Cave Ne Cadas - Feat Sygrid

Je suis arrivé(e) le : 09/12/2015

Cave Ne Cadas.

Avalon était d'une humeur massacrante aujourd'hui. Bon d'accord il était rare qu'elle soit de bonne humeur, mais là vraiment ce n'était pas son jour. Enfin plutôt pas celui des autres parce que quand rien n'allait pour elle c'était encore pire pour ceux qu'elle côtoyait. Souvent elle n'avait pas de raison pour être de mauvaise humeur, c'était juste son habitude mais là vraiment il y avait de quoi.

Elle c'était levée en retard, elle avait appelé pour repousser son rendez vous à la banque et une espèce de grouillos des bas fond avait osé lui dire qu'il n'avait pas créneau et qu'il reportait le rendez vous deux semaines plus tard. Sans déconner ! Elle avait mémoriser sa voix et c'était juré de le retrouver pour lui faire regretter ce ton hautain qu'il avait pris avec elle. Restait la cerise sur le pompon : sa machine à café qui avait décider de la lâcher. Sauf qu'il lui était bien difficile de survivre sans sa drogue caféinée. Voila pourquoi elle se retrouvait là dans un café populaire d'Ottawa pour enfin sortir du brouillard. Sauf que apparemment la terre entière c'était liguée contre elle, la file d'attente était abominablement longue.

Oui, oui il n'y avait que quatre personnes avant elle mais ça lui paraissait insupportable d'attendre. Seul point positif c'est qu'elle n'avait pas froid, l'un des effets de tout les poisons qui tournaient dans son corps, était qu'elle avait rarement froid, son sang était brûlant en permanence. Sauf quand elle pensait à prendre son antidote, mais en hiver ce n'était pas vraiment le plus problématique. L'été c'était une autre question.

N'empêche qu'elle en avait marre d'attendre, elle se dit qu'elle pourrait carrément passer devant tout le monde. Suffirait d'effleurer chaque personnes et d'instiller un peu de poison en eux. Oh pas de quoi les tuer n'abusons pas des bonnes choses, mais une dose de manière à ce qu'ils se sentent mal et lui cède gracieusement la place. Du genre « toi un peu de cyanure », « oh tiens et toi tu aura le droit à un peu de plomb, soyons original ! », « Toi prends donc un peu de tétrodotoxine », « enfin pour toi la dernière tu prendra bien un peu de sarin ? », rien que d'y penser elle en eut un frisson, elle allait gaspiller pas mal d'énergie mais ça allait être sacrément rigolo tout ça.

Son père lui avait toujours dit de cacher son pouvoir et son alchimie en général mais bon dieu que ça l'emmerdait. Tout ce que voulais Avalon c'est montrer sa supériorité, et c'était évident qu'elle était supérieur à tout ces humains sans dons, sans possibilité d'évoluer comme les alchimistes savaient le faire. Avalon retroussa un peu ses manches, mais alors qu'elle allait toucher la personne devant elle, la cliente de tête qui attendait sa commande se tourna et elle reconnut un visage familier.

Après une petite seconde elle se souvint, une chance qu'elle ait une bonne mémoire photographique. Par contre impossible de se souvenir de son fichu nom mais la jeune femme se souvenait avoir eut à collaborer avec cette femme quand elle était encore dépendante de l'armée et qu'ils ne l'avaient pas encore évincée. Oui elles avaient eu à travailler ensemble pour démanteler une cellule terroriste, Avalon s'en souvenait parce que cette enquête lui avait pris énormément de temps et d'énergie. La jeune femme sortit de la file, un rictus aux lèvres et se dirigea vers la femme tout devant. Même pas besoin d'utiliser son alchimie pour doubler tout le monde, finalement peut être que la journée n'allait pas être aussi pourrie qu'elle le pensait !

