Mais... C'est vraiment de la merde ce truc.., marmonna-t-elle.

Mains presque crispées sur les accoudoirs, l'ange noir grince devant la grande toile. Elle avait essayé de dormir, d'être sur son téléphone et se distraire autrement, mais décidément le film projeté n'était pas à son goût, au point qu'elle préférait retourner dehors sous la pluie, plutôt que de rester tranquillement assise. Ses doigts pianotant encore quelques secondes, elle prit appuis sur ses mains pour se relever rapidement et jeta un coup d’œil rapide aux deux autres personnes dans la salle. Les deux femmes ne semblaient pas vraiment intéressées non plus, elle pense qu'elles avaient du faire comme elle, se réfugier pour éviter la pluie ou l'ennui matinal. En remontant les fines marches de la salle, de la fumée entrant dans la salle par les portes attire son regard et la stoppe nette dans son avancée. Rapidement, elle pense à un incendie. Le temps que cet idée traverse son esprit et qu'elle pense à une issue de sortie, l'épais brouillard avait déjà avancé de plusieurs mètres vers la stryge. Elle tourna la tête vers les deux femmes qui comme elle s'étaient levées pour constater la chose. La fumée continuait à avancer très rapidement, sa première réaction fut de courir à l'opposé de la salle, trouver une sortie de secours. En quelques secondes à peine elle atteint le fond de la salle grâce à sa nature immortelle, or elle se heurta de plein fouet aux murs. Elle continua de changer de côté; rien. Pas de sortie de secours. Elle jura et tourna sur elle même. Le temps qu'elle trouve une seconde option, la fumée dense l'avait engloutie. La sensation de la brume entrant dans ses poumons était insupportable, elle toussa plusieurs fois et tenta de courir à nouveau vers la sortie malgré tout, mais le brouillard était trop épais pour qu'elle puisse y voir quelque chose, et elle tomba rapidement inconsciente au sol.

***

Les voix du film toujours en train de tourner sur la grande toile réveillèrent Astrid. La fumée avait presque complètement disparue. Les yeux plissés, elle grimaça avant de se passer les mains sur le visage. Quelque chose clochait, elle pensa que la fumée l'avait retournée. Elle se mit debout, et chercha autours d'elle dans la salle les deux autres personnes. L'effort que cela lui demanda sembla énorme, comme si elle avait perdu toute sa force. Inspirant profondément, la fumée encore présente dans ses poumons l'irritait, son cœur battait étrangement.. Ce n'est qu'en apercevant son accoutrement. Yeux écarquillés, la stryge était perplexe. Elle avait plus ou moins la mémoire courte pour certaines choses, ça elle le savait. Mais de la à ne pas se rappeler ce qu'elle avait enfilé le matin même.. Elle en était persuadée, ces vêtements n'étaient pas les siens. Après cette constatation, elle découvrit avec angoisse que le corps lui même n'était pas le sien. Mains devant son visage elle les observa frénétiquement avant de les porter à son visage, toucher ses contours puis ses cheveux.

C'est quoi ça... C'est quoi ce bordel ?!

La voix tremblante, elle se retourna pour regarder autours d'elle, cherchant SON corps.

Je soupirais. Pourquoi étais-je venu ici déjà ? Ah oui. Un film que je devais absolument voir dans le cadre de mes études. Enfin, c'était un tuyau qu'on m'avait donné. Mais visiblement, c'était plus une mauvaise blague qu'autre chose. Ce film était probablement la pire daube que le monde n'ai jamais porté sur une toile de cinéma. La personne qui m'avait filé ce tuyau allait se faire salement engueuler. Je regardais à droite et gauche, visiblement la salle était aussi peuplée qu'une cimetière. Non vraiment j'hésitais entre m'endormir comme une masse.... et partir prendre une grande tasse de café.  Mais je n'eus pas le temps de réfléchir que de la fumée entra dans la pièce. Je me levais instantanément. Wow. C'était quoi ça. Un incendie ? Alors pourquoi il n'y avait pas d'alarme ? Bizarre cette histoire ! Même pas le temps de penser à une solution pour sortir d'ici que la fumée m'avait déjà engloutie. Je tombais en arrière sur mon siège, prise d'un énorme coup de fatigue. Ni moi, ni mon coyote n'ont pu réagir. Et maintenant quoi ? On allait crever ?

