Willow - Looking for excuses to grope eachother all night.

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Just doing stuff. Thangs. Δ ft. Willow la thug.

Khaan avait vraiment essayé de résister. Rester seul à la maison en attendant le retour de sa fille, peut-être même faire une sieste dans sa rocking-chair, une bière à moitié vide à la main. Cette idée lui paraissait meilleure que celle proposée par Willow en tout cas. Mais bien sûr, comme toutes leurs conversations, autant orales que numériques, elles dérivaient sur le sexe. Et ça, Khaan ne pouvait pas vraiment y résister, même si ça signifiait de devoir porter les sacs de vêtements hors de prix de la jeune alchimiste. Il avait suffi d’une promesse par SMS pour qu’il se lève douloureusement du canapé, abandonnant l’idée d’une journée de congés tranquille. Il se contenta d’enfiler un tee shirt blanc et de passer une main dans ses cheveux trop longs en guise de toilette avant de prendre la porte et démarrer la voiture. Willow avait beau brailler, elle devait s’attendre à le voir débarquer dans ses vêtements de « pécore », comme elle aimait si bien définir son « look ». Sans doute que pour elle le bon goût s’associait avec costumes, chemises et cravates de marque. Problème était que lui s’entendait pas trop mal avec les tee-shirts bon marché et les pantalons usés. Dans tous les cas, Willow devrait s’en contenter, ou sinon ses pauvres petits bras seraient dans l’obligeance de porter ses tonnes d’achats d’eux-mêmes. Jetant un œil dans le rétroviseur, il grimaça à la vue de sa barbe négligée. Peut-être serait-il temps pour lui de se raser en revanche. Quoi qu’il n’avait entendu personne s’en plaindre, si ce n’était son patron qui l’associait un peu trop souvent à un « mendiant pouilleux » à son goût. Cette pensée lui fit froncer les sourcils et détourner son regard de son reflet pour de nouveau de poser sur la route. Au moins aurait-il la décence d’arriver à leur point de rendez-vous habituel – et préciser habituel lui faisait d’ailleurs vraiment bizarre- dans une belle voiture. Les priorités financières des uns n’étaient pas forcément celles des autres.

Dans tous les cas, après un long quart d’heure de conduite, à s’imaginer quelle serait sa récompense à la fin de la journée (en liquide ou nature, il n’était pas difficile), ce fut un Khaan fébrile qui se tira de l’Impala 67, claquant la porte avec un soin particulier. Oui, Khaan était le genre de crétin à prendre soin de sa voiture comme de son enfant et à l’exposer comme un trophée de chasse. Quoi que Khaan ne prenait pas particulièrement bon soin de sa progéniture non plus. Hm, mauvais exemple.

Secouant légèrement la tête pour reprendre ses esprits et son chemin, il tira machinalement un paquet de cigarettes écrasé de sa poche arrière et coinça une clope entre ses lèvres avant de l’allumer avec son briquet presque vide. Encore une habitude dont il n’arrivait pas à se débarrasser. Non pas qu’il ait vraiment essayé non plus. Il patienta ainsi de longues minutes sur le parking, observant avec ennui les cendres s’écraser contre le sol quand le bout de la cigarette devenait trop fragile. Une fois la cigarette consumée, il se décida d’entrer dans le centre commercial, jugeant son retard convenable ; assez pour ennuyer Willow, mais trop court pour la faire perdre patience et quitter l’endroit. Et comme toujours, il ne lui fallut pas longtemps pour la trouver. Postée comme une reine en face du Starbuck (qui à force était devenu leur point de repère, même s’ils n’y avaient jamais mis les pieds) et l’attendant sûrement de pied ferme. Khaan ne pouvait le nier, la jeune femme était belle. Même s’il ne pourrait sûrement pas la supporter au quotidien, au moins était-elle agréable à regarder. Et à toucher. La voix rauque, il l'interpela avec ses marmonnements habituels.

