J. Requiem Blackwood | “Le silence est la dernière joie des malheureux.”

Faë

James Requiem Blackwood

"La douleur de l'âme pèse plus que la souffrance du corps."

Nom : Inconnu, Blackwood est un nom d'emprunt.
Prénom(s) : Inconnus, James et Requiem sont des prénoms d'emprunts.
Âge : environ 160 ans
Âge d'apparence : 38 ans
Sous-espèce : Nuckelavee
Date de naissance : Inconnue mais il a choisi le 18 mai, le jour de sa libération.
Nationalité : Canadienne
Origine(s) : Inconnue

Métier (études) : Pédopsychiatre.
Niveau social : Aisé
Statut marital : Veuf
Orientation sexuelle : On ne sait pas trop ...

Avatar: Andrew Scott
Crédits: Bazzart & Tumblr
Personnage: Inventé

Petites curiosités

Famille et proches - Il a perdu sa famille il y a plusieurs années. Sa famille, sa femme, ses enfants, tous morts de la main de l'Homme. Aujourd'hui, il refuse de s'attacher, trop meurtri par ses expériences passées.
Position sur le conflit - Requiem ne s'implique pas dans ce conflit car il n'a aucune animosité envers les stryges. Il attise sa haine qu'envers les humains et se fiche pas mal de cette guerre qui semble être sur le point d'exploser. Il n'en fera donc pas parti, préférant rester dans son coin et ne pas participer à cette tuerie qu'il trouve stupide et sans intérêt.
Attitude face aux humains -Le Nuckelavee exècre les humains depuis toujours. Depuis que ces incapables ont fait de sa vie, un enfer. Longtemps persécuté, malmené, torturé par ces derniers, on peut dire qu'il est et s'est exclut de cette société qui ne lui veut que du mal. Cependant, il y travaille mais juste pour assouvir une vengeance qui le guide à présent chaque jour que dieu fait.
Points faibles - Ses faiblesses sont nombreuses mais deux d'entre elles ressortent du lot. Son espèce est connue pour avoir peur de l'eau courante, mais lui, il exècre cet élément plus que tout à cause de son histoire, de son passé. Nager devient un périple presque insurmontable accentué par des crises d'angoisses qui l'empêche de prendre sa deuxième forme de Faë. Il tente de venir à bout de cette phobie mais le chemin de la guérison sera très long.

Il y a aussi sa drogue, ce qui le maintient en vie avec sa soif de vengeance. Non ce n'est ni de la Cocaïne, ni de l'Héroïne mais bien pire ... La joie des enfants. C'est sa source principale de nourriture. Il absorbe le bonheur des plus jeune jusqu'à les vider de cette émotion pour la ressentir à nouveau, pendant seulement quelques minutes.

Caractère

Au vu de son histoire peu avenante et assez dépressive, je vais tenter (j'ai bien dis tenter ... Les miracles n'existent pas) de vous faire un caractère un peu plus léger et sympathique à lire. Je vous propose un petit guide de survie pour vous aider à comprendre ou plutôt à supporter cet énergumène.

L'inviter dans l'une de vos soirées – Vous êtes son ami (déjà bravo pour cette performance) ? Vous faites une petite sauterie chez vous et vous regardez votre liste d'invité en vous disant que ça va être d'enfer ? Cela dit vos yeux tombent sur Requiem et là … La grosse interrogation ! Quoi faire ? Lui proposer de venir ? Ne rien lui dire ? Votre cerveau est en ébullition, je le sens … Laissez moi vous aider : Posez tout de suite votre téléphone, reculez de quelques pas et ne faites pas cette erreur ! Vous le savez très bien au fond de vous même qu'il va certainement plomber votre soirée alors évitez. Il sourit peu, rit rarement et ne comprend pas l'humour de base (genre blague à Toto), plutôt axé sur l'humour noir et le cynisme, il risque plus de faire peur à vos amis normaux qu'autre chose. Au mieux, le Nuckelavee restera silencieux dans son coin, au pire il anéantira votre vie sociale. Après, si vous aimez la musique classique, les blagues douteuses et la dépression lors d'une fête … Allez vous faire soigner, ce n'est jamais trop tard ! Puis même si vous avez un peu pitié et que vous vous dites : « Rooh allez, je vais faire un petit effort et essayer de le bouger un peu », le concerné vous enverra foutre poliment en clamant haut et fort qu'il n'a pas que ça à faire et que tortiller son popotin, un verre d'un alcool de pauvre à la main, sur de la musique merdique n'est pas son truc !

