Qui aurait cru qu'un Stryge se lancerait dans le bénévolat, hein ? Aucune personne saine d'esprit, nous sommes tous d'accord sur ce principe. Et pourtant, ce fut exactement ce que Willy fit. Avec une idée purement égoïste à la base, mais aussi avec un brin de masochisme. Il s'était donc porté volontaire auprès du centre pour hommes battus d'Ottawa pour venir apporter un soutien moral, et physique, aux côtés d'un psychiatre qui menaient des petites séances de thérapies de groupe. Sa mission était toute simple, il venait pour parler avec les résidents du centre, faisait quelques activités avec eux, un peu à l'image d'un "animateur". Le psychiatre disait qu'une personne venant de l'extérieur ne pouvait que leur faire du bien. Qu'est-ce que le Stryge avait à y gagner, direz-vous ? Des câlins. Tout simplement. De la tendresse. Et peut-être un compagnon, mais ça, c'était dans ses espérances les plus folles, puisque beaucoup des hommes dans ce centre étaient hétérosexuels. Bref, Kaniethi venait là-bas pour avoir des câlins. Et le masochisme ? Rester cloîtré avec des repas ambulants pendant deux heures, voire quatre par semaine, et vous verrez.
Profitant de son après-midi de libre pour aller au centre, l'Amérindien eut la surprise de découvrir que le psychiatre avait programmé une activité/séance en extérieur. Et pas n'importe quoi en plus. Enfin si, pour Willy, c'était du gros n'importe quoi, mais après tout, il n'était pas professionnel dans ce domaine. L'activité était très simple. Se planter au milieu des rues de Westboro, avec un panneau dans les mains qu'il fallait montrer aux gens. Sur le panneau était écrit "Free Hugs". Le principe des câlins gratuits, en proposer aux gens, ou se rendre visible pour ceux qui désirerait donner des câlins. L'idée enchanta évidement le Stryge, même si les premiers temps, il se fit envoyer balader. Mais après presque une heure, les gens avaient fini par se décoincer et lui faisaient de vrais câlins. Avec un large sourire, tenant son carton dans une main, il passa l'autre dans sa tignasse, ramenant les mèches qui lui tombaient sur le visage, puis attrapa une cigarette.
C'était fou comme une petite chose pouvait lui faire du bien. Un câlin était toujours quelque chose de plus ou moins rapide, surtout les Free Hugs mais c'était toujours quelque chose de très intense pour lui. Le Stryge gardait un large sourire, presque niais sur les lèvres tout en montrant son panneau aux gens. Il y avait une nouvelle vague de réfractaires, qui lui jetaient des regards... étranges, voir noirs. Mais sa bonne humeur n'allait pas lâcher pour autant. Hors de question. S'éloignant un peu du centre de la rue, gardant son panneau en main, Willy jeta quelques coups d’œil vers la foule qui se bousculait encore, enfin, à ses yeux s'était une foule, dans les magasins et autres. Ses prunelles chocolat se posèrent sur une jeune homme avec une tignasse de frisettes. Très mignon. Mais qui avait l'air d'une humeur massacrante. Quoi de mieux qu'un câlin pour chasser les mauvaises ondes ? Jetant son mégot, Willy s'approcha de lui en quelques enjambées et lui tendit les bras.
- Un p'tit câlin ?
