Impromptu es-tu là ? ( Nils )

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Impromptu es-tu là ?

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Il était beau ce plafond, pas vraiment de la première jeunesse et un peu trop bas. En fait c'était juste un plafond, elle avait beau en connaitre la moindre aspérité, la plus minuscule fissure, l'emplacement exact de chaque tache, il n'en restait pas moins un plafond de plus. Pourtant, en ce début d'après midi Erzébet demeurait étendue là, le sommeil avait fuit trop tôt une fois de plus. Elle pouvait presque sentir les secondes qui défilaient alors qu'elle s'entêtait à fermer les yeux sans succès. Les moments comme ceux là, Zsoka ne les comptait plus non plus.

Si tôt qu'elle eut posé les pieds sur le parquet, les événements s'enchainèrent dans une mécanique bien rodé. Prendre un café, bien fort, beaucoup trop fort et qui aurait écœuré la majorité des gens. La fenêtre était grande ouverte même s'il faisait diablement froid et qu'Erzébet ne pouvait plus sentir ses doigts collés à la tasse. Une douche rapide, l'eau tiède, pas de quoi se dépêcher ni vraiment apprécier. Ses tympans bourdonnaient encore, emplis d'une musique répétitive et métallique, son corps était fatigué de s'être laissé aller dans la transe collective. Zsoka devait avouer qu'elle aimait ça, s'oublier et juste ressentir les vibrassions et tous ces inconnus autour qui partageaient le même instant fugace.

Aujourd'hui, cela s'était décidé dans son réveil plein de cogitations ensommeillés, Zsoka allait rendre visite à un vieil ami. C'était étrange de dire ce mot mais elle le considérait ainsi pourtant, un ami. Du moins ça s'en rapprochait. Cela faisait quelques mois maintenant qu'elle n'avait donné de signes de vie, depuis sa dernière visite certainement.

Le quartier était agréable, Erzébet y avait déjà vécu d'ailleurs. Tout semblait paisible, si loin de l'obscurité, si loin des secrets tapis dans l'ombre. Dans un futur plus ou moins proche elle allait y repenser en faisant ses maigres cartons. D'autres avaient consacrés leurs vies à accumuler des richesses mais cela lui paraissait vain et bien encombrant. Le fond de l'air était froid, Zsoka attendit un moment aux pieds de l'immeuble jusqu'à ce que quelqu'un sorte et elle se faufila à sa suite. L'interphone devait marcher mais elle n'y tenait pas, elle préférait l'effet de surprise.

Une fois devant la porte, elle retira sa capuche avant de sonner. Ce n'était pas la première fois qu'Erzébet débarquerait ainsi, sans même prévenir, sans même s'inquiéter de savoir si elle trouverait une porte close et un appartement vide. Dans quel cas, ce n'était qu'une erreur de timing, un enchainement de choses qui devaient aboutir à cette situation. Rien de grave, un contretemps…

Salut à toi étrangère...

Erzebet & Nils

Nils essuya ses yeux une nouvelle fois. Il se sentait horriblement ridicule et surtout horriblement touché. Mon dieu ce qu'il détestait être hypersensible. Être touché et pleurer pour des conneries comme ça c'était oui totalement stupide. Finalement c'était une bonne chose qu'il ne soit pas rester au foyer l'après-midi alors qu'il voulait regarder son foutu émission. Il en pleurait.... Pleurer devant les jeunes du centre pour une raison aussi stupide aurait eu raison de sa crédibilité. Et il en avait encore besoin pour les engueuler. Parce qu'il fallait bien les engueuler ces gosses...
« Pourquoi il faut toujours que ces conneries arrivent à moi... » Le voilà qui rumine. Le vieux loup qui rumine. Encore une fois il aurait été au foyer, Nils en aurait prit plein la tronche pour avoir ruminer comme un vieux... Bon techniquement il était vieux aussi... Le vieux donc, parce qu'il faut bien reconnaitre les faits, rejette sa tête en arrière. Faisant presque voler ses lunettes à travers la pièce. Les yeux posés sur le plafond, Nils soupire. Il devait réellement avoir l'air ridicule dans une telle position. Tranquillement posé sur son canapé. Mais après tout, il s'en foutait. Parce que personne n'était là pour observer... Mais en fait c'était triste ça... Sorti.... Nan même pas sorti du contexte. Nils vivait dans sa solitude. De quoi le faire redoubler de larmes...