lumos maxima

Le silence des nuits d’hivers avait beau avoir quelque chose de familier, Sygrid ne les appréciait plus vraiment depuis quelques jours. La vie lui manquait, la vie et les éclats heureux de ses souvenirs, que la neige avait toujours eut tendance à geler. Dans son esprit, le froid de son pays natal était en parfaite opposition avec la chaleur presque suffoquante de Cuba, qui avait accompagné ses années de bonheur. Mais étrangement, observer les flocons légers qui tombaient sur Ottawa l’apaisait. Il n’y avait qu’à regarder ce ballet incessant, où l’on pouvait y voir de la gaîté, pour que l’être de feu cesse de penser. Et ses nuits d’insomnies s’étaient faites très nombreuses depuis qu’elle avait croisé Gabriel, si bien que Sygrid en avait passé des heures, à contempler l’hiver étendre son manteau sur la ville Canadienne. A l’extérieur, dans les cafés où les bistrots qui ne fermaient jamais et reprenaient vie au petit matin, quand le peuple d’Ottawa se levait pour faire pulser d’énergie la ville et ses artères. Mais Sygrid elle, semblait toujours rester immobile dans la foule grouillante. Incapable de surpasser le vide qui s’étendait en son for intérieur, et de dégage son attention de l’image de son mari, qui devenait alors une véritable obsession.

Si bien que ce matin-là, après une nuit où ses responsabilités l’avaient appelé auprès de Kassim qui s’était encore montré insupportablement stupide, la fatigue ne retombait pas sur Sygrid comme elle l’aurait espéré. Il semblait que ses vieux démons soient bien trop vifs pour la laisser se reposer. La Faë n’était donc qu’un paquet de nerfs, à fleur de peau, qui sursautait au moindre contact et ne supportait les regards de personne peu importait leurs intentions. C’est pourquoi elle avait encore été jetée dehors, après avoir asséné une gifle retentissante à un client de comptoir qui avait eu l’audace de lui effleurer le dos pour attirer son attention. On ne la touchait pas. Personne. Et encore moins en la voyant là, malheureuse et cuvant sa nuit de soularde pour profiter de sa faiblesse. Les hommes étaient tous les mêmes… tous obséquieux et amoraux. Enfin tous, non. Il en restait un qui demeurait différent, celui qu’elle avait brisé. Titubant dans la rue, elle s’accrocha à un lampadaire l’espace de quelques secondes, secouant la tête pour reprendre ses esprits. Sygrid avait toujours eut l’art de brûler l’alcool, une chose facile pour un Phoenix, et surtout pour une femme qui passait son temps à se saouler. Après quelques minutes, sa posture devint plus droite, plus assurée. Et ce fut sans grande peine qu’elle reprit sa marche dans le but de se chercher un café. Sans doute cela l’aiderait –il à avoir les idées un peu plus claires…

Sygi entra dans le premier qu’elle croisa, sans attendre. Elle avait beau avoir une mine affreuse avec ses cernes sous les yeux et son air de pantin fragile dans un manteau désormais trop grand, personne sans doute ne pouvait croire qu’il s’agissait là d’une ivrogne fraichement arrachée à son comptoir chéri. Droite et digne, la rouquine s’inséra dans une file, patientant non sans se frotter le front sous l’effet de sa cuite nocturne, pour enfin pouvoir commander quelque chose. C’est alors qu’elle eut le réflexe de se retourner, son instinct lui indiquant que l’on arrivait dans son dos. Et avec une grande surprise, le Phoenix aperçu un visage qu’elle eut tout d’abord un peu de mal à discerner. La mise au point de ses yeux n’était pas vraiment opérationnel… Mais une fois faite, elle n’eut pas de doute. Se tenait devant elle une femme qu’elle avait croisée au gré d’une enquête relativement longue, mais certainement pas la plus difficile. Si Sygrid se souvenait d’elle, s’était sans doute parce que son métier exigeait une mémoire parfaite et une réactivité absolue. Cependant, la femme ne parlait pas… et laissa à Sygrid le soin d’entamer la discussion. Ce qu’elle fit, non sans une certaine impertinence, celle qui la caractérisait autrefois et avait permis à une femme de s’imposer comme Major d’une unité d’élite.

