Je venais de prendre une douche, enfilant un jeans et une tee-shirt blanc sans manches, laissant apparaître mes bras. J'avais partagé quelques messages avec Devon. Notre dernier face à face avait plutôt mal tourné, même très mal mais, au fond, nous avions tout les deux de bonnes raisons. Moi par rapport à notre passé commun, lui face à ma tromperie avec Nathanaël, même si au fond nous n'étions plus réellement ensemble. Enfin, je ne sais pas, c'était plutôt compliqué depuis son retour dans ma vie. J'avais décidé de remettre mon alliance, je ne sais pas trop pourquoi. Par nostalgie ? Par amour ? Peut-être un peux des deux. Attachant mes baskets, je pousse un léger soupire descendant dans la cuisine afin d'y laisser un mot à Aileene. Que devais-je lui dire ? Que j'étais chez Devon ? Elle allait me faire un caca nerveux. Tant pis, je n'avais pas envie de lui mentir, encore. J'écris donc un petit mot à ma jumelle, lui disant la stricte vérité en ajoutant un « ne m'en veux pas...je t'aime » Une fois le mot accroché sur le frigo, j'attrape mes clefs de voiture et enfile ma veste en jeans. J'avais beau bosser comme flic dans la criminelle, je restais jeune et cela se voyait quand je ne portais pas l'uniforme. J'aimais sortir, m'amuser, rire et surtout protéger ceux que j'aimais. Dehors, il fait froid à en crever. Frissonnant sous le froid piquant de l'hiver, je fonce dans ma voiture allumant directement le chauffage. Je regarde l'heure. Six heure, Devon n'avait sûrement pas mangé et moi je crevais la dalle. Étant un bien mauvais cuisinier, je décide de m'arrêter au chinois et de prendre plusieurs plats à emporter histoire d'être préparé. Après tout, je crevais la dalle.

Je reprend ensuite la route vers le chalet de mon mari, heureusement, je m'étais renseigné sur son adresse du coup je savais où me rendre. Je repense aux messages que j'avais reçu de mon mari, observant par moment l'anneau en or ornant mon doigt. Je soupire. Cette fois-ci serait-elle la bonne ? Saurions-nous nous retrouver et tout recommencer ? J'avais fais le con avec Nathanaël, cela ne m'avais apporté que du bon temps mais sans plus, du coup, ce n'était pas pareil qu'avez Devon. Il était mon mari, celui que j'avais toujours aimé et que j'aimerais sûrement toujours. Serrant le volant un peux plus, je sens mon cœur se serrer. Je ne savais plus où donner de la tête, j'étais perdu. Je ne voulais pas vraiment le voir quitter ma vie, pourtant, avec lui tout semblait si compliqué. Allions-nous nous laisser une seconde chance ? Après tout, j'avais déjà essayé de le fuir, de le détester, de me blottir dans les bras d'un autre...rien avait marché, alors, pourquoi ne pas essayer ça ? Peut-être que c'était l'unique solution. Je me gare devant le chalet de mon mari après une heure de route, m'étant arrêté pour la bouffe, j'avais en plus été ralenti par le temps. Attrapant les sachets, coupant le moteur, je descends dans le froid pour me diriger vers la porte d'entrée. Je lève la main pour frapper mais je m'arrête l'espace d'une seconde. J'ai le cœur qui bat à cent à l'heure, je me sens nerveux, perdu, je tremble et surtout j'ai froid et faim. Bref, tellement d'émotions pour une seule personne. Je finis par toquer. Le temps qu'il arrive je jette un œil autour de moi. Il y a une niche posté non loin du chalet, laissant supposer qu'un chien y habite, pourtant, Devon n'avait jamais voulu avoir de chien. Je le sais bien, je l'avais souvent supplié d'en adopter un quand nous habitions ensemble. Mon mari avait toujours préféré les chats, alors que moi je les aimais pas spécialement.

