“On n'a pas le droit de mourir vieux, malade ou noyé parce que c'est dégoûtant pour les autres.”

Darlow

« Et vas-y copine, même pas chips … chip... même pas … COPINE TAGGLE ! J'te mets toi et ... (mouvement de la main la désignant dans son ensemble) et bah toi au défi de te baigner à poil dans la grande piscine là-baaas ! Quoi ? Une fontaine ? Mais qu'on s'en fout qu'ce soit une bassine d'eau ou un bidet … J'te dis qu'tu dois te foutre dedans sans tes habillements donc dévêtemillée ! Faut qu'j'le fasse moi ? Ben ouais quand tu veux maggle mais juste une toute pitite demande … Puis-je garder mon cache zizi ? Nah parce que bon, j’aimerais pas perdre mon péni à cause du froid t'vois ? »

...

-WILLOOOOOW ?! JE VAIS MOURIR ! ET CETTE FOIS-CI C'PAS DES CONNERIES ! WILLOOOOOW …

Allongé sur le lit, les bras en croix et le visage aussi blanc que le cul de Guenièvre, Darwin comatait à moitié, hurlant son malheur au monde entier … Enfin surtout à Willow puisque la pauvre était la seule présente au manoir. Une angine, fléau des stryges. Et une bonne gueule de bois de surplus ! Il n'aurait pas dû s'enfiler les cinq bouteilles de Vodka qu'il avait payé une fortune et qu'il regrettait à présent amèrement, tout ça pour impressionner des donzelles qu'il avait complètement oublié après. D'ailleurs, le reste de la soirée était assez flou, il se souvenait juste de lui entrain de patauger tel un canard dans une fontaine à quatre heures du matin. La base. Sauf que voilà, mÔssieur était un fragile de la gorge -sûrement la vieillesse me direz-vous- et du coup, il se plaignait d'être malade comme un chien. Mais ce qui rendait le stryge vraiment furieux (et pathétique au passage), c'était que l'autre grognasse d'Alchimiste était aussi fraîche que la rosée du matin perlant sur la végétation encore engourdie par une nuit glaciale … Putain il allait vraiment pas bien, il commençait à délirer et à parler comme un abruti ! Une bouillotte sur la tête et la couverture remontée jusqu'au nez quand il ne gueulait pas, le romain avait l'air d'un gamin … Ce qui aurait pu être mignon si il n'était pas aussi chiant.

-WILLOW !!! JE TE DETESTE TU LE SAIS CA ? BEN SACHE QUE SI JE CREVE, L'HERITAGE TU PEUX T'LE FOUTRE LA OU JE PENSE !

De toute façon, si mourir il devait, il se ferait enterrer avec son manoir et ses richesses … Bon faudrait un gros trou et beaucoup de terre mais il était persuadé que cela pouvait se faire. Hors de question de partager, c'était son argent à lui pour lui ! Willow ? Non elle ne le méritait pas, elle n'avait pas le droit de ne pas être malade ou d'éviter la sentence d'un lendemain de soirée trop arrosé ! Même pas qu'elle avait la bouche pâteuse cette garce ! Kassim ? Non plus car il lui devait déjà un rubis et vu l'attente, Darwin voulait une pierre de compétition … Au moins de la taille d'un gros potiron, ou d'une petite pastèque selon ce que vous préférez. Le stryge défaillant étira mollement son bras pour attraper une petite bouteille d'eau qu'il but d'une traite avant de la jeter avec rage à l'autre bout de la pièce. Enfin c'était l'idée puisqu'elle n'alla pas plus loin que le bout de son lit. Un soupire étouffé par la couette se fit vaguement entendre. Il n'en pouvait plus, un pivert semblait lui dévorer le crâne et ses glandes salivaires étaient sûrement en RTT ou en vacances aux Caraïbes avec sa résistance naturelle aux maladies. CORPS INDIGNE ! PAYS DE MERDE ! Dada gigota dans tous les sens pour montrer son mécontentement mais il se ravisa vite quand cela lui déclencha une toux à faire cracher le dentier d'un petit vieux. Pas cool, franchement pas cool. Il se mit à geindre, à se plaindre, à maugréer, à grogner … Puis il se mit à gueuler, sa voix ne suivant pas toujours et rendant le tout légèrement (beaucoup) minable :

- WILLOOOOOW, FAIT QUELQUE CHOSE ! DONNE MOI UNE POTION, RECITE UN MACHIN MAGIQUE, SACRIFIE UNE VIERGE … je peux te donner des adresses s'il le faut, MAIS NE ME LAISSE PAS DANS CET ETAT !!!

“On n'a pas le droit de mourir vieux, malade ou noyé parce que c'est dégoûtant pour les autres.”

Darlow

« WILLOW !!! JE TE DETESTE TU LE SAIS CA ? BEN SACHE QUE SI JE CREVE, L'HERITAGE TU PEUX T'LE FOUTRE LA OU JE PENSE ! » La concernée leva les yeux au ciel alors qu’elle jetait un regard désespéré vers le baby phone qu’elle avait posé (ou jeté) quelques instants plus tôt sur le plan de travail. Putain qu’il était relou quand il était malade celui-là. Une vraie gonzesse ! Et pour un immortel c’était vraiment pas du tout sexy. Pourtant, Willow adorait Darwin. Elle lui trouvait même des qualités, c’était dire si elle tenait à ce stryge ! Depuis des années, ils s’étaient adoptés mutuellement et ne pouvaient pas vraiment vivre l’un sans l’autre –du moins c’était son cas à elle- l’existence s’avérant être morose et blasante si son Dada n’était pas là pour la raviver de couleurs, et de conneries dont il avait le secret. De tune aussi… mais bon, ce n’était pas le sujet. Là, il lui brisait déjà bien menu les boules qu’elle n’avait pas, lui en ayant dans la gorge qui vraisemblablement le faisait souffrir et qui déclenchaient chez lui des crises de casse-couillophilie aigües. Se saisissant du baby phone qui avait jusque-là surveillé de loin son état, Willow tremblait presque à force de s’agacer toute seule dans la cuisine.

