Nom : McFarlane. Un nom qui me ramène inévitablement à mes proches et lointaines origines irlandaises. Un pays que l’on décrit comme étant magnifique mais hélas, je n’ai jamais eu le loisir d’y mettre un seul pied. Un jour peut-être. On ne sait jamais. Prénom(s) : Roxanne. Un nom aux sonorités simples mais que je trouve déjà bien joli. Il me plaît. Et heureusement puisqu’on passe tout de même toute sa vie à le porter. Âge : En réalité, j’ai 95 ans. Ne me regardez pas comme ça, figurez-vous que c’est un âge tout à fait respectable pour quelqu’un comme moi ! Âge d'apparence : On me donne souvent 24 ans quand on regarde mon physique. Sous-espèce : Je suis particulièrement fière de faire partie de la grande famille des Leprechauns. Date de naissance : Histoire de continuer par de l’ironie, sachez que je suis née le 24 décembre 1920. Nationalité : J’ai pris la nationalité canadienne depuis déjà plusieurs années, pour être honnête. Origine(s) : J’ai des origines franco-irlandaises que je ne cherche pas à dissimuler ! Métier : Propriétaire du Clock Cinema. Avoue, ça claque quand même quand on le dit comme ça. On ne dirait pas mais si je suis arrivée là, ce n’est certainement pas par hasard. J’ai travaillé pour obtenir ce petit bijou. Niveau social : Je ne suis pas pauvre, bien au contraire ! Je suis plutôt riche surtout avec les bénéfices que je réalise avec ce que je gère et heureusement parce c’est bien l’objectif ! Statut marital : Célibataire et je le vis très bien ! Orientation sexuelle : Même si c’est certainement très réducteur, j’admets avoir une préférence pour les hommes. Je suis donc hétérosexuelle. Désolée mesdames et mesdemoiselles. Avatar: Chloe Norgaard. Crédits: Galuch Cruet (avatar fiche). Personnage: Inventé. Petites curiosités Famille et proches - La famille, en toute franchise, ça fait des années que je n'ai plus aucune nouvelle et ça ne me préoccupe pas plus que ça, à vrai dire. Je pourrais dire qu'ils me manquent, que la vie sans eux est compliquée ou difficile à supporter... Mais ce serait mentir. Et je ne mens pas. J'ai pris mon parti il y a maintenant des années en décidant de partir pour vivre ma propre vie et accomplir ce que j'ai toujours voulu faire. Je ne leur ai jamais demandé des nouvelles mais eux non plus. Et je ne vais pas me battre pour garder contact avec des gens à qui je ne manque visiblement pas. Je n'ai pas de rancune particulière envers eux. Après tout, ça va, ça vient... C'est la vie qui est ainsi faite et ce n'est pas forcément plus mal. Je suis heureuse comme ça... Du reste, en ce qui concerne d'éventuels proches, bah... Je dirais que c'est un peu pareil dans l'immédiat. J'ai connu des gens à qui je ne parle plus désormais mais je n'ai aucun regret. C'est ce qui compte. Position sur le conflit - Sincèrement, je ne me suis jamais sentie concernée par ce conflit entre mon peuple et les Stryges. Pour moi, ça frise même le ridicule. Pourquoi toujours vouloir détruire les autres quand chacun pourrait se contenter de simplement vivre dans son coin ? Enfin bref. Ils font bien ce qu'ils veulent mais je trouve que c'est juste... Puéril et inutile. A part des morts, ça n'apportera rien à personne, j'en suis persuadée. En tout cas, en ce qui concerne ma propre personne, je me tiens relativement loin de ces affaires. Je n'ai pas envie que cette guerre vienne affecter mon commerce, vous voyez ? C'est un raisonnement un peu égoïste... Mais je m'en fiche. On peut me dire que je devrais privilégier les miens mais non. Même ça, ça ne me fera pas changer d'avis. Parce que je suis comme ça. Je ne laisse pas les autres dicter ma conduite ou choisir ce qui devrait être ainsi. J'ai toujours été plus ou moins solitaire. On peut me dire que c'est de la peur, de la lâcheté. Je répondrai simplement que c'est un choix. Un parti pris. Une philosophie, un mode de vie. Et que ça me convient très bien comme ça. Que j'aime ma vie telle qu'elle est. Attitude face aux humains - J'aime les humains. Oui je sais, ça peut