Morning such a thing (sygrid)

Morning such a thing

Je posais à Sygrid la question piège. La question que j'aurais pas forcément apprécié que l'on me pose : pourquoi elle aimait pas noël. Je la sentis plus que je la vis se redresser. J'imaginais facilement la fumée sortir de ses oreilles alors qu'elle tentait de formuler une réponse à ma question. Je doutais qu'elle me sortirait une réponse claire et nette de ce qui la gênait carrément. Je rigolais quand elle parlait des cadeaux pourri, enfin je bougeais les épaules comme quelqu'un qui rit parce qu'aucun son ne sortirait de ma bouche pour résonnait à ce point dans ma tête. Je n'avais pas connu la tête Ida effectivement mais j'avais vu traîner à la maison d'anciens cadeaux qu'elle avait fait à nos parents et je savais très bien que c'était tout pourri. Et j'avais aussi depuis le temps mon lot de cadeau merdique. On m'avait tout de même offert une tapis de sol qui se trouvait être une peau de bête. Genre, je suis une pro nature etc... et on m'offre une bête morte, une sorte de trophée de chasse. Dans les cadeaux tout pourris je crois qu'on avait rarement fait mieux avec moi. Pfff, si vous avez pas d'idée vous offrez rien ou dans mon cas vous me prenez une plante grasse et j'étais contente. Je relevais la tête quand elle dit que j'étais légèrement décédée. Il me fallut quelque secondes pour comprendre qu'elle avait dit que j'avais pas le droit d'être malheureuse dans la vie sauf que j'étais morte. Je hochais la tête avant de la remettre dans mes mains parce que ce mouvement que je venais de faire faisait s'entrechoquer des trucs beaucoup troooop douloureux pour ma petit tête. Franchement quitte à être morte, j'étais obligée de subir également la gueule de bois ? Hein, pas de traitement de faveur spécial Sidh ? Pff, trop injuste. Elle dit qu'elle avait beaucoup aimé noël par le passé et je grimaçais un peu. Ouais, je voyais le genre donc. Et moi ? Ooooh... J'ai jamais aimé noël. Avec.. les parents... pfff. J'avais pas besoin de lui expliquer que Noël avec nos parents c'était nul. Parce que j'étais à peu près sure que sa période de noël heureux n'étaient pas quand elle vivait chez nos parents mais quelque part entre cette époque là et maintenant. Surement quand elle était avec Gabriel, si non c'était un peu triste. Noël, mort, bref la joie. Un peu plus explicite sur pourquoi je haïssais violemment cette période là de l'année ? Azy, je devais pas non plus faire des phrases complètes. De un j'ai la gueule de bois, de deux j'ai pas envie d'en parler. Vooooilà ! Sauf si elle pose la question, là je ferais un effort mais juste parce que c'était Syg. Puis merde, décembre c'est un peu la nature morte pour quelqu'un qui aime les arbres en fleurs c'est pas drôle. Et la neige ça craint. Ca glisse, ça mouille, bref tout pourri. Mais c'est joli. Retenant une envie de m'étirer parce que des mouvements trop grands allaient probablement me donner envie de vomir alors que j'avais le ventre vide, je me levais de ma chaise, et m'accrochant à ce que je trouvais sur mon passage me dirigeait vers un de nos placards j'en sortis un paquet de céréales... Flemme de trouver un bol et une cuillère un. Je me laissais retomber à table. Après avoir mis plusieurs poignée de ces machins dans ma bouche, et une partie dans mon tee-shirt aussi par erreur, je le tendis à Sygrid. Parait que manger ça aide à faire passer le mal... Je ne précisais pas si je parlais du mal être ou du mal d'avoir trop bu parce que j'en savais moi même rien. Et que finalement, manger servait à faire passer un peu les deux. Dommage que ça fasse pas passer les souvenirs. Fin l'avantage de la période de noël c'était que j'allais pouvoir acheter une bûche au chocolat toute faite et me taper une indigestion alimentaire parce que je l'aurais manger en entier à moi toute seule. Le chocolat ca fait produire de l'endor.... endormachin du bonheur voilà. Le seul truc que j'oubliais jamais de manger le chocolat. Et à cette période là de l'année, y a touuuuut plein de chocolat. Comme quoi, finalement même noël a du bon.

