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Illusory Crossroads | ft. Wilhelmina

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Illusory Crossroads | ft. Wilhelmina EmptySam 2 Juil - 12:11


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Have you been the illusion that I created for myself ?


FAAAAAAAAAAAAAAAAAIL
:respect: :respect:


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Dernière édition par Circé A. Svensen le Sam 9 Juil - 9:36, édité 1 fois
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Illusory Crossroads | ft. Wilhelmina EmptyLun 4 Juil - 15:44


ILLUSORY CROSSROADS

Born with a void, hard to destroy with love or hope
Built with a heart broken from the start, and now I die slow.


Il était déjà tard et pourtant la morgue de l’hôpital était identique aux heures pleines du jour. Vaste, où le silence lui-même résonnait sur les murs froids. Uniquement éclairée par les néons grésillants, la légiste semblait posséder des cernes deux fois plus creuses que d’ordinaire. Pâle, les mouvements lents par lassitude, Wilhelmina sentait le regard de son interne peser sur elle comme celui d’un lapin prêt à se faire écraser sur le bord de la route. Il n’y avait rien de pire que cette expression mêlée de de promptitude quant à l’idée de se barrer, et d’angoisse devant le spectacle qu’offrait la blonde aux traits lisses et froids. Celui-ci, comme tous les autres, avait été recalé et bazardé dans les bas-fonds troubles de l’hôpital comme s’il s’agissait là du vidoir à dégénérés de l’établissement. Avec lenteur, Mina reposa le scalpel qu’elle tenait dans les mains. Il sembla que l’écho métallique de ce geste prenant des proportions démesurées, fit sursauter l’interne qui sursauta violemment. Et il bloqua son souffle devant le regard purement jugeant de la Stryge. L’apnée d’intelligence se faisait là, la seule respiration des imbéciles… Si bien qu’elle sembla craquer. La présence du morveux était tout simplement assommante et sans attendre, Mina fourra le sac bourré d’organes et d’intestins visqueux dans le ventre de Monsieur X qui était son patient du soir. Mais feu le type n’allaient certainement pas venir se plaindre si les légistes pliaient bagages maintenant ! Enfin … Surtout elle.

Il n’était certainement pas la peine de préciser qu’à cet instant, Wilhelmina se sentait envahir par une lassitude propre à son état quotidien. Elle soupirait pour la énième fois en quelques secondes tandis qu’elle passait les portes battantes de la morgue, et ce, après une longue minute à fixer l’interne dans le blanc des yeux. Les dialogues silencieux la fatiguaient moins, et au moins il semblait avoir eu la jugeote de le remarquer. Moment gênant… où les deux protagonistes ne savent absolument pas quoi se dire. Puis Mina s’était tout simplement barrée en jetant ses gants de latex.  Même accompagnée une journée entière, même en passant dans les couloirs très fréquentés d’un hôpital, la sensation d’être seule était toujours plus forte que la présence d’un tiers. C’était étrange, de ne jamais pouvoir se sentir entouré. Réellement. Les gens allaient et venaient, sans jamais laisser leurs empruntes sur elle à leur passage. Il y avait bien évidemment eut quelques exceptions, des êtres plus illustres que les autres qui avaient semblés percevoir ce qu’elle était… Qui elle était à travers l’écran de fumé qu’elle s’échinait à dresser entre elle et le monde. Mais en réalité, il n’y avait que Diane qui avait réussi l’exploit de lui donner envie de s’ouvrir enfin. Ce besoin qu’elle nourrissait depuis bien des années trouvait désormais un refuge. Entre les mains de la Sidh qui donnait l’impression à Wilhelmina qu’elle pouvait tout comprendre, tout ressentir… et surtout tout entendre d’un récit qu’elle n’arrivait même pas elle-même à conter. Diane un jour, entendrait sans doute sa version de l’histoire,  elle apprendrait à connaitre Mina dans ses séquelles, ses blessures qui ne guérissaient. Dans sa terreur de se regarder, de s’accepter. Du moins, c’était ce qu’espérait la Gargouille qui espérait croiser ce soir la route de la Banshee qu’elle considérait comme son amie. La seule.  

Seulement, en arrivant chez elle une odeur la frappa, qui remplaçait la présence de Diane. Cette odeur-là était plus plaisante, bien moins marquée par les excès, mais plutôt par le temps. Elle fronça les sourcils, et ferma la porte volontairement fort pour faire comprendre qu’elle était là. Cette intrusion dans mon petit monde où bien peu de gens pouvaient se vanter d’avoir accès faisait enfler en son sein une colère brutale. Son territoire venait d’être encrassé par une présence indésirable… et pourtant, Mina ne pouvait que la reconnaitre. Si bien qu’elle appuya sur l’interrupteur de la lumière pour dévoiler la silhouette frêle d’une Sidh dont elle n’avait pas aperçu l’ombre (JEU DE MOT !) depuis près de 40 ans. Wil’ n’aurait pas elle-même sut décrire ce qui la frappa le plus… Circé, de dos devant sa baie vitrée, ou bien simplement le fait qu’il lui semblait très naturel de la revoir après tant d’années. En quelques secondes, ses pensées se chargèrent des souvenirs communs. Des longues discussions, de ses regards aphasiques qui lui suffisaient aussi parfois. De la manière donc l’Ombre s’étendait sur elle, en superposant ses illusions, en se montrant intrusive, prenant d’assaut son esprit seul… et laissant son corps jouir de sensations chaleureuses sans jamais recevoir une seule caresse. Elles avaient été douces parfois, les nuits qu’elles avaient passé en compagnie l’une de l’autre. Douces, ardentes aussi… les seules d’ailleurs que Mina avait été capable de partager. Parce que Circé n’avait jamais réellement effleurée sa peau… La retrouver à présent semblait donc en effet naturel, mais comme à chaque fois qu’elle la croisait à l’époque, Mina ne ressentait pas d’exaltation particulière. Rien. C’était toujours vide comme une coquille qu’elle évoluait depuis lors. Mais la créature de pierre était tout de même très surprise. « Pardonnes mon intrusion. J'ignorais comment m'introduire autrement.  Et même si te surprendre dans ton propre logis me semble totalement irrespectueux, et stupide, je n'avais aucune envie de te rencontrer sous les yeux d'inconnus spectateurs, avides de secrets à conter en échange de quelques confiances idiotes au coin d'une ruelle sombre.  Je ne pouvais attendre plus longtemps pour te revoir. N'aies aucune crainte, je n'ai aucune intention de t'importuner très longtemps, mais... Je dois te parler. De Diane. »

Impatiente de la revoir, ne pas la déranger longtemps… lui parler de Diane. Non seulement certains éléments de son discours étaient hautement paradoxaux voir chimériques, mais c’était lui parler de Diane le plus troublant. Mina resta silencieuse plusieurs secondes avant de laisser ses affaires choir dans l’entrée sans autre forme de procès. Puis elle s’en alla d’un pas lent vers son vaste canapé où elle s’installa en ignorant Circé. Un magasine entre les mains, elle se contenta de le feuilleter en croisant les jambes, juste après avoir négligemment retiré ses Nike flambant neuves. Si Circé s’amusait à détourner le regard, pourquoi lui en accorderait-elle un seul de plus ? Elle soupira malgré tout, comme une personne dépitée de devoir faire l’effort de parler avant de jeter d’une voix paresseuse :

« Vous êtes bien toutes identiques vous, les Sidhs. Incapable de frapper à la porte. Laisse-moi t’apprendre s’il te plait, qu’attendre dans le noir la venue d’une personne n’est absolument plus à la mode. Les créatures les plus âgées sont trop excessives, et vraisemblablement friandes de mise en scène désuètes… »

Mina n’était pas des plus agréables ce soir, mais il fallait prendre en considération que s’il y avait une chose - à l’instar des contacts humains - qu’elle exécrait, c’était bien de ne plus se sentir sereine chez elle.  La raison pour laquelle elle n’aimait pas inviter du monde était simple. Sa petite bulle n’appartenait qu’à elle. Et puis, c’était Circé, qui lui parlait de Diane. Si la curiosité piquait sa mauvaise humeur pour qu’elle lui laisse plus de place, la Stryge n’arrivait pas à se montrer plus affable. Après quelques secondes et déjà insupportée par la situation, Mina laissa tomber le magasine pour fixer le dos de la Sidh qui théâtralement se donnait un genre…

«  Bien, cesse ce Drama et retourne toi… tu es venue me voir ou admirer la vue ? Enfin … me parler de Diane. Donc parle, je t’écoute. »



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Illusory Crossroads | ft. Wilhelmina EmptySam 9 Juil - 9:52


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Have you been the illusion that I created for myself ?