Dernière édition par Willy Kaniethi le Lun 11 Jan - 11:51, édité 1 fois
Invité
Invité
IDENTITY CARD
MORE ABOUT ME
IT'S OVER
Sam 9 Jan - 22:38
“Let's have some humanity and hugs.”Les grands-mères d’aujourd’hui sont violentes. Je viens de me faire brusquement agresser par une centenaire aux bigoudis. Je venais d’allumer ma dernière clope quand elle est arrivée à ma hauteur. Elle a froncé les sourcils, plissé du nez et dardé son regard de vieille mégère sur moi. En deux secondes, elle m’a arraché la cigarette des lèvres pour la jeter au sol et la piétiner. Sauf qu’elle n’a pas l’air de comprendre qu’un paquet, ce n’est pas donné ! Voilà maintenant une minute quarante que je m’égosille à lui enseigner la valeur de l’argent. « Vous les vieux, vous ne respectez rien ! C’est pas parce que vous avez eu une vie de merde qu’il faut faire chier chaque jeune qui s’amuse ! » La mémé secoue la tête pendant que ses lèvres s’agitent dans tous les sens. « Vous polluez mon œsophage jeune homme ! Et ça, je ne le permets pas ! » Le timbre crissant de sa voix me fait frissonner de dégoût. « J’m’en tamponne de votre œsophage mère-grand, j’veux juste fumer, ok ? J’vous ai pas demandé de v’nir à côté de moi hein ! Donc vous prenez votre canevas, retroussez vos jupons et fichez le camp ! » Je pense que si Fly n’avait pas choisi ce moment pour aboyer et grogner en direction de celle aux cheveux gris, elle ne m’aurait pas lâché la grappe. Et j’aurais été obligé de me montrer agressif. Tout le monde sait que se battre avec une personne âgée n’est pas loyal. Mais ce sont les seuls contre qui je peux espérer rivaliser…
« Et vous ne tenez même pas votre bête en laisse ! » Je lui lève mon majeur pour toute réponse. Elle fait chier la vieille. Fly est loin d’être méchant, il ne fait que défendre son maître. Je ne vois donc pas l’intérêt d’attacher ce brave animal. Alors que je regarde la mémé s’offenser de mon geste, je lui lance : « Vous donnez une érection à mon majeur, j’y peux rien. » Et, sur ce, je fais signe à mon chien de me suivre et nous nous enfonçons dans la foule. Pas question de déblatérer avec cette sénior pendant des heures. Deux minutes m’ont largement suffi pour placer les anciens dans la catégorie à éviter de toute urgence. C’est que je n’ai pas que ça à faire moi.
Excédé, je bouscule des jeunots qui se pelotent, un homme qui déprime devant une affiche pour chocolats, et une gamine qui pleure parce qu’elle a perdu sa mère. Quel monde de dingues. Quand je parviens à enfin m’extraire de cette foule accablante, mon regard se pose sur un gars non loin. Celui-ci jette son mégot et s’approche de moi avec une drôle de pancarte. Plissant les yeux, je ralentis inconsciemment le pas pour déchiffrer l’inscription ; Free hugs. Oh non…
« Un p'tit câlin ? » commence-t-il en tendant les bras. Grand, les cheveux longs, bruns, des yeux captivants… Vraiment pas mal, inutile de le nier. Mais non, ce truc de quémander des accolades, c’est complètement ridicule. Avouons-le. Et puis est-ce que j’ai vraiment la tête du type qui accueille tout le monde dans ses bras ? « Sans façon. » Clair, net et précis. Si après ça il n’a pas compris…
Bon, étant donné qu'il avait déjà bien commencé sa distribution des câlins, les refus, il en avait déjà eu, alors celui de ce jeune homme, bah... c'était juste un de plus. Mais il devait quand même avoué qu'il était affreusement déçu. Enfin, non, quand même pas, mais bon. Vu l'humeur du jeune homme ça aurait pût lui faire du bien... Mais bon, il n'allait pas non plus le forcer, il avait besoin de câlins, mais pas à ce point là non plus. Soupirant, il avait laissé passer le jeune homme aux frisettes, jouant avec sa petite affichette. Ses yeux se dérobèrent un moment sur les autres hommes du groupe qui eux aussi se prenaient des vents, les pauvres. Pour faire perdre confiance en soi, il n'y avait vraiment pas mieux. Ce n'étai, au final, pas une si bonne idée que ça. Du moins, pour eux. Parce Willy, lui s'amusait beaucoup. D'ailleurs, il allait pour se détourner et accueillir une demoiselle, une adolescente à vrai dire, qui s'était presque jeté sur lui. Mais en entendant l'autre jeune homme revenir à la charge, il sourie de toutes ses dents. Une furieuse envie de le faire chanter le dévorer, mais ce n'était pas vraiment dans son tempérament. Passant une bras autour de l'adolescente, le Stryge fouilla dans sa poche pour en sortir son paquet de cigarettes.
- Ça dépend, est-ce qu'au moins j'ai droit à un sourire, à défaut d'un câlin ? Sinon, pas de clope.
Bon, d'accord, au final il faisait du chantage, mais il n'avait pas pût s'en empêcher. Le but de ses activités, surtout ici, dans ce contexte, était de faire sourire, d'apporter un peu de lumière, de soleil dans la vie des gens. Il fallait bien qu'il soit têtu un peu, de toute façon, s'il ne l'était pas, s'il ne tentait pas le coup, qu'est-ce qui pourrait bien lui arriver ? Rien de plus que s'il le faisait. La jeune fille fini par le lâcher et retourner auprès de ses copines en gloussant, et l'Amérindien se tourna totalement vers le jeune homme, après avoir ouvert son paquet, tendant une cigarette. Il se sentit quand même obligé d'ajouter :
- Allez, juste un petit sourire et la cigarette est à toi.
