Cela faisait donc peu de temps que Willy Kaniethi était sur Ottawa et installé, mais malgré toutes ses capacités de Stryge et tout ce qu'on veut, il était en réalité au même stade que tous les humains qui débarquaient dans la ville canadienne. Si au moins il n'était pas tout seul, si au moins il savait ce qu'il devait faire, la vie serait sans doute moins difficile. En tout cas, l'Amérindien avait besoin de poser ses marques, faire des repèrages. Surtout qu'il savait que dans cette ville, il y avait tout un tas de créatures surnaturelles, notament les Faës, l'espèce qu'il redoutait le plus. On lui avait toujours dit de s'en méfier, qu'une certaine race de Faë pourrait causer sa mère, sans plus de détails. Et vu son expérience passer avec une membre de cette espèce ultra dérangée, Willy n'avait pas envie que sa recommence.

Les mains dans les poches, traînant les pieds, le "jeune" Stryge fixait ses pieds, essayant de se laisser guider uniquement par ses sens, histoire de déjà se faire un plan mental de cette ville. C'était donc plus ou moins les yeux fermés qu'il avançait dans les rues, mais un de ses sens prit le dessus sur tous les autres : son odorat. Bien qu'il se soit nourrit depuis peu, Willy, après une trentaine d'années enfermé sans pouvoir chasser, sans pouvoir renifler autre chose que l'oeur de la Folle, il était extrêmement sensible aux odeurs.

Fais gaffe quand même, Willy... Tu es un gros poissard, rappelle toi !

Le Stryge fut totalement envahit par une odeur particulièrement douce et sucrée, l'odeur d'une enfant, il le savait, il le sentait du plus profond de son être. Ses pas le guidèrent dans un endroit où jamais de toute sa vie Willy n'avait mis les pieds : un musée. Sur le point de faire demi tour, un petit courant d'air balaya ses narines. Impossible de résister. S'enfoncer un peu plus, il tenta de trouver cette petite fille à l'odeur plus qu'agréable, mais à trop se concentrer sur une chose et sur sa soif de sang, Willy se perdit dans les dédales des couloirs. Et en plus, l'odeur avait disparu.

- Putain, merde...