Nom : Forrester; ce nom qu'elle voit désormais comme unique preuve de sa lâcheté, comme unique héritage qu'elle a nonchalamment imposé à sa propre fille. Prénom(s) : Cela a-t-il une quelconque importance désormais ? Diane n'est qu'une lointaine litanie qui, finalement, lui rappelle inlassablement ce qu'elle fut jadis. Âge :  Elle qui, pourtant, voulut s'abandonner au sommeil éternel, voici quarante et une longues années, maintenant, qu'elle foule les terres. Date de naissance : Un douze mai; lorsque le printemps s'étend et promet quelques belles journées sans bavure. Nationalité : Canadienne; à l'image de ces paysages froids et enneigés. Origine(s) :  Canadiennes jusqu'aux extrémités des cheveux. Âge d'apparence : Son apparence semble ne lui offrir qu'une petite trentaine d'années. Date de la mort : Ce douze mai- ci ne promit aucune rédemption lorsqu'elle appuya sur la détente qui l'arracha à ses trente ans. Sous-espèce : Banshee. Métier : Médiocre caissière. Niveau social : Simplement de quoi survivre. Statut marital : L'amour est une faiblesse à laquelle elle ne veut plus se plier. Orientation sexuelle : Pansexuelle. Avatar: Emily Blunt. Crédits: Tumblr. Personnage: Scénario. Petites curiosités Famille et proches -  Il y a les parents d'abord: le père qu'elle n'a pas réellement eu le temps de connaître et qu'elle ne rencontrera plus jamais, puis la mère; qui veille inlassablement sur la frimousse de la petite dernière. Ensuite, on y trouve la sœur aînée. Vous savez, celle qui soupire, qui grommelle quand la plus jeune s'immisce dans son espace vital mais qui, indubitablement, ferait tout pour elle. Et finalement, il y a la fille qu'elle n'attend pas, le fruit d'un amour avorté bien trop rapidement. L'enfant qui lui rappelle inlassablement cette passion d'antan, cette douleur lancinante qui ne la quitte plus. Circonstance de la mort - Elle est pourtant jeune à cette époque., la vie ne tend qu'à se déployer devant elle. Mais les heures sont bien trop sombres, bien trop acides. Et même les nuits ne semblent plus avoir de paupières. Les jours filent, défilent sans aucune promesse d'avenir. Alors, Diane ne voit que ce funeste échappatoire: la mort. Est-elle seule lorsqu'elle en vient à poser le canon sur sa tempe ? Elle l'ignore. Le coup part sans qu'elle ait véritablement le temps d'y songer davantage. L'impact détonne, résonne dans sa boite crânienne, dans la totalité de la demeure. Et, son corps devient rapidement plus qu'une enveloppe vide, qu'un pantin désarticulé sur le sol, dont le sang se répand en une auréole pourpre. Alignement moral - A-t-elle réellement pris ses responsabilités à cœur ? Là est toute la question. Sans doute remercie-t-elle, ironiquement, le ciel de lui avoir laissé une seconde chance pour épauler enfin comme il se doit sa fille ? Chérit-elle celle qu'elle est à présent ? Rien est moins sûr. Le chemin fut bien difficile pour elle. Et, il lui fallut quelques temps avant d'accepter enfin sa nouvelle nature. Heureusement, elle ne fut pas seule pour cette toute nouvelle quête. Cela étant, son instabilité la pousse parfois à ne pas répondre à son rôle. Comment pourrait-elle veiller sur autrui, alors qu'elle fut incapable de le faire pour elle-même par le passé, ni même pour son propre enfant ? Points faibles - Faolan. Ce nom l'anime encore d'un sentiment à la fois grisant et douloureux. Sans doute restera-t-il, à ce jour, sa blessure la plus profonde, sa cicatrice la plus sinueuse. D'ailleurs, il est en majeure partie la cause de toutes ses incertitudes. Instable et inexorablement fragile, Diane n'a plus rien de semblable avec ce qu'elle fut autrefois. Elle en est à se redouter elle-même, à ne plus savoir par quel côté se saisir. Sans doute s'est-elle définitivement perdue, sans doute ne sera-t-elle plus jamais la même. Mais, une chose est sûre; elle est bien décidée à rattraper le temps qu'elle ne pourra, pourtant, pas remplacer auprès de sa fille. Si plus rien ne semble la retenir  réellement droite désormais, son enfant reste la seule et unique certitude qu'elle possède ici-bas mais, également, sa plus grande faiblesse.