Ses yeux se posèrent sur le berger allemand auprès de son maître, et presque automatiquement, il se tendit. Autant avec les autres animaux, même sauvages, Willy parvenait à bien s'entendre avec, autant les chiens... c'était particulièrement compliqué. Peut-être parce qu'ils sentaient qu'il n'était pas humain ? Peut-être qu'ils le voyaient comme un sac de viande ambulant, comme lui voyait les humains comme des poches de sangs ? Bref, il se méfiait tellement des chiens qu'automatiquement, il recula de quelques pas, craignant une morsure. Si l'animal montrait les crocs, il finirait par montrer les siens, et ce n'était pas forcément une solution. Déglutissant, il releva les yeux vers le jeune homme, se demandant s'il allait demander à son berger allemand de grogner, d'attaquer s'il refusait de lui donner une cigarette. Il serait capable ? Non, quand même pas...
- Gentil, le chien...
Invité
Invité
IDENTITY CARD
MORE ABOUT ME
IT'S OVER
Mer 20 Jan - 15:32
“Let's have some humanity and hugs.”Un grand sourire s’étale sur les lèvres du jeune homme lorsqu’il me voit revenir vers lui. Je déteste ça, ce que je viens de faire. Juste pour une foutue clope. Mais j’en ai besoin, et quitte à passer pour un con, tant pis. Ça en vaut la peine. Un rire strident m’arrache une grimace alors qu’une gamine se jette littéralement sur le donneur de câlins gratuits. Ses amies pouffent en la regardant dévorer le type du regard. Pff, une vraie pucelle celle-là. Il passe un bras autour de ses épaules avant de m’adresser la parole ; « Ça dépend, est-ce qu'au moins j'ai droit à un sourire, à défaut d'un câlin ? Sinon, pas de clope. » Un sourire, sérieux ? C’est… original comme demande. La blondinette finit enfin par déguerpir avec ses idiotes de copines. « Allez, juste un petit sourire et la cigarette est à toi. » Je contemple le paquet qu’il tend vers moi, avant de prendre une cigarette. Relevant mes yeux dans sa direction, je lui offre le plus beau sourire que je puisse faire avec cette mauvaise humeur. Même si ce deal est complètement ridicule, c’est le moins que je puisse faire. Il a quand-même bien voulu m’en donner une après le vent qu’il s’est pris, ce n’est pas rien. « Merci mec, c’est cool ! »
Je sors mon briquet et allume ma clope, pour ensuite la porter à mes lèvres. Maintenant que j’ai mon bien, je pourrais simplement m’en aller, car, après tout, le chien a besoin de sa balade tant appréciée. Et moi aussi. Sauf que le regard que le brun pose sur Fly me fait froncer les sourcils. C’est quoi le souci ? Il recule même, semblant tout-à-coup inquiet. Envolée, l’assurance qui le possédait encore il y a quelques instants. « Gentil, le chien... » Euh…
Je ne peux m’empêcher de rire, tant la situation est passée de ridicule à ridicule. Depuis quand mon clébard est-il capable d’effrayer un grand jeune homme comme lui ? Il y a quelque chose qui ne tourne pas rond. Attrapant le berger allemand par son collier, je m’approche du gars et le lui présente. « Il s’appelle Fly, et il est super gentil. Pas de quoi avoir peur, il ne ferait pas de mal à une libellule ! » J’accompagne mes paroles d’un sourire. Wow, qu’est-ce qui me prend de me montrer si agréable soudainement ? Certainement l’effet de la fumée que j’inspire. Je caresse la tête de Fly, quand celui-ci se met à grogner. Surpris, je stoppe tout mouvement, constatant alors l’étrange échange entre le chien et le jeune homme. Ce dernier recule encore, et l’animal se crispe, son grognement gagnant en intensité. Ok, il y a vraiment quelque chose qui cloche. « Là, y a un souci. Il ne fait pas ça d’habitude… »
Ridicule, le mot était faible. Mais Willy l'avait tellement été dans sa vie qu'il n'y faisait plus vraiment attention. Ce à quoi il faisait attention, c'était les crocs du berger allemand et ses grognements. Et la surprise de son maître, comme quoi il ne faisait pas ça habituellement, ne l'aida pas à se rassurer. Si les gens normaux, et il comptait les Stryges et les Faës comme des gens normaux, avaient tous une bonne étoile ou quelque chose de ce genre, lui, il n'avait absolument rien. Mais vraiment rien. Ou alors, il avait un petit lutin malfaisant qui tissait son destin en faisant bien attention à ce que jamais, ou grand jamais, il ne soit proche des trèfles à quatre feuilles, des fer à chevaux et autre porte bonheur humain. Le pire, c'est que ça ne datait pas du tout de sa transformation, absolument pas, pendant ses vingt trois ans de vie humaine, c'était pareil. Peut-être que c'était ça que le chien sentait ? Peut-être que c'était ça qui le dérangeait ? Non, bien sûr que non, c'était totalement absurde. C'était donc bien ce qu'il pensait au départ, c'était probablement parce que les chiens sentaient qu'il n'était plus humain. Et le voyaient comme de la nourriture. Ayant de toute façon perdu son sourire depuis un moment, l'Amérindien releva la tête vers le jeune homme aux frisettes en passant une main dans ses cheveux.
