Ton regard passe d'une oeuvre à l'autre non sans froncer les sourcils de temps à autre. Tu n'as jamais compris ceux qui clament haut et fort que les toiles ou encore les dessins de Picasso sont des œuvres d'art. Un gamin de cinq ans pourrait faire la même chose avec un bandeau sur les yeux et une main attachée dans le dos. Comment ce type a-t-il pu être célèbre et encore plus après sa mort? Parfois tu te dis que tu devrais toi aussi te lancer dans cette forme d'art. Qui sait, peut-être que tu traverseras les époques grâce à ton art. Quoique, il y a bien longtemps que tu as choisi un autre chemin afin que ton nom soit sur toutes les lèvres. La voie du chaos comme celle de ton mentor. De celui que tu incarnes maintenant le rôle et dont tu es certain d'être la réincarnation. Pour l'instant, tu passes simplement pour un pauvre taré qui se teint les cheveux en vert et qui a un goût douteux du point de vue vestimentaire aux yeux de tes semblables. Rares sont ceux qui peuvent te comprendre et qui te prennent réellement au sérieux au lieu de te voir comme un pauvre clown.

Tes mains croisés dans ton dos, tu marches lentement dans ce long couloir où son exposé les différentes œuvres de «l'artiste». Aujourd'hui, ton établissement est fermé pour cause de rénovations mineures. Selon le responsable, tu pourrais rouvrir dès ce soir, mais pour une fois, tu t'accordes un jour de repos bien mérités. Oui, tu es à des kilomètres de ressembler à un homme normal, mais personne ne peut dire de toi que tu es quelqu'un de paresseux. Si tu as réussi à monter toi-même ton propre commerce sans l'aide de qui que ce soit, c'est que tu sais te débrouiller dans ce monde froid et cruel envers ta petite personne. Là-dessus, tu peux être fier de toi.

Pourquoi choisir cet endroit? Depuis ton enfance, tu as toujours apprécié les différentes formes d'art, quoique, ton intérêt soit plutôt tourné vers le chant ainsi que la danse - du moins, à l'époque où tu pouvais encore danser -. Bien entendu, tu aimes bien les œuvres qui sont couchées sur le papier, les toiles ou encore la peau. Peu de personnes le savent, mais tu as de nombreux tatouages qui couvrent ton corps, car ceux-ci sont éternellement cachés par la faute de tes vêtements. C'est plutôt curieux comme habitude. Tu te dénudes devant un tatoueur, mais tu masques ses œuvres au reste du monde. Du coup, te voilà en train d'admirer celles des autres. Enfin, «admirer», c'est vite dit, car tu ne peux pas t'empêcher d'esquisser de petites grimaces comme un gamin devant celles de Picasso. Vivement que tu passes à un autre artiste.

Pendant que tu continues d'avancer de tableau en tableau, tu réajustes inconsciemment ton veston mauve ou encore l'une de tes mèches de cheveux, signe que tu tentes de contrer ton propre ennui. Lentement et sûrement, tu commences à penser à retourner au Joker's Show afin de travailler sur la tonne de paperasse qui t'attend sagement sur ton bureau. Lorsque tes yeux tombent sur une espèce de barbouillage indéfinissable, un étrange sourire s'affiche sur ton visage. Il faudrait être un véritable idiot pour acheter ça... Marmonnes-tu entre tes lèvres sans faire attention aux gens qui se trouvent autour de toi. Au fond, tu n'en as rien à faire qu'on te dévisage à la manière d'une bête de foire, de toute façon, tu en as l'habitude depuis de nombreuses années. À la limite, tu t'attends presque à te faire apostropher par un quelconque critique d'art qui, à tes yeux, n'y connaît rien. «La beauté est dans l’œil de celui qui regarde», oui certes, mais y'a quand même des limites à la connerie.