« Vous allez végéter comme ça longtemps ou bien vous avez quelque chose d’intéressant à me dire ? »

L’espace de quelques secondes, Sygrid garda une expression neutre et implacable, toisant l’Alchimiste qu’elle ne reconnaissait que trop bien. Puis elle laissa un léger sourire détendre son expression avant d’ajouter :

« Du style ‘Ouais bah putain tu as vu ta gueule ? T’étais moins moche quand tu étais dans l’armée !’… Concrètement, je pense que c’est le cas, mais je crois que je le prendrais mal Miss Blackfield ! »

Elle avait parlé sur un ton plutôt léger, laissant à Avalon l’occasion de répondre avec tout autant de simplicité. Cette rencontre était étonnante. Elle ne réjouissait pas réellement Sygrid, mais promettait de lui changer un peu les idées. Ce qui finalement, était une bonne chose.

DEV NERD GIRL

Je suis arrivé(e) le : 09/12/2015

Cave Ne Cadas.

Pourquoi s'être engagée dans l'armée ? Pourquoi avoir pris ce chemin après ses études de médecine, après sa formation de psychiatre ? Elle qui avait toujours détester qu'on lui dise quoi faire ? Question intéressante mais pas son réponse. En fait ce n'est pas vraiment elle qui l'avait choisit, c'est plutôt l'armée qui est venu à elle. Un homme avait un jour frapper à la porte de son cabinet, lui expliquant sans détour qu'il avait eu vent de ses talents pour faire parler les gens et qu'il était en recherche de personnes comme elle. Il lui avait promis une totale liberté d'action, un accès à des ressources comme elle n'aurait jamais pu en rêver. Et Avalon avait signé, elle c'était engagée. Avec sa formation particulière ciblée sur les cas psychotiques grave personne n'aurait pu soupçonner ce qu'elle faisait sur le terrain.

Oh bordel elle avait pris un sacré pied à obtenir ce que ses supérieurs voulaient, et quand elle était en zone de guerre c'était encore mieux. Elle avait pu expérimenter et parfaire sa pratique de l'alchimie sans que personne ne lui demande de compte. Là où beaucoup se seraient sentie coupable Avalon n'en avait que faire. Elle se moquait de faire souffrir, de tuer, c'était des terroristes, des tueurs en série, des hommes et femmes pas si innocents que ça. Au final personne ne l'est vraiment. Oh oui elle avait du sang sur les mains, et pas que, mais elle le vivait très bien. Alors que d'autres avaient perdus plus que l'esprit. C'est ce qu'elle se dit quand elle vit la femme de son passé, il y avait quelque chose de changer chez elle, quelque chose de cassé.

Elle avait peut être l'air brisée il n'empêchait qu'elle n'avait rien perdu de sa verve et de son mordant ce qui fit avoir un rictus à Avalon. Si quelqu'un d'autre avait oser lui parler ainsi elle lui aurait fait sans aucun doute et aucun remords payer au centuple. Mais elle connaissait le personnage, elle ne prenait pas l'offense pour elle. Être une femme au sein de l'armée demandait autant de courage que de culot.

« Un Latte. Et que ça saute. »

Elle avait à peine regarder la serveuse qui écoutait l'échange, Avalon pencha la tête sur le côté, son sourire s'agrandissant alors que Sygrid – voilà elle se souvenait maintenant – semblait se détendre. Avalon eut un véritable sourire amusé.

« Ne me donne pas du Miss Blackfield, on à vu assez de choses toutes les deux pour se passer de ce genre de mondanités qui font mal au cul. »

Avalon aimait peu qu'on l'appelle Miss Blackfield, au temps de l'armée il n'y avait que Sygrid qui avait osé et Avalon s'en était accommodé. Les autres soldats l’appelaient seulement docteur ou par ce ridicule mais délicieux surnom que les plus crédules lui avaient trouvés : Black Mamba. Oui, oui comme le serpent venimeux dont la gueule est aussi noire que sa peau. La jeune femme avait rapidement adopté ce surnom, ça lui convenait parfaitement et quoi de mieux pour impressionner les soldats qu'un surnom avec tant de poids. Elle se saisit des deux cafés sur le comptoir.