Jouer au jeu de société ou aller au cinéma avec lui – Vous vous rappelez de vos années collège et lycée ? Et bien il y avait toujours un type que vous détestiez car c'était TOUJOURS le premier de la classe alors qu'il n'en branlait pas une et qu'en plus, monsieur faisait dans la modestie ! Vous, vous travailliez comme des bêtes (enfin … c'est ce que vous vouliez faire croire à vos parents ou alors vous êtes le deuxième type que tout le monde détestait, c'est-à-dire le mec relou à lunette et le nez constamment dans ses bouquins) pour décrocher un misérable 9/20 avec Madame Pinchon en mathématique sur des équations à quadruple inconnus ou un minable 5/20 en philosophie sur le sujet « L'émergence peut-elle se manifester au sein de systèmes dynamiques comportant des rétroactions ? » qui avait failli vous faire exploser le bulbe à sa lecture. Et bien Requiem est ce genre de gars là, intelligent, un peu trop d'ailleurs qui comprend tout très vite et assimile très bien. Les mots fléchés et les sudokus n'ont plus de mystères pour lui ! Baste le fait que son journal n'a plus grand intérêt à ses yeux, allez voir un film avec lui est un vrai calvaire. Vous êtes sur votre siège, vous suez à grosse goutte, vous gigotez dans tous les sens, vous priez durant toute la séance que ce petit con d'intello se la ferme et ne spoil pas qui a tué Monsieur Balotin à coup de pince à linge dans le rectum dès le générique de début. Vous voyez qu'il jubile à côté de vous, qu'il attend le moindre écart pour tout vous balancer et vous gâcher votre journée, voire votre vie si le sort de se pauvre homme vous tient réellement à cœur. Vous sentez son petit sourire sadique glisser le long de votre visage et généralement vous craquez, le suppliant de ne rien dire, lui promettant monts et merveilles s'il se tait. Sauf que lui, il s'en tape le cul par terre et se fera un malin plaisir de détruire votre minuscule espoir. D'ailleurs, il fera ça pour tout et n'importe quoi ! Mais bon soyez rassurer, il déclinera certainement votre invitation pour aller au cinéma car, je le cite « J'ai pas envie d'aller voir un bon film avec un abruti comme toi, connard. ».

Le soigner d'une petite coupure – Lorsque qu'il se blesse, c'est la seconde guerre mondiale, Bagdad et le Vietnam réunis. Imaginez une situation banale, vous êtes chez lui à siroter un bon thé quand d'un coup d'un seul un cri strident vous fait perdre la quasi totalité de votre audition. Vous vous levez prestement, inquiet et apeuré, vous vous demandez ce qu'il se passe et vous imaginez le pire comme une attaque de stryge ou une invasion de sauterelle. Vous courez sur le lieu du crime et vous voyez Requiem se tenir le doigt légèrement en sang, une bassine à ses pieds. Vous comprenez rapidement qu'il s'est coupé avec et votre rythme cardiaque redescend mais votre scepticisme augmente. Il a vraiment hurlé pour ça ? Outre l'envie de se foutre de sa gueule ou de l'étrangler parce qu'il vous a fait peur pour rien, vous essayez de le rassurer et de lui dire que non, il ne se videra pas de son sang bien qu'étrangement l'idée ne vous déplairait pas. Cela dit, mÔssieur ne vous écoute pas, bramant qu'il allait mourir d'hémorragie externe voire peut-être interne. Vous vous dites dans votre fort intérieur que malheureusement la connerie, elle, ne tuait pas mais vous compatissez et, avant de vous enfuir loin de ce fou, vous apprécierez tout même son jeu d'acteur qui vaut au moins un Oscar.

