when the ring bells, the news come and the man faints

Prout. Tout a commencé avec un prout. Si on lui avait dit en se réveillant ce matin qu'il en arriverait là, à cause de quelques flageolets et d'une indigestion. Sérieusement. Le monde ne tourne plus rond. L'a-t-il vraiment déjà fait ? Il en sait rien. Il sait plus vraiment en tout cas. Plus rien n'a de sens après aujourd'hui. Plus rien. Il ne sait plus rien. Il est perturbé, le Dave, complètement. Et ça se sent.

Il se passe la main sur le visage. Assis sur les sièges oranges, en plastique froid et inconfortable (comme tout l'hôpital), il soupire. Son regard se perd sur les lignes bleues et rouges et il a encore envie de soupirer. Une histoire de prout. Il se voit le mettre dans son rapport, d'expliquer au directeur qu'un prout a foutu la merde dans son cours. Sérieusement. Il s'y voit déjà « Aujourd'hui, une élève a mangé les flageolets que sa mère lui a préparé pour son pique-nique à midi. Elle a fait un festin, mais ça n'a pas duré. Ils ont fait leur effet ; elle a pété pendant une heure, l'heure de gym. Aussi quand ils ont du travailler en équipe, qu'elle a littéralement explosé dans le visage de ses partenaires, que ceux-ci ce sont enfuis, marchant les uns sur les autres, une jeune fille s'est retrouvée sous la masse. Elle s'est donc retrouvé à l'hôpital. À cause d'un pet. Merci bonsoir. »

Il secoue la tête. Des bruits de talons claquant dans les couloirs lui font lever la tête. Il hausse un sourcil, se lève et salue les parents de la petite. Enfin, il peut partir, loin de cet hôpital, de cet enfer, de cet endroit stérile et déprimant. Il ressort, inspire un grand coup. La journée a bien avancé, depuis le début de l'après-midi, avant que toute cette histoire ne commence, quand il buvait tranquillement son coca en profitant des rayons du soleil dans le parc. Et qu'il ne regardait pas du côté de l'entraînement des cheerleaders. Surtout pas. Même si Faith n'était pas là, il savait qu'elle le saurait. Sa technique lui échappait, mais elle savait. C'est impressionnant, à force.

Il bailla, s'étira, et repartit. Sa voiture l'attendait sagement sur le parking de l'école et il mit un bon moment avant de l'atteindre. Heureusement qu'il a la forme, l'alchimiste. Il la retrouve à sa place et grimpe dedans. Il prend son temps, pas pressé. Faith doit toujours être au travail, il a pas besoin de foncer. Sur le chemin du retour, il passe devant le cabinet de Faith, mais tout est éteint. Elle doit être à la maison. Pourquoi pas. C'est pas vraiment une habitude, mais ça le choque pas plus que ça. Ça arrive. Il sourit, en l'imaginant dans le salon, blottie dans le canapé, adorable, belle, douce … Et avec du coca, c'est l'image parfaite. Si elle est à poil, c'est pas mal non plus. Que du bon, soirée parfaite. Il sourit, l'esprit rempli d'images de sa femme occupée à lui tendre une canette de coca. Il y pense toujours en se garant, en sortant, en allant vers la porte. Il sent presque les bulles qui pétillent sur sa langue, et d'autres choses sur la dite langue, quand il l'ouvre. Il ouvre la bouche pour l'appeler et … Cette voix. Cette voix. Pitié. Il gémit, claque la porte pour prévenir qu'il est là.

Deux pas, il les rejoint. Une brune, une blonde. Parfaite, diabolique. Il hausse un sourcil, s'approche en passant un bras un peu plus possessif que prévu autour des épaules de Faith, l'embrassant sous l'oreille. « Bonjour toi. » Il lui sourit, plus doux, puis lève les yeux sur Siam, son sourire se tordant, en coin. Amusé. « Siam ! Encore là ? » Il sourit, même pas fâché en vrai. Juste frustré de voir son image volée en éclats. Elle est où la Faith nue et le coca ? Non mais oh. Il secoue la tête. « Ça va vous deux ? »  Content d'être rentré quand même, avec elle. Siam, c'est amusant. À force, il est habitué.

Il la relâche, s'étire de nouveau et va retirer sa veste, la posant sur le dossier d'une chaise qu'il tire avant de se poser dessus, fesses à l'appui, les regardant toutes les deux avec un sourire amusé, curieux. Elles ont un air bizarre. Comme des petites filles qui viennent de changer toutes les étiquettes des parfums de leurs mères. Ou qui ont mis une chaussette rouge dans la machine de blanc. Et qui savent pas trop comment maman va réagir. Il se voit pas trop dans le rôle de la mère, ça le perturbe. Il se tait donc et les regarde tour à tour, un sourcil levé, les interrogeant du regard. Il le sent pas, le truc. Et il a vraiment besoin d'un coca.

