Deux jours auparavant j'avais retrouvé Hildred. Le destin semblait s'amuser de nous, comme cruelle évidence que me côtoyer était simplement et purement dangereux pour elle. Du coup, je dois bien avouer que les jours qui avaient suivis avaient été plus que déprimant. J'étais resté chez moi, évitant d'aller bosser sur les squelettes d'autrefois, j'en avais déjà assez ainsi dans mon placard. Je souhaitais rester chez moi, malheureusement, la faim commençait à se faire sentir au plus profond de moi. J'avais besoin de sang, j'avais besoin de bien plus encore. Depuis mon départ pour fuir angélique, je tentais vainement de ne plus manger de la chair humaine. Hors, ce n'était pas l'envie qui me manquait et je devais me forger une foutue détermination pour ne pas sombrer dans les abysses de ma noirceur d’âme. Du coup, ce soir je décide de me mettre en route pour chasser, histoire de ne pas tomber dans une certaine folie. Je prends donc une douche, ayant ma façon bien à moi de m'y prendre. Je n'aime pas chasser à la sauvage, dans les rues comme un animal que je ne suis pas, je laisse ça aux Berserkers. Une fois que j'ai pris une douche j'enfile une chemise noir et un jeans délavé sans pour autant paraître trop « Jeune ». J'avais évolué avec mon temps, enfilant diverses tenues, adoptant divers codes de conduites. Les années changent, les manières aussi, la technologie... j'en avais vu des choses en plus de sept cent ans, c'est impressionnant. Heureusement, les Stryges ont une certaine facilité d'adaptation.

Une fois prêt, je me dirige vers un bar assez connu dans la région d'Ottawa pour y abriter des jeunes avides de musiques, de drague aussi et surtout d'amusement. Le lieu rêvé pour repérer une proie enivrée et fragile. Je ne prends pas énormément de temps avant d'y parvenir, ne prenant pas la peine de conduire, préférant étendre mes ailes pour défier les lois de la logique. Je me pose non loin de là, loin des regards dans une ruelle, histoire de ne pas non plus me faire repérer. Cinq minutes plus tard je pénètre dans le bar déjà bien rempli à cette heure tardive de la nuit. La musique y est assez forte et contemporaine, parfois, je me demandais ce que les jeunes pouvaient bien trouver à celle-ci. Ce n'est que des boum boum constant, pas d'âme, y'a même plus de paroles juste une mélodie brusque et sans vraiment de droiture. En gros, je préférais la musique d'autrefois qui possédait encore un sens, une âme, que l'on aimais écouter au coin du feu lors d'un hiver rude. Je vais directement vers le bar, commandant une boisson digne de ce nom pour un homme, enfin, c'est surtout par habitude et parce que j'ai besoin de quelque chose de fort. « Un double Whisky sans glaces. » La serveuse me sourit, enivré par ce charme typique de ceux de ma race. Nous sommes des prédateurs, nous attirons nos proies de part notre charme hypnotique mais également grâce à notre intelligence. Je ne réponds pas à celui-ci, la serveuse ne serait pas ma proie, son absence se ferait bien trop remarqué et j'étais loin d'être asse stupide pour risquer ce genre de choses. Puis, vu son état la drogue coulait dans ses veines, la rendant peut goûteuse.

Une fois servit je m'éloigne vers une table positionné dans un coin qui donnait vue sur toute la piste de danse. Mon regard se mets à vagabonder de fille en fille, mais également sur certains garçons. Pas que je sois intéressé autrement que pour me nourrir, mais les hommes ont souvent un goût autre que les femmes et c'était bien de changer. Je tombe alors sur une jeune demoiselle qui semblait enivrée et extravertie, sans pour autant se faire remarquer par la foule, comme effacée dans ce flot de corps humains. Elle était banale et sans aucune importance, c'est ce que je cherchais actuellement. Je sens ma gorge se serrer alors que la soif se fait ressentir. J'attends encore quelques instants, finissant mon verre, prenant le temps d'observer ma proie avant d'agir. Une bonne heure passe quand je m'avance d'un pas, puis d'un autre quand je vois une silhouette s'avancer dans l'ombre, une silhouette que je connaissais merveilleusement bien. Un léger sourire s'affiche sur mon visage, alors que mon corps dévie vers elle plutôt que vers ma potentielle victime. « Vous ici...qu'elle surprise. » Dis-je avec un petit air ironique en arrivant près d'Astrid.

