Ready for a walk ? // ft. Riley

My overflowed feelings won't connect and I tighten my grip of your hand. Even if I'm alone, I'll begin to walk so look after me to the far distance.

En cette journée de février, les éclaircies allaient de bon train. Ottawa n'était pas connue pour ses jours gorgés de lumière et plus chaud que le feu le plus crépitant, mais ce n'était pas ça qui arrêtait la jeune Valente. Elle mettait un point d'honneur à effectuer sa routine hebdomadaire qu'il pleuve, vente, ou en l’occurrence neige, comme la plupart du temps sur le sol canadien !
Mais aujourd'hui, bien heureusement, le climat était des plus favorable malgré un soleil timide jouant à cache-cache avec les nuages. De quoi s'emplir les poumons d'un air des plus purs, et de courir une bonne dizaine de kilomètres au moins !

Ancrant ses pieds dans la terre sableuse du parc, Lua patientait avec ferveur l'arrivée de son compagnon du jour, la personne qui allait devoir la suivre pendant toute cette virée pédestre. Elle avait pour habitude de faire cela seule autrefois, cette routine étant gravée dans son quotidien depuis bien des années déjà. Jusqu'à ce qu'elle fasse la connaissance d'un grand homme musclé, pas vraiment comme les autres... Bon, dit ainsi, ça peut faire penser à une histoire un brin dégoûtante. Mais non, la petite fille et le monsieur devinrent très bons amis. Lorcàn était du genre doux comme un agneau avec elle, et ces deux compères, quand ils ne battaient pas la campagne dans leur jogging des plus swags, passaient leur temps à discuter potins et... garçons. Domaine dans lequel Lua n'avait absolument aucune expérience, contrairement à son nouvel ami qui lui, en tenait une sacré couche...
Cela lui plaisait de passer autant de temps avec lui, à partager d'autres choses que ce dont elle était habituée à la fac. Fac où elle n'avait que très peu de relations pour être honnête, et où sa timidité maladive lui faisait défaut...

Bref. Ce type était quelqu'un de bien, vraiment. Mais ce n'était pas lui qui partagerait sa journée, aujourd'hui. Non, c'était quelqu'un d'autre, d'aussi extravaguant, si ce n'est plus, que le pixie à couette ! Adossée contre un arbre, les pensées de Lua divaguèrent un instant alors qu'elle avait, pour la quinzième fois, jeté un coup d'oeil à sa montre.
C'était donc Lorcàn qui lui avait présenté Riley. Il avait bien fait, tiens... Le moins que l'on pouvait dire, c'était que cette jeune femme ne manquait pas d'énergie ! Et Lua constatait cela parfois à ses propres dépends... la rousse avait une attitude des plus étranges à son égard. Attitude que la petite humaine ne parvenait pas à comprendre, même avec beaucoup de recul. C'était un ensemble de choses qui la rendaient unique, certes... mais qui ne pouvaient empêcher la fibre curieuse de la blondinette de réagir. Tout ça la titillait grandement... si bien qu'il ne pouvait y avoir qu'une seule explication possible.

Mademoiselle Riley Jones était une extra-terrestre, envoyée sur Terre pour une raison précise.

Tout concordait, après tout. Son comportement des plus outranciers parfois, ses facultés bizarres qui avaient alerté la jeune passionnée d'espace, et puis, bien sûr, sa façon d'observer les humains autour d'elle. Avec insistance... et même un peu trop de lubricité au goût de Lua !

Elle devait donc la rejoindre pour faire quelques kilomètres en courses ensemble. C'était l'occasion rêver d'en savoir plus sur elle... et peut-être lui soutirer des informations inattendues ! Déjà... elle pouvait noter que la ponctualité, ce n'était pas le fort des habitants des autres galaxies.

Quand Lua aperçut enfin la jeune femme, un grand sourire éclaira sa bouille enfantine alors qu'elle se précipita pour la rejoindre, aussi enthousiaste qu'à son habitude.

« Ah, Riley ! Bonjour !! Tu vas bien ? » , lança-t-elle, d'un ton des plus chaleureux. Elle émit un rire cristallin avant de lui désigner sa montre, afin de plaisanter un peu. « Vu l'heure, excuse-moi de te le dire mais j'ai eu peur que tu ne viennes pas ! »

Ce que Lua n'avouait pas forcément, c'était qu'elle avait réellement eut peur que cela n'arrive. Elle n'avait rien d'exceptionnelle, après tout. Et cela n'aurait pas été la première que l'on lui aurait posé un lapin. Alors, même si Riley était une personne très énigmatique, sans doute une Saturnienne à démasquer parmi la foule d'individus du troisième type en mission sur la planète bleue, la petite blonde était ravie qu'elle soit venue pour elle.

