Nom : Keegan Prénom(s) : Alexie. C'est un prénom de fille hein. C'est pas un garçon elle, hein! Âge : 21 ans. En théorie. Date de naissance : 7 Novembre 1994 . Nationalité : Canadienne. Origine(s) : Il paraît qu'elle  a du sang Danois quelque part. Un peu. Considérez qu'elle est Canadienne, c'est plus simple, ça l'embrouille moins. Alter-Ego : Maki Catta. Petite bestiole bondissante, sociable et mignonne à souhait. Métier (études) : Etudiante en deuxième année de droit. Mais c'est juste pour faire plaisir à sa soeur. Elle a une vraie âme d'artiste et travaille à mi-temps comme serveuse au baker street cafe. Niveau social : Moyen. Avant ça allait. Maintenant ça va plus. C'est triste la vie. Statut marital :Célibataire  Qui voudrait d’un truc pareil? Orientation sexuelle : Hétérosexuelle Avatar: Jessica Sikosek Crédits: Bazzart Personnage: Inventé Petites curiosités Famille et proches - La famille d’Alexie, c’est sa grande sœur. Point. Bien sûr, elle a eu un père et une mère. Elle n’est pas née dans un chou hein. Mais le problème quand on est une créature surnaturelle, c’est qu’il y a beaucoup plus de chance que les choses tournent au vinaigre. Et bien sûr, sa famille ne fait pas exception à la règle du drama obligatoire. Maman Berzerker a tué papa Berzerker parce que c’est plutôt dangereux de trop titiller une de ces petites bêtes. Taylor a mis énormément de temps à lui avouer la vérité. Pour la protéger sans doute. Elle, elle ne s’en souvient pas, elle n’avait que quelques mois quand cela s’est produit. C’est presque comme si ça n’existait pas, comme si c’était arrivé à quelqu’un d’autre, à une autre époque, dans un autre endroit. En attendant, ce qu’Alex sait, c’est qu’elle a été obligée de vivre pendant des années chez sa mamie qui puait la Naphtaline et qui était pas franchement très sympa. Donc non, pour elle, sa famille c’est Taylor. Qui est chiante mais qui pue pas au moins. Maîtrise du totem - Bibi le maki. Oui, bon, merci d’être un peu indulgent sur le nom qu’elle a décidé de donner à son alter-ego, on ne sait pas ce qu’on fait quand on a treize ans. Ou plutôt on ne sait pas ce qu’on fait quand on est Alexie. Bien sûr, il n’a pas été le premier. Il y a eu Mara le lama, Nono le manchot, Alfred le Leonberg, Odile le Crocodile – celui-là faisait très peur – et d’autre encore. Mais Bibi c’est son préféré. Il est plus gentil que les autres. La joie de vivre du totem ne parasite pas celle de la jeune fille, il la décuple, la rend encore plus vive, plus rayonnante. Et même si la plupart du temps, ce sont deux excités de la vie, il peut même la calmer, les makis étant connus pour grandement apprécier les siestes au soleil, bloqués en position du lotus. Elle maîtrise donc –étonnamment- bien la vie partagée avec cette boule de poil. Sensibilité - Elle n’a été sous état de furie que très peu de fois. Il lui faut vraiment un énorme choc émotionnel pour le déclencher. Quand cela se produit, des poils poussent partout sur son corps, une queue se développe et ses yeux s’exorbitent comme deux soucoupes en prenant une couleur jaune. Certes, il y a plus effrayant. Mais elle entre dans un état de frénésie complet, comme un enfant hyperactif qui aurait oublié sa Ritaline pendant plusieurs mois et elle détruit tout. Vraiment tout. Si Taylor n’a jamais réussi à lui faire avoir peur de son alter-ego, Alexie craint pourtant cette perte de contrôle totale. En revanche, elle apprécie sa forme de fusion, même si c’est extrêmement douloureux –essayes de te faire pousser une queue pour voir perv spotted. C’est plus simple d’être un Maki. Il n’y a pas de problème à résoudre, pas de grande préoccupation à avoir. Mais elle sait que sa sœur déteste la voir ainsi et évite donc de prendre cette forme. Points faibles - Evidemment son plus gros point faible, c’est Taylor. Elle ne supporte pas l’idée qu’on puisse faire du mal à sa grande sœur qu’elle aime plus que tout. Si quelqu’un la blesse, son totem prend le dessus quasiment instantanément, à grand renfort de cris d’alerte stridents et de coup de dents dans ta cuisse. Elle ne supporte pas non plus les injustices, les actes malveillants en tout genre. C'est quelque chose qui la dépasse, qui la révulse et qu'elle haït au-delà de tout.

