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Dawn is breaking now + Ft. Eros EmptyJeu 28 Juil - 12:26


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You'll think, "How'd I get here, sitting next to you ?"


- Décroche... je t'en supplie...
Elle leva le nez vers le ciel, ferma les paupières pour ne plus voir ce monde dans lequel elle s'enlisait. Ce n'était pas possible. Elle se le répéta plusieurs fois, comme si cela suffirait à modeler la réalité. Mais en vain. Il y avait toujours cette plainte lancinante au loin, et ces fragrances entêtantes qu'elle n'arrivait pas à occulter. Elle fit quelques pas agités, tournant en rond comme le ferait un animal en cage. Mais, n'était-ce pas ce qu'elle était dans le fond ? Elle ne pouvait nier le cri entre ses côtes, ni même la brûlure dans le creux de sa gorge. C'était la faim. C'était la Bête qui imposait son joug. C'était despotique, implacable. Et elle en hurla de frustration. Non, ce n'était pas possible. Pourtant, lorsqu'elle posa les yeux sur la malheureuse marionnette qui se traînait péniblement sur le sol, Jezabel ne put réprimer un grognement significatif. Ses doigts tremblèrent contre le téléphone qui ne lui offrait que quelques sonneries sans promesses. Des larmes vinrent se mêler au sang qui maculait son visage. Eros. Elle avait besoin de lui. Et, elle se maudit pour cela. Elle se maudit de lui infliger cela. Mais que pouvait-elle faire d'autre ? Quelles autres options avaient-elles présentement ? Elle songea bien à Mara, certes, mais cette dernière avait déjà bien trop de difficultés à se canaliser. Jezabel ne voulait pas l'impliquer dans quelque chose qui, finalement, ne pourrait que la tenter davantage. Alors, elle tenta à nouveau de joindre son mari, le cœur au bord du billot.

- Eros... Eros, c'est moi, je... j'ai fais... il faut que tu viennes... je suis... derrière le pub irlandais... Heart and Crown... dépêche-toi, s'il te plait...
Jezabel ne lui laissa qu'à peine le temps d'en placer une, qu'elle avait déjà interrompu l'appel. Elle passa une main fébrile et hésitante dans sa chevelure rousse, puis dodelina de la tête. Les minutes seraient interminables, elle le savait. Alors, elle s'accroupit face à la pauvre jeune femme dont la douleur était nettement visible sur ses traits pâles. Elle s'humecta les lèvres, prit une profonde inspiration pour se donner ne serait-ce qu'un brin de courage, puis pressa le plat de sa main contre son épaule, là où la blessure pleurait des sanglots pourpres.
- Je... je dois faire compresse...
Une lueur vivace passa dans le regard de son interlocutrice et, Jezabel ne put que renifler les odeurs de craintes qui virevoltaient partout autour d'elle. Elle serra les dents pour se faire violence, enfonça ses crocs acérés dans la chair tendre de sa joue pour ne pas céder à l'envie qui la taraudait presque frénétiquement.
- Je suis... désolée..., souffla-t-elle.
Mais cela n'avait plus aucune importance désormais et, rien ne pourrait effacer ce qu'elle avait déjà commencé. Elle passa ses doigts sur le visage légèrement humide de la jeune femme dans un geste maternel, d'une tendresse qui n'avait aucun rapport avec la fureur dont elle avait fais preuve quelques minutes plus tôt. Elle était désolée. Cela ne signifiait plus rien, depuis qu'elle était devenue cette chose qu'elle ne supportait pas.

Des bruits de pas lui firent relever la tête. Eros. La Stryge se redressa promptement et, dans une attitude franchement théâtrale, se pendit à la nuque de son époux. Elle enfouit son visage dans le creux de son cou, tremblante comme une feuille morte sous la brise, le cœur douloureux.
- Eros... je suis désolée.... je suis désolée...
Elle ne voulait pas se laisser aller à cette nature dégoûtante. Mais, parfois, elle ne pouvait la repousser. Parfois, elle reprenait inexorablement le dessus. Les effluves de sa peau la firent gronder sourdement. Elle avait faim. Alors, Jezabel s'arracha à cette étreinte, histoire d'imposer une distance préférable entre eux.
- Elle n'est pas... morte. Je me suis arrêtée avant de... mais elle est blessée.
La rousse serra les poings derrière son dos, alors que ses pupilles semblaient recouvrir la totalité de ses prunelles pourtant si claires. Tout dans son attitude avait des connotations prédatrices. Elle se détestait pour cela. Jezabel se détourna de la scène pour ne plus voir que l'obscurité qui s'étendait devant elle dans la ruelle. Elle se voûta vers l'avant pour libérer un rugissement peu engageant.
- Eros... j'ai... j'ai faim.
Et elle se plia plus encore, comme pour chercher à étouffer les feulements de son estomac. Ce n'était pas possible....