AVENGEDINCHAINS

J'avais connu Astrid il y a de cela plusieurs centaines d'années, d'ailleurs, nous avions partagés de nombreux moments assez intimes. A cette époque je voulais échapper à Angélique, provoquant ainsi sa colère, me blottissant dans un lit autre que le sien. Nous avions été amants. Pas plus, pas moins. De bons moments partagés ensemble, quelques blagues, quelques rires également, quelques histoires échangés. Puis un jour, j'avais dû disparaître, lui annonçant qu'Angélique et moi changions de paysage. Cela ne m'aurais pas surpris que ma créatrice comprenne que je couchais ailleurs, refusant de la toucher à cette époque, n'aimant pas spécialement jouer au mec qui couche avec dix milles filles. Du coup, nos chemins c'étaient séparés mais nous étions restés en bons termes, après tout, elle connaissait ma situation, je ne lui avais jamais caché la vérité. Après tout, les Stryges sont un peux comme une grande famille. Ma race avait tendance à aimer vivre à proximité des autres, se protégeant et se faisant ainsi rarement la guerre. Sauf que bon, Astrid était quelque peut différente. Du coup, ça faisait bien longtemps que je n'avais plus croisé son chemin. J'avais vécu plusieurs années en Grèce où j'avais rencontré Hildred, cette Berserker que j'avais aimé de tout mon cœur. Mais une fois encore, c'était un souvenir que je tentais d'étouffer, surtout après notre dernière rencontre. Je me terrais donc dans mes moments sombres, tuant pour oublier, oublier pour ne pas souffrir. Peine perdue... Elle m'annonce qu'elle est tout aussi surprise de croiser ma route ici. Bon, il faut dire que le monde est grand et que nous croiser dans un bar ou plutôt une boite à Ottawa, n'était pas très fréquent. Le destin fait bien les choses, j'avais besoin de voir un visage familier, revoir une personne qui avait partagé quelques moments en ma compagnie, qui savait ce que j'étais, de quoi j'étais capable.

Elle me fait un signe de la main, ainsi que de la tête, me montrant un endroit où nous poser plus tranquillement. Je la suis sans hésitation, me mettant en face d'elle, prenant une gorgée de ma boisson qui coula délicatement dans ma gorge, m'arrachant un très léger frisson. Nous, les Stryges, avions une assez forte tolérance à l'alcool, ce que je trouvais plutôt malheureux. Elle me demanda ce que je faisais ici. Parlait-elle de l'endroit ou encore du pays ? Sûrement un peux des deux. « Je voyage, j'échappe à ma dégénérée de créatrice...pour pas changer. Je chassais aussi, d'ailleurs, avant de t’apercevoir j'allais gentiment aborder mon repas. » Je souris légèrement, laissant mon regard se plongé dans celui de la jeune femme. Elle n'avait absolument pas changé. Plus jeune que moi aussi bien réellement que physiquement, elle en gardait un charme fou qui différenciait les humains des nôtres. Nous étions des machines à charmer, à traquer, à tuer. Nous étions conçus pour ça. «  Et toi ? A part renverser ton verre sur la tête du premier venu...je présume qu'il a du manquer de classe. » Dis-je en souriant de plus belle. Oui, j'avais entre aperçu la scène et c’était typique de la jeune femme. Je reprend une petite gorgée de mon alcool, balayant une nouvelle fois la salle des yeux. J'ai faim, je ne peux pas le nier, j'étais venu pour ça après tout. Plus je laissais ma noirceur prendre le dessus, plus je devais me nourrir fréquemment. J'aimais la chasse, la sensation du sang dans ma gorge, sentir une vie échapper d'un corps encore chaud mais inanimé... Je me dégoûtais souvent à cause de ça, quand je reprenais mes esprits. Avant, je me contentais de poches de sang, mais depuis mon départ de Grèce avec Angélique, un départ forcé, j'avais replongé comme un drogué face à ses drogues.