Braquer une banque – Vous êtes pauvre et votre QI se rapproche dangereusement de celui d'un émeu sous LSD ? Pas de soucis, allez à l'encontre des lois et dévalisez votre banque qui refuse de vous aider dans la vie ! Quoi ? Vous ne savez pas vous y prendre ? Vous êtes un voleur en herbe ? Et bien demandez à Requiem de vous donner un coup de main. Cela paraît surréaliste comme situation et surtout, s'il accepte, c'est qu'il y a une couille dans le pâté mais votre manque de jugeote vous pousse à continuer. Le Nuckelavee sera s'y prendre avec aisance et facilité puisque c'est un grand stratège et un homme intelligent. Détourner les systèmes de sécurité lui sera aussi simple que de choisir son slip le matin. Il agira avec calme et professionnalisme, vous guidant en toute sérénité jusqu'à votre Graal : Le gros coffre fort. Oh merde, un mot de passe supra-difficile ! Que faire ? Pas de panique, Requiem à la solution. Non, tout faire exploser n'est pas une bonne idée, ni même celle de vous balancer sur cette pauvre porte blindée jusqu'à ce qu'elle cède. Il passera tout simplement à travers, se remplissant les poches de beaux billets avant de ressortir, un sourire étrange sur les lèvres. Vous, pauvre idiot de première, vous êtes avoir et déjà l'alarme retentit dans le bâtiment. Ni une, ni deux, il vous fait un petit coucou de la main et se barre, vous laissant avec la police qui débarque. Vous aurez beau essayer de l'incriminer mais aucune preuve tangible sera en votre faveur. L'être surnaturel ne laisse jamais de traces … Jamais. Mis à part le traumatisme de cette manipulation qui vous fera passer pour un crétin toute votre vie !

Histoire

"Vous regarderez les gens. Vous regarderez les choses. Rien ne sera plus triste que vous."

Première Sommation

Qui se souvient de sa naissance ? Qui se souvient de son premier mot ? Qui se souvient de ses premiers pas ? Personne. Les scientifiques appellent ça l'amnésie infantile. L'oubli. Une mémoire bâclée, élimée au fil des années. Pourtant, certains souvenirs réapparaissent, par flash, par intermittence. Une image, un son, une odeur. Souvent quelque chose d'inqualifiable, de tronquée par l'expérience et rendue fausse par l'être qui refuse de voir la réalité en face. Lui, il se souvient. De tout. Rien de paisible, rien de joyeux. Juste du traumatique. Une eau rouge. Une odeur de sang. Des cris abominables. Un tableau macabre se dessine devant ses yeux. L'enfant ne connaîtra pas cette douce amnésie. Il gardera tous les détails dans un coin de sa mémoire sans jamais pouvoir s'en débarrasser. Quatre ans et déjà Orphelin. Quatre ans et déjà privé de son enfance. Il voit sa famille se faire décimer, les un après les autres par ces êtres qu'ils surnomment « Humains ». Ferme les yeux petits, ferme les bien fort et attends ton tour. Ne pleure pas, tu n'as pas le droit de te montrer faible face à ces créatures qui nous tuent juste parce que l'on est différent. Ils nous traitent de démons, tout ça pour se déculpabiliser et pour ne pas voir que ce sont eux les monstres. Respire. Soit digne. Ne flanche pas. La mort n'est pas une fatalité … Montre leur mon fils, montre leur que l'on rit de la faucheuse. Ne fuis pas. Ne nous abandonne pas. Nous sommes une famille, unie par les liens sacrés du sang. Seul tu ne survivra pas dans ce monde hostile où la différence est une tare, une aberration. Il ouvre grand les yeux, il voit le corps de son père sans vie. Il se mord les joues pour ne pas pleurer. Un Nuckelavee ne pleure pas. Jamais. Sous sa forme de sirène, il aurait pu fuir mais les mots de son paternel résonne encore dans son esprit. Leur faire face, les fixer, se moquer de son sort, se montrer fier. Il n'a pas choisi de naître ainsi. Il n'a pas choisi de naître tout court. Il attend qu'ils se décident enfin à mettre un terme à sa futile existence. Mais rien ne se passe. L'ont-ils oublié ? Non, non, non … Il préfère mourir que de se retrouver seul. Alors l'enfant se lance, nage vers eux dans le but de se faire remarquer. « Tuez-moi, tuez-moi » semblait dire son regard mais il faut croire que les Hommes l'ont interprété autrement. Un vulgaire filet de pêche coince le petit être qui n'a même plus la force de se battre. L'a-t-il eu un jour cette force ? Non, jamais. Ils avaient toujours vécu loin de toute cette violence, préconisant la sécurité de l'océan pour vivre en paix et en harmonie avec la nature. Jusqu'à ce jour. Ce jour sanglant où l'humain venait encore une fois de mettre son côté destructeur en avant. Ce jour atroce où un jeune innocent ferme les yeux et se laisse prendre au piège pour ne pas être seul. Pour ne plus vivre. Mais le destin, derrière son sourire mesquin, ne lui donnera pas cette chance de retourner vers les siens...

