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Because you were my boy, you were my only boy forever. (Sloan)

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Because you were my boy, you were my only boy forever. (Sloan) EmptyDim 21 Fév - 18:54
Parfois, Owen a l'impression de ne plus faire la différence entre les jours et les nuits. Qu'est-ce que cela change, de toute façon ? Que le soleil brille à l'horizon ou qu'il ait totalement disparu, la même sensation glacée envahit ce cœur qui ne bat plus comme les vivants. Cette chaleur que l'on appelle « vie » ne lui manque pas vraiment, de toute façon. Tout le vide en lui a été empli par de la haine et c'est bien suffisant comme cela. Toutefois, Owen a des repères. Le jour, il y a des gens pour venir le voir jouer. Même après la mort, Owen est encore capable d'une forme d'amour : sa guitare est toujours son bien le plus précieux, et voilà qu'il aura désormais l'éternité pour devenir le meilleur guitariste de tout l'univers. L'idée n'est pas totalement sans attrait. Sa guitare, c'est un peu comme son amante ; totalement fidèle, répondant à la moindre de ses attentes sans demander autre chose qu'un peu de soin en retour, elle a surtout l'incroyable avantage d'être impossible à tromper. De toutes les trahisons qu'Owen a pu connaître au cours de son existence, c'est la sienne qu'il supporte le moins. Ainsi, au moins, il n'a pas de chance de reproduire les mêmes erreurs. S'il fait du mal, il le fait consciemment, désormais - ça vaut mieux que rien.

Une rue passante, et Owen s'est trouvé un emplacement sympathique. C'est la première fois qu'il joue ici. Il a d'autres endroits privilégiés, mais il aime aussi changer, Owen ; c'est toujours agréable de se dire que l'on n'est pas astreint à une localisation précise, que l'on peut bouger au gré de ses envies. Jouer dehors, ce n'est pas seulement se réjouir d'avoir un public large qui n'attend rien de vous et auquel vous vous offrez sans rien demander en retour (ou juste une petite pièce) ; ce n'est pas non plus le seul besoin de ressentir la caresse du vent et du soleil sur sa peau. C'est une façon d'être libre, entièrement libre - aucune contrainte spatiale, aucun compte à rendre. C'est ce qui l'a attiré au départ, Owen, lui qui a toujours execré les règles imposées de façon arbitraire. Un métier non fixe, non vu comme tel par la société ; forcément, c'était pour lui.
Owen commence à jouer, cela doit faire deux heures maintenant qu'il y est. Il ne prend pas de pause. Il y a des inconvénients que l'on ne connaît plus vraiment quand on est immortel, et c'est bien pratique. De toute façon, le jeune homme est tout entier concentré sur son morceau ; il se force de temps en temps à lever les yeux vers son public, dans une tentative d'échange avec lui, mais il ne regarde pas vraiment les gens. Les visages sont tous les mêmes, à ses yeux, peu dignes d'être reconnus individuellement. En revanche, il ne regarde pas du tout son chapeau posé à l'envers à même le sol et où les gens peuvent le payer ; cela ne se fait tout simplement pas, et de toute façon, Owen ne fait pas vraiment cela pour l'argent. Un peu, mais pas tant que cela. C'est plutôt une façon de joindre l'utile à l'agréable, voilà tout.
Owen est en pleine exécution d'un passage complexe mais qu'il maîtrise comme sa poche quand il lève à nouveau les yeux. Son regard flotte, mais un point brun l'interpelle. Il y a quelque chose de familier dans cette chevelure aux boucles rebelles - comme si ses doigts l'avait déjà touchée, comme si ses yeux s'étaient perdus dans ses vagues. Et Owen comprend, tout à coup. Il est là. En ville. Après tant de temps passé à le chercher, puis à le pleurer, il l'a enfin retrouvé.
Ses doigts se crispent, déréglant totalement la mélodie, sans qu'il puisse le contrôler.
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Because you were my boy, you were my only boy forever. (Sloan) EmptyLun 22 Fév - 9:22
Owen & Sloan




« Because you were my boy, you were my only boy forever. »


L’avantage d’avoir un patron que l’on considère également comme son paternel, c’est que les journées de travail ressemblent souvent à des parties amicales de joutes verbales. Ainsi, en plein service, je suis rarement en train de m’ennuyer. Premièrement parce que mon métier me plait, mais également parce que je sais que Selen est là pour me divertir. Pour me recadrer et supporter tous mes caprices. Et c’est ça qui est particulièrement cool.

Pourtant, aujourd’hui, même les gentilles piques du dragon ne parviennent pas à adoucir cette mauvaise humeur qui m’habite. Un trop plein de fatigue, d’énervement et de lassitude. Les clients ne sont pas tous drôles, malheureusement. Parfois, on tombe sur des déchets et on est soumis à l’obligation de les écouter déblatérer en se plaignant qu’une aiguille dans la peau, ça fait mal. Merci, je n’aurais jamais deviné. Et, comme tout malchanceux qui se respecte, ce jour-là, le salon était plein de boulets dans ce genre. De quoi foutre une sale migraine à qui voudrait les écouter.

