Selen Sørensen & Siam Jónsdóttir
Léonard Armstrong & Jillian Lehmann
Alan Holmes

• RP de groupe : Il n'y a pas d'ordre distincte de passage, mais veillez à faire des RP d'environ 15 lignes et d'intégrer tous les personnages de votre table ! Bon appétit, et Joyeux Noël !

Selen Sørensen & Siam Jónsdóttir
Léonard Armstrong & Jillian Lehmann
Alan Holmes

La soirée s’annonçait… compliquée. On ne pouvait pas dire qu’elle s’était entamée sous les meilleurs hospices mais, maintenant qu’il était temps de passer à table, Siam essayait de se rasséréner un peu. Les quelques mots chaleureux de la Reine à l’égard de ses convives et la découverte de la Cour des Faës durant cette nuit de Noël avait tout de même quelque chose de magique qui lui permettait de trouver du réconfort et de ne pas trop s’angoisser. Pourtant, elle avait un peu de quoi… Mais, elle ne s’en sortait pas trop mal apparemment ! En tout cas, elle était toujours debout malgré les quelques cocktails qu’elle avait attrapé çà et là au gré des passages des élégants serveurs, c’était déjà ça. Quand il fut temps de rejoindre leur table, Siam précéda Selen pour découvrir les noms des autres personnes qui allaient les accompagner durant le dîner. Le premier sans surprise, lui était parfaitement inconnu. Mais le hasard voulut que le second, sur lequel elle s’arrêta, non. Léonard !
Elle allait dîner avec Léonard… cette idée était un véritable soulagement ! Tant et si bien qu’elle ignora Selen quelques instants et dans son enthousiasme, se permit de changer les étiquettes de place pour être à côté de Léonard… plutôt que Selen. Souriante cette fois, Siam prit place à la table non sans observer les alentours, les décorations de plafonds, le numéro qui se préparait un peu plus loin… Puis elle vit Selen arriver et s’exclama :

« C’est marrant le hasard quand même ! Le type à côté de moi, c’est Léonard Armstrong ! C’est un Berserker lui aussi… et Gabriel lui a sauvé la mise une fois alors qu’il était dans un sale état. Il est hyper cool. J’ai hâte de rencontrer les autres ! »

Tendant le bras, elle prit l’étiquette et lu à voix haute ‘Alan Holmes’ avant de la remettre à sa place et enchainer :

« Tu paris sur quoi ? Faës ? Stryges ? »

Selen Sørensen & Siam Jónsdóttir
Léonard Armstrong & Jillian Lehmann
Alan Holmes

Jamais il n'avait vu la cour sous de pareils hospices. Elle resplendissait littéralement. Mais ce n'était pas uniquement dû aux décorations et aux dorures, non, quelque chose d'autres attisaient les sens du Qilin et le faisait se sentir terriblement à l'aise dans cette atmosphère. Il ressentait la cohésion des races. C'était bien la première fois qu'une telle harmonie résonnait en lui. Peut-être était-ce parce qu'il était heureux, tout simplement, que sa cavalière de ce soir ait accepté de venir avec lui.
Progressant dans la foule au même titre que Siam, si elle attrapait un cocktail, Selen préférait se concentrer sur les petits fours qui voletaient tranquillement sur les plateaux d'argent, cherchant rapidement lesquels ne contenaient pas de viande. La bouche remplie, il finit par trouver la table avec elle, et laissa la joie de Siam s'exprimer, tandis qu'il mâchait. C'était vraiment délicieux... et si les amuses-bouches étaient déjà de cette qualité, le reste du repas le ravissait déjà !

" 'éo'ar Armfrong... Fonnait 'as !", marmonna-t-il, la bouche encore pleine de petits appéritifs en lisant l'identité sur le petit panneau de bois. Il avala tranquillement la nourriture, avant de sourire à la jeune femme blonde qui parlait de ce fameux Léonard. "Ah ben, c'est plutôt chouette le hasard, au moins y'aura quelqu'un de familier !"

Ses yeux parcoururent les autres noms, tandis qu'à l'instar de son ancienne protégée, il s'interrogea sur les possibles races qui allaient partager leur table. Lisant à son tour les deux autres identités, il fronça légèrement les sourcils, faisant travailler sa mémoire.