Diane. Démon de milles nuits où le sommeil ne la touche jamais. Le crépuscule recule plus encore les limites des chimères qui ornent désormais son existence. Et dans l'obscurité, elles s'emmêlent à ce regard qu'elle porte sur la ville. Ottawa est un long fleuve aux houles meurtrières, celles qui s'entremêlent pour tuer les plus humbles innocents, ceux-là qui ignorent encore qu'ils sont condamnés, et qui espèrent dans leurs lumineuses pensées, une miséricorde hasardeuse qui ne viendra jamais. Diane. La stèle qui gît au-delà des terres et des mers, inculquant son épitaphe au malheureux voyageur qui se perd un peu trop loin dans les landes. Et qu'elle repose en paix, cette femme dont les choeurs chantèrent l'avènement. Et qu'elle nous entende, de là où elle se repose, pour écouter ces noces funèbres. Et qu'elle soit bénie, pour cette vie qu'elle a vécue auprès des siens.  Elle serait née pour Diane. Elle aurait vécu pour Diane. Elle serait morte pour Diane. Eloge en son nom, car elle aurait poussé l'évangéliste à se plier aux règnes des maîtres. Eloge en son nom, car elle aurait soumis les quatre vents. Cette femme qui la prive peu à peu de toute raison, est son apogée et sa chute. A croire que l'un ne peut être sans l'autre. Circé n'est plus qu'une pâle imitation de ce qu'elle a été. L'Ombre a depuis longtemps surpassé la lumière qui régnait en son être. Et quoi qu'il advienne désormais, c'est pour Diane que se manifestera la Noirceur. La Dame de la Nuit a depuis longtemps compris que cette enfant régirait sa vie, ou plutôt, ces quelques millénaires funestes qui orneront sa mort. Elle sait qu'il n'est plus nécessaire de se battre contre elle, et qu'elle devra se soumettre afin de devenir cette mère, cette sœur, cette amie, tout ce qu'elle voudra. Elle le serait, pour elle. Un tout, une entité éphémère et changeante, une simple enveloppe qui porterait milles noms. Elle serait l'infini comme elle serait le néant, si elle le demandait. Oui, à cette fille, elle offrirait son âme et son temps. Toute son éternité, elle la lui consacrerait. Toute sa renommée, elle la lui donnerait. Toute sa puissance, elle la lui vouerait. Elle est née pour marcher aux côtés de Diane. Elle a traversé les âges dans l'unique but de l'accompagner, Elle. Déesse funeste qui brise désormais le courroux de Circé, celui-là que personne n'a jamais cassé. Elle est la vie qu'elle n'a jamais vécue. Elle est la mort qu'elle connaîtra toujours. Elle est farandole de symboles, univers mortifère, promesse d'ivresse. Elle est un monde qu'elle ne contrôlera jamais, un chemin qui la conduit aux horizons pour se jeter dans le vide. Et pourtant, elle ne s'en écartera nullement. Ainsi Circé l'aime-t-elle, comme une âme serait dépendante d'une autre, au point d'être ce qu'elle désire, au point de s'oublier elle-même, au point de laisser la place à cette part d'elle-même qu'elle a indubitablement fait sienne.

« Que fais-tu.. ? » Circé relève légèrement la tête. De la baie vitrée, elle voit la fourmilière qui grandit. A ses pieds, là-bas, naissent douze enfants, meurent vingt-cinq personnes, se percutent deux véhicules, entraînant l'agonie de l'un des conducteurs, font l'amour quarante-deux couples, se disputent soixante-cinq amis, pleurent trente inconnus, et rient soixante-treize personnes. Le monde est tel qu'elle n'a plus réellement conscience de ce qu'il est vraiment. De ce perchoir, pourtant, elle pourrait contempler l'immensité en s'y croyant reine. Mais elle n'est qu'une ouvrière, comme tous ceux qui, à cet instant précis, préparent un repas, posent des bières au comptoir, font entrer des célébrités dans l'hôtel, nettoient quelques tâches sur une table, ou distribuent une sachet blanc au coin d'une rue. Ici, seuls les frelons règnent, et elle n'en fait pas partie. Mais ça, personne ne le sait. Pas même cette enfant qui l'entrevoit comme la souveraine qu'elle n'est pas, et qui, à ce même instant, admire les courbes de son dos. « Je ne fais que penser. » Il est vrai que, lorsque Diane se trouve être avec elle, Circé ne prend plus réellement le temps de penser à elle-même. Comment le pourrait-elle ? Elle n'est rien, lorsque sa fille est là. Elle n'est que son épiderme, son bouclier, le feu qui grandit autour d'elle lorsqu'elle en est elle-même dénuée. Elle sa protection, l'ultime faille à pénétrer lorsque toutes les autres sont déjà tombées. La couche la plus dure, la roche la plus brillante, le diamant le plus abrupt. « Je croyais que tu devais encore travailler.. ? » Sa voix n'est que celle d'une enfant. Ignore-t-elle le lien qui les unit ? Ou refuse-t-elle de voir l'évidence ? Circé l'ignore, mais n'en fait rien. Cette conversation qui reviendrait à reprendre, l'espace de quelques minutes, place dans cet esprit qu'elle aimerait voir parti, ne l'enchante que trop peu pour s'y attarder. En se retournant, elle observe la belle demoiselle, et lui sourit doucement. Diane est belle. Une beauté innée qu'elle ne pourra jamais égaler. A dire vrai, elle ne le souhaite pas. Car si Circé aime tout contrôler, elle laisse sa place à celle qu'elle aimera toujours. « Tu as raison... Mais tu ne cesses de me hanter. Preuve en est, tu es là, devant moi. » La jeune Sidh penche doucement la tête sur le côté, retenant le rouge avant qu'il ne monte à ses joues. Ainsi Circé la connaît-elle : toujours en proie à ses propres émotions. A croire que la glace ne peut lui ôter cette douce chaleur qui réside en son cœur, lorsqu'un compliment lui parvient. « Mais je suis là, je suis vraiment ici. » Circé secoue la tête en baissant les yeux. Cela fait bien longtemps qu'elle sait que les chastes illusions qu'elles se créent demeurent une muraille contre la réalité. « Non, Diane. Tu n'es pas là. Tu es avec Wilhelmina. » L'évidence la frappe. Oui, c'est la réalité. De l'autre côté de la ville, la véritable âme qu'elle aime se trouve être en la présence de son ancienne... Elle ne sait même plus comment l'appeler. Amante ? Et c'est cette simple pensée qui la pousse à trouver Wil.

