La mort a toujours tort. - feat. Ava'

Ava & Sygi

Pardonne moi de devenir ainsi,

l'oiseau de mauvaise augure

Voilà, c’était le moment tant redouté. Enfin, pas vraiment redouté mais il avait fallu à Sygrid non pas du courage pour venir jusque chez Avalon, mais plutôt une certaine dose de cœur. Si elle avait écouté sa conscience, il aurait été fort probable qu’elle ne se serait jamais déplacée jusque-là. Elle aurait laissé la vie reprendre son court, aurait eu vite fait d’oublier son entrevue avec Mathis et n’aurait pas hésité à laisser l’Alchimiste dans le doute ou l’inquiétude. Parce qu’elle-même, ne savait ce qu’elle aurait préféré : recevoir l’information de sa mort, volontaire… ou bien non. Vraiment, c’était une chose qu’elle ne pouvait envisager pour Gabriel mais… elle demeurait incapable de savoir ce qui serait pour elle, le pire à encaisser.

Alors… elle était venue. Trois jours exactement venaient de passer depuis que Mathis avait frappé à sa porte et qu’elle avait accepté de lui ôter la vie pour l’en soulager. Le Phoenix ne regrettait pas son geste. Le type avait été parfaitement sûr de lui, il savait ce qu’il abandonnait. Dans un sens, et même s’il semblait avoir beaucoup souffert, Sygrid trouvait son geste légèrement égoïste au regard de ceux qu’il laissait derrière lui. Mais les choix étaient toujours personnels, et bien peu de gens pouvaient les comprendre. Sygi’ elle, ne cherchait même pas à le faire.

Et pourtant, voilà qu’elle avait été forcé de bouger sa carcasse encore trop maigre et trop faible depuis les attentats, pour faire face à une Alchimiste bourrée de poison, d’hormones, et sans doute de colère et de détresse dans peu de temps… Un soupire lasse glissa entre les lèvres de la rousse qui semblait d’avance au bout du rouleau. Mais la main dans sa poche effleura alors la lettre que lui avait laissé Mathis, et c’est avec le sentiment du devoir à accomplir qu’elle poussa le bouton de la sonnette de cette grande maison silencieuse.

Je suis arrivé(e) le : 09/12/2015

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Le temps passe

Et la mort vient

Avalon faisait les cent pas sur le tapis, son téléphone portable dans la main. Trois jours. Trois putain de long jours que Mathis avait disparu. Elle était parti quelques heures faire les courses, le laissant dans leur lit pour se reposer et quand elle était revenue il avait disparu. Et depuis plus aucune nouvelle, impossible de le joindre. Elle avait prévenu la police, appeler tout les gens chez qui il était susceptible d'aller mais rien à faire personne ne l'avait vu.

Elle avait à peine dormi pendant ces journées, elle savait que c'était dangereux pour elle et surtout pour le bébé mais elle n'en avait que faire. Elle se rongeait les sangs à atteindre un signe, à attendre que quelqu'un vienne frapper pour lui annoncer qu'il à été retrouver mort au fond d'une ruelle. Non, non ça ne pouvais pas se passer ainsi. Elle avait appeler les hôpitaux de la régions, ils la préviendrais si un patient ressemblant à Mathis était admis. Elle ne pouvais rien faire mis à part attendre et c'était ça le pire, l’inactivité, l'attente.

Avalon sursauta et failli lâcher son portable quand la sonnette retentit dans la maison trop vide. Son cœur se mit à tambouriner à toute allure. Elle espéra que ce soit Mathis et se pressa devant la porte mais elle ralentit a mesure qu'elle arrivait, la porte vitrée légèrement opacifiée laissait clairement voir une silhouette féminine. Et si on venait lui annoncer sa mort ? Par réflexe elle posa la main sur son ventre et se contint, elle avait envie de vomir. Non, non on venait lui dire qu'ils avaient trouvé son mari et qu'il était en vie, pris en charge à l’hôpital.