C’est surtout à cause de cet agacement accumulé dans la journée que j’ai décidé de faire un petit tour en sortant du boulot. En temps normal, j’aurais donné une tape sur l’épaule de Selen avant de filer jusqu’à chez moi pour jouer à la console. Les promenades en plein air, c’est pour les tapettes. Seulement, aujourd’hui est une exception ; j’ai besoin de marcher seul dans les rues bondées. Aucune raison de chercher la logique, il n’y en a pas. A part peut-être le fait que j’essaye à tout prix d’éviter ma sœur ces derniers jours. Soit elle a consommé un truc pas clair, soit elle a ses règles. Quoi qu’il en soit, elle a un comportement vraiment dérangeant ; elle passe son temps à chanter et tout ranger à la manière des princesses Disney. Et croyez-moi, ça fait peur, très peur…

Le regard rivé au sol, je marche. L’avantage de cette activité, c’est qu’il n’y a pas besoin de réfléchir à nos actions, ce qui permet de laisser libre cours à ses réflexions… surtout quand on n’en a pas, c’est encore mieux ! Alors que je manque de peu d’écraser un petit garçon, un son manquant cruellement d’harmonie parvient jusqu’à mes oreilles. Grimaçant légèrement, je lève la tête et cherche le musicien non-talentueux qui tente quand-même sa chance. A en juger par le petit groupe rassemblé au coin de la rue, il doit être là. Quand mon regard croise le sien, le temps semble se suspendre pendant quelques secondes. Je connais ce guitariste. Il est talentueux.

Le temps d’un instant, mes membres ne savent que faire. Mon cœur me hurle de m’approcher et de le serrer dans mes bras pour qu’il ne puisse plus jamais partir. Ma raison m’ordonne de partir sans un mot. Ces deux possibilités me semblent trop excessives, alors je décide simplement de rester planté là, les bras ballants. J’écoute sa mélodie tandis qu’il tente de la reprendre en main. Certains passants s’avancent pour déposer quelques pièces dans son chapeau. Et moi je demeure immobile, le regard irrémédiablement fixé sur cet ange blond que je n’ai plus vu depuis des années. Après tant de temps passé à me questionner à son sujet, voilà qu’il refait surface. Le pire, c’est que je suis incapable de savoir si c’est une bonne ou mauvaise chose. D’un côté, autant se rendre à l’évidence ; je n’ai jamais réussi à le faire disparaitre de mes pensées, alors ces retrouvailles devraient me faire le plus grand bien. Mais, d’autre part, je n’ai jamais oublié le manque de solidarité dont il a fait preuve. Même s’il ne me devait rien, son inactivité lors de mon arrestation n’a fait que me hanter pendant tout ce temps. C’est cette dernière réflexion qui me convainc de sa culpabilité. Il est hors de question que je me jette sur lui comme une fillette écervelée. Pas après ces années d’absence. Cela ne me ressemblerait tout simplement pas.

Quelques minutes plus tard, alors que les personnes présentes s’éparpillent quelque peu pour vaquer à leurs occupations, je m’approche lentement du jeune homme. Je fouille un instant dans ma poche avant de trouver une pièce. Je la jette dans le chapeau en soupirant. « Tiens. Comme ça tu auras de quoi m’acheter une carte postale. Histoire de donner quelques nouvelles. » Ce n’est peut-être pas très loyal, sachant que je n’ai moi-même pas réussi à le recontacter. Ce n’est pas faute d’avoir essayé pourtant. Les mains à nouveau fourrées dans mes poches, je lève les yeux vers son visage. Il n’a pas changé, si ce n’est qu’il parait plus fatigué et… agité ? Si, en fait, son attitude n’est plus la même. Je ne saurais dire ce qui cloche, mais il y a bien quelque chose… « Ça fait longtemps que t’es là ? » Pas la peine de demander s’il va bien ; ce genre de formalités n’est plus utile.



