Nom : Redkar Prénom(s) : Aman qui signifie « Paix » en hindou. Âge : 118 ans, bien conservé, merci. Âge d'apparence : Dans la trentaine Sous-espèce : Qilin Date de naissance : 31 octobre Nationalité : Français Origine(s) : Indo-pakistanais Métier (études) : artiste : écrivain, sculpteur, peintre... Il touche un peu à tout. Il aime les matières brutes, les éclaboussures de couleurs, les dessins étrangement naïfs ou plus primitifs. Niveau social : Pauvre. Il vit de rien dans une ancienne baraque à demi délabrée en bordure de nature sauvage. Des plantes poussent dans sa maison et son toit est depuis longtemps à moitié effondré en certains endroits mais le Qilin s'en moque. Statut marital : Célibataire. Orientation sexuelle : Pansexuel, il ne se soucie pas du corps des gens. Il trouve de la beauté dans tous les corps et les physiques les plus étranges le fascinent et l'attirent irrésistiblement. Il dit toujours que la laideur n'existe pas, que c'est une invention humaine. Il est capable de voir au delà d'un physique et aime fondamentalement les âmes des gens plutôt que leur enveloppe. Avatar: Willy Cartier Crédits: me, tumblr Personnage: Inventé Petites curiosités Famille et proches - Il les a oublié. Réellement. Aman a occulté une partie de son passé, du temps où il vivait en France, suite à un grave accident. Il n'est plus tout à fait le même. Il refuse de se souvenir de qui sont ceux qui l'ont engendré. D'ailleurs, ils sont mort il y a longtemps. La seule chose dont il soit sûr c'est qu'ils ne sont plus de ce monde. Depuis il n'a plus vraiment de proches. Des connaissances de passage, trop philosophe pour lier son destin aux gens autrement que temporairement. Il est de plus bien trop en marge de la société pour vraiment se faire des amis, en dehors de rares personnes récurentes. Position sur le conflit - Il s'en moque totalement. Il vit en marge du peuple Faë, qu'il ne considère pas vraiment comme « son peuple » car cette notion lui semble réductrice. Il est un Qilin, pas une Faë. Il est un être pensant, pas juste ce qu'il renvoie ou une notion aussi vulgaire que l'espèce. En définitive, le conflit le laisse indifférent. Si on le cherche, à titre personnel, il se défendra – il ne faudrait pas prendre son pacifisme pour de la bêtise et il demeure parfaitement capable de se défendre lorsqu'il le faut. Attitude face aux humains - Aman passe généralement pour un marginal étrange. Il fascine les humains et ces derniers le captivent parfois un instant. Une nuit, fugace, quelques caresses, une étreinte et le revoilà qui repart... Le Qilin est un être qui n'aime rien d'autre que la nature, les végétaux et les animaux. Il n'a ni grief pour les humains ou les autres êtres surnaturels. Si ce n'est le fait que les hommes détruisent ce qu'il chérit. Cependant il n'arrive pas à les haïr, il est un être de bonté et de sagesse, souvent silencieux, toujours délicat. C'est quelqu'un qui passe pour très étrange mais les humains ont curieusement sa tendresse. Celle des créatures sagaces pour ces êtres aux mentalités d'enfants. Il apprécie la compagnie des rares Qilins ou des Pixies, entre toutes les autres créatures mais il reste un solitaire. Points faibles - Outre sa nature qui le prédispose à fuir la civilisation et le fait que le mal que peuvent faire les humains à la Terre l'affectent profondément, le Qilin est pyrophobe. Il est absolument tétanisé par la moindre flamme plus grande que celle d'un briquet. Le feu est donc source d'une terreur absolument viscérale et incontrôlable pouvant le rendre absolument fou. Il peut même devenir d'une absolue férocité si on le menace avec cet élément. C'est d'ailleurs une des seules manières de le voir furieux. Une autre de ses faiblesses est son amnésie : il est incapable de s'expliquer certaines choses de son passé et a donc parfois des séquelles inexplicables. Il souffre d'ailleurs de troubles de la mémoire immédiate : il ne sera pas toujours capable de reconnaître quelqu'un rencontré le matin même. Il est obligé de tout noter compulsivement de peur de l'oublier totalement un peu plus tard.