Deuxième Sommation

Requiem. Voici comment fut nommé le garçon sans identité. Sa douleur, sa tristesse, sa colère tout est hurlé dans une complainte, une sorte de chant rappelant les anciennes prières destinées aux défunts. Enfermé dans une prison de verre et d'eau, l'enfant est contraint de garder sa forme de sirène, chantant sa détresse à longueur de journée. Des larmes coulent quand la lamentation s'élève dans la pièce, inondant la créature de tristesse, sa seule source de nourriture. Malheureusement, cette émotion n'est pas assez puissante pour combler sa fatigue mentale et physique. Il est faible, jeune, inexpérimenté et pourtant, il trouve encore assez de force pour vivre. Du moins, on ne le lui laisse pas le choix, le ramenant à la vie à chaque fois que son âme vacille de l'autre côté du miroir. Dans l'autre monde. Là où il pourrait enfin être libre et heureux. Certains se demandent comment sera l'enfer à leur mort, lui répondra sans hésitation que l'enfer se trouve ici bas, sur ce qu'ils appellent « la Terre ». Un endroit où règne l'humanité, le chaos et l'intolérance. Où seul l'Homme peut se vanter de vivre et non de survivre. Un monde où même le sommeil et les rêves ne sont pas sûrs. Où seule la mort apporte un soupçon de paix et de sérénité...

Les jours défilent, les semaines s'enchaînent, les années passent. Le temps glisse et jamais ne s'arrête, du moins pour le commun des mortels. Requiem, lui, reste figé dans cet aquarium, le regard vide, attendant encore et toujours sa dernière heure. En vain. Les lamentations ont cessé, laissant place au silence souvent perturbé par les paroles des scientifiques. Il ne les écoute plus. Il n'en a plus qu'assez. La folie s'immisce lentement en lui, altère petit à petit son sens de la réalité. La colère s'empare de son être, son pacifisme tombe en lambeau. A vouloir trop garder captif un ange, celui-ci se transforme en démon, troquant ses ailes pures contre une rage à peine contenue. Il aurait voulu que cela se finisse autrement. Il aurait voulu ne jamais se rebeller de la sorte. Mais que faire contre ces personnes qui vous torture sans une once de regret ? Qu'il en soit ainsi. Un homme mourra ce soir. Agir la nuit, faire le moins de dégâts possible. Attendre qu'il soit seul. Le monstre s'agite, il tente cependant de ne pas trop se faire remarquer. Ce soir, il sera libre. Même s'il fallait tuer. Même s'il aura cette culpabilité toute sa vie. Pourquoi donc ? Il n'en savait strictement rien, peut-être était-il simplement plus « humains » que ceux qui se considéraient comme tel ? Requiem fixe sa victime qui ne semble pas à l'aise sous ce regard. Il le sait, il le ressent. Les émotions n'ont aucun secret pour ces êtres de cauchemars.