« Ta gueule, MAIS TA GUEULE !! » hurla-elle sans scrupule dans le baby phone avant de se souvenir qu’il ne s’agissait malheureusement pas d’un talkie-walkie et donc, qu’il n’entendait pas.

Lentement, elle le reposa, parvenant à se rappeler qu’il était son ami… et son bienfaiteur par la même occasion, et que malgré l’égoïsme pas-latent dont elle pouvait faire preuve dans son quotidien, il demeurait un être à chérir. Même quand il était malade… « WILLOOOOOW, FAIT QUELQUE CHOSE ! DONNE MOI UNE POTION, RECITE UN MACHIN MAGIQUE, SACRIFIE UNE VIERGE … je peux te donner des adresses s'il le faut, MAIS NE ME LAISSE PAS DANS CET ETAT !!! » Ca, elle l’avait entendu de vive voix alors qu’elle entrait dans la grande chambre de Darwin, un plateau dans les mains. C’était fou comme il était sensible celui-là. Un bain de minuit dans une fontaine, et il se retrouvait cloué au lit en râlant comme un vieux crouton hystérique.

« Putain mais en fait tu me prends vraiment pour une magicienne ? Pas de bol créature de faible race… je ne me rabaisse pas à faire autre chose que la popote quand tu es malade. »

Willow lui adressa un sourire éclatant, les sourcils parodiquement levés sur son front… en mode crooner qu’elle n’était pas. Puis elle s’installa au rebord du lit, s’asseyant à moitié sur Darwin d’abord avant de foutre son cul ailleurs et de poser le plateau sur la créature malade comme s’il s’agissait d’une vulgaire table. Elle touilla rapidement la cuillère dans le bol de soupe filandreuse aux poireaux patates qu’elle avait bien trop fait chauffer, avant de la fourrer sans ménagement dans la bouche du Stryge.

« Mes anti-corps sont parfaits, comme l’intégralité de ma personne mais si tu veux, je peux mettre toutes les chances de mon côté pour être malade avec toi… »

Sitôt dit, elle lécha la cuillère qu’elle avait envoyée dans le bec de Darwin avant de rester figée en grimaçant, les yeux rivés sur l’objet métallique.

« Oh putain sa crame… bon maintenant… en attendant de voir si je vais hurler aussi fort que toi. Tadaaaaam ! Des vitamines ! Bon je sais on dirais une ampoule de crack mais je te jure que c’est pas ça… et que c’est pas Oreste qui l’a faite. Ca va sans doute te filer un petit coup de pep’s et te rendre moins chiant parce que tu vois… t’es grave, grave grave grave grave grave grave… chiant. »

Elle avait agité la cuillère dans tous les sens en parlant, sortant la fameuse ampoule de sa poche. Mais Willow préféra d’abord continuer à nourrir son milliardaire d’amour, et lui envoya le deuxième service sans aucuns scrupules, ignorant le fait qu’elle-même, s’était presque brulée la langue au contact de la cuillère… sans la soupe qui était bouillante à point.

“On n'a pas le droit de mourir vieux, malade ou noyé parce que c'est dégoûtant pour les autres.”

Darlow

- Putain mais en fait, tu me prends vraiment pour une magicienne ? Pas de bol créature de faible race … Je ne me rabaisse pas à faire autre chose que la popote quand tu es malade.

Darwin la fixa de ses yeux rougis, arquant au passage un sourcil d'étonnement. Bien évidemment qu'il la prenait pour une magicienne puisque s'en était une ! Au lieu d'user de ses pouvoirs et de sa personne pour l'aider à le soigner plus rapidement, madame lui faisait des soupes. A-B-U-S-E ! En plus, elle puait sa popote … Du poireau, berk ! Il grimaça ouvertement en tirant une tronche de six pieds de long devant la jeune femme qui n'y prêta guère attention, comme d'habitude. Elle vint ensuite se foutre à moitié sur lui et reçu en retour qu'un simple grognement morvelleusement dégueulasse avant de bouger son fion pour se mettre un peu plus loin, tout en posant le plateau sur le bide du stryge à moitié décédé. Il dévisagea son amie avant de pointer du doigt le bol fumant qui ne l'inspirait pas des masses :

- T'es sérieuse, Femme ? T'vas vraiment me faire bouffer ce truc ? Tu t'es prise pour ma grand-mère ou quoi ? T'es une putain de magicienne … Tu devrais connaître quelques remèdes, se sera plus simple et bien plus efficace qu'un poireau mixé avec des patates …

Rien à faire, Willow lui enfourna la cuillère dans la bouche, sans même lui avoir fait le coup de l'avion. Cela s'apparentait à du viol buccal et … CHAUD ! Chaud chaud chaud chaud chauuuuud !!! Les yeux écarquillés, il se retint de gueuler comme un forcené ou même de bouger sachant que le bol risquait de se renverser non loin de Darwin Jr. Instinct de survie. Crisant intérieurement sa douleur et hurlant silencieusement une multitudes d'insultes à l'encontre de sa chère et tendre amie qui visiblement en avait strictement rien à foutre de son état, il l'écouta prendre la parole d'une oreille bizarrement distraite.