Morning such a thing

« J'ai jamais aimé noël. Avec.. les parents... pfff. Noël, mort, bref la joie. » En gros, Sonja venait de résumer avec pertinence (mot qui fait bobo tête) ce que sa grande sœur pensait de la période des fêtes de fin d’année. Avec ses mots à elle, une émotion bien particulière, mais concrètement c’était ça. Le rendu était le même. Bourrées, ou pas bourrées, les sœur Valborg ne portaient donc pas dans leur cœur le foutu papa nowel et sa tribu de Lutins-cons. Après tout, c’était aussi très compréhensible. Sygrid n’y avait jamais vraiment pensé, et c’était assez lamentable d’ailleurs, que les interminables repas de Noël avec les parents Danois devaient être affreux pour elle. Les p’tits Humains parmi les gros cons de Phoenix extrémistes. Le début d’une blague douteuse ou d’un film pro nazi sans doute. Mais ouais, pour elle qui avait été Faës, les choses avaient déjà été longues et difficiles alors… pour Sonja n’en parlons pas. Devant la réaction de sa petite sœur, Sygrid s’en voulut rapidement d’avoir retourné la question.

« Mouais, désolé. »

C’était de la merde de boire… même pas elle arrivait à réfléchir et à penser aux conséquences de ses actes ! Attendez… c’était ce qu’elle recherchait sans cesse dans le fond de sa bouteille ? Ouais… m’enfin elle ne voulait pas non plus blesser sa sœur m’voyez ? Manque de bol, Sygi avait légèrement très beaucoup l’impression que c’était exactement ce qu’elle venait de faire et se facepalma en interne. Ce qui même psychiquement, faisait mal à la tronche. Comme quoi, l’heure était vraiment grave…

Mais étrangement cette sensation de culpabilité fila un petit coup de booste à Sygi qui se sentit un peu dégriser. Bah… c’était surtout qu’elle cicatrisait plus vite la mémère, être Phoenix donnait au moins cet avantage-là ! Et si elle cicatrisait plus vite, elle dessaoulait de même. Son corps avait vite fait d’évacuer les vapeurs d’alcools, même si cela rendait Sygrid bien plus accro à la substance et ses effets. Quand bien même, elle sentait déjà que sa vue lui revenait moins floue, comme si le champ s’élargissait un peu et que la lumière revenait. C’est d’ailleurs ce moment qu’avait choisir Sonja pour se fourrer avec élégance une masse prodigieuse de céréale dans le gosier, non sans en foutre les trois quart à côté. Bien visée sœurette… magnifique performance. 10/10. La vision de Sygi n’aurait pas été mieux honorée que par cela ! Mais elle n’en tint pas rigueur à la Sidh, qui lui tendait d’ailleurs le paquet avec générosité. « Parait que manger ça aide à faire passer le mal... » Mouais… enfin manger quelque chose de plus consistant quoi… Parce que si elle mélangeait uniquement céréales et alcool, elle risquait de finir accrocher aux chiottes avec une décliche du diable (putain je suis au top du glamour là, désolé !). Trainant ses bras sur la table avec une fatigue profondément visible sur les traits de son visage et dans chacun de ses mouvements, Sygrid se leva. Bon ok, elle allait un peu mieux mais ce n’était pas encore trop ça. L’espace de quelques secondes elle vit le sol bouger dangereusement… avant de se stabiliser. Puis elle avança à petit pas vers le frigo.

« Bon, faut manger plus que ça. Je vais te faire un truc, tu veux quoi ? »

Sygi se dirigea lentement, très lentement vers le frigo pour l’ouvrir et découvrir avec horreur le vide intersidéral qui s’y trouvait. La joie.

« Oooook c’est merveilleux. On n’a rien à bouffer. »

Un soupir las s’échappa de la gorge de Sygrid. Bah oui évidemment qu’il y avait rien ! S’était hier le jour des courses. Et puisqu’elle avait croisé Gabriel et que par conséquent, Sygrid avait lâché son caddie dans une envolée céleste de PQ, qu’il s’était enfoncé dans le cul (pour la thématique papier hygiénique) d’une vieille dame qui elle s’était renversée le faciès dans du salami… Voilà, elles n’avaient rien à daller les Valborg.