Tremblante elle ouvrit la porte et déchanta et fut en même temps soulagée. Sygrid se tenait sur le seuil, un air un peu fatiguée sur le visage. Avalon ne devait pas être beaucoup mieux à vrai dire. Elle se poussa et laissa entrer Sygrid et l'accompagna jusqu'au salon. Depuis le mariage elle n'avait pas revu la faë et lui tenait un peu rigueur de ne pas avoir accepter de donner une vie à son mari même si elle comprenait ses arguments.

« Comment va – tu Sygrid ? Je suis désolée je dois avoir une mine affreuse et je n'ai pas vraiment l'humeur à discuter, Mathis à disparu, personne ne sait où il est et il ne répond pas à son téléphone. Elle s'assit lourdement sur un fauteuil. Veux tu quelque chose à boire ? »

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Sygrid aurait très bien pu s’en aller. Le temps que mit Avalon à lui ouvrir lui aurait réellement permit de déposer la lettre de Mathis quelque part, en évidence, et de s’en aller discrètement sans même forcer l’allure. Le Phoenix n’aurait eu aucune honte à avouer y avoir pensé, car les conséquences de sa présence, elle ne pourrait pas les ignorer. Etre ici, lui remettre la lettre en main propre signifiait aussi qu’elle assumait ses responsabilités. Certes, Mathis lui avait laissé le choix quant à son degré d’implication. Il n’avait rien imposé, et Sygrid avait donc fait un choix en pleine conscience. La facilité aurait été de poster la lettre, et de se débarrasser du reste. Mais elle était une femme d’honneur (comme à la tv ouais ouais !) et même si elle ne se sentait pas vraiment concernée par la situation qu’elle allait faire vivre à Avalon, Sygi ne comptait pas se défiler.

Aussi avait elle attendu, droite et les mains dans le dos, qu’elle vienne lui ouvrir. Elle garda aussi bien le silence que sa posture militaire quand ce fut le cas. Le visage d’Avalon marquait son inquiétude… Sygi’ s’y était attendue. A l’invitation d’Avalon, la Faë entra d’un pas lent avant de la suivre dans le salon en observant à peine la décoration des lieux. Silencieuse, elle écouta l’Alchimiste qui montrait des signes d’épuisement physique, mais aussi moral. « Comment va – tu Sygrid ? Je suis désolée je dois avoir une mine affreuse et je n'ai pas vraiment l'humeur à discuter, Mathis à disparu, personne ne sait où il est et il ne répond pas à son téléphone. Veux-tu quelque chose à boire ? » D’un geste de la main très poli, elle signifia que non et resta debout.

« Je vais bien, merci. »

Maintenant.. Il allait falloir parler. Mais Sygrid était étonnée tout de même qu’Avalon ne devine rien de l’objet de sa présence. Après tout elles étaient là dans la demeure de Mathis et Sygrid n’avait aucune raison de s’y trouver où même d’en connaitre l’adresse. L’état d’Avalon expliquait sans doute cela… Ce qui n’arrangeait pas la rouquine qui aurait bien aimé justement, que l’Alchimiste repère certaines choses elle-même afin de ne pas avoir à les exprimer. Sygrid se racla légèrement la gorge, avant d’amorcer :

« Je ne vais pas tourner autour du pot Avalon, tu me connais suffisamment pour savoir que je ne le fais jamais. Ma présence n’a rien d’une visite de courtoisie. Et je n’apporte pas de bonnes nouvelles. »

Un bref soupir, et le Phoenix relevait le menton pour montrer plus d’assurance.

« Mathis est venu me voir il y a de cela trois jours. Il souhaitait que je mette fin à ses souffrances… j’ai accepté. Je suis désolée Avalon, mais ton mari est décédé. »

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[size=12]Avalon aurait clairement du comprendre que quelque chose clochait. Elle aurait du se demander comment Sygrid savait où habitait Mathis, elle n'avait que l'adresse de la maison d'Avalon, pas celle que partageaient les Mathew. Mais bien trop inquiète pour son mari elle en oublia les détails qui auraient du lui mettre la puce à l'oreille et laissa entrer la faë. Évidemment que sa posture bien trop rigide, bien trop militaire aurait la aussi du lui faire comprendre qu'il se tramait quelque chose mais non Avalon ne vit rien. Elle ne voyait plus rien depuis trois jours, toute à son inquiétude. L'alchimiste essaya d'être courtoise mais apparemment Sygrid était seulement de passage puisqu'elle refusa poliment de s'asseoir et resta debout au milieu du salon dans une position frôlant le garde à vous.