qualités
Sociable
Créative
Protectrice
Énergique
Souriante
Enthousiaste
défauts
Stupide
Curieuse
Rêveuse
Insouciante
Naïve
Téméraire


Il paraît qu'elle a des soleils au fond des yeux -à défaut d'avoir la lumière à tous les étages. Elle a ce rire capable d'illuminer les nuits les plus sombres, ces gestes aussi doux qu'une joue sur un oreiller; cette joie qui contamine plus sûrement qu'une mauvaise gastro. C'est un soleil incandescent, brûlant, virevoltant sans cesse. Inconstante, inconsciente, elle joue avec tous les dangers sans même pouvoir les identifier. C'est sûr, quelque chose n'a pas marché quand elle est née, un bouton qui s'est pas allumé, une fonction mal programmée. Finie à la pisse diront les mauvaises langues. Absente à la distribution réglementaire de cerveaux. Bercée trop près d'un mur. Douce abrutie heureuse.

Regardez -là avec ses paillettes; ses collages, ses fleurs et ses peintures, comme elle à l'air joyeux! Avec ce regard éberlué et naïf, on croirait presque contempler un bébé qui dort, souriant aux anges, paisiblement. Les problèmes du monde semblent lui voler à des milliers de kilomètres au-dessus de la tête. Le luxe de l'idiotie. Même si elle ne comprend rien à la politique, à la crise économique ou aux chaussettes qui disparaissent mystérieusement, la gamine n'en reste pas moins très sensible aux soucis de ses proches, prenant à cœur de leur trouver des solutions -inadaptées forcément-  ou de leur prodiguer un réconfort trop encombrant. A l'inverse, elle peut se montrer terriblement blessante ou sarcastique sans le vouloir. C'est ce qui se passe quand on est atteinte de diarrhées verbales. Blablabla , c'est incessant, c'est à vous rendre fou.

C'est vrai qu'il est embarrassant cet amour dont elle ne sait pas quoi faire. Que ne donnerait-elle pas pour plaire à ceux qu'elle aime... Elle essaye, vraiment, de toutes ses forces d'être à la hauteur. Mais c'est plus fort qu'elle. Elle rate. Tout. C'est une catastrophe ambulante, embarrassante, douée en si peu de chose. Elle veut juste rendre les gens heureux. Ce qui ne fonctionne pas à tous les coups. Puis y  a ce désir d'indépendance, de liberté qui la pousse à ce mettre en opposition avec les autres parfois, à faire toutes les conneries de la Terre. Un peu comme une crise d'adolescence en retard. De toute façon, elle est jamais à l'heure. C'est parce qu'elle vit sur un autre système solaire, à des années lumières, dans un monde coloré qu'elle s'est elle-même crée. Comme un bouclier d'idioties et de pitreries qu'elle brandit pour se mettre à l'abris du si terrifiant monde réel. Parce qu'au fond, personne ne peut être aussi stupide hein? P't'être bien que si.

Il y a des événements dans la vie qui paraissent si anodins que sur le moment, personne n'y prête attention. C'est pas comme si on s'attendait à ce qu'un simple regard, qu'une conversation ou que le rire de deux petites filles dans une chambre poussiéreuse change le cours d'une vie, non. Il y en a eu tant d’autres de ces moments banals. Mais allez savoir pourquoi, c'est précisément ce regard, cette conversation, ce rire, qui à le plus de pouvoir.

Alexie a sept ans. Elle a grimpé au sommet d’un arbre, défonçant un peu plus ses baskets trouées et ses genoux déjà écorchés. Son corps gracile repose paresseusement le long d’une épaisse branche, ses longues jambes maigrelettes pendouillant dans le vide. Inconsciente du danger, elle mâchouille machinalement une poignée de cerises dont le jus constelle sa robe blanche de dizaines de tâches rougeâtres. Les yeux rivés au ciel, les poils hérissés par le vent et le soleil joue à cache-cache avec les nuages qui prennent des formes biscornues. Un lapin, un dragon, un bonhomme, un oiseau. Un jeu qui ne la lasse jamais les jours ordinaires. Mais aujourd'hui, elle est sur le point de prendre une décision d’une extrême importance, petite chose innocente, de se faire une promesse à elle-même qui changera sa vie. Elle a trop vu les larmes et les plumes de sa sœur, l’a serré tant de fois entre ses bras pour apaiser ses peurs, l’a rejointe sous la couette  tellement de nuits pour chasser avec elle les monstres sans visages qui semblent toujours être à leurs trousses.