  


  qualités
  Altruiste
  Bienveillant
  Tendre
  Optimiste
  Pacifique
   défauts
  Solitaire
  Fuyant
  Fantasque
  Évaporé
  Indécis
  

Aman est un homme d'une beauté hypnotique. A la fois très fin et pourtant très masculin, il est magnétique. De fins yeux très noirs héritages de sa mère donnent à son visage une grande expressivité. Il y a dans l'harmonie de ses traits des héritages Indo-pakistanais et de lointains ancêtres asiatiques. Très particulier mais indubitablement beau, le Qilin a une peau mate, souvent tannée par le soleil, parsemé de tâches brunes caractéristiques. Il a des cheveux noirs très fournis qu'il porte long jusqu'aux omoplates et une barbe ou un bouc suivant son humeur. Il est musclé finement, les épaules larges, le torse puissant et pourtant délié, pouvant presque passer pour une femme s'il devait se grimer dans l'autre sexe. Aman a cependant deux vilaines cicatrices de brûlures sur les jambes, l'une sur tout un pied, l'autre sur le mollet et le pied, montant jusqu'au genou. C'est peut-être la seule imperfection de ce physique très particulier.
Sa voix est à son image, douce, profonde, masculine et emplie de chaleur. Il n'élève jamais la voix, jamais. Crier semble impossible et parfois, on l'entends qu'en tendant l'oreille. Il se meut sans bruit, malgré sa haute stature et son port de gravure ancienne. Ses gestes sont doux, précautionneux, au point d'en semble lent, voir lymphatique. Il porte des vêtements divers, souvent démodés, simplement banals, ethniques, ou dans des matières naturelles. Il affectionne tous les styles sans vraiment s'en soucier, étant de nature fantasque et souvent changeante. La seule chose qui captive son attention sont les bijoux : il est totalement fasciné par la joaillerie. Toc ou or véritable, il a glané avec les années une sorte de trésor personnel de bijoux de bric et de broc, énormes torques d'argent pur ou simples colliers de perles en plastiques chatoyantes. Il est un peu comme une pie dès qu'il est question de bijoux. C'est le meilleur moyen de le rendre euphorique pour des jours entier : en lui offrant quelque colifichet brillant. Cette fascination s’étend aux minéraux types pierres précieuses et semi précieuses et il a chez lui une collection impressionnante de cailloux brillants totalement dépourvus de valeur mais simplement jolis...

Aman porte bien son prénom, signifiant « Paix » car il est profondément pacifiste de nature, incapable de haine ou de détestation. Il avance avec délicatesse et discrétion, toujours un peu au bord du monde civilisé. Il voit les humains avec la condescendance des vieilles créatures sages. Il les traite tous un peu comme des enfants, trop jeunes pour vraiment comprendre la portée de leurs actes idiots. Il évitera toujours les conflits, autant qu'il le pourra avec une forme de veulerie un peu blasée. Mais qu'on ne s'y trompe pas, le Qilin peut parfois se montrer féroce. Et il sera d'autant plus impitoyable qu'il sera attaché à la personne à défendre. Car s'il n'éprouve pas de haine, il lui arrive de ressentir de la colère, aussi brève que terrible, si l'on profane la nature ou son territoire. Une autre manière de provoquer son ire serait de le menacer d'une flamme. Car, Aman est pyrophobe à un point clinique, ne supportant pas la moindre flamme brandie trop près de lui. Tenter de brûler quoi que ce soit d'autre que le bout d'une cigarette le rendra presque fou autant de terreur que de colère. Ceci s'explique peut-être par les terribles brûlures de ses jambes mais lui-même a occulté depuis longtemps l’événement qui lui valu cette peur irraisonnée.

Le Qilin souffre également de troubles de la mémoire immédiate, étant parfois tout bonnement incapable de se souvenir de ce qu'il pouvait dire ou faire quelques minutes ou heures auparavant. Il oublie donc facilement les visages ou les êtres qu'il rencontre. Il ne peut y faire grand chose, lui-même ne se souvient pas de ce qui a pu occasionner ce trouble et son amnésie totale de son passé.

Aman est profondément amoureux des êtres, de leur beauté intérieure. Hédoniste, il aimera à partager une nuit ou deux avec un ou une inconnue, s'endormir dans le plaisir et la chaleur. Cependant, il demeure incapable de s'attacher autrement qu'en amitié, qu'il a profonde et sincère. Il a parfois été amoureux, sentiment fugace qui dura parfois une poignée d'années mais le Qilin est par trop fantasque et évaporé pour faire un compagnon fiable. Il dit lui-même que l'étrangeté fascine, puis lasse d'elle-même. Etant quelqu'un d'étrange, il n'aspire à rien d'autre qu'à des gens de passage. Parfois certains s'attardent, d'autres filent aussi vite que des étoiles filantes mais il n'en conçoit ni tristesse, ni rancœur. Les saisons passent sans qu'on s'en émeuve, les gens aussi.