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Morpions. C’était la thématique du jour. A vrai dire la conversation avait été longue et pénible entre Faith et la bonne femme de la pharmacie qui leur avait pris la tête pendant plus de 20 minutes. Non mais attend… on vient demander un gel hygiène intime et on se retrouver avec une vieille meuf accusant ses clientes de ne pas prendre soin de ses bêtes intimes présumés. Mais GENRE !! C’était quoi le délire ?! Elles avaient vraiment l’air de trainer dans les chiottes de bar à partager des saloperies avec des motards salement barbus ? … bon admettons. L’agression n’avait pas été moins belliqueuse et Siam n’avait pas hésité à montrer les dents à se jeter au-dessus du comptoir pour attaquer la pharmacienne. Merde ! Le mépris affiché de la bonne femme venait d’attaquer sa pote quoi ! De l’insulter de sale sale ! De morpionnée ! C’était intolérable ! INTOLERABLE !

Quelques minutes plus tard, les deux jeunes femmes se retrouvaient jetées sur le trottoir… Une situation Ô combien coutumière puisqu’il n’était pas rare qu’elles se fassent foutre à la porte des commerces. Dépitées, et sans avoir réussi à choper le gel intime de Faith, elles finir par aller se faire un plein de courses monumentales. Un plein caddie de Kinders, de soda (dont du coca… Siam ne donnait pas cher des intestins de Dave et de la qualité de ses passages aux WC) de sauce au chocolat pour mettre sur du salami et des cornichons. Les envies de femmes enceintes restaient effectivement le grand mystère de l’univers. Surtout qu’à ce stade de la grossesse, elle ne devait pas en avoir beaucoup mais passons. Mais pourquoi pas ! Et puis une après-midi entre copines, ça ne se refusait pas ! Surtout que ces derniers temps Siam n’avait pas été très présente pour Faith, à cause de quelques recherches qu’elle menait en secret pour retrouver une personnalité importante de son passé. Mais depuis que la Pixie lui avait déclaré être enceinte durant le dernier mariage qu’elles avaient joyeusement squatté ensemble, Siam se faisait bien plus présente. Elle se faisait même particulière collante, pour le plus grand bonheur de sa pote, mais certainement pas celui de Davern qu’elle n’avait pourtant pas croisé depuis.

« Bien… il est quelle heure ? C’est l’heure de l’apéro ?! Non en fait on s’en fou. Tiens regarde. Une bière pour moi, et une sans alcool pour toi mon petit touplitou ! Il ne faudrait pas pondre un enfant à tête de baril ! »

C’est seulement trois bières plus tard que Davern fit son entrée chez lui, tandis que Faith et Siam échangeaient quelques blagues salaces en s’empiffrant de Kinders. La belle vie, vraiment ! Au moins la Berserker ne regrettait pas d’avoir laissé ses pingouins d’amour si c’était pour se nourrir de chocolat jusqu’à en crever. « Siam ! Encore là ? » Siam lui servit un grand sourire un peu moqueur, l’esprit légèrement embrumé par les bières enquillées ces dernières heures.

« Bah ouais que veux-tu, un vrai… morpion hein Faith ?! »

Elle émit une sorte de rire bien plus grinçant que gras et donna un léger coup de coude à la concerné. Puis elle reporta son attention sur Davern avec un air clairement inquisiteur. Bah ouais quoi, ce petit cochon de cachotier avait bien tenu sa langue lui aussi ! Et dire que Siam ne s’était vraiment doutée de rien… Faith enceinte. Oh mon dieu rien que d’y penser, elle sentait à nouveau l’enthousiasme la saisir, mais surtout à l’idée d’être marraine ! Le statut c’était cool… les obligations du rang eux… bof. Disons qu’elle comptait bien pouvoir pourrir le gosse de cadeaux et plus tard, de conseils plus ou moins mâture. Mais changer les couches et nettoyer les traces de vomito non merci. Elle ignora presque l’instant ou Dave demanda aux deux jeunes femmes si elles se portaient bien, et resta un moment silencieux en plissant les yeux dans une expression qui se voulait pleine de malice mais qui devait surtout faire légèrement flipper.

« Et toi alors mon brave ? Pas trop en stresse ?! Prêt à encaisser les responsabilités ? »

Sautant de son siège, la Berserker était venue se foutre à côté de Davern, les mains sur les hanches.