« On se fait du riz ? A la cuillère genre comme à Koh Lanta ? Mais avec du ketchup ? »

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(c) AMIANTE

Morning such a thing

Je répondais à Sygrid sur pourquoi j'aimais pas Noël. Enfin... je formulais un truc qui ressemblait de loin, mais assez loin, à une phrase et d'encore plus loin à une explication. Quoique nan c'était vrai que j'avais jamais aimé noël. Le pire c'était que les gens ne comprenaient pas, comme le fait d'être née en décembre faisait de moi une enfant de cette fête de merde et que je n'avais pas d'autre choix que de l'aimer. Et bah voilà : j'aimais pas Noël et le folklore de Noël. Dans votre tronche à touuuuus... Par contre ce que je comprenais pas c'était pourquoi Sygrid s'excusait ? Hein? Je grognais cette réponse étonnée, faisant vibrer ma tête au passage. Ouille, mauvaise idée tout ça. Mais nan là je comprenais pas vraiment pourquoi elle s'excusait. Nan parce qu'elle avait rien dit de mal et que... bon d'accord, je n'étais pas spécialement en état de trouver ce qui pouvait faire qu'elle était désolé. Pourquoi désolé? Puis mince, je chercherais à comprendre quand j'aurais fini de récupéré de ma gueule de bois. J'avais de toute manière l'habitude de réfléchir qu'après une certaine heure avancée de la matinée. Nan définitivement, si je voulais me remettre j'allais devoir manger un truc, sans parler du fait que mon estomac commençait à faire du bruit et que j'allais pas supporter de l'entendre faire du bruit très longtemps. Alors je me trainais jusqu'à un de nos placards, toujours tellement étonnée par la hauteur de mes jambes. Franchement, j'étais beaucoup plus grande quand j'étais bourrée, ou post bourrée, que le reste du temps c'était sur. Faudrait que je me mesure une fois. Et pourtant, j'avais pas spécialement l'impression que les meubles étaient plus bas... Pff, trop dur. Au tant me reposer sur ma chaise et enfourné des céréales. Je mâchais difficilement, sentant ma mâchoire raide tout en tendant la boite à Sygrid pour lui dire de manger un petit truc en langage bourré. Mais elle prit rien et me dit que je devais manger plus. Comme tu veux. J'avais pas envie réfléchir à cela et c'était pas parce que ça y est, madame phoenix oblige ne devait plus avoir la gueule de bois que c'était pareil. Pas fun. Surtout quand il dit ce ok qui me sembla durer une éternité. J'eus bien envie de glousser en comprenant que le frigo était vide mais mal à la tête. Ferais les courses tout à l'heure. Quand ma tête ira mieux. Enfin je crois bien que c'était mon tour de faire les courses puis... nan puis voilà, trop de réfléxion. J'avais faim et je pense qu'après j'irais prendre une bonne douche, très très très chaude. Il me faudrait au moins ça ! Ketchup, riz, cuillère... Ca me va. Je la regardais faire à manger en soupirant. J'étais... un déchet, totalement un déchet. Bourrée, régulièrement droguée à quelque chose de source divers. J'étais pas du tout une aide au quotidien pour ma sœur. Et j'étais pas du tout l'aide que j'aurais voulu être quand j'avais fini par la retrouver. Tu va mieux trop vite. Désolé.

Morning such a thing

« Hein? Pourquoi désolé ? » Ok c’était pas très sympa de sa part, mais Sygi avait délibérément ignorée cette question. A vrai dire, c’était un sujet un peu pourri pour l’une comme pour l’autre, alors autant éviter de se remuer le couteau dans la plaie, surtout qu’elles étaient l’une comme l’autre, trop pas en état de cogiter. L’heure de se faire des déclarations, ce n’était pas pour les lendemains de cuites… Quoi qu’elles étaient déjà passées par là, à se faire des confidences, évidement dans les moments où elles étaient tout à fait bourrées. Et le souvenir qu’elle en avait fit frissonner Sygrid d’effrois. Il n’y avait sans doute pas de vision plus pathétique que celle de deux sœurs totalement pétée, en chiale, morvant presque l’une sur l’épaule de l’autre… Brrrr … Elle chassa cette pensée tragiquement sinistre de son esprit. Non, décidément Noël c’était pas leur truc au Valbörg. La vie non plus apparemment, et pourtant cette dernière, la connasse, semblait vouloir s’accrocher à elle comme un koala maléfique au dessin belliqueux. Genre, les faire chier… Fallait dire que c’était quand même ironique, la Sidh et sa sœur Phoenix-volontaire-pour-crever. Surtout si l’on prenait en compte le fait que les Sidhs semblaient avoir une influence particulière sur Sygi… donc sa sœur. Bref. #VDM.