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Plutôt que de regarder fixement la route, Eros ne pouvait s’empêcher de lancer des yeux inquiets vers le téléphone qu’il avait posé sur le siège passager. Il y avait à peine quelques minutes que la sonnerie qu’il avait ajouté à Jez’ avait retentit dans sa boutique de la Cours. Il était peut être tard, mais il y avait ce soir beaucoup de travail. Et Eros n’avait jamais compté ses heures puisque Jezabel elle-même travaillait énormément. L’essentiel, était qu’il dégageait toujours son temps quand elle en avait de libre. C’était l’avantage d’être son propre patron, et l’une des choses qui avait motivé sa décision d’ouvrir le Mama Quilla Esotérico ici, à Ottawa. Mais cette fois Jez’ ne l’avait pas appelé à la hâte pour lui demander de renter comme elle faisait souvent. Les mots qu’elle lui avait à peine jetés broyaient les entrailles de son mari avec une force surhumaine. Il sentait dans son ventre s’ouvrir des blessures qu’il contenait toujours depuis des semaines, des mois. S’ouvrir les séquelles d’une peur insondable qu’il taisait sans cesse depuis la seconde où sa femme s’était fait attaquer dans les rues d’Irlande. Cette fois ci, elle avait parlé d’une voix terrifiée qui l’avait presque fait défaillir. La détresse exprimée n’avait jamais eu d’équivalent… excepté peut être une fois, quand elle avait perdu un enfant.

Elle avait peur, elle était paniquée, et Eros se maudissait de ne pas pouvoir aller plus vite. Il était lui aussi dévoré par une angoisse qui l’empêchait de penser convenablement, mais pas assez pour qu’il ne s’imagine pas le pire. Que Jez’ se soit mise en danger, et il perdrait immédiatement le contrôle… A peine la grande enseigne néon du bar Irlandais fut-elle en vue qu’il accéléra pour se garer en travers du trottoir. Puis il chercha une ruelle, quelque chose qui pourrait le mener directement vers elle. Et lorsque ce fut le cas, il n’eut pas même le temps d’apercevoir quoi que ce soit dans son environnement qu’une épaisse chevelure rousse vint masquer sa vue. «  Eros... je suis désolée.... je suis désolée... » Jezabel venait de sauter à son cou, et sans attendre Eros l’enserra dans ses bras, soulagé de la sentir contre lui, contre son cœur meurtrie de battements frénétiques. Si elle était si vive, alors elle allait bien. Il soupira brutalement pour laisser s’échapper l’angoisse qui l’avait contracté le long du chemin puis attrapa sa femme par les épaules au moment même où elle présentait un rude mouvement de recul. «  Elle n'est pas... morte. Je me suis arrêtée avant de... mais elle est blessée. » Son regard suivit celui de son épouse, et les yeux d’Eros papillonnèrent en apercevant le corps d’une femme inconsciente qui gisait sur le sol… L’espace de quelques secondes, quelque chose vacilla dans son esprit. C’était … Jezabel ? Sa Jezabel qui avait fait ça ?

« Jez’ qu’est-ce que … qu’est-il arrivé ? »

Sous le choc, il plaqua une main sur sa bouche et inspira profondément avant de s’éloigner de sa femme pour approcher le corps dont le sang tâchait le sol. Il luisait à la lumière d’un réverbère grésillant, et Eros prit alors conscience que c’était bien la première fois qu’il voyait du sang… qu’il voyait une personne blessée. Peut-être mourante. Une sueur froide le prit, et il manqua de tituber. « Eros... j'ai... j'ai faim. » Il ignora presque les paroles suppliantes de Jez’ pour observer la victime sans oser trop l’approcher, comme s’il avait peur qu’elle lui explose à la figure. Mais il avait la mine grave, et ne savait tout simplement pas quoi dire.

« Dios mio… je … »

Il balbutiait. Ses mains tremblèrent et il tenta de réprimer cela en serrant les poings aussi fort qu’il le pouvait, jusqu’à faire craquer ses articulations.

« C’est affreux … Il faut faire quelque chose pour elle Jez’ ! »
.


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Dawn is breaking now + Ft. Eros EmptyVen 29 Juil - 13:00


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Le regard d'Eros rencontra la malheureuse masse qui jonchait toujours sur le sol de manière totalement désarticulée. Elle voulut secouer la tête, poser ses mains sur son visage pour qu'il n'ait pas à voir cela, l'arracher à cette scène horrifique qu'elle lui offrait pour la première fois. Mais, elle ne put que baisser des yeux profondément honteux vers le sol. Comment en étaient-ils arrivés là ? Jezabel n'était plus certaine de le savoir. Elle ne voulait pas voir l'effroi se peindre sur les traits habituellement si doux de son époux. Cependant, la crainte qu'il éprouvait à cet instant émanait de ses pores par vagues successives. Elle la ressentait jusqu'aux tréfonds de ses tripes. Et, elle s'en gorgeait malgré elle. C'en était insoutenable, indécent, mais la jeune femme ne parvenait pas encore à bâtir ce rempart qui l'éloignerait de ces vives émotions si communes aux êtres humains. Alors, elle recula plus encore lorsqu'il s'approcha de la silhouette éparpillée sur l'asphalte. Qu'était-il arrivé ? Elle-même l'ignorait. Il y avait eu cette femme et la faim, puis cette frénésie quasi-bestiale qu'elle n'avait pu refréné plus longtemps. Les choses s'étaient déroulées si rapidement, qu'elle n'était pas encore en mesure d'y reconnaître son rôle. Elle se souvenait, simplement, de cette seconde lucide qui l'avait incité à relâcher sa proie de sa gueule dévastatrice. Mais cet épisode n'avait pas réellement apaiser la brûlure. Si cela l'avait calmé sur le coup, désormais, ce n'était plus qu'un brasier sans nom.

