Histoire
" Nous ne devons jamais verser de larmes. Les larmes ne sont rien d'autre que la défaite du corps contre le coeur.
Elles constituent la preuve que garder un coeur ne sert à rien d'autre qu'à s'affaiblir."
WATERFORD, IRLANDEMes yeux se posèrent sur la petite fille en face de moi, qui me regardait avec un sourire hautain sur le visage. Elle m'avait contrarié en se prenant pour une petite princesse et en me demandant de lui apporter ses jouets. Et puis quoi encore, je n'étais sûrement pas ici pour répondre à ses caprices d'enfants pourri gâtée.
" T'as cas aller te les chercher toi même tes jouets." Elle me lança un regard fois, contrariée à son tour.
" Fais le sinon je dis à ma mère que tu es méchante avec moi. " Croisant les bras, je lui jetais, en colère.
" Pfff, si tu crois que j'ai peur de ta mère ! La mienne se transforme en tigre quand elle est en colère ! " Elle me lança un regard surpris et partie de la chambre, lassée.
Le soir venu, ma mère me pris avec elle sur le canapé. Elle et mon père me regardèrent avec des yeux emplis de bienveillance et d'amour. Sur le coup, je me demandais ce que j'avais bien pu faire pour qu'ils veuillent me parler tous les deux. Je ne me souvenais pas avoir fait de graves bêtises pourtant.
"Ma chérie, ton père et moi devons te parler de quelque chose de très important" Mon regard passa de la magnifique femme blonde à l'homme aux cheveux châtains qui étaient mes parents.
" J'ai fais quelque chose de mal ?" Mon père me caressa les cheveux tout en me souriant tendrement.
"Non, pas du tout ma chérie" Je sentais pourtant que quelque chose clochait. J'étais capable de sentir une certaine tension accompagnée d'une légère gêne dans la pièce. Je me tortillais sur moi même, mal à l'aise d'être le centre d'attention.
"Aujourd'hui, tu as dis à cette petite fille que j'étais capable de me transformer, mais tu ne peux pas parler de ça à tout le monde ma puce. Nous sommes ... Différents des autres personnes et il est important de garder le secret, sinon de vilaines personnes voudront s'en prendre à nous. Tu comprends ?" Je hochai la tête en silence. J'avais donc bien fait quelque chose qui n'allait pas. Tout le reste de la soirée, ma mère et mon père me parlèrent de notre véritable nature et de l'importance de garder le secret. Nous étions des être surnaturels contraints de se cacher aux yeux des humains afin de survivre. C'est ce jour là que je pris conscience de l'importance de la famille.
THEBES, GRECE Ça fait déjà un an que l'on a déménagé en Grèce, mes parents et moi. Ils avaient eut la subite envie de partir vivre dans un pays étranger alors qu'ils ne parlaient, ni ne comprenaient la langue. Ça leur avait pris, sur un coup de tête. J'avais pu reprendre mes études ici et dans quelques temps, mon diplôme en poche, je débuterai dans la vie active.
Debout devant un tableau représentant un ange féminin, je tentais de me vider la tête tout en appréciant des oeuvre d'arts. Un rire m'indiqua que je n'étais plus la seule à observer la scène, cependant mon voisin ne semblait pas l’apprécier autant que moi. J'affichai un petit sourire à mon tour tout en lançant.
« Pourquoi les peintres s'acharnent-ils à représenter des femmes nues... » Je sentis alors deux yeux se poser sur moi et m'observer en silence. L'énergie qui se dégageait de lui m'indiqua clairement qu'il n'était pas un simple humain.
« Les hommes sont des pervers, c'est bien connu... ». Nos regards se croisèrent et je décelais une lueur d'amusement dans ses yeux. A cet instant, je n'aurai su dire ce que j'éprouvais réellement, mais le fait est qu'après quelques paroles, un bon nombre de rendez-vous, cet incroyable inconnu devint bien plus important que je ne l'aurai imaginé.
