Outfits ◆  Le Balios avait eu une soirée infernale. Il bossait de nuit, sa dernière et il n'avait pas trouvé de taf pour remplacer celui là. Sans compter que la vieille avait laissé son chien en liberté dans le jardin et qu'en rentrant, il avait manqué de se faire bouffer le cul. Ces bêtes là ne l'aimaient pas, on se demande pourquoi. Il ne leur avait jamais rien fait de mal pourtant mais depuis petit c'était ça. Les animaux avaient soit peur de lui, soit l'attaquer. Quoi, son apparence humaine ne marchait pas sur eux? Bien emmerdant, mais bon, il lui avait balancé son morceau de sandwich nocturne, parce que cette nuit, il n'aurait pas le temps de chasser, donc il avait du se contenter de nourriture humaine. Le chien s'était jeté dessus, le temps que le Nucke rentre chez lui et s'épouse avec envie son lit douillet sans même prendre la peine de se déssaper. Il avait presque enchainer 18 h pour finir son contrat, et le patron bien qu'il n'avait pas à se plaindre de lui, ne semblait pas rassuré en sa présence. Il lui disait quelque chose ce mec, depuis le début, même s'il avait signer le contrat. Est-ce qu'il l'avait croisé par le passé? Aucune idée, et il s'en foutait bien. Le nuit s'essouffla rapidement et vers huit heures, son corps roula et il se mangea une poutre de la charpente en plein front, ce qui le réveilla net, en grognant. Et quand il grognait ce n'était pas un grognement humain, mais plus un gros truc gluttural et rauque de bête massive. Faut qu'il arrête de faire ça, mais en 180 ans, il n'avait jamais réussi à dissimuler certaines choses. Il baille et se lève, cherchant à l'aveugle la salle de bain, et s'arrête... il n'a plus que deux kilos de sel.... Fais chier, il va devoir se laver comme ça , au lavabo... faut qu'il en rachète, sinon adieu le bain et l'hygiène. Ça aussi c'est super frustrant mais bon, il ne sue pas comme les humains, donc ne sent pas, ce qui en soit l'aide aussi, mais il aime l'odeur du savon. Peut-on lui repprocher, lui qui a l'impression de puer rien qu'à l'apparence quand il est sous forme originelle...

Une fois dehors, il lève les yeux au ciel... mh. Moche, mais pas de pluie. Il a quand même chopper le parapluie. Non parce que muter en mermaid morbide de 80 cm sur le trottoir à cause d'une averse d'eau douce, donc en plus se tordre de douleur... non merci. Il se sort une clope, l'allume et commence à avancer vers le centre ville. Il n'aime pas les transports en commun, ça lui incendie le cerveau et les hormones de milliers de sensations, et tous ces porcs en rut qui matent les étudiantes et les femmes mariées ça l'énerve, et il sait qu'il n'a pas assez de temps pour tous venir les massacrer dans leurs rêves, alors la docilité des pavées et des murs de briques, c'est déjà plus soft. Les minutes s'enchainèrent, sa clope s'éffile dedans comme le temps sur son existance déjà longue. Ses yeux s'arrêtent sur un petit magasin d'antiquités. Tiens , c'est nouveau ça. Il s'approche pour jeter un oeil à la vitrine et s'occuper, quand une blonde sort de la boutique et manque de le bousculer... Elle s'arrête et le fixe de haut en bas. En pétard chérie? Il plisse les yeux quand elle le dévisage. "Quoi t'as un problème connard?" Sourcil haussé, il ne répond rien et la laisse repartir après l'avoir dépasser.