Le brun soupire une nouvelle fois, fermant ses yeux. Laissant la musique qui trainait dans sa tête se rependre dans ses pensées. Oh il pouvait passer un long moment comme ça. A ne rien faire. Juste à penser. Penser. C'était tout ce dont il avait besoin. Son esprit logique. Son envie de penser. Hm... Avec une histoire plutôt longue derrière soi il était facile de se perdre dans ses pensées. Et cette musique qui se diffusait dans ses pensées... Oh oui finalement Nils allait finir par s'endormir sur ce canapé. Canapé qui n'était pas du tout prévu à cet effet... ~Ironie... Le brun ne prenait jamais la peine de faire son lit. Finalement la plupart du temps il ne dormait pas à son appartement. Alors dormir sur le canapé ou bien dans le lit ne changeait pas grand chose pour lui. Bon point. Il n'était pas trop compliqué Nils... Une surface plane, plate, un mur froid, quelque chose de chaud ou de froid finalement ce n'était pas très important pour lui. Le sommeil l'emportait très facilement.

Le sursaut! Bon dieu le sursaut. Nils fit presque un bond pour se lever de son canapé. Le sommeil l'avait quitté en entendant la sonnette. Oh misère... Il espérait sincèrement que ce ne soit pas un des Haxo... Nils n'avait pas trop envie d'essuyer des regards bizarres... Ouvrant la porte, l'étonnement et l'amusement passèrent sur son visage. « Zsoka! Quelle surprise... Entre je te pris. » Il sourit doucement en s'écartant pour la laisser entrer. « Comment vas-tu?. »

C'était sans doute un peu cela, être une stryge, c'était être vieux, pour très longtemps. On avait des choses à ressasser en permanence. Pour peu que l'on soit du genre à intellectualiser et à faire des plans pour tout et n'importe quoi on en arrivait à devoir établir des tableaux de priorités. Parfois, ça débordait, surtout lorsqu'on était seul et lorsqu'il n'y avait rien d'autre à faire.

C'était également l'une des raisons qui poussaient Zsoka à s'immerger dans des lieux surpeuplé et à mettre en pause la raison pour sentir seulement l'émotion. Et ça, ce n'était pas une chose si facile pour elle. Son émotions latentes étaient soumises à de vieux démons et mieux valait les contrôler, clairement et simplement filtrer les sentiments.

Des pas dans l'entrée, Nils était bien là. Elle le reflua pas son sourire naissant. La porte s'ouvrit sur une expression d'étonnement. Il avait l'air… elle fixa le visage de son ami, recherchant les signes qui la mettrait sur la voix. Pas tout à fait réveillé, ses yeux lui paraissaient étranglement petits. Le sourire s'éllergit et un souffle amusée répondit à la question avant même qu'elle n'ouvre la bouche.

- Bonjour Nils. Je te dérange pas, j'espère ?

Elle doutait qu'il eut de la compagnie, surtout s'il sortait de la sieste. Elle en aurait eu bien besoin mais hélas, à ce jeu là, elle était particulièrement mauvaise. Zsoka entra finalement dans l'appartement sans se faire plus prier.

Ce qu'elle appréciait chez cet homme était, qu'à l'avoir bien observé, il s'avérait être quelqu'un de bien. Même si dans son acharnement protecteur, la première rencontre n'avait pas été une franche rigolade, elle avait vite comprit que Deliya avait eu de la chance de l'avoir côtoyé durant cette transition difficile. Et si elle n'avait jamais vraiment confiance dans sa propre espèce son individualité avait quelque chose d'attachant et de sécurisant.

- Comme d'habitude. Disons que je plane dans un juste milieu plutôt confortable. En sommes, je suppose, bien.

Quelques pas, elle se retourna doucement. Bien était un juste milieu entre l'euphorie et le désœuvrement, la parfaite combinaison à mi chemin du trop et du pas assez.

- Et toi ? Les vies écorchés des gamins te prends toujours trop de temps ? Plaisanta la Hongroise.

Quelqu'un qui se préoccupait vraiment des autres était presque une exception. Zsoka peinait à comprendre ce fonctionnement puisqu'elle s'embourbait le plus souvent dans un individualisme cyclique et tenace. Partager sa vie pouvait vite devenir un fardeau et s'ouvrir aux mortels était terriblement désapointant à terme. Zsoka avait un problème avec les enfants, tous ces petits humains abandonnés, ça la faisait cogiter sur ses propres choix. Elle se demandait alors comment les trois gosses et son pauvre époux avaient affronté sa "mort" tragique. Les pensés finissaient aux oubliettes.

Salut à toi étrangère...