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Because you were my boy, you were my only boy forever. (Sloan) EmptyLun 22 Fév - 20:59
Owen se rend compte de son erreur et essaie de la réparer. Mais il sent que le cœur n'y est pas, et s'il ne commet pas d'autres fautes à proprement parler, il joue de façon un peu absente, levant fréquemment les yeux vers le jeune homme qui a occupé ses pensées pendant des années, qui les occupe encore, et qui a indirectement provoqué son trépas. Bien sûr, c'est de sa faute à lui ; sa culpabilité, son fardeau. Owen ne peut s'empêcher de l'observer. Il ne sait pas pourquoi il le trouve différent des autres. Le seul à avoir un véritable visage, avec des traits familiers, mais qui ont changé en même temps. Combien d'années se sont passées, au juste ? Le temps échappe à Owen, maintenant. En fait, il a commencé à lui échapper à partir du moment où il l'a perdu. Le jeune homme fait plus âgé - plus charmant, peut-être, au point qu'Owen se demande s'il n'est pas plus beau. Alors que lui semble s'être flétri avec le temps, telle une fleur privée de ses racines qui se fâne lentement dans l'eau. Une part de lui se dit, au moins, il n'a pas souffert de cette absence.
Et ça devrait être tout ; Owen devrait se sentir soulagé de l'avoir retrouvé, d'avoir confirmé qu'il va bien, il devrait désormais le laisser poursuivre sa route. Mais son regard a été ravi par ses yeux posés sur lui, et Owen se sent mal à l'aise. De toutes les émotions qu'il a ressenties depuis sa mort, les positives sont les plus rares. Cette envie de s'approcher de Sloan, de le bercer dans ses bras en lui disant que tout va bien, qu'il ne le trahira plus jamais, qu'il serait prêt à lui offrir le reste de son existence - puisque sa vie s'est déjà terminée - sans la moindre hésitation. Mais il résiste à l'envie ; il continue à jouer, espérant que la musique saura adoucir les mœurs.
Sloan finit par s'approcher, par laisser tomber une pièce dans le chapeau. C'est la première fois que les yeux d'Owen s'orientent dans cette direction. Il ne bronche pas. Il estime que cette rancune est méritée, qu'il n'a pas fait assez d'efforts, qu'il ne l'a pas cherché assez longtemps. Il aurait dû le chercher pendant toute sa vie. Ni plus, ni moins. Parce que sa faute était trop lourde pour l'autoriser quoique ce soit d'autre. Owen ne sait pas quoi répondre. A part dire qu'il est désolé - mais est-ce seulement suffisant ? Peut-on se faire pardonner avec des excuses aussi minables ?
L'opinion de Sloan lui importe, et c'est déjà une grande révélation pour le Sidh.
Une question, enfin, de Sloan. Et Owen se sent subitement plus froid, paradoxalement, alors que l'interrogation lance leur conversation, qu'elle est un signe que l'autre ne le rejette pas. Parce que la question est humaine, et que lui sait qu'il ne l'est plus. Owen baisse les yeux, incapable de lui fournir une réponse claire.
« Pas longtemps. Peut-être. Je ne sais pas. »
Il sait qu'il n'est retourné en ville que depuis peu de temps, c'est un certitude. Mais ensuite ? Owen ne tient plus le compte des jours. Il ne sait même pas quelle est la date d'aujourd'hui. Le fait de mourir n'a fait qu'exacerber la perte de repère que l'Owen alcoolique avait commencé à développer. Jouant la dernière note de la chanson, Owen se relève et s'incline devant son public, recevant plusieurs applaudissements. Le temps passe ; le ciel s'assombrit, c'est un moment qu'Owen aime bien, car la lumière le dérange, mais c'est aussi un moment marquant le début de la soirée, la baisse de fréquentation des gens. Il veut parler avec Sloan, de toute façon. Commençant à ranger son matériel, non sans compter la somme présente dans son chapeau - bonne récolte, pour le coup -, l'Ombre ne quitte Sloan du regard.
« Et toi ? Depuis quand ? »
Owen voudrait en dire plus. Il voudrait lui demander depuis combien de temps Sloan est libre, depuis combien de temps il a retrouvé le sourire, depuis combien de temps il l'a oublié, oui, Owen - à supposer qu'il l'ait oublié, ce que le Sidh souhaite de tout son cœur. Il voudrait que son souvenir s'efface lentement, pour que l'humain n'ait plus à en souffrir ; il sait qu'il l'a vu, le soir de l'arrestation, et cette trahison a dû le ronger, lui aussi. Comme Owen regrette. Il sait que leur relation ne sera jamais plus jamais pareille. Ce sérieux qui règne entre eux ne leur ressemble pas.
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Because you were my boy, you were my only boy forever. (Sloan) EmptyDim 28 Fév - 15:09
Owen & Sloan




« Because you were my boy, you were my only boy forever. »


S’il y a bien une chose dont je suis certain à présent, c’est que je me déteste autant que je lui en veux. Cette absence de sourire sur mon visage, de joie dans ma voix, ce n’est pas moi. En fait si, ça l’est. Mais en présence d’Owen, je ne suis pas censé être ainsi. Auparavant, c’était lui qui provoquait le rire chez moi, l’envie de le taquiner à tout bout de champ. Mes sentiments à son égard avaient même fini par atteindre la niaiserie. Les journées entières passées ensemble n’ont pas quitté mon esprit. Elles se sont simplement transformées en souvenirs d’un passé trop tumultueux. Malgré un caractère toujours aussi merdique, j’ai changé. J’ai enfin pris conscience de l’importance de la liberté, des gens qui comptent sur moi. Owen me rappelle cette époque que je me suis tué à oublier. Et je devrais le haïr un peu plus pour ça. Car il n’a pas le droit de revenir comme une fleur pour foutre la merde dans ma tête. Car on ne peut pas choisir de quitter brusquement la vie de quelqu’un pour ensuite débarquer sans prévenir. Car il m’a laissé seul et sans nouvelles alors que j’avais besoin de lui !