J'entends le verrou de la porte d'entrée bouger, alors que la porte s'ouvrit quelques secondes après. Me retournant pour faire face à Devon, je lève les sachets pleins de nourriture en dessous de son nez. « J'ai froid, j'ai la dalle et j'ai pris du chinois. Je suis un homme merveilleux, avoues. » Je tentais de détendre l'atmosphère, faisant ainsi un peux d'humour. Je ne savais pas trop comment aborder la chose. Par message la seconde chance avait été soulignée, laissant envisager une nouvelle aventure entre nous, main dans la main. « Tu me laisse entrer où tu me demande d'aller dans la niche du chien, je le sais, imaginaire...Par contre ta un chat. Bordel, il pue jusqu'ici. » Pour moi, avec mon odorat, un chat sentait vachement fort.

AVENGEDINCHAINS

Le jeune étudiant reposa son portable sur la table basse, se laissant finalement tomber sur les coussins avant de lâcher un long soupir. Devon leva la tête, son regard fixé sur son plafond. Est-ce qu’il allait vraiment le voir ? Est-ce qu’ils n’allaient vraiment pas se disputer aujourd’hui, pour la première fois depuis des mois ? Il avait tellement rêvé de ce moment là et avait encore beaucoup de mal à croire que c’était en train d’arriver. Son mari voulait bien leur donner une seconde chance. Il lui manquait et il l’aimait, l’étudiant n’avait cessé de lire et relire ces simples mots qui apparaissaient sur l’écran de son téléphone. Il n’avait cessé de se pincer, de peur que tout ceci ne se révèle être qu’un autre de ses pauvres songes. Il lâcha un long soupire tandis que ses mains venaient s’écraser contre son visage. Il allait revoir son homme, le prendre dans ses bras, l’embrasser, l’aimer…Ciàran était à nouveau et à personne d’autres. Il n’avait pas eu besoin de trouver un moyen de lui couper les parties intimes à cet autre maudit alchimiste, parce que ça l’aurait un peu ennuyé de faire ça, il n’était pas un criminel. Il était juste un sale gosse. Tu as gagné, Devon, c’était ce que son esprit pourri ne cessait de lui répétait en boucle. Il ne sera plus ce mari abandonné dont sa famille parlait en pinçant les lèvres, lui jetant des regards écrasants qui le submergeait d’un « on te l’avait bien dit pourtant qu’un Berserker n’était pas fait pour toi ». Evidemment qu’il était fait pour lui, c’était son mari et l’homme qu’il aimait plus que tout. Il sourit doucement sous ses mains. Ciàran avait beau lui assurer que ce ne serait qu’un essai entre eux, il s’en fichait complètement, Il sera parfait et ne le laissera plus jamais le quitter à nouveau. Son mari ne pourra plus jamais rien lui reprocher, il se le promit.

Devon finit par se lever. Il fallait qu’il se prépare, il voulait que son homme ne puisse voir personne d’autre que lui. Il prit un long bain et s’observa longuement sur le grand miroir, ses traits semblaient assez fatigués parce qu’il travaillait énormément, en plus des veillés à l’hôpital, mais ce n’était pas affreux. Il avait l’impression que cette simple bonne nouvelle lui donnait une bien meilleure mine. Le brun se rasa tranquillement, faisant bien attention à ses gestes, il n’avait aucune envie de se retrouver avec une joue ensanglantée pour accueillir son mari, il y avait plus glamour. Il resta près de cinq minute après à se brosser les dents. Le jeune homme revint finalement au salon, reprenant place sur les coussins qu’il avait toujours préféré aux canapés qui se trouvaient de l’autre côté de la salle. Ses mains s’agrippèrent à son jeans, nerveusement, même ses cheveux étaient à présent trop courts pour qu'il se les arrache. L’attente était insoutenable. Il aurait du proposer de se rendre chez son mari, il aurait moins senti le temps passer, mais il craignait que la jumelle du blond n’arrive au mauvais moment. Et autant il adorait Siam, autant il se serait passé de l’autre. Il se mordit la lèvre, il était tellement nerveux qu’il avait l’impression de risque de s’évanouir à n’importe quelle seconde.  