Une étrange sensation. Je me sentais bizarre. Et ouille j'avais mal. Quand je me réveillais j'étais.... par terre. Pas confortable le sol. Et... Rien. Rien du tout. J'avais pourtant senti clairement mon alter-égo s'agiter avant de sombrer dans l'inconscient. Alors pourquoi je ne le sentais plus du tout ? Était-ce possible de voir un alter-égo se faire la malle ? Non. Pas possible. Je me redressais sans vraiment comprendre. Mais une autre sensation vint me tirailler.... j'avais. Faim. Mais ce n'était pas comme d'habitude. Je tournais sur moi, quand j'entendis une voix. Je me tournais automatiquement pour voir dans la salle quelqu'un que je connaissais bien. C'était Alexie Keegan une amie d'enfance. Je souris et commençais à parler. Hey Alexie. De quoi tu... Je m'arrêtais en pleine phrase en constatant que j'avais.... changé de voix ? C'était quoi cette connerie. Puis je remarquais plus loin que …. j'étais là. Enfin je voyais quelqu'un qui me ressemblais vachement et portais mes vêtements en plus ! Je baissais les yeux et je constatais que ma tenue avait changée aussi. C'était quoi cette connerie en fait ? Ok.... ça. C'est TROP chelou. Je suis en train d'halluciner ou quoi ? Mon ventre gargouilla une nouvelle fois. En posant les yeux sur les deux... personnes en face de moi, je me rendais compte qu'elles sentaient super bon... et que mon ventre criait de plus en plus famine. C'est une blague de mauvais goût c'est ça hein ?

Bordel de bite en bois. C'était quoi ce truc au juste ? Non vraiment dans le jour mauvais plan de merde, on ne faisait pas mieux. Puis pourquoi est-ce que je me voyais droit devant moi ? Pourquoi est-ce que j'avais changé de voix ? Pourquoi j'avais changé de fringue ? QUI ETAIT LE GROS DEGUEULASSE QUI M'AVAIT DESAPPE AU JUSTE ? Ou alors c'était une hallucination.... ou la drogue ou j'en savais rien moi. Je savais juste une chose, ce que je pétais la dalle et qu'en regardant mon propre corps, je sentais bien que j'avais l'air.... délicieuse. C'est alors que mon corps m'appela. Bordel. J'avais vraiment cette voix de merde ? Je ne m'en étais jamais rendu compte. Je me regardais en train de m'approcher de moi – cette phrase était chelou -, je déglutis difficilement. Je sentais tellement bon. Tellement bon. Alors la jeune femme commença à parler. QUOI. J'étais dans son corps. Pas faire de gestes brusques. Quoi ? Tout casser ? WHAAAT ? Elle racontait quoi comme connerie cette femme ? Si ça se trouve, c'était ma jumelle maléfique ? Genre doppleganger, un truc comme ça. C'était possible ? Je n'en avais jamais entendu parler dans le monde surnaturel, si ça se trouve, c'était nouveau et ça venait de sortir ? J'en savais rien moi. Je ne panique pas mais c'est perturbant de voir ma tronche ailleurs que dans le miroir, annonçai-je sèchement. Puis alors elle me parla de la faim, la fameuse faim. Comment elle pouvait savoir que j'avais faim ? Ah oui, j'avais son corps. Je me demandais qu'elle tronche pouvait avoir cette femme... oui parce que c'était une femme au vu des paires de nibards qu'elle avait. UNE BONNE PAIRE DE MEULES ! Pourquoi t'as aussi faim putain. T'aurais pas pu te prendre un burger king avant de ramener ton cul ici ? Ou alors t'es du genre cannibale à bouffer des gens. Je croisais les bras sur ma poitrine. Bordel y'avait vraiment des gens bizarre dans le monde. Alors quelque chose me revint en tête. Et puis pourquoi je devrais pas faire de geste brus.... Alors sans prendre garde j'agitais mes bras et mon poing rencontra un fauteuil.... et il partit à l'autre bout de la pièce. J'ouvris grand la bouche en regardant le fauteuil qui était maintenant décédé. ... brusque. Cannibalisme ? Force surhumaine ? OH PUTAIN MAIS OUI ! T'ES UNE PUTAIN DE STRYGE ! J'ouvris grand la bouche et regarda mon propre corps. Putain pourquoi fallait-il que je me retrouve dans une stryge. Depuis l'attentat je me méfiais de ces bêtes-là comme de la peste. Après tout, elles avaient blessées mon Flynn. Alors bon... Je serrai les dents et regardais la demoiselle qui était dans mon corps. C'est alors que je me rendis compte d'une chose.... je me sentais incroyablement seule dans ma tête. L'AUTRE ?! L'autre n'était pas là. Mon coyote ne m'avait pas accompagné dans mon... changement de corps. Au fait.... je suis.... berserker. Et... je ne sens plus du tout mon alter-égo avec moi alors je suppose qu'il est resté dans mon corps. Je passais mes doigts sur mon menton pour réfléchir, ça devait être l'enfer, le coyote devait être en panique. Comme je le connaissais il allait vouloir fuir et se planquer. Essaye de respirer calmement, ferme les yeux et apaise toi. Tant que tu te sens en danger, il se sentira aussi en danger. je tentais tant bien que mal de ressortir les leçons que ma grand-mère m'avait donné un bon nombre d fois. Etre un coyote ce n'était pas facile, ils avaient sale caractère. Au fait, je m'appelle Artémis. Et toi ? Et... désolée pour le « putain de stryge », pas contre toi hein.