« Uhm, nous avons de la visite. » Dis-je un sourire amusé alors que la victime, encore collante face au verre renversé sur lui, approchait de nous fortement mécontent. Je penche légèrement la tête sur le côté, un air plus que amusé sur le visage. Si il savait à qui il avait affaire le pauvre, il prendrait ses jambes à son cou et prierait pour qu'on ne le suive pas dans les rues sombres d'Ottawa. Avant même qu'il atteigne la table, je m'étais levé et je l'arrêtais en posant ma main juste en dessous de sa gorge. Choqué par la brusquerie du geste, il me regarda surpris, mon regard plongé dans le sien. « Tu vas sortir par derrière, t'asseoir derrière une poubelle et m'attendre gentiment dans le froid. Tu ne bougeras pas tant que je ne viendrais pas te chercher, silencieux, tu ne diras pas un seul mot... » Il affirme de la tête, faisant demi tour tel un pantin dans mes mains. Je reviens m'asseoir en face d'Astrid comme si de rien était, reprenant mon verre qui avait été déposé sur la table. « Un petit casse-croûte pour tout à l'heure, enfin, si il est pas mort de froid d'ici là... » Je parlais d'une façon totalement banale, alors que mon dos s'appuyait contre le dossier de ma chaise, mon attention revenue sur la jeune demoiselle ravissante.

AVENGEDINCHAINS

« Elle te court toujours après ? Mon pauvre, une vraie plaie. Pourquoi tu n'essaie pas de la tuer ? » Je souris légèrement en l'observant. J'y avais déjà pensé, à mainte et mainte reprises, pourtant, je savais que sous ses airs d'anges, ma créatrices était plus que redoutable dans l'art du combat. J'avais beau être âgé de plus de sept-cent ans, Angélique, elle, approchait les neuf-cent ans. Du coup, elle était plus forte que moi et surtout, elle avait la fourberie dans le sang. Je savais que c'était peine perdue, que si j'affrontais physiquement Angélique, j'étais perdant à tout les coups. Pourtant, j'avais décidé d'y songer sérieusement, d'élaborer un plan pour me délivrer de cette emprise macabre qu'elle avait sur moi. Mais bon, tant qu'elle ne me retrouvait pas je n'avais pas l'attention de lui courir après, je n'étais absolument pas suicidaire. «  Toi, t'as jamais rencontré Angélique, ça se voit. J'ai 765 ans, elle en a pratiquement 900...si je dois la tuer, je vais devoir faire preuve d'imagination. » J'avais dis cela avec un ton assez naturel, sans peur, sans crainte, juste...comme si c'était une foutue évidence. Je n'avais pas quitté Astrid des yeux, elle faisait de même. Ce n'était pas de l'agressivité, ni même de l'arrogance. Nous agissions tous ainsi, comme si nous cherchions la peur dans le regard de l'autre, une faille à exploiter par la suite. Hors, ce n'était pas d'actualité pour l'instant. Je ne voulais pas de mal à la jeune Stryge, enfin, plus si jeune que ça mais plus jeune que moi quand même. J'aurais pu lui botter ses jolies fesses, non sans complications, elle m'aurait sûrement bien amoché en retour, mais une fois de plus je n'étais pas de ce genre là. En tout cas, pas avec elle et pas quand j'étais dans mon état normal et non secondaire.