- Mes anticorps sont parfaits, comme l'intégralité de ma personne mais si tu veux, je peux mettre toutes les chances de mon côté pour être malade avec toi …

Elle lécha la cuillère, ce qui était fichtrement sale mais à son expression, l'immortel comprit qu'elle venait de se cramer la gueule comme une débile. BIEN FAIT ! La brûlure s'était légèrement atténuée et il put lâcher un petit rire moqueur qui se résuma en un pouffement nasal assez déconcertant et pathétique.

- Oh putain ça crame … bon maintenant … en attendant de voir si je vais hurler aussi fort que toi. Tadaaaaaaam ! Des vitamines ! Bon je sais on dirait une ampoule de crack mais je te jure que c'est pas ça … Et que c'est pas Oreste qui l'a faite. Ca va sans doute te filer un petit coup de pep's et rendre moins chiant parce tu vois … T'es grave, grave grave grave grave grave grave … chiant.

Lui qui pensait que Willow aurait compris la leçon, que la soupe était bouillant et que donc, il fallait attendre qu'elle refroidisse … MAIS NON ! Elle était bien trop stupide pour faire ce genre de rapprochement pourtant logique et pas difficile à comprendre … Elle n'était pas la sœur d'Oreste pour rien tient ! Quoi ? Oui un taclage complètement gratuit et alors ? Il était malade et venait de se prendre cinq milles degrés dans l'bec une deuxième fois donc oui, il avait le droit d'être méchant ! La cuillère à peine enlevée de la bouche, Darwin ne tint plus et mis en danger son ami de toujours (voyez ici ses parties génitales et non Wiwi) en se levant d'un bond et en renversant le bol sur le lit. Il couru jusqu'à la salle de bain en criant des choses incompréhensibles qui ressemblaient de loin à du Japonais sur une chaîne cryptée et il ouvrit le robinet d'eau froide à fond avant de lui rouler goulûment une pelle. Sa meilleure d'ailleurs ! Poussant un soupire de soulagement profond, le romain s'éloigna de sa nouvelle amante pour reprendre son souffle et s'essuyer le visage trempé.

Cette nana aura sa peau un jour, il se demandait même si elle ne faisait pas tout pour le tuer de manière vicieuse et complètement banal ! Il était hors de question que le Stryge crève à cause d'une soupe en ébullition ! Lui il voulait mourir en héro … Enfin il voulait perdre la vie en présence d'une centaine de femmes qui l'aduleront durant des générations … Pendant une orgie quoi ! Faites pas ceux qui ne veulent pas comprendre. Laissant ces pensées lubriques de côté, l'oiseau de malheur revint dans sa chambre et se mit à beugler sur Willow :

- PAR TA FAUTE, JE N'AI PLUS DE PAPILLES GUSTATIVES ! PUTAIN MAIS TU VEUX VRAIMENT QUE JE CREVE OU QUOI ? T'AS PAS VU QUE LA SOUPE ETAIT BOUILLANTE ? D'AILLEURS, POUR INFO, JE DETESTE LE POIREAU … JE DETESTE LES SOUPES EN GENERALES ! MAINTENANT FRAPPES MOI AVEC LE PLATEAU SINON JE NE VAIS PAS ME CALMER ET JE VAIS ENCORE PLUS NIQUER MA GORGE AVEC CES CONNERIES ! Et pour ce qui est des vitamines … Tu es sûre que tu ne me mens pas en me disant que ce n'est pas Oreste qui l'a faite ? CAR VOIS-TU J'AI PAS VRAIMENT BEAUCOUP CONFIANCE LA !

“On n'a pas le droit de mourir vieux, malade ou noyé parce que c'est dégoûtant pour les autres.”

Darlow

Si Willow avait volontairement ignoré la réplique sur fond de morve que lui avait servi Darwin, elle n’avait cependant pas prit la peine de masquer une expression profondément pas-choqué. On aurait dit la personnification de la blaze, avec les yeux qui tombent, en mode Droupy. Une putain de magicienne, mais il ne comprenait pas que c’était trop la mort de se farcir un grimoire pourrit ? Autant, ce genre d’ouvrages restaient utiles lorsqu’il s’agissait d’affiner des tranches de jambon entre les pages… mais s’y plonger pour potasser une potion ou pire, PAR PLAISIR DE LA CONNAISSANCE alors là non merci. Elle avait une vie elle, oui môsieur ! Et du fric (son fric à lui du coup) à dépenser. Des fêtes à vivre. Des bières à vider. De la drogue à consommer. Et des meufs à éjecter du manoir quand Darwin avait fini de faire vriller la canine et/ou Dadouille JR. Bref, autre chose à foutre que de se coller des recettes de tisanes contre les furoncles au cul et autres immondices du genre. Mais c’était pas faux, qu’il aurait guérit plus vite. Sauf que Willow était égoïste. Et comme elle avait tendance à aimer les moments où elle soufflait sur les bobos de son Darwin, les moments où elle pouvait se sentir utile autrement qu’en dilapidant sa fortune ou au contraire, en lui rapportant un sacré paquet de tune après une juteuse arnaque au cabaret, l’Alchimiste n’alchimiserait pas. Elle bougonna simplement, en guise de réponse :