L’essentiel, c’était surtout qu’elles étaient là l’une pour l’autre, et que Sygrid se remette toujours plus vite que sa petite sœur, histoire de lui faire à bouffer. Et ce, même si elle avait oublié son caddie de courses la veille. Cause : Retour de ton ex-mari dans ta face. Putain, à croire que Dieu, ou un autre dégénéré qui jouait comme un gosse devant une fourmilière l’avait nommé victime principale d’un destin vraiment à chier. Mais encore une fois, Sygrid se concentra sur sa sœur, et attendit son approbation pour lancer de l’eau. « Comme tu veux. Ferais les courses tout à l'heure. Quand ma tête ira mieux. » Tu parles, elles allaient surtout boire de l’eau jusqu’à ce noyer pour évacuer l’alcool de leurs organises respectifs, et bouffer les fonds de placard. A moins que, lunettes noires sur le nez, Sygi se lance à la recherche d’une nourriture plus équilibrée et consistance… mais ça, fallait pas non plus trop songer.

« Bof… je crois qu’on va surtout se faire une après-midi télénovelas. Comme… tous les jours en fait. »

La grande classe franchement. Mais à force, Sygrid commençait à bien comprendre l’intrigue de la série Mexicaine qui passait toujours à l’heure où elle sortait la tête du trou des alcoolos. Encore une fois, c’était un signe pitoyable qui prouvait qu’il était temps de picoler moins. Une télénovelas quoi ! « Ketchup, riz, cuillère... Ca me va. Tu vas mieux trop vite. Désolé. » Un petit sourire se dessina sur le visage fatigué, aux joues creuses de la Faës. Et alors qu’elle semblait raide comme un piquet devant la cuisinière, elle posa sa cuillère en bois pour réduire la distance entre elle et Sonja. Elle n’était pas encore très dégrisée, si bien qu’elle tituba légèrement pour dévier sur la droite avant de revenir dans l’axe pour parvenir jusqu’à sa sœur.

« Je sais mon ange. C’est l’avantage d’être un piaf à la con. Tu vas manger un peu, et ça ira mieux. »

Puis après un léger soupir un peu morose, Sygi se pencha pour déposer un long baiser sur le crâne roux de sa petite sœur. Elle n’était d’ordinaire pas très démonstrative… pas avec n’importe qui du moins. Et plus le temps passait, plus elle montrait son affection pour Sonja. Qui restait à ce jour la seule personne au monde à justifier la survie de Sygi en ce monde.

« Bois encore un peu, ok ? »