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C'était une de ces  journées de  printemps où les températures sont douces, l'air est encore frais, mais déjà on peut sentir la chaleur de l'été approcher. Le soleil brille doucement dans le ciel, pourtant Rhéa a choisi de s'enfermer dans un musée. Parce que qui dit température douce et fraîche à la fois  dit arrivée des maladies comme les angines. C'est d'ailleurs pourquoi elle avait une grosse écharpe autour du cou et un manteau sur les épaules. Elle n'avait pas encore eu le temps de découvrir la ville, mais quand on a l'éternité devant soi il est vrai qu'on peut prendre le temps de faire les choses correctement, de ne louper aucun détail, elle avait donc traversé doucement les rue au petit matin, la ville s'éveillait peu à peu, les boutiques ouvraient leurs rideaux, les enfants partaient pour l'école. Elle aimait l’insouciance des hommes, ignorant le danger qui rôdait autour d'eux dans cette ville qui s'apparentait à une capitale des créatures immortelles, elle même représentait un danger pour eux .Rhéa était déjà venu au Canada mais jamais à Ottawa, en plus de 350 années d'existence du temps elle en avait eu pour découvrir le monde. C'était une belle ville, elle se sentait bien parmi sa population, ressentant les humeurs de chacun comme si c'étaient les siennes.  Son chemin n'avait pas encore croisé celui d'un faë, c'est ce qu'elle redoutait le plus à vrai dire, en un regard elle saurait le reconnaître. Malgré sa profonde solitude qui lui pesait toujours plus, elle ne c'était jamais ennuyée. L'espèce humaine était des plus fascinantes. Il y a 350 ans elle n'aurait jamais imaginé qu'un jour il y aurait des choses comme Internet ou bien des téléphones portables. A l'époque, on n'utilisait que des lettres manuscrites. La jeune femme était en admiration profonde devant les nouvelles technologies. S'il y a bien une chose de constante dans sa longue vie c'est sa passion pour l'art. Elle l'a vu changé, évolué au cours du temps mais toujours elle ressentait cette paix intérieure quand elle se trouvait face à une oeuvre.  Elle avait une prédilection pour la Grèce Antique et la période de la Renaissance. Du temps, elle en avait eu pour devenir incollable sur le sujet. C'était d'ailleurs assez incroyable de se dire qu'elle avait vu des œuvres qui à l'époque était considéré comme des horreurs et qui aujourd'hui se vendaient à des millions de dollars. Elle avait profité de sa journée de repos pour venir se ressourcer entre les murs du musée. Ce n'est pas en s'enfermant dans cet endroit qu'elle allait retrouver d'autres de son espèce, mais la stryge n'était plus à une journée de solitude en plus. Et puis, elle devait absolument voir cette exposition sur Picasso. Elle c'était levée aux aurores, parce que Rhéa pouvait passer des heures et des heures devant le même tableau à réfléchir au pourquoi du comment de l'oeuvre, à ce que le peintre avait voulu faire ressentir. Elle se sentait en accord avec les peintres aux humeurs torturées, dont on ressentait le doute à travers leurs peintures. Picasso n'était pas son peintre préféré mais elle aimait la perspective qu'il donnait à ses peintures, un véritable don. Elle s'arrêta devant une peinture cubiste de l'auteur. Tout simplement fascinant cette façon de peindre des choses réelles mais qui donnaient l'impression de ne pas l'être vraiment. Beaucoup passait devant sans même s'arrêter, jetant seulement un coup d’œil furtif à la peinture, préférant certainement voir les œuvres les plus connues, celles qu'il faut "voir" absolument pour parler de Picasso. Celles-là Rhéa les avaient déjà vu, de nombreuses fois, surtout durant son passage en France. Rapidement, elle fut intrigué par le jeune humain qui se trouvait à côté d'elle, regardant le même tableau. Il faut dire qu'avec ce style particulier et ses cheveux verts il était difficile de passer à côté de lui sans le regarder. Certains posant même sur lui un regard plus intrigué que pour les peintures accrochées aux murs du musée. Rhéa sourit quand elle l'entendit parler, il ne s'adressait pas à elle directement, ni à personne en particulier, elle sentait qu'elle se devait de défendre le travail de Picasso.  Toujours les yeux rivés sur le tableau, elle se décida à engager la conversation, il avait une visage plutôt sympathique, même si sa couleur de cheveux restait un profond mystère. "Pas un idiot mais un passionné" commença-t-elle alors. "La beauté ne réside pas seulement dans la forme, mais aussi dans ce que le peintre a voulu donné comme émotion" dit-elle en se tournant vers lui.  Il allait certainement la prendre pour une folle. "Il faut être un génie pour peindre ce genre de choses". De ce qu'il avait prononcé tout à l'heure, ses paroles le ferraient sûrement réagir.