A l'entente de la voix de cet ange qui fut autrefois le sien, elle se mit à légèrement sourire. Tant de souvenirs semblaient désormais chahuter en son sein, à cet instant précis. Comment, milles fois, elle lui compta monts et merveilles, sans jamais l'en lasser. Wilhelmina représente, à elle seule, une lumière qui s'est éclairée, dans le gouffre qu'est sa vie, un astre dans la nuit. L'aima-t-elle par désespoir, ou réellement, nul ne le sait, pas même Circé. A dire vrai, elle ne sait pas non plus si elle l'aima vraiment. Pour trouver la réponse, lui faudrait-il déjà comprendre ce qu'est l'amour, et peut-être, pouvoir comparer ? Mais Circé est solitaire, et pire encore, glaciale comme sa propre pierre tombale. Wilhelmina fut la seule à pouvoir lui arracher quelques sentiments, et pourtant, elle n'est pas sûre d'avoir pu un jour la toucher. Une relation étrange et presque fusionnelle, dans un tourbillon de rires et de regards. Et c'est cette Wilhelmina qu'elle retrouve ce soir, dans ce discours des moins charmants. Malgré toute la négativité qui s'en dégage, elle ne peut que sourire, car là se réfugie quelques pensées intimes. Lui avait-elle manqué ? Peut-être, particulièrement les premiers temps. Elle avait bien fait en sorte de ne plus recroiser la Stryge, afin de ne pas se remettre dans une position fâcheuse. Et pourtant, c'est elle qui vient la voir, aujourd'hui. Pour Diane. Sinistre raison, à son goût, mais qu'elle doit bel et bien laisser émerger de son cœur émietté. « Les vieux gens ont tendance à se raccrocher à leurs habitudes d'autrefois, même s'il est vrai qu'une apparition nocturne n'est qu'un énorme cliché, je m'y plais davantage qu'une méthode plus lumineuse et plus.. publique. Mais cesses donc de me rappeler mon âge. » Et malgré les années qui se sont écoulées, Circé reste la même. Wilhelmina est la seule avec qui elle s'est permise d'être.. drôle. Elle est également la seule à l'avoir complimenter sur ce fait. Mais peut importe. L'heure n'est pas aux retrouvailles, ni à la rigolade. Circé a bien des choses à dire à Wilhelmina, des choses qu'elle ignore certainement, et qui font de la situation une véritable impasse. Ou du moins, c'est ainsi que le ressent Circé. Elle expire, sans réellement soupirer, juste pour se donner la force de mettre des mots sur la réalité. Car depuis bien longtemps, elle ne parle plus. « Diane est ma fille. » annonce-t-elle de but en blanc. « Ou plutôt... Celle que j'aurais dû avoir. Elle est... ma descendante. Et la réincarnation d'Angelica. » Cela fait des siècles qu'elle n'a pas prononcé ce prénom. Angelica. Ces quelques syllabes lui arrachent une timide raclement de gorge, celui que l'on utilise pour ne pas avouer sa faiblesse. « Quoi qu'elle soit, je l'ai vue naître, grandir, et mourir. Je l'ai... vue mourir. Et elle demeure à mes côtés dans la mort. » En se retournant, elle peut enfin croiser le regard de Wil. Et la voir, elle. Des millions de lucioles s'envolent en son estomac. A croire qu'un vide se remplit qui la soulage d'un poids. Elle ne sait plus, elle ne sait pas. « Diane est comme ma propre enfant. Et je l'aime, comme telle. » Elle sourit légèrement et baisse les yeux en s'esclaffant nerveusement. « Je.. Je ne sais même pas pourquoi je suis ici, en fait. Cela fait... des siècles que je n'ai pas parlé à qui que ce soit. Diane.. ne sait rien de moi. Elle ne sait rien de ce que je lui ai fais, ni ce que je lui ferai bientôt. Ma dévotion rachète-t-elle l'égoïsme dont j'ai fait preuve ? Dois-je.. simplement abandonner afin de la garder auprès de moi ? Je n'ai de cesse de me questionner sur ce qui est censé la protéger, et comment puis-je être la mère qu'elle aimerait que je sois pour elle. Et quand.. je regarde tout ce qu'elle fait, tout ce qu'elle dit, avec... d'autres.. J'ai mal. Car j'ai conscience qu'aujourd'hui je ne suis qu'un pantin qui ne sert strictement à rien, une Sidh ridicule qui est incapable de comprendre le comportement d'une jeune Banshee. » Elle se stoppe, pour finalement relever les yeux. Ces quelques mots la terrassent comme une gigantesque bourrasque. Est-ce donc cela la vérité ? Elle craint que oui. « Qui est Diane, Wil ? Que veut-elle ? Qu'attend-t-elle ? » Elle inspire afin de se calmer, ferme les yeux et, dans un murmure, lui avoue la plus lourde des vérités la concernant. « J'ai besoin de ton aide. »



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Illusory Crossroads | ft. Wilhelmina EmptyJeu 14 Juil - 12:33


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Il lui était encore difficile d'encaisser la présence de Circé... ou tout du moins, d'en prendre conscience. L'une des créatures qu'elle ne s'attendait plus à revoir, qui avait possibilité de s'effacer à son regard et de disparaitre, comme elle l'avait déjà fait des années auparavant. Mina avait tendance à trouver cette présence passablement déplacée, voir saugrenue... surtout après les quelques paroles échangées avec Circé. Qui prenait le droit de s'introduire chez elle sans invitation, qui guettait son retour ainsi sans le moindre scrupule... et pour lui parler de Diane. La raison importait peu en vérité... c'était la manière qui lui déplaisait. Encore plus après ce temps, infini qui s'était passé et qui avait effacé la colère marquante qui frappait parfois la Stryge à l'évocation de cette Ombre-là. Si Wilhelmina n'avait pas été terrassée de chagrin après la disparition soudaine de la Sidh, qui s'était rapidement avérée être définitive et lâche, la Gargouille en gardait tout de même une sorte de confusion très profonde. Et encore une fois, Circé trouvait le moyen de la froisser. « Les vieux gens ont tendance à se raccrocher à leurs habitudes d'autrefois, même s'il est vrai qu'une apparition nocturne n'est qu'un énorme cliché, je m'y plais davantage qu'une méthode plus lumineuse et plus.. publique. Mais cesses donc de me rappeler mon âge. » En compagnie d'une personne qui n'avait pas à ce point marqué son passé, Mina aurait sans doute ricané, aurait fait preuve d'un grand cynisme et d'un méprise certain, autant devant la conversation, que la protagoniste. Mais cette fois, elle restait totalement fermée, hermétique à son environnement, et le visage à l'expression froide dont les yeux braqués sur la Sidh exprimait pourtant une grande rancœur. A une époque, Circé l'avait aidé à sa manière, peut-être même sans se rendre compte de son influence. Elle avait été celle qui l'avait aidé dans son émancipation, qui avait pris le relais de Märta Klein, et qu'il l'avait définitivement libéré de l'emprise malsaine de Daniel... Sans même la toucher, Circé avait apposé sa marque et soulagé de bien des maux un esprit blessé et altérable. Du moins, temporairement... et il se trouva que la Sidh n'avait été doué que d'illusions, qui s'étaient évaporées après sa fuite pour laisser Mina dans une détresse abominable : face à sa réalité. Alors elle n'émit aucun son, aucune expression, et se contenta d'observer la silhouette indésirable depuis le canapé, jusqu'à cette étrange révélation. « Diane est ma fille. Ou plutôt... Celle que j'aurais dû avoir. Elle est... ma descendante. Et la réincarnation d'Angelica. Quoi qu'elle soit, je l'ai vue naître, grandir, et mourir. Je l'ai... vue mourir. Et elle demeure à mes côtés dans la mort. »

Enveloppée de glace, Wilhemina n'émit pas même un haussement de sourcil étonné face à la tirade de Circé. Si bien que, lorsque cette dernière se retourna elle fit face à un visage totalement dépourvu d'expression. Pourtant, elle avait été frappée, Mina. Que le hasard soit si cruel lui échappait. Mais surtout, elle ne comprenait pas les intentions de Circé... C'est pourtant la Gargouille était à présent particulièrement attentive aux paroles de la Sidh. Surtout que la seconde d'hésitation, je l'ai... vue mourir, venait de lui mettre la puce à l'oreille... « Diane est comme ma propre enfant. Et je l'aime, comme telle. Je.. Je ne sais même pas pourquoi je suis ici, en fait. Cela fait... des siècles que je n'ai pas parlé à qui que ce soit. Diane.. ne sait rien de moi. Elle ne sait rien de ce que je lui ai fais, ni ce que je lui ferai bientôt. Ma dévotion rachète-t-elle l'égoïsme dont j'ai fait preuve ? Dois-je.. simplement abandonner afin de la garder auprès de moi ? Je n'ai de cesse de me questionner sur ce qui est censé la protéger, et comment puis-je être la mère qu'elle aimerait que je sois pour elle. Et quand.. je regarde tout ce qu'elle fait, tout ce qu'elle dit, avec... d'autres.. J'ai mal. Car j'ai conscience qu'aujourd'hui je ne suis qu'un pantin qui ne sert strictement à rien, une Sidh ridicule qui est incapable de comprendre le comportement d'une jeune Banshee. Qui est Diane, Wil ? Que veut-elle ? Qu'attend-t-elle ? J'ai besoin de ton aide.» Le long laïus se tari enfin mais jusque-là, Mina n'avait pas bougé d'une semelle. Elle a simplement écouté, et surtout observé comme s'il s'agissait d'une ridicule pièce de théâtre dont vraisemblablement la tête d'affiche est très mauvaise... La Stryge secoua alors doucement la tête avant d’émettre un léger rire. Ni moqueur, ni joyeux, simplement froid et tinté d’une légère tristesse. Puis elle revint fixer la créature, la Noirceur avec force. La colère, la rancœur altérait un peu son jugement. Mais c’était surtout une crainte insidieuse qui prenait le dessus, celle engendrée par les doutes, les incertitudes nées devant le monologue de Circée qui ne dévoilait pas suffisamment ses intentions pour tranquilliser Mina. Il s’agissait de Diane, alors son attention lui était acquise. Mais pas sa sympathie.