« Si on allait s'asseoir et se rappeler le bon vieux temps. »

Avalon ne lui laissa pas le temps de répondre et se dirigea directement vers une table un peu éloignée des autres.

lumos maxima

Le temps des forces spéciales avait beau être révolu depuis un peu plus de deux ans, il y avait toujours quelque chose qui semblait la rappeler à ses souvenirs. A son envie d’y retourner aussi, même si elle gardait ça pour elle. Parce que là-bas, le Phoenix n’avait jamais eu besoin d’alcool pour dissimuler son mal. L’esprit toujours focalisé sur une mission, sur ses soldats, Sygrid avait adopté une sorte d’état second des années durant. Il était simple alors, d’ignorer qui elle avait été en tant que personne, ce qu’elle avait vécu… la seule chose qui comptait, c’était ses objectifs et ce qu’elle devait faire pour les atteindre. Mais ce temps-là était loin désormais. Aujourd’hui elle tournait lamentablement autour, sans possibilité d’avancer ou de fermer les yeux sur ce qui la torturait au quotidien. Et si la Faës semblait souvent tenté de repartir… de s’engager à nouveau, il n’y avait que Sonja pour la retenir. Même si paradoxalement, sa petite sœur l’empêchait de soulager sa douleur latente. Il fallait pourtant dire que Sonja était l’unique raison de sa survie en ce monde, ce qui était finalement quelque chose de positif… Il fallait juste que Sygrid trouve peut-être, plus d’activité ? Par ce que ce n’était pas avec ses quelques missions de body guard (surtout chez l’autre imbécile de Kassim) qu’elle pourrait se changer les idées.

En attendant, la présence d’Avalon faisait aujourd’hui partie des choses qui la ramenaient un peu à l’envie de se réengager. Mais elle étouffait cela, bien sûr. Il n’en était pas question … Sygi ne pouvait désormais plus partir. Elle avait abandonné sa famille une fois, elle ne referait pas la même erreur et surtout pas avec Sonja qui était aussi vulnérable qu’elle. « Un Latte. Et que ça saute. » Le Phoenix ne put s’empêcher de sourire très légèrement devant cette démonstration d’autorité qu’elle n’avait vu qu’à l’armée. Du moins, de cette manière-ci. Comme quoi, certaines choses ne changeaient pas. « Ne me donne pas du Miss Blackfield, on à vu assez de choses toutes les deux pour se passer de ce genre de mondanités qui font mal au cul. » Peut être que si Sygrid avait été moins fatigué, ou plus ouverte à l’humour ces derniers temps, elle aurait ri. Mais elle resta désespérément silencieuse, bien que flottait toujours sur son visage une sorte de sourire très léger, par politesse principalement.

« C’est certain. »

Oui oui, elle avait de la conversation Sygrid. C’était d’ailleurs une caractéristique qu’on adorait chez elle (ironique). Fort heureusement, si elle n’était pas des plus bavardes et gardait souvent ses phrases les plus complètes à Sonja avec qui elle aimait discuter quand elles n’étaient pas rondes comme des queues de pelle, la Faës affichait rarement un air ennuyé. Ce qui permettait quand même à ses interlocuteurs de ne pas avoir l’impression de la faire chier… ce qui n’était pas toujours le cas. Aujourd’hui pourtant, Sygrid hésitait. Certes elle n’avait rien contre Avalon et croiser un visage familier était plaisant. Mais elle avait bien du mal à se retrouver ainsi devant un élément, même dérisoire de son passé. « Si on allait s'asseoir et se rappeler le bon vieux temps. » Sans un mot, Sygrid la suivit malgré une hésitation de quelques secondes. Allez… se sociabiliser n’était pas si difficile que ça si ? Elles allaient discuter un peu, et ensuite le Phoenix pourrait reprendre le court d’une existence normale et affligeante. Elle s’installa donc à la même table qu’Avalon, prit son café et appuya son dos sur le dossier de sa chaise en soupirant, l’air tout simplement crevé, et qui donnait l’impression de faire un effort surhumain pour ne pas s’effondrer par terre. Puis après un moment, elle reprit un air plus neutre, très fermé comme ce qu’elle offrait d’ordinaire aux gens pour demander en tentant d’amorcer la conversation :

« Alors… tu pars toujours sur le terrain ? »

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Je suis arrivé(e) le : 09/12/2015

Cave Ne Cadas.