paraître étrange mais je les aime. Vraiment. Leur attitude, leur façon de faire, leur société... Je trouve ça fascinant, intrigant. Alors j'ai pris la décision de m'y intégrer du mieux possible dans leur monde. Pour savoir les appréhender, pour les comprendre. Et le moins qu'on puisse dire, c'est que je pense avoir réussi le défi. J'ai grimpé les niveaux sociaux, je me suis fait ma petite réserve de billets... Bref, j'ai réussi à me faire ma place parmi eux sans qu'ils ne se doutent un instant de ma véritable nature. Pas mal, n'est-ce pas ? Je me sens bien avec eux. Certains sont simples et ne se prennent pas la tête. Ce sont ceux que je préfère, d'ailleurs. Alors oui, je l'affirme sans crainte : j'aime leur présence, malgré les horreurs qu'ils ont aussi pu commettre. J'ai parfois l'impression d'être même plus proche d'eux que de la cour des Faës, à qui je suis censée être plus fidèle. Je ne voue pas un culte à la Reine comme certains peuvent le faire... Je crois même que cette fierté d'être Faë est un concept qui me dépasse. Et oui, j'assume le fait de ne pas être particulièrement patriotique. Quand aux autres espèces, je dirais que je suis assez ouverte d'esprit et que ça me permet de bien m'entendre avec la plupart d'entre elles. La seule qui pourrait éventuellement me poser problème, ce sont peut-être les Stryges. Même si ce n'est pas voulu. Je crois que c'est tout de même un peu dans les gènes. Points faibles - L'argent est ma plus grande faiblesse, je l'admets... C'est parfois horrible d'être autant attirée par ces petites choses brillantes. Tout ce qui est joli, qui a de la valeur... C'est susceptible de m'intéresser. Et pour ça, je suis capable de proposer beaucoup... Souvent un peu trop, même. Et j'ai bien peur que ce soit quelque chose d'irrémédiable. C'est héréditaire, dirons-nous, cet amour du précieux. Mais au moins, vous voilà prévenus, je ne suis pas prête de partager ma fortune. Peu importe la personne qui se trouve en face de moi. Autrement, ma trop grande envie de liberté et d'indépendance peu parfois me poser quelques problèmes. Je n'hésite pas à quitter les gens qui n'ont, selon moi, plus rien à m'apprendre ou à m'apporter. Il est extrêmement rare que je m'attache définitivement à quelqu'un. Or, il arrive certaines fois que certains le prennent assez mal. Ce que je peux totalement concevoir, évidemment. Mais ça devient réellement problématique lorsqu'ils cherchent à se venger, d'une manière ou d'une autre. Quand ils se rendent compte que je n'ai pas vraiment de proches sur qui ils pourraient passer leurs nerfs pour se détendre, ils reviennent directement vers moi avec l'envie de me régler mon compte. Cela dit, je ne suis pas une Leprechaun pour rien et mes facultés naturelles m'aident tout le temps quand je suis dans ces situations, j'en use et j'en abuse même, je l'admets.

qualités
Enjouée
Maligne
Manuelle
Créative
Souriante
défauts
Enfantine
Capricieuse
Solitaire
Farceuse
Rêveuse


Vous savez, moi, j'ai tout fait pour toujours rester fidèle à moi-même, pour rester nature en veillant à faire abstraction des potentiels jugements que peuvent porter les autres. Parce que j'ai rapidement pris conscience que si on s'arrête aux dires des gens, on finit par rapidement être bloqué dans sa vie, sans arriver à avancer correctement dans la direction souhaitée. Alors inévitablement, on s'égare et quand on commence à s'en rendre compte, c'est déjà trop tard pour entamer une marche-arrière. Et moi, je me suis toujours débrouillée pour éviter qu'une telle chose ne m'arrive. Evidemment, ça a un coût, tout en a un, de toute façon. Et ce que je dois payer pour ne jamais quitter mon objectif des yeux, ça ne m'effraie pas. Oh, c'est le genre de discours qui peut me faire passer pour une dépressive mais rassurez-vous, très chers... Je suis loin, bien loin même, d'en être une. Je ne pense pas non plus être l'incarnation de la joie de vivre ! Mais disons simplement que c'est là un concept qui est loin de m'être totalement inconnu.