 


 qualités
 Franche
 Drôle
 Dynamique
 Avenante
 Prévenante
  défauts
 Taciturne
 Instable
 Mélancolique
 Colérique
 Imprévisible
 

Qui est-elle ? Là est, en vérité, toute la question. Diane, c'est un mélange de sentiments, d'attitudes à la fois contradictoires et complémentaires. L'on ne sait pas réellement sur quel chemin s'aventurer lorsque l'on s'approche d'elle. Elle erre, vogue, divague entre plusieurs pôles qu'elle n'assimile pas elle-même. Le blanc se mêle au noir, quand ils ne se dissocient pas l'un de l'autre. C'est une femme pleine de vie, gonflée d'espérances vaines. Peut-être est-ce pour cela que la colère s'immisce sans cesse entre ses cotes. Diane, elle se débat avec elle-même, elle ne sait plus ce qu'elle doit éprouver, ni même ce qu'elle doit songer. L'oxygène qui l'entoure semble être tantôt semblable à une caresse, tantôt d'une cruauté sans faille. Alors, elle oscille au gré du vent qui lui crache à la figure ses incertitudes. La joie, la tristesse et la rage ne sont plus qu'un capharnaüm déliquescent dans lequel elle s'immerge indubitablement. Cherche-t-elle simplement un sens à tout ce micmac insensé ? Rien est moins sûr. Elle rit, elle pleure, elle hurle. Elle s'agite dans cette existence qui ne lui sied pas. Quelle est la bonne réponse à son équation ? Il y a-t-il seulement une finalité à ses déviances ? Alors, elle passe de l'ombre à la lumière, de la simple caresse au coup de poignard porté en plein thorax. Sa vie n'est qu'une éternelle pièce de théâtre dans laquelle elle se doit de jouer tous les rôles. Elle aime, elle déteste, elle pardonne, elle déchire. Elle est. Elle n'est plus.

Le corps se plie, se broie. Les organes se recroquevillent. Ils se lacèrent eux-mêmes, se complaisent dans cette agonie latente. Au dehors, pas un bruit ne vient entacher cette lente, mais certaine descente aux Enfers. Le monde ne cesse pas son éternelle ronde insipide. Le jour continue de se lever et, la nuit, de se coucher enfin. Quelques enfants piaillent leur insouciance par delà les murs, quelques oiseaux chantent les beaux jours. Mais la douleur, elle, persiste à gangrener toute réalité. Diane rabat la couverture au dessus de sa petite tête endolorie, s'immerge davantage dans les tréfonds de sa propre cacophonie. Les jambes repliées contre son abdomen, elle tente encore de parer les bourrasques invisibles qui l'accablent incessamment. Le zénith pointe fièrement le bout de son nez seulement, toutes ses heures semblent n'être plus que pluies et ouragans. Elle pose sa paume sur son nombril, cajole sa peau qui, recouvre la fougue d'un amour passé. Elle inspire profondément mais, le sanglot qui lui meurtrie la gorge s'échappe dans un râle étouffé. Qu'aurait-elle à offrir à cet être ? Rien. Ou si peu.
- Diane. Diane, viens manger.