Il baisse les yeux tandis que mes mains viennent se réfugier dans mes poches. J’ai froid. Et je me sens stupide, là, debout face à lui, dans un décor trop banal pour être agréable. « Pas longtemps. Peut-être. Je ne sais pas. » Pas longtemps… Où était-il alors, durant tout ce temps ? Il commence à se lever pour ranger son matériel. Je reste immobile, observant le moindre de ses mouvements. Tout parait tellement mécanique et sans énergie particulière. Son regard se plonge dans le mien alors qu’il reprend la parole. « Et toi ? Depuis quand ? » C’est à mon tour de baisser les yeux. Le fixer a quelque chose de trop familier pourtant oublié depuis longtemps. Je me souviens de cette étincelle dans son regard lorsqu’il riait. Depuis combien de temps un sourire n’a-t-il pas étiré ses lèvres ? Il semble tellement loin. Comme si le jeune homme face à moi ne l’était que physiquement. Et même si je lutte pour conserver ce masque de neutralité cachant l’émotion provoquée par ces retrouvailles, ça me fait mal. « Quelques années. »

C’est ridicule. Cette scène est ridicule. Notre comportement l’un envers l’autre est ridicule. Maintenant qu’il est de retour, sera-t-il un jour possible de retrouver cette complicité qui nous liait ? Probablement pas. Même si ça me tue, je ne pense pas être capable de lui accorder à nouveau ma confiance. On a beau dire que je suis un chieur sans cœur, je suis humain. Bien qu’il soit hors de question de l’avouer à qui que ce soit, il était le garçon qui, sans qu’aucun de nous ne s’en rende réellement compte, apaisait les craintes que je ne formulais pas par sa simple présence. Et si ce n’est pas tant son manque de réaction lors de mon arrestation qui m’a déçu, c’est surtout son absence par la suite. A peine quelques mois plus tard, j’étais sorti. Bye bye le centre de détention, j’étais disculpé. Ma meilleure amie était de retour dans ma vie et j’avais enfin une figure paternelle à laquelle me rattacher. Mais où était donc passé le blondinet que j’appréciais trop pour le dire ? Envolé, disparu. Je devais être trop insignifiant pour qu’il décide d’aller voir ailleurs une fois emprisonné.

Finalement, je redresse le menton pour retrouver son regard. La foule s’est dispersée depuis un moment désormais, et la rue est presque déserte. La lumière naturelle baisse en intensité, les lampadaires de la ville ne vont pas tarder à s’illuminer à leur tour. L’air se fait plus froid, plus léger aussi. « Je n’aurais jamais cru te croiser aujourd’hui… » je murmure, plus pour moi-même. Comme quoi, c’est toujours lorsque l’on s’y attend le moins qu’on fait les rencontres les plus surprenantes. Soupirant une nouvelle fois, je fais quelques pas pour aller m’appuyer au mur, levant la tête vers le ciel sombre. J’ai une multitude de questions à lui poser, de réponses à obtenir. Je voudrais lui demander ce qu’il a fait pendant tout ce temps, pourquoi il est revenu, s’il a un job ou s’il baigne toujours dans les affaires louches… Pourtant, au moment d’ouvrir la bouche, c’est sur autre chose que je m’interroge ; « T’as rencontré quelqu’un, c’est pour ça que tu es parti ? » Parmi toutes les possibilités émises quant à la disparition d’Owen, c’est celle-ci qui me parait le plus plausible. Sinon, pourquoi aurait-il laissé ses amis, sa place au sein du gang et son logement de l'époque ?



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Because you were my boy, you were my only boy forever. (Sloan) EmptyDim 28 Fév - 22:23
Les choses ne seront plus jamais comme avant ; l'ombre sournoise de la trahison s'est posée sur eux, et sans doute Sloan serait-il incapable de lui faire confiance à nouveau. Mais ce n'est pas ce qui inquiète plus Owen. Ce qui le dérange, c'est ce calme apparent que le jeune homme dégage. Comme s'il ne semblait pas vraiment affecté par les évènements passés. Owen est persuadé qu'il lui en veut ; comment pourrait-il en être autrement ? Il l'a abandonné. Il ne parvient pas à trouver une excuse valable ; et, s'il n'arrive pas à se pardonner lui-même, comment Sloan le pourrait-il ? Qu'il ait tenté de se racheter en remuant ciel et terre pour le retrouver n'a pas vraiment réussi à le racheter, encore moins à soulager partiellement le fardeau de son âme. Owen s'est enfoncé. Chaque jour passé sans Sloan lui a fait prendre conscience de la profondeur de son attachement à son égard. Lui a fait comprendre à quel point il était un salaud égoïste, qui ne méritait pas de se tenir à ses côtés. Owen s'était déjà dit que, s'il pouvait le revoir, il recommencerait tout à zéro. Il se jetterait à ses pieds pour obtenir des excuses, aurait fait tout ce qu'il fallait pour le convaincre que son erreur l'avait tant bouleversé qu'il ne pourrait plus jamais la commettre (avait-il cependant assez confiance en lui pour se le permettre ?), l'aurait chéri, taquiné, bousculé gentiment, et aimé. Surtout aimé. Sans se soucier de savoir si Sloan serait à lui, ou à un autre ; sans se soucier de savoir s'ils pourraient sortir ensemble un jour - ces questions ne l'intéressaient pas. Owen sans Sloan voulait l'aimer. Il n'attendait rien en retour. Il aurait été prêt à faire le saut.
Sauf qu'entretemps, il était mort.
A présent, Owen n'était plus exactement le même. La vie qui s'était échappée de lui avait modifié sa vision des choses ; sa haine s'était assombrie, et il ne savait plus très bien s'il y avait encore quelque chose de bon en lui. Mais Sloan.