- Je... je ne sais pas... elle... elle était là et j'avais... tellement faim... je ne voulais pas. Je ne voulais pas lui faire de mal...
Elle ne voulait pas. Elle le répéta silencieusement, comme si elle cherchait à s'en convaincre. Mais, la vérité était tout autre. Si elle culpabilisait de s'être retournée sur une parfaite innocente, la Bête qui trônait encore entre ses reins quémandait davantage. Plus. Mais elle ne pouvait pas s'y résoudre. Alors, Jezabel se mordit l'intérieur de la joue, comme elle le faisait souvent pour canaliser les soubresauts éhontés de cette nouvelle nature. Seulement, cela ne suffirait pas ce soir. Il y avait trop longtemps, maintenant, qu'elle ne s'était pas véritablement nourrie. Pourtant, Eros le lui proposait régulièrement. Mais, la jeune femme s'efforçait toujours d'attendre le point de non-retour. Elle faisait tout pour l'épargner, tout pour paraître la plus humaine possible. Sans doute le faisait-elle davantage pour elle-même. Jezabel respira bruyamment l'air âcre qui ne lui servait plus que d'artifice, et se tourna vers la jeune femme. Il n'y avait plus grand chose d'humain dans le regard de la rousse. Son attitude transpirait uniquement l'avidité. Elle serra les dents pour contenir encore un peu cette appétence qui ne demandait qu'à s'exprimer.
- Il... il faut appeler les secours.
Mais Eros paraissait tout aussi démuni. Alors, elle se saisit de son cellulaire et, prenant soin de masquer son appel, composa le numéro d'urgence.
- Il... il y a eu un accident. Derrière le pub irlandais Heat and Crown. Une jeune femme... elle perd beaucoup de sang... à la carotide... Faites vite, je vous en prie...
Mais Jezabel interrompit la communication sans en dire davantage. Elle attrapa le bras de son époux et, d'un geste affolé, l'incita à reculer.
- On ne peut plus rien faire pour elle... les secours arrivent et... je suis pleine de sang... ils vont... il faut partir...
La police ferait forcément le lien si Jezabel restait là. Et, cette dernière ne voulait pas en imposer davantage à son époux. Elle l'implora donc du regard, tirant sur son bras pour qu'il la suive.

Elle s'engouffra plus loin encore dans l'obscurité des ruelles adjacentes, telle une criminelle en fuite - ce qu'elle était finalement -. Il ne fallut qu'une dizaine de minutes pour que les premières sirènes ne résonnent dans le lointain. Jezabel expira de soulagement et, d'un mouvement brusque, impatient, plaqua Eros contre le mur. Un grondement menaçant mais sans aucun doute familier pour lui vibra le long de sa trachée lorsqu'elle ancra un regard goudronneux dans le sien.
- Eros, minauda-t-elle.
Elle n'était plus elle-même. Elle se laissait consumer par ces instincts répugnants qu'elle ne parvenait pas toujours à réprimer. Elle le gratifia d'un rictus libidineux, et dépendant, alors qu'elle se lovait contre lui, les mains à plat sur son torse. Sous ses doigts le myocarde s'emballait. Elle huma ses parfums, puis effleura simplement ses lèvres des siennes.
- S'il te plait, mon amour, j'ai faim...
Jezabel ne cherchait plus à brider l'effusion qui dévastait présentement chacune de ses cellules. Elle n'en était plus capable. Le peu de sang qu'elle avait ingurgité avait soufflé le peu de raison qu'elle possédait encore. Ses ongles vinrent se poser sur la ceinture de son pantalon, tandis qu'elle vint blottir sa poitrine contre son buste.
- J'ai faim... de toi.


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Dawn is breaking now + Ft. Eros EmptyLun 1 Aoû - 19:36