Il a trouvé sa bouffe pour ce soir. Son regard suit les courbes de cette furie bourré d'égocentrisme et de colère et jette sa clope au sol, avant de pousser doucement la porte de la boutique, rajustant son col rouge. Une papier l'arrête avant même qu'il ne passe le seuil pour de bon. Un job? Il lit et continue son chemin, passant ses doigts sur un vieux baromètre, un pendule, puis ce gros sablier... l'odeur du bois poussiéreux, de la cire ancienne, du fer usé... ils ne la connaissaient pas les gens de ce temps moderne, mais lui, elle lui manque. Il sourit en inspirant, les yeux semi fermés, et se racle la lèvre des dents nostalgiques... c'que ça lui manque... Il s'attarde sur une grosse horloge qui tilte dans ses oreilles avec irrégularité, et un morceau de tapisserie qui lui rappelle quelque chose. Pour eux ce ne sont que des souvenirs. Pour lui, c'est son sang qui s'en souvient. Il tourne la tête à la voix féminine et son regard d'encre croise un semblable si clair. Cette femme a du cachet ... et c'est ... une Faë... et pas n'importe quoi en plus...Il le sentait d'ici, il en avait croisé d'autres comme elles auparavant, mais ... ils ne l'approchaient généralement pas. Il laisse sa main glisser du bois de l'horloge plus grande qu'un homme et baisse un peu les yeux ne sachant comment réagir. Un raclement de gorge et il montre du pouce la porte de la boutique , non pas pour ressortir, quoi qu'il aurait pu vu qu'il y avait une chance sur deux pour qu'elle soit assez expérimenté pour savoir ce qu'il était comme Faë. Les Nucke n'était pas courant... "Hum... gente dame..." Sorti comme ça, par habitude de la politesse d'antan, et aujourd'hui, ça faisait sourire les femmes, alors ça ne semblait pas un problème, même si c'était surprenant vu son âge apparent. " J'm'excuse de déranger, j'ai ... enfin à la base j'rentrais par curiosité... mais j'ai vu l'annonce, vous cherchez quelqu'un j'crois."  Il inspire calmement et pose sa main sur un meuble ancien, ôtant la fine poussière sur le dessus. "J'ai pas de CV sur moi, j'crois qu'il me faudra un bloc note pour tout mettre, mais ... j'aimerais postuler? Qu'est-ce que je pourrais vous dire, j'ai jamais été doué pour me vendre."Il sourit en coin, et se passe une main sur la nuque. "J'sais juste que toutes ces choses, j'y suis lié, je sais comment elles fonctionnent, comment elles ont été créé, je peux même les réparer, c'était mon job , y'a ... " Il marque une pause. Fait pas le con. "...longtemps. On va dire ça. Et vu que je traine la dedans depuis un sacré moment, j'peux même vous filer des noms, ils seraient ravis de faire des affaires avec vous... vous avez vraiment de belles œuvres... " Il prend doucement une montre à gousset dans sa main et la retourne, pour voir si elle était gravée d'un nom en particulier. Il suit la courbe et l'ouvre. Elle ne marche pas... mince... "Elle s'est arrêtée?" Il lui tend et met ses mains dans ses poches, la laissant regarder. "Le mieux que vous ayez à faire c'est de me mettre à l'épreuve si vous voulez. T'façon, je suis pas du genre à faire de manières, donc... demandez et j'fais." Sa voix était calme et trés posée, comme à son habitude et il avait déjà épié à moitié toute la boutique. Il ne lui avait pas donné son nom, mais il ne le donnerait qu'en étant sûr de si le début était positif ou non. Aucune envie de se retrouver avec une cavale quelconque au cul. Sait-on jamais.

Outfits ◆  Il ne pensait pas qu'il allait réagir du tac au tac. Il avait entrevu son regard rapide au début de son entrée. Il en mettrait sa main à couper, elle savait ce qu'il était et pourtant elle lui propose de prouver ses dires en progressant dans la boutique. Soit elle était puissante, soit elle était inconscient ou juste trés gentille. Les deux derniers cas auraient pu poser un sérieux problème si Ylian était venu dans une mauvaise intention. N'avait-elle pas peur de tomber sur des stryges un de ces quatre? Lui, pour sa part, savait qu'elle était une faë, mais ses talents ne se ciblaient pas sur ça, du coup, même avec presque deux cent ans dans les pattes, il ne reconnaissait pas les sous espèces, et s'en foutait un peu il fallait dire. Par le passé, il avait au moins croiser un de chaque espèce qui n'avait soit pas pensé du bien de lui, l'avait craint comme la peste ou avait tenté de le buter, seulement à cause de ce qu'il était et son nom de famille ne resterait pas longtemps silencieux. Advienne que pourra dira-t-on. Il fait donc un léger oui de la tête, et entre à sa suite dans la caverne d'Ali Baba et un sourire franc s'affiche sur son visage, ses yeux avalant ces merveilles comme un gosse à Noel. S'il décrochait le job ici, c'était le pied... il viendra avec plaisir bosser, il le jurait.