« C'est pour cela que tu es venue alors ? Pour que je te révèle de quoi alimenter des intentions dont je ne saisis pas la portée ? Après tout ce temps ... toutes ces années, tu imagines bien que nous sommes redevenues des inconnues. »

Elle l’observa quelques secondes en silence, toujours sans laisser paraitre une expression différente de ce détachement imperturbable qu’elle affichait sans effort. Et puis, elle céda à une pulsion et se leva prestement pour approcher avec plus de lenteur de la grande silhouette effilée de Circée.

« Je vais te dire, qui est Diane... Diane, est une amie, la mienne. Elle est une personne fragile et précieuse qui n'a aucunement besoin de ton influence si c'est pour être confronté à ta veulerie ou ta malveillance. Sa lumière est vive, mais elle vacille facilement. Et ce n'était pas toi qui soufflais dessus pour la ranimer. Ce n'était pas toi qui avait besoin de son réconfort... et qui le lui rendait. Toi, tu n'es jamais bonne qu'à fuir ou te cacher en attendant de meilleurs auspices. Diane n'a pas besoin de toi... elle n'a pas besoin d'une mère... encore moins s'il s'agit de ta personne. Elle est loin d’être ton enfant. »

S’arrêtant en même temps que ses paroles, à moins d’un mètre de la créature moribonde, Mina planta son regard dans le sien. Et ils étaient rares, ces instants où elle osait un geste pareil. Elle qui fuyait toujours le regard des autres, ne relevait jamais les prunelles et préférait vivre de solitude. Mais la colère semblait la pousser à une agressivité frontale, bien que pour l’instant la colère ne brillait que dans le creux de ses pupilles et ne faisait pas encore trembler sa voix.

« Si tu l'a vu naitre et grandir, tu sais qui elle est ... Alors je ne comprends pas le but de ta présence ici. Quant à sa mort... Ai-je tort de te croire impliquer dedans ? »




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Illusory Crossroads | ft. Wilhelmina EmptyVen 22 Juil - 9:49


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Have you been the illusion that I created for myself ?


Diane est toujours ce qui pousse Circé à accomplir quelque chose. Désormais, elle érige son existence, sans même qu'elle ne s'en aperçoive. La Dame Noire n'a jamais éprouvé le besoin de lui en parler, ni même de lui laisser penser qu'elle exécute son destin pour préserver le sien. Du moins, elle tente de le faire. Car si elle est persuadée de réaliser ces objectifs avec excellence, un œil extérieur, lui, lui dirait tout le contraire. Sa première erreur fut de croire que l'identique de sa fille serait heureuse à ses côtés. Il est bien évident, et particulièrement aujourd'hui, après de nombreuses tentatives de mort de sa part, que tout cela est faux. Circé s'est voilé la face, comme elle l'aurait fait en toutes circonstances, comme elle l'a fait quasiment toute sa vie. Aveuglée par ses propres démons, elle a porté le coup fatal en pleurant toutes les larmes de son corps. Car elle était alors persuadée que la Mort ne voudrait pas de cette enfant, comme la plupart de ses descendantes avant elle. Mais elle s'est trompée. Une fois de plus. Tout ce qui la guida auprès de Diane fut une suite d'erreurs, toutes plus profondes les unes que les autres. Et elle regrette chacune d'entre elles, en cette nuit noire. Il a fallu laisser l'Ombre émerger pour faire face à son joug. Elle a enfin compris que sa poigne infernale n'est pas celle qui mènera Diane au bonheur. A croire qu'elle était perdue, tout ce temps, dans le labyrinthe de ce qu'elle avait forgé. Oublier que ses actes étaient mauvais était alors plus simple. Et Circé l'a beaucoup fait, ces derniers siècles. Par peur, certainement, de rencontrer sa part morbide d'elle-même, qu'elle sentait cachée sous son épiderme glacial. L'Ombre n'était jamais très loin. Lorsqu'elle a choisi de suivre une voie que la Mort ne lui avait pas offerte, elle savait que quelque chose allait changer en elle, quelque chose de mal. Elle ignorait que le noir grandirait doucement en elle, germerait comme la plus belle des fleurs funèbres, pour finalement éclore, il y a quelques nuits. Mara a vu l'Ombre pour la première fois, car ce fut la première fois qu'elle s'empara totalement de Circé. Pourquoi elle et pas d'autres, elle l'ignore. Peut-être était-ce simplement le fait de voir Diane s'autodétruire, et de trouver quelqu'un qui la pousserait sur ce chemin que Noirceur voit désespérément croître. Et Circé n'éprouvait pas le besoin de voir la réalité. Mais vient un jour où l'on ne peut plus reculer. C'est l'impasse. Et ce jour est arrivé.

Aux paroles de Wil, le couteau tourne dans la plaie. Tout est difficile à entendre, lorsqu'il s'agit de la vérité. A croire que les mots sont plus tranchants que les pensées. Sa culpabilité se fait plus vive, flamme incandescente qui brûlera bientôt tout. « Leur portée s'est soudainement effondrée. » elle révèle, platement. Il est vrai que, jusqu'ici, elle prévoyait de grandes choses pour sa compagne. Mais tout ceci a changé. Lorsque Diane n'était qu'une enfant, Circé l'aimait comme la première lune d'été. Cette lune rouge qui aplatit le monde dans son ascension, et qui ne suscite que l'admiration, au lieu de la méfiance. Elle voyait milles pareilles lunes se lever avant sa disparition. Elle voyait milles étés s'écouler avant leur fin. Elle les voyait, ensembles, vivre les méandres de l'éternité. L'espoir aveuglant de soudain retrouver cette enfant perdue autrefois avait effacé toute trace de raison. Si bien que lorsqu'elle exauça son souhait, lorsqu'elle l'aida à trouver le courage de trouver la mort, elle le regretta aussitôt. Courte fut cette période où elle berça le corps contre son myocarde silencieux, longtemps elle pleura, pourtant, sur ses yeux figés. Car lorsque Diane revint à la vie, Circé ne put qu'en être la plus heureuse. Plus heureuse que Diane encore, qui, elle, devrait vivre encore à jamais, sans possibilité d'échapper à la réalité. Oui, Circé l'a aidée à mourir. Mais non, Circé ne partagea pas sa tristesse. Car, pour elle, tout était enfin gagné. Toute son existence prenait enfin un sens. Afin d'accomplir ce qu'elle pensait être né pour elle, elle devint le mentor, le professeur de Diane en toute circonstances, mais aussi sa protectrice, et son bouclier. Sans qu'elle ne le sache, elle para les pires démons, elle tenta d'emporter la tristesse, le mal-être, le malheur et la funeste réalité. Elle tenta de l'enfermer dans cents illusions d'un ailleurs. Et pourtant, le seul qui lui offrit la paix, fut celle du noir total. Le néant, le silence. Aucune ombre, aucune lumière. Seulement la noirceur et son infinité.