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(c) AMIANTE

Morning such a thing

Je proposais à Sygrid d'aller faire les courses une fois que j'aurais dessaoulé et le pire... c'était que j'y croyais réellement. Déjà, l'esprit encore embrumé par l'alcool, j'étais persuadée que c'était à mon tour de faire les courses. Pas qu'on tenait un planning super précis de ce genre de chose vu que généralement, nos différentes cuites le perturbaient mais j'étais à peu près sur que ça devait encore être moi qui avait oublié. Parce que j'avais une fâcheuse tendance à oublié d'aller faire les courses, tant que j'avais de l'alcool à la maison et du gel douche. Surtout que bon quand j'étais finalement assez peu sous substance diverse pour aller travailler, j'étais pas le genre de nana à passer par le supermarché en ressortant. Et puis l'autre jour, j'étais finalement allée retrouver Artémis en ville aussi... Nan clairement, c'était probablement moi qui avait du oublier de faire les courses. Tant que y avait du whisky... han nan, pas penser à du whisky maintenant alors que j'avais tellement de douleur dans mon petit crâne. Très mauvaise idée. A peu près aussi mauvaise que celle de Sygrid de me proposer de plutôt passer l'après-midi à regarder des Telenovela. En vrai, j'aimais pas les Telenovela. Franchement, je crois que j'avais jamais tenu plus de 10 minutes devant une de ces émissions sans balancer de saloperie et éteindre la télé. Mais quand je décuvais, assise dans le canapé, limite roulée en boule sur les genoux de Sygrid, ça ne posait pas de problème. Bon, ça me rendait pas polie. Va pour les Telenovela. Par contre, j'allais devoir prendre autre chose que du café parce que ça passerait pas une nouvelle fois. Fallais que je trouve autre chose à boire. Je souris à Sygrid quand elle me parla des avantages d'être une saleté de piaf. Tant qu'elle poussait pas la chansonnette quand j'étais dans cet état là, j'avais aucun problème avec sa condition de phoenix : je savais que si elle était née humaine comme moi je ne l'aurais pas connue. Et j'avais envie de la croire quand elle me disait que ça ira mieux. Je laissais ma tête basculer un peu contre son torse. J'avais pas envie de boooouger. Mais elle bougea en premier et je dus de ne pas me casser la tronche à mon parfait instinct de survie de Sidh... Bon, ok je le dus au hasard. Pas du café, trop dégueu c'te truc. Me mettant debout avec un peu plus d'équilibre qu'aux essais précédents, je tentais de m'orienter dans la pièce. Alors ok, ma chambre est dans cette direction et ceci est visiblement le frigo. Et les murs ne tournaient plus au tour de moi, ce qui voulait dire que même si j'étais pas remise mon corps commençait à s'habituer aux effets secondaires de l'alcool. Je fais à boire, tu t'occupes du riz. Très bonne idée. Je fouillais dans les placards jusqu'à trouver de quoi faire un chocolat chaud. C'était vraiment n'importe quoi dans nos placards. Déjà parce que y avait franchement pas grand chose quoi. Une fois deux tasses de prêtes, je me tournais vers ma sœur avec un grand sourire victorieux. Même avec la gueule de bois, j'y arrive. Oui bah on se réjouit même des petits trucs dans cet état. Tenant les deux tasses fermement, enfin au tant que je le pouvais je me dirigeais vers notre salon. Au vu de la couverture qui y traînait, Syg avait du dormir là plutôt que dans son lit. Elle allait avoir mal au dos. Ou si non c'était injuste. Moi avant de mourir j'aurais eu mal au dos. Ok, maintenant c'était plus pareil mais j'étais morte, heureusement qu'il y avait des bons côtés à la chose. Je posais les deux tasses sur notre table basse avant de me laisser tomber comme un tas dans notre canapé. Un jour, mon patron va me virer pour mes absences... Je haussais les épaules. J'avais une très longue... mort ? Vie était pas le terme encore devant moi et donc pleinement le temps de trouver un autre métier si ce chef là voulait plus de mois. Puis, bon Sygrid était pas beaucoup plus présente que moi à son travail hein !

Morning such a thing

« Va pour les Telenovela. Pas du café, trop dégueu c'te truc. Je fais à boire, tu t'occupes du riz. » A croire que le petit câlin de Sygrid avait revigoré la Sidh. Du moins, c’était ce que la Faës aimait croire. S’imaginer qu’elle pouvait avoir une influence positive sur sa petite sœur lui mettait vraiment du baume au cœur. Mais pour être honnête, Sygi commençait à croire qu’au contraire, elle avait une influence néfaste sur elle. Certes, Sonja n’avait pas besoin d’elle pour boire, et sans doute la consommation de produits bien plus forts, car Sygrid l’avait souvent vu dans des états bien plus pitoyables que ce qu’une cuite pouvait offrir. Mais quand même, une grande sœur ne devait-elle pas se conduire comme un modèle ? D’accord, elle avait été élevé, avait grandi et évoluer au fil du temps comme fille unique. Son statut de sœur, le Phoenix l’avait acquis très tardivement trois ans plus tôt seulement. Alors on ne pouvait pas dire qu’elle assurait en tant que tel. Au contraire, elle avait plutôt foiré le truc ! Si Sygi avait été une sœur digne de ce nom, elle aurait relevé Sonja. Elle l’aurait aidé d’avantage dans sa transition… Elle n’aurait pas empiré les choses en se laissant aller, en succombant elle aussi à l’alcool sous le poids d’un passé trop lourd. Non, si Sygrid avait été forte, vraiment forte… elle aurait tiré Sonja vers le haut. Elle ne l’aurait pas laissé faire et devenir comme elle. Une loque désespérée, et désespérante. Mais bon … au moins, elle en avait conscience, c’était déjà pas mal !