« Désolé, j’avais besoin d’m’allumer une clope. »

Spoiler:

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Le travail, c’était exténuant. Il n’y avait pas à demander davantage de Willow qu’une demi-journée de présence à son poste pour que cette dernière s’en trouve parfaitement exténuée. Mais comment faisait les gens sans argent ? Enfin, des gens sans un Darwin quoi ! Ou alors sans pouvoir d’hypnose comme elle, qui en avait joué un peu (beaucoup) sur ce pauvre proviseur qui devait à présent avoir le cerveau grillé comme une aubergine sur un barbecue d’été. A force de s’en prendre dans le prunier, il avait l’air déconfit en permanence et Willow trouvait même cela dommage. Disons que c’était quand même franchement moins drôle de taquiner le cerveau d’un flan que celui du vif principal dont elle avait bien défoncé le ciboulot. Mais c’était ainsi… à force, le merlan frit n’était plus bon qu’à attendre qu’elle fasse mumuse, et acquiescer. Ce qui était encore arrivé aujourd’hui, alors que dans un sursaut de lucidité particulièrement violent, et après un échange de SMS avec Khaan, Willow avait pris conscience d’une nécessité presque vitale d’aller s’acheter la dernière paire de Jimmy Choo. Cette connasse de Victoria Beckham préférait peut être défiler en mules moches au point d’en rendre ses chocolatines, ce n’était pas le cas de tout le monde et Willow elle, respectait les classiques de la mode !

Ce pourquoi, et convaincu que sa preuve d’amour envers les Jimmy Choo ne pouvait attendre, elle donna rendez-vous à son porteur de paquets favoris avant de se planter au milieu de la route pour arrêter le premier véhicule qui passerait. Une voiture sans permis… Bon ok, le deuxième. Un Hyundai, mieux ! Un regard dans le blanc des mirettes, quelques mots jetés suffisamment forts pour qu’il entende et le conducteur sortait du véhicule pour lui ouvrir la portière arrière. Que c’était pratique d’être Alchimiste parfois ! Sans ce coller les grimoires de merde et les études de pattes de mouche comme Oreste le faisait sans cesse. Pas étonnant que sa vie soit un désert… sauf Gontran, mais c’était un singe donc… ça comptait pas.

A peine une demi-heure plus tard, Willow arrivait à la grande galerie marchande qui fort heureusement comprenait un étage entier réservé à une clientèle plus huppé. Ayant un peu d’avance, la jeune femme s’en alla flâner devant les vitrines, plus alléchantes les unes que les autres. Elle se trémoussait en souriant, rien qu’à voir le reflet qu’elles lui renvoyaient toutes. Cette robe noire que lui avait acheté Darwin quelques jours plus tôt était finalement à sa taille (et à son goût), contrairement à ce qu’elle avait bramé des heures durant. Puis, une fois son petit tour de repérage fait, Willow papillonna un moment, jusqu’à rejoindre le lieu de rendez-vous qu’ils se donnaient toujours. Devant le starbuck. Mais il n’y avait personne, ce con n’était pas là ! Il ne fallut pas longtemps à Willow pour agresser une jeune femme et lui soutirer l’heure, puis elle se raidit en pestant, une main en visière sur son front et les yeux plissés pour observer la foule. Khaan n’avait pas intérêt à la faire attendre trop longtemps ou son humeur risquait d’en pâtir. Fort heureusement, elle-même avait de longues minutes de retard, et bientôt, yéti-man se distingua des gens plus classieux (pas compliqué vu la dégaine du mec) qui pouvaient passer dans le coin. Will’ le laissa approcher, baissant sa main d’un geste lent plein de menace, le regard fixe et mécontent. « Désolé, j’avais besoin d’m’allumer une clope. »

« Mais moi j’en avais pas besoin, tu vois le souci ? »

Si pour une fois elle n’avait pas craché ses mots, Willow adressant tout de même un regard réprobateur accompagné d’un sourire clairement hypocrite. Puis elle détailla l’aspect de ce pauvre type, dont elle s’était entichée, les astres seuls savaient pourquoi … Sans doute parce qu’il avait une gamine cool, qui courrait après Flynn. Et que bon, parfois Khaan savait se montrer à la hauteur. Rire intérieur.