« Alors ? Prête à courir ?! »

acidbrain

Tu vois, je te l’avais dit ! Allez… allez viens ! Alleeeez viens ! Viiiiiiens… viens ! Viens ! Allez viiiiens ! Allez ! Viens ! Viiiiiens ! On est biiiiien ! Oh oui viens… viens ! On est bien bien bien bien bien ! Allez viens enfin … Regarde tout ce qu’on peut faire ! C’est génial non ? Allez… viens !

Donc en gros, les joggeurs étaient tous des coincés du cul. Lorcàn m’avait pourtant certifié l’inverse, quelques jours plus tôt. Mais étant donné le gros râteau que je venais de me prendre là, tout de suite, maintenant… soit ils étaient tous gays, soit le Pixie était un gros menteur. Ou les deux, l’un n’empêchant pas l’autre ! J’avais pourtant mis le paquet là, on pouvait pas faire plus classe pour une meuf qui courrait comme une idiote dans un parc pour avoir de belles fesses. Parce que oui, je ne voyais pas vraiment l’intérêt du jogging…

Cavaler comme des marrons en fuite devant un BBQ, c’était pas trop mon truc. Niveau sport, il y avait quand même bien plus intéressant, surtout si c’était pour se faire juger par les canards, ou la dame du parc, celle qui vend les churros ! Lorcàn lui, avait pourtant su me convaincre, après m’avoir foutu sa main géante sur le minois, comme quoi on pouvait courir après les p’tits culs et les serrer tout fort dans les buissons. Bah apparemment, non. Ou alors pas moi… Ce qui était foutrement vexant. En attendant, avec ce plan drague totalement foiré, j’étais à la bourre.

Parce que oui, j’étais pas venue ici gratuitement, j’avais un autre p’tit cul dans la ligne de mire de mon fusil de chasse : celui de Lua. Cette p’tite là, elle avait un truc. Un truc qui du coup, allait me faire courir, et c’était déjà beaucoup. Surtout après le premier jogging où m’avait convié le Pixie, et qui m’avait permis de rencontré la jolie blonde. Ce jour-là, je crois que j’avais été proche d’une mort honteuse et risible, après avoir perdu le souffle suite à une course de même pas dix minutes… Sans déconner, j’étais si minable que ça !? De l’endurance, j’en avais ailleurs. En catch d’abord, en boxe aussi et dans une discipline où je comptais bien embarquer Lua (elleacomprit ?).

Mais alors la course, Jésus en slip de guerre (le frère de Lorcàn ?), c’était pas du tout ça. Je devais avoir l’air d’un octogénaire pendant un examen du cœur. C’était pas glamour, j’allais pas pécho comme ça, mais c’était le seul moyen encore de fréquenter Lua alors il fallait bien y passer. Après l’effort, le réconfort non ? Et là, je comptais bien avoir du réconfort à poil, voyez-qu’est-ce-que-je-veux-dire. En attendant, je me magnais enfin pour rejoindre le lieu de rendez-vous où Lua se tenait évidemment déjà, pimpante, et trop énergique. Moi aussi j’avais de l’énergie… mais la sienne était lumineuse et m’aveuglais de la rétine à la raie (des cheveux hein…).

J’allais aussi la saluer une fois arrivée près d’elle, mais je me pris une semi-réflexion sur ma ponctualité qui manqua de peu de me péter une dent. Bon, c’était de bonne guerre, et j’avais envie de me la faire, donc, je serrai les dites dents en émettant une sorte de rire qui voulais me montrer amusée par cette petite pique de guimauve.

- Salut Lua ! Ouais je sais, désolée… j’ai eu un souci à l’entrée du parc. Un joggeur un peu pervers harcelait une go’. C’est pas super sécur’ ici, si ?

J’arquais un sourcil pour accueillir la suite.

