Tout avait bien commencé. Tout commence toujours bien en fait. Tu t'étais levé sous les assauts répétés de la voix mélodieuse de ta mère qui te hurlait de bouger ton gros cul et de venir l'aider à rempoter les bégonias. Facile à imaginer qu'après une bonne tasse de thé vert au jasmin et deux baguettes de pain de tartines, tu as fuis lâchement tes obligations en prétextant tout et n'importe quoi. Enfin, pour le coup ça a marché qu'à moitié car ta mère t'a demandé de lui ramener des trucs pour ses fleurs avant de te barrer définitivement, te traitant à la volée de "fils indigne et ingrat". Bon, tu avais été sympa -comme d'habitude- et tu rentrais avec un cabas aux motifs orientaux qui te donnait l'impression de sortir d'un souk à Marrakech, rempli d'engrais, de graines, de petits ustensiles de jardinage et d'une bouteille de Gin -ironique pour Djinn- qui était pour lui.

Arrivé à la cour, tu appelles l'immense ascenseur pour descendre au niveau de votre appartement. Alors que la grosse cage en métal entame son ascension, tu perçois une sensation extrêmement bizarre. Tu papillonnes, croyant halluciné, mais non, il y a bien un espèce d'épais brouillard violet qui est entrain de diffuser partout. Tu échanges un regard avec la personne juste à côté de toi, une grande femme, brune, aux cheveux démentiellement long, et au visage fermé et sévère. Il a une main posée sur son ventre et l'autre cramponnée à son sac à main. Tu tentes une approches pour vérifier si tu es le seul à voir des trucs -t'en a trop pris, gros- ou si y a vraiment quelque chose de louche qui se trame.

"Hey, psst, M'dame ! Vous aussi vous voyez c'que j'vois ?"

Pas le temps d'attendre la réponse, l'ascenseur ouvre ses mâchoires béantes, prêtes à vous engloutir tous les deux dans les profondeurs de la terre. Tu t'effaces pour laisser passer la dame avant toi -quel zèle !- et tu entres à ton tour. Ce sont des ascenseurs immenses, où on peut aisément rentrer à une quinzaine, mais avec toi dedans, y a tout de suite moins de place. Tu regardes en l'air, comme tu fais tout le temps dans les ascenseurs, quand la machinerie s'ébranle. Un peu inquiet, tu fronces les sourcils avant qu'une nouvelle secousse ne te fasse  vraiment flipper. Car alors que l'ascenseur semblait pendre au bout de son câble comme un pendu à une potence, la brume violette s’insinuait à l'intérieur ...


"PUTAIN D'MERDE ! C'EST QUOI C'BORDEL !"

Drôle d'interjection ... Mais ce n'était pas les mots qui sonnaient bizarres, c'était la voix qui les avait prononcé ! Tu venais de te réveiller, comme si tu sortais tout droit d'un conte à la Belle au Bois Dormant. Tu savais que cette putain de brume était louche, tu le savais. Sauf qu'en te relevant, cherchant ton cabas des yeux, tu réalises être ... en robe longue ? Moment de flottement pendant lequel tu cherches ton reflet des yeux dans le miroir .... en le trouvant à un mètre de là où tu te trouvais, encore avachi. Pris d'une nausée terrible, tu as envie de rendre ton -gargantuesque- petit déjeuner, comme s'il y avait quelque chose à l'intérieur de toi qui s'amusait à remuer tes tripes.

"MAIS PUTAIN DE PUTAIN DE PUTAIN DE MERDE !!!"

Cette fois tu as crié et ton corps semble commencé à se réveiller. Toi, anéanti et complètement dévoré par la nausée, tu contemples ton visage dans les traits de la trentenaire stricte et coincée qui était montée avec toi dans l'ascenseur. Tes pieds te font souffrir le martyr, enfermés dans des escarpins vertigineux. Tu ne sens plus la pesanteur rassurante entre tes cuisses de tes bijoux de famille et à la place un string qui te rentre dans la raie du cul. Ton large torse musclé aux épaules imposantes est devenu frêle et deux pêches pâles ont poussées sur ta poitrine, maintenues par ce qui te semble un harnais pour chevaux. Tes grandes mains, ta peau foncée, ta barbe drue, tes cheveux en bataille, tes pieds nus au contact du sol, tout a disparu au profit du teint cadavérique, de la peau lisse et laiteuse, d'une chevelure de soie noire arrangée en chignon très -trop- serré et d'un corps ... d'un corps de femme BORDEL DE MERDE !