Le processus est en marche, il rentre dans son esprit, pénètre son âme tel un voyeur et se permet de fouiller. Fouiller sa vie, ses peurs, ses joies, ses amertumes. Tout. Il veut tout savoir, tout connaître de cet homme qui va bientôt mourir. Pas de famille, pas beaucoup d'ami, il semblerait que ce boulot soit sa seule occupation. Parfait. Le moins de dégât possible. Il apprend aussi qu'il n'est qu'un gardien, un innocent apeuré par la bête en face de lui. La tâche devient plus complexe même si la peur alimente sa puissance. Fermer les yeux. Se concentrer. Ne plus se poser de question. Liberté, liberté, liberté …

La vitre qui les sépare se brise en mille morceaux et le Nuckelavee se jette sur l'homme, lui arrachant le cœur encore battant de sa poitrine sous ses yeux horrifiés. Le temps semble s'arrêter puis un cri déchire ce tissu de mensonge. Tout n’est qu’illusion. Rien n’est vrai. Le pauvre innocent y a pourtant cru, lâchant un hurlement avant de rendre son dernier souffle. Mort d’une crise cardiaque. La plus douce façon qu'il puisse donner la mort. Pour la première fois de sa vie, il prend sa forme humaine, délaissant chair à vif et lamentation. Sa main traverse la paroi de l'aquarium puis le reste de son corps suit, tel un spectre. Un miroir sur sa gauche l'accueille et dans son reflet, il voit un adolescent au regard dur, aux traits meurtris par tant d'années de souffrance mais aussi par ce qu'il venait de faire. Ses yeux se baissent sur le cadavre qui gît à ses pieds et accrochent une plaquette métallique sur son uniforme. Son nom. Son identité. James Blackwood. Se sera à présent la sienne, puisqu'il en faut une pour s'intégrer dans cette société. S'excusant à mi-mot, le Nuckelavee le dépouilla, s'habillant de ses affaires avant de se mettre à sa hauteur et d'abaisser lentement ses paupières. "Requiem æternam dona ei, Domine.".

« Donne-lui le repos éternel, Seigneur »

Troisième Sommation

Se reconstruire. Tout le monde tente de passer outre ses traumatismes, ses peurs … Certains y arrivent, d'autres abandonnent en se donnant la mort. Il est fou de constater comme l'être peut se montrer fort, se raccrocher à la vie quoiqu'il arrive bien que parfois cela est insuffisant. Une sorte de roulette russe. Requiem est parvenu à ce miracle, à avancer malgré son passé, à éviter la balle de justesse. Tout a été extrêmement difficile. Une nouvelle vie, une nouvelle identité, une intégration dans une société dont il ne connaissait ni les mœurs ni les lois. Pourtant, après une lutte acharnée pour se fondre dans la masse, il se trouve une petite place parmi les autres en restant tout de même effacé, invisible. Ne pas revivre l'enfer, c'est tout ce qu'il demande. Ce n'est que bien des années plus tard qu'il appris enfin ce qu'est l'amour et le bonheur. Une femme, Elizabeth, deux enfants, Joshua et Owen, il a réussi à recréer une famille. Sa famille. Une vie normale pour une créature anormale. Rien ne peut briser cette idylle tant rêvée. Rien. Rien sauf cet enfoiré de destin qui s'est terré pour attendre le bon moment, pour frapper une nouvelle fois sans prévenir... Le même sourire sadique collé sur ses lèvres factices.