Avalon trouvait le comportement de Sygrid assez étrange, elle la connaissait assez et l'avait assez vu sur le terrain pour se dire que quelque chose clochait. En fait elle avait l'air éteinte, un peu comme une chandelle qu'on viens de souffler et dont il ne reste plus que la fumée et l'odeur pour attester de son ancienne lumière. Elle avait assez vu de soldat en crise post traumatique pour reconnaître les signes, oh elle ne voulait pas précipiter son diagnostic mais Sygrid avait l'air d'en subir les effets. Pas étonnant vu comment l'armée menait ses hommes.

Finalement elle ne laissa pas vraiment le choix à la jeune femme puisqu'elle la devança pour aller s'installer. Avalon avait bien vu qu'elle hésitait du coup elle avait décider pour elle. Elle eut presque l'impression de l'entendre traîner des pieds ce qui la fit sourire. Avalon s'installa, croisa les jambes et ôta une poussières invisible de sa jupe crayon. Elle pencha un peu la tête sur le côté comme à son habitude quand elle observait un nouveau patient, vraiment cette impression de chandelle éteinte persistait Sygrid semblait porter le poids du monde sur ses épaules et être sur le point de s'écrouler à tout instant. Finalement sa lassitude céda place à la froideur ce qui ne gêna pas la psychiatre pour autant, elle était elle même comme ça. « Alors… tu pars toujours sur le terrain ? »

Les ongles d'Avalon cliquetèrent sur la table et elle claqua sa langue contre son palais. Ça c'était la question qui fâche. Oui ça faisait au moins deux ans que l'armée l'avait remercié mais elle ne s'en remettait toujours pas, elle était toujours extrêmement en colère contre ces enfoirés et si ça ne tenait qu'a elle l'alchimiste aurait déjà mis à profit ses pouvoir pour éclaircir un peu les rangs de ces misogynes apeurés par une femme plus puissante qu'eux. Elle but une gorgée de son latte pour se calmer.

« Figure toi qu'ils ont eu peur de moi et qu'ils m'ont gentiment remercié. Par contre ils continuent de m’appeler quand la situation deviens trop embarrassante et qu'ils ont besoin de mes … Talents. Ils se foutent vraiment de ma gueule. »

Et pourtant quand ils la rappelaient elle y allait, tout simplement parce qu'elle adorait user de son alchimie à des fins pas toujours très orthodoxes. Par contre elle se faisait un plaisir d'imposer les conditions qu'elle avait décider. Fallait pas trop se foutre d'elle non plus. Elle repris une gorgée de café. Elle ne savait pas vraiment si le terrain lui manquait, elle avait sa vie ici, elle avait enfin rencontrer quelqu'un, elle avait ses patients, quelques rares amis. Non vraiment si on lui proposait de repartir pour une nouvelle mission en Moyen Orient elle ne savait pas si elle accepterait. Pourtant l'envie de partir la taraudait encore quelques fois. En fait elle savait au fond d'elle même que jamais elle ne se détacherait de ce qu'il c'était passer là bas, elle avait laisser une partie d'elle même dans le désert c'était ainsi elle devrait faire ainsi. Avalon porta son regarda sur Sygrid, qui selon elle, avait laisser beaucoup plus qu'une partie d'elle là bas au vu de son air fatigué.

« Et toi tu es en permission pour voir de la famille ou tu as aussi quitter l'armée ? »

lumos maxima

Apparemment, la question de Sygrid n’était pas tombée dans l’oreille d’une sourde. Du moins, la réaction d’Avalon indiquait sans un mot que la Faës avait directement appuyé là où ça faisait mal. Et pour une fois, c’était tout à fait involontaire. Elle ne bougeait pas, elle se contentait de regarder Avalon un peu fixement alors que cette dernière se laissait aller à des airs irrités d’abord, colériques ensuite. C’était très léger puisque cette femme avait l’habitude de maitriser ses émotions, et sans doute la moindre de ses expressions. Tout comme elle, s’était devenue avec le temps et l’expérience, une nécessité. Vital même, pour survivre en temps de guerre. Surtout pour Sygrid qui avait mené des hommes sur le terrain, et ce durant des années. Mais ici, dans une vie civile à laquelle elle tentait de s’intégrer sans trop y parvenir, le Phoenix trouvait ce genre de comportement plus utile encore. Pour se fermer aux gens… et demeurer invisible aux yeux du commun des mortels. Sygrid se contenta donc d’observer la brune, qui buvait un peu dans son gobelet en carton avant de lui répondre, exaspérée. « Figure toi qu'ils ont eu peur de moi et qu'ils m'ont gentiment remercié. Par contre ils continuent de m’appeler quand la situation deviens trop embarrassante et qu'ils ont besoin de mes … Talents. Ils se foutent vraiment de ma gueule. »

