professionnels bien plus expérimentés que toi devait vendre leurs services pour bien moins cher tout en étant bien plus compétentes. Non pas que tu n'étais pas compétente, loin de là ! Mais il existait de véritable scientifique de l'enfant.

Tu enfila un léger chemisier, un simple slim noir et ta fidèle paire d'escarpin que tu adorais tant. Cette fois, ils étaient noir. Tu en gardais plusieurs paires et toutes de couleur différentes. Tu n'avais jamais trouvé ta silhouette plus féminine qu'en portant cet outil de beauté. Puis, tu en vins à te maquiller. Légèrement ; un traint d'eye - liner, un peu de mascara, et un gloss rosé. Enfin, tu coiffa ta longue chevelure brune. Tes longues boucles courraient ton dos jusqu'à sa moitié tout au plus. Tu posa quelques gouttes de parfum sur ton cou, enfila une veste et ton sac à main avant de quitter ton appartement.
En bas de chez toi, tu décida plutôt que de prendre ta propre voiture, de monter dans un taxi. Tu lui indiqua l'adresse que la secrétaire t'avais si gentiment donné et te laissa aller à imaginer quel genre de personne pouvait être cet Alaric. Tu pensais à un vieil homme tout rabougris par la vie. Peut - etre fumeur de cigare et amateur d'alcool fort comme le bourbon par exemple. Tu l'imaginais facilement rondouillard et aussi petit que toi, chose qui n'était pas très flatteur au vue de ta petite taille. Tu le pensais moustachue avec des cheveux gras très bien peigné. Du reste, tu le pensais démuni de charme, évidemment pour un homme à ce point vieux. Mais peut - être aurait il une femme. D'accord, une femme, mais divorcé alors! Qui lui aurait donné un seul et unique fils, décadence du nom Rousseau au vue de ses possibles agissements. Seigneur Ellyn, tu n'es pas Spielberg, tu verras bien!  

Finalement, l'aspect principal de la bâtisse confirmait la première impression que tu avais eux de la description de l'homme impatient qu'il était de part sa secrétaire. Tu t'avança donc vers le pas de la porte, rajustant la lanière de ton sac à main sur ton épaule. Le vent poussait allègrement ta chevelure tandis que tu la poussais adroitement de ton visage. Tu resta un moment là, te confortant dans ce silence. La journée promettait d'être forte en émotion, tu avais un certain don pour ressentir cela. Tu poussa le bouton de la sonnette que tu pus entendre même à travers l'épais bois de la porte d'entrée. Tu du attendre plusieurs minutes. A vrai dire, cela ne te dérangais absolument pas. Tu te sentais étrangement bien. L'atmosphère semblait paisible, tout semblait parfait. Et ta définition de la perfection était dur à atteindre. Vraiment dur.
Lorsqu'enfin la porte s'ouvrit, tu en resta bouche bée. Un homme, plutot grand, les traits fins et le regard profond, se tenait devant toi. Il était simplement habillé mais toujours de manière très classe. Il ne devait pas avoir plus de trente ans en tout cas, ou il n'avait pas l'air si vieux. Etait ce donc lui le fils décadent de ton imaginaire ? Tu priais pour que son père ne semble pas si sévère et qu'il n'ait pas traumatisé l'enfant que tu devrais garder.  Tu souris doucement à l'homme et lui tendit ta main. " - Bonjour monsieur Rousseau, je suis Ellyn Collins, la nourrisse. " prononces tu gentiment.