Avalon se massa les tempes et se leva comme pour aller se servir un thé quand Sygrid commença à parler. Elle resta près des grandes baies vitrées sans bouger, comme si un seul mouvement pouvait tout faire basculer. La jeune femme fronça les sourcils, mauvaises nouvelles ? Là encore elle aurait du tilter mais son cerveau n'était définitivement pas près à accepter ce qu'il se profilait.

« Quelle genre de mauvaises nouvelles ? »

Et Sygrid annonça l’inéducable. Le monde d'Avalon partis à la renverse, elle eut l'impression qu'on venait de la frapper et qu'elle ne pouvait plus respirer. Elle regarda Sygrid qui se tenait au milieu de son salon, qui lui annonçait le plus calmement du monde qu'elle avait tuer Mathis. Elle n'arrivait pas à bouger, à accepter qu'elle ne verrait plus son mari, qu'il l'avait abandonner. Elle fronça les sourcils, non ce n'était tout simplement pas possible.

« Tu as quoi ? »

Elle avait presque crié, sa voix était partie dans les aigus. Non, non elle ne pouvait accepter une telle chose, c'était impossible, insurmontable pour elle qui c'était livré corps et âme à Mathis. Sa vision de brouilla et elle vit rouge, comment Sygrid avait – elle oser tuer son mari ? Pourquoi c'était – elle octroyé le droit de vie ou de mort sur lui ? La colère remplaça tout les autres sentiments, étouffant la tristesse et le désespoir pour un instant. Son énervement flamba avec son alchimie et elle se rapprocha à grand pas de la faë.

« De quel droit t'es tu permise de faire ça ? Comment à tu osé ? »

Il ne pouvait pas être mort, elle n'était pas prête, ce n'était pas acceptable.

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« Tu as quoi ? » Sygrid n'avait pas quitté la femme du regard. Elle gardait un calme impérial, respirait la confiance et la neutralité... Mais si elle ne craignait pas Avalon, son instinct de survie lui imposait quand même de rester sur ses gardes. Avalon était une Alchimiste de talent, pouvant s'avérer dangereuse et ... la situation n'était pas stable du tout. Bientôt, la colère d'Avalon se déchaina devant l'horreur de cette annonce, peut être aussi la violence de cette dernière... Mais Sygrid restait persuadée que la brune n'aurait pas été en mesure de supporter une manière plus mielleuse ou détournée de lui dire la vérité. Et pourtant, le Phoenix se préparait déjà à œuvrer au cœur de la tempête qu'elle venait de déclencher. « De quel droit t'es tu permise de faire ça ? Comment à tu osé ? » La Faë ne bougea pas d'un poil tandis qu'Avalon explosait de colère et de chagrin. C'était une vision terrible... réellement. Sygrid n'était pas une personne insensible contrairement à ce que son image laissait entendre. Les drames, la douleurs d'une perte, sentir son cœur se briser dans sa poitrine et subir ce sentiment d'incapacité devant l’épreuve à surmonter... Le phœnix connaissait cela. D'une manière peut être différente et pourtant très similaire, la rouquine savait ce qu'était en train de traverser Avalon. A l'exception qu'elle était désormais seule pour le faire. Doucement, Sygrid poussa un soupire avant de répondre d'une manière toute aussi linéaire :

« Je ne me suis permise de rien, j'ai simplement répondu positivement à sa requête. »

C'était exactement ce qu'il s'était passé, mais Sygrid ne s'étendit pas sur le sujet. Avalon n'était pas née de la dernière pluie... Elle semblait avoir été au courant avec précision de la maladie de son époux et avait même tenté de trouver des solutions vivables pour lui. Ce qui s'était avéré inefficace, et ne devait pas l'aider dans son deuil à venir. Deuil qui était à présent effectif...