Sygrid ne sembla pas vraiment amusée par l’explication d’Avalon. Enfin à vrai dire, elle n’avait pas l’air de s’en amuser non plus. En vérité, elle restait parfaitement de marbre, alors qu’elle baissait les yeux vers son gobelet à elle qui au final ne lui faisait pas tant envie que cela. Mais sa soirée de beuverie nécessitait un café chaud pour se requinquer. Alors elle sembla faire un effort énorme pour saisir mollement le gobelet pour boire quelques gorgées à son tour. Mais Sygrid avait beau être très avare de paroles, elle ne pouvait que rebondir sur ce que venait de dire Avalon :

« Et bien. Je ne sais pas si l’on peut parler de peur dans leur cas, n’exagérons rien. Mais oui, c’est décevant. »

Sygrid avait parlé doucement, et très bas. Comme si elle était trop fatiguée pour émettre un son plus élevé. Mais un très léger sourire étira un coin de lèvre, et le Phoenix reposa son gobelet. Elle avait souvenir qu’en effet, Avalon n’était pas la personne la plus magnanime qu’elle est connue. Cette Alchimiste n’était pourtant pas la dernière des imbéciles, au contraire… Mais Sygi avait eu l’occasion de remarquer qu’elle était… sans doute, peut-être trop sanguine, ou sarcastique. En tout cas, c’était le souvenir que Sygrid en avait, et elle n’était finalement pas étonnée de la savoir ‘remercier’. L’efficacité ne faisait pas tout, elle le savait aussi d’expérience. Et sans se taire, trouver un équilibre entre le rentre-dedans et les délicats affronts n’était pas facile. Néanmoins, Sygi restait persuadée qu’Avalon était mieux ici, loin des tumultes des guerres et des horreurs qui s’y pratiquaient. Peu importait la personnalité des gens, personne n’était fait pour faire la guerre. Même pas elle… et pourtant, la Danoise n’avait été bonne que dans son job. L’air particulièrement las, elle l’écouta poser la fameuse question qui a son tour, la plongea dans une réflexion presque blasée. Bah oui, chacune son tour, c’était ça le principe d’une conversation non ? « Et toi tu es en permission pour voir de la famille ou tu as aussi quitté l'armée ? » Pendant quelques secondes, Sygrid garda le silence avant de donner seulement les infos qu’elle désirait livrer à Avalon.

« J’ai quitté l’armée il y a deux ans… Maintenant je suis chargée de protection rapprochée. Garde du corps quoi… mais pour de gros bonnets. Comme les trois quarts des anciens miliaires d’ailleurs. Rien de bien intéressant. »

Il y avait tellement plus à dire… mais elle n’en avait pas envie. Et ne connaissait d’ailleurs pas de bonnes manières d’en parler. Mais consciente qu’elle ne livrait pas grand-chose, et ne voulant pas non plus paraitre désagréable ou taiseuse devant Avalon qui sans être une amie restait une personne honorable dont elle appréciait pour l’instant la compagnie (elle se lasse vite… quand c’est sans alcool XD), Sygi fit un effort. Elle se racla un peu la gorge, avant d’observer Avalon pour déclarer, en espérant que la femme en face d’elle réussirait à poursuivre la conversation.

« Tu as l’air d’aller bien. Malgré ton petit incident avec l’armée. »

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Je suis arrivé(e) le : 09/12/2015

Cave Ne Cadas.