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En vérité, tu ne t'attendais pas à recevoir une véritable réponse à ton commentaire un tantinet acide. Tu croyais surtout que tu allais avoir droit à la cruelle indifférence des autres personnes autour de toi ou encore à quelques soupirs excédés de la part des fans de cet «artiste». Au fil des années, tu t'es habitué à ce genre d'attitude envers ta petite personne que ce soit à cause de ta personnalité ou par ton apparence physique. Tu es à la fois tellement visible, mais aussi invisible aux yeux de tes semblables. Il est beaucoup plus facile de t'ignorer toi et tes folles idées plutôt que de prendre la peine de t'écouter. Un type adulte qui continue de se teindre les cheveux en vert et à s'habiller comme un personnage de comics malgré qu'il approche dangereusement de la trentaine n'est certainement pas crédible. Heureusement qu'ils n'ont pas accès aux nombreux tatouages qui couvrent ton corps sous cette tonne de tissus, sinon ils feraient tous une syncope.

D'abord légèrement surpris, tu arques un sourcil avant de tourner ton regard interrogateur vers la douce voix féminine. Cheveux blonds, yeux verts et une taille presque similaire à la tienne. Voilà les premiers détails qui te sautent aux yeux pendant ton attention reste sur les paroles qu'elle prononce. Plus les mots sortent de sa jolie bouche, plus la tienne s'élargit afin de former un sourire. Tu es poli, car tu ne cherches pas à couper son élan malgré que cette envie te démange de plus en plus. C'est que tu la trouverais presque mignonne de défendre Picasso sans sombrer dans des insultes à ton égard ou encore de te faire comprendre clairement que tu es un «pauvre con qui n'y connaît rien». Un génie...? À cet instant, tu ne peux pas t'empêcher d'éclater de rire sans faire preuve de la moindre discrétion. En réalité, tu te fiches bien que les regards se tournent vers vous. Ce n'est pas de ta faute si les gens sont si coincés. Heureusement que tu mets seulement quelques secondes à te ressaisir et que ton rire ne sonne pas comme celui d'un psychopathe en pleine crise de folie. Alors j'imagine qu'il y a de nombreux génies qui ne sont pas au courant qu'ils le sont dans cette ville. Au nombre d'imbéciles que tu croises dans cette ville et qu'ils ignorent - ou font semblant de ne pas le savoir - être de parfaits crétins, cela doit être la même chose pour ce truc de génie. Du moins, c'est ce que tu penses. De ton point de vue, n'importe qui ayant un minimum de talents pour manier les couleurs peut créer quelque chose d'identique. Ses œuvres ont été popularisés dans le monde, car il a été le premier à le faire. Alors que tu te retournes complètement vers la belle inconnue, tu lui adresses un nouveau sourire qui n'a rien de moqueur.

- Je vois difficilement une quelconque émotion dans ce genre de tableau, sauf peut-être une certaine confusion dans les traits. Par contre, je suis ouvert aux explications. Si tu es capable de te moquer des œuvres d'un artiste célèbre, tu es aussi capable de faire l'effort de vouloir comprendre le message qui se cache derrière cet art abstrait. Non, cela n'est pas une tactique d'approche qui manque de manière flagrante de subtilité afin de te rapprocher de la jeune femme. Certes, cela ne se voit peut-être pas au premier coup d’œil, mais ce n'est pas du tout ton genre. Quand quelqu'un prend la peine de te connaître un peu plus, c'est-à-dire au-delà de la façade du Joker que tu affiches vingt-quatre heures sur vingt-quatre, il y a un homme qui fuit toutes formes de relations avec les femmes. Bien entendu, la gent féminine fait partie de ta vie, mais il n'y a pas de place pour une relation basée simplement sur le physique et encore moins amoureuse. Pour ça, tu dois dire merci à ton syndrome.