Puis  il y a eu cette après-midi-là. La pluie ricochait sur les fenêtres et sur les joues de Taylor. Son corbeau lui avait encore rendu la vie impossible. Comme toujours. Alexie l’avait trouvé, en pleine crise d’angoisse, haletante, recroquevillée dans un coin de la chambre qu’elles partageaient chez leur grand-mère, couverte de plumes, son bec lançant des cris terrifiants. Doucement,  elle l’avait calmée, relevée. Puis l’avait faire rire, beaucoup, à s’en faire exploser la cage thoracique, à en suffoquer, à en tomber par terre. C’est ces éclats de voix joyeux qui lui revenaient en mémoire, là, assise dans son arbre comme une sauvageonne bariolée de peintures de guerre à la cerise. Elle se souvenait de son corps qui tournait sur lui-même, les bras en croix, étendus comme les ailes de l’oiseau qui terrifiait tant sa sœur en hurlant de sa voix de petite fille « Regarde, ça fait pas peur! Ça fait pas peur! ». Et elle tournait, comme une toupie. Elle tournait, tournait, tournait. Jusqu’à en avoir mal au cœur, jusqu’à tout voir en double, jusqu’à tanguer sur elle-même et à s’écrouler sur la moquette miteuse, tout près de Tay, le souffle court, le sourire éclatant. Elle avait saisi ses mains et avait murmuré «Faut pas avoir peur. Faut pas, parce que je t’aime.» C'était ça, ce moment précis où leurs yeux se sont plongés les uns dans les autres. Le grand moment de sa vie, celui où elle avait compris. Elle devait faire l'idiote, comme un clown sans maquillage et sans nez rouge pour soulager la peur de sa grande sœur. Pour prendre un peu du fardeau qu'elle traînait comme un boulet de prison sans qu'Alex ne comprenne pourquoi.
Ne jamais l'abandonner seule avec ses démons pour seuls compagnons. C'est ce qu'elle se jurait à elle-même, en silence, en équilibre à quelques mètres au-dessus du sol. Croix d'bois, croix d'fer, si j'mens j'vais en enfer.


La robe est vraiment blanche c'était fois-ci. Impeccable, sans un seul faux pli, sans une seule tâche. C’est étonnant quand on connait Alexie et sa propension à coller ses doigts pleins de peinture à peu près partout et surtout là où il ne faudrait pas. La seule trace de rouge cerise est celle soigneusement étalée sur ses lèvres, dans une vaine tentative de  la faire paraître un peu plus vieille ou du moins, de lui donner ses dix-huit ans fraîchement fêtés. Le temps a passé sans qu’elle n'ait cessé de rêver aux nuages, les cheveux dans le vent.

Elle vérifie une énième fois sa coiffure dans le miroir du pare soleil de la voiture de Taylor, efface une trace de maquillage, arrange ses boucles d’oreille. Le moteur tourne encore, prêt à vrombir,  à l'emmener loin de là contre son gré. Sa sœur a gardé les deux mains fixées sur le volant, le regard dur et sombre, la mâchoire crispée et les muscles des bras saillants. Elle voudrait être ailleurs, elle voudrait partir avec sa petite sœur loin. Très loin. Mais pas Alexie. C’est son moment pour elle toute seule. Celui qu’elle attend depuis des années. Oui, elle est sûre. Oui, elle a peur. Mais cela ne l’a jamais arrêté, bien au contraire. Triomphante d'avoir le courage d'affronter cette épreuve, elle ouvre sa portière, le cœur battant la chamade. Bien sûr elle sent les poils se développer dans son dos comme à chaque fois que son palpitant papillonne trop violemment un peu trop longtemps. Mais elle doit réprimer son excitation pour ne pas gâcher ça aussi et réussi à se calmer -un peu. Fièrement perchée sur des talons envoie un baiser vers la conductrice réprobatrice et file, à grands pas, sans s'arrêter, se  sans retourner.

