J'avais retrouvé ce vieux carton. J'étais persuadé que j'avais planqué ses affaires pourtant. Alors pourquoi est-ce qu'elles refaisaient surface maintenant. J'étais tombée dessus par pur hasard, je cherchais à trouver des piles pour ma télécommandes et elles étaient posées là, au fond d'un placard. Ce carton ? Attend je vais t'expliquer lecteur ! Il y avait peu de temps de cela, ma grand-mère était morte. Suite à cela, notre maison avais été vendue. J'avais pris soin de débarrasser les affaires qui restaient. Beaucoup de trucs étaient partis à la vente. Mais j'en avais gardé quelques unes dans un carton. Celles auxquelles j'avais attaché une valeur sentimentale. Les vieux bijoux de ma mémé, quelques documents écrits mains par ma mère et d'autres choses diverses et variées. Puis il m'était venu l'envie de fouiller dans le carton. J'avais fini par sortir un album photos. Album dont j'ignorais complètement l'existence. En feuilletant les pages, je vis diverses photos. Toutes semblaient si heureuses, je me surpris à sourire en les regardant. Si on oubliait les soucis de dépression de d'alcoolisme nous avions presque l'air d'une famille heureuse. Une famille normale. Je ris les légèrement, comme si nous avions été un jour ça. Puis alors que je fermais l'ouvrage, une photo s'était envolée, comme si on avait cherché à la cacher dans une doublure. En l'analysant, je reconnu tout de suite ma mère accompagné d'un homme. Un brun de grande taille et vue la pause qu'ils avaient, ils semblaient particulièrement amoureux. Je n'avais jamais connu mon père et personne ne m'en avait jamais parlé, c'était tabou. En retournant la photo je vis l'annotation « Coyote et Loup ». J'avais grincé des dents. Je me souvenais toujours de ce que ma mamie n'avait eu des casse de me dire: « Méfie toi des loups Artemis. Les loups n'aiment pas les nôtres. » Je n'avais jamais compris et maintenant, je commençais à entrevoir la raison de cette mise en garde.

Cela m'avait secouée. J'avais gardé la photo de mes « parents » dans la poche de ma veste en jean et j'avais fini par sortir. Je voulais me changer les idées, oublier ce que je venais de voir. J'étais un peu perdue. Je m'étais toujours posé tellement de questions sur mon père et maintenant que j'avais une potentielle information, je me rétractais. J'avais peur. Puis ce n'était pas comme si c'était important... Après tout ce con m'avait laissé alors que je n'avais même pas vu le jour. Je poussai la porte du bar et alla directement m'asseoir au comptoir. Whisky, la réponse universelle à tous mes problèmes. Je voyais déjà ce que ma grand-mère m'aurait dit, que je devenais exactement comme ma mère, une alcoolique. Et puis merde ! J'avais le droit de boire un verre. Ça ne faisait pas de moi un putain d'alcoolo ! Je m'adressais au barman, un type plutôt beau gosse. Un whisky s'il vous plait. Quand il s'approcha de moi, je reconnu presque immédiatement son odeur, il était comme moi... un berserker quoi. Oui car nous, bestioles à poils et/ou à griffes avions un odorat beaucoup plus fin que les humains lambda et nous pouvions nous reconnaître entre nous. Lui aussi savait qui j'étais, c'était certains. Mais Monsieur « Beau Gosse » commença à me parler. Il posa ses coudes sur le comptoir, tiens, nous allions partir discussion barman-bourré ? Confessions intimes et tout ça ? Je n'étais officiellement pas assez saoule pour virer sur des confidences. Qui t'as dit que j'étais seule Monsieur Belle-Gueule ? Je suis avec mon meilleur ami, Monsieur Whisky. Je lui montrait mon verre avec un air particulièrement sérieux. Puis je me mis à rire gaiment. Je finis par le boire d'une seule traite. Quand il ajouta qu'il ne savait pas que les femmes buvaient de l'alcool. Je levais les sourcils étonnée avant de répondre avec un sourire malicieux. Je ne suis pas un femme, je suis une bête à poils. Je lui accordai un clin d'œil lourd de sens. C'était ma manière de lui dire que j'avais compris que nous étions de la même espèce. Alors je lui tendis mon verre et annonça. Monsieur Whisky étant porté disparu, est-ce tu peux me servir son petit frère ? Je souris à Monsieur Belle-Gueule et finis par rajouter. Et paye toi un verre de ce que tu veux aussi ? On dira que je te l'offre. J'ai horreur de boire seule... Oui, au moins ça me donnerai moins l'air d'être une poivrote qui décuvait sur une peine d'amour ou autre chose. Ça ferait un peu moins pitié. Sauf si Monsieur Belle-Gueule a peur de se faire attraper en train de boire au boulot. Ou pire de se faire battre par une fille, je lui lançai un regard amusé. Oui j'étais en train de le provoquer. C'était parfaitement volontaire. J'arrivais toujours à avoir ce que je voulais. Puis naturellement, je lui tendis la main pour me présenter. Je suis Artemis. Et toi, t'as un nom Belle-Gueule ? Ou tu veux que je t'appelle toute la soirée Belle-Gueule?