La Faës observait donc Sonja faire le chocolat chaud, avec cette lenteur précautionneuse qu’avaient les gens atteint d’une bonne gueule de bois. Comme si réfléchir devenait alors un mécanisme plus complexe encore qu’habituellement et qu’il fallait maitriser pour éviter que le corps bloque… Pourtant, elle s’en sortait pas mal, la rouquine ! Et bientôt elle annonçait fièrement sa réussite, poussant Sygrid à exécuter un bravo silencieux histoire de ne pas vriller le crâne de l’une comme de l’autre. « Même avec la gueule de bois, j'y arrive. »

« C’est que vraiment, tu assures comme une bête petite sœur ! Moi je ne suis bonne qu’à touiller… »
Ce qu’elle faisait d’ailleurs, en attend que l’eau commence à bouillir. Ce qu’elle faisait en réalité depuis quelques secondes sans qu’elle s’en aperçoive. Un petit sourire accompagna le bravo du Phoenix qui ajoutait du riz dans l’eau, ignorant si l’association riz/ketchup et chocolat chaud serait une bonne chose… et si son estomac un peu retourné encaisserait. Un problème à la fois s’il vous plait ! Et puis, Sonja s’éclipsa dans le salon, et Sygrid la suivit rapidement après avoir enclenché le minuteur. « Un jour, mon patron va me virer pour mes absences… »

« S’il fait ça, j’irais lui rendre une petite visite. »

Disant cela, Sygrid s’était laissée à son tour tomber sur le canapé à côté de sa sœur et fixait la TV en s’attendant à y voir quelque chose. Comme si elle était effectivement allumée… mais ce n’était pas le cas. Seulement ce détail ne semblait pas l’interpeller alors qu’elle continuait à observer l’écran noir avec intérêt. Phoenix ou pas, l’alcool s’était mal…

« Enfin je parle pas de le buter hein ! Peut être juste lui expliquer qu’il ne faut quand même pas déconner avec Big Valbörg en virant la Mini, tu vois le genre ? Pour quelques absences… tu parles ! Je lui montrerais un peu le sens des priorités au pépère. »

Bon dieu… Qu’elle était bavarde. La taiseuse heureusement, était très à l’aise avec sa sœur et pour le coup, elle n’avait pas beaucoup de mal à discuter. Même si la pauvre semblait encore avoir un mal de crâne terrible et encaisserait moyennement le flot de mot dont l’abreuvait la Faës.
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(c) AMIANTE