« Je te signale que je fais avec mes maigres capacités de cuisinière – et que déjà j’ai fait cuire les trucs… les légumes… -  et que si tu avais pas bouffé la dernière bonniche on en serait pas là. »

Mais là n’était pas la question, car à priori Willow venait de cramer par deux fois la langue si précieuse de la Stryge qui avait bondit dans tous les sens jusqu’à aller éteindre le feu de ses papilles. Ouais bon d’accord s’était un peu chaud… Pas de quoi en faire une tourte ! Qu’il pouvait être soupe au lait… et en plus il avait foutu sa précieuse soupe en l’air non mais OH ! Elle l’observera à peine alors qu’il se rinçait la bouche, bien que les bruits qu’il faisait étonnèrent Willow. Etait-il en train de danser la claquette Irlandaise ? Par le ciel… cette chochotte ! Willow se leva alors telle une femme délicate qu’elle n’était pas, d’un air contrarié totalement feint, alors qu’elle laissait les draps de soie (bah ouais c’est Darwin) absorber la soupe. Foutus qu’ils étaient ! Bien fait pour gueule en feu. L’Alchimiste allait se barrer comme une traitresse quand Darwin revient en hurlant à s’en arracher la glotte. Plusieurs fois, elle ferma les yeux sous la force des cris, comme si elle se prenait une rafale en pleine poire. Mais c’était surtout la proximité de Darwin, et son haleine de poireau qui lui faisait froncer le nez. Sauf que plus elle hurlait, plus elle-même sentait l’agacement pointer sa petite race. Si bien que rapidement, et juste après qu’il est évoqué un truc sur la confiance, elle lui jeta le baby phone en pleine face avant de se saisir du plateau et de venir lui en foutre un coup directement sur le haut du crâne.

« Oooooh TU VAS BAISSER D’UN TON LE VIOC HEIN !! OU JE VAIS TELLEMENT T’ENCULER AVEC LE MIXEUR DE SOUPE QUE QUAND TU BAILLERAS DESORMAIS ON VERRA LE JOUR ! »

A nouveau, le plateau atterrit sur la tête de Darwin, avec plus de virulence que la première fois. Le regard très colère, Willow avait surtout ce petit air vexé qu’elle n’abordait que très rarement et que bien peu de gens pouvaient se vanter d’avoir arraché à cette grande egocentrique.  Et pourtant… elle avait été un peu vexée oui. Aussi tendit-elle un doigt accusateur devant le visage de Darwin, pour attirer son attention avant de lui filer des petits coups sur le torse à mesure qu’elle ajoutait d’une voix moins colérique, mais tout aussi sèche :

« Je te mettrais bien une gifle, mais ça pourrait être considéré comme de la maltraitance d'animaux. Et mon vernis est à peine sec… putain ! Je suis sans défense quand mon vernis est pas sec alors on va se calmer la beuglante. Et pour le reste… DEMERDE TOI ! Non mais genre quoi ! Je vais me plier à tes exigences de gros bourgeois maintenant ? Les seules choses que tu auras à tes pieds aujourd’hui mon pote, c'est tes chaussettes et ton chien… ! GROS NAZE »  

A nouveau le plateau vola, mais Willow venait de le lancer à travers la pièce comme un frisbee et il alla jusqu’à atterrit dans la salle de bain. Le raffut indiqua qu’elle avait sans doute péter l’immense bouteille de Chanel n°5, dont le prix atteignait les 5 chiffres. Soudainement très satisfaite, Willow adressa un haussement d’épaules et de sourcils à Darwin, un sourire fort arrogant, et ajouta avec un faux air innocent :

« Oups oups oups ! Elle te coûte cher cette soupe… »

“On n'a pas le droit de mourir vieux, malade ou noyé parce que c'est dégoûtant pour les autres.”

Darlow

- Je te signale que je fais avec mes maigres capacités de cuisinière – et que déjà j’ai fait cuire les trucs… les légumes… -  et que si tu avais pas bouffé la dernière bonniche on en serait pas là.

Oui ben justement, la dernière cuisinière avait fini dans son estomac parce qu'elle avait osé lui préparer des légumes ! Et si Willow n'avait pas subi le même sort c'est bien parce que le stryge avait un minimum de considération pour la jeune femme ! Lui ce qu'il voulait c'était une potion, un onguent, une formule magique ou au pire, du VapoRub ! Il ne demandait pas la lune ... Ni une soupe dégueulasse non plus. Même si l'alchimiste l'avait fait de bon cœur, c'était trop abusé quoi. Darwin aurait aimé partager ses impressions sur le sujet mais il était trop occupé à violer buccalement le robinet pour apaiser sa bouche en feu puis à revenir vers elle telle une furie pour lui gueuler dessus et lui demander de lui asséner un coup de plateau sur la tête. Quoi ? Il s'était bien entendu dire ça ? Mais quel con celui-là ! Il limita la casse en évitant le baby-phone mais se prit un énorme coup de plateau sur le haut du crâne, ce qui lui bousilla une trentaine de neurones ... Et ils ne furent plus que deux. Le stryge allait beugler mais se ravisa en se disant que c'était de bonne guerre, cela dit Willow ne se fit pas prier pour lui faire perdre vingt pour cent d'audition :

- Oooooh TU VAS BAISSER D’UN TON LE VIOC HEIN !! OU JE VAIS TELLEMENT T’ENCULER AVEC LE MIXEUR DE SOUPE QUE QUAND TU BAILLERAS DESORMAIS ON VERRA LE JOUR !

