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Un retour en douceur. » Märta

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Un retour en douceur. » Märta EmptyMer 16 Déc - 0:56
Märta & Hécate



Je sens, j’entends, les passagers s’agiter autour de moi. Certains parlent en français, d’autres en anglais, mais je n’arrive guère à comprendre un traître mot de ce qu’ils disent tant je suis nerveuse. Figée sur mon siège, les mains crispées sur les accoudoirs, je tente au mieux de respirer. La hauteur m’a toujours fait peur et me retrouver dans un avion est une expérience que je ne souhaite à personne. La première fois que j’ai eu à en prendre un, j’ai cru qu’on allait s’écraser et aujourd’hui encore, j’y pense, tout en essayant de me convaincre que le pilote de ligne sait ce qu’il fait et qu’il n’y a aucune bombe dans l’appareil. Si ça avait été le cas, il n’aurait pas attendu huit heures de vol pour exploser. Tandis que mes voisins s’extasient de la vue, je reste bloquée, les yeux fermés. Mes oreilles se sont bouchées au décollage et je sens qu’elles se rebouchent de nouveau. Nous sommes en train de descendre. « Mademoiselle ? » Une main se pose sur mon bras, mais il me faut quelques longues secondes de préparation pour que j’ouvre enfin les yeux. Du coin de l’œil, j’aperçois l’hôtesse de l’air, une brune aux yeux verts, avec du fond de teint sur le visage pour caché un bouton qui se remarque de près et du rouge à lèvres. Avec son sourire, elle pense me rassurer, mais il n’en est rien. Tant que je n’aurais pas mes deux pieds à même le sol, il me sera impossible de me détendre. « Tout va bien, nous sommes en train d’atterrir. Respirez bien fort. » Pourquoi ai-je pris l’avion déjà ? Qu’on me le rappelle ? Etait-ce si important pour que je risque ma peau ? Ah oui. Bien sûr que oui. Ca vaut tous les vols du monde. Je renverse ma tête sur la tête du siège, me revoyant il y a quelques années, à franchir les escaliers me menant au toit où Oreste était. J’avais cru mourir, mais contre toute attente, il a réussi à me faire oublier le vide avec des mots tendre et une déclaration à laquelle je ne m’attendais pas. Ce souvenir me peine, me rend nostalgique.

Les dernières secousses arrivent. Les roues frôlent le sol, puis se posent dessus définitivement. L’appareil est arrêté, mais j’ai le cœur qui bat toujours aussi fort, à cause de la peur. « Nous sommes arrivés. » Ma voisine m’adresse un sourire qui se veut rassurant et me laisse le temps qu’il me faut pour reprendre une respiration régulière et normale, puis me lever. Je suis le groupe vers les tapis roulants. Au bout de quinze minutes d’attente, je récupère mes valises. Et c’est seulement lorsque je me retrouve à l’extérieur de l’aéroport que tous mes membres se détendent. Le vide se remplit soudainement. Durant toutes ces années où je vivais comme je peux, où j’essayais d’avancer, je m’étais rendue compte qu’il y avait un manque, mais je ne me rendais pas compte que c’était à ce point. Il y a un gouffre qui s’est créé et qui, dans cette ville qui est la mienne, est un peu moins important. Bon sang que c’est bon d’être chez soi. Je ferme mon manteau et mets un bonnet sur ma tête, me préservant ainsi du froid. J’avance enfin avec mes valises vers un taxi, observant les traces que je laisse dans la neige. Ca aussi, ça m’avait manqué. Que ce soit à Londres ou Paris, je n’ai jamais vu un seul flocon, mais là, il y en a des milliers. De quoi faire des bonhommes de neige. « Bonsoir ma petite dame. Où est-ce que je vous dépose ? » Demande-t-il, en prenant mes deux valises qu’il range dans le coffre. « A Westboro s’il vous plaît. » J’ouvre la portière et m’engouffre dans le véhicule qui démarre peu après. La tête appuyée contre la vitre, j’observe les rues enneigées qui n’ont pas énormément changé depuis mon départ. Je les trouve peut-être plus belles, mais je manque certainement d’objectivité.

Le véhicule s’arrête dans le quartier et s’en va aussitôt la course payée. Westboro se trouve face à moi et les souvenirs les plus heureux, mais aussi douloureux, me reviennent tous en pleine figure. J’inspire, j’expire, créant un voile blanc à cause du froid, puis me décide enfin à rouler mes deux valises derrière moi, jusqu’à l’hôtel. Je pourrais demander à des amis de m’héberger, ou de la famille, mais je n’ai encore prévenu personne de mon arrivée. J’avais besoin d’y aller doucement, de ne pas être brusquée par chacun. Je me doutais que mon retour allait déjà être difficile et qu’il me faudrait sans doute une bonne nuit pour moi seule. Dès que Maman l’apprendra, elle m’étripera à coup sûr. L’hôte me donne ma clé et je dépose juste mes deux valises dans la chambre, avant de sortir de nouveau, pour goûter à l’air frais d’Ottawa. Je plonge mes mains gelées dans mes poches et m’enfoncent dans le petit village, croisant les mêmes commerces dont quelques uns restent ouverts, comme le salon de thé qui ne tardera plus à fermer ses portes lui aussi. Je m’installe en face, sur le banc, observant les clients sortir, entrer, hésitant à faire de même. Si je m’écoutais, je commanderais un thé à la menthe, mon préféré.



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Félicitation à nos deux couillons élus membres du mois de d'Août pour leur rafale de RP et leur bonne humeur ! <3