- Je suis Kai Jung, mais vous pouvez m'appeler simplement Kai. Le «monsieur Jung» tu conserves ça pour les affaires et pour ceux qui se prennent beaucoup trop au sérieux. Par politesse et surtout grâce à ton excentricité, tu fais une jolie petite courbette vers la jeune femme en guise de salutation avant de te remettre droit comme un piquet. Si vous devez poursuivre cette conversation, autant connaître vos noms respectifs. Je crois comprendre que vous appréciez Picasso, mademoiselle...? Sans te départir de ton large sourire, toute ton attention est tournée vers cette femme qui ne semble pas, du moins pour le moment, regretter de t'avoir adressé la parole. C'est que tu peux te transformer en véritable pot de colle quand tu t'y mets.

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.Rhéa s'arrête devant un tableau de l'artiste. Elle voulait profiter le plus possible du calme du musée ! Il faut dire que ça la changeait des longues gardes bruyantes et épuisantes à l'hôpital. Elle n'y était que depuis peu mais déjà elle se sentait à sa place. Elle ne regrettait pas son choix de venir à Ottawa. Peut-être finirait-elle par croiser ses semblables, elle l'espérait du moins. Elle sourit à la réflexion du jeune homme à côté d'elle qui ne semble pas l'avoir vu.  Lui en tout cas est difficile à louper, mais elle ne sait pas si c'est plus dû à ses cheveux verts ou bien à son style particulier. Il ferait une bonne œuvre dans une exposition d'art contemporain. Rhéa avait vu les styles vestimentaires changer avec les époques et il faut dire qu'elle avait tout vu. Elle qui lorsqu'elle était humaine ne portait que de longues robes et des pierreries. Aujourd'hui était bien différent. Intriguée par cet homme elle décide de lui répondre. Et puis en vraie passionnée elle ne pouvait pas s'empêcher de défendre Picasso. Dans un sens il n'avait pas complètement tort, cela serait idiot de laisser cette œuvre dans un salon servir simplement de décoration. Alors elle lui répond, gentiment là ou certain lui aurait certainement répliqué qu’il n’avait rien à faire là alors, Rhéa elle lui parle de son point de vue. Que cette œuvre n’est peut-être pas la plus belle mais qu’il ne fallait pas s’arrêter à la forme. Picasso était un génie, elle en est persuadée. Elle lui répond en lui adressant un sourire, signe qu’elle n’est pas choquée de sa réflexion. Rhéa n'est pas du genre à juger une personne sur son physique, elle-même n'est pas Il se tourne, visiblement surpris d’avoir reçu une réponse. Il sourit à son tour et elle peut sentir son amusement. Elle ne s’attend pas par contre à ce qu’il éclate de rire. Un vrai rire. En plein musée. Elle est décidément tombée sur un véritable phénomène. Les autres personnes présentent se retourne, l’air interrogateur, méfiant se demandant qui ose briser ce silence qui est de mise dans ce genre de lieux. Rhéa aussi lui fait les gros yeux. Un peu comme quand on dispute un enfant. Mais elle ne peut s’empêcher de sourire. D’une grande curiosité, cet homme aux cheveux vert et aux vêtements si particulier semble avoir une personnalité à l’égard de son style. Il se ressaisit rapidement. Le sourire de la Stryge ce fait plus grand quand il commence à lui expliquer son propre point de vue. De nombreux génie dans cette ville ? Elle n’en est pas vraiment certaine. Il doit être de ces personnes qui pensent que tout le monde peut faire ça avec un pot de peinture et une toile, mais il n’empêche qu’eux ne l’ont pas fait. Voilà la différence. Elle l’écoute avec attention, son regard ce reposant sur l’œuvre. Il va être difficile de le convaincre de la beauté des tableaux. « Et bien, je pense qu’il faut regarder ce que dégage les traits, ce qu'ils expriment., essayer de ressentir ce que ce visage peut ressentir» dit-elle réellement convaincue. « Enchanté Kai » dit-elle. Elle hoche la tête. Oui elle aime Picasso, plus encore elle aime l’art classique en général. Le contemporain ça la branche moins bizarrement. Sûrement dû à sa nature ainsi qu’à son âge avancé. Elle est surprise de le voir faire une référence, c’est une tradition qui se perd de jours pense-t-elle, de son époque humaine la plupart des hommes étaient galants et faire la référence à une dame était inscrit dans la politesse. « Je suis Rhéa » lui répond-t-elle avec un sourire. « J’aime beaucoup en effet. J’aime l’art en général je dirais, et vous, je suppose que si vous êtes ici c’est que l’art vous plait également ? » Il lui apparaît sympathique et ouvert à la discussion alors elle continue de lui parler, toujours contente de parler d’un sujet qu’elle apprécie tout particulièrement. Il vient de piquer sa curiosité, elle a envie d'en savoir plus sur ce qu'il pense de tout ça.  Faire connaissance avec le jeune homme vient d’illuminer sa journée ! C’est d’ailleurs la première fois depuis son arrivée qu’elle adresse plus qu’un simple bonjour à une personne. «Peut-être que ce tableau n'est pas le meilleur exemple, on peut continuer ensemble? Si tu en as l'envie? » lui proposa-t-elle. Elle avait envie de faire connaissance avec lui, elle se ferait un plaisir de faire la suite de la visite avec lui.