Violence. Deuxième coup de plateau. Mais merde ! Il lui avait dit un seul, pas deux ! En plus d'être vulgaire elle ne savait pas compter. Se frottant la tête avec un air blasé et pas content, l'ancien cureton lui adressa un magnifique doigt d'honneur qu'il s'amusa à coller sur le front de Willow tandis qu'elle lui pointait un index accusateur qui le fit loucher. Ils avaient l'air fin là ... Comme d'habitude en fait.

- Je te mettrais bien une gifle, mais ça pourrait être considéré comme de la maltraitance d'animaux. Et mon vernis est à peine sec… putain ! Je suis sans défense quand mon vernis est pas sec alors on va se calmer la beuglante. Et pour le reste… DÉMERDE TOI ! Non mais genre quoi ! Je vais me plier à tes exigences de gros bourgeois maintenant ? Les seules choses que tu auras à tes pieds aujourd’hui mon pote, c'est tes chaussettes et ton chien… ! GROS NAZE  

Ses exigences de gros bourgeois ? Elle avait fumer quoi la meuf ? Il la logeait, la nourrissait, la pourrissait de cadeau de luxe, elle pouvait au moins faire quelque chose pour le soigner ! Quel égoïsme ... Lui qui était si généreux avec son prochain. Quoi ? C'était se foutre de la gueule du monde ? Ouais peut-être mais Darwin l'était avec ses amis, la preuve se trouvait en face de lui ! Ce n'était pas avec son salaire de conseillère d'orientation pour les merdeux sans avenir qu'elle aurait pu s'acheter toutes ses robes qui coûtaient une blinde ! C'était pas du Liddl maggle !

- Tu vas te calmer, Duconne de mes deux ? Ton vernis tu peux te le carrer là où j'pense ! Au moins tu chieras en couleur et tu pourras dire au monde entier qu't'es une Princesse de merde ! Et n'inclus pas Koupl Jack dans cette discussion, ce débile n'y est pour rien !

Les mains sur les hanches et les sourcils froncés, Darwin toisait son amie qui lança le plateau dans la pièce, rasant de très près son oreille. Ses yeux se firent ronds quand quelque chose se brisa dans la salle de bain et le silence s'abattit d'un coup sur les deux énergumènes qui se fixaient comme deux abrutis, l'un hagard et l'autre satisfaite. Dans le cerveau du stryge, tout alla très vite, répertoriant chaque objet se trouvant dans la ligne de mire de la jeune femme et il sut tout de suite ce qui venait de perdre la vie brusquement. Son énorme flacon de Channel N°5. Un cadeau d'anniversaire de lui pour lui ... Un truc qui valait une fortune ! Il était tout neuf en plus ! Bon en même temps, normal puisqu'il en mettait jamais ... Ça schlinguait à mort mais ça faisait classe quoi ...

Sans un mot, il se détourna de Willow et se rendit dans la salle de bain, une main masquant son nez tellement l'odeur était forte. Il ouvrit la fenêtre, manquant de se péter la gueule en glissant dans le liquide jaunâtre ressemblant fortement à de la pisse à quatre milles balles, puis contempla le désastre. Il avait envie de gueuler mais s'il enlevait sa main, la seule chose qu'il allait faire s'était de dégobiller sur elle. Quoique, ça aurait pu être drôle ! Entre les tâches de parfum et les bouts de verre, Darwin se croyait sur un champ de bataille et ... Son regard devint lumineux et un sourire débile vint remplacer la grimace de dégoût causée par l'odeur. Darwinus Titus Bitus venait d'avoir une idée et généralement, c'était tout sauf intelligent. TREMBLEZ PAUVRES MORTELS ... Le darlow allait encore sévir ! Enfin sauf si la deuxième partie de la team lui en voulait vraiment ... La plupart du temps, ils se disputaient mais ça ne durait jamais bien longtemps.

Il sortit une nouvelle fois de la pièce, inspirant un gros bol d'air et s'approcha de l'alchimiste, un air sérieux plaqué sur le visage. Seul ses yeux trahissaient une légère excitation. Mains sur ses épaules, il prit la parole sur un ton solennel :

- Ma chère Willow ... Réglons ce différend à notre manière veux-tu ? Je te propose une partie de paintball ... Dans une maison de retraite ... En fauteuil roulant ... Dans deux jours le temps que je trouve quelqu'un pour tout nettoyer, pour me taper ta vitamine et reprendre des forces ! Partante ? Bien évidemment le perdant aura une sentence et le gagnant la gloire du triomphe, comme d'habitude ...

“On n'a pas le droit de mourir vieux, malade ou noyé parce que c'est dégoûtant pour les autres.”