He bien, pas très aimable la petite. Enfin, fallait qu'elle en tout cas le soit, sous peine qu'elle risque de se faire manger. En général, quand elle avait faim, si quelqu'un la mettait en colère elle avait tendance à dévorer la personne. La stryge espérait que la fille dans son corps avait du self control. Quand elle suggéra qu'elle était du genre cannibale à manger des gens, elle fit une légère grimace. En rajoutant juste "immortelle", techniquement, c'était ça.

Justement quand elle lui suggéra de ne pas faire de gestes trop brusques, voilà qu'elle envoya un fauteuil valser. En temps normal elle aurait à peine cligné des yeux, mais le fait était que le truc agité en elle lui fit faire un bond de deux mètres en arrière. Wow.

C'EST POUR CA QUE JE DISAIS " PAS DE GESTES BRUSQUES ".

Son cœur battait la chamade, elle avait agrippé le dossier d'un fauteuil et le serrait tellement fort que ses phalanges en devenaient blanches. Elle enchaîna, confirmant définitivement son hypothèse  ; elle s'était retrouvée dans le corps d'une berserker. Fais chier... Elle lui sortit tout un cours qui ressemblait à un exercice de yoga sur comment rester calme. Au pire.. C'était quoi le pire ? La fameuse Fureur ? Hm, ça ne sonnait pas très bon dans l'esprit de la stryge. Pour avoir connut des guerriers fauves, la transformation était extrêmement douloureuse. Appliquant les instructions, la stryge prenait de longues inspirations, et expirait par la bouche. C'est comme ça qu'il fallait faire, lui semblait-il.

Ouais, j'm'étais rendue compte du machin ego qui remue dans mon crâne. Par contre je vais rester là, si ça te dérange pas. Je me.. enfin, tu du coup, tu me stresse.

Elle regardait fixement son corps, plus loin. Elle lui avait dis de fermer les yeux, or elle préférait se garder à l’œil. Les exercices de respirations semblaient fonctionner un peu, elle avait un peu moins envie de courir vers la sortie. Cela dit, ça la démangeait toujours. De un être dans un corps étranger, de deux.. ce foutu alter ego qui la crispait. C'était équivalant à quelqu'un aux ongles longs, qui les ferait crisser sur un tableau en craie, fois 10.

Astrid. T'inquiète, j'ai l'habitude, son ton était un peu sec et cassant, elle n'arrivait toujours pas à se décontracter, Du coup, ouais, berserker. C'est quoi, ton alter ego ?