Diane aurait souhaité mourir, ce jour-là. Et Circé, elle, souhaitait tout le contraire. Devrait-on donc la blâmer pour l'avoir assassinée ? Elle n'a jamais désiré que de la voir revenir auprès d'elle, comme toute personne, elle assure, qui viendrait de perdre un être cher. Malheureusement, cette vision ne serait pas partagée par la plupart, qui parlerait d'assassinat avec sang-froid, prémédité, alors qu'il n'était qu'une finalité étrange, une prise de courage pour cette enfant qui ne parvenait pas à lancer le coup fatal. Mais, depuis cet étrange comportement, toutes ces morts subites qu'elle s'inflige, Circé commence à comprendre. Elle comprend que Diane est malheureuse, ici, et que sa présence n'y change rien. Elle comprend enfin que si, pour elle, l'amour triomphe de tout, pour Diane, c'est loin d'être le cas. Circé est insuffisante. Artémis est insuffisante. Même le monde est insuffisant. Comment aurait-elle pu savoir, le jour où Diane s'est relevée, qu'elle avait accompli ce destin qu'elle pense pire que la mort ? Noirceur ne savait rien de ce qui allait se produire, à cette époque. Cela ne fait que quelques années, un infime instant dans sa longue vie, mais elle ne savait rien. Elle était persuadée de beaucoup, lorsqu'elle a compris qu'elle se trompait. Elle était accrochée à un fil, alors que milles autres étaient tendus vers elle. Elle avait choisi d'être aveugle, même pour Diane. Elle n'avait vu que les rayons brillants et brûlants du soleil, sans jamais voir les étoiles, ou quoi que ce soit d'autre. Elle n'avait rien vu que sa propre joie, si intense, qu'elle avait caché le reste. « Des inconnues... Oui, peut-être. » Wil. Elle a été quelqu'un, pour elle. Circé croit même l'avoir aimée, un jour, alors qu'elle ne s'y attendait pas. Et c'est pour ce qu'elle est qu'elle est revenue la voir. C'est pour ce qu'elle risque de lui dire. Si Diane chercher la mort en permanence, Circé, elle, se contentera de la réalité. Elle qui n'a de cesse d'être dans l'illusion, doit se confronter à ses propres démons, à cette part de responsabilité qui sommeille en elle. Et Wil lui donnera ça sur un plateau d'argent. Circé ne s'attendait tout de même pas à une accolade amicale à son retour, elle qui est partie, par peur, certes, mais partie soudainement. Elle ignore ce qu'est devenu Wil, ensuite. Elle sait juste qu'elle côtoie Diane, et que, cette fois, elle est une personne qui ne souhaite pas la pousser dans le gouffre. Et surtout, surtout, elle sait que Wil lui dira la vérité. Sans mâcher ses mots, sans prendre cents chemins, elle crachera son venin. Et lorsqu'elle la voit enfin se lever pour s'approcher, d'elle, elle sent que l'heure est venue.

Brise les os et déchire les muscles. Wilhelmina n'est qu'une bête qui enfonce profondément ses crocs dans la chair de Circé, sans vergogne. Elle est ce que Circé connaît. Et elle ne la surprend pas dans la franchise de ses paroles. Mais à peine a-t-elle terminé qu'elle plonge son regard furieux dans le sien. Et Circé ne dit rien. Que pourrait-elle dire ? Qu'elle a raison ? Bien sûr, elle a raison. Circé n'est pas la mère de Diane et elle ne le sera jamais. Elle n'est pas son amie, elle n'est pas son ennemie non plus. Mais elle n'est rien de bon. Si elle a tenté de la protéger toutes ces années, tous ses efforts furent vains. Et Diane, elle-même, prouve que sa présence ne servit à rien. Alors elle serre les mâchoires, sent tous ses muscles se crisper, des larmes lui parvenir aux yeux sans pour autant s'étaler sur ses joues pâles. Qu'est-elle devenue, après tant de temps ici ? Elle ne le sait plus. Ou du moins, elle en a une idée. « Tu as raison. Je ne suis pas sa mère. Je ne sais pas qui je suis réellement. Mais, peu importe, tu n'as pas envie d'entendre ça. En réalité, tu n'as rien envie d'entendre de ma part, n'est-ce pas ? » Au son du silence assourdissant, elle sourit légèrement en secouant la tête. « Je savais que tu me dirais les mots les plus honnêtes pour qualifier mon comportement. Saches qu'il n'en a pas toujours été ainsi. Lorsque Diane était humaine, nous étions... parfaites. Puis, elle a tenté de mourir, à maintes reprises, repoussant toujours l'inévitable, incapable de pousser la gâchette. J'ai du... intervenir. » Avant même de ne voir Wilhelmina retorquer – et elle sait qu'elle le fera, elle gronde légèrement. « Ne me reproches rien, je te prie. Je n'ai agi que par compassion, et non pour assouvir mon besoin de voir la mort, ou je-ne-sais-quelle-raison-que-tu-pourrais-me-trouver. J'ai souffert, moi aussi, ce jour-là, car je n'imaginais pas que la Mort la ramènerait. Et j'ai pleuré sur son cadavre, comme je pleure chaque jour aujourd'hui lorsqu'elle le plonge dans l'acide ou dans le vide. » Elle soupire. « Je ne suis pas venue ici pour me battre avec toi, ou pour recueillir la haine que tu peux ressentir actuellement. Je ne sais plus ce que recherche Diane. Et.. je ne sais plus ce que je recherche moi-même. Sur un point, peut-être, aurais-tu pu me guider. Mais sur l'autre, j'en doute. » Elle se pince légèrement la lèvre et secoue la tête. « J'ai fait quelque chose de terrible, hier soir... Quelque chose... Que je n'arrive pas à contrôler. Et, je crois, qu'il serait préférable que.. je disparaisse, pendant quelques temps. En fait, je ne suis pas sûre de revenir. »



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Illusory Crossroads | ft. Wilhelmina EmptyMar 26 Juil - 13:27


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La situation ne pouvait pas mettre Wilhelmina à l'aise, bien au contraire. Il s'agissait là d'une image d'un passé qu'elle réfutait. Qu'elle souhaitait enterrer mais qui la hantait aujourd'hui avec plus de virulence qu'elle ne voulait le croire. Mina minimisait l'impact de cette présence chez elle mais dans le fond, elle avait pleinement conscience que ce qui en découlerait n'aurait rien de brillant. Circé n'avait jamais été une amie, à bien y réfléchir. Certes, elle avait eut son importance, à un bref moment de son existence et surtout, après plus de 15 années de tourments tour à tour humain, puis de créature sanguinolente. L’affable soumission à laquelle Mina s'était prêtée avant de rencontrer la Sidh l'avait simplement réduit à être elle aussi, un fantôme. Une ombre, aux contours difformes et au visage détesté. Elle l'était encore, bien qu'un peu moins... enfin c'était peut être surtout que Mina savait à présent le dissimuler aux regards de tous ou au mieux, des moins perspicaces. Mais ce soir, il y avait quelque chose qui la rendait d'humeur combative, devant cette menace immobile et aux paroles incontestablement menaçantes. Pour elle, comme pour Diane dès lors, l'apparition de la Sidh n'était qu'une envolée de corneilles supplémentaire au dessus de leurs têtes. Sauf que Mina avait grandit, depuis l'époque où elle s'était accrochée à l'influence de Circé pour survivre. Elle restait bien la femme blessée, incapable de donner de sa tendresse ou sa confiance. Solitaire et belliqueuse, toujours. Mais elle n'avait plus peur de ce qu'elle était... la Gargouille avait elle aussi des ailes sombres et puissantes qui pouvaient très aisément l'emporter. Rattraper les oiseaux de malheur, et à défaut de les détruire définitivement, faire taire leurs croassements du mieux qu'elle le pouvait. Mina n'était pas créature à se battre. Elle fuyait, là était sa spécialité car elle n'avait aucune confiance en elle, en ses capacités, en ses dons... en sa propre valeur. Mais depuis qu'il s'agissait de Diane les choses prenaient des proportions hautement plus révoltantes. La souffrance de son amie était sienne... ses tortionnaires également. Et si la Stryge était incapable de défendre son intégrité, pour Diane elle semblait bien capable de déployer des forces diluviennes dont elle ne prenait pas encore véritablement conscience. Que la puissance puisse se trouver dans l'amour qu'elle portait à son amie était encore un concept vaporeux, et pourtant dans cette situation il prenait tout son sens.

