Est-ce qu’il devenait fautif de tout ? De sa condition d’alchimiste, du fait que son ancêtre ait crée la famille de Ciàran, de son don, de son pouvoir, d’aimer Ciàran comme un dingue, d’être né ? Devait-il s’excuser de tout cela ? Parce qu’il ne voyait plus de solution à ce bordel qu’était devenue sa vie. Il avait juste envie que quelqu’un lui pointe la sortie de secours, qu’il puisse quitter le danger juste quelques instants et réussir ainsi à avoir du recul, analyser cette situation d’un regard nouveau. Qu’importe ce qu’il dira, son mari semblait toujours y trouver quelque chose à redire. Cela l’agaçait tellement. Cela lui donnait envie de l’assommer et l’emmener avec lui, loin de tout, sans même prendre la peine de lui demander son avis ni même de l’en avertir. Soit il n’était pas assez honnête, soit il l’était beaucoup trop. Mais le blond devait choisir ce qu’il voulait entendre.« Je sais...c'est juste que c'est beaucoup d'informations en peux de temps. » Devon soupira et préféra invita le jeune homme à rejoindre le lit et prendre place à ses côtés au lieu de mettre plus de feu dans ce débat. Après tout, Ciàran lui avait menti aussi, ne lui disant pas ce qu’il était réellement. Il aurait suffi qu’il ne se contrôle pas assez un jour pour se transformer et le blesser sans le vouloir. Les risques étaient très faibles mais pas négligeable pour autant. Pourtant il s’en foutait de ce risque, il n’en avait que faire. Et il ne comprenait pas que Ciàran ne puisse pas en faire autant. Il ne savait pas. Peut-être qu’il se serait senti ainsi s’il était totalement soumis à quelqu’un. Ce serait infernal pour un maniaque du contrôle comme Devon, toutefois avec le blond, il s’était bien souvent laissé faire.

Ils avaient juste besoin d’une chance, ce que le policier semblé bien décidé à ne pas leur donner maintenant. Il ne lui avait pas répondu. Devon ancra son regard dans le sien, tentant d’en déceler le moindre indice et deviner ce qui se passait dans la tête de l’homme qu’il aimait. En vain, malheureusement. Il s’installa contre Ciàran, retrouvant avec joie cette chaleur familière qu’il appréciait tellement. Une seule question traversa la paroi de ses lèvres, il voulait savoir si Ciàran avait été heureux avec lui. Il n’avait jamais vu les choses autrement personnellement. Son bonheur avait toujours été auprès de cet homme. « Oui, bien sur. » Il sourit. C’était déjà ça au moins. Devon était certain de continuer à le faire se sentir bien s’il n’était pas aussi têtu. Mais le blond aura beau fuir, il le rattrapera toujours. Il ne savait pas encore comment le garder auprès de lui mais était certain de ne jamais le laisser lui filer entre les doigts. Jamais il ne permettrait au blond de se défiler de l’emprise qu’il avait sur lui.

Devon ferma les yeux durant quelques secondes quand le plus vieux vint poser son front sur le sien. Il aimerait tant rester ainsi pour toujours. Ce n’était qu’auprès de Ciàran qu’il sentait chez lui, aimé et désiré. Malgré l’énorme obstacle qui se dressait entre eux, leur amour restait tout aussi intense. « Que sommes-nous finalement l'un pour l'autre Devon, à part deux inconnus qui ont basés une histoire sur de nombreux mensonges... » Sans qu’il ne réalise, ses doigts s’agrippèrent plus fortement à la hanche de Ciàran, plantant ses ongles courts dans sa peau. Il n’avait aucune envie d’entendre tout ça. Ils n’étaient pas des inconnus. Il n’accepterait pas que qui que ce soit les traite d’étrangers, pas même Ciàran. « Ne raconte pas de conneries Ciàran. » C’était fou avec quelle facilité il pouvait passer de la douceur à la dureté, même son visage semblait plus sévère et beaucoup moins enfantin. Toutefois, cela ne durait qu’un court laps de temps avant qu’il ne retrouve toute sa tendresse. . « Écoutes...je ne veux plus parler de ça pour le moment. » Non, ce n’était pas aussi simple. Il ne pouvait pas juste éviter la moindre discussion. Pourtant c’est que le blond à nouveau en venant l’embrassant et Devon passa ses bras autour de sa taille avant d’approfondir le baiser. Il ne pensait déjà plus à rien hormis les lèvres de son mari contre les siennes. Il avait gagné cette fois. Progressivement, Devon oublia l’irritation que lui avait causé les propos de son mari et préféra s’abandonner entièrement à lui pour cette nuit. « Mon amour. » prononça-t-il simplement et possessivement entre deux baisers, se collant un peu plus au jeune homme et caressant lentement son dos.