« Bon Khaan. Pour éviter les conflits avec toi-même aujourd’hui je te conseille de pas te regarder dans les miroirs, Ok ? Tout ira bien si tu y prend bien garde… »

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Si une chose ne changeait pas chez Willow, c’était son honnêteté. Et peut-être aussi son égoïsme. Dans tous les cas, sa réplique après qu’il lui ait présenté ses excuses pour avoir voulu profiter d’une dernière cigarette avant une longue descente l’enfer ne rencontra qu’un haussement d’épaule peu intéressé. Khaan avait assez fréquenté la jeune alchimiste pour savoir quand ignorer ses piques et ses plaintes. Elles étaient trop nombreuses pour qu’il réponde à chacune d’entre elles de toute manière. S’il avait été suicidaire, il serait même retourné fumer une nouvelle clope. Mais on ne tenait pas Willow à l’écart de ses boutiques de luxe plus longtemps que nécessaire, au risque de se retrouver dans la gazette funèbre du lendemain.

Bien évidemment, cela ne pouvait pas en rester là et sa tenue ne passa pas inaperçue auprès de Willow, le faisant grincer des dents et encaisser sans un mot ses reproches redondantes. Bordel, celle-ci elle la lui faisait à chaque fois. Même le jour où il avait fait l’effort de mettre une chemise, il y avait eu le droit. Certes, une chemise bon marché et au col abimé par un mauvais rasage, mais une chemise tout de même. Pour Khaan, c’était déjà beaucoup. Elle devrait être reconnaissante qu’il ne soit pas simplement arrivé en tenue de travail et ait tout de même pris le temps de se changer. Et de se laver.

« Vous occupez déjà toutes les surfaces réfléchissantes du centre commercial, toi et ton narcissisme. » Siffla t-il entre ses dents, peu certain de vouloir qu’elle entende la réplique au risque de se faire castrer dans les dix prochaines minutes.

Esquivant lâchement une quelconque revanche, il accéléra le pas et se dirigea vers le premier magasin. Bien sûr, il connaissait le stupide parcours que Willow lui imposait à chaque fois qu’elle le trainait dans ses boutiques. Inquiétant, mais qu’est-ce qu’on ne ferait pas pour coucher ? Il n’avait qu’à penser à sa récompense à la fin de la journée, où pour une fois Willow devenait silencieuse, ou du moins diminuait grandement son nombre de paroles pour les remplacer par des monosyllabes et quelques indications. Le sexe était peut-être la seule chose qu’elle ne pouvait pas lui reprocher à la fin. Enfin, presque, puisque les remarques s’invitaient toujours partout avec elle.

Après s’être assuré que son esquive avait suffisamment distrait la jeune femme, il ralentit le pas et se plaça à côté d’elle, la suivant silencieusement, les mains dans les poches et l’envie de sortir une cigarette pesante. Sa fumette compulsive devenait infernale. Il ne voulait même pas imaginer l’état de ses poumons s’il n’avait pas été un Djinn, ou du moins un Iphrine. Non pas qu’il se fichait vraiment de sa santé à vrai dire, mais les photos de tumeurs sur son paquet de cigarettes le répugnaient à chaque fois qu’il tirait un des bâtonnets cancérigène de leur boite. Et aussi parce que Lilo avait insisté pour qu’il arrête de fumer, parce qu’évidemment qu’elle s’inquiétait pour son père ; cette gamine était bien trop putain de parfaite pour ne pas le faire. A cette pensée, un soupir franchit ses lèvres, se demandant comment Willow s’en sortait pour sa part avec son neveu. Au moins elle, elle arrivait à entretenir une conversation de plus de cinq minutes avec sa fille. Lui perdait le fil après quelques phrases échangées, complètement dépassé.

Ayant visiblement pitié de lui et du tournant que prenaient ses pensées, la fortune fit que sa boutique dont ils franchirent l’entrée était la chanceuse propriétaire d’une sonnette qui le tira de ses pensées et lui fit se re-concentrer sur la présente et surtout, autre chose que ses problèmes familiaux.

« Comment tu peux avoir besoin d’autant de vêtements par semaine ? » Demanda t-il, pensif et peut-être un peu moqueur, cachant un sourire et un haussement de sourcils intrigué. Il était vrai que la fréquence de séances « shopping » de Willow était impressionnante. Du moins, était-elle un concept étranger pour Khaan qui portait les mêmes tee-shirts depuis des années sans jamais ressentir le besoin d’en acquérir de nouveaux.