Avalon n'aimait pas beaucoup la cour des faës, elle n'y venait que pas nécessité. En règle générale elle appréciait peu les faës, le seul qu'elle avait apprécié c'était Magyar et il était parti avec son frère. Rien que de penser à son ami loin d'elle la jeune femme senti les larmes lui monter aux yeux. Hormones de grossesses à la mords moi l'noeud, ça la rendait beaucoup trop sensible. Tant et si bien qu'elle paraissait encore plus froide puisqu'elle contenait toutes ses émotions afin qu'elle ne lui échappe pas.

Ses talons claquaient sur le sol inégal de la cour alors qu'elle revenait d'une boutique d’antiquaire où elle achetait une préparation spéciale pour femme enceinte que Magyar lui avait conseillé. Il avait beau ne plus être là elle continuait de suivre ses conseils à la lettre. Pressée de rentrer chez elle Avalon se posta devant le grand ascenseur principal et attendit, pas vraiment patiemment. Elle papillonna des yeux comme si quelque chose la piquait. Un immense homme arriva alors à côté d'elle, vêtu comme un hippie et pieds nus. PIEDS NUS ! Elle passa une main légère sur son ventre, sale habitude qu'elle avait pris et évita soigneusement de regarder l'homme. Il se penche alors vers elle et Avalon retient un mouvement de recul, il l'interroge, on dirait qu'il est complètement fait.

Heureusement l'ascenseur s'ouvre et Avalon s'engouffre dedans mais c'est vrai qu'elle à une sensation étrange dans le dos, comme si quelque chose de malsain lui chatouillait la colonne vertébrale. Il eut une secousse inquiétante, une seconde et l'alchimiste se cramponna à la barre. Elle vit enfin la brume violette dont l'homme parlait quelques secondes avant. Trop tard.

Elle avait mal à la tête et Avalon se sentait lourde, horriblement lourde. Massive même. Elle déglutit mais quelque chose la gêna dans la gorge dodelinant la tête elle compris qu'elle était tombée. Réflexe elle posa la main sur son ventre pour y sentir un pack de six abdominaux. QUOI ? Levant les yeux elle se vit en face, debout, paniquée, vacillant sur ses talons. Mais c'était quoi ce délire ? Elle tenta bien de se relever et regarda ses pieds, nus. Le corps massif, les mains comme des battoirs.

« Non, non, non ... »

Et cette voix grave qui vibrait dans tout son torse. Elle se tâta les pectoraux, les avant bras musclés, les cuisses et sa main vint se poser la où se trouvait le service trois pièces. Elle bondit sur ses pieds, le corps bien trop lourd comparé au sien l'envoya valdinguer contre la paroi. Sa tête lui tournait, elle se retint contre le mur et tendit le bras vers elle, vers son corps qui ne lui appartenait pas.

« Je suis enceinte ne faites pas de connerie avec mon corps. »

Mots étranges venant de la bouche d'un homme.

"ENCEINTE ?"

Si on t'avait demandé quelle expérience la plus bizarre tu avais vécu, avant, tu aurais juste ricaner sans trop savoir quoi répondre. Maintenant, tu sais juste parfaitement quoi dire ! Te voir t'adresser à toi même, avec ta voix grave et rocailleuse et te pointant du doigts horrifié, hurlant que "ton corps" est enceinte et qu'il fallait y faire attention, c'était clairement le truc le plus ouf qui te soit jamais arrivé. Enceinte ... Pouah si on t'avait dit un jour que tu te réveillerais dans le corps d'une meuf -charmante cela dit mais flippante aussi- et qu'en plus tu serais enceinte. C'est un truc ultra-perturbant, tu te serais jamais imaginé ça !

