Tu me tiens au courant. Je ne sais même pas où j’ai été la pêcher celle-là ! Avec Siam, je ne suis pas habitué à la laisser réfléchir plus de cinq minutes lorsqu’il s’agit de nous deux. La dernière fois nous a mené à ne plus nous parler pendant près de deux ans. Notre relation  autrefois était différente de ce qu’elle est aujourd’hui. Je ne mentirai pas si je disais que Siam avait été l’unique personne à me comprendre, à comprendre l’épuisement que je ressens à ne pas savoir contrôler mon alter-ego, puisqu’elle-même, si elle n’avait pas son talisman en forme de hérisson, peinerait à maîtriser son Berserker. Et ça me manque, je dois l’admettre. Cette complicité d’antan, foutue en l’air par l’ambiguïté d’une relation que nous avons décidé de faire naître par simplicité. J’ai eu l’espoir que l’ours en moi puisse être serein, mais en fait… Ce qui était censé être plus simple, est devenu encore plus compliqué. D’où la rupture de contact. Un fiasco auquel je ne m’attendais pas spécialement, mais qui est logique, quand j’y repense. Nous avons souhaité jouer la carte de la facilité, prendre un risque considérable. Je m’en suis mordu les doigts dès lors que mon calme est revenu. Et c’est de plus en plus intense. Evidemment que son amitié me manque, ainsi que son petit côté injurieux qui fait parfois surface. Nos prises de bec. La façon dont on a de s’envoyer des choses qui dépassent nos pensées, qui se termine en dispute, puis en réconciliation, tout en évitant de tomber dans le nian-nian.

Et là, maintenant, je décide de lui laisser le temps de réfléchir, après deux ans sans se parler ? Deux ans, c’est long. Avec tout ce qu’on a vécu ensemble, je serai vexé, si j’apprenais qu’elle n’y a pas songé une seule fois. Impulsivement, je me lève du canapé, attrape dans la volée mon manteau noir et quitte l’appartement. La connaissant, à cette heure-là, le petit Carcajou ne peut être ailleurs que sur son lieu de travail. Tout au long du trajet, mon cœur s’emballe, pour deux raisons. La première est que je me sens nerveux de revoir Blondie. La deuxième, c’est que… Je suis en train de mettre ma fierté de côté et que je suis quasi-sûr de me faire envoyer bouler pour me pointer dans son petit cocon.

Je me gare pas loin du zoo, prends une entrée pour y pénétrer et passe le long des enclos. Les singes, les tigres, les lions. Les coatis. Les pingouins. Et c’est avec ces petites bêtes en costume que se trouve la petite blonde. « Si ce n’est peut-être les cheveux plus longs, t’as pas vraiment changé. » dis-je, en appuyant une main sur le garde-corps en bois, plongeant l’autre dans ma poche. « Sérieux, Siam… En deux ans, t’as même pas pensé une seule fois à une reprise de contact ? » J’ai éprouvé le besoin qu’on se revoie, j’ai vraiment du mal à me faire au fait que ce ne soit pas le cas de son côté. « Je ne veux pas que tu réfléchisses, j’aimerais qu’on discute. » Faut s’imposer face à elle. Elle n’est pas si tendre que ce que laisse présager son apparence.

Et bien, l’on ne pouvait pas vraiment dire que ces derniers temps, Siam avait le temps de chômer. Bien des choses se retrouvaient bouleversées dans sa vie, sans qu’elle ne parvienne à mettre le tout dans le bon ordre. En moins de 6 mois, l’existence rangée qu’elle s’était évertuée à construire était partie en vrille bien comme il fallait… Entre les retrouvailles forcées avec son frère, puis sa sœur -à qui elle n’avait jusque-là pas donné de nouvelles, par choix-, sa relation avec Selen. Et Gabriel, qui se retrouvait lui aussi bouleversé par la réapparition subite de Sygrid sans sa vie… Il y avait de quoi faire. Et les choses ne semblaient pas vouloir s’apaiser, bien au contraire. La Berserker poussa alors un soupire, en essayant d’ignorer les doutes qui l’envahissaient quand à un certain texto, qu’elle avait reçu peu de temps auparavant. Jeremiah… Il fallait croire que les retours en force étaient à la mode ces derniers temps. Manquait plus que ses parents –que le ciel l’en préserve !- et son cochon d’inde Duddy-man qu’elle avait paumé l’an dernier (bien qu’elle soupçonnait Chowcralen de l’avoir bouffé…) et le tableau des tronches de cake aurait été complet…