Sygrid l'écouta s'énerver sans vraiment réagir. Bon Avalon ne c'était pas vraiment énervée elle se maîtrisait pour le moment mais n'empêche qu'elle avait fait part de son mécontentement sans avoir une véritable réaction de la part de la soldat. Avalon la savait très dans la retenue mais là ça commençait à devenir beaucoup quand même. Ça ne gênait pas l'alchimiste de faire la conversation elle avait toujours son mot à dire sur tout mais elle n'était pas du genre à se taper un monologue comme ça dans le vent. Elle bu à son tour une gorgée de son latte et s'épongea les lèvres avec la serviette mis à disposition. Heureusement Sygrid finit quand même par ouvrir la bouche, ce qui parut lui coûter un immense effort selon la vision d'Avalon. « Et bien. Je ne sais pas si l’on peut parler de peur dans leur cas, n’exagérons rien. Mais oui, c’est décevant. »

Sa voix était faible heureusement que l'alchimiste avait une bonne ouïe sinon elle n'aurait capter qu'un mot sur six. Alleluiah enfin un très fin sourire étira les lèvres de la soldat et Avalon exulta en elle même, comme si elle venait de réussir un défi terriblement difficile. Avalon fit tourner son gobelet dans ses mains.

« Oh tu connais mon engouement pour les superlatifs et tu imagine bien ma frustration quand j'ai été mise à la porte comme une malpropre sans même un remerciement. »

Pas question de s'excuser pour la façon dont elle parlait, l'alchimiste était comme ça et il n'était pas question qu'elle change pour quelqu'un. Enfin si mais il fallait qu'il ai de sacrés arguments. Avalon posa de nouveau une question à Sygrid qui prit encore une fois tout son temps pour répondre comme si elle réfléchissait bien avant de répondre. Du coup leur discussion était pleine de blancs et de silence pas très confortable mais Avalon s'en moquait, c'était le temps de chauffer un peu Sygrid il fallait la mettre en confiance. Avalon l'écouta lui parler du fait qu'elle aidait devenu garde, comme la plupart des anciens militaires en effet. Mais la jeune femme sentait qu'elle taisait beaucoup plus que ça cependant elle ne s’immisça pas dans la brèche qu'elle sentit. En consultation elle se serait allègrement permis d'appuyer dessus mais là elle se tut même si ça la démangeait. « Tu as l’air d’aller bien. Malgré ton petit incident avec l’armée. »

Avalon pencha la tête sur le côté, une de ses vieilles habitudes, et sourit les yeux dans le vide. Ça oui elle allait bien, l'affront de l'armée lui restait dans la gorge mais elle se disait tout les jours que c'était un mal pour un bien. Elle allait bien en partie parce qu'elle avait rencontrée quelqu'un qui la comblait. Malheureusement la présence de Mathis ne l'empêchait pas toujours de retomber dans ses anciens travers. Et sans problèmes de poisons interne ne s'arrangeait pas vraiment, de jour en jour elle devait augmenter les doses d'antidotes pour pouvoir supporter la tourbière dans ses veines. Mais ça elle n'avait pas vraiment envie d'en parler à Sygrid, personne n'était vraiment au courant pas son soucis et c'était bien comme ça. Elle but de nouveau son café.

« L'armée va me rester un moment en travers de la gorge mais en effet je vais bien, cette ville est parfaite pour repartir du bon pied dans la vie. J'ai installer mon cabinet de consultation chez moi, je me gère toute seule et je n'ai plus d'ordres à recevoir de personnes et ça c'est quand même foutrement bien ! »

lumos maxima

« Oh tu connais mon engouement pour les superlatifs et tu imagines bien ma frustration quand j'ai été mise à la porte comme une malpropre sans même un remerciement. » Un nouveau sourire c’était dessiné sur les lèvres de la rouquine, alors qu’Avalon lâchait sa phrase non sans un certain humour. C’était certain, peu de gens réagissait avec sagesse et maitrise face à une situation pareille. Mais concernant Avalon, Sygrid pouvait parier que ça avait été spectaculaire étant donné les spécificités de cette femme de caractère. Explosif… cela avait dû l’être. Et c’était en imaginant un peu la tête de ses interlocuteurs que Sygrid avait eu un air amusé sur le visage. Elle savait à quel point les hommes de l’armée appréciaient (ironie) les femmes de poigne et encore plus, se prendre une fessée verbale de leur part… Elle-même avait par à de très nombreuses reprises eut l’occasion d’assister à un spectacle de cet acabit puisqu’elle en était l’élément déclencheur. Soit, ils réagissaient comme des petites filles, soit… ils avaient l’air de coincés de type Conservateurs Américains tombant des nues devant un clip de Lady Gaga. Et donc, c’était hilarant.

