La vue est plutôt agréable. La mer, le soleil qui décline lentement et sûrement à l'horizon, les quelques bateaux qui se baladent encore ici et là avant de revenir au port. Du toit où tu te trouves, le paysage qui s'offre à toi est presque relaxant comme s'il arrivait à faire taire un court instant le volcan interne qui t’habite depuis le jour de ta naissance. Quoique, il t'en faut peu pour te faire démarrer au quart de tour que tu sois dans un environnement calme ou non. Tu serais capable de foutre le bordel au milieu d'un troupeau de nonnes sans ressentir la moindre once de remords. De toute façon, tu n'as jamais été un bon exemple à suivre et à moins de t'injecter une forte dose de tranquillisant  - il ne faut pas oublier de prier pour qu'il ait de l'effet sur toi - tu maîtrises très mal ton côté colérique. Enfin, il faut déjà que tu aies envie de le contrôler.

Pendant que tu fixes l'horizon, tu essuies lentement les quelques gouttes de sang encore présentes sur les coins de ta bouche, signe que tu viens tout juste de te nourrir d'une des pourritures qui marchent, ou plutôt marchait dans son cas, dans ce monde. Voilà pourquoi tu as l'air aussi détendu, mais cet état n'est pas fait pour durer encore longtemps. Alors que tu attrapes ton paquet de cigarettes dans la poche intérieure de ta veste de cuir afin d'en glisser une entre tes lèvres, ton regard dérive un peu plus bas, là où les rares passants se baladent  sans te remarquer, tous occupés à fixer l'écran de leur téléphone portable ou à avancer droit devant eux la tête baissée. Génération perdue. Incapable de voir plus loin que le bout de leur nez ni même remarquer ce qui les entourent. Sauf qu'il ne faut pas que tu oublies qu'il n'y a pas si longtemps, tu appartenais aussi à cette génération avant de devenir ce que tu es aujourd'hui. Oh, les années ni l'immortalité ne t'a rendu meilleure, mais tu aimes bien croire que tu es supérieure aux vulgaires mortels.

Alors que la fumée blanche s'échappe d'entre tes lèvres, ton attention se tourne en une fraction de seconde vers une silhouette qui te semble un peu trop familière. Un homme. Oui bon, ça c'est large, car des hommes tu en croises souvent. Tu sais très bien que tu l'as vu dernièrement. Tu fronces les sourcils tout en plissant les yeux quand le souvenir d'une gamine innocente qui se fait tuer sous tes yeux par sa faute sans que tu puisses faire quoique ce soit . Les attentats. Un mauvais souvenir que tu préfères chasser le plus loin possible dans ta mémoire. Tu refuses de te remémorer cet événement chaotique malgré que depuis ce jour, ton espèce est étiquetée «cible numéro un à abattre». Quelle chance. C'est par la faute des Stryges comme lui que vous ne pouvez pas améliorer votre image. Enfin, tu te fiches bien de l'image que tu peux avoir, mais tu veux simplement vivre en paix sans risquer de te faire arracher la tête ou encore poignarder dans le dos au beau milieu de la journée. Peut-être est-ce trop demandé qu'on ne te prenne pas la tête.

Laisse tomber. C'est la faible petite voix, celle de la raison qui n'est pas du genre à prendre énormément de place dans ta vie et qui, à cet instant, tente de te faire comprendre qu'il vaut mieux que tu ne t'attarde pas sur lui. T'as jamais été douée pour suivre ses conseils. En une fraction de seconde, tu es maintenant debout, puis tu déploies tes ailes et tu t'envoles dans sa direction, non sans conserver une certaine distance avec lui malgré qu'il te tourne le dos. Au moment où tu rétractes tes ailes, tu ne te gênes pas pour rompre le silence dans le but qu'il se retourne vers toi. Meurtrier. C'est le premier mot qui te traverse l'esprit. Au fond, tu n'es pas vraiment mieux, mais toi au moins tu suis un code d'honneur, pas lui et ça, ça a le don de t'agacer, voire te foutre en rogne. Inconsciemment, tu serres les poings, car tu sais que cette «discussion» ne va pas se terminer de la meilleure façon qui soit. Heureusement qu'il n'y a personne dans les alentours.