Son regard s'attarde alors sur le tabouret qu'elle lui propose et la Faë se pose à coté sur le sien. Ok, donc de l'horlogerie. Il n'est pas expert, mais il n'est pas à l'abri de se retrouver face à des objets qu'il ne connait pas, donc on va opter pour l'adaptation et la débrouille hein. Il vire son blouson rouge et se pose sur le tabouret, le blouson sur la cuisse, puis retourne la montre pour suivre le rebord et trouver l'encoche métallique. C'est pas comme s'il n'avait jamais du en réparation et puis tous les engrenages sont les mêmes. Au final, l'horloger, c'est juste de la mécanique version liliputien. Ok, pas le droit à l'erreur. Il ne parle plus et se concentre, cherchant dans ce qui traine de quoi faire l'affaire. Il choppe un petit couteau dépliant qui traine, et l'ouvre, pour déclipser la montre, et observe la raison de l'arrêt... La réserve de marge, à savoir le ressort qui était sous le barrilet, semblait cassé... l'usure... Il commence donc à la démonter avec précaution. Il trouve deux trois petits objets faisant office d'outils en cherchant rapidement dans ce qui traine dans les coins et repenche dessus. Lentement, il ote chaque partie, évitant tout contact avec les doigts, de peur de perdre ou casser les précieuses pièces... il le range sur un morceau de tissu qu'il voit propre et continue. Sans quitter des yeux son labeur nouveau, il écoute attentivement sa possible future patronne. Ah ouais la clope. Hum. Merde. Il se pince les lèvres, un peu coupable. Vrai qu'il n'avait pas pensé tomber sur une annonce de taf , alors il avait juste clopé pour le retour.

"Je ne fume jamais à l'intérieur des lieux, sauf autorisé ou chez moi et encore, c'est fenêtre ouverte. Je m'inquiète de la santé des autres que de mes addictions en fait, dit-il en souriant un peu, montrant qu'il comprend tout à fait. Et pour les repas, ce n'est pas un soucis, je ne mange généralement que le soir. Même si je vous accompagnerai volontiers en compagnie aux repas au taf si vous voulez. J'suis pas si sauvage...

Un sourire taquin et il soulève une roue avec un poiçon et tourne l'objet vers elle. " Vous voyez, ici..."Il sort le ressort rouillé et usé. "Aujourd'hui, ces pièces là ne sont pas rouillables, c'est du titane, ou des métaux inoxydables. Je pense que les bijouteries peuvent vous commander une telle pièce, mais je suis pas sûr que la remonter comme ça soit judicieux. Les autres pièces seront plus fragiles. Vous devriez également remplacer le balancier et les roues... sinon la nouvelle pièce va bouffer les plus fragiles et anciennes. Votre montre perdra un peu de valeur, mais elle sera fonctionnelle. Quoi que si vous avez une autre montre un peu plus récente, mais qui est complète, je peux la mettre à la place. Le prix de celle là sera plus élevé qu'une récente, donc plus de bénéfice pour vous."

Il s'arrête et pose la pince de métal conscient qu'il a pas mal parlé, mais il doit bien expliquer de manière à prouver qu'il s'y connait en mécanisme non? Sinon, autant avoir démonter un truc sans savoir le remonter , tout le monde sait faire ça. Il replie lentement le tissu pour éviter qu'une seule pièce ne s'échappe, vu les minuscules vis, attendant de voir si elle va lui trouver une autre montre et il lui remonte sur le champ si elle a.

" J'ai déjà fait . Avant d'venir ici, j'ai fait chauffeur livreur pendant deux mois, et d'autres boulots... enfin t'façon, vous avez du capter que j'ne suis pas tout jeune... du coup... si ça peut vous intéresser, j'ai un doctorat en machinisme industriel, donc les rouages et les machines, j'ai l'habitude. Je chine, et ... j'ai aussi un bon cursus en langues anciennes et cryptologie... j'sais pas ce que ça vaut mais ça peut être utile pour les vieux bouquins et autres gravures à interpréter ou évaluer... et euh... je parle aussi six langues... on va dire que j'ai eu le temps de les apprendre à force de vivre dans ces pays."

Il se frotte doucement la nuque et joue machinalement avec la pince sur la table. Il n'a pas l'habitude de parler de lui mais faut dire que ce job, ce serait tellement une contribution à son bonheur partiel, le peu qu'il peut toucher de ce dernier du moins, alors il ose tenter l'affaire. Sa voix reste posé, le ton aussi. Aucun geste trop rapide, aucun regard désobligeant, il est juste ce Nuckelavee qui a appris de tout sur beaucoup de choses et qui l'a toujours planqué, comme un écureuil sur ses réserves de l'hiver. Il était temps que cela sorte peut-être. C'est dommage de mourir avec des trésors sans en avoir faire profiter personne.

