Tu as d'beaux yeux tu sais ? Non je déconne.

Luke & Riley

 

La tête dans le cul… cette expression avait toujours très bien résumé mon état au petit matin. Me réveiller était toujours une étape délicate et difficile, avec ou sans douche, avec ou sans café, avec ou sans… cuite. Et avec ou sans quelqu’un dans mon lit. Ou dans le lit de quelqu’un (l’ordre des mots à donc vraiment une importance…) d’autre parce que l’odeur qui me sautait aux narines n’était pas vraiment celle dont j’avais l’habitude et qui envahissait l’atmosphère de mon petit chez moi. Bah non là, rien qu’à la senteur pas suave, je savais que je n’étais pas dans mon pieu, et le connard de pivert qui frappait contre la tête m’indiquait aussi que j’avais sans doute un peu beaucoup déconné la veille.

Et puis, il y avait quelque chose d’étrange, qui s’emmêlait entre mes doigts. C’était quoi … des cheveux ? Sérieusement ? Oh pinaise… peu à peu mon esprit s’éveillait et mes sens avec… Mais je n’osais pas encore utiliser ma vue car pour être honnête, j’avais un peu peur de constater l’ampleur de ma connerie. Pas bouger … surtout, ne pas bouger.

Qu’est-ce que j’avais encore foutu ? Bah voilà, là c’était une bonne question. Le genre de question que j’avais un peu tendance à trop me poser ses derniers temps. Fallait vraiment que j’arrête de trainer dans les bars comme ça, il allait finir pas m’arriver des bricoles. Accessoirement me taper un gars qui sentait si bizarre et qui avait les cheveux d’une drôle de texture. Si c’était l’espèce de grand moche qui s’était amusé à m’abordé… j’étais dans la merde. Mais non, dans mon souvenir, le type en question avait les cheveux aussi gras que Severus Rogue, et devait d’ailleurs produire une huile naturelle de très bonne qualité… Je malaxais alors la tignasse à laquelle je m’agrippais. Ok, check, s’était pas Rogue. Mais alors c’était qui ? Je crois que c’est la curiosité qui me poussa à ouvrir les yeux, constatant que j’étais quand même un peu trop en mode collée-serrée avec le mec. Qui d’ailleurs avait une trombine reconnaissable. J’étais pitoyable.

- Aaaaaaaaaaah putain mais… c’est toi… Ooooh merde, le camé.

Ouais, le camé. J’avais à peine ouvert les yeux et lâché ma tirade en guise de bonjour que j’observais un peu l’environnement dans lequel j’avais passé la nuit. Un vrai repère de toxico. Je crois que j’aurais pu confondre avec un squat. Bah si ça se trouve s’en était un … de mieux en mieux Riley, franchement, tu fais fort. Mais contrairement à ce que le bon sens aurait indiqué à d’autre, et plutôt que de me décoller du junkie, je restais au contraire là sans bouger, parce que j’avais mal aux crânes et qu’en plus… j’avais peur de me piquer avec une seringue si je bougeais ne serait-ce qu’une fesse.

Riley-Clichée, c’est moi. Je regardais toujours la piaule, quand finalement quelque chose d’étrange attira mon regard sur le type dont le prénom m’échappait.

- Ah oui en effet, le gros camé. J’imagine que t’es pas prêt de m’inviter pour le p’tit dèj hein ? Bon par contre, je sais pas si c’est parce que tu t’es piqué la gueule comme un dégénéré mais tu as plein de truc rouge sur … bah la gueule quoi…

J’émis une sorte de petit rire nerveux, limite gras… histoire d’être trop sexy dès le réveil (ironique). J’allais certainement pas rester, le mec avait une tronche à faire vraiment flipper les braves gens, et en plein jour ! T’as vu ses yeux ?? Non mais avec des obus pareils moi j’étais pas rassurée. J’avais l’impression qu’ils allaient sortir de leurs orbites pour dire bonjour. En plus il avait vraiment des boutons rouges partout, on aurait dit un vieux slip blanc à petits pois…

Courage Riley ! Tu assures tes arrières, et tu te casses ! Même pas une fenêtre, c’est pas grave ! Saute, et tu verras bien ce qu’il se passe !
 

© Grey WIND.