Mais la conversation continua bon train (bon train pour elle, attention elle a à moitié une gueule de bois donc là on est déjà en mode TGV XD), jusqu’à ce qu’elle l’interroge sur sa vie d’aujourd’hui. Loin de l’armée, les choses étaient très différentes. Il n’y avait qu’à voir Sygrid, dont les allures dures de Major terriblement implacable, mais juste pour mener ses hommes, tel qu’il le fallait laissait désormais place à une femme fatiguée. Aux traits creusés, au regard plat, éteint. Il ne se passait vraisemblablement pas grand-chose dans ses yeux bleu qui autrefois avaient été brillants, ceux d’un esprit perspicace et vif, ardent et à l’éclat particulièrement intense. Mais il n’en restait pas grand-chose, de cette personne. Elle leva cependant le nez avec une certaine curiosité alors qu’Avalon semblait reprendre la parole pour lui répondre. « L'armée va me rester un moment en travers de la gorge mais en effet je vais bien, cette ville est parfaite pour repartir du bon pied dans la vie. J'ai installé mon cabinet de consultation chez moi, je me gère toute seule et je n'ai plus d'ordres à recevoir de personnes et ça c'est quand même foutrement bien ! »

Sygrid opina du chef, ce qui déjà était signe qu’elle était pleinement concernée par la conversation. C’était peut-être un geste dérisoire pour beaucoup, mais depuis son retour de l’armée, et accessoirement ses débuts d’alcoolique chronique, elle semblait bien plus avare de gestes, d’attention ou de paroles. Ce qu’Avalon devait avoir remarqué. Mais quand bien même, elle ne souhaitait pas passer pour quelqu’un d’impoli… Elle faisait donc là un effort que l’on pouvait considérer comme important, surtout qu’Avalon n’avait pas relancé la conversation. Le Phoenix se sentait alors, disons-le clairement : en difficulté. L’art de la conversation n’avait jamais été son fort lorsqu’elle ne connaissait pas la personne en face d’elle . En réalité, il n’y avait que peu de personne pouvant se vanter d’avoir l’art et la manière de la mettre à l’aise. A vrai dire, on pouvait sans doute les compter sur les doigts d’une main, en sachant que n’était présent dans sa vie actuelle que 10% des stats. C’était peu, s’était limite minable, mais s’était comme ça… Aussi, Sygrid semblait tendre vers un effort distinguable, honorable même. Elle réfléchissait à toute vitesse pour trouver quelque chose à dire, et ne trouva qu’un lamentable :

« Oh… c’est une très bonne chose, alors. »

L’air de rien, ses doigts jouèrent nerveusement sur son gobelet, tandis qu’elle cherchait à enchainer vers autre chose. C’était si facile pour les autres, de converser. Mais ces autres-là avaient-ils picolés la moitié de la nuit pour finir à roupiller dans un coin de bar ? Sans doute pas ! Par chance, être une si fidèle cliente offrait des avantages, comme celui de ne pas se faire jeter dehors en plein milieu de la nuit, et pouvoir rester à cuver, tant que l’on ne se faisait pas remarquer. En attendant, Sygrid semblait déphasée, et réfléchir très profondément. Mais ces quelques secondes portèrent leurs fruits, alors qu’elle abordait un air si lumineux sur le visage que l’on aurait bien pu lui attribuer la découverte du graal :

« Et donc, tu as ton propre cabinet. Tu vois encore des gens de la base ? Je veux dire… des anciens, des rapatriés qui seraient à Ottawa ? »

En vérité, elle n’en avait qu’un en tête. Un type qui avait pris autrefois sa place lorsqu’elle était partie de l’armée. Avec un peu de chance, le retour d’Avalon signifiait aussi que d’autres seraient dans le coin. Dont son petit protégé.

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