_____________________
Je ne comptais plus les minutes qui me séparaient du moment où Aetios m'avait dis qu'il n’emmenait quelque part. Il avait décidé de me faire une surprise et je devais avouer qu'il avait réussi son coup car je n'avais aucune idée de l'endroit où il me conduisait. Un bandeau sur les yeux, je me trémoussait sur le siège passager tout en tentant de flairer des odeurs qui pourraient m'indiquer vers où nous allions. Soudain, la voiture freina lentement pour finir par s'arrêter. Mon excitation monta d'un cran quand il ouvrit sa portière pour descendre du véhicule. Je ne tenais plus en place, il avait déjà réussi à garder le secret jusque là, bien que je ne lorgnais pas sur les questions pour lui tirer les vers du nez. Il était déterminé à garder le secret jusqu'au bout. Il ouvrit ma portière et me tira délicatement par la main pour m'aider à descendre.
"Je peux enlever mon bandeau ?" Je senti son regard se poser sur moi.
"Non, attends encore un peu petite impatiente" Je souris à mon tours et avançais lentement.
Nous entrâmes dans un bâtiment et une forte odeur de chlore m'assaillit les narines. M'avait-il donc emmenée dans une piscine ? Perplexe, je le laissai me tirer sur quelques pas avant qu'il ne s'arrête et se positionne devant moi. Il patienta encore quelques seconde alors que de mon côté je frôlais la crise de nerfs, trop excité de découvrir ce qu'il me cachait.
"C'est bon, tu peux l'enlever." Je levai alors rapidement mes mains à mon visage et fit descendre dans un geste précipité le bandeau qui occultait ma vision et découvrit l'endroit où il m'avait mené. Mon regard se posa d'abord sur l’immense jacuzzi qui trônait fièrement au milieu de la pièce puis dériva sur les centaines de petites pétales de roses qui ornaient le sol et conduisait jusqu'à une chambre où se tenait un magnifique lit à baldaquin. Il m'avait emmené dans un chalet qui surplombait la côte grecque. Les larmes aux yeux, je me tournais vers lui et lui sautais dans les bras.
"Mon dieu Aétios c'est magnifique !" Je reculais ma tête afin de pouvoir le regarder dans les yeux.
"Je t'aime tellement." _____________________
Cela faisait plus d'une semaine que je n'étais pas sortie de ma chambre à part pour manger et me laver. J'étais recroquevillé au fond de mon lit, pleurant toutes les larmes de mon corps. Mon portable entre les mains, je fixais sans raison les derniers messages qu'il m'avait envoyé. Ça faisait une semaine que je n'avais plus de nouvelles d'Aétios, une semaine qu'il avait disparu sans un mot. Il ne répondait plus ni à mes appels, ni à mes messages. Je n'avais strictement aucune idée d'où il se trouvait. Une nouvelle larme roula sur ma joue alors que je regardait une photos de nous, heureux et amoureux. J'en venais maintenant à me demander s'il avait vraiment été amoureux de moi un jour, si je n'avais juste pas imaginé tout ce qu'il s'était passé entre nous. Mon cœur était brisé et saignait à n'en plus finir.
"Hildred, ma chérie je peux entrer ?" La voix de ma mère me fit sursauter, concentrée sur les photos, je ne l'avais pas entendue ouvrir la porte. Pour toute réponse, je me recroquevillais encore plus sous la couette. Je senti le lit s'affaisser derrière mon dos et fermais les yeux. Je ne voulais ni voir ni entendre personne.
"Sors de là veux tu ? Tu n'es plus une enfant." Je protestai encore quelques seconde, touchée dans mon égo et finit par sortir la tête de sous la couette. Je n'osais imaginer ma tête, entre mes yeux bouffis par les larmes et mes cheveux emmêlés. Je n'étais pas à mon avantage. Je jetai un petit regard en coin à ma mère qui elle me fixait avec des yeux compatissants. Elle avait pitié de moi, ça se voyait clairement sur son visage.
"Il faut que tu retournes en cours Hildred, tex examens sont dans 1 mois à peine. Tu ne peux pas gâcher ta vie pour un homme qui ne te mérite pas ... Sur ce point là, elle n'avait pas tort. Quoi que je fasse, je savais que ma mère avait toujours raison. Je poussais un soupire, résignée et finit par lâcher d'une voix tremblotante.
"Mais c'est tellement dur maman." Elle me prit dans ses bras et je pleurai de nouveau toutes les larmes de mon corps, résolue à ce qu'elles soient les dernières que je verserai pour Aétios.