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« Je... je ne sais pas... elle... elle était là et j'avais... tellement faim... je ne voulais pas. Je ne voulais pas lui faire de mal... » Ciel qu’il voulait la croire. Il ne voulait que cela d’ailleurs. Espérer qu’elle dise vrai, qu’elle ait perdu le contrôle et déraisonnée… alors qu’elle attaquait cette femme. Son regard se porta sur elle, malheureuse créature qui jusque-là devait ignorer pouvoir être la proie d’un prédateur citadin aussi bien camouflé qu’une Stryge. Mais au fond Eros redoutait de comprendre un jour, que sa femme devenait parfaitement lucide durant ses attaques. Froide et implacable alors qu’elle taillait dans la chair et volait la vie des innocents. Et que cela soit seulement après, quand ses fragments d’âme humaine reprenaient le dessus, qu’elle paniquait et l’appelait à l’aide. Il était bien naïf peut être, de la croire forte au point de lutter contre ses instincts. Peut être encore plus de lui donner l’occasion de mordre et boire à sa guise sur son propre corps. Mais l’espoir le menait toujours à conclure que cela n’était qu’une question de patience, et d’amour. Jezabel était bien entourée, elle parviendrait à dompter ses besoins, aussi impérieux soient-ils. Et pour cela, il mettrait tous les moyens à sa disposition, il donnerait tout… Il le faisait déjà, en étudiant l’alchimie dans des domaines qui lui étaient encore inconnu et en se chargeant lui-même de substances lui permettant de récupérer plus vite après les morsures de son épouse. Mais le doute subsistait. Immobile au-dessus de sa tête, il était un énorme nuage orageux et menaçant. Chaque jours, Eros le toisait, prenait une grande bouffée d’air devant l’adversité et partait la combattre sans jamais baisser les bras. Mais parfois… oui. Parfois, il avait l’impression de faire fausse route, et que ses espoirs étaient vains.

Comme à cet instant précis, où son regard fixe lui apportait l’imagine intolérable de cette humaine blessée au visage implorant. Cela ne dura que quelques secondes, mais cette fois il en trouva le moyen de ne pas savoir… de se perdre. D’être inactif, immobile et incapable de réagir. Le spectacle effarant et la responsabilité de sa femme le bousculèrent. Et il douta. Pourtant il trouva la force de se rassurer sur ce point en écoutant la voix tremblante et paniquée de Jez’ appeler les secours. « On ne peut plus rien faire pour elle... les secours arrivent et... je suis pleine de sang... ils vont... il faut partir... »

« Non Jez’ attend … on peut … »

Il piuvait faire quelque chose ! Il devait … il était alchimiste et une fois ses pensées rassemblées, il pourrait aider cette personne. Défaire ce que Jez’ avait fait. Mais sa voix n’était qu’un souffle, qu’un murmure sans volonté et Jezabel ne l’entendit même pas tandis qu’elle l’entrainait dans un dédale de ruelle pour s’éloigner du lieu de son forfait avant l’arrivée des secours. Sans pouvoir s’en empêcher, Eros avait tourné la tête, pour observer la femme vidée de son sang… peut être ne survivrait elle pas. A cette pensée, son cœur s’emballa douloureusement et il manqua subitement d’air. Les larmes lui montèrent aux yeux, mais la brusquerie de sa femme le propulsant dos au mur le força à clore les paupières et à réguler le flot iodé qui y stagna. Quand il rouvrit les yeux, il faisait face à une créature diaboliquement dépravée, au regard imprégné de luxure et au corps déjà tendu de désirs. C’était ce regard, embrasé, qui pouvait parfois le rendre fou lui aussi. Mais après … la femme. Après le sang tâchant le pavé… Non. Jezabel ne pouvait pas oublier si vite ! « Eros. S'il te plait, mon amour, j'ai faim… J'ai faim... de toi. »

« Jez’, arrête. »

Il fronça un peu les sourcils. Sa chaleur contre la sienne, ses mains sur sa ceinture, tout cela était parfaitement surréaliste. Sans attendre, il vint la saisir par les épaules pour l’observer d’un air triste et presque … perdu.

« S’il te plait pas comme ça… pas ici. Tu te rends compte de ce que tu as fait à cette femme ? Il faut que tu te calmes… »

Il l’aimait. Il l’adulait. Plus encore, Jez’ était pour lui une partie de son âme, de son existence. Comme la moitié de ce qu’il représentait… sans elle, il ne pouvait avancer, il ne pouvait être. Mais devant le spectacle qu’elle offrait, et ce qu’elle avait fait, Eros ne pouvait pas répondre à sa bouillonnante demande-ci. Il la fixa, d’un regard qui trahissait tout de même son amour pour elle et la sensibilité dont il faisait preuve devant le contact si impudique de Jez’. Mais il restait perturbé par cette expérience déroutante…

« Mon amour … contrôle-toi. »

.


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Dawn is breaking now + Ft. Eros EmptyLun 1 Aoû - 20:51