Alors elle ne prit pas la peine d'adoucir son regard, de porter le masque qui d'ordinaire ornait son visage. Les expressions filtraient à leur guise pour qu'à aucun moment, Circé ne puisse ignorer les sentiments qu'elle inspirait à Mina. Et ils n'avaient rien de doux ou de tendre. Bien au contraire, la Stryge était sur la défensive, et attendait des réponses quand à cette présence intrusive et ses intensions véritables qui restaient encore indéfinies. Si seulement Circé avait été en mesure de mourir... pour sur son sang souillerait déjà la baie vitrée. Par précaution... Maudit soit la Mort et ses petits soldats spectraux. « Tu as raison. Je ne suis pas sa mère. Je ne sais pas qui je suis réellement. Mais, peu importe, tu n'as pas envie d'entendre ça. En réalité, tu n'as rien envie d'entendre de ma part, n'est-ce pas ? Je savais que tu me dirais les mots les plus honnêtes pour qualifier mon comportement. Saches qu'il n'en a pas toujours été ainsi. Lorsque Diane était humaine, nous étions... parfaites. Puis, elle a tenté de mourir, à maintes reprises, repoussant toujours l'inévitable, incapable de pousser la gâchette. J'ai du... intervenir. » Pour Mina qui n'était pas bien habituée à avaler des couleuvres pour les autres, celle-ci se bloqua violemment dans sa gorge, et elle peina à comprendre cette vérité intolérable que Circé venait de lui lancer. Son regard sembla défaillir (ouais c'est possible...) et elle perdit beaucoup de son aplomb alors qu'elle semblait réfléchir au sens de cette intervention dont parlait le spectre. Et l'impact fut rude, quand la Stryge accepta l'idée qu'il fut possible qu'autrefois, Circé ait forcé la main vacillante, vulnérable de Diane pour qu'elle aille jusqu'au bout, et l'entrainer ensuite dans des tourments d'une ampleur insupportable. Si bien que les paroles suivantes lui semblèrent bien dérisoires en comparaison. « [...] Je ne suis pas venue ici pour me battre avec toi, ou pour recueillir la haine que tu peux ressentir actuellement. Je ne sais plus ce que recherche Diane. Et.. je ne sais plus ce que je recherche moi-même. Sur un point, peut-être, aurais-tu pu me guider. Mais sur l'autre, j'en doute. » L'amertume qui remontait dans sa gorge tirait à la Goule un fasciés mêlé de dégoût et d'une colère qui irradiait cette fois froidement son interlocutrice. Mais encore une fois, elle resta immobile et surtout, silencieuse. Le regard s'était relevé vers Circé qui ressemblait à présent à une enfant sur le point d'avouer une bêtise. Mais Wilhelmina savait dès lors, que les erreurs et les choix de l'Ombre n'avaient que des conséquences désastreuses. Sur Diane. Et elle n'avait pas même un embryon d'espoir quand au bon sens de sa révélation à venir. « J'ai fait quelque chose de terrible, hier soir... Quelque chose... Que je n'arrive pas à contrôler. Et, je crois, qu'il serait préférable que.. je disparaisse, pendant quelques temps. En fait, je ne suis pas sûre de revenir. »

Ignorer de quoi il s'agissait exactement n'avait pas d'importance. Mina se détourna alors de la grande silhouette, glissant instinctivement sa main sur sa gorge qui semblait sèche et devenait presque douloureuse. C'était comme si parler n'avait plus d'importance... que pouvait-elle dire hormis des horreurs acides, et laisser exploser sa rancœur ? Maintenant qu'il n'était plus question de Circé et d'elle, maintenant que c'était Diane qui avait été placé au cœur de cette étrange conversation surréaliste, Mina était à fleur de peau. La main sur son cou s'était mise à trembler, très légèrement, et sans se rendre compte de son geste la Stryge avait serrer son poing et cognait sa poitrine à un rythme régulier.

« Je me demande déjà pourquoi tu es revenue... »

Sa voix redevenue cynique restait grave, sans doute à cause de sa gorge qui se serrait autant que son cœur. Mais elle émit tout de même un bref rire froid, passablement aigre. Il fallait qu'elle garde son calme, ses idées claires encore un peu... encore un instant. Pour ne pas céder à la colère et devenir simplement une harpie sans raison. Mais qu'il lui était difficile de ne pas rompre cette volonté nouvelle, et de rester fidèle à Diane. Puisque la Stryge avait cessé d'observer amèrement Circé, son regard c'était posé sur le canapé où quelques temps auparavant, Diane s'était délestée de son addiction pour Sygrid. Là où elle avait accepter un sevrage douloureux pour retrouver un peu sa lumière, et où Mina avait finalement prit sa main pour la soutenir aussi fort qu'elle le pouvait. Comme une sœur. Cette simple pensée lui donna de la force, et après une longue bouffée d'air, Mina se tourna à nouveau vers l'Ombre à qui jusque là elle faisait dos.

« Sérieusement l'âge te monte à la tête, tu n'es plus lucide... Je n'arrive pas à croire que tu prononces vraiment ces mots là. Inutile de me raconter d'avantage d’inepties, je ne veux pas en entendre d'avantage de ta part. Ton égoïsme à prit de l'ampleur, depuis que l'on s'est connu. »

Pour quelqu'un qui n'avait pas l'habitude de parler, et moins encore à cœur ouvert il semblait facile cette fois de s'exprimer sans détour. Mais elle soufrait en vérité, d'une peur sinueuse pour Diane, de cette inquiétude mordante qui la guidait dans son amitié avec elle et l'avait mené à lui tendre la main pour leur salut commun. C'était cette peur, couplée à la colère et la vigueur d'une lourde déception qu'elle laissait désormais parler sans filtre.

« Que ce soit clair, je ne peux pas faire grand chose contre toi. Tu as le temps et la Mort de ton côté, c'est indéniable je ne ferais jamais le poids. Mais soit certaine d'une chose Circé, j'ai des armes en ma possession qui pourraient grandement te mettre à mal. Ce n'est pas une menace, je te préviens juste que si tu persistes à ne pas voir que tu fais fausse route, je m'arrangerais pour que tu y vois plus nettement. Pour être plus précise, je me ferais un plaisir de te mettre le nez dans ta merde si jamais tu tourne autour de Diane avec des intentions douteuses. »

Elle était sincère, Mina savait que les pouvoirs de la Sidh seraient sans doute plus fort que les siens, simple fourmi à ses pieds. Mais si elle devait faire front, et devenir une barrière protectrice (à l'instar de sensodyne Pro-soin multi protection...) ... quitte a être écrasée, tant pis. Le danger que représentait l'Ombre était bien loin d'avoir prit toute son ampleur, c'était sans doute cela le plus terrible.

« Tu la laisse tranquille. Elle se relève à peine de ton influence, je ne te laisserais pas lui faire du mal. Il est évident que tu ne sais faire que cela... même si tu crois que tes intentions sont bonnes, tu es néfaste. Alors oui Circé, fait donc ça. Barre-toi... Vraisemblablement tu ne manqueras à personne et surtout pas à Diane. Si tu l'aimes, c'est la seule chose à faire. Autrement c'est que tu n'aimes que toi... ce dont je ne doute pas un instant. »



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Illusory Crossroads | ft. Wilhelmina EmptyMer 3 Aoû - 12:27
Circé A. Svensen a écrit:


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Elle doit s'en aller. Partir, loin d'ici. Au-delà de l'océan, là où personne ne la retrouvera jamais. Elle doit prendre la mer, et naviguer par dessus les vagues qui ne désirent que l'avaler. Elle doit trouver la fin du monde, et s'y résoudre. Et elle sait que l'éternité qui s'y déroulera sera l'apogée de sa vie. Elle aura accompli son sacrifice. Et sur le bûcher de son démon, elle brûlera infiniment, jusqu'à ne plus compter les jours, les mois, les ans. Jusqu'à déployer ses ailes pour retrouver l'être qui lui offrit l'immortalité. Et elle mourra, sur le pont du bateau, lorsqu'elle se retournera, une ultime fois, et contemplera le continent s'éloigner de son regard. Elle ne reverra jamais Diane. Car elle ne reviendra jamais.