Profondément philosophe, il est un artiste dans l'âme. Touchant aussi bien à l'écriture – il a une plume délicate, touchante, un peu féminine par certains aspects – qu'à la sculpture ou encore à la peinture. Aman a un monde créatif à part, ni figuratif ni contemporain, alternant le naïf et le classicisme à l'envie. Il modèle et sculpte avec talent. C'est dans la créativité qu'il excelle plus que quiconque, les Arts étant source de fascination profonde et à ses yeux la meilleure chose créée par les hommes. Il possède d'ailleurs une pièce entière remplie de livres anciens ou plus récents du sol jusqu'au plafond fort haut de l'espèce de vieux manoir délabré et abandonné qu'il occupe en bordure de forêt, tel la Bête du conte de Fées... Il adore également la musique bien qu'il soit absolument médiocre pour cet art – ça n'a pas été faute de vouloir apprendre – par conséquent il s'émerveille comme un enfant d'une simple chanson chantée à cappella...

Il a son propre « potager » autour de son habitat atypique. Tout ce que plante le Qilin pousse à profusion, de manière presque ridicule tant elle en devient abusée – qu'il dépose une simple graine sur un peu de terre et il obtiendra une plante luxuriante. Il s'approvisionne ainsi en légumes presque toutes l'année et vit en totale autarcie monétaire – d'ailleurs il a très rarement de l'argent, toujours de l'espèce, n'a pas de compte en banque ni existence légale. C'est un complet marginal et cela lui convient parfaitement. Il lui arrive de vendre des essences de plantes rares qu'il fait pousser – il adore produire des bonsaïs – pour s'acheter quelques bricoles – essentiellement des livres ou des vêtements. Mais il vit principalement de charité ou de ce qu'il trouve dans les poubelles – c'est fout ce que les gens peuvent jeter. On le prend donc pour un SDF, ce qu'il n'est pas, puisque la nature est sa maison. Et son habitation dispose de son propre groupe électrogène ainsi qu'un accès à l'eau courante, dans ses parties les plus intactes. Aman, cependant possède un vieux portable donné par un ami, fonctionnant à carte prépayée qu'il sait vaguement utiliser... Il se désole d'ailleurs beaucoup de la disparition des cabines téléphoniques. Bien évidemment rien de technologique ne se trouve chez lui...
Autre particularité, il possède deux rottweilers qu'il a trouvé abandonnées et mourantes. Deux grosses femelles particulièrement impressionnantes qui veillent sur le territoire de leur maître avec exclusivité.

Aman est né en France en 1898, quelque part dans l'actuelle région de la Provence. Né de parents Qilins, il vécu ainsi dans la nature, ne reprenant que peu forme humaine. En ce temps là, la civilisation perçait moins loin et les créatures surnaturelles avaient une vie plus douce.
Son enfance fut insouciante, il était une charmante créature, ses parents étaient aimants. Il ne manqua de rien, ni d'amour, ni d'accès à ses envies insouciantes.

Fasciné par les humains, il n'était déjà pas rare pour Aman de rôder non loin des villages de campagne, se plaisant à se lier temporairement aux jeux des enfants, avant de repartir dans la nature.

La Première Guerre Mondiale ne les toucha pas trop : c'était des choses humaines et ils ne purent que se désoler de la mort et la souffrance avant de se réfugier au plus profond de la nature, là où personne ne vient jamais. Aman vit les humains mourir en masse avant de reconstruire, se réjouissant de revoir parfois certains visages familiers d'enfants devenus des adultes. Le Qilin grandit donc, en âge et en beauté, devenant source de fascination pour les jeunes filles en mal d'hommes morts à la guerre. Il connu charnellement quelques demoiselles de passage, créature de ressentit, profondément bienveillant.

L'entre deux guerres fut paisible, le monde se relevait, et Aman et ses parents avaient trouvé refuge dans ce qu'on appellerait plus tard « le maquis » se pensant à l'abri des turpitudes humaines.