« C'est difficile, mais je pense que ses raisons... tu es la mieux placé pour les comprendre et les accepter. »

N'était pas la mieux placée pour la calmer, Sygrid comptait à présent sur les mots de Mathis. Sans attendre, elle délia les bras qu'elle avait encore dans le dos, et chercha dans sa poche l'enveloppe que lui avait remis le jeune homme à l'attention de sa femme. Avant de la tendre à Avalon, lui adressant un regard qui semblait à présent un peu plus concerné par la situation.

« Il m'a laissé ceci pour toi. »

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Et la mort vient

Avalon avait l'impression qu'on lui arrachait chaque nerfs du corps, que toute sa réalité se cassait la gueule et surtout que sa douleur semblait insupportable. Elle suffoquait et elle n'arrivait pas à imaginer que Mathis ne serait plus jamais là, qu'il ne l'embrasserait plus. Que Sygrid l'avait tuer. Non ce ne pouvait être ainsi c'était juste une blague de mauvais goût. De très mauvais goût qui la blessait horriblement et qui donnait envie de tout casser sur son passage. Elle se rapprocha de Sygrid qui se tendit un peu en la voyant approcher. De toute façon qu'est ce qu'elle pouvait faire ? Elle n'allait pas frapper la faë mais elle ne savait pas quoi faire, comment gérer cette douleur atroce qui la déchirait.

« Sa requète ? Quelqu'un se pointe et te demande de le tuer et toi tu accepte sans ciller ? Mais dans quel monde tu vit ? »

Avalon connaissait la situation de son mari, sa maladie, elle savait le dénouement qu'allait avoir cette histoire. Elle avait toujours su que leur temps était compté, d'autant plus depuis leur mariage mais elle n'avait jamais imaginé que ça se terminerait ainsi. Si elle n'avait pas aussi mal elle aurait compris le geste de son mari, elle aurait compris qu'il avait voulu l'épargner mais il lui était impossible de voir au dela de la souffrance qu'elle ressentait en cet instant.

« Accepter la mort du seul homme que j'ai aimé ? »

Elle avait l'impression que son cerveau c'était éteint. Ses jambes se mirent à trembler et elle dut aller s'appuyer contre le bord du canapé pour ne pas tomber. Sa tête martelait et lui faisait mal. Et l'attitude froide et austère de Sygrid lui faisait voir rouge. Pourtant elle ne voulait pas de compassion dans sa douleur, mais là c'était insupportable de voir la meurtrière de son mari se tenir au milieu de son salon sans émettre aucun remords. Sygrid lui tendit alors une lettre qui selon elle venait de Mathis. Avalon la saisit, les mains tremblantes.

« Je … Je ne peux pas faire ça. »

C'était au delà de ses forces.

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« Sa requète ? Quelqu'un se pointe et te demande de le tuer et toi tu accepte sans ciller ? Mais dans quel monde tu vit ? » Sygrid ne répond dit pas à cela. Non pas qu'elle n'avait pas d'arguments à présenter à Avalon, rien à dire, ou mauvaise conscience. Non... Elle savait simplement que cette question, Avalon la lâchait sous le coup de la colère. L'immonde sentiments de perte qu'elle ressentait, la vague atroce et insupportable de désespoir que lui apportait le Phoenix. Alors elle garda le silence et ne bougea toujours pas. Sygrid ne pouvait qu'effleurer le sentiment terrible qui anéantissait l'Alchimiste... Et pourtant elle avait elle aussi traverser une épreuve qu'elle ne surmontait toujours pas malgré 15 années de deuil. Trouver sa fille morte, la prendre dans ses bras alors qu'elle baignait dans une mare de sang, dévorée par une Stryge... Cela l'avait changé à tout jamais. Mais un deuil, c'était personnel. La douleur ne se partageait, et ne se comparait certainement pas. « Accepter la mort du seul homme que j'ai aimé ? » Que répondre à cela ? Elle même, qui n'avait pas accepté ma mort de son enfant ne pouvait pas partir dans une leçon de courage et d'optimisme pour consoler Avalon. Et puis de l'optimisme, Sygrid n'en avait pas beaucoup à offrir. La vie était difficile, il fallait faire front... ou mourir. Ce qu'avait fait Mathis, ce que Sygi' avait aussi voulut faire sans parvenir au bout de ses vies de Phoenix. Avalon n'avait plus qu'à cicatriser, en acceptant la réalité ou non.