"Jillian Lehmann... Alan Holmes... Ca me dit rien non plus ! Ils doivent pas vivre ici, je pense... Mais ce Alan, là, il a le même nom que le détective ! C'est vachement cool !"

Les lumières prennent racine dans les ténèbres, l'un sans l'autre plus rien ne vaut, plus rien n'est, plus rien ne sert. Ampoules factices qui pullulent sur un plafond aux peintures vieillottes, il s'amuse à retracer du bout des cils ce qui était bien présent là-haut, il refait les scènes, joue les morales qui en ressortent sans vraiment prendre attention à sa longue avancée parmi les invités. Il peut entendre les coeurs qui frappent, battent, cette chaleur communicative qui lui arrive jusqu'au fond des tripes. C'est doux, si doux, comme un animal ouvrant à peine paupières pour apprendre à marcher ; ça se conserve, jusqu'à l'oubli. Il pince sa lèvre inférieure, remet convenablement les vêtements qu'il a sorti en ce soir. Il n'a pas de cravate, parce que l'ancien violoniste n'a jamais su bien les serrer autour de sa gorge en fil de fer. Le costard se contente de la chemise, du veston, de son pantalon et de ses chaussures. Tout droit débarqué des années vingt, il laisse ses oreilles divaguer sur la musique délicate en fond. Qu'il est bon de sentir une corrélation dans tout ce microcosme. Même s'il ne saurait reconnaître à l'oeil qui est qui, sa place est toute écrite, tout en le rejetant profondément à sa réalité. Parmi les vivants, le mort se tait.

Enfin la table munie de ses accessoires se présente. Des assiettes brillantes au même titre que les couverts qui pourraient faire pâlir d'envie une parure en diamants. Pour l'instant, seulement deux convives se hissent fièrement sur leurs chaises. Une figure blonde à l'allure d'une poupée porcelaine, et une autre dissimulée sous un tas de cheveux tombant. Durant un instant, il s'imagine l'homme se faire une petite queue de cheval et c'est tout ce qui lui suffirait pour représenter l'illustre Fanfan la Tulipe. Raclant le fond de sa gorge, il fait un petit mouvement de tête poli. « Bonsoir. » Un temps, il  pose machinalement la paume de sa main sur son coeur, sans raison apparente. « Alan Holmes. » Ce à quoi il ajoute un sourire sincère avant de prendre place à son tour. « C'est gigantesque, j'n'ai jamais vu de réception pareille. Sauf dans les vieux films, et encore, ils retranscrivent des contes. » Oeillade discrète pour ce décor gargantuesque, il secoue un peu sa tête pour se reprendre. « Vous êtes ? » Sans prendre le temps de lire les petits cartons.

Selen Sørensen & Siam Jónsdóttir
Léonard Armstrong & Jillian Lehmann
Alan Holmes

Presque immédiatement, il avait senti quelque chose changer. Ses sens n'étaient plus les mêmes, ils se battaient entre eux, s'entrechoquaient vers de nouveaux sentiments. Quelque chose de profond. Viscéral. Douloureux.
C'était la bête en lui qui s'exprimait, par de courts râles plaintifs, par-delà ce qu'il avait l'habitude de ressentir. Jamais encore le dragon ne s'était senti à ce point agressé par une présence extérieure.
D'instinct, il tourna les yeux vers le nouvel arrivant. Un garçon blond. Dés lors, il émit un pas de recul, une sensation d'oppression le prenant au cou, enserrant sa gorge comme si les mains de ce fameux Alan appuyaient contre la peau du Qilin. C'était donc lui. Il émanait de ce jeune homme une aura d'ailleurs, propre aux êtres magiques. Mais celle-ci... oh, celle-ci n'avait rien à voir avec ce qu'il avait pu côtoyer jusqu'ici. A sa connaissance, une seule espèce représentait à elle seule ses craintes les plus vives, et sa faiblesse la plus extraordinaire.
Alan Holmes, au nom de fiction, était un Sidh. Un spectre. Une âme fauchée, dont la vie elle-même n'était plus que factice.
Super.