Wilhelmina a toujours su rendre l'indésirable réalité. Un don que Circé a toujours estimé comme une arme qui lui serait fatale, une épée de Damoclès qu'elle brandissait au-dessus de sa nuque. Et elle la laisse entamer sa chute pour la décapiter. Ce soir, elle a positionné sa tête sur le billot, et a attendu que le bourreau la prive de toute humanité. Et elle la pousse à trouver le chaos. Partir. Partir. Et l'Ombre dans sa tête se virevolte au-dessus de la ville. Le démon contemple ses pions, et qui sait ce qu'il prépare en secret dans les tréfonds de son âme. C'est lui qui gronde, c'est lui qui la détruit. Et elle le sait. Parce qu'il sera toujours dans sa tête, elle finira par tomber sous son joug. Et elle disparaîtra pour n'être que lui. Pour n'être que cette silhouette noire, pour n'être que le nom qu'elle se donna un jour. Noirceur. L'obscurité la plus totale s'installe au cœur d'elle-même. Et les mots de Wil ne la touchent désormais plus. Ils ne sont que des échos brumeux au loin dans son crâne. Ils percutent les parois sans trouver de sens ni d'écoute. Ils sont vides, ils disparaissent comme de l'encre liquide, et dégoulinent sur son cerveau déconnecté. « N'entends-tu pas ce qu'elle te murmure, Cir-cé.. ? N'entends-tu pas ses mots qu'elle t'édicte pour te nuire.. ? » et elle sent ses muscles s'accrocher à ce qu'ils peuvent. Elle souhaiterait se terrer quelque part, pour ne plus voir cet être qui l'habite et qui la manipule. Elle aimerait le faire tomber sur le sol, et le faire engloutir par lui. Elle souhaiterait ne plus entendre sa voix dans sa tête. « Elle veut te séparer de ton enfant... Ne vas-tu donc rien faire pour elle ? Vas-tu donc l'abandonner, toi qui ne cesses de souligner que l'abandon pousse au néant ? Vas-tu la laisser dans l'ombre ? » mais l'ombre est déjà là, au-dessus d'elle, elle est la nuit perpétuelle. Et Circé ne peut plus rien y faire. La lumière ne reviendra pas, malgré sa vitesse, le noir est toujours le premier sur les lieux. C'est ainsi que va le monde. C'est ainsi que va la Terre. « Que deviendra Diane, sans toi ? Que deviendra ta fille ? » mais elle ne veut pas entendre cela. Un bref coup de tête sur le côté tente de faire fuir le parasite. Mais il est toujours là lorsqu'elle cligne des yeux. Il ne partira jamais.

« Aucune de tes précieuses armes ne me fera aussi mal que mon propre démon, Wil'. Inutile d'user tes forces à me détruire. Je le fais très bien moi-même. » Et elle n'a jamais été aussi sincère. Elle n'a jamais parlé de l'Ombre. Elle n'a jamais parlé de ses propres maux. Pas même à Wilhelmina. Car Circé ne parle jamais de ce qui la heurte. Elle n'a jamais dévoilé son passé à qui que ce soit. Elle n'a jamais parlé d'Angelica. Elle est la tombe que l'on n'a pas creusée à sa mort. Et l'Ombre pose sa main squelettique sur ses cheveux pour les caresser d'un geste presque réconfortant. Et sa glace la fait frissonner, si bien que tous ses muscles se tendent pour tenter d'évacuer leur tension. « Et même milles colères venant de ta part ne me feraient pas sourciller. Sais-tu pourquoi ? Parce que tu ne me connais pas. Jamais tu ne m'as connue. Tu ne connaissais que ce que je voulais que tu connaisses. Et tu ne connais que ce que je veux que tu vois. Tu ne sais rien de ce que je suis. Et malgré toutes les phrases que tu me souligneras ce soir, tu ne connais pas plus Diane. Maltraites-moi, poignardes-moi, anéantis-moi de tes phrases tranchantes, je t'en prie, je ne te blâmerai pas pour cela, et je suppose même que je le mériterais cent fois. Mais ce n'est pas pour cela que je suis venue. Je ne suis pas ici pour récolter ta haine et ta pitié, je me contrefiche de ton sentiment, je me contrefiche de ce que tu penses de moi, car cela ne changera strictement rien à ce que je suis. » le problème, avec l'Ombre, c'est que lorsque la colère monte, elle se manifeste malgré les barrières. Elle coule dans ses veines comme un poison non dilué, à l'état pur, que l'on vient à peine de créer. Frais comme le sang d'un nouveau-né. Et elle se dresse devant elle, et les ombres autour d'elle dansent, comme à chaque fois qu'elle sent ses ténèbres grouiller. Comme à chaque fois qu'elle tente de parler d'elle en retenant un sanglot étouffé. Car elle est terrorisée à l'idée de montrer ce qu'elle est vraiment. Car elle a peur que, comme autrefois, on la juge inutile pour cela, et qu'on la réduise en esclavage. « Je ne suis pas la seule à avoir changé, Wil'. Nous avons toutes deux embrassé des chemins différents, et nous nous sommes éloignées à force de marcher sur eux. Je suis partie, tu ne m'as pas cherchée. Aujourd'hui, je suis un monstre, et tu es pitoyable. Nous n'avons pas choisi des voies si différentes : nous sommes devenues vieilles et pathétiques. Tu t'es noyée dans la boisson, et je me suis noyée dans mes démons. Il va sans dire que tu estimes ton âme comme étant meilleure que la mienne. Mais peu m'importe ! Peu importe ce que nous étions, et peu importe ce que nous sommes. Je ne suis pas venue pour toi, car nous n'avons plus qu'une chose en commun : Diane. Ma fille, même si tu penses que cette appellation est néfaste, elle est l'enfant que j'ai vu naître et que j'ai protégé, peut-être d'une piètre manière, mais pas avec de mauvaises intentions. Et peut-être l'ai-je poussée à l'auto-destruction, et je me fustigerai chaque nuit pour cela si c'est ce que tu désires entendre. » mais c'est ce qu'elle fait déjà. Chaque nuit, elle se tue par pensée, pour toutes les fins qu'elle a offertes à Diane. Pour chaque mal qu'elle a installé en son sein, et même ceux qu'elle n'a pas installé. Pour tout ce qu'elle est devenue, elle se tue encore et encore, car elle est censée être sa mère, et qu'elle n'a rien fait pour retenir ces ombres qui la dévorent de l'intérieur.

Elle ferme les yeux, un instant, avale sa salive, élimine son Ombre de son champ de vision, tente de la ranger dans un placard, en vain. Et sa voix semble baisser, enfin, retrouver un flux de calme, un instant. Car la tristesse vient de la percuter de plein fouet. « Wil'... Nous aimons Diane. Et si nous sommes incapables de nous tolérer, nous le ferons pour elle. Je vais partir, Wil. Je vais m'en aller. Et lorsqu'elle comprendra enfin que je ne reviendrai pas, lorsqu'elle saura toute la vérité car je le lui signifierai, alors elle aura besoin de toi plus que jamais. J'ai.. J'ai vu ton comportement envers elle, et je sais plus encore ce soir que tu la protégeras mieux que je ne l'ai jamais fait. Je t'en prie, si je n'ai pas réussi à la protéger d'elle-même, je t'en supplie, réussis. Réussis. Pas pour moi, mais pour elle, et pour vous. Et lorsque ses démons l'auront quittée, je pourrai reposer en paix. Et jamais, je le jure, jamais elle ne me retrouvera, et jamais je ne la retrouverai. » et en la regardant au fond des yeux, elle sent son myocarde se briser en deux. Et des larmes tentent de remonter à son visage, de gravir jusqu'au ciel pour témoigner de sa blessure, mais elle tient, et elle tiendra toujours. « Ne sois pas la mère qu'elle attendait que je sois. Sois la sœur et l'amie sur laquelle elle pourra toujours compter. Sois ce qu'elle souhaite que tu sois, sois ce que tu souhaites être pour elle. Car j'ai fait l'erreur d'être ce que je désirais, sans écouter ce qu'elle désirait elle. Je l'ai conduite à sa perte. Sois la main qui la conduira sur de meilleurs chemins. »



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Illusory Crossroads | ft. Wilhelmina EmptySam 13 Aoû - 10:47


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Born with a void, hard to destroy with love or hope
Built with a heart broken from the start, and now I die slow.