Son sang ne fit qu’un tour dans son corps quand il entendit toquer à sa porte et ses battements s’accélérèrent presque douloureusement. C’était lui ! Il courut comme un aliéné vers sa porte et se stoppa une seconde, le temps de retrouver son souffle. Il ouvrit finalement la porte et n’eut pas le temps de regarde le blond, qu’un gros sachet entrava sa vue. Hm, de la nourriture, ça tombait bien, il n’avait toujours pas mangé et était beaucoup trop stressé pour préparer quoi que ce soit. « J'ai froid, j'ai la dalle et j'ai pris du chinois. Je suis un homme merveilleux, avoues. » Il n’arrivait pas à croire à tout ce qu’il lui arrivait et se retrouva à sourire bêtement sans trouver rien à répondre, comme s’il avait perdu la capacité même de parler. « Tu me laisse entrer où tu me demande d'aller dans la niche du chien, je le sais, imaginaire...Par contre ta un chat. Bordel, il pue jusqu'ici. » Le voilà encore avec cet odorat à tout épreuve. Ciàran avait toujours détesté les chats et il avait profité de cette séparation pour en recueillir un. « Il ne pue pas, il est très propre ! » s’exclama-t-il outré, les yeux grands ouverts. « Et oui, viens, il fait plus chaud à l’intérieur. » soupira-t-il timidement. Il ne portait qu’un léger pull noir comme le chalet avait l’avantage de le tenir parfaitement chaud. Il laissa Ciàran entrer en premier et referma la porte doucement. Il posa une main hésitante sur le dos du blond pour le pousser gentiment vers la table basse entourée de divers coussins. « Comment vas-tu ? » Il n’était que douceur et timidité, un caractère bien différent de celui qu’il abordait durant leur dernière entrevue à l’hôpital. Il arrangea une place confortable à Ciàran et vint s’assoir à ses côtés. Il observa avec attention. « Est-ce que je peux t’embrasser ? » Et il rougissait, comme si c’était leur tout premier rendez-vous.

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Comment allait se passer ce futur à deux ? Allions-nous enfin nous faire confiance ? Puis, cette soirée allait-elle seulement tourner convenablement ? J'aimerais réellement éviter le drame romantique. Pas de disputes, pas de reproches, juste nous en train de nous retrouver. Quand il ouvre la porte, je lui fourre les sacs sous le nez, essayant déjà de détendre l'atmosphère potentiellement électrique entre nous. « Il ne pue pas, il est très propre ! » Je lève les yeux au ciel. Non, ce chat était une vraie puanteur, en tout cas pour moi. Sur ce niveau nous ne nous étions jamais entendus. Il aimait les chats, j'aimais les chiens. Lors de notre séparation, enfin, de ma fuite plutôt, j'avais demandé à Aileene pour adopter un petit chiot. Malheureusement, ma sœur était comme Devon, elle préférait les chats. J'étais vraiment bien entouré ! Je fronce le nez dans une moue légèrement dégoûtée, ce chat allait finir tout droit à l'adoption, ce n'était même pas négociable. « Non, il pue. » Dis-je simplement. Il m'invite alors à entrer. Passant à ses côtés, je laisse la chaleur du chalet m'envahir et me réchauffer doucement. Quand je passe près de lui, je sens sa main se poser délicatement dans mon dos, arrachant un léger frisson, alors que mon cœur se mit à tambouriner dans ma poitrine. Je n'avais pas imaginé à quel point son contacte m'avait manqué. Comment avais-je pu m'en passer si longtemps ? J'étais vraiment con ! Il me pousse vers les coussins. Il avait toujours préféré ceux-ci aux canapés, aussi confortables soient-ils, j'avais fini par m'adapter me surprenant à bien aimer le confort des coussins. « Comment vas-tu ? » Mal...tellement mal. Je m'en voulais terriblement, rongé par les remords, par la culpabilité. J'avais l'impression d'être le plus gros coupable dans cette histoire, alors que finalement, nous avions tout les deux des tores.