- Je n'ai pas un très bon contact avec les chiens, il faut croire... Ou alors, il n'a pas aimé que je te fasse chanter pour une clope.
Pourquoi est-ce que, toujours dans ces moments là, Willy se sentait obligé de faire de l'humour alors qu'il n'était de toute façon pas drôle ? Hein, pourquoi ? En plus, pourquoi est-ce qu'il avait peur des chiens ? Lui, un être qui boit le sang des êtres vivants, comment est-ce qu'il faisait pour avoir peur de ce qui pourrait aussi être un repas ? Un repas moins bon, mais un repas quand même. On touchait vraiment le summum du ridicule. Mais si la bête en voulait au monstre, alors il ferait de son mieux pour l'enfouir au plus profond de son être. Prenant son courage à deux mains et posant la pancarte par terre, après s'être agenouillé à la hauteur de Fly. Nez à nez, ou plutôt, nez à museau, il prit une profonde inspiration tout en faisant de son mieux pour faire disparaître son côté monstrueux.
- Hé... le toutou... moi aussi je peux grogner... Mais ça nous avancera à rien. Vraiment. Par contre, je peux... te donner, si ton maître est d'accord, quelque chose, murmura Willy en fouillant dans les poches de sa veste. Au centre, on leur avait donné des cookies pour tenir le coup s'ils avaient un petit creux. Alors, il en sortit un et le tendit à l'animal. Tiens, un bon gâteau. Mais ne me mords pas les doigts, hein ! Sinon, c'est moi qui te mord.
La menace n'était pas particulièrement vraie, surtout que ça le trahirait de faire ça, mais il avait accentué les mots pour être sûr que le chien le comprenait. Ce qui était con parce qu'il ne savait absolument pas si le berger allemand le comprenait. Lui-même n'avait jamais compris les chiens. Si ça se trouve c'était de là que venait le problème ? Willy releva les yeux vers le jeune homme, restant à la hauteur du chien.
- Si jamais il attaque, je peux te faire confiance pour l'arrêter, ou tu vas le laisser faire en fumant ?
Invité
Invité
IDENTITY CARD
MORE ABOUT ME
IT'S OVER
Dim 21 Fév - 22:08
“Let's have some humanity and hugs.”Depuis ma rencontre avec Fly, deux ans auparavant, je ne l’ai jamais vu agir ainsi. Bien évidemment, au départ, cela n’a pas été simple. Bien que frigorifié, il n’a pas voulu se laisser approcher. J’ai dû faire preuve d’une forte patience –et Dieu sait que ce n’est pas mon truc– avant de parvenir à gagner sa confiance. Mais ça en a valu la peine. Désormais, il est sans aucun doute mon ami le plus fidèle. Mais il est avant tout un chien adorable et protecteur. Sauf quand il a une bonne raison pour le faire, il ne se montre jamais agressif. « Je n'ai pas un très bon contact avec les chiens, il faut croire... Ou alors, il n'a pas aimé que je te fasse chanter pour une clope. » J’ai un sourire à l’entente des mots du jeune homme. Avant que je n’aie pu dire quoi que ce soit, il s’accroupit pour se trouver à hauteur du berger-allemand. S’ensuit alors un moment étrange durant lequel je me contente d’observer la scène en tentant de lire sur les lèvres du brun. Celui-ci murmure mais je n’y comprends strictement rien. Et je me dis que c’est vraiment bizarre de parler à un chien. Certes, je le fais aussi, mais quand je suis chez moi. Pas au beau milieu d’une foule. Mais bon, après tout, il fait ce qu’il veut. Alors que je m’apprête à porter une nouvelle fois la cigarette à mes lèvres, du mouvement attire mon attention. Des cookies ! Profitant du fait que l’inconnu en tende un à Fly, je pioche également dans la boite. « Merci ! » Je prends une bouchée. Le mélange tabac-gâteau est spécial, mais ça passe. « Très bon ! » je m’exclame en souriant. « Si jamais il attaque, je peux te faire confiance pour l'arrêter, ou tu vas le laisser faire en fumant ? » Je hausse les épaules en prenant un air innocent. Pendant ce temps, mon