Morning such a thing

Y a des situations qu'on devraient pas connaître mais aux quelles j'étais pourtant étrangement habituée maintenant. Parce que dans le fond, mais bien le fond du fond à cet instant, je savais qu'avoir la gueule de bois ce n'était pas ce qu'on pourrait appeler « bien ». Genre de temps en temps c'était pas déjà top mais aussi souvent que moi, je me souvenais que c'était mal. Quoique la gueule de bois toute seule c'était pas un problème, même si on pouvait pas dire que c'était super sympathique non plus. Non le problème c'était que j'avais encore du trop boire pour avoir la gueule de bois quoi... Bon en même temps, les effets de l'alcool sur un humain et sur moi n'étaient pas tout à fait les mêmes. Je finissais bourrée comme eux, même si je crois que j'arrivais à finir même encore plus pitoyable qu'eux. Je finissais à vomir comme eux aussi même si l'alcool ça se travaille : à force on vomit plus. Mais contrairement à ces petits humains, je risquais pas de mourir à cause de je ne sais pas quelle connerie que j'aurais fait pendant ce temps. Même si je risquais comme eux de me réveillais en mauvais état... Bref l'alcool c'était moins dangereux une fois déjà mort... Mais qu'est-ce que je disais déjà... Ah oui, les situations aux quelles on s'habituent... Bah moi, je commençais à être super habituée à faire des chocolats chauds tout en étant pas encore remise de ce truc qui faisait que j'avais l'impression que ma tête allait exploser. Du coup, je me tournais vers Sygrid, super fière avec mes deux tasses remplie de liquide à l'odeur si sympathique. Elle me félicitait et je savais que c'était un peu... bah pas moqueur mais l'autre terme là. Parce que bon, y avait pas grand chose à féliciter et elle voulait juste m'aider un peu en faisait ça. Genre pour que je me sente mieux. Parce que dans le fond « assurer comme une bête » c'était peut être un peu beaucoup pour simplement avoir fait un chocolat chaud. Je lui souriais quand elle dit qu'elle n'était bonne qu'à tourner. Faut allumer la plaque tu sais. Un petit sourire mutin se peint sur mon visage alors que je me moquais de ma sœur. C'était pas gentil de ma part. Vraiment pas gentil alors qu'elle s'occupait de moi et de ma gueule de bois. Nan pas gentil du tout. La prochaine fois je me retiendrais de faire ce genre de remarque, promis. Mais bon, me sermonnant moi même pour charrier ma sœur comme est capable de sermonner quelqu'un encore dans mon état, je me dirigeais vers le salon et me laissais tomber dans le canapé tout en ralant sur comment mon boss risquait de pas apprécier mes absences répétées. En même temps, à sa place, j'étais pas sure que j'aimerais. Mais même en étant absente, je faisais mon boulot hin ! Puis des plantes, ça a pas besoin non plus d'être surveillé h24, c'est sage hein. Je souris en entendant Sygrid dire qu'elle lui rendrait visite. J'aurais bien rigoler mais j'avais encore mal à la tête. J'imaginais bien m militaire de grande sœur passait un savon au pauvre homme. Il risquait de plus me voir d'un si bon œil après. Et puis, j'étais réellement absente. On a pas la même définition de quelques je crois... Dernièrement, on pourrait presque dire que j'étais plus souvent absente que présente. Ou présente et opérationnelle parce qu'il m'arrivait assez souvent d'aller comater dans les serres botaniques où il régnait un silence plus que plaisant pour quelqu'un de pas très frai. Et où personne se rendait compte que j'étais défoncée, chose que j'évitais de faire devant Sygrid parce que... j'avais un doute sur le fait qu'elle cautionne ça comme elle me laissait faire avec l'alcool. Mais j'aime que Big Valborg veille sur moi ! Puis j'aime surtout pas devoir chercher un nouveau boulot, je reconnais. J'ai pas fait ça depuis... pff mon arrivée à Ottawa je crois. Je glissais dans le canapé pour appuyer ma tête sur son épaule et dégottais la télécommande de sous le coussin pour allumer sur je ne sais trop quel émission à la con, mettant le son pas très fort. C'est pas pratique un CV quand t'es morte... un peu comme si quelqu'un te demandait ton acte de naissance. Y a des problèmes de dates quoi. D'ailleurs, je me demandais souvent dans mes moments de lucidité comment faisait les autres gens... Je savais que tous les Faës n'avaient pas forcément de métier, certains se contentant de la cours. Et que pas mal de Sidh n'avaient pas non plus ce genre d'occupation, ou profiter de vivre beaucoup plus loin de leur lieu de mort que moi. Mais ça m'intriguait tout de même tout ça... Et toi, au boulot ils disent rien ? Je peux aller les menacer aussi en mode faut pas déconner avec Mini en virant Big mais je suis pas sure d'être aussi impressionnante que toi. J'étais même plutôt sure qu'on me rirait au nez. Mais bon, j'étais banshee, je devais bien avoir d'autres tours dans mon sac...

Morning such a thing

« Faut allumer la plaque tu sais. » Si Sygrid avait eu la certitude de pouvoir écraser une main sur son front dans un facepalme mérité, sans se taper un retour de flamme migraineux dans la foulée, elle l'aurait sans doute fait. Bien bien bien... Vraiment là, il fallait se sortir la tête du, comme on dit ! Pourtant elle semblait allez mieux de minute en minute. Comme quoi, à force, même son esprit suivait plus la cadence. Et là, ça craignait un peu du... encore une fois ! Secouant la tête avec dépit, Sygrid alluma donc la plaque et ne manqua pas de vérifier qu'elle ne faisait pas une énième connerie. Faire à manger était sans doute une intention fort louable, mais ne pas faire péter la baraque l'était sans doute d'avantage.