Donc, comme vous l'aurez certainement compris, je suis quelqu'un qui est plutôt du genre à croquer la vie à pleine dents, si j'ose dire ! La plupart du temps, on peut me voir enjouée. Peut-être pas jusqu'à tout le temps sauter partout mais... Parfois, j'admets que ça peut dangereusement s'en rapprocher. Tout comme il arrive rarement que je fasse la tête, je suis quelqu'un de souriante, ce qui, avouons-le, va naturellement de paire avec le côté cité précédemment. Malheureusement, c'est un comportement qui peut en agacer certains et même si je peux le comprendre, ça me désole de voir des personnes aussi fermées, hermétiques à ce type de réaction. Je m'en accommode, bien sûr, parce que je n'ai pas le choix. Généralement, ils arrivent quand même à respecter ma mentalité et je fais de même mais ça ne va pas plus loin. Je préfère que les choses se passent ainsi plutôt que d'aller chercher les embrouilles avec eux. Je n'aime pas devoir me battre pour ça. Je trouve que c'est tout bonnement puéril et ridicule. Parce que, même si j'ai le défaut d'être ou de paraître enfantine à certains moments, je sais malgré tout me montrer mature et responsable face à certaines situations, tout comme je sais assez bien manier les mots ou je sais aussi être vulgaire car n'allez pas croire, j'ai aussi appris à manier les insultes en fonction des époques et je connais très bien celles d'aujourd'hui. C'est ma force et c'est aussi l'avantage que procure le fait de paraître plus jeune que mon âge réel. Et oui, je ne vais pas mentir, il m'arrive d'aimer jouer de ce fait. Je peux m'en servir pour diverses raisons mais au final, je fais tout pour que mon apparence tourne toujours les choses à mon avantage. C'est ma facette maligne qui ressort dans ces moments-là. C'est ce qui, à chaque fois, me permet de passer entre les mailles du filet. Quand on cherche à me nuire, notamment même si ça ne m'est pas utile que pour ça. Mais quel piètre stratège ferais-je si je vous révélais tous mes plans ! C'est pourquoi, à ce sujet, j'ajouterai simplement que je sais aussi me montrer créative et même manuelle. J'ai toujours été seule pour atteindre mes objectifs. Alors j'ai appris à me débrouiller en affûtant mon côté créatif... Pour bien des choses. Sans oublier que je sais me servir de mes mains pour créer, façonner et bien plus. Là encore, je préfère éviter de trop en dire. Je ne veux pas gâcher la surprise. Autrement, vous n'aurez plus rien du tout à apprendre de moi.

Mais puisque c'est vous, je vais vous faire cadeau de certains aspects un peu plus sombres qui font pourtant parties intégralement de ce que je suis. Mais comme on dit, personne n'est parfait, n'est-ce pas ? C'est pour cela que, dans mes défauts, on peut compter le fait que je sois solitaire. Pour être franche, ça a toujours plus ou moins été le cas mais... Ce trait s'est accentué le jour où j'ai décidé d'accorder ma totale confiance à une seule personne avant que je ne comprenne qu'il ne voyait pas du tout les choses comme moi. On peut dire que c'était sûrement un simple caprice. Une envie que je désirais assouvir... Et je ne pense pas pouvoir me permettre de vous dire le contraire. En effet, capricieuse, je le suis sans aucun doute. Mais bon, je vous promets que l'on peut s'y habituer. Avec un peu d'effort et en le voulant réellement, évidemment ! Mais rassurez-vous, je possède d'autres aspects moins "sombres" mais pas pour autant moins ennuyeux, je l'admets ! Voyez-vous, je suis une farceuse. J'aime embêter mon monde de diverses manières. Faire des coups en douce pour rigoler... C'est mon truc ! Mais pas de panique, c'est simplement pour rire. Je ne fais jamais rien qui puisse être mortel pour quelqu'un. Je ne suis pas un assassin, seulement quelqu'un qui aime rire de certains malheurs des autres. On peut me voir comme une sadique mais je me trouve bien loin de cette considération, sachez-le.  Enfin... Mon dernier trait vraiment visible me cause surtout du tort personnellement. Je suis une rêveuse invétérée. J'aime m'imaginer certains événements même en ayant conscience qu'ils ne se réaliseront jamais. Parfois, je m'imagine avoir eu une toute autre vie, avec d'autres rencontres... Et je me surprends à penser que ça n'aurait peut-être pas été si mal. Puis, la réalité me rattrape et les affaires reprennent... C'est ainsi que va la vie. On finit par ne plus faire attention.