« Mieux maintenant. Et toi ?» Oui, mieux qu'hier, mieux qu'il y a plusieurs mois. J'avais réussis à l'effacer de ma mémoire l'espace de quelques heures quand j'étais avec Nathanaël, pas entièrement, me voilant la face. Dès que je quittais l'appartement de l'autre alchimiste, je me replongeais dans mes souvenirs d'autrefois, me revoyant dans les bras de l'homme que j'avais épousé. Devon n'avait jamais cessé de hanter mes pensées, mes rêves, mes cauchemars. Il était un peux comme une drogue dont je ne pouvais décidément plus me passer. J'enlève ma veste et la pose sur une chaise au passage, déposant les sacs sur la table basse avant de poser mon royale fessier sur l'un des nombreux coussins étalés sur le sol. Le chat fait quelques pas vers nous, mon regard s'illumine et un léger grondement s'échappe de mes lèvres. « Même pas en rêve le chat. » Comme si il avait senti la menace que je représentais, il cracha dans ma direction et s'enfuit je ne sais où pour se cacher. Ben tiens, c'est ça, dégage la chose puante. Je sens mon mari se mettre près de moi. Je commence à sortir la nourriture des sacs quand je tourne mon regard vers lui, surpris par ses paroles. « Est-ce que je peux t’embrasser ? » Un léger sourire s'affiche sur mes lèvres, alors que le rouge montait à ses joues. Voilà l'homme que j'avais épousé. L'homme passablement doux et timide, dont le regard brillait néanmoins de cette lueur malicieuse qui ne le quittait jamais. Je pose une main sur sa joue, plongeant mon regard dans le sien. Dieu qu'il est beau. Quand Devon était dans les parages je n'avais d'yeux que pour lui. Son visage enfantin comparé au mien, un caractère instable et pourtant tellement tendre quand il se trouvait près de moi. Il avait deux facettes, au fond, il avait toujours été plus dominant que dominé à sa manière. Il réagissait plus sournoisement que moi, mais lui, il frappait à plus longue échelle.

« Tu ne peux pas, tu dois. » Dis-je un petit sourire aux lèvres. J'approche mon visage du sien, laissant nos lèvres se trouver. Au départ je ne fais que frôler celles-ci, avant se laisser le baiser ce faire plus doux, plus passionné. Je laisse ma main glisser dans sa nuque, m'approchant un peux plus de lui. C'est le genre de baiser que l'on ne veut pas voir se terminer, j'en avais carrément oublié mon ventre qui criait famine. Je finis par détacher mes lèvres des siennes, laissant mon regard peser dans le sien. « Putain, Devon, je t'aime. » Oui je l'aime, je l'aime plus que tout au monde, plus que mes peurs, mes angoisses, mes erreurs. Je l'embrasse de nouveau, l'attirant contre moi, alors que son être en entier m'avait cruellement manqué. Je ne veux plus le quitter. Qu'importe si c'est à cause de notre lien, je n'avais plus envie de me poser de questions, de laisser mes peurs prendre le dessus...C'était terminé, j'avais juré devant dieu de l'aimer pour le meilleur et pour le pire, il était temps que j’honore cette promesse. J'entends un léger grondement félin et je soupire, détachant mes lèvres de celles de mon mari. « Non mais sérieux, même pas en rêve. C'est carrément pas possible Devon, il est pas envisageable que je revienne avec un chat dans la baraque. » J'avais un petit sourire moqueur, presque enfantin, même si j'étais sérieux. Bon, d'accord, je pouvais faire avec... « Où alors on prends un chien. » Chantage, ouai, et alors ? Je dépose un baiser furtif sur le coin de ses lèvres avant de déballer le reste de la bouffe, sortant les baguettes fournies avec.

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