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Aucune insulte à ton égard ni une explication formulée sur un ton désagréable qui te juge ouvertement par ton manque d'intérêt envers cet artiste. De plus, tu peux te compter chanceux qu'elle n'ait pas pris ses jambes à son cou après ton magnifique éclat de rire au beau milieu de cette allée à demi silencieuse. Peut-être faut-il posséder un petit grain de folie pour rester à tes côtés sans chercher à fuir le plus loin possible de ta petite personne.

- J'apprécie l'art, mais j'ai une préférence pour ce qui touche le chant, la danse ou encore l'humour. J'aime ce qui touche à la scène. Sans oublier les bandes dessinée, mais là-dessus, tu conserves une certaine réserve. Tu ressembles déjà à un Joker vivant, mais aux traits asiatiques. En d'autres mots, tu n'as pas vraiment besoin de spécifier que tu es en grand fan de la série de Batman. Ça se voit déjà juste en te jetant un rapide coup d'œil. D'un autre côté, si tu n'étais pas tombé dans les comics, tes intérêts auraient continué à tourner autour de tout ce que tu as nommé. Malheureusement pour toi, la vie est une véritable mauvaise blague surtout après ton passage à tabac par un groupe de garçons qui t'ont brisé la jambe en te balançant des insultes à la manière d'une pathétique ordure. Un sympathique évènement qui a mis fin à ta carrière de danseur et qui t'a fait perdre tout espoir envers l'humanité.

- J'accepte votre offre mademoiselle Rhéa. Par simple politesse qui doit bien dater d'un siècle ou deux - à croire que tu viens carrément d'une autre époque -, tu lui présentes gentiment ton bras légèrement replié vers toi afin qu'elle puisse y prendre appui. Bien entendu, tu sais très bien que ce genre de geste peut rendre quelqu'un qui ne te connaît pas mal à l'aise et tu ne seras pas offusqué si elle ignore ton bras, mais tu as toujours eu cette étrange habitude. Probablement est-ce de la faute de ton vilain favori qui tend son bras à sa précieuse Harley Quinn, du moins, quand il n'est pas occupé à la malmener pour diverses raisons.

- Je dois avouer que j'ai peu d'intérêt pour les tableaux, mais certains artistes sont plutôt intéressants. Alors que tu avances de quelques pas, ton regard se pose sur un nouveau tableau. Encore une fois, tu as droit à une panoplie de couleurs criardes toutes prêtes à t'arracher les rétines ou encore à te rendre aveugle, mais cette-ci, tu peux enfin distinguer un quelconque portrait. Quoique, le mot portrait est vite dit puisque tu as l'impression que la tête de cette femme - peut-être est-ce un homme, qui sait - est un ananas géant dont la chevelure rappelle celle de ce fruit. Pendant une fraction de seconde, tu as envie de jouer aux devinettes en tentant de savoir qui est cette personne que Picasso a voulu représenter. Si un «artiste» oserait créer un portrait de toi dans ce style similaire à ce peintre, tu serais d'abord insulté, ensuite tu éclaterais de rire à la manière d'un psychopathe et tu terminerais avec une séance de torture où tu lui ferais avaler son horrible création. À tes yeux, si tu es incapable d'identifier la personne sur cette toile, le créateur a simplement mal fait son boulot.