Nils prend une grande bouffée d'air. Il rejette une nouvelle fois les idées noires qui lui tournent tout autour depuis cette attaque. Il n'était plus aussi sur que ça d'avoir faire le bon choix. Enfin... Une part de lui. Une petite part. La plus faible. Celle qui est encore Aleskei au fond. Celle qui est restée humaine. C'est bête. Parce qu'il ne l'est plus humain. Et plus depuis un long moment déjà. Comment voulez-vous. Lui qui a déjà goutté à la chaire humaine, lui qui a déjà participé à des massacres... Un homme comme ça ne peut réellement pas passer, non, il ne peut décemment pas être humain. Comme on le disait, un long moment qu'il ne l'est plus. Ceci dit, il y a des moments où se poser et se remettre la tête au bon endroit. Dans le bon angle. Dans celui que l'on pense être le bon c'est assez... Intéressant. Et c'est pour ça qu'il était là finalement. Prêt de la baie, touchant l'horizon.

Un nouveau soupir s'échappe des lèvres de Nils tandis qu'il tire une nouvelle fois sur sa cigarette. Regardant le tube de nicotine entre ses doigts, la fumée s'échappe de ses lèvres, de ses naseaux. Bizarrement, la vue du tabac lui donne envie de rire. Pourquoi? Parce que merde c'est stupide... Tous ces gens qui font des campagnes de pubs pour des tubes de nicotine qui malheureusement filent le cancer. Ah merde c'est con comme mort. Ce qui, justement trouve de l'ironie chez lui, c'est que ce n'est sûrement pas le tabac qui arrivera au bout de sa vie. En étant une stryge il était libéré de certains états bien chiants qu'avaient à vivre les humains. La maladie. Lorsque Nils était devenu une Stryge, les choses étaient devenues différentes pour lui. Certes sûrement comme chaque nouvelle Stryge, mais il avait découvert un monde ou la lèpre ou la peste ne pourrait pas le rattraper... Voyez que c'est quelque chose de particulièrement alléchant pour quelqu'un qui vient d'un monde où les maladies ravagent le monde. Alors une cigarette ou deux, ça le faisait sûrement plus rire que pleurer.

Nils se passe une main dans les cheveux, une nouvelle fois. Il a du mal à combler les gestes avec ses mains. Oui c'est une phrase assez compliquée pour dire pas grand chose. Depuis les attaques, qu'il a lui même apprécié par dessus tout, il est en choc. Enfin... Choc... Disons juste qu'une partie de lui désirerait recommencer. Retourner au moment où il était le prédateur et non la proie. Retourner au moment où briser le coup d'une vieille dame était un jeu entre Daniel et lui. Ou bien le moment où il s'était rassasié du sang de sa jeune victime. Hm... Que de bons souvenirs non? Et ce n'était pas bizarre. C'était même totalement normal. Aussi étrange que cela puisse paraître. Sans rire, Nils avait été un mec plutôt normal jusqu'ici mais les choses étaient allées trop loin. Les choses avaient passées un stade. A trop crier au loup... Et bien les choses finissent mal.

Les mains dans les poches, l'homme s'est arrêté en plein milieu de l'allée. Pour plusieurs raisons... Déjà pour apprécier ce paysage qui ne nous mentons pas était tout de même étrangement très agréable. Mais pas seulement. Et pas vraiment pour ça. Disons que c'est le bruissement d'aile familier qui l'a fait ce stopper. Familier... Peut-être un peu trop d'ailleurs. C'est le bruit qu'il fait finalement lorsque lui même s'envole. C'est le bruit qu'il fait... Alors oui ça lui est familier. Plus que jamais ceci dit. « Meurtrier? » L'homme étouffe un petit rire. Meurtrier? Se retournant en haussant un sourcil, il fait face à la femme qui lui fait face. Tiens. Un visage peu inconnu. Étrange? Malheureusement tour lui paraissait familier après ce carnage à la mairie qui avait coûté la vie à un petit nombre de personne. Petit... Tout était relatif ceci dit. « Meurtrier est sûrement le mot le moins convenable pour décrire mes actes. Disons que j'ai juste eu le courage de me battre pour les valeurs que je défends au lieu de me cacher derrière un tissu de "Oh mais les styges sont une race inférieure, ignorons les". »

Tes sourcils se froncent et tu te renfrognes inconsciemment au moment où tu entends son rire. Son attitude t'irrite un peu plus comme s'il se foutait ouvertement de ta gueule pendant que tu luttes contre l'envie de lui écraser ton poing en pleine tronche. Jeune Stryge volcanique, te maîtriser n'est pas une chose facile. Déjà que tu représentais un véritable défi pour tes parents, maintenant que tu es une immortelle à la force décuplée, te contrôler toi-même n'est pas la chose la plus aisée.  