Elle se rappela de la faim, de ce sentiment de vide énorme qu'elle devait ressentir en ce moment même. L'emmener manger quelque part ? Trop risqué, elles risquaient de croiser des personnes. Elle réfléchit très rapidement. Elle se demanda si elle avait quelque chose sur elle.. Dans son sac ? Elle prenait toujours sur elle un petit échantillon de sang, par chance, il serait encore plein. Elle balaya la salle du regard ; elle était assise où déjà ? Ha, oui. Elle rejoint son siège de base, en faisant  un grand détour pour éviter Artémis pour essayer de garder l'alter ego au plus calme, et trouva son sac. Elle se rua presque dessus, l'ouvrant et le fouillant à toute vitesse. BINGO. Cachée soigneusement dans une petite trousse, le petit tube faisait la taille de son majeur environ et était encore plein. Elle se retourna vers son corps. Est-ce que lui donner ce sang réussirait à la calmer ? Ou est-ce que ça empirerait la chose ? Et puis merde.

Réflexes ?, elle montra l'échantillon de loin avant de lui lancer, Je sais que ça va te paraître ignoble, mais essaie de boire ça, ça pourra peut être calmer ta faim.

Oh putain ! C'était quoi cette force ? Ok, j'étais costaud moi aussi. Il fallait dire que j'étais une berserker de base, j'étais plus forte que les humains lambda. C'était sans compter sur mon hyperactivité sportive qui arrangeait bien les choses..... bref, j'étais loin d'avoir une force de lâche, même je semblais frêle. Mais là, une telle force qui coulait dans mes veines, c'était surréaliste ! Il ne me fallait plus longtemps pour comprendre par A plus B que je me retrouvais dans le corps d'une stryge. Dans le corps d'une putain de stryge et qu'elle avait la dalle en plus. Putain. Décidément, je n'allais pas parler de cette mésaventure à Flynn... avec l'attentat des stryges.... BREF ! J'avais parlé rapidement à la personne dans mon corps de mon... ami qui c'était dit que resté dans mon corps serait une bonne idée. Bon certes, j'étais au calme, mais la bestiole devait être au bord de la panique. Ouais, met une distance de sécurité on sait jamais. Oui entre le coyote qui devait etre en pleine incompréhension et moi qui avait les crocs, autant dire qu'il nous fallait prudentes. Prudence était mère de sureté. Je tentais de conseiller la demoiselle, j'avais mis tellement de temps à avoir une bonne relation avec mon coyote que j'étais infaillible là-dessus.

Je finis tout de même par m'excuser pour les mots un peu trop injurieux que j'avais contre la stryge. Ouais non fallait pas déconner. Bon certes, elle fut sèche, mais je supposais bien que mon totem était en train de lui en faire baver. Les présentations étaient faites en tout cas. Un pas bien commode, le coyote. Discret, le coyote n'était pas un prédateur d'une incroyable violence, loin de son cousin le loup. Mais il avait largement tendance à éviter les humains, à les craindre. Mais il ne fallait pas les mettre en danger. Je devais encore plus maitriser cette faim qui me retournais l'estomac. Alors je vis Astrid bouger. Je fronçais les sourcils. Elle comptait faire quoi au juste ? Je la regardais presque un peu méfiante. Mes yeux suivirent le moindre des mouvements de la stryge qui habitait mon corps. Elle m'évita largement... ouais autant dire que la méfiance était reine dans cette salle. Je continuais de l'observer alors qu'elle fouilla un sac à main et sortit quelques chose.... une fiole ? qu'elle me lança dessus. Par réflexe je l'attrapais. Wow, rapides les stryges. Je devais avouer que c'était presque grisant, d'une certain manière. J'ouvris alors la main, c'était quoi ? Du rouge ? Merde.... c'était du sang. Ignoble ? Tu m'étonnais que c'était ignoble. Je fis la grimace instinctivement. Je préfère le sang de cerf, dis-je en regardant le tube. Je finis par soupirer, mon estomac disait le contraire. Je finis par décapuchonner la fiole. Quand l'odeur arriva à mes narines, j'avais l'impression de humer la chair d'un jeune cerf. FAIM putain ! J'AVAIS FAIM ! Bon.... à la guerre comme à la guerre, je suppose. Je fermais les yeux alors que je portais la fiole à mes lèvres. Le liquides coula dans ma gorge.... c'était presque une délivrance. Délicieux. Ça avait tellement bon goût... le sang humain. Je soupirais d'aise en sentant encore le goût du liquide carmin dans ma bouche. Doux arôme de fer qui était persistant sur ma langue. Bordel... je me sens presque coupable, dis-je en m'essyuant la bouche. Je comprenais pour les stryges aimaient ça. J'attendis quelques secondes en écoutant le ventre de la stryge... Ça devrait... faire l'affaire je suppose. Mais autnt trouver une solution rapidement on sait jamais.