Et cela fait des années, apparemment ; des années que Sloan est libre, des années qu'il a pu l'effacer consciencieusement de sa mémoire. L'a-t-il fait ? Est-ce pour cela qu'il est si froid à son égard ? Et des années, qu'est-ce que cela représente pour lui, le Sidh ? Le temps passe encore plus vite que lorsqu'il était vivant. Toutefois, il lui semble qu'il y a quelques années, il avait peut-être dix-sept ans. Est-il sorti avant ou après son départ ? Owen ne pouvait pas rester, pas alors qu'il n'était vraisemblablement pas en ville. Mais peut-être l'a-t-il raté. Peut-être a-t-il pris la mauvaise décision, celle qui l'a conduite, au final, à passer l'arme à gauche.
Avec une lenteur calculée, Owen finit de refermer soigneusement la housse de sa guitare. Toute l'attention portée sur son matériel le détourne de ce qui le captive le plus, en ce moment - le visage de Sloan, ses yeux ténébreux et sa chevelure d'ange déchu. La conversation est banale, ce qui n'est pas si difficile. Jusqu'à ce que son obsession lui demande s'il a rencontré quelqu'un. Les mains d'Owen se crispent et la housse tombe, faisant un petit bruit qui sonne affreux à ses oreilles. L'Ombre relève le regard vers l'humain, essayant de décrypter les expressions de son visage - peut-être y cherchant un signe de jalousie, même infime. Et il se demande d'ailleurs ce qui motive la question ; Sloan aurait pu dire « pourquoi » au lieu de poser une hypothèse aussi... Enfin. « Non. Personne. » Et là encore, Owen essaie de déchiffrer ce visage qui l'attire, comme s'il espérait y voir du soulagement. Ce qui lui fait prendre conscience d'une chose.
Peut-être Sloan a-t-il quelqu'un dans sa vie.
L'idée lui paraît curieusement... dérangeante. Owen sent que si tel était le cas, s'il y avait bien eu quelqu'un pour s'approprier Sloan, alors son existence immortelle perdrait un peu plus de son sens. A part, peut-être, se venger de cette personne.
Owen semble soudain s'animer. Il ramasse sa guitare en l'époussetant un peu, enfile la sangle et se porte devant Sloan, adossé à un mur voisin, pour combler cette distance, pour plonger son regard dans l'abîme de son âme, jusqu'à ce que seuls quelques petits centimètres ne séparent leurs deux visages.
« Je suis parti parce que j'étais seul. Et toi, Sloan ? Tu ne m'as jamais cherché, pas vrai ? Parce que tu as rencontré quelqu'un. »
Il n'en sait rien, Owen ; et en cet instant, peu lui importe si sa question sonne comme une affirmation. C'est l'expression d'une crainte profonde, si profonde qu'elle lui empoisonne le cœur. Ose le dire, Sloan. Ose lui avouer que tu es sorti avec quelqu'un entretemps, que tu en aimes un(e) autre en cet instant. C'est précisément ce que croit Owen ; que de toute façon, Sloan ne sera jamais à lui.
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Because you were my boy, you were my only boy forever. (Sloan) EmptyLun 29 Fév - 21:52
Owen & Sloan




« Because you were my boy, you were my only boy forever. »


Je ne sais pas si mon visage trahit une quelconque jalousie. Je ne pense pas ; depuis le début de cette conversation, je m’efforce d’adopter une attitude détachée, neutre. Parce qu’il est hors de question que je me comporte comme avant, comme au temps où tout était parfait entre nous. Au temps où je n’avais pas encore réalisé à quel point j’étais attaché à ce blondinet. Même maintenant, je ne suis jamais sûr de mes sentiments à son égard. Alors, bien que tout mon corps soit crispé par l’attente, mon cœur serré par la crainte d’avoir vu juste, je reste de marbre. Mes yeux fixent cette chevelure qui n’aurait pas dû ressurgir du passé, pas aujourd’hui. Ce sérieux… c’en est déroutant. Il me semble que je n’ai jamais été si stoïque. Si tendu, aussi. Comme une bombe, prête à exploser à tout instant. Tout allait dépendre de sa réponse. S’il m’a laissé aux mains de la police, s’il a quitté ma vie si brusquement, j’espère de tout cœur que ça n’a aucun rapport avec une histoire amoureuse. Je ne devrais pas penser ça. En tant qu’ami, je devrais simplement me réjouir, s’il avait rencontré quelqu’un. Sourire et le féliciter, souhaiter son bonheur. Mais ce n’est pas si simple. Le bonheur, je voulais le vivre avec lui. Voir ses lèvres s’étirer à l’entente d’une de mes blagues foireuses, ça me manque. Et c’en est d’autant plus vrai que cela fait des années que je n’ai plus vu ce sourire amusé sur son visage angélique.

Le bruit que fait la housse de protection en tombant au sol me sort partiellement de ce méli-mélo d’émotions qui me saisit. Nos regards se croisent à nouveau. Mais le sien est insondable. « Non. Personne. » Malgré moi, je sens mes épaules se relâcher. Le soulagement me ferait presque esquisser un sourire, mais je m’applique à ne rien révéler de mon ressenti. Une question continue de me turlupiner ; pourquoi est-il parti alors ? Puis revenu ?