Mais dans le cas de Jeremiah, les choses étaient plus complexes, bien différentes. Siam avait réellement des doutes. Elle se demandait, vus la manière dont leur relation c’était terminée, à quoi rimerait un retour de sa part. Certes, elle n’avait jamais vraiment cessé de penser à lui durant tout ce temps. Son absence avait été cruelle, lui qui était sans doute l’un des rares êtres au monde à la comprendre d’une manière si sensible. Ils avaient partagés beaucoup, de joie, comme de peine. Mais ils avaient finis par se perdre dans les espoirs d’une vie plus facile et plus apaisée, pensant que l’un avec l’autre, ils ne pourraient manquer de rien. Pourtant, l’amour manquait, ne se commandant pas… et même si Siam avait toujours eut des sentiments forts pour Jere’, elle n’était jamais parvenue à l’aimer autant que le simple souvenir d’un Dragon soufflant sur ses bobos de gamine effrontée. Et depuis… le silence radio avait été de mise. Difficilement supportable, mais sa fierté l’avait empêché de le rompre. Puis avec le temps… elle avait cicatrisé. C’était accommodé de son absence mais l’avait souvent regretté. Mais maintenant qu’il y avait Selen… maintenant qu’elle tentait de construire quelque chose de véritable et d’important est-ce qu’il y avait de la place pour le Berserker ? Avait-elle envie de le revoir ? Et surtout… qu’attendait-il d’elle ? Ils s’étaient déjà fait tant de mal… à quoi bon réitérer l’expérience.

Siam pensait justement à tout cela, s’interrogeait, l’air pensif, alors qu’elle distribuait du poisson à ses fidèles petits manchots. A genoux au milieu d’une troupe aux allures de culbuto, elle eut pourtant rapidement de quoi revenir à son environnement quand on s’adressa à elle. « Si ce n’est peut-être les cheveux plus longs, t’as pas vraiment changé. » Oh … putain. Siam avait beau être de dos, elle n’avait pas eu une seule seconde d’hésitation. Non cette phrase lui avait bien été adressé, à elle, mais en plus le timbre de cette voix la força à se bloquer en pleine action. Non, mais c’était une blague ?  « Sérieux, Siam… En deux ans, t’as même pas pensé une seule fois à une reprise de contact ? Je ne veux pas que tu réfléchisses, j’aimerais qu’on discute. » Mais sérieusement il la prenait pour un jambon ou quoi ? Il se pointait pépère et lui lâchait ça comme ça ? Sans préambule ? Prenant une grande inspiration pour ne pas s’agacer, sentant malgré son talisman, son Carcajou bondir à l’intérieur de son esprit (positivement ou négativement ça… elle n’arrivait pas à le savoir !) Siam ignora la présence de Jeremiah le temps de jeter quelques poissons au loin. Mais dès que son petit groupe de dandineur s’éloigna, la Berserker se retourna, cherchant d’un air furieux le visage de Jere’ qu’elle trouva rapidement.

« Tu te fous de ma gueule sérieux ? »

Sans même attendre une réponse, Siam plongea sa main dans les seaux qu’elle tenait de l’autre et jeta un poisson qui s’écrasa sur le crâne de son ‘ami’.