« C’est bon ? C’est branché ? Je peux y aller ? Bien. Commençons par une petite introduction… Pour ceux qui tomberont sur cette vidéo, sachez que je la fais pour mon propre intérêt. Elle n’a pas pour but de vous avertir d’une catastrophe apocalyptique ou quelque chose dans ce goût-là. Non. Elle est simplement là pour vous parler de moi. De moi, de ma vie, de mon vécu et d’un monde bien plus complexe qu’il n’y paraît. Un monde possédant des secrets bien plus complexes, étranges et fantastiques que ce vous pouvez imaginer. Evidemment, si vous faites parties de ces gens dont l’esprit est aussi fermé qu’une huître, vous me prendrez simplement pour une tarée bonne à enfermer, peut-être même que vous n’écouterez pas mes paroles jusqu’au bout. C’est votre droit et de toute façon, je me moque bien de ce que vous pensez de moi. Au moins, je peux me vanter de connaître la vérité sur cet univers caché qui est omniprésent partout. Et oui, vous n’êtes pas seuls sur Terre, chers Humains. Incroyable mais vrai.

Mais revenons au sujet de cette vidéo : moi. Il faut savoir que je n’ai pas toujours vécu à Ottawa. Je n’y suis même pas née, d’ailleurs. En effet, j’ai vu le jour pour la première fois en France, dans une région appelé : la Bretagne. De ce que je me souviens, c’est ma mère qui était purement originaire de cet endroit et c’est mon père qui l’a suivi en quittant son Irlande natale pour celle qu’il aimait. C’est beau, n’est-ce pas ? Alors ils m’ont donné naissance. Etant tous les deux des Leprechauns, la logique a donc voulu que j’en sois un également, ou une, en l’occurrence. Et oui, ma famille n’est pas humaine, n’en déplaise à ceux qui manquent d’ouverture d’esprit. De fait, si jamais tu es de ceux-là, un conseil : arrête immédiatement d’écouter et de regarder cet enregistrement. Ou continue… Moque-toi, fais-toi plaisir, je ne t’entendrai pas, de toute manière. Pour les autres, ceux qui appartiennent comme moi, au monde surnaturel, ou ceux qui souhaitent enfin un peu de fantaisie dans leur vie : la mienne peut potentiellement vous révéler des choses intéressantes. Enfin quoi qu’il en soit, dès mon plus jeune âge, j’ai été très fière de ma véritable nature. . Je ne pense pas avoir déjà eu honte de mes origines. Au contraire, ça m’a toujours fasciné. Par exemple, j’écoutais toujours avec un énorme intérêt les histoires de ma mère sur les Korrigans. Des petits êtres qu’elle décrivait comme étant des sortes de petits lutins mais pas seulement. Sur certains points, ils nous ressemblent. D’ailleurs, elle me disait toujours que nous étions de la même famille. Qu’eux, les Korrigans, sont tout bonnement des sortes de cousins bretons. Rien de très surprenant à cela au final, puisque les bretons et les irlandais ont des origines celtes communes. En tout cas, je me souviens que ces histoires me fascinaient. Plus encore, il y avait ma mère que j’admirais. Elle était déjà extrêmement jolie mais raconter ces anecdotes, ça l’embellissait davantage. Parfois, je repense à cette époque… Et je me dis que nous avions tout, que nous étions heureux et que nous n’avions besoin de rien de plus. . Sincèrement, pour l’époque dans laquelle nous vivions, je n’avais pas à me plaindre. En effet, je suis né en 1920, quelques années après le premier grand conflit mondial. Cette période d’entre deux-guerres n’était pas rose pour tout le monde. Que ce soit pour les Humains ou les autres créatures magiques. Mais moi, j’ai eu cette chance. Cette chance d’avoir une enfance heureuse malgré le contexte et les circonstances de l’époque. Mon père nous a permis d’être tranquille financièrement grâce à son travail. Il était patron d’une petite usine avec quelques employés et ça nous servait bien. Même avec cette époque de l’entre-deux guerres, je n’ai jamais manqué de rien. J’aurais pu me contenter de vivre ainsi, tranquillement. J’aurais pu reprendre l’usine de mon père. Sincèrement, pour vivre ma vie, ça m’aurait largement suffi. Mais je ne voulais pas. Je voulais monter mon propre truc. Gagner ma vie avec mes propres moyens. De plus, j’avais une passion que je souhaitais assouvir. Dans la région où je vivais, même à cette période, ça restait assez rurale, assez agricole. Mais ça ne m’avait pas empêché d’entendre parler de ce que l’on appelle le cinéma.  