Outfits ◆  Il parut surpris au début. Elle ne voulait que le tester? Vraiment, elle ne voulait pas la remettre en marche? Il n'y avait que peu de raisons pour lesquelles on ne veut pas changer l'authenticité d'un objet, surtout vu la valeur de cette montre? Soit on a un attachement sentimental à cette objet ce qui implique que le changer c'est aussi manquer de respect à celui qui la posséder, ou bien qu'elle comptait le laisser tel quel pour un potentiel collectionneur d'antiquité désuées, mais... non rien, il allait s'abstenir. Un mouvement de la tête à l'acceptation de l'ordre, et les pièces revinrent lentement en place, au fur et à mesure qu'il réinstallait toutes les micro pièces en place, après avoir rouvert le tissu. Un deal?

"Je ne m'attendais pas à une confiance immédiate. Mon espèce n'est pas spécialement appréciée. Votre réaction est déjà bien plus positive que je le pensais, donc y'a aucun problème de mon coté non plus. Je suis d'accord avec vos conditions. Je vous cache pas qu'ce taf me fait franchement envie. Pour une fois que j'peux avoir un boulot qui tient à mes compétences et aussi avoir un patron qui comprend possiblement mes soucis inhumains, je vais pas faire le difficile.

Il referme la montre et la voit mettre son pied sur son assise, elle avait un coté assez mignon pour une patronne et trés naturel, ce n'était pas courant. Quelque part, ça le calmait un peu.
"Je n'ai aucune horaire particulière à vous demander. Juste de me prévenir si je dois un jour travaillé la nuit, comme si vous faites une porte ouverte aux créatures nocturnes, de manière à ce que je me sois nourri avant et que je puisse être efficace. De mon coté, j'ai toujours fait mon boulot correctement, question de respect envers moi-même. Et puis quand on aime, on compte pas comme on dit. "

Il lui retend la montre refermée, et voit le paquet en retour. Euh. Elle ne venait pas dire qu'il ne devait pas fumer dans les locaux. Il venait de s'en griller une en plus juste avant. Il pencha la tête sur le coté, c'était un test? Il sentait une émotion forte grandissant en elle... elle animait sa faim, merde... Il avala sa salive et prit une clope entre ses doigts pâles, se levant à son tour. Il avait bien compris ce qui se passait. Il se laissa allumer la clope, et dit simplement "Ylian Balios. Pour vous servir." Il avait toujours ces vieux réflexes. C'est le risque quand on est né en 1800 et quelques. Il pose le manteau rouge sur le tabouret derrière lui et se cale la clope dans les lèvres, prenant doucement la main de sa nouvelle patronne dans sa main, lui retournant la paume vers le haut. Il place sa main au dessus de la sienne, ses yeux devenant entièrement noir pétrole, recrachant doucement la fumée blanche, par le nez, et se concentre.... De la main de la jeune femme, il absorbe doucement une légère fumée noire, qui n'est autre que sa forte émotion ressentit à cause de cette fameuse montre. Ça lui fera son encas de la matinée. La peau de sa main de zèbre lentement de veines noires, et la fumée d'ébène pénètre sa propre paume. Il ferme les yeux pour absorber la totalité. Ce genre de choses soulage-t-il ceux à qui il le fait? Il ne s'est jamais attardé sur la chose, mais de ce qu'il a vu ça semble les apaiser d'une certaine manière... Il relâche doucement cette main, et reprend sa clope, expirant une fumée blanche vers le bas, ses mains se déveinant, et ses yeux reprenant une couleur ordinaire.

"ça va mieux?" demandé sur un ton calme et doux. Tellement à l'opposé de sa vraie nature et pourtant ce n'était pas un mensonge. Il fallait juste accepté qu'il soit deux extrèmes en un seul. "Je pense que vous devez savoir une chose... Je ne suis pas un Nuckelavee ordinaire. Autant jouer carte sur table. Je suis un des derniers issus d'une lignée dégénérescente. Je ne peux pas ma contenter de nourriture humaine, je me nourris toutes les nuits, ou presque. J'ai un instinct plus développé, une faim plus grande, et mes yeux comme mes mains ont parfois de petits fails, mais je les maitrise et je le sens arriver quand cela arrive. Je mettrai des gants et je serai réglo avec les clients, n'ayez pas d'angoisse sur ça. Mais... si un jour... vous me voyez souffrir de mots de crâne violents, donnez moi congé sans me laisser le choix... j'ai tendance à être un peu borné dans ces moments là. J'ai conscience que c'est un inconvénient , donc libre à vous de me garder mais ... ça n'aurait pas été correct de vous le cacher et que vous tombiez dessus sans être prévenue...