"Je vous l'avais dis que y avait un putain d'brouillard chelou qui nous suivait ! Vous voyez comme on est dans la merde maintenant ? Qu'est ce qui s'est passé ? Combien de temps ça va durer. PUTAIN DE MERDE JE VEUX PAS ACCOUCHER !!! Je suis pas prêt pour ça."

Tes pieds de femme dans tes chaussures de femme ne te portent plus. Tu envoies valser les escarpins et tu te laisses glisser par terre sur le sol de l'ascenseur, car pour tout arranger, ce foutu engin était complètement immobile, entre deux étages. Une chance qu'il vous reste la lumière sinon tu te sentais sur le point de piquer une crise de nerf. Tu lèves tes yeux de biches maquillés vers ton corps et te contemple plein de détresse.

"Qu'est ce qu'on fait maintenant, hein ?"

« Oui enceinte ! »

Il avait l'air sur le point de vomir. Enfin elle avait l'air. Enfin son visage laissait transparaître la décrépitude totale. Avalon avait du mal à s'y retrouver. Passer dans le corps d'un autre était clairement déroutant mais pour un homme passer danc celui d'une femme enceinte ça devait être carrément glauque. C'est pour ça qu'elle l'avait prévenu, pour qu'il ne fasse pas de connerie. Mais elle avait elle même du mal à s’accommoder de cette situation. Elle avait du mal à se mouvoir avec ce corps peu gracieux, beaucoup trop grand et c'était quand même foutrement chiant ces satanés trucs entre ses jambes ! Sa voix aiguë pointa dans les notes les plus élevées alors qu'il se mettait à s'égosiller. Elle se retint de ne pas lui donner une gifle, elle n'allait pas abîmer son propre corps.

« OH ON SE CALME ! »

Punaise c'était sacrément impressionnant une voix grave qui pousse une gueulante, beaucoup plus que sa pauvre voix. Elle tâta son torse qui vibrait comme de l'orage alors qu'elle maîtrisait son énervement.

« Je suis loin du terme il n'est pas du tout question d'accouchement. Le stress n'est pas du tout bon pour le bébé et vous vous faites du mal pour rien. »

Il envoie valser ses chaussures sans aucune classe, c'est quoi cette manie que de vouloir marcher pieds nus. Son corps fait peine à voir, alors qu'elle fait toujours attention à son apparence il semble s'en moquer. Avalon essaie de garder la tête froide pour eux deux mais elle est vraiment sur le point de paniquée. Elle soupire, qu'est ce qu'ils vont faire ? Bonne question.

« Je suis alchimiste mais j'imagine que mes pouvoirs sont restés attachés à mon corps donc je ne pense pas que ce soit une bonne idée que vous les utilisiez. »

Elle se laisse glisser elle aussi au sol, plus vite que prévu étant donné la lourdeur de son corps. Elle soupire et se passe une main sur le visage. Bordel des poils sous ses doigts, berk !

« Avalon. »

Autant faire les présentations dans les bonnes formes.

C'est en entendant ta voix grave et puissante te sommer de te calmer que tu réalises de quel charisme et quelle autorité tu peux faire preuve quand tu fronces les sourcils. C'est vrai qu'en détaillant ton visage sous les traits de celle qui te rassure sur le fait que l'accouchement n'était pas pour tout de suite et qu'il ne fallait aucun stress pour le bébé dans ton ventre, tu lui trouves une expression que tu adoptes rarement. En fait, tu as plutôt l'air jovial et un peu naïf qui donne au visage de femme que tu arbores avec angoisse, une expression beaucoup plus tendre et caressante. Dans un sens c'était amusant.

"Jahaal."

Pas stressé, pas stressé, c'était facile à dire en soi et pas facile à faire. Surtout qu'en plus d'être une femme enceinte, tu te révèles être devenu alchimiste aussi. Avec tu ne sais quel pouvoir chelou. Et surement plus aucun des tiens, si tu es un temps soit peu logique. Alors peut être qu'il serait judicieux aussi bien d'informer Madame Avalon sur ce qu'elle peut faire dans ton corps, que de ce que tu dois éviter pour faire du mal au bébé que tu portes. Pouah, tu arrives pas à réaliser que tu as la vie d'un être entre tes grosses pattes d'ours. Tu n'as jamais vu que te gérer toi-même. Et même à ton âge, tu habitais toujours avec ta mère, ça laissait un peu imaginer ton niveau d'autonomie.