Mais elle ne veut pas entendre. Alors, elle abaisse ses paupières encore brûlantes des nuits sans sommeil, frictionne doucement le drap contre son tympan. Elle n'est plus ici. Elle ne veut plus être ici. Faolan a tout emporté avec lui, lorsqu'il s'est évanoui dans la nature. Il l'a dépouillé de tout ce qu'elle fut autrefois. Et, que reste-t-il désormais ? Rien. Seulement une coquille vide, qu'elle ne parvient plus à rassasier. Il a tout pris. Elle lui a tout laissé. Une pression s'exerce sur son épaule camouflée et, elle ne peut que rechigner.
- Diane...
Seulement, même le timbre réconfortant de sa sœur n'y peut plus rien. Un éclat s'est dissipée pour ne plus jamais renaître. Elle soupire bruyamment, espérant chasser cette intrusion. Mais, son linceul se voit retiré d'un geste franc. Ses prunelles autrefois rieuses rencontrent alors celles inquiètes de son aînée. Cette sollicitude lui flanque la nausée et, la pousse à se retourner sèchement. Elle ne veut plus lire l'intérêt que lui porte ses proches, elle ne veut plus avoir à se justifier.
- La vie continue, Diane. Tu rencontreras de nouveau l'amour, tu...
Mais Diane ne lui laisse pas le temps d'achever cette sempiternelle rengaine qu'elle se plait à lui servir chaque jours.
- Fous-moi la paix, Maya. Foutez-moi tous la paix !
Elle jette brutalement l'un des oreillers à travers la pièce. Son regard las se durcie pour ne devenir plus qu'un amoncellement de ressentiments insensés. Ses paumes se plaquent sur les frêles épaules de son interlocutrice, avant qu'elle ne les pousse vivement vers l'arrière.
- Laisse-moi, va-t-en, va-t-en !
L'effet n'est pas celui escompté, puisque Maya profite de son redressement pour enlacer fermement sa silhouette amaigrie.
- Ça va aller, Diane. Je te le promets, ça va aller.
Diane s'agite frénétiquement, telle une échappée de l'asile à qui l'on tenterait de revêtir la camisole. Les images d'antan défilent derrière ses yeux désolés. Tout ne devient plus qu'un film dans lequel elle n'aurait été que simple spectatrice. Quelques injures dont elle ne pense pas un traître mot dégueulent de sa bouche puis, ceux-ci deviennent plaintes, pour n'être plus que sanglots.
- Ça va aller...
Mais qu'importe ces mots qui, finalement, ne promettent qu'illusions et chimères. Diane n'est plus et, plus jamais ne sera.

Par delà les carreaux, une fillette gambade insouciamment dans l'herbe verdoyante. Ses petits bras se tendent vers les cieux, ses rires embaument l'atmosphère. La beauté qui rayonne en elle n'est qu'un énième coup pour Diane qui, ne peut s'empêcher de détourner le regard. A-t-elle véritablement posé les yeux sur elle ? Rien est moins sûr. Cette enfant semble n'être qu'une litanie lointaine qui lui rappelle sans cesse ce qui s'est indubitablement évaporé entre ses doigts. Elle inspire profondément, s'aventure davantage entre les murs écrasants de la demeure. Sa sœur ne tarderait plus à revenir. Sa mère et elle veillent à ne pas la laisser trop longtemps en proie à ses propres démons. Que craignent-elles ? Pas besoin d'être un génie pour le comprendre. Diane se glisse silencieusement dans l'antre de son enfant. Là, elle contemple la pièce de ses prunelles sans vie, cherche naïvement un quelconque point d'ancrage. Mais, cette réalité enfantine la ramène toujours aussi brutalement à sa propre désolation. Elle passe une main tremblante sur son visage humide, entrouvre les lèvres afin de happer désespérément cet oxygène qui prend plaisir à lui manquer. Qu'espère-t-elle, finalement, en s'immisçant ici ? Le néant est un mal bien tenace qui, l'avale chaque jours un peu plus, sans promesse de rédemption. Et, Diane n'aspire pas à retenir sa chute à ses mains tendues qu'elle perçoit en faignant de ne rien voir. Elle se laisse inexorablement couler, sombrer dans cet océan d'ébène.