« … Selen. B'soir... », maugréa-t-il dans sa barbe à l'encontre du jeune homme. Il commençait déjà se sentir mal à l'aise. La créature hurlait de douleur en lui, la Mort ne lui plaisait guère, quelque soit sa forme. Et il était propre aux Qilins de se tenir éloigner de tout ce qui pouvait avoir attrait à la fin d'une existence. Pourtant Selen savait relativiser. Ses connaissances et sa philosophie de vie lui avaient appris que tout n'était que cycles. Mais c'était plus fort que lui. Son corps, son cœur, criaient qu'il devait partir.
Alors, dans un reflexe, dans un besoin terrible de se sentir en sécurité, il saisit la main la plus proche de la sienne. Celle de Siam. Il ignorait ce que geste pouvait apporter à la jeune Berserker, mais, lui, là, tout ce qu'il souhaitait... c'était ne pas se laisser dévorer par ce sentiment funèbre.

Selen Sørensen & Siam Jónsdóttir
Léonard Armstrong & Jillian Lehmann
Alan Holmes

A peine s’était-elle vissée ses fesses sur le siège qu’elle s’était attribuée aux côtés de Léonard, que l’un des convives se pointa, lui arrachant un sourire. Il avait un drôle de look le coco, ses fringues respiraient la poussière … au sens propre d’ailleurs. Où l’avait-il trouvé ce costard là le pépère ?! Enfin, il avait une bonne tronche (même s’il ressemblait au Gatsby le magnifique du Leader Price), et surtout il lui permettait d’échapper un peu à l’attention de Selen en captant la sienne. Il était donc parfaitement le bienvenu et Siam l’écouta avec grand attention. « Bonsoir. Alan Holmes. C'est gigantesque, j'n'ai jamais vu de réception pareille. Sauf dans les vieux films, et encore, ils retranscrivent des contes. Vous êtes ? »

« Oh c’est toi Alan ! Cool ! Moi c’est Siam, lui c’est … »

« … Selen. B'soir... » Bah voilà, c’était Selen b’soir… Le mec tirait une telle tronche là, que Siam ne parvint pas à décrocher son regard de sa trombine, non sans une légère grimace d’incompréhension. Il avait l’air… coincé. La mine de celui qui s’était assis sur un Mojito sans oser le dire… Mais bien vite, la Berserker décida d’accorder son attention à Alan.

« C’est donc la première fois que tu viens à la Cour des …DES FAAAAAAAEUH … ! »

Non non, elle n’avait pas le syndrome de la Tourette … Pourtant ce qui avait été entamé comme une question se terminait en semi-hurlement de surprise tandis qu’elle tournait la tête vers sa main prise en entrave dans celle de Selen. Il faisait quoi le Qilin là ??

Immédiatement, Siam eut un mouvement sec pour dégager sa main, et tenta de s’éclaircir la gorge, un sourire aux lèvres… Bon, maintenant, tentative de pirouette pour ne pas passer totalement pour une coconne.

« La… Cour des Faës ? »

Aaaah la belle pirouette ! Oooooh le beau salto ! 0/20, réparti dans le caniveau… avec sa dignité.

Selen Sørensen & Siam Jónsdóttir
Léonard Armstrong & Jillian Lehmann
Alan Holmes

Je ne saurais pas trop dire comment j’en suis exactement arrivé là. Ni pourquoi. Ce que je sais, c’est que je me rends à cette fête de Noël dans la cours des Faës mais pas seul. Je ne suis pas non plus avec ma femme. Non ce soir, c’est une compagnie un peu particulière, en la personne de Jillian. Nous nous sommes croisés en chemin et inévitablement, nous avons fini par décider de nous accompagner mutuellement puisque de toute évidence, notre destination fut la même. A notre arrivée, j’en ai presque oublié sa présence tant la beauté des lieux m’éblouissait. C’est la première fois que je mets les pieds dans cet endroit et je dois avouer que je suis surpris. Très positivement surpris. La cours mérite tous les éloges qui font sa réputation au sein du monde surnaturel. Puis, nous avons rejoint la table qui était attribuée à chacun de nous. Jillian et moi avions visiblement la même… Soit, ce n’est pas un problème. Nous ne sommes pas que tous les deux, après tout. En approchant de nos places, je replace rapidement ma cravate et ma chemise blanche correctement. Il s’agit de faire bonne impression, surtout devant des potentiels inconnus. Sauf que… Non. Les trois autres personnes étaient déjà assises et parmi elles, il y en avait une qui ne m’était pas inconnue. Et non des moindres.