Alors quand j’ai eu 18 ans, j’ai quitté ma mère et mon père. Ils ne le voulaient pas mais je ne leur ai pas laissé le choix. J’ai pris mes bagages et je suis partie vers le nouveau berceau de cet art : l’Amérique, vers Hollywood… C’est la dernière fois que j’ai vu mes parents. C’est en 1938, à l’aube du second grand conflit mondial… J’y ai échappé, de justesse. »


« J’aimais mes parents. Vraiment. Mais j’aimais encore plus cette envie de liberté et de pouvoir faire ce que j’ai toujours voulu. Or ce rêve, il s’est concrétisé à mon arrivée aux Etats-Unis. Je ne saurais pas vous dire pourquoi mais je me suis immédiatement sentie à l’aise dans cet environnement. J’avais enfin l’impression d’avoir trouvé ma voie, mon chemin et une véritable maison. Certes, dit ainsi, ça fait mièvre mais je ne sais pas comment l’expliquer autrement. Et puis, mon arrivée fut également marquée par ma rencontre avec lui. Il est arrivé comme ça, l’air de rien et de fil en aiguille, il s’est introduit dans ma vie. Nous deux, nous nourrissions la même passion, le même intérêt pour tout ce qui est cinématographique. Sauf que lui, il était un peu plus attiré par le fait d’être acteur et de se trouver devant la caméra. Moi, j’étais plutôt derrière. Je filmais, je réalisais, je montais. C’est aussi en commençant à faire les quatre cent coups avec lui que j’ai commencé à me teinter les cheveux en multicolore. Ça le faisait rire et il trouvait que ça m’allait bien et par la suite, c’est devenu une habitude qui a fini par persister et par rester. Nous savions nous amuser mais lorsqu’il s’agissait de travailler pour nous faire une place dans le monde du cinéma, nous étions un véritable duo de choc. Nos travaux ont rapidement fini par plaire et nous étions les plus heureux du monde. Enfin, nous avions la reconnaissance de notre talent… Mais si je devais résumer le plus beau souvenir qu’il me reste avec lui… C’est cette fois-là, où lui se trouvait une nouvelle fois devant la caméra et où il m’incitait à venir faire l’andouille à ses côtés. Et où il a fini par m’embrasser. »

« Allez Rox’, ne fais pas ta fausse pudique et viens faire un tour avec moi sous le feu des projecteurs ! » Je souris. Je souris en faisant non de la tête. Ce n’est pas la première fois qu’il essaye de me faire jouer ou de me faire changer mes habitudes… Mais comme à l’accoutumée, je continue à lui résister et à camper sur mes positions, derrière l’objectif. « Pour la énième fois, je t’ai déjà dit que ma place est derrière et non devant. Chacun son rôle, Alek ! » Et je rigole de plus belle. Je ne me sens jamais aussi bien et aussi protégée qu’en sa présence. Pour un peu, ça me ferait presque peur… Mais je n’y pense pas. Je ne vois que lui, son sourire, sa voix, son charme. Tout. Et sans que je ne m’y attende, il me tire par le bras pour me tirer et me coller vers lui et bien malgré moi, il y a un silence qui s’installe pendant quelques secondes puis nos lèvres se rapprochent inexorablement pour finir par se coller l’une à l’autre… Tout cela finissant dans une étreinte passionnément amoureuse, tendre, langoureuse… « Je t’aime, Rox. Comme jamais je n’avais aimé auparavant. » Seulement quelques mots prononcés… A peine murmurés. Comme une illusion. J’ai du mal à y croire et pourtant, c’est simplement la vérité. « Je t’aime, Alek… » En dire davantage me paraît alors bien futile.