Une fois installée aux côté de sa sœur, Sygi c'était mise à fixer l'écran... avec attention. Et ce, même quand Sonja lui répondit. « On a pas la même définition de quelques je crois... Mais j'aime que Big Valborg veille sur moi ! Puis j'aime surtout pas devoir chercher un nouveau boulot, je reconnais. J'ai pas fait ça depuis... pff mon arrivée à Ottawa je crois. » Pour sûr, sa situation était très loin d'être évidente. Elle était morte... de là, les choses se compliquaient quand même beaucoup. Disons que Sygi la voyait mal se pointer dans une administration, en chair et en os pour réclamer quoi que ce soit ! C'est pourquoi beaucoup de Sidhs vivaient et travaillaient à la Cours des Faës... quand ils en ressentaient le besoin. Car il n'était apparemment pas rare de les voir squatter à droite à gauche chez des Humains qui ignoraient même leur présence. Putain de vie... de Mort pardon. Du coup, Sygi n'avait pas hésité un instant à prendre une habitation chez les Faës... surtout que s'enterrer un peu de semblait pas déranger Sonja, et que plus Sygi vivait cachée, plus elle se sentait à l'aise. Ne pas sortir à l'air libre durant des jours ne semblait pas vraiment lui poser de soucis, alors autant en profiter. Le geste d'affection de sa sœur lui tira un petit sourire alors qu'elle s’enfonçait elle aussi dans les coussins et posait ses jambes sur une table basse, non sans dégager un peu le bordel qui se trouvait dessus en le balayant avec son pied. La moitié était tombée par terre, mais rienafoutre hein ! La TV s'alluma à cet instant, forçant Sygi à prendre conscience qu'elle fixait un écran noir depuis tout ce temps... Un vrai pruneau. « C'est pas pratique un CV quand t'es morte... un peu comme si quelqu'un te demandait ton acte de naissance. Y a des problèmes de dates quoi. » Sygrid émit un léger rire. Cette fois, elle avait la certitude que sa gueule de bois s'estompait bel et bien puisque l'intérieur de son crâne ne raisonnait plus. Voilà qui était plus confortable ! Posant à son tour sa tempe sur les cheveux roux de sa petite sœur, Sygi fixait la télé, mais sans vraiment y faire attention.

« Tu sais pourtant bien que tu n'as pas à bosser, si vraiment ça te coûtes. Enfin pas chez les Humains je veux dire. »

Elle savait que le métier de sa sœur était pour elle une passion. Sonja avait un véritable talent et aimait ce qu'elle faisait... Mais quand bien même, dans l'état actuel des choses, le Phoenix n'aurait pas eu de peine à savoir sa petite sœur glander un peu. Subvenir à ses besoins durant un temps, c'était faisable, mais Sygi ne voulait pas se montrer intrusive et laissait bien évidemment Sonja libre de ses choix et loin de l'influencer. Seulement, elle n'hésitait pas de temps à autre, à lui dire qu'elle pouvait faire exactement comme ça lui chantait. « Et toi, au boulot ils disent rien ? Je peux aller les menacer aussi en mode faut pas déconner avec Mini en virant Big mais je suis pas sure d'être aussi impressionnante que toi » A nouveau, Sygrid éprouva l'envie de rire un peu. Qu'elle était mignonne sa p'tite Sonja, avec ses minis biscoteaux, prête à allez menacer des types pour sauver les fesses de sa grande sœur ! Si bien qu'elle ne résista pas à l'envie de se pencher en avant, se dégageant du petit câlin qu'elle lui faisait pour lui pincer doucement une joue.

« Non mais dit donc, c'est qu'elle mordrait la p'tite ! La Mini botte aussi des culs, c'est de famille ça ! Et je suis certaine que quand tu te fâches tout rouge, tu es effrayante... »

Bon peut être pas... Mais un peu, peut-être ? Avec une bouille pareille, Sonja ne pouvait attirer que la sympathie, non ? Du moins c'était ce que sa grande sœur pensait, la réalité pouvait être bien différente.

« Mais t'inquiète pas pour mon Mini-Valbörg, je bosse moi, je suis jamais absente... Mais c'est souvent de courtes missions, essentiellement la nuit alors c'est différent. Je n'aime pas les boulots fixes... »

Puis, elle sembla bondir du canapé, pour filer (au ralentit) vers la cuisine.

« Ooooh merde le riz Koh-Lanta... »

(c) AMIANTE

Morning such a thing (sygrid)

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