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C'était un stratagème. Jezabel avait besoin de la chair pour taire cette effroyable gueule qui ne voulait que tout engloutir. Et, elle ignorait encore comment celle-ci pouvait se satisfaire de quelques coups de reins bien placés. Mais, c'était la seule chose qui pouvait ne serait-ce qu'apaiser ses tressaillements. Eros la connaissait suffisamment, désormais, pour saisir la Bête à bras le corps dès qu'il la sentait montrer les crocs. Seulement, cette nuit, il n'avait pas été présent. Et, cette nuit, elle s'était jetée sur cette pauvre femme comme l'aurait fait un prédateur sans aucune âme. Si sa fougue ne s'était pas encore rendormie, Jezabel parvenait de nouveau à entendre les quelques échos affolés de sa malheureuse conscience. Un nœud se resserra dans le creux de sa gorge, dans les tréfonds de son estomac. Elle n'était qu'un monstre, qu'une créature aux vices despotiques. Et, c'était une lutte sans merci qui se déroulait au cœur de sa boîte crânienne. Il y avait l'humaine, celle qu'elle fut autrefois, dont la douleur était nettement visible lorsque l'on regardait bien, puis l'appétence évidente de cette Goule qui s'évertuait à annihiler toutes traces, même moindres, de raison. Elle ferma les paupières, prise entre deux eaux, la bile au bord des lèvres, alors que le goût du sang emplissait encore son palais et dont les fragrances polluaient son air. Ses doigts se crispèrent sur la ceinture qu'elle aurait aimé retiré sèchement. Ses doigts se crispèrent sur la ceinture qui empêchait Eros de se perdre une fois de plus en elle, dans les entrailles-même de la folie.

Jezabel n'émit aucune résistance lorsqu'il l'écarta de lui prudemment. Elle ne fit qu'ancrer plus encore ses prunelles dans les siennes. Il souffrait. Cela résonnait dans la totalité de son être, jusqu'à son myocarde qui s'enserrait lui-même. Elle papillonna des cils, inspira profondément et, recula simplement d'un pas pour ne pas avoir à respirer ses parfums. Jezabel était de retour, du moins, partiellement derrière ses pupilles largement dilatées. Elle se racla la gorge et, finalement, lui tourna l'échine afin d'éviter la crainte qui ondoyait clairement à travers ses prunelles dévastées. Ce qu'elle avait fait.... elle le savait que trop bien, évidemment. Et, si elle n'avait pu maîtriser son joug lorsqu'elle avait harponné la gorge de cette jeune femme, elle avait immédiatement su qu'elle n'aurait pas dû. Et, elle se l'était répétée plusieurs fois, lorsque le carmin avait tapissé sa trachée. Elle n'avait, tout simplement, pas eu l'envie de s'arrêter tout de suite. Cet aveu - qu'elle s'efforçait de ne pas écouter jusque là - lui flanqua la nausée. Jamais, elle ne pourrait l'admettre à haute voix, jamais elle ne pourrait l'avouer à Eros. C'était un accident. Elle se le répéta longuement, espérant naïvement s'en convaincre pour ne pas avoir à vivre avec cette horrifiante vérité. Parviendrait-elle à regarder son époux dans les yeux après cela ? Rien était moins sûr. Cela étant, l'important n'était pas demain.
- Je... pardonne-moi, Eros. Je ne voulais pas la...
Mais Jezabel n'était même pas en mesure de le prononcer. Elle l'avait souhaité: là était la triste réalité.

Son corps s'agitait sous ces flots indicibles qu'elle peinait à étouffer sous une volonté défaillante. Elle en gronda une seconde fois. C'était viscéral. Elle avait besoin de sentir sa peau, elle avait besoin de lui, qu'il gorge cet animal qu'elle haïssait éperdument. Ses poings se serrèrent jusqu'à en craquer d’écœurement.
- Je ne... suis pas capable de rentrer, articula-t-elle péniblement, si je croise quelqu'un...
Mais, là encore, Jezabel n'eut le courage d'achever son annonce qui, finalement, sonnait davantage comme une menace. Elle fit face à son mari, la silhouette tendue de désirs indécents et le regard brillant de remords.
- Je suis désolée, Eros, souffla-t-elle.
Elle réduisit le peu de distance qui la séparait de lui. Jezabel s'en était de nouveau allée. Il y avait toujours cet amour inconditionnel dans ses prunelles sombres. C'était, d'ailleurs, la seule chose qui subsistait lorsqu'elle s'abandonnait à ses délires. Elle le délesta d'un geste franc de son futal et, s'agenouilla dans la même veine à ses pieds.


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Dawn is breaking now + Ft. Eros EmptyMer 3 Aoû - 18:54


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C'était affreux de la voir ainsi. Depuis sa transformation, il était évident que Jezabel avait changé. Quelque chose de trouble avait prit possession d'elle, en plus de ses nouvelles facultés de créature tortueuse. Autrefois Eros pouvait voir clair dans l'expression de sa femme, dans son regard et le moindre de ses gestes. Ce temps était désormais révolu, alors que Jez' cédait à des pulsions de plus en plus voraces qui grignotaient doucement l'âme d'antan qu'elle était jusque là parvenue à préserver. Mais ... Eros savait, pour avoir rencontré des Stryges, que ces créatures n'étaient pas toutes des assoiffées. Que Jezabel pouvait lutter, qu'il ne s'agissait que d'une transition et qu'après cela, elle devrait simplement apprendre à se gérer pour mener une vie sereine et loin des tumultes intérieures qu'elle subissait encore. Pour elle, tout était encore exacerbé... insupportable. Mais Eros espérait que cela ne serait désormais plus très long avant que l'orage s'éloigne et que la tempête cesse enfin de tourmenter mon épouse. Il n'y pouvait rien, il était impuissant mais supportait ses frasques. Il aimait puissamment cette femme qui l'observait présentement comme un morceau de viande dépourvu de libre arbitre. Il l'aimait, et c'était cela qui lui permettait de braver l'horreur de cette situation malgré la conscience du danger. Et malgré les doutes qui subsistaient insolemment et venaient toujours le torturer : Et si Jez' aimait cela ? Si finalement, elle venait à embrasser pleinement sa nature de Stryge ? Car si Eros restait persuadé qu'être l'une de ces créatures ne signifiait pas nécessairement devenir un boucher sanguinaire, il avait peur que les instincts de Jez' ne dévoilent en elle quelque chose de cruel. D'abominable. Et sous le regard qu'elle lui adressait, cette peur devenait plus tangible encore. Elle s'effondrait sur Eros dont le palpitant s'affola, dont le souffle se tarissait le temps de reprendre une grande bouffée d'air pour trouver du courage. Car si la sensualité de Jezabel s'était exacerbée, qu'elle était devenue luxure auprès de lui pour lui offrir une nouvelle femme dans l'amour et la passion, là ... c'était trop. C'était intolérable et il ne se sentait pas à l'aise avec ses gestes et son contact. Il se sentait sale.