Elle m'annonce qu'elle avait entendu parler de cette ville et de la cohabitation des nombreuses races surnaturelles. Bon, les stryges n'étaient pas spécialement bien vus, même à Ottawa, mais finalement on s'y fait tant qu'on marche droit et que l'on ne fait pas de vagues, tout ce passe bien. Hors, j'étais loin de bien me tenir ses derniers temps, faisant cadavres sur cadavres. Je dois bien me nourrir, certes, mais il y'a quand même des limites à tout. Ses limites je les dépassaient largement depuis mon entre vue avec Hildred. « Ottawa, la ville des Faës qui détestent les gens comme nous...la cohabitation est un grand mot, je pense qu'ils nous tolères en quelque sorte. » Je bois une autre gorgée, laissant l'alcool se mélanger à mon sang, me délivrer de quelques tensions passagères. L'homme arrive et finit par s'en aller sous la contrait, attendant sagement son heure dans la ruelle derrière le bar. Il n'avait pas été ma proie potentielle, mais au moins, je ne m'attaquerais pas à une fille en cette nuit. Je n'avais jamais aimé tuer les demoiselles, préférant les hommes qui souvent étaient de vrais enfoirés. Mais bon, quand on a faim ben on rechigne pas sur la nourriture... Je m'appuie légèrement sur mes bras, posant ceux-ci sur la table, un léger sourire sur les lèvres face à sa question qu'elle venait de me poser. Je n'étais pas un menteur, puis, je n'avais pas honte de ce que j'avais fais et de la raison éloquente qui avait poussé Angélique à me traquer une fois de plus. « Je suis tombé amoureux, simplement. Une berserker, donc, elle n'avait aucune chance face à Angélique...du coup, quand elle m'est tombée dessus elle m'a dit de faire un choix. Soit je partais avec elle, abandonnant Hildred, soit elle la tuait. Je suis parti, mais ce qu'elle n'avait pas prévu c'est que je me tire de nouveau... »

Je hausse les épaules, complètement détaché. Pourtant, quand j'avais dis ses mots mon regard c'était légèrement assombri, laissant envisager soit une colère profonde ou encore, une peine immense. C'était sûrement un peux des deux. « De toute façon, cette histoire est terminée et je n'ai pas envie d'y penser...C'était une connerie de ma part de croire que je pouvais mener une vie normal, sans emmerdes. » Ouai, des gens comme moi ne peuvent pas vivre une vraie histoire d'amour, c'était simplement impossible, malheureusement.

AVENGEDINCHAINS

« Ottawa n'appartient pas aux Faës. Et puis, dire qu'ils "nous tolèrent" suggèrent qu'ils sont supérieurs, ce n'est pas le cas n'est-ce pas ? Franchement Aétios, tu me déçois ici.«  Je souris légèrement face à sa réflexion. Non, je ne pensais pas que les Faës étaient supérieurs aux stryges, ni même que les Stryges étaient supérieurs aux Faës. Nous avions peux de « prédateurs », sauf bien sûr les Phoenix qui eu étaient carrément conçus pour nous faire la peau. Pourtant, il fallait rester logique, nous étions dans la ville où ses créatures avaient élus domicile, où ils avaient leur QG. Nous avions l'immortalité, nous avions la puissance et la sauvagerie. Malheureusement, certains de notre espèces se perdaient, devenaient cinglés. Bon exemple, Astrid. Elle bouffait nos congénères. Personnellement, tant qu'elle ne tentait pas de faire de moi son repas je n'en avais que faire, j'avais moi-même tendance à me laisser aller dans une part d'obscurité surprenante. Néanmoins, cela était puni des nôtres par la peine de mort, elle risquait gros et elle devait sûrement le savoir. Elle vivait sa vie comme bon lui semblait, mais bon, je n'avais pas spécialement envie d'être témoin d'une sentence pareil. « Je n'ai pas dis ça, n'essaye pas de déformer mes paroles petite fille. Puis, sincèrement, Astrid, tout le monde te déçois, que ce soit moi ou un autre, cela ne change pas ton existence. » Je lui fait un petit clin d'oeil amusé, alors qu'un serveur rapplique pour servir un autre « verre maison » à la jeune demoiselle. Bon, il faut dire que nous avions cet avantage que la nature ou l'enfer nous avait offert. La persuasion, la beauté, le magnétisme qui nous étais plutôt efficace en toute situation. Les humains avaient du mal à nous résister, enfin, même les autres créatures vu que nous étions fait pour ça.