LIEU INCONNU, GRECE Il faisait noir. Les seuls bruits que je parvenais à discerner étaient de faibles gémissements, comme ces animaux qui gémissent au fond d'un fossé. Je n'avais aucune idée de l'endroit où je me trouvais ni pourquoi j'étais là. Mes bras, ligoté dans mon dos, me faisaient atrocement souffrir. Durant la nuit, des hommes étaient entrés par effraction chez nous et nous avaient emmenés tous les trois, mes parents et moi à bord d'une fourgonnette noir. Nous avons tenté en vain de nous débattre, mais ils étaient plus fort que nous. Cela faisait maintenant plusieurs heures que j'étais assis sur cette chaise dans une salle vide dépourvue de fenêtres. La peur m'assaillait de toute part, m'empêchant de raisonner correctement. Je sursautai sur ma chaise lorsqu'une personne ouvrit une porte en face de moi, m'aveuglant par la lumière qui filtrait au travers de l'ouverture. Il la referma derrière lui et allumait l'éclairage en appuyant sur un interrupteur. Je plissai quelque seconde les yeux, le temps de m'habituer à cette soudaine luminosité. Mon regard se posa sur un homme qui n'avait rien de rassurant en s'approchant de moi. Il s'assit lui aussi sur une chaise et se positionna juste en face de la mienne, le regard froid et résolu, il allait me faire du mal, je le sentais. La louve en moi aurait voulu se révolter, sortir de cette enveloppe charnelle et lui sauter à la gorge. Mais pour je ne sais quelle raison, il m'était impossible de transmuter.
"Où se trouve Esras ?" La voix de l'homme trancha soudainement le silence. Je le fixai, ignorant totalement qui était cet Esras. Je déglutis difficilement et soufflai.
"Je ne connais personne qui s'appelle Esras." Il plissa les yeux et se rapprocha de moi avec un regard méprisant.
"Tu vas me dire immédiatement où se trouve ton frère où sinon tu vas souffrir plus que nécessaire." La panique s'empara soudain de moi. Un frère ? Mais j'étais fille unique, il divaguait complètement.
" Je n'ai pas de frère, vous devez faire erreur ! " Il se leva et vint brusquement me frapper au visage, propulsant ma tête sur le côté. Une vive douleur éclata dans ma bouche et du sang s'infiltra entre mes lèvres pour venir tâcher mon jean. Un cri s'éleva de l'autre pièce.
"Ne lui faites pas de mal, elle ne sait rien !" Quelques secondes plus tard, un homme entra dans la pièce accompagné de ma mère, ligotée elle aussi. Son arcade ainsi que sa lèvre inférieur saignaient abondamment. Mon cœur se serra à l'idée que l'homme se tenant devant moi pouvait lui faire du mal. Il se dirigea dans sa direction, sorti une arme de sa ceinture et la pointa sur sa tempe. Mon cœur cessa de battre alors que mon regard croisa celui de mère où je pouvais y lire des excuses silencieuses. Un cliquetis, une détente et le corps de ma mère furent les dernière choses que je pu discerner correctement avant de crier de toutes mes forces la douleur qui faisait rage au fond de mon être.
OTTAWA, CANADA J'avais bel et bien un frère. Un individu dont mes parents m'avaient totalement cachés l'existence dans le but de le protéger. Cela faisait plusieurs mois que je cherchais où il se trouvait, écartant plusieurs pistes infructueuses. Et j'avais finit par le retrouver, au canada, sous une autre identité. J'avais même découvert qu'il possédait une famille, une femme, des enfants ... Alors que je m'étais toujours crue fille unique, pourvue de parents pour seule famille, je découvrais qu'en réalité je possédais un neveu et une nièce. Mes parents étaient morts tous les deux et j'avais du faire appel à un alchimiste très puissant pour retrouver la trace de
Léonard. Un soupir s’échappa de ma cage thoracique lorsque mon pied se posa sur la piste d’atterrissage, bien déterminée à faire la connaissance de ce frère qui avait causé la mort de nos parents.
KATIA alias SunriseSi vous voulez en savoir plus, allez voir la fiche de Lilwenn