« Je ne... suis pas capable de rentrer. Je suis désolée... » Ses paroles eurent un impact fort alors qu'il subissait toute l’incandescence de son regard. Elle vibrait littéralement de désir, et il ne pouvait qu'être physiquement sensible à cette onde de choc qu'il tentait de braver sans céder. Jezabel était la créature la plus charnelle qu'il ne connaisse ... enfin, elle l'était devenue. Et ses charmes qui exaltaient autrefois Eros devenaient maintenant une source de folie voluptueuse, indécente. La moindre fluctuation dans la voix de sa femme pouvait le rendre dingue... Et elle le savait, elle en jouait, c'était facile de l'amener à la désirer. Et c'était exactement ce qu'elle faisait maintenant. Pourtant il y avait une détresse dans le regard de son aimé... une ancienne lueur de ce qu'elle avait été et qui réellement présentait des excuses à l'Alchimiste. A croire qu'il n'y avait rien qui pourrait la calmer, hormis.... Il émit un faible gémissement, retenu, quand elle malmena son pantalon pour le prendre contre sa langue. Et il frappa l'arrière de sa tête contre le mur. Non ... Pas ainsi. Au delà du désir brûlant qui parcourait déjà ses veines et électrisait son ventre, Eros gardait sa lucidité. Et il n'était pas en accord avec les vas-et-vient langoureux (BAH OUI !) de son épouse.

« Jez' ... »

Il avait prit du temps, avant de rassembler ses esprits. Le plaisir coupable auquel il se serait malgré tout bien soumis avec elle avait de la force, de la volonté... La bouche de sa femme ne pouvait que lui en donner d'avantage. Mais après un moment à se mordre la lèvre, à se faire violence Eros se dégagea de sa prise pour s'éloigner de sa tentatrice.

« Je ... pas comme ça s'il te plait... Je n'ai pas ... envie. »

D'un geste maladroit il remonta son pantalon sur ses hanches non sans manquer de se prendre les pieds dans ... rien. Il était parfaitement confus et bouleversé. En même temps chaviré par la vision de sa rousse à genoux, qui quelques secondes auparavant lui accordait un plaisir renversant. Il suffisait pourtant à Eros d'entrapercevoir la silhouette blessée de cette femme dans le flux de ses souvenirs récents, pour que toute envie ne vole en éclats. Et en même temps ... l'Alchimiste baissait le regard, perdu dans ses sentiments. Etait-il amère de ne pouvoir satisfaire Jezabel immédiatement, ou détruit de la savoir prête à se jeter dans ses bras pour oublier sa faim...? Eros, qui d'ordinaire demeurait imperturbable dans sa joie de vivre, ne perdait jamais ses sourires ou ses plaisanteries ressemblait alors à un être en total confusion et le regard fuyant.

«  Je ne suis pas d'humeur à cela, encore moins dans une ruelle sordide après ... Pardonne moi Jez' mais je ne peux pas faire ça. Tu n'as qu'à me mordre. Nous rentreront ensuite... »