Le geste qu'elle fit pour donner la lettre à l'Alchimiste resta suspendu dans l'air. Avalon semblait vraiment incapable de faire l'effort de prendre le papier... C'était compréhensible. Aussi Sygi fit elle preuve d'un peu de patience. « Je … Je ne peux pas faire ça. » Elle émit un très léger soupire... Mais pas de lassitude. C'était aussi pour se donner du courage quant à ce qui allait suivre.

« Je vais le faire à ta place. »

Peut être que c'était parfaitement grossier et maladroit, mais c'était à cet instant la seule option qu'elle voyait. Sygrid avait envie de se barrer... Les larmes et les crises de nerfs, c'était pas fait pour elle. Être ici, la Faë aurait préféré l'éviter pour des raisons évidentes, et surtout parce qu'elle ne voulait pas imposer sa présent désormais. Avalon avait sous le nez, celle qui avait ôté la vie de son mari... Ce n'était certainement pas très appréciable. Alors Sygrid ouvrit lentement l'enveloppe, ne lâchant pas Avalon du regard, attentive cette fois au moindre geste, à la moindre expression que cette dernière pourrait faire pour encourager, ou interrompre ce que le Phoenix proposait de faire. C'était peut être difficile pour Ava' de la lire, cette lettre. Mais les mots de Mathis serait sans doute intime et personnel. La Faë déplia alors la feuille de papier, et attendit l'accord, silencieux ou non d'Avalon pour la lui lire :

« Si bien sûr, c'est ce que tu souhaites... »

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Avalon savait que quand la colère allait s'éteindre elle allait souffrir dix, cent fois plus que si elle avait pris cette douleur dès le début. Mais c'était insupportable d'imaginer que Mathis ne serait plus jamais là. Elle se repassa tout leurs moments heureux, leur première rencontre, leur voyage en Italie, plus récemment, trop récemment leur mariage. Lui devant l'autel, beau comme jamais, leurs mains liées, l'échange des anneaux. Le regard qu'il avait eu quand il avait soulever son voile pour l'embrasser. Tout lui revenait avec une clarté inadmissible, qui décuplait les détails et les sentiments. C'était comme si tout en elle se fissurait, qu'elle se liquéfiait de l'intérieur et que tout se mettait à couler par ces fissures. Elle n'arrivait pas à accepter le départ si brutal de la seule personne qui lui avait ravi son cœur, elle pensait qu'ils leur resteraient encore quelques mois, peut être quelques semaines au moins.

Sygrid lui tends la lettre mais Avalon regarde l'enveloppe comme si c'était irréel, comme si tout cela n'avait aucun sens. Pourtant c'est bien l'écriture de Mathis sur le dessus, c'est sa main qui avait inscrit son prénom à elle dessus. C'était les initiales de Mathis qui étaient estampillées sur le haut de l'enveloppe de très bonne qualité. Elle savait mais elle ne voulait pas comprendre l'évidence. Une lettre. Non elle ne pourrais pas la lire, elle suffoquerait avant même la première ligne. Sygrid lui propose de le faire à sa place. Est ce que Avalon veux vraiment que la meutrière de son mari lise la lettre qu'il lui avait laisser, lise les choses intimes qu'il ai pu lui écrire ? Elle regarda ses mains alors que la faë la questionnait de nouveau.

Elle fronça les sourcils quand elle entendit le froissement du papier, ses mains tremblaient, elle se sentait sur le point de défaillir à tout moment. Elle aurait voulu s'évanouir immédiatement à l'annonce de la mort de Mathis, ne pas se prendre toute cette douleur dans la gueule, l'éviter encore un petit moment. Elle regarde le sol, ayant l'impression de voir les morceaux brisés de son cœur par terre. Finalement elle lève les yeux vers Sygrid qui est toujours debout alors qu'Avalon est incapable de se relever, physiquement comme moralement.

« Vas y. »

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