- M'man !?
Mais elle ne veut plus entendre cette petite voix dépendante. Elle ne veut plus soutenir quotidiennement sa présence. Alors, elle porte le goulot de sa fidèle alliée à sa bouche, ingurgite une longue et brûlante gorgée qui l'anesthésie un coup de plus. Elle tangue, se heurte à la tapisserie pastelle, s'engouffre dans son cloître qui, à présent, représente son propre mausolée. Les aiguilles du temps s'égosillent à ses tympans, accablent toujours plus ses heures creuses. Pourquoi ? Cette interrogation qui s'évertue à ne pas trouver de réponse la harcèle à chaque inspiration et, la pousse une fois de plus à libérer un profond hurlement de désarroi. Elle balaye d'un revers de bras acharné les quelques objets entreposés sur son bureau, retourne sa literie dans une plainte affamée. Mais, lorsqu'elle croise enfin son reflet à travers le miroir, Diane ne peut que constater avec effroi qu'elle n'a définitivement plus rien de ce qu'elle fut autrefois. Même sa silhouette transpire l'éternel combat auquel elle se livre en vain. Elle s'approche de la psyché, presse doucement la bulbe de ses doigts contre sa joue creuse. Alors, un rire décharné anime ses frêles épaules. Plus rien n'a de sens. Elle-même n'en a plus. Elle recule, titube jusqu'à sa penderie. Elle farfouille frénétiquement entre les rangées de vêtements, avant de mettre finalement la main sur le métal. L'espace de quelques minutes, Diane contemple l'ustensile sans broncher. L'univers cesse enfin sa ronde et, elle sent poindre en elle une sérénité depuis trop longtemps occulté. Elle papillonne des cils, esquisse faiblement un rictus dénué de sens.
- Diane ?
Mais elle n'entend même plus cette voix, au loin, qui cherche à s'assurer de sa présence. Quelques larmes à la fois soulagées et résignées perlent le long de ses pommettes blafardes, alors qu'elle dépose l’extrémité de l'engin contre sa tempe. Ses yeux étonnement vivants scindent l'espace autour d'eux. Son index se crispe douloureusement et, une détonation virulente résonne au cœur de sa boite crânienne, court tout au long de l'habitation. Le temps s'estompe un instant, alors que son enveloppe s'éparpille mollement sur le sol. Un cri se brise. Mais, Diane n'est plus.

Après la tempête vient toujours le beau temps, paraît-il. Après la mort vient également la vie. Pour quelles raisons nébuleuses foule-t-elle de nouveau les terres ? Elle l'ignore. Rien n'a véritablement changé depuis toutes ces années. De nouveau, elle erre sans réellement comprendre ce qu'elle fait ici. L'ironie du sort a voulu qu'elle annonce les morts à venir, qu'elle protège la veuve et l'orphelin. Comment le pourrait-elle alors qu'elle n'a pas su, elle-même, se préserver des frasques de l'existence ? Pourtant, le destin en a décidé ainsi et, elle tente enfin de se débattre avec ses propres déviances. Secrètement, elle aspire à retrouver doucement celle qu'elle a lâchement abandonné par le passé; sa fille. La honte, cependant, la pousse à ne la veiller que d'un œil lointain. A-t-elle véritablement le droit d'entrer de nouveau dans sa vie après toutes ces années d'absences ? Rien est moins sûr. Mais, Diane n'espère que cela. Peut-être que toute cette machination n'est qu'une seconde chance pour ces deux femmes qui, malgré les liens du sang, ne sont désormais que de simples étrangères. Quelque peu secoué par Sonja, Diane s'efforce, cela étant, d'approcher son enfant. Ce que leur réserve l'avenir ? Nul le sait.