Ses explications te donne envie de grincer des dents. Non, là, il doit réellement se moquer de toi pour oser te dire ça comme si tu étais une parfaite abrutie. Lentement, tu t'approches de l'autre Stryge, poussée par cette furieuse envie de lui faire ravaler de force son petit rire. Tu appelles ça «te battre» de tuer une gamine innocente?  Non, les mots qui conviennent mieux c'est lâche et pathétique. Tu prononces ces mots sans barrière ni filtre. En fait, la colère qui gronde de plus en plus fort au creux de ton ventre ne t'aide pas à peser la dangerosité de tes paroles. Un jour ou l'autre, tu vas provoquer la mauvaise personne et tu vas t'en mordre les doigts, mais pour l'instant, l'inconscience de tes propres actions ne t'a pas conduit à regretter quoique ce soit.

- Massacre ceux qui osent nous croire inférieurs et qui remettent en doute notre puissance, pas ceux qui pensent naïvement que nous n'existons pas. Tuer n'est pas quelque chose qui va t'empêcher de dormir la nuit puisque tu dois le faire afin de te nourrir. Enlever la vie de ceux qui tenter de te provoquer n'est pas non plus un problème pour ta petite personne. Tu es en mesure de faire couler le sang comme le reste de ton espèce, mais la plupart du temps, tu choisis tes cibles. Éliminer des humains qui ne le méritent pas ne servira strictement à rien à votre cause. Certes, tu es la première à savoir que personne n'est totalement innocent et que chaque être vivant à des choses à se reprocher, mais de là à tuer n'importe qui pour le plaisir, cette façon d'agir te dépasse totalement. À tes yeux, il est beaucoup plus amusant de t'en prendre aux pauvres déchets de l'humanité et de les torturer un peu avant de mettre fin à leur souffrance. Jouer avec ta nourriture n'est pas vraiment un signe que tu suis totalement les enseignements de ta créatrice, mais tu prends soin de ne pas tuer n'importe qui. C'est déjà un exploit de ta part de faire des efforts.

- Tu devrais recommencer à suivre un code d'honneur, ça éviterait des victimes qui n'ont rien à voir avec nos histoires. On a déjà assez d'attention sur nous. Tu ne peux pas t'empêcher de serrer et de desserrer tes poings alors que les mots traversent ta bouche. Te balader en ville avec une cible dans le dos ne t'amuse pas, mais si en plus vous avez droit à une attention supplémentaire par la faute de l'un ou plusieurs de tes semblables, ton envie de péter les plombs risque de se manifester un peu plus souvent.

La situation le fait plus rire qu'elle ne devrait. Nils il n'a jamais été violent, enfin, il n'était pas violent de nature. Sa mère le trouvait trop douillet. Il préférait prendre soin des choses plutôt que de passer à côté tel un bourrin. Et c'était ça qui avait plu à la Stryge qui l'avait transformer en fait. Mais elle était partie. Et sa mère était morte. Les temps avaient changés. Ce n'était pas lui qui pouvait en penser autrement. Ni la Femme devant lui. Les choses étaient différentes qu'on le veuille ou non. Autant les faire tourner à son avantage.

Nils fait un petit haussement de sourcil, une sorte de provocation qui va de paire avec son rire. Grand dieu il adore ça. Provoquer les gens fait sûrement parti de ses occupations préférées. Et la il à trouvé une petite cible parfaite qui réagit au quart de tours, quoi de mieux pour jouer? « Non en effet. Sur ce point j'ai tort. Ce n'est pas me battre. Appelons ça comme c'est. Une exécution. Et tu sais quoi? Le lâche ne regrette en rien son geste.» Hm... Là il y a un peu de faux. Le lâche regrette son geste. Et bien plus qu'il ne voudra jamais l'avouer. Nils est propriétaire d'un centre pour jeunes... Question proximité avec les enfants c'est plutôt pas mal. Alors voyez, tuer une gosse revenait presque à lui mettre une des siennes sous les yeux. Comme tuer Alya. Ça lui ferait beaucoup de mal. Mais bon, ça avait été nécessaire. Alors il l'avait fait. Tout simplement. Nils en son petit soldat.

« Je n'ai pas besoin qu'elle pense que j'existe ou pas. Le fait est que je suis là. Capable d'en faire un exemple pour tous ces gens. Alors c'est ce que je fais. Un exemple. Elle est morte pour que les autres comprennent. Nous se sommes pas innocents.» L'idée aurait fait pâlir la plus parfaite des petites Stryges. Comment voulez-vous être innocent lorsque pour survivre vous buvez le sang d'autrui? Non alors qu'elle ne lui vienne pas lui faire un coup sur ce qui était bien ou pas. Sur qui il fallait tuer ou pas tuer. Parce qu'un camé comme Lucas aurait plus mérité de mourir que la petite fille qui se tenait à ses côtés? Ou encore un mec que l'on considère comme un déchet dans la société? En quoi mérite t'il plus de mourir? Ce n'est pas parce qu'une personne a plus de temps qu'une autre qu'elle se doit obligatoirement d'être celle qui doit vivre. Ce n'est pas comme ça que lui voit les choses. Sa vision est relativement différente. Et surtout extrêmement radicale. Beaucoup trop pour le commun des mortels...