Soudain, un changement semble se produire. En quelques secondes, Owen est face à moi, ses yeux accrochés aux miens. Il est proche, assez proche pour réveiller en moi une sensation déjà éprouvée auparavant. Instinctivement, mon corps se fond un peu plus contre le mur, comme pour échapper à ce pouvoir d’attraction qui m’effraie. « Je suis parti parce que j'étais seul. » Je me retiens de lui répondre que, s’il était venu m’aider, il aurait eu de la compagnie. « Et toi, Sloan ? Tu ne m'as jamais cherché, pas vrai ? Parce que tu as rencontré quelqu'un. » Si j’ai jusqu’ici fait mon possible pour conserver ce masque détaché, celui-ci se fissure à l’instant où ses paroles atteignent mon cerveau. J’aurais dû me douter qu’il me retournerait la question. Qu’il s’interrogerait sur ma vie amoureuse. « Je t’ai cherché. » A mon retour en ville, je n’ai fait que ça, les premiers jours. Avant de me rendre à l’évidence ; Owen n’habitait plus Ottawa, auquel cas mes recherches auraient fini par aboutir. Je reste silencieux pendant un moment, cherchant la réponse appropriée à sa question. Il est dans l’erreur la plus totale. Si ce n’est des petites aventures à droite et à gauche, il n’y a jamais rien eu de sérieux durant ces années. Après tout, comment aurais-je pu aimer qui que ce soit, alors que mes pensées étaient déjà occupées par ce jeune homme disparu ? Moi qui ne suis déjà pas vraiment porté sur les sentiments…

Non, je n’ai rencontré personne. Je n’ai pas pu, à cause de toi.
Il n’y a rien de plus simple. Aucune autre réponse à donner. Et pourtant, encore une fois, je décide de jouer au con. Parce que je lui en veux, que je suis incapable de justifier mon attitude et que j’ai la connerie dans le sang. « Oui, il y a bien eu quelqu’un. » Voilà comment, au détour d’une rue et lors de banales retrouvailles, on bascule très rapidement dans le mensonge. Pourquoi ressentir ce besoin de déformer la réalité ? En quoi cela pourrait-il intéresser Owen ? Il est parti. S’il l’a fait, c’est parce qu’il ne ressentait pas l’envie de me retrouver. Ainsi, ma vie sentimentale lui importe peu. Alors pourquoi mentir ? Ne l’ai-je pas déjà assez fait ? « Mais ça n’a pas duré. » Un moyen de rattraper la vérité par la manche. Désormais, je regrette déjà mes paroles et donnerais cher pour revenir quelques secondes en arrière. Ou plutôt quelques années. Afin d’éviter ce flic, de ne jamais visiter le centre de détention et d’empêcher Owen de se tirer. Peut-être qu’avec un autre mensonge j’aurais pu le garder auprès de moi.

Le pire, c’est sans doute de regarder la personne dans les yeux après avoir inventé un fait de toutes pièces. Certes, ce n’est qu’infime. Sauf que c’est tout de même une sorte de trahison que de mentir. Mais ne m’a-t-il pas trahi, lui, d’une certaine façon ? Ce n’est qu’œil pour œil dent pour dent.
La proximité me perturbe, ce qui est loin d’être habituel. Peut-être parce que je refuse de céder et de pardonner, alors que tout mon être hurle de désespoir face à ce fantôme des souvenirs. Peut-être que j’ai simplement besoin de lui, de sa présence, de son réconfort, mais que je n’ose pas moi-même me l’avouer. Mais, puisqu’il est l’heure des explications plus ou moins véridiques, autant poser la question qui me taraude ; « Alors, pourquoi être revenu ? Tu t’ennuyais de moi finalement ? » Presque imperceptiblement, le coin de ma bouche se soulève pour laisser place à un début de sourire narquois. Le premier depuis notre deuxième rencontre. Un semblant de mon comportement habituel qui refait surface. Une fissure dans le masque qui cachait mon visage des yeux de ce garçon.