Je lève également mon verre alors qu'elle souhaite trinquer à nous timbrés. Nos timbrés. Apparemment, je n'étais pas le seul à devoir porter ma croix, à fuir quelques démons cachés dans un placard sous verrou. Je ne connaissais pas vraiment le passé de la jeune femme, nos relations n'étaient pas réellement personnelles. Enfin, nous avions couchés ensemble à plusieurs reprises, laissant des instants que l'on oublies pas s'installer, nous liant en quelque sorte dans l'esprit de l'autre. Mais ça c'était souvent arrêté là. Pas de grosses révélations, pas de nuits passées à nous raconter nos vies, nos souvenirs, nos regrets, nos joies. C'était peut-être mieux ainsi, je n'avais jamais aimé m'exposer complètement, préférant garder une part d'ombre, de secrets. Puis, qui dit exposition dit directement plus d'intimité, plus de mise à nu, nous n'avions pas ce genre de relation. Nos vies étaient assez compliquées assez sans pour autant en rajouter une couche, surtout à l'époque de notre rencontre. « Ouai, à nos timbrés, qu'ils finissent par nous lâche les pieds, ça nous fera des vacances. » Je cogne mon verre contre le sien, un sourire amusé aux lèvres, alors que je bu mon verre d'un trait. Je pose mon regard vers le serveur qui m'apporta également un autre verre, cette fois-ci, je ne pris pas non plus la peine de payer. D'accord ils devaient gagner leur croûte, puis, ils allaient sûrement se faire tuer par leur patron pour les trous dans la caisse. Qu'importe, ce n'est absolument pas mon soucis. Prenant une gorgée de ma boisson, j'entendis un bruit sourd et je remarque dès lors le manège de la jeune Stryge. Je souris en coin, amusé par cette situation que je connaissais que trop bien. Elle avait toujours adoré chercher la bagarre, à une époque j'étais comme elle, mais il faut bien avouer qu'avec les centaines années ça devenait ennuyeux. Les hommes étaient si prévisibles.

« J'peux savoir pourquoi t'm'as fais un croche-patte espèce de connasse ? Mes putains de verres sont vides à cause de toi ! » Ah ben il n'est absolument pas content le vieux. Je pose à peine mon regard sur lui, me contentant d'observer l'air innocent et désinvolte d'Astrid. Je souris toujours, alors que l'odeur de Berserkers me vient jusqu'au narine. Le pauvre, il allait vivre ses derniers instants. L'homme ne cessait ses insultes, levant la voix, alors que plusieurs personnes avaient désormais les yeux sur nous. Ah, la curiosité est un bien vilain défaut, surtout que ce défaut semble appartenir à toute les espèces mondialement connues. Un nouveau bruit sourd fait trembler la table alors qu'il vient à vouloir montrer sa « supériorité ». Cette espèce ne peut pas reconnaître les autres, du coup, il devait sûrement croire que nous étions de simples humains. Je ne bronche pas, ne sursautant pas face à ce geste brusque de mécontentement. Je me laisse aller dans ma chaise face aux paroles de la jeune femme, mon verre toujours en main. « Je suppose que je dois m'occuper de son cas. » Bien sûr, Astrid ne bougeait pas, elle attendait clairement que je le fasse pour elle. Ben voyons, elle provoque ce mec et c'est moi qui allait devoir m'occuper de ses grosses fesses. Je dépose doucement mon verre sur la table et pour la première fois, je lève mon regard vers l'homme en colère. « Déjà, tu vas demander pardon à cette jeune demoiselle innocente, puis, franchement, ta maman ne t'a jamais apprit à être poli ? » Il tourne enfin son regard vers moi, comme si il venait juste de me découvrir. Bon, j'étais resté discret jusque là, faut bien l'avouer.

Il hurle quelques paroles concernant sa mère, rien qui ne retient réellement mon attention...Jusqu'au moment où son poing fait un trajet vers ma figure. Je le laisse me toucher, je ne bronche pas, ma tête se tourne légèrement sur le côté. Je soupire, passant un doigt sur ma lèvre. « Sérieusement ? Mec, joue pas à ça. » Déjà, je venais de me lever avec un calme olympien. Il veut recommencer son acte, cette fois-ci je l'arrête en vol et lui retourne le bras dans un léger craquement, alors que ma main libre attrapait sa nuque pour lui foutre la tête contre la table, face vers Astrid. « Dis pardon...allait le Bersek. » Je le sens frémir, il avait comprit, son cœur venait de s'emballer bruyamment comme une douce mélodie à mon oreille. « J'entends que tu as pigés ce qui t'attendais. » Me regard se tourne vers la jeune femme. « Et si on allait manger ? C'est toujours mieux de s'amuser le ventre plein... »

AVENGEDINCHAINS