Erzebet & Nils

Finalement Nils n'avait pas un nombre prohibitif d'amis. Des connaissances, des personnes qu'il notait, des gens dont il connaissait des choses. Des vies plus ou moins connues. Mais son cercle d'amis était vraiment très fermé. Oh ne le pleurez pas. Lui-même ça lu rendait une grande satisfaction de voir qu'il ne s'entourait de personne inutiles, de bouches-trous qui l'emmerdaient plus qu'ils étaient utiles.

Et la question qu'il de posait finalement, c'était est-ce qu'il pouvait compter Zsoka dans son cercle d'amis? Il l'appréciait beaucoup cette fille mais, déjà c'était un de ces congénères, ce qui menait plus à la méfiance qu'à l'incertitude. Ensuite venait le fait qu'ils n'avaient pas beaucoup parler ensemble sur un long laps de temps. Alors voilà. C'etait le moment de l'interrogation.

Oui oui c'était le temps du questionnement. Il pouvait s'en passer des choses très rapidement, peut-être un peu trop d'ailleurs, dans la tête du vieux. Vieux -là encore le temps, notion relative, blabla...- Enfin, le plus vieux, dans ce cas là c'était bien employé sans être vexant! Soupir intérieur et voilà que Nils repartait dans ses fidèles débats avec lui-même. Non je vous assure au final ça devait être chiant d'être lui.

« Pas le moins du monde! »

Aleskei, pourquoi Aleskei? Il devait vraiment sortir du sommeil pour penser à ce prénom là... Enfin Nils, devait bien avoir des poches sous les yeux à se rythme là. Le vil sommeil qui se faisait attendre. Un ennuie a combler, un film chiant. Une sieste. Tout juste.

A vrai dire il se foutait royalement de ne pas être très présentable devant elle. Il l'aimait bien, ils se connaissaient plus ou moins et elle n'était pas du genre à juger sur l'apparence des gens. -Ceci dit vu la sienne ça aurait pu porter à confusion. Pas d'offense en l'occurrence, Nils aimait beaucoup son style qui pour une fois sortait de l'ordinaire- si si c'est chiant de voir des moutons à longueur de journée. Quelqu'un de différent est un messie.

« Bonnes nouvelles alors. » Toujours cette manière de parler que l'on utilisait pas tous les jours. Trop soutenu pour la plupart de la population.

Il referme doucement la porte avant de croiser les bras sur sa poitrine, regardant la jeune femme. Enfin... Jeune. La notion de temps pour une Stryge est légèrement modifiée. Faites comme si elle était jeune si ça gène.

« Bah... Il en arrive toujours de plus en plus chaque jours, disons qu'on s'y fait! »

Il lui sourit doucement. Les vies des gamins c'étaient son quotidien. Sa propre vie a lui finalement. Et il s'y était fait. Disons qu'on vivait plus ou moins au jour le jour sans savoir ce que réservait ces chers gosses qui eux ne cessaient d'affluer au centre. Ce qui, d'ailleurs l'avait fait soupirer. La douleur et le besoin d'avoir quelqu'un était partout. Comment est-ce qu'on s'en rendait compte? Parce que la douleur était cette chose palpable que Nils discernait chez les gens, que la peur poussait les jeunes à quitter leurs foyers. Ouais, on pouvait pas rater ça en fait.

Se faire aux histoires tragiques, oui, sans doute. A croire qu'on s'endurcissait au delà même se se transformer en statue de pierre. Il y avait toujours pire, ce n'était pas réconfortant certes, ça ouvrait juste à une acceptation passable des événements. Les enfants étaient le réceptacle le plus ignoble qui soi pour les misères du monde. Il était ouvert à cette détresse sans qu'elle ne parvienne totalement à l'éroder apparemment.

Il avait su recueillir un être qu'Erzébet chérissait malgré elle alors qu'elle-même avait été incapable d'accepter de donner d'avantage. Pas de manière frontale en tout cas.

- Je ne sais pas comment tu fais… mais y'a toujours une petite ombre de besoin. Et tu te remontes à grand coup de décérébrage télévisuel, apparemment. C'est additif ces conneries, tu sais ?