« Mon code d'honneur est mort le jour où les Faes ont exécuté un de mes amis juste parce qu'il était une Stryge et qu'il passait dans le coin. L'attention? Et bien pourquoi on ne s'amuse pas à la détournée d'après toi? » Et oui... C'était vieux ça. Et totalement pas écrit dans les livres. Nils n'en avait jamais parlé à personne. Parce qu'il n'avait pas encore eu le cran de se rendre compte de ce qu'il fallait faire pour avancer. Parce que oui il fallait en faire des choses. Pour la vengeance ou encore la justice. Et oui il avait tué une enfant. Mais c'était comme ça. Pas autrement. Il n'avait pas tué le Berserker lui. Simplement l'enfant.

« Tu te dis gentille mais au fond tu n'en penses pas moins. »

Tes poings se serrent inconsciemment, mais tu converses tout de même le contrôle de tes agissements. Pour l'instant, tu te contentes de rester là, sans faire un pas de plus dans sa direction afin d'éviter la moindre tentation. En plus de cela, il y a de moins en moins de potentiels témoins dans les parages, ce qui peut augmenter ton envie de foncer tête baisser. Il ne faut pas que tu oublies que t'en prendre physiquement à l'un des tiens sans une bonne raison fait mauvais genre. Te contenir n'est pas la chose la plus simple qui soit, mais tu n'as pas vraiment le choix.

Tu sais très bien que personne n'est innocent dans ce monde, mais il y a une large différence entre se nourrir sans enlever la vie à sa victime et de tuer quelqu'un de sang-froid avec comme pseudo excuse d'en faire un exemple. Cette réponse te sonne bien trop facile. Trop bancale. Tu as presque l'impression d'entendre un soldat qui en a trop vu en pleine guerre. Certains comprendront l'exemple, mais d'autres seront guidés par la vengeance et cette forte envie de punir le ou les fautifs. Il suffit de voir ce qu'a crée l'attentat qui a touché un trop grand nombre de Faës ainsi que d'humains. Tout de suite, les autres créatures ont trouvé ça louche et ton espèce a été pointée du doigt à la manière du vilain petit canard. Avec tout le monde à fleur de peau, les protestations sont violentes et irréfléchies. Action réaction. Oh bien entendu, tu es aussi du genre à réagir fortement sans utiliser ta raison quand quelqu'un ou quelque chose attise ta colère, mais c'est beaucoup plus facile de ne pas se regarder soi-même dans un miroir.  

Sa vengeance personnelle. Ça, jusqu'à un certain point, tu peux le comprendre à ce sujet, sauf que tu te gardes bien de le lui faire savoir. Si un suicidaire osait toucher à l'un de tes proches, tu démarrerais au quart de tour en quête de lui arracher la trachée d'une seule main. À la différence de Nils, ta propre vengeance se tournerait uniquement vers le fautif ainsi que ceux qui se mettrait sur ton passage afin de t'empêcher de l'atteindre et non vers des gens qui n'ont aucun lien avec ton irrépressible envie de représailles. Enfin, peut-être qu'un jour tu vas comprendre ses intentions, car en Stryge rancunière que tu es, il te suffit d'un tout petit événement pour alimenter ta colère destructrice... Au lieu de répondre à sa question, tu préfères opter pour autre chose. Elle te profite en quoi cette attention? Pourquoi essaies-tu de comprendre? À quoi cela va-t-il te servir? C'est un meurtrier, lâche et blasé. Il n'y a rien d'autre à rajouter. Alors pourquoi t'entêtes-tu à lui faire la conversation, certes sur un ton loin d'être sympathique, mais qui laisse voir un quelconque intérêt pour tenter de comprendre son point de vue? Quelle perte de temps. Dans un coin de ta tête, la voix de la raison cherche à te convaincre de quitter les lieux, mais un mot dans les paroles de ton interlocuteur capte ton attention au point ou tu le répètes avec une certaine ironie.