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Elle se vengeait sur lui, comme elle le faisait chaque fois que ses instincts s'éveillaient. Et, elle n'était plus Jezabel en cet instant, elle n'était plus la femme qu'il avait rencontré autrefois. Il ne restait rien d'elle, ou si peu depuis qu'elle avait été mordu. Et, il ne se passait pas un jour sans que Jezabel ne se maudisse d'être ainsi. Mais, que pouvait-elle y faire ? Rien. Cette finalité, elle ne l'avait pas choisi. Elle n'avait pas souhaité cela. Elle ne s'était pas imaginée infliger un jour cela à Eros. Pourtant, la voilà à genoux dans cette rue sinistre, à jouer de sa bouche comme le ferait une vulgaire traînée. Elle se détestait présentement. Mais, elle n'avait trouvé que cela pour étancher ne serait-ce qu'un peu sa soif. Elle n'avait trouvé que cela pour ne pas meurtrir davantage son époux. Si cela la dépassait bien souvent, la rousse n'assumait pas les litres de sang qu'elle lui volait quelques fois, lorsque la brûlure était intolérable et qu'il lui tendait ses veines dans quelques rictus chaleureux. Et, si elle n'en parlait que très rarement, Jezabel se souvenait parfaitement de cette première fois où il l'avait laissé s'abreuver, impuissant, désespéré de ne savoir quoi faire pour la soulager, mais aimant comme toujours. Ce souvenir ne l'avait jamais quitté. Ce souvenir avait signé leur agonie. Et, ce soir encore, le supplice était le même. Goûter cette liqueur sur une parfaite étrangère l'avait grisé plus que de raison. Et, rien ne l'assurait, finalement, que cela ne se reproduise pas plus tard. Comment pourrait-elle se contenir alors qu'elle connaissait enfin le pouvoir que lui offrait cette nature repoussante ? C'était terrifiant, certes, mais délicieux. Et, Jezabel savait que cette sensation ne l'abandonnerait plus.

Elle n'écouta pas les plaintes de son mari. Ce ne fut que lorsqu'il se dégagea que le culpabilité lui flanqua la nausée. Que faisait-elle ? Jezabel ne releva pas les yeux vers lui. Elle en était incapable. Elle fixe simplement le mur face à elle, là où se trouvait Eros quelques secondes plus tôt, puis plaqua doucement l'une de ses mains contre sa bouche entrouverte. Ce n'était pas elle. Et, son époux le savait. Jamais elle n'aurait agis ainsi par le passé, jamais elle ne se serait comportée comme ces femmes qui s'offrent pour quelques billets. Elle était sale, là, encore abaissée sur le sol. Elle était dégoûtante et, elle n'était plus certaine de pouvoir croiser son reflet sans avoir envie de vomir. Elle voulut prononcer quelques mots, s'excuser peut-être, comme elle le faisait tous les jours depuis un an, mais seul un souffle fébrile s'extirpa de sa cage-thoracique. Les larmes voilaient sa vision. Elle se faisait violence pour ne pas céder à ce flot douloureux qu'elle sentait vriller entre ses côtes. Elle était devenue fière. Elle était devenue indécente. Elle était devenue dangereuse. Il avait raison de refuser cet échange écœurant mais, ses nouvelles tendances l'incitaient à se sentir offusquer, blesser par ce refus catégorique. C'était stupide, mais Jezabel n'avait que très peu de contrôle sur ce qui la ravageait. Lentement, elle se remit sur pieds, le visage fermé, et le teint plus cireux encore. Elle ne lui adressa aucun regard, partagée entre la honte et l'humiliation. Elle accusa silencieusement les émotions qui émanaient de lui. Elle assimila la crainte, la peine et la douleur. Et, cela lui brisa le cœur. Ils étaient comme deux étrangers, là, malgré leur amour. Il y avait ce fossé, cette tombe qui se creusait inexorablement, sans qu'ils ne puissent jamais se rejoindre.

Le mordre. Cela fit écho aux tressaillements de son être. Et, elle sentit ses crocs s'émanciper. Non... Elle en avait assez fais. Alors, Jezabel détourna la tête sur le côté, paupières closes, pour tenter de contenir l'effervescence que cette perspective avait causé dans le creux de son ventre. Elle expira bruyamment. Elle ne voulait pas s'acharner sur lui, malgré le besoin irrépressible, nécessaire qui la taraudait. C'était Eros, son héros.
- Je ne... veux pas. Te faire de mal...
Jezabel resserra les pans de sa fine veste au devant de son abdomen et, s'avança dans la ruelle. Elle s'arrêta un bref instant, juste le temps de lui lancer un regard qui signifiait: rentrons. Elle n'ouvrit plus la bouche après cela. Elle suivit simplement ses pas, prenant soin de ne pas faire attention aux quelques piétons qu'ils pouvaient croiser sur leur trajectoire. C'était douloureux de se contenir de la sorte. Et, cela allait contre ce qu'elle était présentement. Ils le savaient, au fond, sans oser l'admettre véritablement. Elle espérait, seulement, que le jour où ses besoins faucheraient définitivement la vie de quelqu'un ne viendrait pas de si tôt. Finalement, tous deux ne faisaient qu'attendre l'instant où elle franchirait enfin la limite. Elle reconnut le véhicule au loin. Que se passerait-il une fois qu'ils seraient cloîtrés entre leurs murs ? Elle se nourrirait, probablement. Et, il se laisserait faire docilement. Ce n'était pas une vie, ce n'était pas celle qu'ils auraient dû avoir.