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Because you were my boy, you were my only boy forever. (Sloan) EmptyMar 1 Mar - 13:43
Cette proximité lui est douloureuse ; comme il est terrible de le sentir aussi proche de lui, après des années de séparation, de sentir son odeur lui emplir les narines, et son souffle caresser son visage, et sa chaleur l'irradier à lui en donner des frissons ; et malgré tout, ne pas réussir à combler cette distance, et se contenter d'un humble regard. Owen aimerait pouvoir enserrer ses bras autour de Sloan, comme pour s'assurer qu'il est bien là en face de lui, qu'il est bien vivant ; pour vérifier qu'il est bien vivant. Owen aimerait sentir son cœur humain battre contre sa poitrine déchirée, sentir l'intégrité de son existence contre le fracas de son torse - car comment oublier ces organes qui se sont broyés, tordus, arrachés sous le coup de l'impact, comment se souvenir du plaisir d'être entier quand on porte les stigmates de ces blessures au plus profond de soi ? A travers Sloan, peut-être Owen cherche-t-il à se souvenir du moment où il n'était pas encore ombre, où il avait encore l'occasion de rêver d'avenir - quand bien même cet avenir était incertain et vague ; mais c'était un avenir où Sloan avait sa place, peut-être pas en tant que petit ami, mais toujours à ses côtés, quoiqu'il en soit.
Mais Sloan se recule légèrement, mais Sloan le rejette (peut-être).
Pourtant, il lui dit qu'il l'a cherché. Et Owen se fige, un peu troublé. Cherché. A-t-il désiré la compagnie d'Owen après tout ce temps ? Ou était-ce un simple besoin de vengeance ? Eh bien, il est là, en face de lui, et pourtant il ne se passe rien. Il y a comme un voile de gêne entre eux, quelque chose de délicat, frêle, presque transparent, mais tangible. Il ne sait pas comment interpréter cet aveu, il a envie de lui dire qu'il l'a cherché, qu'il l'a cherché pendant des mois, des années - lui consacrant tout son temps, toute son énergie, refusant de penser à autre chose qu'à lui, même lorsqu'il ne cherchait plus, même lorsqu'il a baissé les bras, même lorsqu'il s'est saoulé. Est-ce que cela veut dire la même chose ? A tous les coups, Sloan est allé voir leurs anciennes connaissances, a appris qu'il avait quitté la ville, et ça s'est arrêté là. Owen en est persuadé.
Toutefois, ce qui lui fait le plus peur, c'est la réponse à cette question - pourtant, rien ne l'obligeait à la retourner, rien ne le forçait à s'interroger sur ce détail. Parce qu'il sait que si la réponse est positive, il ne s'en sortira pas - et oh, voilà que le « oui » fait soudainement irruption dans la conversation, et Owen se recule brusquement, le regard vide.
Quelqu'un.
Quelqu'un dans la vie de Sloan.
Il le pensait, se dit-il ; il avait envisagé cette possibilité. Après tout, Sloan va encore vivre, vieillir, mourir, alors que lui-même est coincé dans le même corps pour l'éternité. Owen conservera à jamais cette jeunesse insolente, ce teint pâle dénué d'imperfections, ce corps qui s'est brisé avant de s'animer à nouveau. Et il sait que ce n'est pas possible de vivre ensemble avec de telles différences ; comment supporter de voir l'autre en pleine forme alors que l'on dépérit progressivement, sans rien pouvoir faire pour arrêter l'inexorable roue du temps ? Le choix de Sloan est sans doute le plus logique.
« Oh. »
Il ne sait pas quoi répondre, Owen - que dire alors que tout ce qu'il a envie de dire, c'est qu'il l'aime, qu'il aurait dû s'en rendre compte plus tôt, mais que de toute façon ce n'est pas possible entre eux ?
Alors il ne dit rien de plus, alors même que les mots lui brûlent les lèvres. Tout, plutôt que de lui montrer une expression blessée. Owen, c'est tout de même un manipulateur ; et s'il n'a pas envie de se jouer de ce jeune homme qui l'obsède, il ne peut s'empêcher de garder le contrôle sur ses émotions. Cela lui demande cependant tant d'efforts, pour lutter contre cette douleur, qu'Owen ne se rend pas vraiment compte qu'il est en train de changer de forme. Que son teint devient blanc, que ses yeux s'alourdissent et se glacent. Forme d'Ombre - ce qu'il n'a pas envie de montrer à Sloan, quelle qu'en soit la raison, mais qu'il dévoile par erreur, jusqu'à ce que le mépris de Sloan l'atteigne et le secoue, le ramenant à la réalité.
Owen reprend alors sa forme initiale, se maudissant d'avoir cédé. Peut-être est-ce dû à un désir inconscient de montrer à Sloan ce qu'il est vraiment devenu, pour lui prouver qu'il a payé pour son erreur, qu'il la paye encore. Pourtant, il sait que ce n'est la solution, que Sloan serait capable de s'en vouloir en s'attribuant la responsabilité de sa mort. Alors que ce n'est pas lui qui a dit à Owen de boire comme un trou pour oublier son chagrin : il a choisi tout seul, après tout.
Excédé par ce glissement, Owen répond un peu plus sèchement qu'il ne l'aurait voulu.
« Bien sûr que non. Je ne pensais pas te revoir. Je t'aurais cherché, sinon. »
Et son regard se fait orageux, annonciateur de la tempête qui couvre. Ne lui dis plus rien, Sloan. Ne continue pas sur cette voie, ou tu vas le détruire complètement. Owen, il est fragile. Il voulait vivre et ne sait plus qu'exister. Il ne veut pas de ta moquerie ou de ton sarcasme. Il est trop blessé pour cela.
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Because you were my boy, you were my only boy forever. (Sloan) EmptyMar 1 Mar - 17:10
Owen & Sloan




« Because you were my boy, you were my only boy forever. »


Quand bien même j’aurais eu la certitude de le revoir un jour, je n’aurais jamais imaginé ce genre de retrouvailles. Courir vers lui pour l’embrasser ou lui foutre un poing en pleine face me parait désormais plus adapté. N’importe quelle réaction, mais pas celle-là. Cette distance entre nous, je ne parviens pas à la supporter. Ça me déchire de l’avoir si proche de moi, mais de rester si loin. Et pourtant, je ne fais pas un geste pour me rapprocher, pour combler ce vide entre nos deux corps. Je reste collé au mur, comme si les briques froides pouvaient m’aider à contrôler les désirs de mon cœur. Ce qui est complètement stupide.