- Gentille... C'est que tu as presque envie d'éclater de rire en entendant ce qualificatif afin de te désigner. Ça sonne tellement faux à ton oreille. Tu dois être le premier à me coller cette étiquette. On ne vit pas non plus dans un conte de fées, mais je ne suis pas comme toi. Je ne penserais jamais comme toi. Tu traites les autres êtres vivants comme de vulgaires numéros. Ou comme des moins que rien. Au choix. Déjà, tu détestes qu'on te dise ce que tu es censée penser et pire encore si tu ne partages pas la même opinion. Le poids de l'immortalité rend aigri et insensible. Certes, tu es colérique et impulsive, mais tu n'es pas une créature qui n'éprouve plus rien à l'exception d'une indifférence totale à l'égard des autres. Si c'est cette attitude qui t'attend d'ici quelques siècles, tu as pratiquement envie de te coller une balle dans le crâne avant que ce soit trop tard. C'est que tu pourrais presque comprendre pourquoi les autres espèces vous pointent du doigt en croyant que vous êtes tous des monstres qui s'amusent à faire des attentats. Tu en as un en ce moment même sous tes yeux.

Nils juge la jeune femme. Il ne peut pas s'en empêcher. Disons que même en voulant rester courtois, quelqu'un qui vous insulte reste quelqu'un qui vous insulte. Pas besoin de chercher plus loin, il veut déjà la frapper. Nils serre le poing. Grogne en atttapant sa fermeture éclair. C'est ce qui lui permet de tenir. C'est un réflexe de gamin mais c'est pratique pour canaliser son envie de frapper. L'homme remonte et redescend sa fermeture quelques fois en fermant les yeux. Elle doit le prendre pour un con en plus d'un meurtrier mais il s'en fout. Il ne décrochera pas le premier coup si premier coup il y a.

Les Stryges sont toutes de nature violente. Ce serait mentir de parler d'une Stryge qui n'a jamais tué ou bien accroché quelqu'un bien violemment. Pourquoi? Parce que quelques centaines d'années à être confronté aux dangers humains, à la race humaine dans son entièreté. Même en changeant de continent cette dernière restait merdique. Les humains avaient été créés dans le but de s'auto détruire. Nils ne faisait que donner un coup de main. Si il tuait un petit paquet de monstres, d'humains il aidait à l'évacuation de la connerie sur la terre. Hm... Ouais, la Stryge voyait un peu tout ce petit monde comme une petite blague. Les Stryges aussi ceci dit. Toutes les races n'étaient que des grosses blagues. On voulait vous faire croire que vous étiez accepter tel quel, que vous étiez quelqu'un que l'on accepte et puis on vous attaquait. Encore et encore. Les coups pleuvaient. Et si vous aviez le malheur de répondre que se passait'il? Vous étiez jugez comme si vous étiez le seul coupable dans cette histoire. Alors ne venez pas crier à Nils que le monde était juste.

Une part de lui ne comprenait pas en fait. Pourquoi? Parce que Nils n'avait pas toujours été ce connard froid et distant qui tuait les gamines pour rendre une justice qui n'existerait sûrement jamais. Mais ce n'est pas comme ça qu:il avait prit les choses avant. Il s'était battu pour les jeunes. La gamine qu'il avait tué le jour dans la mairie... Il n'avait pas été comme ça. Elle aurait pu faire partie du foyer qu'il avait ouvert. Du foyer où tous les jeunes vivaient leur vie comme ils pouvaient. Elle aurait pu. Il aurait pu la regarder avec de la sympathie, lui proposer des vivres et un toit où crecher si elle avait des problèmes. Mais les choses ne s'étaient pas goupillees ainsi. Il lui avait arraché la gorge et elle etait morte. Ouais, une part de lui s'en voulait. Ouais, il avait toute les raisons. Mais bon, la plupart du temps la Stryge ne s'attardait pas là dessus. Il préférait carrément plus s'intéresser à quelle partie manger chez qui et non pas qu'elle partie conserver chez qui.

« Parce que tu penses être autre chose peut-être ? Dans ce cas là ce n'est pas gentille mais stupide que j'aurais du collé sur ton front. Les humains, ce qu'on était avant, ils ont une date de péremption. Et voilà, au bout d'un moment ils passent à la casse. Si tu vois les choses de mon point de vue, ce qui n'est apparemment pas le cas, je ne fais que m'occuper un peu d'eux. Je m'accapare de leur temps et le réduit à néant. Qu'ils meurent aujourd'hui ou demain, je ne vois pas pas la différence. » Son point de vue il était clair. Détestable certes mais compréhensible. Nils ne prétendait pas être quelqu'un de très fréquentable. Il ne prétendait pas avoir la science infuse ou être capable de faire des choix que d'autres seraient dans l'incapacité de faire... Mais... Et bien voilà. Il faisait ce qu'il avait à faire. « Alors ouais j'ai merdé ce jour là. Mais je ne regrette pas. »