« Dans les faits, il semblait seulement avoir quelques années de plus que moi. Il en faisait 24 alors que j’en avais 18 quand je l’ai rencontré la première fois. Et quand nous nous sommes mis ensemble ce jour-là… C’était durant la même année. Mais je m’en fichais. Je l’aimais et c’était tout ce qui comptait. Je ne voyais que lui et ses beaux yeux. Je pensais qu’il était honnête avec moi, qu’il ne m’avait pas menti sur sa vie. Je me trompais. Je savais qu’il venait de l’Ukraine et que son véritable prénom était Aleksandrov, qu’il diminuait volontairement pour faciliter la vie des autres et sûrement un peu pour ne pas révéler entièrement ses origines. Soit, ça, je pouvais le concevoir. Mais je n’ai pas accepté la suite. Je ne me souviens plus exactement du mensonge qu’il m’avait inventé pour dissimuler ce qu’il avait réellement vécu. Je ne m’en souviens plus parce qu’au fond, ce n’est pas ce qui a le plus compté. Ce qui a été vraiment important, c’est qu’il a tardé à me dire la vérité. Il aurait dû le faire quand nous commencions à nous faire confiance. Il a toujours tout su de moi, d’où je venais, ce que j’avais fait, pourquoi j’étais là… Jusqu’au plus infime de mes secrets. Et de sa part, je n’avais eu le droit qu’à un horrible tissu de mensonges. Je l’ai appris environ deux ans plus tard, en 1940, par un simple hasard de circonstances. Je voulais seulement le voir, aller lui parler… Il m’avait dit qu’il avait quelque chose à faire mais je ne voulais pas avoir à me passer de sa présence. Et c’est là que j’ai découvert ce qu’il me cachait pendant ces années. Je l’ai retrouvé et je l’ai surpris en train de dévorer le corps d’un homme. Sans doute quelqu’un qui avait eu le malheur de le contrarier…Devant cette scène immonde, je me souviens être restée complètement stoïque et abasourdie. Je ne savais plus quoi dire, quoi penser.  Ce jour-là, mon monde s’est tout bonnement écroulé. »

« Qu’est-ce que tu es, Alek ? Qu’est-ce que tu es vraiment ? Dis-le-moi, bordel ! » En me voyant, il s’arrête net et lâche le corps sans vie de l’homme qu’il tient, sans autre forme de procès. C’est certain qu’il ne s’attendait pas à me voir débarquer ainsi. Il se rapproche de moi, du sang plein le visage, surtout autour de la bouche. Il tente de passer sa main sur mon visage mais je le repousse aussitôt. « Je croyais que nous nous connaissions toi et moi. Je croyais que nous n’avions pas le moindre secret et là, je découvre que… Tu n’es pas humain. Tu n’es pas l’être que je pensais. Pendant deux ans, tout ça n’a été qu’un jeu pour toi ? Nos sentiments, nos rêves ? Ne m’ignore pas et réponds ! » Il baisse légèrement les yeux et soupire. Evidemment, il aurait préféré ne jamais avoir cette confrontation mais il aurait dû s’en douter, tout fini un jour par se savoir, peu importe comment. « Je suis désolé, je voulais seulement te protéger. Je suis un Stryge et… Toi, tu m’as dit que tu étais une Leprechaun. Un ennemi naturel de ma race et je ne voulais pas que ce fait puisse être un frein pour notre relation. C’est pour ça que je ne t’ai pas dit tout mon passé et ce que j’étais… Notre histoire est tout aussi réelle pour moi. Mais si tu avais su avant ma nature, je me dis que ça n’aurait peut-être pas pu avoir lieu… » Il essaye une nouvelle approche mais je le repousse à nouveau. Difficile de croire à tous ses mots, maintenant. « Ne me touche pas. Je n’ai rien contre les Stryges, je ne suis pas de ces Faës qui tiennent à faire perpétuer cette haine contre vous. Non. Là, c’est à toi que j’en veux. A toi et à toi seul. Pas aux tiens. Mon amour pour toi n’aurait certainement pas été impacté si tu m’avais tout dit dès le départ… » Je secoue la tête de gauche à droite en soupirant. Je réfléchis à ce qu’il est mieux de faire pendant quelques secondes et quand mon choix est fait, je relève la tête dans sa direction en le fixant durement. Peut-être plus que ce que je souhaitais. « Dégage. » Il arque un sourcil sous le coup de la surprise. Il pense peut-être que je débloque, que ça va me passer et que je vais retourner l’embrasser comme si de rien n’était. Mais pourtant, je le sais, il se trompe. « Sérieusement ? C’est ta réponse ? C’est ton choix ? » Je me contente de lui répondre par un simple hochement de la tête. Oui, c’est mon choix. Il m’a déjà menti et rien ne m’affirme qu’il ne pourra pas recommencer à l’avenir.  « C’est fini. C’est ma réponse. Je ne veux plus te voir. » C’est la dernière fois que je l’ai vu, le jour où il s’en est allé.