compagnon mange le cookie sans demander son reste. « Je verrai bien… Généralement, il grogne quand il se méfie. » Non pas que le gars soit effrayant, il a d’ailleurs plutôt l’air trop gentil. « Mais bon, on dirait que tu as réussi à le dompter. » Je lui adresse un signe de tête et lâche le collier du chien. Je termine le gâteau avant de poursuivre cette conversation qui n’a pas vraiment commencé. « Alors, c’est pour quoi ça ? » Je pointe la pancarte du doigt. « Un ennui passager ? » Parce qu’il ne peut pas y avoir d’autres raisons, si ? On ne peut pas avoir envie d’offrir un câlin à n’importe qui dans la rue. Peut-être un pari…
Pendant qu’il regardait le jeune homme, Willy avait plus ou moins oublié le molosse gardant juste la main tendue pour lui montrer le cookie, il frémit légèrement quand il sentit les dents et la langue de l’animal sur ses doigts. Et comprenant que c’était gagné, du moins, qu’il y avait la paix entre eux, il se releva avec un sourire, tendant le paquet vers le maître pour le laisser piocher dans les cookies sans problème. De toute façon, lui-même ne les mangerait pas, vu le goût pâteux que lui laissait la nourriture humaine en général, autant la partager avec ceux qui aimé vraiment. Et le gaspillage, ce n’était pas pour lui. Enfin bref, le Stryge tenta quand même une petite approche en ce qui concernait Fly et lui caressa doucement la tête, lui grattant les oreilles, puis reposa son attention sur le jeune homme et sourie en regardant la pancarte laissée par terre.
- Et bien…
Un besoin compulsif de câlins ? Un élan de générosité affective ? Tout cela accompagné effectivement d’un certain ennui et de la nécessité d’être en compagnie d’autres personnes vivantes. Voilà ce qu’était le véritable pourquoi de cette distribution de câlin, mais l’Amérindien ne savait pas vraiment si c’était réellement ce qu’il fallait dire. Il aurait probablement l’air d’un malade en manque d’affection. Il l’était peut-être un peu, mais en fréquentant le centre, il avait assimilé que ce n’était pas des choses à dires aux gens, que la bienséance et la discrétion demandaient de garder une certaine pudeur dans les actes que l’on pouvait avoir. Donc c’était à moitié du mensonge. Chose pour laquelle il était vraiment très peu doué. Bref, ses réflexions furent très rapide en réalité puisqu’il sortit le plus naturellement du monde :
- C’est une envie, mais aussi quelque part une obligation. Je suis bénévole au centre des hommes battus, c’est un atelier, on va dire. Pour eux. Moi je les accompagne. Enfin, je ne sais pas si c’est vraiment très utile pour ces hommes, mais moi j’aime bien.
Tout en parlant, Willy s’essuya les doigts qui avaient encore la bave de Fly sur eux et posa son regard sur les hommes du centre, quelques uns étaient comme lui quelque secondes auparavant, entrain de se pendre des vents, mais le plus jeune, qui avait l’âge de son interlocuteur, était au milieu de la même bande de filles qui l’avait abordé. Au moins un qui parvenait à parler avec les autres, c’était déjà pas mal. Un sur dix. C’était un score à améliorer. Enfin, une fois encore il se tourna vers le jeune homme et lui mit la pancarte dans les bras.
- Allez, toi aussi essaye ! Si t’arrive à avoir au moins un câlin, je te fous la paix. Je garde Fly si tu veux pendant ce temps.
Pourquoi cette subite proposition ? Aucune idée. Willy était tout simplement de bonne humeur, et le fait que le chien ne veule plus le bouffer en étant en partie pour quelque chose. D’ailleurs, pour l’amadouer, il tendit un nouveau cookie au berger allemand, histoire d’avoir un allié de poids pour que son maître cède.
Contenu sponsorisé
IDENTITY CARD
MORE ABOUT ME
IT'S OVER
"Let's have some humanity and hugs" ~ Sloan & Willy
Accueil
Mer 30 Déc - 14:16
II 