« C’est quoi à la base, que tu piges pas dans ‘Laisses moi le temps d’y penser’ ? T’es vraiment con ou tu aimes juste te prendre des taules ? »

Un deuxième, puis un troisième poisson suivirent… qui ratèrent leur cible. Mais pas le quatrième qui s’écrasa à nouveau sur le Berserker alors qu’elle approchait de plus en plus et finissait par jeter directement le contenu de son seau par-dessus la barrière. Il était con … pourtant il la connaissait. La brusquer, c’était risquer qu’elle ne se braque et se réfugie dans sa coquille. Mais Siam le connaissait aussi… enfin l’avait bien connu. Et son comportement ressemblait à une impatience, issue d’un besoin peut être vraiment sérieux… Quand bien même, elle le fusillait du regard et lui lança finalement le seau qui vint rebondir sur la paroi qui la séparait de Jere’… et qu’elle manqua de peu de se recevoir en pleine tête. Apprendre à viser. Et puisqu’elle restait dans l’enclos, elle devait simplement avoir l’air d’une tarée, enfermée là comme l’unique représentante de son espèce de Minus Blondinus Teigneusus née en captivité.

Mais loin d’avoir passé ses nerfs, et n’ayant plus rien à jeter à la tronche du Berserker, elle demeura quelques instants à le mater de travers, sembla hésiter malgré des rictus de colère vraiment épique. Après quelques secondes, elle céda finalement à son regard d’ours pas-battu, et tourna le dos pour sortir de l’enclos à grands pas bottés tout en maugréant.

« J’en ai maaaarre des gens, j’en ai marre des mecs putain ! J’lui dis que je veux y penser et PAFF le type se pointe quoi ! En direct live alors que je suis pénard… Jamais vu un truc pareil ! J’aurais du être pingouine, j’aurais été tranquille quoi ! Entre lui et l’autre con qu’est même pas capable de m’inviter au resto pour la Saint-Val’ mais putain j’suis bien loti question crétins ! Merci le destin, mais moi j’prend congé… » Râlait-elle tout en sortant, pour ensuite se pointer devant Jeremiah, le toisant les bras croisés. « Qu’est-ce que tu veux alors ?! Et magne, parce que du coup, tu sens pas vraiment la rose… »

La surprise est telle que le poisson que je ne m’attendais pas à voir le visage, s’écrase sur le mien. Le goût, l’odeur, j’ai toujours détesté ça, mais c’est un plaisir non dissimulé à mon autre que je sens se réveiller en moi, à l’affût du moindre poisson qu’elle pourrait nous balancer de nouveau. J’évite les deux prochains poissons, mais pas le dernier, en prenant un morceau en bouche, forcé par l’autre qui a faim et qui n’aurait pu se résigner à passer à côté d’une nouvelle occasion, par ma faute. Là-dessus, lui et moi, nous ne nous entendons pas très bien. Lui est inspiré par ces petites bêtes, moi ça me répugne. Leurs yeux globuleux, leurs écailles, sans oublier leurs peaux grasses, visqueuses. Je pourrais bien m’en passer. « Qui est-ce qui est en train de se foutre de la gueule de l’autre en lui balançant des poissons, tu peux me dire ? Range ton arme. » Cette fameuse arme arrive tout droit sur ma tête. Pas un poisson, non, un seau entier. Je sens la poiscaille sur mes cheveux, descendre sur mes vêtements, l’odeur s’y coller. Je frissonne de colère en faisant un pas en arrière et en sautant deux fois pour me débarrasser des poissons qui tombent tous à terre. « T’es toujours aussi chiante, dérangeante, quand tu t’y mets. » J’ose donner un coup de pied à l’animal sans vie, avant de plonger mon regard dans le sien. « T’as eu deux ans bordel, pour y penser. Même pas foutu d’envoyer un petit message avec ta fierté à la con. » J’y suis pour quelque chose aussi, mais au final, j’en sors le plus faible de ce stupide jeu, étant donné mon premier pas vers les réconciliations.

