Tu savais qu'en mélangeant des parts égales d'essence et de concentré de jus d'orange congelé, on peut faire du napalm ?
Aaaaah... tirer sur des cons lui manquait tant ! Et à Ottawa, Teagan ne pouvait appartement pas canarder n'importe quoi - ou n'importe qui. Soit disant que cela ne se faisait pas. C'était pas dans les mœurs blablabla... on se faisait décidément chier comme des rats dans ce pays de merde ! Au Venezuela, c'était pas la même limonade. Il n'était d'ailleurs pas rare dans les quartiers les plus craignos, que des abrutis se tirent dessus sans même trouver à se planquer, pour une cargaison de chewing-gum Hollywood ou de capotes, tant que c'était goût fraise pour l'un comme pour l'autre. A la guerre comme à la guerre comme on disait ici. Ouais m'enfin les Canadiens, ils savaient vraiment pas ce que s'était que la guerre alors, c'était assez drôle de constater à quel point ils pensaient tous avoir une vie dangereuse parce que... attention, Dédé venait de faire du saut d'obstacle à poney et Mauricette 20 mètres en tyrolienne en lâchant la corde d'une main. Youhouuu ! Mouais... Teagan était pas bien convaincue. C'était peut être pour ça finalement, qu'elle aimait bien le grand gaillard de Lorcàn, de temps en temps - avec des pincettes et des guillemets -. Le mec était militaire, donc techniquement il œuvrait pour la justice toussa toussa... et il n'apprécierait pas de savoir qu'il était le genre de bonhomme que la famille de Teagan avait longtemps dégommé à la kalach'. Mais au moins il avait des couilles en béton, pour une lopette ! Bordel d'ailleurs, qu'est ce qu'elle avait Teagan avec les homo c'est dernier temps ? Elle croisait que ça... A croire qu'Ottawa était aussi la capitale des Folles en tout genre, elle en avait même pécho une/un contre sa presque-volonté. L'arnaque de la Reconnaissance... En attendant le militouze, elle était pas prête de se le cogner dans un ascenseur, c'était rassurant. Il était même cool, et elle pouvait se défouler avec lui. Et puis il était pas mal fendard avec ses sourcils chelou et ses expressions de prédateur pour p'tits culs masculin... Ouais, au final Teagan lui trouvait de l’intérêt. Sans compter qu'elle n'avait pas encore d'ami gay, et que c'était pourtant diablement à la mode !
Le principal avantage de trainer avec Lorcàn, c'était qu'elle avait maintenant un adversaire à sa mesure en matière de tir (dans les deux sens du terme, mais nous parlons ici d'un tableau de chasse au sens propre.). C'était ce qui lui manquait le plus en vérité, hormis sa famille. Tenir une arme, sentir le poids de cette dernière, apprivoiser son équilibre, adapter sa vue, anticiper... viser, et faire mouche. Et pour une passionnée des armes, il était souvent difficile de ne pouvoir s'exercer. Surtout qu'elle avait apprit très tôt, et que cela faisait comme qui dirait, partis d'elle. Encore une fois, c'était un avantage pour Lorcàn qui bénéficiait grâce à la passion des armes que cultivait Teagan, de la fabuleuse présence de cette dernière (chevilles). De leur rencontre au stand de tir (où elle n'avait pas le droit d'être d'ailleurs), jusqu'à cette partie de Paintball, il semblait que Teag' appréciait pas mal le militouz. Et puis c'était facile de discuter avec lui, parce qu'il se semblait choqué par rien ! Le mec était cool quoi !
« T'es sérieux ... ? En KILT ??! »Elle tirait une gueule de six pieds de long alors que l'homme venait de lui raconter cette sombre histoire de pari perdu et de cacahuètes gelées sous une jupe aux motifs dégueulasses. Franchement c'était moche... disparition pas-momentanée de la dignité d'un homme. Un regard limite méprisant s'afficha sur son visage avant que l'un des adversaires qu'ils avaient méchamment prit pour cible passe devant eux, complétement barbouillé de peinture violette. Par provocation, son sourire arrogant se changea en quelque chose de quelque chose de bien plus moqueur alors qu'elle lui adressait un L avec la main qui ne tenait pas son équipement. Et elle articula exagérément un 'Loooooooser !' sans un son, mais le type comprendrait parfaitement... Ils avaient perdu comme des flans, alors qu'ils étaient nombreux, et que l'équipe de Lolo et Teagan n'était composée que de ... bah Lolo et Teagan. Un rire railleur et bien peu distingué lui échappa, alors qu'elle l'adressait par la suite à Lorcàn en hochant la tête d'un air de dire "je vais te dire un truc franchement mon gars c'est le Graal de la vérité".
« Il est taré ton mec c'est pas possible... Largue le... » Elle resta pensive un instant, avant d'ajouter.
« Sauf si vous voulez adopter... Vous cherchez pas une mère porteuse ou un truc comme ça ? Je connais quelqu'un qui va bientôt faire un déstockage de bébé... »