Coyote donc ?, elle eu un petit rire, pas vraiment sincère mais plus nerveux et sarcastique, Il est pas très calme non, mais y pire je suppose non ?

La stryge n'y connaissait pas grand chose aux coyotes, elle ne s'y était jamais vraiment intéressée. Elle avait des connaissances largement suffisantes - en plus de 500 années d'existence, on a le temps d'étudier - or, pas de quoi l'aider maîtriser l'alter ego.

En lançant le tube à la berserker, un milliers de questions passèrent à l'esprit d'Astrid. Était-ce une bonne idée ? Allait-elle le boire ? Si oui, comment réagirait-elle ? Serait-elle rassasiée ? Aurait-elle encore plus faim ? Est-ce que seulement elle n'avait pas signé son arrêt de mort ( qui potentiellement serait assez douloureuse ) en lançant la fiole ?  Cette idée lui glaça le sang, la perspective de se retrouver face à la mort une seconde fois l'horrifiait. Rien que d'y penser, elle se revit dans le lit d'hôpital en agonie, puis se noyant dans son propre sang.

Elle observa sa réaction ; une grimace. Aïe, bon ce n’était pas très prometteur. Sa remarque sur ses préférences ne lui arracha pas même un sourire, tant elle était tendue et concentrée sur si elle allait boire ou non, et ça allait arriver dans les secondes suivantes.

À la guerre comme à la guerre oui, répéta-t-elle après Artémis.

Elle bu le sang dans le petit récipient, la stryge pu voir de loin la grimace partir. Se voir comme ça était toujours aussi déstabilisant et surprenant. Elle se trouvait bien plus différente que lorsqu'elle se voyait par le biais des miroirs. La berserker déclara que ça lui suffisait pour l'instant, mais effectivement il faudrait trouver rapidement une solution. Elle acquiesça. Quelques secondes plus tard, un homme fit irruption dans la salle avec un air paniqué. Il demanda si tout allait bien, il avait du remarquer la fumée. Il n'avait pas l'air plus affecté que ça, pas de remarques suspicieuses à propos d'un changement de corps. Astrid tourna la tête vers l'écran ; ce foutu film tournait toujours. Elle soupira avant de s'adresser à l'homme.

Ouais ouais niquel, ça va mais on va partir.

Elle regarda la berserker dans son corps avant de se saisir de son sac ; elles ne pouvaient pas rester là. Elle pensa à l’amener chez elle, là où elle avait des réserves de poches de sang et où elles seraient plus tranquilles. Même si l'idée de se retrouver confinée avec une stryge qui ne pourrait peut être pas se contrôler et elle en position de faiblesse  ne l'enchantait pas, il valait mieux ça plutôt qu'elle foute le bordel à l'extérieur. Si elle n'avait pas été dans son corps - donc avec son visage -, elle l'aurait probablement laissé se débrouiller, mais là c'était hors de question. Elle se rapprocha de la guerrière fauve en déglutissant ; le coyote continuait à s'agiter, mais elle n'avait pas le temps pour ça. Elle fit du mieux qu'elle peut pour l'ignorer.

On va tenter d'aller chez moi. En priant pour qu'il y ai le moins de personnes sur le chemin, mais une fois arrivées là bas on sera tranquille. Et si jamais t'as encore la dalle, j'ai de quoi.