"Bah, moi je suis, enfin du coup tu es maintenant, un Djinn Iphrine. Je te fais pas un dessin, mais évite de me rétrécir au niveau moléculaire, c'est chiant pour réapparaître après, et de me bloquer dans un objet à la con. En faite, ne fait plutôt rien du tout, c'est pas plus mal. Ah ouais, j'peux me changer en serpent, mais à moins que tu es sous la main des antidotes aux venins de corail, c'est pas non plus une bonne idée d'essayer."

Tu déglutis faiblement. Tu as la gerbe, tu as mal au bide et tu as l'impression que ça tambourine entre tes tempes. Une fichue migraine et l'impression qu'une perceuse te fore le bas ventre. Franchement, ça te réussissait pas du tout d'être enceinte. Mais alors vraiment pas. Heureusement qu'un chromosome Y t'avait fait échappé à ce calvaire.

"Et, pour ton ... enfin mon ... notre ? bébé, on fait quoi au juste ? J'ai super mal au bide et franchement, je suis pas trop zen à l'idée qu'il y ait un têtard qui nage dans mon ventre là où d'habitude y a un baobab fringuant et une paire de cacahuète qu'aucun singe n'aurait envie de boulotter ! Comment tu fais pour par t'angoisser ? Moi j'ai l'impression d'être une cocotte minute prête à exploser. Ca me ressemble pas du tout d'être aussi fébrile .... Y a un truc qu'est pas normal, je te jure Avalon, vraiment pas normal !"

Et tu sens une nouvelle bouffée d'angoisse montée en toi sans avoir aucun contrôle dessus, qui te pousse à attraper la main de l'alchimiste et à la presser dans la tienne, cette grosse paluche brune pleine de bagouzes clinquantes qui t'appartient d'habitude, dans une longue main féminine et gracieuse avec laquelle tu n'as quasiment pas de force ...

Avalon envie la voix grave qu'elle possède à ce moment, qu'est ce que ça pourrait être sacrément pratique, ça lui aurait bien servit quand elle était dans l'armée. Mais bon elle préférait quand même son corps de femme, il n'y avait pas photo, elle se sentait lourde et horriblement pataude. C'est difficile de voir son propre visage détendu et souriant, elle n'a pas l'habitude de se voir ainsi, elle le roc, l'iceberg. Les voilà donc présenté. Elle croise les doigts pour qu'il n'essaye pas d'utiliser son alchimie ou qu'il le fasse par mégarde sinon il risquait de les tuer tout les deux. Mais cela voulait dire garder Jahaal potentiellement calme et détendu, parce que son alchimie était particulièrement instable en ce moment avec sa grossesse et ses hormones. Ça n'allait pas être une mince affaire mais elle espérait que l'homme se rende compte de la vie qu'il portait et qu'il devait garder.

Super elle se retrouvais donc dans le corps d'un djinn, elle ne connaissais pas bien les différence entre les djinn eux même tant et si bien qu'elle écouta attentivement les consignes de Jahaal. Bon ça n'allait pas être une partie de plaisir. Avalon eut un rictus qui déforma le visage barbu lui donnant un air particulièrement effrayant. Un antidote au venin de serpent, elle avait carrément ça sous la main. Franchement qu'elle ironie, elle qu'on appelait la Black Mamba quand elle était encore en activité pour l'armée.