- Si j’suis prête ? Et comment ! Tu vas voir comment je vais te pulvériser…

Bon la pulvériser, c’était pas de cette manière que je voulais le faire, et j’allais sans doute me taper encore une de ces hontes monumentales en m’échouant très vite sur un banc en mode baleine sur un banc aussi, mais de sable ! (C’était la blague drôlante du RP !) Alors bon, plus je me la pétais, et pire serait la chute. Je le savais, mais je pouvais pas m’empêcher de flamber. Et dire que j’avais mangé Mcdo la veille, j’aurais dû préférer une salade…

- Après c’est quand même de la triche, tu as vu la taille de tes jambes ! Les miennes c’est la moitié de tes tiges quoi. J’suis certaine que c’est pour ça que je me croûte dès que je commence à passer la troisième !

acidbrain

My overflowed feelings won't connect and I tighten my grip of your hand. Even if I'm alone, I'll begin to walk so look after me to the far distance.

Bercée par le soleil et le temps clément, le moral de Lua était si au beau fixe qu'elle était prête à croire tout ce qui sortait de la bouche de la rousse, même si elle ne comprenait pas tout de son vocabulaire. La blonde avait été élevée de manière très cartésienne, entre l'orphelinat de bons-samaritains et le l'éducation respectueuse que lui avait donné Tybalt. Aussi, elle se retrouvait parfois terriblement en décalage avec les jeunes de son âge, ne comprenant pas toujours où est-ce qu'ils souhaitaient en venir, ou le sujets de leurs discussions. De là à se mettre volontairement de côté par timidité et rester au chaud dans son petit monde d'aliens et d'étoiles... il n'y avait qu'un pas qu'elle franchissait volontiers, si ça lui permettait de se protéger.

Pourtant, avec Riley, elle n'avait pas envie de fuir, et ce malgré sa manière de s'exprimer qui la laissait parfois indécise quant aux sens précis de ses mots. La rousse l'intriguait bien trop, de part sa liberté naturelle, et sa capacité à affronter le monde avec un aplomb certain. C'était si intimidant... mais pour Lua, cela démontrait d'une confiance en soi qu'elle aspirait à obtenir un jour. Peut-être devrait-elle pour cela prendre exemple sur Riley et imiter son comportement ? Cette idée l'a fit sourire, un peu par dépit. Elle serait sans aucun doute parfaitement ridicule...

« Une... go' ? Ah, tu veux dire, une fille ? », s'enquit-elle, une légère inquiétude dans le regard. « Oh mon dieu, je ne savais pas que le parc abritait des pervers... j'espère qu'on n'en croisera pas ! Même si bon, j'ai l'impression que tu pourras me défendre si jamais ça arrive ! »

Un sourire digne des plus belles pubs pour dentifrice orna le visage de la plus jeune des demoiselles suite à sa réplique. Pendant tout ce temps, elle avait continué ses étirements, tirant ses bras vers le ciel, comme si elle souhaitait le toucher du bout des doigts. Par la suite, ce fût ses jambes qui plièrent, chauffant les muscles appliqués afin de courir sans se faire mal. A propos de jambes, une remarque sur les siennes de la part de Riley lui déclencha un léger rire, et elle cessa ses exercices un instant.

« Oh tu sais, je ne pense pas que la longueur joue beaucoup... l'important, c'est de savoir comment s'en servir ! », lança-t-elle, trop innocente pour insinuer quoi que ce soit d'autre. « Je crois qu'il ne faut pas que tu négliges les étirements avant de courir. Ça va t'aider à aller un peu plus vite, mais aussi et surtout à mieux gérer ta course. Regarde, les basiques, c'est ça. »

Elle reprit certains de ses précédents mouvements pour lui montrer, n'hésitant pas à exagérer pour qu'elle en comprenne les effets. Elle se penchait, se cambrait, dénommait chaque membres avec précisions. Certains passant la regardaient sans comprendre, mais ça n'avait pas grande importance pour elle. Une fois cette démonstration de fortune terminée, elle se redressa et regarda son... amie ? Oui, très certainement. Sa timidité ne l'empêchait pas d'apprécier réellement les gens quand elle jugeait qu'elle pouvait passer du temps avec eux et leur faire confiance. Aussi étranges soient-ils à ses yeux...

« Bon ! Alors, je te propose de courir pendant une dizaine de kilomètres, jusqu'au marchand de glaces près du petit lac central ! C'est un parcours de base, celui qu'on fait le plus souvent avec Lorcàn. D'ailleurs, tu as de ses nouvelles ? Ça fait longtemps que je ne l'ai pas vu ! »

Le pixie faisait aussi parti des personnes que la jeune fille considérait comme de proches amis. A vrai dire, le peu qu'elle avait constituait pour elle un vrai trésor... Et au fond, sans doute espérait-elle que Riley finisse par en faire partie.

acidbrain

Tu vois, je te l’avais dit ! Allez… allez viens ! Alleeeez viens ! Viiiiiiens… viens ! Viens ! Allez viiiiens ! Allez ! Viens ! Viiiiiens ! On est biiiiien ! Oh oui viens… viens ! On est bien bien bien bien bien ! Allez viens enfin … Regarde tout ce qu’on peut faire ! C’est génial non ? Allez… viens !

