Aujourd’hui, il faisait grand soleil, c’était le mot d’ordre et je ne pouvais me plaindre, au contraire j’apprécier énormément, pouvoir écrire au soleil une tasse de thé fumante a mes côtés pour inspiration. Je laissais ma plume tracer des mots qui avaient à peine eu le temps de se former dans mon esprit, parfois, je pensais trop vite et mes écrits étaient illisibles par des néophytes, le stylo gratter, griffonner, compiler tout ce que je voulais mettre sur papiers alors que le casque qui couvrait mes oreilles dégagées une musique aux allures celtique. Je me pris une seconde reposant mon dos voûter a force d’écrire pour boire une gorgée de thé et souffler l’instant de nostlagie qui m’avait brusquement secoué.

Glissant avec précaution le long de mes cheveux détaches le casque pour qu’il puisse se poser contre ma nuque, je pouvais encore entendre les notes de la musique qui me faisait sourire. Mon regard se voilà pour plonger dans des souvenirs que je chérissais. Je sentais les émotions m’envahirent me faisant à la fois souffrir et me soulageant. J’oscillai beaucoup, depuis la perte d’Elijah et ma première mort brutal, entre douleur et bonheur. J’avais eu ma période renfermée, puis celle de la colère, je suis passé par les cinq phases du deuil pourtant, j’avais gardé des traces de cette douloureuse expérience. Reposant la tasse sur sa sous coupe, je regardais au loin les gens marchant avec rapidité. Certains devaient aller travailler, d’autre se promener, je ne savais pas et pourtant, j’appréciais le monde grouillant autour de moi. Me permettant certainement de garder pied avec cette réalité.

Me remettant à écrire ou plutôt a dessiner, je ne faisais pas attention à mes traits de crayons, laissant ma main se balader au gré des courbes qui passaient sous mes yeux, je devais pourtant écrire, je le savais, mais j’avais besoin de cette petite pause salvatrice pour aérer mon pauvre cerveau que je faisais surchauffer depuis le petit matin. Soudain, je m’arrêtais nette, je crus reconnaitre une tignasse sombre qui fut souvent un jouet entre mes doigts habiles passant dans ses boucles. Ma bouche était sèche, mes doigts tremblotant, je n’avais pas remarquer que je m’étais lever, mes yeux étaient écarquillés, j’avais du mal a ouvrir mes levres qui semblaient scellé. Je déglutissais plusieurs fois, mon ventre se tordait d’une douleur et d’une chaleur que je n’avais plus ressenties depuis des siècles, mes joues rougissantes, je levais ma main et maladroitement prononcé le nom de cet être que je pensais jamais revoir.

-Will...

Ma voix était cassante, brisée par l’émotion, mais je ne pouvais me tromper, c’était lui oui, et alors que je voyais ce djinn passait entre les gens, je revoyais son charisme qui m’avait plus la première fois puis la seconde, son charme, ses pommettes saillantes, son nez fin, et ses yeux d’un bleu d’acier montrant toute l’intelligence qu’il pouvait avoir. Mon visage s’éclaira d’un immense sourire et je mis mes deux mains contre la table appelant plus fortement.

-William!

J’espérais que ma voix porte assez pour qu’il puisse m’entendre et me retrouver, et même si je pensais que je ne devrais partir de ma place mes jambes fit le mouvement en premier. J’étais toujours aussi impulsive lorsque je le voyais, je bousculais les passants et glissai mes doigts entre les siens les serrant avec tendresse, insufflant aussi un peu de ma flamme de phœnix, je savais qu’il me reconnaîtrait comme ça.

-William...

Ma voix était d’une douceur que je ne me reconnus pas sur le coup, et pourtant que c’était bon de le revoir après toutes ces années.

Que dire ? Devrais-je être vraiment étonnée par la tournure de ses révélations ? Non pas vraiment, je le connais depuis quelques dizaines d’années à présent, je savais bien qu’il était sérieux lorsqu’il disait avoir été inquiet pour moi, tout comme je le savais capable d’engager quelqu’un pour me surveiller et lui faire des rapports. J’aurais dû me lever faire un scandale et crier en pleine rue, pourtant une voix au fond de moi m’engueuler me rappelant qu’il avait aussi respecté ma disparation soudaine et inexpliquée. J’oscillais entre ses deux façons de penser, mais je savais très bien la finalité de cet échange.

Je l’aimais bien trop, et surtout, il était aussi ma seule et unique famille, comment pourrais-je perdre du temps a devoir lui en vouloir. De plus même en arrivant ici, il m’avait laissé faire le premier pas, laisser revenir a lui ou laisser les choses se faire de manière naturelle. Je l’avais écouté se défendre, et je ne pouvais m’empêcher de continuer à caresser le dos de sa main avec mon pouce insufflant toujours un peu de ma flamme. Pas besoin de parler pour lui expliquer que je ne lui en voulais pas, après tout pourquoi je lui en voudrais réellement ?


J'allais ouvrir ma bouche pour lui parler à nouveau quand on se fit interrompre par un serveur, moi qui avait encore la fin de mon café, je refusais poliment et je commandais a la place de mon djinn. J’avais pris cette mauvaise habitude lors d’un de nos voyages et depuis elle ne me quitter plus. Une fois le jeune homme parti, je pouvais allègrement me replonger dans ses yeux qui m’avaient temps manque. J’étais si naïf et arrogante d’avoir pu penser que j’arriverais a vivre seule me coupant de tout. Mon voyage à la Nouvelle-Orléans me l’avait bien fait comprendre. Et j’étais venue ici pour faire un trait sur mon passé, mais aussi le retrouver. Je rougissais a son compliment, comme une jeune collégienne amoureuse, que c’était frustrant quand il était charmeur ainsi.