Sa présence… rien que sa présence surréaliste la rendait dès lors nerveuse. Mina aurait pu être heureuse de revoir Circé. Après tout, elle avait été une étape importante de son retour à la vie. De son émancipation et sa prise en main. Même si elle n’était encore que l’ombre de ce qu’elle aurait pu devenir, Mina avait tenu Circé en très haute estime jusqu’à… jusqu’à maintenant. Jusqu’à l’instant où elle l’avait surprise devant l’immensité de la ville étendue derrière sa baie vitrée. Et surtout, après la manière dont la Sidh avait lancé ses troubles intentions, de manière si décousue qu’il était encore impossible de les comprendre véritablement. Si Mina voulait être honnête, une pointe de jalousie l’avait braqué au départ. Avant que les choses tournent si mal et que Circé n’avoue ses faux pas, plongeant Mina dans une perplexité teinté de colère et d’un sentiment de danger immédiat. Comme l’animal qu’elle pouvait être parfois, comme l’exterminateur redoutable qui se cachait entre ses tripes, la Stryge avait montré les dents pour protéger son clan. Pour protéger Diane, même si elle n’était pas de taille face à la force funeste de Circé.  « Aucune de tes précieuses armes ne me fera aussi mal que mon propre démon, Wil'. Inutile d'user tes forces à me détruire. Je le fais très bien moi-même. » Mina fulminait, cela se voyait sur son visage mais elle tentait de ne pas laisser ressortir cette émotion dévastatrice qui risquait de la priver de son bon sens. Les enjeux cette fois, semblait trop importants. Mais elle se retenait avec peine de foncer dans le tas. D’attaquer la créature millénaire dans un excès de rage incontrôlée. Cela ne serait en effet, bon pour personne et surtout pas pour elle. « Et même milles colères venant de ta part ne me feraient pas sourciller. Sais-tu pourquoi ? Parce que tu ne me connais pas. Jamais tu ne m'as connue. Tu ne connaissais que ce que je voulais que tu connaisses. Et tu ne connais que ce que je veux que tu vois. Tu ne sais rien de ce que je suis. Et malgré toutes les phrases que tu me souligneras ce soir, tu ne connais pas plus Diane. Maltraites-moi, poignardes-moi, anéantis-moi de tes phrases tranchantes, je t'en prie, je ne te blâmerai pas pour cela, et je suppose même que je le mériterais cent fois. Mais ce n'est pas pour cela que je suis venue. Je ne suis pas ici pour récolter ta haine et ta pitié, je me contrefiche de ton sentiment, je me contrefiche de ce que tu penses de moi, car cela ne changera strictement rien à ce que je suis. » La condescendance discourtoise de Circé la stoppa nette dans ses mouvements hésitants, les cents pas qui la faisait tourner en rond comme un animal en cage. Et Mina éclata de rire, secouant la tête comme si présentement, elle se trouvait devant un spectacle comique d'envergure. L’égocentrisme de Circé la laissait vraiment dans un état d'hilarité visible, mais en réalité la Stryge riait jaune. Elle n'avait décidément plus toute sa tête. Cependant, il y avait quelque chose qui la blessait dans ces paroles. Tu ne connais pas Diane Bien sûr que si, elle la connaissait. Mieux que cette parodie de mère, que cette voix sombre aux intentions narcissiques qui hantait Diane… mieux que ça.

« Tu délires. »

Et Mina resta là-dessus, son regard s’assombrissant visiblement tandis que la vieille chose en face d’elle se lançait dans un très long monologue. Sur son lien avec Diane, sur la manière dont elle la percevait etc. etc... Et Mina l’écouta attentivement jusqu’au bout, sans insinuer une seule parole entre celles de Circé. Ne pas l’interrompre… même si la Stryge avait simplement l’air de se désintéresser de la Sidh, c’était en réalité une preuve de respect. La seule d’ailleurs, que Circé pourrait obtenir à jamais. Mais plus la créature parlait, et plus le dédain s’édifiait dans l’expression de Mina et creusait ses traits. Si bien qu’à la toute fin, quand enfin les paroles de Circé se tarirent, la Stryge avait l’air dégouté. Profondément. « Ne sois pas la mère qu'elle attendait que je sois. Sois la sœur et l'amie sur laquelle elle pourra toujours compter. Sois ce qu'elle souhaite que tu sois, sois ce que tu souhaites être pour elle. Car j'ai fait l'erreur d'être ce que je désirais, sans écouter ce qu'elle désirait elle. Je l'ai conduite à sa perte. Sois la main qui la conduira sur de meilleurs chemins. » L’Ombre aurait pu lui présenter une crotte juste en dessous du nez que Mina n’aurait pas eu l’air plus écœurée, désabusée et surtout… vexée. Oui elle l’était, vivement. Que la Sidh se prenne pour le nombril du monde, qu’elle estime ses actes et ses opinions grandiloquentes n’étonnait pas Mina. C’était un syndrome bien connu chez les créatures surnaturelles. Plus elles vieillissaient et plus elles sombraient dans une sorte de torpeur poisseuse qui les rendaient persuadés d’être le Tout Puissant. A notre époque, on parlait d’avoir le melon… et Circé avait un de ces boulards !! Et elle imposait sa sagesse, tout à fait relative… voilà ce que faisait la Sidh. Et pire encore, elle flagellait Mina pour ses répliques, parce qu’elle n’en supportait pas la teneur… c’était elle, qui était pathétique. Mais ce spectacle ne donnait plus à la Stryge l’envie de rire, de se moquer de la créature bien au contraire. Elle commençait seulement à entrevoir toute l’étendue du danger qu’elle représente pour Diane…

Lentement, Mina croisa les bras, et resta immobile à observer Circé. Il y avait tant à répondre à ce discours bourré de contradiction… et elle n’avait pas l’envie ou la patience de le faire, pour souligner toute l’imbécilité morbide de Circé. Elle pouvait bien croire ce qui l’arrangeait … Mina n’en avait que faire. Son opinion ne comptait plus désormais. Surtout pas après avoir pris conscience ce soir d’un fait qu’elle ignorait jusque-là : elle n’avait pas compté pour Circé, elle ne compterait jamais… Mina n’avait sans doute été qu’une très brève distraction, quelques grains de sables dérisoires dans l’immensité de cette vie qu’elle menait. La Stryge baissa le regard à cette pensée, et poussa un long soupir avant de froncer les sourcils. Elle était encore en colère, et émanait sans doute des ondes bien peu propices à la discussion. Pourtant c’est un regard terriblement triste qu’elle adressa à Circé avant de déclarer avec lassitude :  

« Je n'estime rien Circé, je ne fais que répondre à ce que tu me demandes. Et je ne vais certainement pas prononcer des mots que je ne pense pas véritable sous prétexte de te ménager. Mon âme est ce qu'elle est, mais si elle ne brille que de pathétisme comme tu l'as si bien mentionné… pourquoi venir à moi alors, pour me donner une leçon, ou des conseils ? Tu me fais rire… Regarde-toi. Tu ne brilles pas non plus pour ta lucidité. »  

La Gargouille secouait la tête, parcouru par de multiples émotions toutes aussi néfastes les unes que les autres. Mais c’était bien sur cette exaspération irrationnelle qui restait la plus forte. Elle ne pouvait pas la combattre, et même si Mina prenait garde à ses paroles, elles n’en restaient pas moins infiniment honnêtes.

« Alors gardes tes conseils pour toi, Spectre. Je ne t'ai pas attendu pour traiter Diane comme ma sœur et je ne le fais pas parce que tu le demandes. Si je la sers contre mon cœur ce n'est pas égoïstement... Ma pauvre amie, laisse-moi t'apprendre que l'amour se donne aux personnes qui le méritent, pas à celles qui le réclament. Je n’ai peut-être pas hanté sa vie depuis sa naissance et soufflé sa mort, mais je la connais. Parce que nous partageons quelque chose de vraie, ce que toi tu n’auras jamais. Et tu te … Tu ne fais que la détruire. Pourquoi ? Parce que tu restes persuadée qu’elle est ton enfant ? Mais tu ne fais que causer sa perte… Je suis certaine que jamais… jamais tu n’aurais fait souffrir ta fille en la privant de son libre arbitre ou de sa vie humaine… Ce genre de décision ne t’appartenait pas. »

Particulièrement sincère, Mina avait beau affronter Circé, elle n’en restait pas moins émue. La peur brillait dans son regard, le dédain aussi… mais d’avantage le désespoir qui petit à petit se faisait suppliant. Oui Mina suppliait. Pas explicitement, mais ses yeux le faisait à travers le voile iodé qui recouvrait son regard clair. Et puis, elle n’arriva plus à parler. Elle tremblait sous le coup de la colère et cette insupportable frustration de ne pas pouvoir supprimer la Sidh sur le champ… Ainsi, Diane aurait été hors de danger. Mais comme toujours, la Stryge n’était capable de rien, et restait férocement inutile. Elle serra les poings et fixa simplement le sol quelques secondes, et elle se détourna de Circé.

« Je n'ai rien d'autre à te dire ... Tu n’entendras jamais. Pars, c’est le mieux que tu puisses faire Circé. »




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