Spoiler:

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A croire que le pauvre type connaissait déjà bien les habitudes de Willow, et qu’il y courrait avec bonheur comme un vaillant petit labrador foufou dans une jolie prairie de fleurs… car Khaan fila rapidement vers le premier temple de la mode que la jeune Alchimiste souhaitait visiter. Brave bête. Un sourire se dessina sur le visage de Willow, qui évidemment n’avait pas entendu les quelques mots que le Djinn avait lancé minablement d’un ton fort bas, afin de ne pas se prendre une mandale dans le groin. A raison sans doute ! Quoi qu’il en soit, elle lui jeta presque (presque !) un regard bienveillant tandis qu’il ouvrait la marche, pour le suivre en faisant claquer ses jolies talons sur les dalles brillantes du centre commerciale. Finalement, il n’était pas si mal ce petit. Si Willow lui préférait largement sa fille, et qu’elle lui était, de base, tombée dessus comme une autruche enragée, à présent sa compagnie pouvait parfois lui être supportable (en comptant bien entendu les parties de jambes en l’air, le gars s’améliorant avec le temps). Et puis, il était plutôt docile quand il s’agissait d’attendre une récompense. Que celle-ci soit en espèce ou en nature d’ailleurs, ce qui facilitait souvent le mode de transaction, en conséquence des humeurs de l’Alchimiste. Du bon troc qui va bien ! Elle lui matait d’ailleurs le cul avec une grande attention quand (soudain t’a coup) Khaan revint enfin à lui pour lâcher d’une manière trop absente au goût de Willow : « Comment tu peux avoir besoin d’autant de vêtements par semaine ? » La jeune femme lui adressa un drôle d’air, alors qu’elle le dépassait pour entrer dans la boutique en cherchant bien évidemment à devenir le centre du monde ici puisque môsieur Khaan n’était pas capable de lui fournir l’attention suffisante !

L’ignorant avec un soin particulier, elle leva le nez pour le snober. Vraiment, qu’est-ce qu’elle adorait ça ! C’était pas lui qui pouvait se permettre de dédaigner quelqu’un… alors qu’il attendait après ses joujoux et semblait prêt à faire beaucoup de choses pour les obtenir ! Willow avait été sur le point de lui servir un sourire méprisant au possible quand soudain sa vision délicate fut sauvagement agressée par une abomination barbare et dégelasse. Une cliente devant elle, semblait feindre l’innocence la plus totale, mais elle le savait… cette créature de l’enfer était née pour faire du mal au sens de la mode des personnes comme Willow, qui étaient sensibles, et ne supportaient pas les associations de motifs les plus basiques. Alors cette… tenue ! Le regard de la jeune femme s’était posé sur la morue et s’était considérablement obscurci avant qu’elle ne passe à côté d’elle pour jeter, volontairement fort :

« Règle numéro 1 quand tu portes un legging en imprimé animal : peser moins lourd que l'animal en question. »

Puis d’un air victorieux, elle s’était rendu près du point de vente ou un jeune homme observait lui aussi la tenue de la morue en hochant la tête d’un air profondément navré. Et cette expression eux un sursaut, un pique… au moment où son regard se porta sur Khaan. Enfin ! Quelqu’un qui avait du bon sens ! Elle en poussa un profond soupir de reconnaissance et se dirigea vers lui d’un pas plus vif, à deux doigts de laissé échapper un ‘Oh merci Seigneur’ tant ce vendeur lui apportait d’espoir !

« On est bien d ‘accord… il y a du travail. Voyez-vous, j’étais venue pour moi à la base mais je suppose que nous ayons là un cas bien plus urgent vous ne pensez pas ? »

Devant l’air entendu du vendeur, qui observait Khaan dans une attitude de profonde réflexion, Willow se tourna vers le Faës pour faire de même et pencha la tête sur le côté pour le détailler. S’en suivit alors une discussion animée avec le jeune homme, pendant laquelle Willow n’adressa pas un mot à Khaan jusqu’à lui ordonner :

« Tourne sur toi-même Khaan… Non parce que vous voyez, il a du potentiel, surtout au niveau de l’arrière train. Se serait vraiment dommage de ne pas exploiter ça. Surtout qu’il faut ab-so-lu-ment détourner l’attention de sa barbe à poux et de son air parfaitement crétin, c’est primordial ! »

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