« C’est après ça que j’ai commencé à me méfier de tout le monde. J’ai continué à tout faire pour atteindre les objectifs que je m’étais fixée. Mais je refusais de m’attacher une nouvelle fois. Alors les gens que je côtoyais plus par obligation qu’autre chose, je les prenais souvent pour des cons. Et au final, je m’en séparais souvent très brutalement, en leur envoyant à la figure qu’ils ne m’étaient plus utiles ou que je ne leur avais jamais accordé plus d’importance que nécessaire, qu’il n’y avait aucune affinité entre nous, bref, ces choses-là. Ce n’était pas rare qu’ils m’en veuillent et qu’ils cherchent à se venger mais au moment où ils tentaient de faire quelque chose, j’avais déjà disparu de leur environnement. Voilà comment j’étais suite à mon histoire. Et puis, ils ne pouvaient pas se venger sur ma famille puisque je vivais désormais seule et selon mes propres moyens depuis bien des décennies… Et puis un jour, sur un coup de tête, je suis partie vivre à Ottawa. C’est comme ça que je me suis retrouvée ici. Le cinéma n’avait quasiment plus aucun secret pour moi, contrairement au reste. Alors je pouvais bien me permettre d’aller faire valoir mes talents dans un autre pays. Une fois à Ottawa, je me suis immédiatement remise au boulot. J’ai fini par me faire engager dans la boîte de cinéma de la ville et au final, avec toutes les économies accumulées depuis toutes ces années et que j’avais mises de côté, j’ai fini par l’acheter. Carrément. Et je n’ai jamais regretté ce choix. J’ai l’allure de quelqu’un de 24 ans, un peu tarée avec mes cheveux arc-en-ciel et pourtant, je suis riche et patronne du seul et unique cinéma de la grande ville canadienne d’Ottawa. Autant dire que là, tout me souriait. Les sacrifices que j’avais faits n’étaient pas inutiles et mes efforts avaient fini par payer. En ayant tout ça, j’ai cru que je pouvais me permettre de faire pleinement confiance à nouveau… Grave erreur, à vrai dire. Je me suis laissée emporter... »


« C’était il y a trois ans. C’était un Pixie, un peu innocent et sans doute un peu perdu, aussi. Mais c’est ce côté de sa personnalité qui m’a poussée à sincèrement m’attacher à lui. J’ai lutté pour que ça n’arrive pas mais ça n’a pas été suffisant. Indéniablement, son côté complètement décalé me séduisait. Je sais, j’ai conscience que c’était stupide mais je n’y ai jamais rien pu. J’avais l’impression que lui ne comprenait pas très bien le message que je voulais lui faire passer mais au fond, à cet instant-là, ça ne m’importait pas vraiment. J’étais avec lui et j’avais l’espoir de quelque chose… Mais hélas, c’était avant que je ne comprenne qu’au final, rien ne pourrait jamais se passer entre nous. C’était un certain Magyar… Je lui en ai voulu pendant un certain temps, à lui aussi. Mais lui, j’ai finalement décidé de me débrouiller pour lui pardonner. Parce qu’il ne m’a jamais menti. Certes, il est un peu spécial mais il ne m’a jamais dit n’importe quoi quand il me parlait de sa personne. Et puis, c’est la seule personne à laquelle j’ai réussi à réellement m’attacher et que j’ai sincèrement apprécié depuis mon histoire avec Lui. Je ne pouvais donc pas le laisser comme ça. Il ne méritait pas autant d’indifférence… Et tant pis s’il ne voit en moi qu’une bonne amie, ça sera toujours mieux que rien. C’est comme ça que j’ai décidé de recommencer à lui parler et… Voilà. C’est là que j’en suis aujourd’hui. Je vis relativement bien ma situation… Comme je l’ai dit, financièrement, je n’ai pas du tout à me plaindre. J’ai un travail stable et tout ce qui va avec. Alors pourquoi irais-je me plaindre ? Mon passé est mon passé et pour le moment, j’ai bien l’intention de le laisser là où il est et pendant encore quelques temps. Maintenant, vous savez tout de moi, je n’ai rien de plus à ajouter… Juste… Coupez la caméra ! »