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Dawn is breaking now + Ft. Eros EmptyJeu 11 Aoû - 12:28


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Eros ne savait plus où devait se situer son cœur. Dans quel émotion celui-ci devait se réfugier … Sa raison n’était plus réellement de mise, il ne pouvait s’appuyer dessus lorsqu’il s’agissait de Jezabel. Tout était tellement disproportionné quand elle était le sujet de son inquiétude. Son amour pour elle était si grand, l’espoir qui le faisait vivre aussi. Mais parfois cela ne suffisait plus à lui faire garder le sourire, à entretenir cette petite flamme qui le maintenait debout devant cette adversité cruelle qui les empêchait parfois de se comprendre. Il n’était pas un Stryge, il n’était rien de plus qu’un Alchimiste. Plus proche des Humains que des créatures de ce monde. Alors il ne pouvait pas comprendre… il ne pouvait pas savoir ce que cela représentait d’être une Gargouille. De devoir lutter contre la faim, contre des instincts presque primitifs qui dévoraient votre volonté jusqu’à rendre votre âme douloureuse. Il ne pouvait pas comprendre mais il le voyait… chaque jour dans le regard de son épouse l’Alchimiste pouvait s’imprégner de tout cela. Il ne pouvait jamais ressentir aussi fort qu’elle, cette souffrance et ses besoins qui la hantaient mais Eros la subissait, lui aussi. D’une toute autre manière, mais c’était aussi tempétueux. Et il demeurait impuissant…

Plus encore à cet instant, alors que les yeux de Jez (criaient braguette) le suppliaient de la soulager de la seule manière qu’elle estimait encore efficace. Mais il en était tout bonnement incapable… Eros ne pensait plus qu’à ce corps, cette femme ensanglantée rampant sur le sol en le suppliant silencieusement, juste par un regard terrifié et désespéré. Cette image-là ne le quitterait sans doute jamais. C’était la première fois que Jezabel lui imposait une telle vision d’horreur, qu’elle était à l’origine d’un massacre véritable. Et c’était là ce qu’Eros avait toujours craint. Elle avait cédé. Et il avait peur qu’elle devienne à présent une créature avide de sang, de ceux qui prenaient des vies humaines par plaisir et non par nécessité. Eros avait peur… Aussi garda-t-il le silence en lui tendant son poignet, essayant de maintenir son regard brillant dans le celui de sa rousse. L’impression de faire face à une personne qu’il ne connaissait pas le frappa une seconde, et il papillonna du regard avant de se reprendre… Non, c’était Jez’, c’était toujours Jez’. Et ils étaient alors à un carrefour décisif, ce n’était pas le moment de la laisser tomber. Mais s’il la soutenait, il n’arrivait pas pour l’instant à lui sourire franchement. Son regard grave se détendit un peu pourtant, quand elle refusa de se nourrir. «  Je ne... veux pas. Te faire de mal... » A en croire l’état de frénésie qu’elle venait de quitter, elle devait être affamée. Et l’effort fournit devait être des plus considérables. Jezabel luttait toujours… elle était forte. A cette pensée, la lumière revint sur le visage de son homme, qui n’émit aucun son et se contenta de la suivre à quelques pas dernière elle. De dos, elle était un peu voutée, elle se méfiait vraisemblablement des passants. Mais Eros lui, savait que Jezabel se méfiait surtout d’elle-même. Une fois assis devant le volant, il soupira… Quelques secondes pendant lesquelles il sembla chercher ses mots. Puis il les laissa tout simplement aller, sans filtre… comme toujours.

« Mon amour … »

Sa voix avait beau être un peu cassée sous le coup de l’émotion, Eros n’eut qu’à l’éclaircir pour reprendre après avoir capté l’attention de Jezabel. Et comme toujours lorsqu’il était si proche d’elle, il passa une main dans sa chevelure chatoyante.

« Je ne sais pas ce qui t’as poussé à faire ça, ce soir. C’est vrai, je ne peux pas me mettre à ta place, je peux simplement te soutenir et faire de mon mieux… et je sais… »

A nouveau, quelque chose le brisa. Sa voix s’éteignit et ses yeux qu’il baissait, brillèrent de nouveau. Eros s’attacha cependant à ses caresses, à la douceur de son geste avant de ressentir un besoin vital de la serrer contre lui. Sans attendre alors, Eros enveloppa sa douce dans ses bras, le nez blotti dans ses cheveux roux. Et il s’accrochait à elle, presque tremblant.

« Je sais que je ne pourrais jamais faire aussi bien que Mara. C’est même pathétique sans doute de croire qu’un Alchimiste puisse t’aider. Mais … J’essaye. Je te jure que j’essaye et je vois bien comme tu te bats. Tu es si forte Jez’, je voudrais que tu t’en rendes compte. »

Mara… une véritable épine dans son pied. Une source encore plus prenante de peur… celle de perdre Jezabel. Certes Eros savait qu’un jour il faudrait la laisser partir. Elle prenait son envole et devrait le laisser de côté. C’était ainsi, c’était la vie des immortels. Et Mara… Mara avait quelque chose qu’il n’avait pas. Elle était comme Jez’, elles s’entendaient bien, trop peut-être. Alors, il se taisait, laissait son aimée apprendre de l’autre rousse et se plaçait lui-même, un pas de côté. Puis deux… jusqu’à disparaitre un jour. Mais à cet instant, il n’était encore qu’à Jez’, à qui il revint en embrassant doucement le front.

« Malgré tout ça, je suis si fier de toi. »


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