Un peu gêné de cette aveu, c'était nouveau pour lui, il se recule et s'appuie contre la table, cherchant un cendrier pour les cendres de sa clope.

Outfits ◆ La boutique était vide. L'oreille du Nuck était assez aiguisée pour détecter une présence possible, et puis la boutique avec une sonnette non? Il lui semblait l'avoir déclenché en entrant tout à l'heure. Il n'était ni fou, ni immature, il était juste ... une créature utile qui jugeait au bon moment de faire certaines choses. Cette femme était de bonne foi, et n'avait pas de mauvais fond, pourquoi être désagréable avec elle? Pourquoi ne pas la mettre au pied du mur quant à ses possibles capacités, y compris le fait qu'il ne lui voulait aucun mal, histoire d'abaisser un peu cette barrière. Il allait être son employé, elle connaissait sa sous espèce, alors elle avait de quoi le craindre. Ils avaient tous de quoi le craindre au final. Lui-même ne se faisait pas spécialement confiance en période de crise, même si c'était à son insu.. Alors ce geste pour appaiser sa torture lui avait semblait un bon compromis pour faire plus amples connaissances.

Il sourit discrêtement à sa phrase, après avoir achevé son acte, et s'être un peu éloigné par crainte de sa réaction.

" Il n'y a pas de quoi l'être vous savez... Ce n'est que temporaire. Je ne peux ôter ce mal qui vous ronge, même si je l'ai identifié, mais comme on dit, toutes les choses ne sont pas bonnes à dire. Si elles sont dans l'obscurité, elles ont leurs raisons." Ce qui définissait aussi indirectement la nature de même des Nuckelavee. S'ils étaient dans l'ombre, ils avaient leur raison, et certaines ne pouvaient être dites, car de tout temps incomprises. D'autres ne s'expliquent juste pas. "C'est à vous de combattre ce souvenir, je ne peux malheureusement qu’apaiser l"émotion forte du moment..."

Il expire doucement ce nuage blanc, teinté de quelques filaments noirs non digérés, et réfléchit quelques secondes, en faisant un léger non de la tête. Pour éviter le blanc d'une réponse banale comme un simple "non ras", il remplaça par une phrase sur un autre sujet.

" La perfection visible cache souvent d'énormes défauts bien dégueulasses, vous laissez pas avoir, je suis trés loin de l'image que véhicule mon apparence humaine. Elle m'évite juste les ennuis inutiles. Quant à cette ... chose ... dont vous venez de subir les effets... je n'le fais que rarement... et certaines maitrises s'acquièrent au détriment de bien d'autres."

Aucun doute, elle était nerveux. Lui qui était un peu stressé au début, ne l'était plus à présent. Les réactions d'autrui avait souvent pour effet de provoquer le contre poids chez lui, de manière à équilibrer un échange et de ce fait, rendre le tout plus productif et aussi se sentir utile. Un genre de complément éphémère là où il passe son temps ordinairement à tout défoncer. Pas de discrimination avait-elle dit? Il espérait que cela ne change pas. Il avait bien souvent eu des espoirs éventrés par des personnes qui ne mesuraient pas l'ampleur de ce qu'il était, bien souvent parce qu'il ne leur parlait pas de son gêne défectueux... mais il ne pouvait pas lui en dire plus. Du moment que cela n'influençait pas son boulot, c'était le principal. Un léger sourire d’apaisement s'étire doucement en coin d'une joue pâle quand il entend qu'il est embauché... dieu merci, enfin un peu de quiétude, au moins professionnellement. Un endroit avec un patron qui lui aussi peut avoir ses soucis et ses obligations magiques. Il retient que les jours d'orage, il devra faire sans elle.

"Les stryges... ", se murmura-t-il pour lui-même, tapant sa cigarette dans un objet approprié laissant par sa patronne à cet effet." Compliqué pour l'origine, d'autant plus que les humains ont déformé l'histoire de ma famille en faisant de l'originel un foutu canasson... Mais pour le livre, j'peux toujours voir. C'est quoi exactement? "

Il finit rapidement sa clope et lui demande avec un ton plus léger que les autres phrases, histoire de détendre un peu le stress passé.
"J'suis pas doué pour distinguer les créatures entre elles parmi les Faë, c'est un de mes tords... Vous parlez de voler, du coup je me questionnais sur votre... nature?"