Darlow

Si la colère était véritable et qu’elle aurait pu en vomir des objets tranchants, Willow n’avait pas pour autant l’habitude d’ignorer les conneries que pouvaient débiter le Stryge pendant leurs rares disputes. Il pouvait l’avoir rien qu’avec ça, infernal le mec. Car après avoir collé un joli doigt d’honneur sur le front de la grognasse, il avait enchainé pour lui répondre avec autant d’esprit que son geste … « Tu vas te calmer, Duconne de mes deux ? Ton vernis tu peux te le carrer là où j'pense ! Au moins tu chieras en couleur et tu pourras dire au monde entier qu't'es une Princesse de merde ! Et n'inclus pas Koupl Jack dans cette discussion, ce débile n'y est pour rien ! » Oh le gros connard !! OH L’ENFOIRE ! Comment il osait lui parler comme ça, à elle, et à son verni ! Mais surtout, où allait le monde si ce gars-là n’arrivait même pas à l’engueuler sans la faire marrer ?! Bien qu’elle gardait son regard furieux, son envie de lui maraver la tronche et de lui faire passer un sale quart d’heure à ce tas de microbes putrides, le menton de Willow se mit à trembler dangereusement vers l’hilarité. Non parce que quand même, il avait du répondant le vieux et, un peu beaucoup d’humour. En tout cas le même que Willow. Mais bon… le plateau avait malgré tout été faire un sort (involontaire à la base) à la bouteille de parfum dans la salle de bain. Willow ne pouvait pas être moins fière de ce lancé ! 10/10, mention ultime ! Sa satisfaction ne pouvait pas être plus intense, même si elle avait pécho Bill Gates en personne et dilapidé toute sa fortune en moins de 48 heures. C’était dire… parce que Willow savait bien que ce gros radin de Darwin allait sauter au plafond au point de s’empaler dans le lustre… ce qui franchement aurait été la vision la plus parfaite qui soit, et aurait promis une partie de Piñata tout à fait mémorable !  

L’œil rond qu’il aborda en comprenant ce qu’il venait d’arriver à son Chanel N°5 le fit passer pour une grande poule toisée par un prédateur. Non en fait une grande poule tout court à en voir le vide interstellaire qui se cachait derrière ce regard, avant qu’un éclair de panique ne l’emporte vers la salle de bain et qu’elle n’éclate de rire sans aucuns scrupules. VICTOIRE ! Rapidement, Willow exécuta une petite danse (proche de la macarena) histoire de se féliciter et s’en alla promptement s’assoir dans un fauteuil de l’immense piaule, en attendant que ce bon vieux Darwin revienne l’agresser comme il se devait. Après tout, là, elle touchait à sa précieuse collection de trucs chers… Et Dieu seul savait que l’ex curé de ce dernier pouvait tenir à ses biens matériels, véritables démonstrations de (couilles) de richesses, exposées aux yeux du monde qui lui n’en avait certainement rien à foutre. Mais bon, c’était Darwin. Sans doute souffrait-il du complexe du corps brindille et de la virilité tout aussi fine que ses autres membres, et qu’il compensait de la sorte (même si elle l’avait déjà vu des centaines de fois à poil, mais bon…). Donc, il était fort probable qu’il revienne en mode taureau furax, de la vapeur sortant de ses naseaux dans l’intention de lui faire passer un sale quart d’heure. Si là, la plupart des donzelles Alchimistes incapables de pondre un sort correct pour se protéger aurait légèrement été prises d’une panique hystérique, Willow elle, se contenta d’inspecter ses ongles et son fameux verni rouge à la recherche d’un éclat, d’un défaut à corriger. Mais elle s’attendait quand même au pire… même si elle connaissait bien Darwin, il pouvait avoir des réactions relativement connes sous l’emprise de la colère. Cependant, elle fut étonnée de le voir revenir avec autant de retenu. Et même… avec une sorte de pétillement d’excitation sur le visage ? Ça puait du cul… mais VIOLENT ! Qu’est-ce qu’il allait encore lui sortir… « Ma chère Willow ... Réglons ce différend à notre manière veux-tu ? Je te propose une partie de paintball ... Dans une maison de retraite ... En fauteuil roulant ... Dans deux jours le temps que je trouve quelqu'un pour tout nettoyer, pour me taper ta vitamine et reprendre des forces ! Partante ? Bien évidemment le perdant aura une sentence et le gagnant la gloire du triomphe, comme d'habitude ... »

Un sourire légèrement fourbe naquit sur les lèvres de Willow qui s’imaginait déjà en tenue de paintball, un jeu dont ils appréciaient détourner les règles histoire de foutre la misère aux gentils citoyens d’Ottawa. Mais là… s’en prendre à des vieux c’était… brillant !! Elle trépigna presque, avant de se lever et de se précipiter vers lui, les yeux pétillants à son tour et clairement en admiration devant l’idée de Darwin.

« Mais tu sais même pas à quel point tu vas te prendre la taule de ta vie mon pote ! Même si tu triches, tu vas mordre la poussière. Et je te préviens que ton gage sera mémorable… »

Elle imaginait asser bien, par le mot mémorable, quelque chose de vraiment indélébile (noter le presque ‘débile’ dans le mot précédent, tout à fait de circonstance). Elle en frétillait déjà, aussi bien à l’idée de cette partie qui allait encore une fois les rassembler dans la bêtise mais aussi parce que Darwin ne semblait vraiment pas fâché contre elle, ce qui finalement lui retirait un certain poids des épaules. L’alchimiste n’aimait pas être en froid avec le Stryge, ce qui était rare mais asser douloureux dans le genre. Mais maintenant, il fallait qu’il reprenne du poil de la bête… Aussi lui prit-elle la main pour l’accompagner au lit.