« Non parce que tu vois suffit pas d’exploser dans le réceptacle quoi… maintenant va falloir supporter Faith qui chiale, Faith qui gueule, Faith qui se cogne un cul de percheron, Faith qui fait péter les hormones, Faith qui va vouloir… »

Devant le regard soudainement furieux de la dite Faith, les épaules de Siam s’affaissèrent et elle se mordit alors la lèvre. OH MERDE PUTAIN ! C’est vrai… ce con n’était pas encore au courant ! Oh … la boulette…

when the ring bells, the news come and the man faints

Trop de péripétie pour une si petite journée... Si j'avais travaillé ce matin à contre-coeur, l'après midi c'était révélé plus intéressante que je ne l'aurais imaginé. Et pour cause, Siam avait débarqué sans prévenir, chose qu'elle faisait de plus en plus fréquemment ces derniers jours, depuis l'annonce du bébé à vrai dire. Je l'aimais bien Siam hein, mais là j'allais en faire une overdose ! Elle et ses conneries, enfin nos conneries... Bref on s'en fou. J'allais en profiter un max. De plus, ce soir était le grand soir... Dave allait être mit au courant, tout devait être parfait ! Dîner en amoureux, son plat préféré et bien sur : du coca. La blonde ne serait pas de trop pour faire les courses, tiens. J'étais donc en route avec elle et comme à notre habitude, nous avons réussi à nous faire virer de la pharmacie, pour une gel de douche intime. Cette gourdasse de Pharmacienne ne faisait pas la différence entre un gel douche et une lotion anti-morpions. Quelle cruche. Une vrai blondasse... Je plaignais fortement et sincèrement son mari. J'hallucinais sérieusement ! Moi un médecin , en cloque qui plus est, insulter de dégueulasse ? Pas le temps de réagir, Siam avait déjà sauter sur le comptoir, une scène digne des Simpson. Mais si, vous savez quand Homer étrangle Bart ? Et bah là pareil ! Éclatant de rire, toute la colère m'avait quitté en une seconde, cette fille était magique ! Elle était le doux caramel qui nappait une bonne grosse boule de glace vanille sur une bonne banane sucrée avec un brin de Nutella... J'ai faim...

Une fois les course faites ( non, on n'avait pas joué au course de caddie non...). On rentra toutes les deux rapidement afin de tout décharger dans la cuisine. Enfin, ça s'était le plan d'origine... avant que Siam s'enfile une bière. Je regardais celle sans alcool. Déjà qu'à la base je n'aimais pas la bière en temps normale... je repoussais celle-ci afin de me servir un bon verre de jus de pomme à la place. Car le jus c'est cool, la pomme aussi. Donc le jus de pomme c'est cool.
Alors que je rangeais les course, le plus beau des mâles de la planète apparu, rah, s'il n'y avait pas Siam, je lui aurais volontairement enlever son pantalon pour lui faire tellement de choses pas très catholique... Qui comportait du Nutella... Oui, j'ai vraiment envie de chocolat merde. Je lui offrais mon sourire le plus doux quand il me serra dans ses bras. C'était parfait bordel ! La vie était parfaite pour moi, vraiment. J'avais hâte de lui annoncer pour le bébé autour de mon fameux dîner. Par habitude, je sortais une canette de coca et la lui donna amusée.

Seulement voila, avant de répondre, la naine de blonde , oui elle un peu plus grande que moi et alors ? Soit, elle sauta sur ses pieds pour se mettre au côté de Dave. Même si je lui faisais confiance, je ne pouvais m'empêcher de jeter un regard accusateur a Siam, qui en avait, strictement, rien à foutre. Elle était déjà pas mal entamer par l'alcool, alors je m'attendais au pire... BINGO cette vieille cruche de Berserker venait de me vendre sans même s'en rendre compte. Respire Faith... Respire... Ne t'énerve pas... PUTAIN DE BORDEL DE SA MERE LA RACE DE LA PROSTIPUTE DE CHIENNASSE QUI PUE LA MOULE POURRIE ! JE VAIS ME LA FAIRE.

« SIAM PUTAIN ! Tu savais pas fermer ta gueule ?! Merci ! Merci beaucoup d'avoir gâcher la surprise ptite connasse de blonde perfide. Je vais t'enfoncer tes bouteilles de bières en guise de suppositoire tu vas voir ! »

J'aurais voulu l'annoncer moi-même. Comme ça, c'était certain, il le prendrais mal de ne pas avoir été au courant avant. Dans un geste de rage, je retins mes larmes de colère et je jetais, sur la petite blonde, le premier truc qui me tomba sous la main, un sac plastique qui s'écrasa comme une merde à cinq centimètre de moi!
Je croisais les bras furieusement et me mit a grommeller entre mes dents, regardant Dave, une voix enfantine malgré elle.

« Elle a tout gaché la surprise! Je la hais, je vais la tuer! L'étrangler. Non! Je vais faire comme l'autre que j'ai transformer en macaque tiens! »