- Malheureusement, ceux-là n'en font pas partie. Le ton de ta voix sonne à la fois déçue, mais aussi légèrement blasée. Au lieu de continuer à enfoncer le clou sur ton désintérêt envers Picasso, tu préfères tourner ton attention vers autre chose qui te semble plus intéressant. Dites-moi, travaillez-vous dans le domaine de l'art? Qui sait si cette femme a la chance d'évoluer dans le monde de l'art autant pour le travail que par passion. Peut-être allez-vous trouver un point commun en ce qui touche l'art.

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Un sourire aux lèvres elle essaye de lui expliquer comment elle voit les choses, en art il ne faut pas seulement s'arrêter aux traits de pinceau de l'artiste, il faut chercher plus loin, à distinguer les émotions qui passent sur les visages, les sensations. Elle se présente à son tour, heureuse de faire enfin une rencontre. La première depuis son arrivée en ville, et il est clair qu'elle ne s'imaginait pas qu'elle tomberait sur une personne comme lui dans un musée. Elle a envie de plus le connaître et sa curiosité à été touché que ce soit par son style vestimentaire ou bien son opinion en matière d'art. Elle hoche la tête de compréhension, elle ne s'était jamais vraiment intéressé aux arts de scène, pour la simple et bonne raison qu'à son époque cela ne se faisait pas trop parmi les bonnes familles. Elle préférait de loin les grandes œuvres et les écrivains classiques, surtout ceux de la Grèce Antiques...ses préférés. Elle rit quand il lui tend son bras, mais elle n'hésite pas à répondre à son invitation. Cela fait bien longtemps que personne ne lui avait fait un acte de galanterie aussi charmant. Il y a bien longtemps, un homme qui ne faisait pas cela n'aurait jamais eu ses faveurs, aujourd'hui les choses étaient différentes, elle avait vu au travers des âges les bonnes manières disparaître petit à petit...chose bien dommage selon elle. C'était d'ailleurs peut-être une des seules choses qu'elle regrettait de son époque. Il n'y a pas de doute elle aimait beaucoup vivre au 21ème siècle, il y avait eu tant d'avancées scientifiques, culturelles, pleins de découvertes, mais la galanterie semblait elle avoir bel et bien disparue. Saisissant le bras tendu, elle lui adresse un grand sourire. Elle marche à ses côtés jusqu'au prochain tableau. Il l'a fait rire et sa compagnie lui est plutôt agréable. Rhéa n'a pas vraiment l'habitude de parler aux inconnus, du moins en dehors du travail, cela fait bien longtemps qu'elle n'a pas eu ce qu'on pourrait appeler un ami, ou du moins une connaissance proche. Il l'a fait rire surtout quand il lui avoue qu'il n'est pas un grand fan des tableaux et que certains artistes reste plutôt intéressants. Plutôt...elle bien au contraire trouve que beaucoup d'artistes sont vraiment très intéressants, enfin cela dépend de la vision que l'on a du mot "art" mais pour la stryge chaque artiste a une explication, une raison concernant son oeuvre. "Plutôt intéressants...je dirais que chaque artiste est intéressant à sa manière! Mais Picasso est bien plus qu'intéressant! Je le trouve fascinant...regarde ce visage" dit-elle en désignant ce visage devant eux.  Ses yeux s'ouvre grand quand il lui dit que le tableau qu'il regarde ne fait pas partie de cette catégorie. Elle se sent obligée de défendre l'oeuvre du grand maître! C'est Picasso tout de même! "Regarde-bien le visage, les traits qui peuvent paraître grossier mais qui sont très travaillés en réalité" déclare-t-elle, convaincue. Elle s'approche un peu plus, l’entraînant avec elle. Le convaincre du talent de l'artiste semblait peine perdue, mais si au moins elle arrivait à lui faire admettre que Picasso avait un certain talent et bien peut-être qu'il ne verrait plus ses œuvres de la même manière. Rhéa secoue la tête négativement. Elle aurait aimé travaillé dans l'art, c'était sa véritable passion qui ne l'avait jamais quitté, mais elle préférait encore essayer de faire de son mieux pour soigner les blessés. "Je suis infirmière, j'écris seulement quelques articles d'art de temps à autre généralement sur la littérature classique.  L'art est plus une passion pour moi. Et toi, travailles-tu dans le domaine de la scène?" Avec ce style, elle pouvait parfaitement l'imaginer dans un univers artistique un peu plus fantaisiste que celui des peintres classiques.

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