« Maintenant tu arrêtes de t’agiter dans tous les sens. Je ne veux pas avoir à supporter tes médisances en cas de victoire. »  dit-elle avant d’ajouter d’une voix suraigüe, avec des mimiques très féminines. « ‘Non mais tu vois j’étais malade alors bon j’étais pas en forme, tu profites de mon état de vulnérabilité angineuse gnagnagnagna je suis une grosse fiote !’ Je ne voudrais pas trop te ramasser à la petite cuillère vois-tu ? »

Sur ce, elle le poussa directement dans le lit, le recouvrit de sa lourde couette jusqu’au visage, avec fort peu de douceur, et s’en alla chercher la fiole de vitamines qui était tombée quelque part… Quand l’autre taré s’était mis à bondir comme un damné.

“On n'a pas le droit de mourir vieux, malade ou noyé parce que c'est dégoûtant pour les autres.”

Darlow

- Mais tu sais même pas à quel point tu vas te prendre la taule de ta vie mon pote ! Même si tu triches, tu vas mordre la poussière. Et je te préviens que ton gage sera mémorable…

Ok, même pas peur ! Le stryge avait l'habitude des gages stupides, les menaces proférées par la mortelle n'eurent donc aucun effet. Bien au contraire, cela le stimulait encore plus dans sa connerie déjà bien développée. Il fallait dire que ça lui plaisait au cureton de s'en prendre plein la tronche car plus il pouvait faire le débile, plus il était heureux. Une fois, alors qu'il avait perdu un énième pari, il avait dû s'incruster dans un ballet de danse classique habillé d'un tutu puis chanter en russe « La grosse bite à Dudule » tout en gesticulant une macarena assez obscène. Oh bordel qu'il avait pris son pied (ainsi que celui d'un vigile, mais dans le cul) ! Ce fut donc en toute connaissance de cause que Darwinner serra la main de sa comparse en lui répondant avec un air de défi :

- Pas de soucis ma Bibiche ... Voyons qui de nous deux fera le plus de ravalement de façade chez les vioques ! Bien évidemment, la seule règle dans ce jeu c'est qu'il n'y a pas de règles ! Et il n'y aura pas de triche ... Juste de la ruse, ma chère !

Un petit sourire satisfait vint illuminer son teint blafard et son nez aussi rouge que celui d'Or...de Rudolph. L'ange noir avait déjà sa petite idée du gage mais il préférait le garder secret pour le moment. Il serait peut-être question d'un sublime tatouage de forme phallique sur les pieds (pour être swaag l'été en tong) ou s'il veut vraiment faire son connard, sur la joue pour pouvoir lui dire tous les jours "T'as une tête de bite tu sais ?". Qui a dit que cet homme millénaire était mature ? Il n'y avait que les cons pour croire que les stryges n'étaient que des antiquités coincés du cul et parlant comme les types de France Inter ! Lui c'était plutôt du genre Skyrock la nuit où le mot "zizi" déclenchait l'hilarité générale. Et ouais ... Chacun sa classe.

Riant intérieurement au mot susnommé entre guillemet, le malade se fit pousser dans son lit puis bordé comme un bébé. Darwin aimait aussi ce genre d'attention, surtout venant de sa Bro à ovaire. Gigotant sous la couette pour trouver une position confortable, il demanda à Willow :

- Tu beux me raponter une hiftoire ?

Non, non je n'écris pas avec des moufles ou avec un accent douteux (ce qui serait un exploit soit dit en passant) mais allongé, l'immortel avait simplement le nez bouché. Crédibilité moins cent milles. Rajouté à cela son sourire béat et ses Puppy eyes tout rouge et m'humide ... Son amie ne pouvait que craquer ... Du moins c'est ce qu'il pensait.

“On n'a pas le droit de mourir vieux, malade ou noyé parce que c'est dégoûtant pour les autres.”

Darlow

Aaaaaaah qu’il était mignon lorsqu’il se dandinait ainsi tel Porcinet pour trouver sa position dans son immense lit de princesse. Et quand accessoirement, il fermait un peu sa gueule ! Bon d’accord, il fallait bien avouer que l’idée de la maison de retraite, précédemment évoquée était putain de brillante ! D’ailleurs, en son for intérieur, Willow développait déjà une stratégie à mettre en œuvre ce jour-là, pour imposer sa victoire et écraser ce petit amour de prétentieux. Car les promesses de mordre la poussière… il ne fallait certes pas les prendre à la légère ! Mais en attendant, oui, il était chou le con. Avec son nez de poireaux et sa voix de tapette. Mais bien sûr, elle évita de gueuler ‘Qu’il est mignooooooon !’ sur un ton linéaire et d’une voix si suraigus qui aurait fait péter les tympans du Stryge. Willow n’avait, étrangement, pas bien envie de s’en manger une dans la poire maintenant qu’il s’était calmé un peu à l’idée de traumatiser des vieux. Et puis, le nez plein de… voila, il demanda d’un air d’innocence pure : « Tu beux me raponter une hiftoire ? » Là, faut avouer qu’elle ne résista pas à l’envie de pencher la tête sur le côté en le matant comme s’il était une portée de chaton sur un calendrier La Poste. Elle-même, s’installa un peu mieux sur le côté du lit, et dé-écrasa Darwin pour lui laisser un peu d’air.

