« Je suis pas le meilleur quand il est question de sortie scolaire. » « Disons que ça tombe bien alors, c'est pas une sortie scolaire mais éducative. » Hann... Nils soupire. Il soupire souvent ses derniers temps. Le foyer n'est pas l'endroit le plus simple à gérer. Mais les petits sourires que lui lance les locataires la plupart du temps ont le don de lui faire voir la vie en couleurs. C'était de ce genre de boulot encourageant ou n'importe quel élément du quotidien pouvait vous faire sourire. L’absence de quelqu'un pouvait vous faire paniquer mais lorsqu'on avait laissé un mot affirmant que l'on s'était trouvé du travail, que l'on allait habité avec un ami, qu'on avait une vie, un sourire apparaissait sur votre visage et restait planté sur ce dernier pendant un long moment.


Enfin, là n'était pas le sujet. Nous n'étions pas en train de parler d’événements heureux au centre. La plupart du temps c'était plutôt négatif ce qui s'y passait. Non pas par choix mais bien par obligation... Le choix c'était ce genre de chose que l'on offrait très rarement lorsque sa vie était en sursis. Et au centre, au foyer, l'endroit qui s'apparentait le plus à une maison pour la plupart des jeunes qui y traînaient, les choses étaient comme ça. Le choix ne se faisait pas. Et aujourd'hui encore une fois les gosses n'avaient pas le choix. Bon, ça en avait fait grogner plus d'un. Bizarrement certains avaient bien réagit, comme intéresse par l’événement que leur rapportait Nils. Rien de bien spécial pour lui, cette galerie il la connaissait depuis bien longtemps, du temps où elle n'était qu'à sa naissance. Et ça faisait déjà un bon moment qu'il avait pensé à emmener les gamins y faire un tour.

La plupart des jeunes du centre venaient d'un milieu défavorisé. Il n'avait pas choisi naître dans ce milieu et n'avaient jamais eu l'occasion de visiter une galerie d'art. Nils ne trouvait pas ça particulièrement triste. Il était né en temps que paysan bien des années avant et avait réussit seul à se faire un semblant d'éducation artistique. C'est sûr que lorsque l'on a du temps à tuer ça occupe. Enfin, là n'était encore pas le sujet. On ne parlait pas de lui mais des jeunes. Il avait donc décidé de les emmener faire une balade dans la galerie.


« Ilyan monte dans le bus s'il te plait.» Ça sonnait comme une demande mais c'était plutôt un ordre. Nils ne laissait personne derrière. C'était moins drôle sinon.

Les événements avaient déplus à plus d'un lorsque l'information avait été lâchée. Non pas que la Stryge s'attendait à des sauts de joie et des sourires sur toutes les bouches mais il s'attendait tout de même à ce que les jeunes soient un peu plus motivés. Certes certains montraient une certaine envie à voir ce dont parlait les documents que Nils avait fait tourné. Ou bien les histoires qu'il avait pu raconter sur ce qui vit dans les entrailles de la galerie. Bon, le fait est que le quelque chose vivant au fin fond des couloirs de l'endroit aux immenses peintures était simplement une histoire pour faire frissonner les plus jeunes et rirent les plus vieux tandis qu'ils se demandaient si le vieux riait ou pas. Ce genre d'histoires, Nils les racontaient avec beaucoup de cœur, rajoutant un peu de vécu, le mélangeant avec des inventions, des idées de contes ou d'histoires qui ne verraient jamais le jour. Alors il en faisait part à ses petits protégés. Certains mordaient bien à l'hameçon, intéressé par le fait que certaines bêtes se mouvent dans le noir tandis qu'eux ferment les yeux sur le monde qui les entourent. D'autres sont moins crédules, trop âgés pour se laisser embarquer dans des histoires à dormir debout. Mais la majorité aime les histoires. Et la majorité l'emporte toujours.

A vrai dire, si les histoires plaisaient autant , si les gosses prétendaient être des plus détachés alors que leurs regards brillaient d'excitation, d'envie de découvertes, la Stryge se doutait bien la raison du pourquoi. Ces gamins n'avaient jamais réellement été face à des endroits qui méritaient la concentration, le désir d'être vu, tous ces éléments qui rendaient un endroit vivant. Non pas qu'ils ne le voulaient pas. Même si ça devait être un facteur à prendre en compte. Enfin, dernière vérifications, moments qui fait soupirer Nils tandis qu'il enfile son blouson et qu'il descend trouver le petit groupe au petit déjeuner. C'est peut-être plus qu'un petit groupe, les ados sont anxieux, pressés et totalement chiants. A vrai dire Aleskei se remercie intérieurement d'avoir bien voulu prendre un petit dejeuner Strygien ce matin ou bien il aurait été capable de briser la nuque de plus d'un. Sans rire, ne mettez pas Nils au défi de vous arrachez la gorge. Une gamine en a déjà payer le prix. L'idée de la jeune fille lui prend aux tripes tandis qu'il fait monter tous les jeunes dans le bus et en grognant l'homme secoue la tête. Ce n'est particulièrement pas le moment.

Vérifiant que chaque personne est bien à bord du bus, Nils soupire en se laissant tomber à la seule place vide. Il entend presque le ricanement de la petite soeur tandis qu'il saisit l'échange silencieux des deux frangins. Oh, miracle?. Voilà que Ilyan se retrouve à ses côtés. Quelle ironie. « Ilyan... Tu vas encore te faire virer de ton dortoir si tu parles aussi mal... » Nils soupire mais il n'en pense pas moins. Il essaie de rester dans son rôle de tuteur mais à vrai dire il est surpris pas les paroles du plus jeune. Elles sont relativement vraies. Il fronce les sourcils en regardant le garçon qui garde la tête rivée en face de lui. Jetant un regard aux deux jeunes derrière Nils leur lance un petit sourire les encourageant silencieusement à continuer leur conversation tandis qu'il allait parler avec Ilyan. Se raclant doucement la gorge il soupire. « Comment sais tu tout ça Ilyan ? Ne serais tu pas tant que ça le petit con que tu semble être ? » Hop expression angélique . Mais noooon il n'a jamais traité Ilyan de petit con !