« Siam… Je suis content de te revoir. » Je sais pertinemment que je ne suis pas un monstre d’émotions. Surtout dans ces situations. Mais c’est ainsi. D’ordinaire, ce n’est pas toujours évident pour Siam et moi lorsque nous sommes tous les deux mais en plus, là, nous sommes entourés d’autres personnes que nous ne connaissons pas, pour la plupart. Et je voudrais éviter de m’attirer les foudres de l’homme qui l’accompagne en faisant un pas de travers. Nous sommes là pour passer une bonne soirée, pas pour déclencher une bataille rangée. Calmement, je me pose à la place qui porte mon nom, à côté de la Berserker. « Léonard Armstrong, donc… C’est moi. Pardonnez-moi pour le retard. » Je laisse Jillian faire son entrée et se présenter comme elle en a envie. C’est à elle de voir ce qu’elle a envie de faire et elle est assez grande et débrouillarde pour savoir ce qui est le mieux pour sa personne dans ces moments. Je les regarde un à un… Avant de me dire que j’ai peut-être interrompu quelque chose. Plus ou moins discrètement, je me racle la gorge. « Mais je vous en prie, continuez ce que vous étiez en train de faire. Je ne voulais pas vous interrompre. » Ou comment tenter maladroitement de se faire un peu oublier... Bravo Léo, on peut dire que t'as réussi ton coup...

Cette glorieuse fête, avait, en sa compagnie, eu deux vies bien distinctes. L'une qui sentait le poulet trop cuit, la vinasse laissée dans le fond d'un verre bien trop grand pour un seul homme, un cadeau ridicule mais qui pourtant chauffait son coeur d'une délicate mélodie de voyage. Il voyait loin le jeune garçon, voulait traverser le ciel, nager dans l'océan, trouver le bonheur au sein d'une utopie dont il pourrait donner la semblance à la mort. Il rêvait, un peu trop, sans doute assez, et personne n'osait secouer trop brutalement l'idéaliste, sous peine de le voir s'éteindre. L'autre avait une odeur de biscuits secs, de rires étouffés par des petites mains qui voulaient essayer d'attraper ce vil monsieur vêtu de rouge avant qu'il n'avale les cookies. Il était de cette nuit où sa jeune soeur s'endormait finalement dans ses bras, et lui, pactisant du Diable, écrivait le mot de la part du grand barbu en prenant soin de dévorer les mets présentés sur une assiette de porcelaine. C'était autre chose, plus brutal, plus dans une réalité que maintenant il ne saurait trop accepter. Maintenant plus rien n'est similaire, tout brille, tout ce blanc vomissure des murs. Tout ce chic. Tout ce lointain. Il ne sait même plus pourquoi il est venu.

Pour les rencontres. Peut-être. Et quelles rencontres. A peine arrivé, il aperçoit un visage s'assombrir brutalement, comme un soleil éclipsé par son astre contraire. Selen dit-il. La jeune femme reprend le flambeau en retenant un hurlement de douleur, ou ce qui semble en être un du moins. Siam. Son sourire ne se fait pas la malle, il reste profondément encré sur son visage figé à jamais. Puis un autre, la quarantaine bien tassée, un pétillement malicieux dans le regard, une barbe bien taillée. Léonard. Pinçant sa lèvre inférieure, aucune chaleur ne lui emplit le coeur. Peu de sa race par ici, ou du moins de ce qu'il fut. Il ne saurait mettre une pancarte bien définitive sur leurs fronts, et là commence le jeu de la devinette. « Enchanté Léonard ! Et oui, oui, c'est la première fois que je me retrouve ici, je suis plutôt.... Impressionné, c'est à couper le souffle. Vous en êtes, j'imagine ? » Il repose son attention sur celui au bord du malaise, ou du moins, non loin de le mordre avec sa belle rangée de dents. « Vous êtes tout pâle Selen, j'ai quelque chose de dérangeant sur la figure ? » Un morceau de salade coincé entre les quenottes peut-être ? Dieu seul sait à quel point certaines personnes ne supportent les saletés. Pourtant, en s'y penchant, il n'a pas souvenir d'avoir si mal fait sa préparation. Il pince sa lèvre inférieure, raclant quelque peu sa gorge. « Et vous vous connaissez tous les trois, le hasard est vraiment bien fait. » Qu'il reprend, pour essayer de se fondre dans cette masse dont l'existence lui échappe encore.