Aaaaah la gentille phrase sur les pervers ! Non seulement elle avait couvert mon retard mais avait aussi eu le chic de me faire passer pour la victime de cette sombre affaire de presque attouchements fessale. Et encore mieux, et ça je m'y attendais pas, elle avait eu le don de me propulser au rang de pourfendeuse de gros dégueulasse, refilant le rôle de princesse en détresse à Lua qui n'aurait qu'à se cacher derrière moi en dissimulant ses p'tits yeux pour ne pas voir le carnage. J’aimais bien cette position moi, le tableau était bien plaisant ! Et puis généralement le chevalier se démerdait toujours pour niquer la princesse et dans mon cas, bah j'attendais que ça. Le dragon ou le terrible méchant se pointait exactement quand il voulait, si je pouvais avoir droit au final 'elles se baisèrent et eurent beaucoup d'orgasmes." qui me bottait terriblement.

En attendant, j'avais simplement servis à Lua un sourire de prédateur, que je tentais d'effacer un peu. La gueule du loup dans les cartoons, c'était un peu la mienne devant cette blonde que j'avais bien l'intention de précipiter dans les buissons histoire de lui faire connaitre les atouts du grand air.

Et puis voilà que l'engin s'était mis à se tortiller dans tous les sens, me laissant parfaitement dubitative. Limite, c'était effroyable de voir tant d’énergie gâchée au profit d'un sport aussi idiot que galoper comme un clébard au milieu du gazon. Le truc c'était que j'y croyais pas moi, aux vertus du jogging, et préférait de loin me prendre une mandale en boxe parce que ça, c'était un putain de sport à couilles ! Je comprenais d'ailleurs pas que le gros Lolo en fasse pas, préférant de loin faire sa minette dans les fleurs des champs. Mais bon, il courrait sans doute après les fameux p'tits culs que j'avais pas su apprivoiser, donc ça se tenait. Mais pas Lua. P'tain, Lua elle avait le physique de la tigresse à drap, dissimulé sous ses airs d'anges j'étais certaine qu'avec un peu de matos elle devait bien dépoter. Suffisait de trouver le bouton du déclique et perso j'en connaissais qu'un seul susceptible de la faire couiner comme une alarme de bagnole. Pour l'atteindre par contre, j'allais avoir du boulot...

- Me servir de mes jambes ? … Ouais ouais…

Pas de commentaire… surtout pas de commentaire ! Légèrement bouche bée je la regardais, alors qu’elle s’agitait dans tous les sens pour me montrer des exercices d’échauffement qui avaient surtout l’art de m’aguicher un peu plus. Un peu comme le gif vous savez ? Celui de la blondasse qui agite ses lolo (pas Lolo hein, je ne parle pas d’agiter Lorcàn merci)… bah voilà ça me faisait exactement le même effet. Je crois même, qu’à un moment donné mon œil droit est parti en couille, la paupière inférieure frétillant devant le spectacle qu’offrait cette petite pile électrique pas bien sexy, mais putain de trop alléchante. Et puis je crois que j’ai déchanté, en mode méga chute libre du haut d’une falaise avec écrasement crêpe en guise de grand final. Parce qu’elle venait de me demander genre… en toute détente, si 10 kilomètres lui convenait. Bon bon… c’était la misère là.

- Alors… pour être sincère, j’suis pas super glaces il fait trop froid là encore alors… tu veux pas plutôt partir du côté du marchand de Hot Dog ? Se serait vraiment coooool … un Hot Dog …

Deux en un. Répéter ‘Hot’ plusieurs fois et s’épargner plusieurs kilomètres parce que… pas folle la guêpe, le vendeur de chien chaud était quand même vachement moins loin ! Faisant mine de l’imiter sur ses gestes d’étirement que j’avais la flemme de faire avec autant de ferveur qu’elle, j’enchainais :

- Quant à Lorcàn, ça va bien … enfin autant que faire ce peu car la dernière fois que j’l’ai vu, c’était pour lui porter une crème anti-hémorroïde. J’crois savoir qu’il doit s’assoir sur des bouées spéciales épisio… Vraiment moche le truc !

acidbrain

Ready for a walk ? // ft. Riley

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