« Ok … laisse-moi réfléchir. »

Putain mais il n’y avait que ce gros connard pour lui faire faire des trucs pareils ! Une histoire, mon dieu… qu’est-ce qu’elle allait bien pouvoir lui raconter ? Réflexion intense… alors que machinalement, le regard un peu dans le vide, Willow bordait son Bro’ avec soin. Chose qui ne servit à rien du tout, puisque quelques secondes plus tard elle arrachait la couette à Darwin, le privant de la douce chaleur de cette dernière pour le désaper soigneusement… Mais non, il n’y avait là aucune agression de type sexuelle, et même si Darwin était certainement être en train de faire une méga crise d’angoisse, Willow l’ignora le temps d’ouvrir un tiroir de table de nuit pour en sortir un pot de VICKS VAPORUB Pommade - Boîte de 1 Pot de 100 g (soyons précis, pour l’amour des pharmaciens).

« Alors… c’est l’histoire d’un fils de paysan, du nom d’Odoslav Wùn Koläk Apopectoromolskìhn. Donc, Odoslav Wùn Koläk Apopectoromolskìhn décida à l’âge de 9 ans et demi de devenir empereur, afin d’imposer par la tyrannie et la répression, une certaine justice dans ses terres natales où vivaient de pauvres citoyens agglutinés comme des débiles dans des bleds moisis de chez moisis. Mais ! Parce que ouais si y’a pas de ‘mais’ c’est trop de la merde… un jour en se promenant gaiement dans la forêt, puis près d’un lac où il coupa la tête d’une pécore gratuitement, il déboula dans une prairie. Plus loin, il aperçut une poule et un cheval jouer ensemble – tu noteras le réalisme de la scène -, ainsi se cacha-t-il derrière un caillou un peu gros pour observer … »

Tout en parlant, Willow avait ouvert le pot de VICKS VAPORUB Pommade - Boîte de 1 Pot de 100 g pour le renifler. Une grimace s’imprima sur son visage, parce que ça puait grave déjà, puis parce qu’elle avait envie de faire flipper Darwin… Elle s’en alla ensuite mater quelques secondes le mode d’utilisation histoire de ne pas finir un doigt dans l’oreille (ou pire) de Darwin, pensant bien faire. Remplir la cuillère à café de pommade à ras-bord, retourner celle-ci vers l'intérieur du pot et éliminer l'excès de pommade si besoin en raclant la cuillère à café sur le bord du pot pour avoir la dose juste… Non bon c’était trop casse-couilles ! Les deux doigts dans le pot, elle racla le max de substance pour l’envoyer directement sur le torse de Darwin. La pommade s’écrasa dans un lamentable ‘ploooorf’ dégueulasse, mais Willow ne lui laissa pas le temps de refroidir. Et va-y que je t’enduis de VICKS VAPORUB Pommade - Boîte de 1 Pot de 100 g ! Et va-y que je te frictionne le poitrail ! Non sans ignorer les bruits ultra-cheulou que l’étalage produisait d’ailleurs. Parce que vraiment, c’était limite du bruitage de film porno cette affaire…

« Le cheval et la poulette donc, jouaient, virevoltait comme des cons… pénard dans leur prairie à eux tu vois. Soudain, le cheval tombe dans un trou de boue et coule. Oh putain, de action quoi ! Le mec fait grave un piqué !! Mais il remonte, la tronche bouillit et il appelle à l'aide la poulette et lui demande d'aller voir un fermier dont la femme a étrangement été retrouvée sans tombine une heure plus tôt mais on s’en branle, afin qu'il vienne l'aider à sortir de l'eau. La poulette court à la ferme ! Elle cavale, parce qu’elle n’a pas pigé la cruche, qu’elle a des ailes. Mais une fois sur place, le trou d’cul agricole est introuvable… Alors, elle décide de conduire la BMW du fermier vers le trou de boue et attache une corde au pare-chocs. Ensuite, elle jette l'autre bout de la corde à son ami le cheval et avance la voiture, ce qui sauve l'équidé de la noyade ! Odoslav Wùn Koläk Apopectoromolskìhn trouvant la situation merdique, à raison... s’en va et n’aura jamais la révélation de sa vie. »

Tartinant toujours d’une manière presque sensuelle mais-en-faite-non, Willow avait l’air parfaitement habité par son histoire bien que cette dernière n’ait absolument aucun sens… Après une légère pause pour essuyer sa main sur un kleenex, elle entreprit de reboutonner le pyjama moche que portait Dada.

« Ce que Odoslav Wùn Koläk Apopectoromolskìhn n’apprit jamais, donc, c’est que quelques jours plus tard, il se passa quelque chose d’intéressant. La poulette et le cheval jouant encore dans la prairie, la conne de poulette tombe dans le même trou de boue et elle hurle au cheval d'aller chercher l'aide du fermier. Le cheval lui dit alors :  Je pense que je peux me positionner au-dessus du trou ! Ce qu’il fait donc… Il s'étire sur toute la largeur du trou et ajoute : Maintenant, saisis mon pénis et accroche-toi ! La poulette le fait et se tire en toute sécurité… »

Un sourire satisfait apparut sur le visage de Willow qui à nouveau bordait son poto avec grand soin. Mais devant l’incompréhension qui se lisait dans les yeux de Darwin, elle crut bon d’ajouter, à raison d’ailleurs :

« Morale : Si t'es monté comme un cheval, t'as pas besoin d'une BMW pour tirer des poulettes. Aller, dors maintenant ! »

Accompagnant ses paroles d’un bisous sur le front, l’Alchimiste se leva pour éteindre les lumières, tirer les rideaux et s’assurer que le grand couillon ne fasse pas son gamin et qu’il tente bien de roupiller… avec un peu de chance, elle n’aurait pas à lui foutre une mandale cette fois !