La Seconde Guerre Mondiale commença finalement, comme la première avait commencé. L'indifférence de la famille de Qilin finit par les perdre. Car la Résistance française se réfugia dans leurs forêts, et les Nazis les y cherchèrent... Des escouades de soldats surgirent, armés de lance-flammes, mettant le feu aux ronciers épais, à cette forêt qui était leur refuge. Par malchance, les trois Qilins furent pris en tenailles. Maquisards d'un côté, Allemands de l'autre, les grenades plurent, sur ce champ de bataille improvisé. Et la forêt brûla, brûla... Terrifié, Aman vit le feu dévorer vif ses parents, des grenades explosant tout autour de lui, les fusils faisant un bruit d'enfer. Une grenade explosa près de lui et il tomba, se prenant une balle en pleine tête alors que le feu lui léchait les jambes et que tout sombrait dans le chaos et l'obscurité.

Aman se réveilla des semaines – des mois ? - plus tard. De son passé, de son histoire, il ne restait rien. Tout avait été balayé par le feu, seul souvenir. Un mur de flammes comme seule réponse et la certitude d'être seul à jamais. C'était une jeune fille d'un village qu'il connaissait qui l'avait trouvé, mourant, mais pas encore mort.

La balle avait ricoché sans endommager irrémédiablement le cerveau du Qilin, causant tant l'amnésie que le trouble qui en découla mais il pouvait globalement s'estimer chanceux. Chanceux n'était pas exactement le terme qu'il avait envie d'entendre. Amer, profondément meurtrit par une vie inconnue et des blessures qui guérirent à force de soins, il se laissa dorloter par cette fille, Marie, dont il devrait finir par oublier jusqu'au nom et au visage, vestige flou d'une convalescence pénible. Il ne se souvient plus que de bribes alors que, tenaillé par la mélancolie, la douleur et la vision tragique des restes d'une forêt familière sans s'expliquer pourquoi, il ne se sente poussé par une envie tenace d'un ailleurs plus clément.
Il avait en lui le besoin viscéral de partir. Pour aller où ? Les zones sauvages se réduiraient comme une peau de chagrin, c'était inéluctable. Il le pressentait avec lucidité.

Son rétablissement vint peu après la fin de la guerre, à force de la douceur de sa blonde infirmière. Un matin, Marie ne trouva pas son tendre amant. Aman était simplement partit. Sans regrets ni regarder en arrière. Peut-être abandonna-t-il un enfant à venir, peut-être Marie ne vivrait-elle plus que pour un fantôme mais ces choses-là ne concernent que les Humains.

La créature traversa une France en deuil, partagée entre l'allégresse de la libération et les morts à compter. Il prit le premier bateau vers l'Amérique, car cette destination en valait bien une autre, comme passager clandestin.

Il foula les côtes américaines alors que 1945 s'achevait enfin.

Ce que fit Aman pendant toutes les décennies qui suivirent ne fut ni notable ni important. Il délaissa à jamais son passé tragique derrière le mur de son amnésie, allant de l'avant, foulant un monde inconnu et neuf. Il recommença peu à peu à danser avec les humains, allant et venant sans attaches, sans pleurs ou cris.
Il eut des amants, de passage, de plus longtemps. Des femmes, des hommes, des gens. Rien d'important. Juste des visages, des sourires fugaces, quelques noms oubliés puis ravivés.

Il visita des villes gigantesques ou des forêts millénaires. Il arpenta des déserts ou admira l'océan interminable. Il erra sur cette terre, libre et pourtant prisonnier de frontières qui s'écrivaient au mépris de la nature qu'il chérissait. Il vit bien des créatures, certaines sanguinaires, d'autres bénéfiques, quelques très rares semblables. Mais rien ne le retint jamais très longtemps au même endroit. Quelques années, une ou deux dizaines d'années...

L'aube des années 2000 le menèrent au Canada, près d'Ottawa. Il y trouva sa maison, pour cette décennie ou peut-être pour plus longtemps. Il s'y installa en silence, sans rien demander à personne.
Il vit depuis en marge des peuples, proche de personne et de tous ceux qui veulent à la fois. Il a vu le pire et le meilleur. La haine et la fureur. L'amour et la bonté la plus pure.

Il vit, simplement. Sans autre prétention. Et veille, encore, sur cette nature que l'homme tente tellement de domestiquer mais qu'il ne comprendra jamais mieux que le Qilin.