Le son de la télévision se faufilait jusque dans l'entrée. Zsoka connaissait trop peu le paysage du petit écran pour déterminer ce qui se jouait. Ca ne semblait pas spécialement mirobolant d'après ce qui se disait. Elle sentait bien poindre un soubresaut de curiosité, elle hésita un instant. S'introduire dans la vie des gens, farfouiller dans leurs vies ne la dérangeait pas jusqu'à ce qu'elle les connaisse un peu mieux. Le respect et la sympathie lui coupait systématique l'herbe sous le pied. Débarquer à l'improviste et faire comme chez soi, c'était contraire aux bonnes manières. Et d'un coté, Zsoka l'avait tellement décortiqué dans un sens et dans l'autre que ce n'était peut-être pas bien grave à l'heure actuelle. Elle se grata l'arrière du crâne, un peu nerveuse avant de se décider à s'avancer dans le salon pour fixer l'écran, presque dubitative.

- C'est quoi que tu regardes ?

Chacun vivait sa solitude à sa manière. Aujourd'hui la stryge avait Deliya. Ce n'était pas grand chose, ça suffisait à combler une sorte de vide. Ce seul point fixe lui permettait de trouver une stabilité bien longtemps cherché sans grand succès. Il y avaient aussi les gens de passages, pas vraiment accrochés mais présent lorsqu'un peu de compagnie était nécessaire.

- Au fait, j'ai peut-être un truc pour toi, s'exclama-t-elle brutalement.

Zsoka glissa sa sacoche sur son ventre et commença à farfouiller dedans pour en sortir une petit pochette de plastique translucide. Elle aurait pu proposer à Willy de l'accompagner mais ces temps-ci elle avait déjà impression de se trimbaler à suite pour tout et généralement n'importe quoi. Elle ne voulait pas trop lui donner l'impression de l'encourager dans cette voix. Nils lui apparaissait comme un bon compagnon pour une petite soirée au théâtre.

- Enfin, c'est seulement si ça te dit de sortir un peu. Ce sera certainement moins bien que la première à l'époque mais on ne sait jamais. Ca m'avait plu si je me souviens bien. Et… tu devrais peut-être prendre un café.

Salut à toi étrangère...

Erzebet & Nils

C'était leur lot quotidien. Oh pas seulement celui de Nils. Il avait apprit à gérer sa peine lui. Non c'était le lot quotidien de chaque pauvre petite chose de leur espèce. Apprendre à vivre avec la peine. La douleur, la perte d'un proche. Nils avait trouvé un moyen. C'était bizarre mais il repoussait le mal par le mal. Il avait trouvé un moyen d'arranger ça à l'aide d'un entourage. D'adolescents sûrement plus en difficultés que lui. Et ça fonctionnait plutôt bien. Tss... Terrible nouvelle. Et une fois il s'était rendu utile pour Zsoka, il avait accueilli une enfant au centre qui apparemment avait aussi beaucoup enduré pour son jeune âgé. Voyez, il s'était rendu utile.

« Malheureusement c'est sur. Mais ces conneries ça occupe aussi. Je voulais m'endormir mais je suis resté devant cette foutue télé. Faut dire que quand on s'ennuie c'est assez pratique! »

De la visite... Ce n'était que rare et pourtant vachement agréable. La visite en elle-même ne lui manquait que très peu. Quand il entendait visite il pensait sûrement aux gens. Certaines personnes lui manquaient et finalement jamais il ne les reverraient. Si ce n'était pas triste ça..

« Arf... Un viel épisode de Friends... »

Bah, il n'avait pas si honte de dire qu'il avait passé du temps devant Friends. Ce n'est pas comme si Nils s'accordait un nombre énorme de temps libre. A vrai dire on avait du le pousser à partir pour qu'il ne reste pas au foyer. A près tout le foyer était un peu sa seconde maison. Sans les jeunes a problèmes Nils n'avait plus grand chose, voir plus rien a faire.

« Oh pour moi? »

-Anciennement- Aleskeï croisa les bras en s'appuyant contre le mur derrière lui. Pour lui? C'était assez impressionnant. Nils n'avait pas l'habitude de recevoir quelque chose si ce n'était des coups et des factures. Les gosses n'avaient pas que des problèmes. Parfois il en étaient aussi. Nils retira sa casquette pour se frotter le crâne avant de la lancer vers la table un peu plus loin. Raté, elle glisse dessus avant de s'arrêter, étant maintenant à même le sol. Ceci étant fait, il reporta son attention vers son amie.

« Oh. C'est réellement très gentil de ta part! Tu avais vu la première? Et bien... » Un petit sourire apparut sur ses lèvres. C'était une jolie offre qu'on lui faisait là. « Vraiment je ne me vois pas de rassurer. Restons pas dans l'entrée, passe au salon... Tu veux quelque chose à boire? Qu'on en discute autour d'un verre? »

Impromptu es-tu là ? ( Nils )

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