« Mon don alchimiques consiste à créer des poisons et des antidotes, donc ne t'en fait pas j'ai ce qu'il nous faut sous la main au cas où. Cependant nous allons éviter d'utiliser nos capacités respectives si ça ne te dérange pas. »

Il doit quand même vivre un sacré enfer car son visage se déforme comme si il allait vomir. Elle entrain dans son quatrième mois de grossesse et c'était quand même pas le plus marrant entre les nausées, les hormones, les maux de ventre. Elle avait quand même de la chance dans son malheur d'être tombé sur Jahaal, un mec en pleine forme. Un peu trop barbu à son goût, ça la démangeait tant et si bien qu'elle passa ses gros doigts dans sa barbe pendant qu'il se met de nouveau à paniquer. Putain ça fait un mètre quatre vingt dix et bien cent kilos de muscles habituellement et ça panique pour un bébé. Il lui attrape la main et elle s'exhorte à ne pas lui crier dessus, ça n'aidera en rien.

« Ton humeur change à cause des hormones c'est normal ne t'en fait pas. C'est tout naturel pour le corps d'une femme d'être enceinte il faut juste que tu te calme et ça va passer. Et je t'en prie ne vomis pas sur ma robe, et croise les jambes bordel garde moi un minimum de dignité. »

"Ah ... ah ouais, plutôt pratique. Mais si on compte sur l'faite qu'c'est moi qui ait le contrôle de tes dons, on va peut être éviter. J'suis assez d'accord avec toi. De toute façon, pour ne pas ni te transformer, ni rétrécir, si tu évites de toucher la bague sur le doigt du milieu -ouais celle là en or avec un gros saphir dessus- et de parler arabe, ça devrait passer. Et évite de penser à des trucs que tu veux et qui n'existe pas, sinon tu risques de créer des illusions sans faire exprès."

Tu es bien content que la proposition de pas toucher à vos pouvoirs respectifs viennent d'elle, car tu as tout sauf envie de la voir rétrécir ou se transformer en quelque chose de bizarre. Surtout que si c'est plutôt facile de se transformer, c'est pas la même pour reprendre sa forme normale. Et cause toujours à un mouchoir en papier ou à un stylo à bille. Quoi qu'il en soit, tu te dis que c'est quelqu'un de censé et intelligent qui a hérité de ton corps et ça te rassure. Surtout que cette Avalon a une sorte d'autorité spontanée -accentuée par c'te voix grave qui t'appartient normalement- qui te rappelle beaucoup ta mère. Donc tu aurais une facilité un peu naturelle à la laisser prendre les décisions. Surtout que tu as une peur quasiment panique de faire une connerie et qu'elle te pulvérise en mille morceaux s'il arrivait quoi que ce soit à son gosse.

Finalement, elle te rassure sur ton état, prend ta main avec une drôle de patience et t'explique que tout est normal. Que si tu as son corps, tu as aussi son aisance biologique à vivre une grosse. Tu es une femme. Enfin si ton esprit ne l'est pas, ton corps en a le patrimoine génétique et la physiologie. Elle te conseille de respirer calmement de te laisser aller et surtout de ne pas te stresser. Tu souffles un peu, exagérant, mais tu te rends compte finalement que ça te fait du bien -même si tu supportes pas du tout ton propre parfum que tu sens sur ta tignasse quand Avalon se met à côté de toi.

"J'sens qu'ça va mieux. Merci Avalon, t'es une chic meuf ! Oops, désolé, c'est pas réflexe. Oh et puis merde on s'en fout, au pire y a qu'toi et moi ici. J'pense qu'tu sais à quoi ressemble ta fouf' quand même ! Quelle idée aussi de s'habiller comme ça, sérieux c'est pas pratique et j'suis tout serré. Comment tu respires dans un truc aussi moulant et étriqué ? J'te parle même pas d'tes boobs, sont tellement gonflés qu'j'ai l'impression qu'j'vais éclaté !"
Tu plonges un moment ton regard sur le miroir en face de vous deux et soupires à nouveau. La féminité ne te va pas du tout. Tu n'aimes pas voir ton visage avec une expression si différente de la tienne d'ordinaire. Et tu n'aimes pas non plus te voir avec des boobs. Mais tu n'as pas vraiment l'choix pour le moment. Tu zieutes un coup vers Avalon et la regarde comme un petit garçon perdu tirant sur la manche de sa mère au supermarché pour avoir un Kinder Délice.

"Et maintenant, on fait quoi, hein ?"