« Oh. » Un mot. Juste un. Un mot qui ne traduit rien d’autre qu’un désintérêt total. Pourquoi s’embêter à mentir dans ce cas ? Si j’avais dit la vérité, aucun doute que j’aurais obtenu la même réponse.
Il s’est reculé. Ses yeux m’exaspèrent. Ils ne traduisent rien. Je ne peux pas lire ses émotions. Je n’arrive pas à déceler ce qui pourrait lui passer par la tête. Je sens à nouveau mes épaules se raidir à mesure que la colère pointe son nez. Je hais ce manque de réaction. Même pas un froncement de sourcils, une esquisse de sourire, un mordillement de lèvres. Rien. Rien qui me permette de deviner son état psychologique. Juste un Oh insignifiant. Frustré par la situation en elle-même, je baisse les yeux pour tenter de canaliser l’agacement dont tout mon corps souffre. Toutes ces années, je n’ai cessé de penser à lui. Lors de cette nuit affreuse, au beau milieu de la forêt, le revolver pointé dans ma direction, c’est pour lui que sont allées mes dernières pensées. Avant le cri, j’ai pensé à son visage, à son rire sarcastique, à son regard sombre et si attractif. A tous ces moments que je n’avais pas appréciés à leur juste valeur. Avant que l’on vienne me sauver la vie, j’ai regretté d’avoir été si lent à comprendre la nature des sentiments ressentis à son égard. Tout aurait pu se dérouler autrement. Si j’avais compris plus tôt.

Et voilà que, désormais, l’inimaginable s’est produit. Il est de nouveau là, près de moi. Mais nous ne faisons que parler comme deux connaissances perdues de vue depuis des années. On est bien plus que ça. Ça ne devrait pas se passer ainsi.
Alors que je relève les yeux avec la ferme intention de mettre les choses au clair, ce que je vois me fige de stupeur. Il a le teint pâle, bien trop pâle. Comme un mourant. Ses yeux ont changé. Ils sont… inquiétants. Cette vision ne dure qu’un instant. Une seule seconde. C’est si bref que je me mets à douter ; ai-je seulement imaginé Owen avec une apparence spectrale ? Certainement. Mais pourquoi ? La psychologie est parfois si étrange… Lorsque le jeune homme reprend la parole, son ton est horriblement sec. « Bien sûr que non. Je ne pensais pas te revoir. Je t'aurais cherché, sinon. » En soit, ce ne sont pas ses paroles qui me blessent, mais bel et bien son attitude. Techniquement, c’est lui qui est parti, pas moi. C’est moi qui rumine cette rancœur depuis longtemps, pas lui. C’est moi qui suis déchiré entre l’amour –est-ce bien ce mot qu’il faut employer ?– et la rancune, pas lui. C’est moi qui suis censé être froid, bordel ! « Oh, bien sûr. » Dernières paroles prononcées sur un ton maitrisé. Mes poings se serrent et mon rythme cardiaque s’accélère considérablement. Ce trop plein d’énergie finira par me tuer un jour. Selen me l’a déjà dit plusieurs fois. Cette impulsivité conduira à ma perte. Mais je n’y peux rien. Il y a trop longtemps que je retiens cette frustration. Trop longtemps que j’ai besoin de vider mon sac et lui montrer à quel point son départ m’a affecté. « Putain ! » Je m’écarte du mur d’un bond, passant une main tremblante dans mes cheveux. Ma mâchoire se crispe et je fais quelques pas, avant de me retourner vers Owen et de le pointer du doigt. « Pourquoi t’es là alors ? T’as pas l’impression d’avoir assez foutu la merde ?! » Je soupire et retourne face à lui, ancrant mon regard au sien. La colère agite mon être et la tristesse brise ma voix. « Tu disparais comme un fantôme puis tu te permets de revenir la bouche en cœur ? Mais merde, t’étais où toutes ces années ? En train de batifoler à droite et à gauche ? Ça t’est jamais venu à l’esprit qu’il y avait un gosse qui était seul derrière les barreaux à attendre de la visite ? Tu l’avais oublié ce gosse, c’est ça ? Juste un autre gamin pas assez doué qui s’était fait choper ? »

A partir du moment où j’ai aperçu sa chevelure blonde dans la foule, je me suis promis de rester calme, d’adopter un comportement adulte et détaché. Et ce, afin de lui prouver que j’allais très bien, que je faisais tranquillement ma vie. Que je n’avais en aucun cas besoin de lui. A croire que je ne suis même pas capable de respecter mes propres promesses. C’en est affligeant. J’agis comme l’être sensible que je n’ai absolument pas envie d’être. J’expose ma détresse au grand jour, et le pire est que je n’en ai conscience que trop tard. Excédé et plus désespéré que je ne l’ai jamais été, je me tiens debout, les jambes tremblantes, le regard accusateur et les poings serrés à m’en faire blanchir les phalanges. A la moindre remarque, je partirais sans aucun doute au quart de tour et ferais une connerie que, comme toujours, je regretterai.



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