Alors qu’elle sort de son enclos, je tente désespérément de supprimer la moindre trace de ce qu’elle m’a jeté. C’est gluant. Ca semble néanmoins détendre mon alter-égo qui se trouve être dans son élément. Je me penche pour récupérer un poisson, tout en restant attentif à sa tirade. C’est que j’en apprends des choses sur elle en peu de temps : elle a un mec en vue, à qui elle semble attachée, au point que ça l’agace. « Pas étonnant qu’il ne t’invite pas au resto si tu te comportes comme une furie comme tu l’es avec moi. » Je réduis la distance entre nous et écrase le poisson sur son visage, de longues secondes. « Ca c’est pour tous les poissons et pour l’odeur que j’ai sur moi. T’es tarée ma parole. » Avec Siam, si des fois, j’ai l’impression de marcher sur des œufs, je sais aussi que je peux me comporter naturellement, qu’elle aussi. Je ne lui ai jamais tourné le dos parce qu’elle m’a insulté, ni pour tous les objets reçus en plein visage à cause de ses colères passagères. « Je veux renouer. T’as pas encore compris ? Est-ce dû à ta blondeur qui a atteint ton cerveau ? » Je souffle d’exaspération en me respirant moi-même. Mon nez collé sur ma peau, c’est encore pire que ce que j’avais senti. « Tu sais très bien que les poissons plaisent à l’ours que je suis. C’est ta façon de me dire que je te manque malgré tout ? J’accepte tes excuses, Siam, même s’ils sont minables. Enfin tu sais, tu aurais seulement pu me le dire normalement, j’aurais très bien compris. » Sarcasmes quand tu nous tiens. « Moi aussi, je suis très content de te revoir en chair et en os, habillée aussi. C’est moins horrible pour mes yeux. » C’est une très belle femme, je n’ai jamais eu à me plaindre, mais je n’ai pas la moindre envie de lui faire plaisir. Plutôt à la rendre encore plus furieuse qu’elle ne l’est déjà. « Alors comme ça, tu te tapes un mec qui te veut dans son lit sans tous les artifices à côté ? » demandé-je, en m’accrochant à l’enclos.

Putain mais le culot du gars, LE CULOT ! Si Siam n'avait pas exactement tout entendu à force de gueuler (ou voulut entendre à force d'être chiante.... mais c'était là un autre débat !), certaines choses ne lui avaient pas échappés. Comme Jeremiah beuglant qu'elle avait trop de fierté pour envoyer un texto. Ouais, et alors ? Lui aussi en vérité ! D'accord il semblait avoir fait un pas conséquent pour lui écrire ce SMS qui avait chamboulé la Berserker, mais avant cela, avait-il fait quoi que ce soit ? Non, comme elle, il était resté en mode silence radio-attardé, alors... qu'est-ce qu'il racontait le taré ? Il avait besoin d'un bon coup sur le coin de la tronche pour se remettre les idées en place ou bien ? Parce que... ouais d'accord, Siam pouvait bien avouer en son for intérieur (mais juste là hein !) qu'elle pouvait faire preuve d'une mauvaise foi exacerbée parfois, mais alors là c'était hôpital se foutant de la charité. Mais plus encore, c'était quelque chose auquel elle s'accrochait volontiers pour se parer d'une armure d'équité et de droiture, et se défendre finalement d'avoir été sèche en réponse à la demande de Jeremiah. Mauvaise foi méga aigus : ON. Bon allez, le mec avait quand même prit sur lui, il avait sans doute tourné les phrases miles fois avant de lui envoyer ce message... histoire de ménager sa susceptibilité. Donc, il avait vraiment le mérite d'avoir fait un effort véritable. Que Siam n'aurait sans doute jamais fait... La plus fière-imbécile des deux, c'était bien elle, définitivement. Mais le voir se pointer, et surtout piétiner les besoins qu'elle avait de réfléchir un peu pour optimiser les chances de réconciliation... c'était surtout ça en vérité qui la froissait un peu (beaucoup) et l'avait rendu si irritable, à jeter des poissons dans tous les sens comme une mégère insupportable.