-J’ai ouvert une boutique, Fenhrir’s antiquité, tu connais ma passion pour les voyages, et j’avais déjà pas mal de clients rencontré dans les différentes expos auxquelles, j’ai participé. C’était donc assez simple, j’ai même embauché quelqu’un : Ylian. Il est efficace et sympa aussi.

Je gardais pour moi la nature exacte de mon employé, cela ne regardait que moi et puis j’étais bien trop contente de pouvoir profiter de lui, je n’avais pas envie de parler d’Ylian même si je l’appréciais beaucoup. Je commençais donc a le questionner sur son entreprise, je savais qu’il n’hésiterait pas a répondre et cela briserait aussi la glace instauré entre nous malgré notre côté tactile. Le serveur revient avec un ice tea et cela me fit sourire. Je savais qu’il aimait cette boisson, et puis hors de question que je lui prenne un café, il en buvait surement assez au boulot pas besoin qu’il soit intenable après.

-Et alors… Dans ta vie personnelle ? C’est vrai qu’on a toujours effleuré la situation sans jamais se poser franchement la question, mais ça donne quoi de ton côté ?

Je finissais ma question et je songeais amèrement que j’aurai dû attendre qu’il ait fini sa gorgée d’ice tea, je n’étais pas sûr d’être indemne si le jeune homme en face de moi recraché sa gorgée.

Je hochais lentement la tête appréciant toujours autant garder sa main dans la mienne, refaire une petite expo dans cette ville m’avait effleuré l’esprit sans pour autant rester une idée fixe, je n’éprouvais pas encore le besoin de vouloir me faire connaître. Et surtout je n’avais pas vraiment le temps entre l’installation du magasin et mon arrivée dans la ville, je me posais seulement après plusieurs semaines de courses intensives. Tellement emballée par la joie de nos retrouvailles je n’avais pas remarqué que la rue semblait s’investir de nouveaux passants, ni même que le bruit environnant devenait plus important.

J’avais l’impression d’avoir pu faire une pause, comme une coupure dans le temps, un sentiment d’apaisement que je ne trouvais qu’avec lui. J’entendis un murmure derrière moi, une jeune femme trouvant notre couple charmant, qu’aurais-je du dire ? Que non il n’était qu’une seule et même partie de moi ? Qu’il était mon double ? Ou bien juste un ami…un ami que je laissais me toucher plus loin que le doute raisonnable. Notre relation si j’y réfléchissais correctement avait toujours tourné ainsi. Une étrangeté que je ne cherchais pas à décrypter voulant seulement en profiter.

-Oui je suis au courant, le prix de mes actions ont augmenté je te dis pas la mine d’or que tu me rapporte à avoir misé sur toi. Mais bon ça me permet de pouvoir ouvrir une boutique d’antiquité sans me préoccupé du financier derrière, et puis tu me connais j’ai toujours préféré être simple, même si je suis péter de thunes.


J'accentuais ma phrase avec un petit rire, depuis combien de temps je n’avais pu revoir cette fossette dans le creux de ses joues lorsqu’il était ravie de me voir rire ou sourire ? Un léger vent souleva mes cheveux les remettant en place avec rapidité je le vis boire une gorgée de sa boisson avant de réellement répondre à ma question. J’eu raison lorsque je vis sa réaction face à ma demande, j’aurai pu sans peine me retrouver couverte pas sa boisson préféré, j’aimais le ice tea certes mais de là à en être douché il y a un voir plusieurs mondes entre.

Dire que j’étais étonnée serait mentir, il n’avait jamais montré un intérêt pour une femme plus de 10 minutes, trop superficielles, trop médisante, trop jalouse, trop immature, si je n’appréciais guère les femmes qui pouvait l’entouré de par son travail je ne m’inquiétais pas outre mesure pour lui, le sachant intelligent. Néanmoins lorsque l’amour frappe à votre porte, même si c’est le diable personnifier vous lui ouvrirait grand votre porte et votre cœur. Et parfois je m’angoissais à l’idée qu’il puisse lui arrivé ceci, et une voix au fond de moi me criait que j’étais seulement jalouse, la même voix qui m’avait longtemps fait douter de ma relation avec Elijah.
Reprenant le court de la conversation, je réagis plus brusquement les joues empourprées de rouges plus que d’agir de raisons.

-Avec…Ylian ? Oh mon dieu non ! Enfin pas qu’il est hideux, il est bel homme certes mais…

Je sentais un frisson de dégout me parcourir.

-J’aurai plutôt l’impression de sortir avec un petit frère, et c’est d’autant plus gênant.

Je balayais la question e ma main en la secouant avant de reprendre plus calmement presque sur le ton de la confidence, les yeux brillant d’un mélange de tristesse, d’espoir et d’envie.

-Je n’ai personne dans ma vie, depuis une bonne quinzaine d’année…Je ne pense pas que je trouverais quelqu’un qui puisse vraiment me comprendre, pourtant tu sais, au fond de moi j’éprouve un besoin vitale d’être entourée, d’avoir une famille, et aussi bête que ça puisse paraître d’avoir aussi des enfants…Je crois que le ma partie phoenix me tiraille pas mal.

Je repris dans une voix plus joueuse, plongeant mon regard dans le sien.

-Mais j’ai de la chance d’avoir eu un djinn comme meilleur ami, qui m’as énormément influencé, et laisser profiter de ma vie…Mais bon qui sait, un jour je pourrais trouver la perle rare non ?