Elle se demande si elle la reconnaîtra. Ce qu’elle lui dira. Elle prête à peine attention à la fouille de son sac ou au surveillant qui palpe son corps. Elle est ailleurs, dans son monde fantasmé, imaginant leur face-à-face. On l’installe dans une salle avec des tables, des chaises, un linoléum orange abimé et des néons qui diffusent une lumière blafarde. Bien sûr, personne ici ne se doute de la véritable nature de la patiente qu'elle vient visiter. Schizophrène, bipolaire, elle ne sait pas ce que les médecins ont inventé pour le justifier. Les humains sont vraiment impressionnants pour trouver une explication scientifique à tout. Même quand le surnaturel leur saute devant les yeux peint en fluo et tenant une pancarte lumineuse avec écrit "coucou je suis là", ils font tout pour nier l'évidence.  Il y a d'autres gens, installés plus loin qui semble discuter. Mais elle ne s’attarde pas à détailler leurs visages, les yeux braqués sur la porte au fond. Et quand elle s’ouvre, Alexie retient son souffle. On l’amène si proche d’elle qu’elle pourrait presque toucher la camisole, effleurer la joue de sa mère. Chose qu'elle n'a jamais pu faire. Elle était bien trop petite pour se souvenir des baisers tendres de ses parents. De ce fait, elle ne sait pas vraiment si cela lui a manquer. Elle a eu sa grand-mère -pas la plus gentille de toute c'est vrai- puis Taylor surtout. Elle se dit qu'elle a eu de la chance et qu'à défaut de connaître l'amour d'une mère, elle a eu celui de sa sœur.

Elles ont les mêmes yeux, d’un brun chaud. La même bouche aussi. La jeune femme s’amuse à trouver leurs ressemblances. Mais il n’y a rien de semblable à ce visage décharné, à ce corps ravagé par la tristesse. Elle peut presque voir le félin se mouvoir dans les iris de celle qui l’a vu naître. Elle le voit se congratuler d’avoir traîné son humaine au plus bas. Elle le voit se rire de leurs malheurs et danser dans les flammes qui consument leurs vies. A moins que ce ne soit son imagination qui lui joue des tours. Sans doute. Quelque chose d’humide glisse le long de son visage. Surprise, la jeune femme écrase la goutte qui roule jusqu’à son cou. Elle se perd un instant dans la contemplation de cette larme. Pleurer n’a rien d’habituel pour elle.  Elle hoquette, surprise.

« Tu ressembles beaucoup à ta sœur. »

Alexie relève la tête, étonnée d’entendre une voix si douce sortir de la bouche du plus grand monstre qu’elle n’a jamais eu à affronter. Elle devrait feuler, rugir mais pas s’exprimer avec autant de gentillesse et de lassitude. Oui, cette femme semble épuisée par la vie, épuisée d'avoir hurlée qu'elle n'était pas folle, qu'elle n'était pas malade.

« Plus douce sans doute. Plus lumineuse aussi. Enfin… C’est de ma faute si les ombres du passé la tourmentent sans cesse. Je suppose qu'elle te laisse venir parce que tu es majeure n'est-ce pas? J'aurais tellement aimé... Te voir grandir.»

La femme fait une longue pause, le regard perdu. Comment a-t-elle pu en arriver là? Alexie n'en sait rien. Tout ce qu'elle sait, c'est ce que sa sœur lui a dit. QU'elle était folle, dangereuse, qu'elle a tué papa, qu'elle l'avait fait exprès. QU'elle avait aimé ça. Qu'elle était méchante. Qu'elle était mauvaise. Mais Alex voit rien de tout ça. Juste une personne brisée de plus.  

« On fait des erreurs tu sais. Tous. Tu vas en faire aussi. Les miennes m’ont conduites à.. Perdre ma famille. Perdre mes trésors. Ta sœur et toi... Vous êtes les soleils dans ma vie et je vous ai perdues... Rien ne peut m’excuser et je ne te demanderai pas de le faire. Simplement, ne soit pas comme moi, ne fais pas comme moi. N’ai pas peur de qui tu es. Apprend à le contrôler où il te contrôlera.»

Électrisée, elle reste vissée sur sa chaise, regardant sa mère parler. Parler de son père un peu, parler de regrets et de douleur. Parler encore et encore, d’histoires sans queues ni têtes aussi. Fascinée, meurtrie elle ne sait pas ce qu’elle est Alexie. Tiraillée entre la haine et la compassion. Partagée entre l’envie de s’enfuir et de rester indéfiniment, bercée par cette voix qu’elle a si peu entendue. Elle reste silencieuse, pleurant calmement jusqu’à ce qu’un gardien vienne la chercher à nouveau. Et que sa mère disparaisse encore dans l’ombre, aussi soudainement qu'elle en était sortie. Un peu moins étrangère, un peu plus humaine mais toujours un mystère. Trébuchante, hagarde, la jeune fille regagne l’air libre, se jette, s'écrase contre sa grande-sœur, son ancre. Elles doivent partir. Elle se sent submergée par son alter-ego, réduit en bouillie par la tentation de se soustraire à ses émotions dans la sauvagerie. Elle doit partir.