« Pas étonnant qu’il ne t’invite pas au resto si tu te comportes comme une furie comme tu l’es avec moi. Ca c’est pour tous les poissons et pour l’odeur que j’ai sur moi. T’es tarée ma parole. Je veux renouer. T’as pas encore compris ? Est-ce dû à ta blondeur qui a atteint ton cerveau ? » Et PAFF ! Un poisson sur la gueule, et des saloperies en sus ! Bah putain il savait bien comment parler à Siam. Malgré cela, le geste et les mots eurent au moins la vertu de lui faire fermer son clapet infernal. Elle sembla alors parfaitement figée, ses yeux exorbités alors qu'ils étaient d'ordinaire, déjà pas mal grands... D'apparence choquée et calmée, Siam sentait en réalité une sourde colère monter, sous le coup de la surprise certes, mais aussi de l'humiliation que lui infligeait Jeremiah en lui parlant ainsi, qui plus est, là où elle travaillait. Mais alors qu'elle commençait à estimer que c'était quelque chose de mérité et qu'il n'avait pas tout à fait tort, le Berserker reprit la parole. Et cette fois les mots firent rugir de colère l'alter ego de Siam qui malgré les entraves de son talisman protecteur, intima à son hôte de ne certainement pas laisser ces mots-là impunis. « Tu sais très bien que les poissons plaisent à l’ours que je suis. C’est ta façon de me dire que je te manque malgré tout ? J’accepte tes excuses, Siam, même s’ils sont minables. Enfin tu sais, tu aurais seulement pu me le dire normalement, j’aurais très bien compris.  Moi aussi, je suis très content de te revoir en chair et en os, habillée aussi. C’est moins horrible pour mes yeux. Alors comme ça, tu te tapes un mec qui te veut dans son lit sans tous les artifices à côté ? »
Le silence qui fit écho à Jeremiah n'augurait rien de bon. Les yeux furieux de Siam aussi. Mais le pauvre type... il croyait la secouer un peu en la malmenant ainsi ? Et pourtant, la personne la moins sensible à son amour propre aurait très mal pris ce genre de discours. Alors Siam... qui était fière, mais surtout bien peu confiante quant à sa propre personne et son couple peu harmonieux encore, c'était bien pire ! Dans un geste qui parla pour elle, la jeune femme resta droite quelques secondes avant de prendre un élan vertigineux et d'envoyer son crâne heurter celui de Jeremiah. BIM ! En plein dans sa mouille ! Le coup de tête à la Siam, effets garantis ou pas-remboursés ! Et là, fallait quand même arrêter les conneries... L'ours avait dépassé les bornes et le carcajou lui, n'était pas réputé pour sa douceur. Le choc fut pourtant tel qu'un flash lumineux l'aveugla quelques instants, alors qu'elle même se retrouvait sonné malgré son expérience du 'maggle sur taggle' qui va bien. Elle tituba presque, alors qu'elle se mettait à nouveau en mode hurlement furieux :

« Tu sais ce que ça veut dire ça ? Ça veut dire que tu peux allez te faire foutre chez, et avec les mormons ! Garde tes petits textos de supplications minables ! Et sans déconner me fait plus chier, encore moins là où je bosse, ok ? Tu crois quoi, qu'en me parlant comme ça je fais courir te tenir la main parce que t'as pas d'amis ? Non... J'ai pas envie et en je te dois rien du tout Jeremiah. »

Elle se frotta le crâne, là où l'impact avait été le plus fort. Elle savait que Jere' avait été touché à l'arcade et espérait bien le voir pisser le sang. Mais pour l'instant elle était trop en colère pour le voir, jubiler et se moquer ouvertement de sa tronche de cake ensanglanté. C'est pourquoi elle reprit, ne cherchant même pas à savoir s'il était encore debout ou non :

« Mais ma parole j'hallucine trop ! Si tu as besoin de casser les couilles à quelqu'un, j'te jure que je vais te faire passer l'envie de venir me voir. Genre, tu avais besoin de me reparler ? Je te manque ? Mais je suis tellement conne te t'avoir cru ! On m'y reprendra pas, c'est certain. »

Dans ses paroles, il n'était pas difficile de discerner la colère de la déception qu'elle ressentait malgré tout. Parce que Siam ne comprenait vraiment pas cette attitude. Le texto était une chose, mais se pointer une autre. Encore plus quand, pour faire face à un excès de colère qu'elle estimait justifiée, Jeremiah lui assénait des humiliations gratuites... Le très rigolos !

« Maintenant casse toi... Je t'ai assez vu. »