Requiem disparut du monde des vivants. Le crochet de la douleur fouaille son corps, son âme et son souffle même s'est paralysé entre deux hoquets. Son être entier se délite peu à peu. D'heure en heure. Ce qu'il est. Ce qu'il aime. Les contours deviennent flous. Il flotte entre deux réalités. Soûle de vertige. La scène sous ses yeux le renvoie à la réalité de ses angoisses et douleurs qui s'avèrent ne pas être un simple cauchemar. Morts. Sa femme et ses enfants. On venait de lui enlever sa famille sans même la connaître. On venait de lui asséner un nouveau coup de poignard dans le cœur dans le but certain de le voir faillir. Son regard accroche des lettres vermeilles sur le mur, formant un mot, une phrase : « Les monstres ne méritent pas de vivre ». Cette affirmation tourne dans son esprit, sans cesse. Il ne pleure pas, il n'en a pas la force. Il se relève, bien trop calme, bien trop froid. C'en est assez ! Assez d'être la victime d'un conflit qu'il ne comprend pas. Assez d'être le mouton noir du troupeau. Un loup, voilà ce qu'il va devenir. Les monstres ne méritent pas de vivre ? Qu'il en soit ainsi, ils mourront. On a osé s'en prendre à ses enfants ? Bien, il s'en prendra également aux leurs. Plus de pitié, plus de tolérance. La guerre ils l'auront, mais jamais ne la gagneront. Le Nuckelavee n'a rien d'un monstre, il se rapproche plus d'un démon. Tremblez pauvres mortels, vous venez de réveiller la bête. Immonde. Impure. Plus rien ne l'arrêtera, pas même le destin enfin repu ...

Vengeance

Un massacre. Un petit village reculé du Canada est en deuil. Des familles pleurent leurs morts, leurs enfants. Certains disent avoir vu un centaure effrayant, les plus fous disent qu'ils ont aperçu le diable en personne. La nuit a été sanglante. Jamais ils n'oublieront, jamais ils ne s'en remettront. Maudit est maintenant ce village, pour l'éternité. Le Nuckelavee lui est parti à l'aube, les mains souillées, l'âme soulagée. Aucun regret ne filtre sur ce visage changé, juste une certaine jubilation. Tuer est si simple, si bon, si exultant. Il s'en va, entraînant dans son sillage des murmures horrifiés et des larmes qui ne cesseront de couler. La culpabilité est mère des faibles, du moins c'est ce qu'il pensait ce triste et sombre jour.

L'eau coule sous les ponts et les remords rongent petit à petit son esprit. Dire qu'il s'en veut pour cet acte est un grand mot mais cela l'affecte tout de même. Requiem, ce qu'il voulait c'était une vie tranquille mais on lui en avait interdit l'accès. La colère peut rendre fou le plus pacifiste des hommes. Maintenant il erre, sans but réel, survivant du mieux qu'il peut avec son vécut. Pourquoi continue-t-il à fouler cette terre ? Peut-être pour prouver au monde entier que rien ne peut l'atteindre. Malheureusement, tout cela est mensonge et lui même ne sait combien de temps il tiendra. Il tente de refouler cette haine, il se réfugie dans la pédopsychiatrie pour se racheter, pour se soigner mais rien y fait, c'est plus fort que lui. L'amertume est encore bien trop présente. L'être de cauchemar ne peut s'empêcher d'aspirer, de voler la joie des enfants qui se trouvent sur son chemin par vengeance mais aussi pour ressentir cette émotion durant l'espace de quelques secondes. Tel est son destin. Puni depuis sa naissance à n'être qu'une enveloppe vide. Tendez lui la main, il vous arrache le bras. Requiem ne veut plus d'attache. Il veut être seul, jusqu'à la fin. La toute fin ...

« On dit que la vie ne tient qu'à un fil … et le sien ne tardera pas à céder. »

Jennifer alias Naatiri

Allez voir Darwin mes amours ! :asn: