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And i feel so cold + Sygrid

 :: Archives des rps

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And i feel so cold + Sygrid  EmptyMer 25 Mai - 15:54


And I Feel So Cold

Cause I can't figure out. why.. why I'm alone and freezing


Le monde s'émiette sous ses pas. Elle tangue, divague à travers les rues sombres qui, inexorablement, lui renvoient ses propres démons. Les éléments se déchaînent autour d'elle. La pluie fouette son visage creusé par les siècles de vie manquée. Elle inspire goulûment l'air âcre qui martèle ses poumons atrophiés. Elle secoue sa petite caboche bien trop lourde, presse sa paume contre la surface humide d'un mur. Elle sombre. Où se réfugie-t-elle ? Elle l'ignore. Mais elle accueille les méandres nébuleuses de sa pauvre conscience avec une fougue extatique. Elle éprouve les interjections de l'univers, assimile son incessante ronde. Alors, elle geint, se débat dans un râle vain. Les silhouettes d'antan se détachent dans une réalité qu'elle ne cherche même plus à repousser. Elle les laisse se repaître de son âme. Les traits juvéniles de sa fille se mouvent en une apparition méphistophélique. Un hurlement lui déchire les entrailles. Est-ce le sien ? Est-ce celui de cette ombre spectrale ? Elle ne sait plus. Alors, elle bat frénétiquement l'atmosphère d'une main hasardeuse. Elle bredouille quelques suppliques qu'elle ne comprend pas elle-même, titube jusqu'au lampadaire, non loin, qui s'égosille dans un grésillement accablant. Elle se surprend à fusiller d'un regard peu assuré l'ampoule qui, visiblement, n'essaye pas d'interrompre sa toux. Elle porte le goulot à ses lèvres amères, ingurgite une énième gorgée de ce breuvage à la fois salvateur et brûlant. Le passage se fait rude au sein de sa trachée et, elle se voit une nouvelle fois grimacer d'embarras. Où se trouve-t-elle ? Elle n'en a cure. Les entités défilent autour d'elle sans ne jamais s'arrêter. Alors, elle glousse, secouée par une profonde ironie. La solitude est une alliée de taille qui, la rassure tout en l'écrasant chaque jours davantage. Elle n'a personne. Elle n'est personne. Elle n'est pas suffisamment pour attirer l'attention d'autrui. Elle n'est que l'esquisse flageolante d'une incertitude sépulcrale. Qu'a-t-elle à offrir au monde qui l'entoure ? Rien. Elle n'a qu'un vide, qu'un creux béant dans la poitrine à déployer aux yeux de l'univers. Diane glousse effrontément, alors qu'elle se plie en deux pour ravaler la bile qui acidifie sa gorge.
- Bande de cons.

Elle récupère son cellulaire, tente de composer un numéro, mais l'engin lui échappe des mains pour fondre nonchalamment sur le sol. Elle peste. Décidément, la totalité de son existence s'évertue à glisser inexorablement entre ses doigts. Elle flanque un coup dans l'appareil. Un audacieux daigne finalement s'approcher d'elle. Il pose ses doigts sur son épaule, se penche vers son oreille.
- Madame ? Madame, tout va bien ?
Elle se redresse docilement, puis plonge un regard hagard dans le sien. Elle détaille les traits de son minois, l'encadre délicatement de ses mains, afin de frôler son nez du sien.
- Ouais, souffle-t-elle.
Elle enroule ses bras autour de son cou, plaque son thorax contre le sien.
- Vous êtes sûre ?
Mais elle ne sait plus. Elle ne veut plus savoir. Elle l'entraîne dans les bas fonds de son esprit volatile. Ses lèvres viennent épouser les siennes dans un baiser chimérique, mais il repousse ses ardeurs.
- Calmez-vous.
Elle lui crache son spleen au visage, puis tourne la talons sans ne jamais se retourner malgré les injures illusoires qu'il braille au loin. Qu'importe le reste. Il n'y a plus rien pour la retenir ici-bas.

Elle ne sait plus réellement par quelle affliction dérisoire ses pas la menèrent jusqu'à cette demeure. Mais, lorsqu'elle papillonne des cils, c'est pour réaliser qu'elle se trouve mollement affalée contre la porte de celle-ci. Elle se racle la gorge, redresse les épaules afin de se donner un semblant de constance, mais elle ne fait que tanguer sur ses jambes. Son poing s'abat sur le rempart qui la sépare encore de l'antre qu'elle convoite sans le comprendre.
- Sygrid, beugle-t-elle, Sygrid je sais que tu es là ! Je ne suis pas venue les mains vides.
Un ricanement goguenard s'échappe de sa frêle silhouette. Elle connait pertinemment l'addiction de ce qu'elle considère désormais comme son amie. La logique voudrait qu'elle l'élève mais, Diane ne sait que harponner son entourage pour l'enfoncer davantage. Elle inspire avidement l'oxygène qui peine à se frayer un chemin décent, puis meurtrie à nouveau la chambranle.
- Sygrid, j'ai besoin de te voir, avoue-t-elle d'une voix blanche.
Il n'y a qu'elle pour assimiler les détours sinueux de sa psyché. Il n'y a qu'elle pour apaiser - par ses propres maux - ceux qui se tapissent entre ses reins. Elle s'adosse, secoue sa petite tête pour chasser les brumes despotiques qui polluent son esprit.
- J'ai besoin de toi, murmure-t-elle cette fois dans sa barbe.
L'iode vient asticoter sa rétine et, elle se contraint à abaisser fermement ses paupières.
- S'il te plaît...



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Dernière édition par Diane Forrester le Jeu 2 Juin - 18:35, édité 1 fois
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And i feel so cold + Sygrid  EmptyJeu 26 Mai - 17:08


And I Feel So Cold

Cause I can't figure out. why.. why I'm alone and freezing


Au final, il n'y avait plus pour Sygrid de refuge où trouver la paix. Au départ elle avait fui sa demeure pour celle de Gabriel. Mais maintenant, c'était l'inverse, mais les raisons de sa fuite première lui revenait en mémoire : Mathis Le Décédé, et sa sœur La Décédée-aussi... bref, deux moribonds qui roucoulaient et gloussaient à toute heure du jour et de la nuit en se bécotant dans tous les coins. En sachant que le Phoenix avait trucidé le premier à sa demande... Qu'il avait perdu la mémoire. Mais que Sygrid détenait une vérité qu'elle avait grosso-modo la flemme de révéler. Mathis avait une femme, enceinte qui plus est. Au départ, lui annoncer la nouvelle et tenter de l'aider à retrouver une étincelle de la mémoire avait été la volonté de la Faë... Mais quand elle avait vu sa sœur raide dingue du type, elle n'avait plus osé. Situation bien moche que celle-ci... Alors elle s'était lâchement barrée chez Gabriel, ce qui lui permettait de faire d'une pierre, deux coups, puisqu'il lui était désormais difficile de lutter contre son absence. L'être de feu retrouvait sa passion, soufflait sur les braises qui avaient longtemps agonisé sous les cendres de ses propres trépas successifs et avant cela, de celui de sa fille. Mais la vie tranquille n'avait pas duré longtemps : Non seulement la présence du hérisson hystérique et celle de la vache de Gabriel (oui oui...) semblaient déjà troubler la sérénité qu'elle recherchait pour renouer avec l’Alchimiste. Mais alors ... Le débarquement sauvage d'un adolescent et de sa copine en prime, c'était la cerise sur le couscous tajine ! Enfer et hormones de jeunes pré-pubères. Si d'abord, Sygrid s'était jouée de la situation pour donner des conseils en matière de sexualité à Flynn et Artémis afin de faire malicieusement rougir son Gabriel, dorénavant c'était des présences ennuyeuses. Pas d'intimité, et les liens qu'elle tentait de renouer avec Gabriel s'émiettaient sous le manque de complicité et de contact.

Peu importait où elle allait, Sygrid y rencontrerait des roucouleurs de compétition et se sentirait à la masse. Frustrée également, dans tous les sens du terme. Comprendre que Gabriel était romantique et qu'il voulait laisser le temps faire son œuvre était une chose. Subir cela au fil des semaines sans voir d'amélioration, alors qu'il était déjà difficile pour Sygrid de se lancer à corps perdu avec lui... voilà qui était consternant. Et pendant ce temps-là, sa volonté tanguait. Cette nuit, elle ignorait où était passé Mathis et Sonja. L'absence de sa sœur était douloureuse. La solitude aussi finalement, alors qu'elle l'avait avidement recherché. Parce que maintenant que personne n'était là, qui l’empêcherait de boire ? De tourner en rond dans sa chambre ou dans sa tête, comme un lion en cage. C'était ce qu'elle faisait alors que les heures défilaient et qu'elle ne trouvait pas le sommeil. Ses pensées virevoltaient tant à l'intérieur de son crâne qu'elle en avait presque le vertige. Elles s'entrechoquaient. Et si elle avait rendu Mathis à Avalon. Et si elle brisait le cœur de Sonja. Et si elle n’était plus désirable aux yeux de Gabriel ? Et si... et si elle le quittait... ? La flamme se recroquevilla en elle, meurtrie par cette idée aussi bien que par celle qui lui imposait de croire que finalement, ils n'auraient jamais qu'une relation amoureuse platonique dépourvue d’une passion dont elle avait besoin. Et puis sa pensée s'en vint à Lorcàn. Il repartirait certainement sur le terrain d'ici quelques temps. Le Pixie lui manquait, et dans les affres de sa situation actuelle, l'armée avait un attrait non négligeable. L'action surtout... et le fait de vider son esprit, de ne plus penser qu'à son objectif militaire. L'arme au poing, la rage au ventre et au cœur d'un combat, devant les hurlements d'un terroriste, ses problèmes sembleraient bien amoindrit. Elle soupira. Encore une fois la fuite semblait être la solution... La fuite, ou la boisson.

La Faë traina ses pieds sur le sol, les bras ballants et se rendit alors compte qu'elle avait enfilé un jogging appartenant à Sonja et un t-shirt de Mathis. Mais putain les Morts se répandaient comme une gangrène chez elle et semaient jusqu’à leurs fringues ! Elle souffla tel un bœuf, comme si son soupire de désapprobation pourrait leur signaler son mécontentement mais puisqu'ils n'étaient pas là, Sygrid eut simplement l'air con. En approchant de la porte cependant, elle ferma sa mouille pour écouter les gémissements plaintifs qui passaient à travers et se faisaient entendre plus ou moins clairement. « ... Sygrid, j'ai besoin de te voir. J'ai besoin de toi. S'il te plaît... »

« Non... Pas les Forrester. Pas chez moi ! »

Elle se pinça l'arête du nez en fermant les yeux, exaspérée. Sygrid n'avait pas vraiment la pèche. Pas assez pour supporter la présence de cette bonne femme totalement minable et alcoolique de surcroit. Comment dire, que sa seule vision avait quelque chose de pathétique. Diane Forrester était une loque. Le souci, c'était surtout que Diane Forrester était le miroir de Sygrid De Agüero, et que Sygrid De Agüero avait salement les boulasses à constater ce fait. Pendant quelques secondes, elle attendit... se mit à réfléchir. Le Spectre n'avait pas l'idée fracassante et pourtant totalement logique de passer à travers les murs pour entrer. Donc soit elle était tout à fait polie, soit totalement pétée. Elle pencha pour cette option étant donné la voix pâteuse et geignarde de Diane. ... Hésitation, comme dans Twilight. Les Morts commençaient à vraiment la gaver. Il y en avait trop ! Elle voulut compter sur ses doigts mais ne le fit pas, pour ne pas se taper une auto-honte puisque finalement il n'y en avait pas tant que cela et qu'elle se trouvait être juste mauvaise gratuitement. Enfin trois, c'était déjà trop. Elle soupira à nouveau, et comptait sur la non-présence d'esprit de Diane pour ne pas avoir à se la coller. Ce n'était pas qu'elle n'appréciait pas sa présence... Au contraire, elle la comprenait trop et s’en trouvait affectée. Il était rare que Sygrid se confie si facilement à quelqu'un. Mais Diane semblait sortie du même moule quelque part, une même emprunte. Et c'était là un danger. Parce que la Faë se sentait vulnérable en sa compagnie. Il était de notoriété publique que l'expérience de la Mort rendait les Sidhs et les Phoenix relativement proches, mais dans leur cas, c'était troublant. Et si elle ouvrait, Sygrid n'était pas certaine de tenir le choc... Déjà ses mains tremblaient sous l'effet du manque d'alcool et elle ne doutait pas de la présence d'une bouteille de l'autre côté de la porte, avec Diane.

« Écoute Diane, Je ne peux pas ouvrir je n’ai pas les clés… Alors tu ferais mieux d’aller voir Artémis chez Gabriel. Ou je ne sais pas n’importe qui ! »

Lamentablement, elle s’installa sur les marches à côté de la porte d’entrée et continua, sans plus penser au mensonge qu’elle venait de débiter sans trembler des genoux.

« Tu as encore bu ? »

Ciel qu’elle en avait envie, elle aussi…





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And i feel so cold + Sygrid  EmptyJeu 26 Mai - 20:09


And I Feel So Cold

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Diane, c'est une gosse. Elle erre dans un monde bien trop vaste, bien trop complexe qu'elle n'assimile pas. Ce n'est qu'une petite merde, qu'un rejeton parmi tous ces pantins qui se donnent encore l'illusion d'être utile à quelque chose. Mais, justement, la jeune femme est bien plus intelligente que toutes ces chimères qui dansent effrontément sous ses yeux: elle n'est rien face aux doigts despotiques du Destin comme, eux, ne sont que grains de sable dans l'atmosphère. Sans doute est-ce pour cette raison que la mort l'a dégueulé de ses propres entrailles. Peut-être qu'à contrario de tous ces êtres faussement heureux, elle ne referait pas les mêmes erreurs et, avant toute chose, ne se croirait pas au dessus des lois. Elle lève le nez vers le ciel sans horizon qui les enserre dans un dôme illusoire. A croire que tout n'est que cloître et cage dorée. Elle soupire lourdement. Les vapeurs d'alcool tanguent entre ses tempes. Elle ne sait plus. Que fait-elle ici déjà ? Alors, elle se tourne de nouveau vers la porte dont les gonds n'ont toujours pas chanté leur fatigue. Sygrid. Le souvenir de sa chevelure rousse lui rappelle qu'elle n'est là que pour elle. Par quel hasard nébuleux sont-elles affublées de cette étroite connexion qui, de manière totalement saugrenue, les poussent à se chercher inlassablement ? Diane l'ignore mais, elle n'essaye plus de repousser cette doucereuse attraction. Sygrid est un tout duquel elle dépend sans oser réellement l'admettre. Mais, il n'y a que cette femme pour épouser ses propres ombres, que cette femme pour éponger, ne serait-ce qu'un peu, les aspirations sinueuses de son âme. Il y a-t-il une quelconque bénédiction à poser sur cette relation ? Pas le moins du monde. Elles ne sont que pourritures supplémentaires l'une pour l'autre, qu'une chute, certes lente, mais inévitable. Mais Diane se fou pas mal des conséquences qui s'esquissent insidieusement dans l'obscurité de leur délire. Elle se nourrie du peu que l'on daigne bien lui offrir. Elle aspire égoïstement le peu d'énergie encore viable qui vrille dans les prunelles éteintes de sa comparse. Tout comme cette dernière lui dérobe ses uniques inspirations. Sygrid est un miroir qui lui renvoie chaque fois davantage les tressauts de sa conscience décadente. Elle est la palpitation de sa psyché, le syndrome à la fois néfaste et délicieux qui sommeille en elle.

- Écoute Diane, Je ne peux pas ouvrir je n’ai pas les clés… Alors tu ferais mieux d’aller voir Artémis chez Gabriel. Ou je ne sais pas n’importe qui !
Ses lèvres dessinent un rictus sardonique qui, trahissent facilement l'énormité de son mensonge. Elle est bien loin d'être stupide mais, ses forces qui se dérobent ne lui autorisent aucune confrontation. Un souffle emprunt de mélancolie s'échappe de son être pour disparaître dans l'oublie. Lasse, sa pauvre carcasse coule le long de la porte pour fondre sur le sol. Elle n'a nul part où se rendre. Aucun amour n'attend patiemment son retour. Aucune famille n'est encore présente pour accueillir ses hoquets d'amertumes. Et de toute évidence, Diane n'est pas encore suffisamment solide pour assumer les prunelles inquisitrices de sa fille. Elle est bien trop lâche pour cela. Elle ne sait que fuir face aux aléas perfides de l'existence. Elle ne sait que s'immerger dans des réalités chimériques. Se voiler la face est désormais une chose qu'elle manie avec une perfection sans faille. Pourtant, sans doute aurait-elle tout donné pour déverser auprès de son enfant ce qui lui broie les tripes. Mais, elle est là; minable et indubitablement ivre sur le perron de cette femme qu'elle exècre autant qu'elle réclame. Elles sont bien trop semblables, bien trop similaires pour qu'il n'y ait qu'une simple affection. Diane n'a qu'à plonger au cœur du noir de ses pupilles pour éprouver à nouveau la pitié qu'elle se porte elle-même. Elle passe une main sur son visage déconfit, puis hausse mollement les épaules. Sans doute passerait-elle la nuit ici, étendue comme une clocharde sur ces quelques marches. Qui viendrait l'en blâmer ? Force est de constater que personne ne se soucierait de son sort. Mis-à-part, peut-être, la bouteille de whisky à ses côtés. Elle l'amène, d'ailleurs, une nouvelle fois à ses lèvres humides.

- Tu n'es pas sympa, prend-elle malgré tout le soin d'articuler.
Mais, que feraient-elles de plus ? Elle n'a pas besoin d'y être pour déjà les voir s'enivrer d'alcool et de désarroi. Elles sont du même acabit, de la même souche. Constatation relativement effrayante lorsque l'on prend la peine de se pencher davantage sur la question. Elles n'ont pas du tout les mêmes passés mais, pourtant, une symbiose quasi-parfaite se déploie chaque fois qu'elles osent se livrer un peu plus l'une à l'autre. La Sidh appuie sa tête bien trop lourde contre la chambranle, ferme un court instant ses paupières brûlantes.
- Ouvre-moi, Sygrid. On a besoin l'une de l'autre. Et tu le sais. Mais tu es bien trop fière, ou stupide. Ou peut-être les deux, pour l'admettre. On est pareilles toi et moi...
Le verre de la bouteille racle sur le sol. Et, Diane espère naïvement que l'appel sera bien trop prenant pour la jeune femme. Sans doute ira-t-elle en Enfer pour cela - en supposant qu'elle n'y soit pas déjà - mais elle serait prête au pire pour ne serait-ce que l'entrevoir. Certes, elle pourrait passer les barrières qui la séparent de son dessein sans grand mal mais, elle préfère attendre sournoisement que la décision ne vienne de son amie.
- Tu as encore bu ?
Elle ricane. Son quotidien n'est fait que de cela. Et, Sygrid n'a pas réellement besoin de poser la question pour le savoir. Diane bascule sa tête sur le côté, approche sa bouche de la porte, comme s'il s'agit de l'oreille de sa comparse.
- Nooon. Ce n'est vraiment pas mon genre.
Sa paume se pose contre la barricade.
- Ouvre-moi, Sygrid. On en a besoin. L'une comme l'autre.



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Dernière édition par Diane Forrester le Jeu 2 Juin - 18:36, édité 1 fois
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And i feel so cold + Sygrid  EmptyVen 27 Mai - 18:20


And I Feel So Cold

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Yeux clos, esprit barricadé. Sygrid essayait de respirer de manière calme. Reprendre son souffle et le court de sa nuit d'insomnie comme si Diane n'était pas venue errer ici, et gratter à sa porte comme un chien perdu. Se persuader qu'elle n'était pas là pour troubler le réconfort illusoire de sa solitude, et la très relative volonté qui la gardait dans son lit plutôt qu'à chercher les potentielles bouteilles rescapées. Le ménage qu'elle avait effectué pour se débarrasser de ses tentations, aidé par Sonja, semblait loin déjà. A peine trois mois que le Phoenix essayait de ne plus s'imbiber, mais c'était traverser l'enfer pieds nus sur des braises ardentes. Le positivisme parfois naïf de ses proches l'avait aidé au départ... les premiers jours. Peut-être les deux premières semaines. Mais à présent, il s'agissait d'un combat intérieur et silencieux qu'elle menait dans son coin. Seule, sans trouver de véritable soutien. Incapable de se raccrocher aux branches parce que son entourage ne comprenait pas et ne lui laissait pas assez de prise pour qu'elle s'y agrippe et tienne le choc. Et voilà. Parce que Sygrid luttait contre quelque chose de plus fort qu'elle, sombrer... céder semblait la voie la plus facile. La chose qui pourrait la soulager. Et la déception de sa Sonja ou de Gabriel n'entrait bientôt plus en ligne de compte... Le vide était juste là, à quelques millimètres de ses pieds alors qu'elle dansait contre son grès au bord du ravin. «  Tu n'es pas sympa. Ouvre-moi, Sygrid. On a besoin l'une de l'autre. Et tu le sais. Mais tu es bien trop fière, ou stupide. Ou peut-être les deux, pour l'admettre. On est pareilles toi et moi... »

Sygrid n'aurait pas eu besoin d'entendre les paroles de Diane pour sentir ses tentacules glisser les longs de ses chevilles pour l'aider à dévaler la pente. A se jeter dans le vide. Dans le noir complet de sa demeure, alors que seule une faible lueur émanait de sa chambre à la porte ouverte, Sygrid se prit la tête entre les mains pour ne pas l’exposer contre le mur. Les oreilles ensuite couvertes pour éviter d'entendre ce bruit là... Celui d'une bouteille effleurant le sol. Le verre plein, qu'elle soupçonnait Diane d'avoir apporté. Elle imaginait très bien l’odeur, la couleur, le goût du liquide ambré à l'intérieur. L'une de ses mains se porta sur sa gorge qui brûlait d'un feu dangereusement pervers. L'envie de boire la frappait alors de plein fouet... et les paroles de Diane elles, ne faisaient qu'attiser cette calcination intérieur que le Phoenix n'était plus capable d’enrailler. Elle n'était plus bonne qu'à se consumer, à en souffrir éternellement. L'éternité. Diane seule savait ce que cela pouvait représenter. Et pourtant en ce moment même, chaque secondes étaient emprunte de ce concepts complexe à saisir pour les êtres éphémères dont elle faisait partie. « Nooon. Ce n'est vraiment pas mon genre. Ouvre-moi, Sygrid. On en a besoin. L'une comme l'autre. » Un hurlement déchira son âme. Mais ferme là ! Ferme là et laisse-moi en paix ! La Faë s'adressait en son âme et conscience, aussi bien au Spectre qu'à l'addiction qu'elle apportait jusqu'au palier du Phoenix. Qu'elle haïssait cette femme ! Ce démon qui lui collait à la peau. La tête toujours entre les mains Sygrid contractait ses muscles comme si cela allait lui permettre de rejeter son envie dévorante. C'était fou, comme cela pouvait physiquement lui faire mal... Il montait en elle une douleur insidieuse qui coupait sa respiration et martelait son essence un millier de fois des mêmes mots. "Cède. Bois. Soulage ta peine. Efface tes doutes. Ils ne seront plus là si tu bois. Ouvre-lui. Elle t'aidera à oublier." C'était une erreur, elle le savait. Oh oui Sygrid en avait parfaitement conscience. Mais peu à peu ses doigts tambourinaient nerveusement dans ses cheveux roux comme pour heurter ses idées et les remettre en place. Mais rien n'y faisait, cette douleur persistait, lourde et omniprésente. Pire encore avec les murmures de Diane l’accompagnant...

Elle peina à retrouver son souffle devant la violence du manque qui commençait à l’étreindre. Alors elle jura entre ses dents, avant de se lever pour ouvrir. Puis elle s’arrêta, sa main effleurant la poignée de la porte et qui tremblait comme une feuille. Si elle ouvrait, c'était terminé. Elle aurait perdu... Et les jours de lutte n'auraient plus de sens, plus d'importance. L'être de feu le savait... Si elle cédait maintenant, remonter la pente serait plus difficile. Mais elle sentait Diane juste derrière la porte, l'écho de la bouteille contre le sol. C'était si facile...si proche. Remonter dans sa chambre et tourner le dos à la Sidh semblait être une épreuve insupportable. Sygrid fit demi-tour, torturée par sa raison, les paroles de Gabriel qui tournaient en boucle dans son esprit mais soufflés par ceux déjà plus tentant du Spectre... Les mots avaient envie de franchir la frontière de ses lèvres pour révéler à quel point elle pouvait haïr ce que représentait Diane : la partie la plus sombre de son âme à elle également, la plus grande surtout. Et la plus forte. Alors elle pivota une nouvelle fois, et ouvrit enfin la porte en tournant doucement la clé dans la serrure. Le cliquetis eut des allures du roulement de tambour réservé à une condamnée. Ce qu'elle était. Sygrid se condamnait à la potence. Mais son masque était en place, elle se tenait droite, le visage fermé dans l'expression neutre et froide qu'elle portait par habitude. Pourtant, elle était loin d'être imperturbable devant la présence de Diane. La preuve flagrante était qu'elle avait finalement ouvert la porte à la tentation même. Elle posa ses yeux vairons sur la maigre carcasse gisant à ses pieds. Cette situation était pourtant trompeuse. Car finalement, n'étais-ce pas Sygrid, qui en ouvrant la porte se condamnait à ramper devant Diane ?

« On est pas pareille. Toi et moi Diane, on est loin d'être semblables, ne t'y trompe pas. »

Le déni. Il était toujours présent lorsque Diane l'était aussi. L'un n'allait pas sans l'autre. Le déni, et la souffrance. L’apaisement ensuite. Un bien être aussi agréable que si Sygrid n'avait jamais pris de coup dans la vie. Et puis quand l'esprit refaisait surface, les remords. Et tout pouvait ensuite reprendre en boucle, sans cesse... sans voir la fin de ce cycle infernal. Le corps  tremblant de Sygrid, ses lèvres fiévreuses qui frémissaient à l'idée d'un simple contact avec le goulot de la bouteille qu'elle tentait d'ignorer... là étaient les rares signes qui pouvaient la trahir. Mais Diane ne serait certainement pas dupe. Elle soupira encore, fébrilement.

« Tu te donnes en spectacle. Entre… »

La bonne excuse.




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And i feel so cold + Sygrid  EmptyVen 27 Mai - 21:04


And I Feel So Cold

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Un, deux, trois... Diane compte les secondes illusoires. Elle compte le temps qui semble se dilater sans ne jamais cesser sa course. Ces heures, infernales, qui trépassant chaque jours un peu plus. Pourtant, aucune finalité n'est promise à son sempiternel périple. Elle survit à tous ces lendemains sans détours, harponne incessamment cet oxygène qui, finalement, ne lui apporte aucune promesse de rédemption. Elle songe alors à Artemis, à cette fillette d'une dizaine d'années qu'elle abandonna lâchement par le passé. Si la vie lui offre, présentement, une seconde chance, Diane ne sait que la gâcher un coup de plus. L'Entité Supérieure qui a pointé son doigt inquisiteur sur elle doit se retrouver bien stupide, désormais, à contempler l'échec cuisant qu'elle s'obstine à être. Cette hypothèse lui arrache un ricanement éhonté. Quelle belle ironie, lorsque l'on y pense. Le monde se serait sans doute mieux porté sans elle. Cela étant, il n'a d'autres choix que de supporter son éternelle impotence. Elle agite naïvement la bouteille, dessinant quelques cercles chimériques qu'elle seule semble percevoir. Les fragrances d'alcool attisent cette soif intarissable de démesure qui germe inlassablement entre ses reins. Alors, elle boit une énième gorgée de ce poison dont elle dépend plus que de raison. Combien de gouttes, combien de litres divaguent entre ses synapses ? Elle n'en a cure. L'important ne réside pas dans le nombre de cadavres qu'elle a vidé. L'important réside dans cette sérénité falsifiée. Il n'y a que cela pour amoindrir les supercheries de ce quotidien sans aucun sens. Et Sygrid. Son prénom trouve écho au cœur de ses cotes. Il éveille en elle un sentiment bien sinueux, qu'elle embrasse avec insouciance. Le bien et le mal ne deviennent que de simples mots dont la véracité se perd. Il n'y a plus de principes, ni même de valeurs lorsqu'il est question de Sygrid. Tout n'est que brûlure, que damnation sans équivoque auprès d'elle. C'est un abandon, une perte volontaire de toutes autres notions. Elle est l'oublie. Et, Diane n'aspire qu'à s'y engouffrer. Elle est semblable à cette liqueur; douce et amère, qui caresse les tréfonds de ses entrailles. Elle ne conditionne pas, non, elle reformate simplement, annihile toutes formes d'errances. A ses côtés, Diane n'est plus seulement Diane; elle s'accomplie enfin.

- Tu manques à toutes ces chiennes d'heures qui m'éloignent de toi.
Elle souffle, ou râle entre ses lèvres pincées. Ce n'est qu'un grondement sourd dans le creux de sa gorge. Elle donnerait tout, ferait n'importe quoi pour que la rousse n'ouvre enfin cette stupide porte. Elle ne veut pas lui forcer la main, non. De toute évidence, ce n'est pas véritablement ce qu'elle attend. Alors, comme un amant transi, Diane guette le moindre signe, la moindre lueur. Elle caresse du bout des doigts le goulot dont elle fait lascivement le tour. Quelques regards interloqués s'arrêtent devant elle mais, elle ne les remarque même pas. Toutes ses cellules ne réclament que cette femme qui, de l'autre côté du miroir, tente encore de repousser l'inévitable. Tout ce micmac vain et insensé prendrait rapidement fin. Diane n'a pas besoin de voir Sygrid pour le ressentir. Ses tentatives d’accalmie sont inexorablement vouées à l'éhec. La Sidh le sait. Elles ne sont qu'une cinglante matérialisation de l'autre. Et, même si leurs rencontres sont toujours plus acerbes et douloureuses, Diane ne peut nier cette sérénité dérisoire qui semble l'étreindre à chaque secondes. Sa main tremble autour de la carcasse de verre. Comme avec l'alcool, elle n'est qu'une droguée en attente de son heure. Elle croise les bras autour de sa silhouette, s'enserre elle-même dans un étau faussement réconfortant. Elle ne parvient plus à vivre seule, elle ne parvient plus à vivre sans elle. Pourtant, tout ceci n'est, à la toute base, qu'un malheureux hasard. Une vie qui en rassemble d'autres. Et, voilà où elles en sont aujourd'hui. Elles se chassent, se manquent, se réclament, se lacèrent, puis se jettent à nouveau. C'est une ronde triste. Seulement, ni l'une ni l'autre ne sait encore de quelle manière s'arracher à cet enfer. Le souhaitent-elles réellement ? Rien est moins sûr. Il y a bien longtemps que Diane a accueilli les déviances de sa comparse, bien longtemps qu'elle a courbé l'échine sous son joug. Elle n'est qu'une esclave; docile et soumise, en quête du moindre coup qui la rendrait enfin vivante.

Un cliquetis significatif résonne délicieusement à ses tympans, avant que la porte ne s'entrouvre. Diane ne cherche pas à retenir le sourire qui étire instinctivement ses lèvres pâles. Elle prend quelques minutes pour savourer cette doucereuse bourrasque. Quelques effluves familières viennent lui rappeler, ô combien sa présence est bien plus qu'un besoin, mais une nécessité.
- On est pas pareille. Toi et moi Diane, on est loin d'être semblables, ne t'y trompe pas. Tu te donnes en spectacle. Entre...
Quelle hérésie ! Mais, Diane ne s'en formalise pas. Plus rien n'a d'importance, maintenant qu'elle se trouve aux côtés de la rousse. Peu adroite sur ses jambes, elle fait tout de même l'effort de ne pas tanguer sous le nez de son amie. Elle plante un regard avide dans le sien, prend quelques longues minutes pour détailler chacun de ses traits. Qu'y voit-elle ? Elle-même. Ou, peut-être la femme qu'elle voudrait être, et avoir. Elle lui offre un rictus à la fois fielleux et emprunt d’ambiguïté, alors qu'elle passe enfin le seuil de la demeure. Là, elle s'enivre des particules extatiques et réconfortantes qui gravitent autour d'elle. L'air qu'elle respire a le goût de Sygrid. Elle glousse, telle une adolescente qui ne saurait pas contenir le trop plein d'hormones qui grouillent en son sein.
- Oh Sygrid...
Elle s'approche alors de sa comparse, effleure sa joue creuse du revers de son index, non sans avaler davantage la distance trop importante - à son goût - qui la sépare de son dessein.
- C'est tellement bon de te voir.
Ses prunelles s'immergent dans les siennes et, l'espace d'un instant, elle croit se dérober à l'attraction terrestre.
- Je suis venue avec une amie de longue date, susurre-t-elle près de ses lèvres.
Sa main se lève et lui présente l'objet de leur délit. Diane esquisse une frimousse malicieuse, puis s'égare jusqu'au salon. Désormais, plus rien ne saurait faire reculer l'épée de Damoclès qui tremble son courroux au dessus d'elles.



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Dernière édition par Diane Forrester le Jeu 2 Juin - 18:38, édité 1 fois
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And i feel so cold + Sygrid  EmptyLun 30 Mai - 19:43


And I Feel So Cold

Cause I can't figure out. why.. why I'm alone and freezing


Le sourire sur les lèvres de Diane avait quelque chose de monstrueux. Sygrid le voyait déjà comme l’illustration de cette fourberie qu’elle percevait parfois chez le Spectre. Après tout, les Sidhs étaient des créatures bien étranges, dont elle ignorait les forces et les faiblesses… Un peuple obscur, et discret. Sa sœur avait beau s’être aussi éveillée dans l’immortalité, jamais encore Sygrid n’avait pris le temps de bien comprendre, dans le détail, ce qu’elle représentait. Après tout elle avait connu sa sœur morte, cela faisait comme partie de sa personnalité. Peut-être qu’elle faisait erreur. Peut-être que la lumineuse Sonja était elle aussi destinée à faner, comme Diane. C’était terrifiant comme idée… Parce que sa petite sœur n’avait rien à voir avec l’être désarticulé à qui elle venait d’ouvrir. C’était le jour, et la nuit. Et pourtant elles étaient toutes deux des Banshee. Alors… laquelle était l’image de référence ? Bon, puisqu’il n’était pas encore temps de s’en inquiéter, et que Sonja était, contrairement à elle, dans une période relativement saine Sygrid se tourna vers Diane. Et vers son faciès ravagé qui lui rappelait tant le sien. Leur maigreur était identique. Leurs cernes. L’allure qu’elle pouvait avoir après avoir cédé à ses démons… c’était toujours la même chose. En plongeant son regard dans celui de Diane, Sygrid avait tendance à ne plus savoir ce qui la soulageait dans le bleu angoissant qui la guettait en retour. Était-ce cette ressemblance ? Ce besoin imminent de boire ? Le plaisir de céder aussi, et le bien être que cela engendrait … qu’elle confondait peut être avec  la présence de Diane. Parce que Sygrid se sentait toujours bien après s’être brûlée la gorge, qu’elle s’était embrumée l’esprit, qu’elle décrochait… oubliait la réaliste affligeante dans laquelle elle évoluait. Et à chaque fois l’ombre du Spectre trainait sur son âme comme un bienfait… puisqu’elle apportait avec elle le soulagement et la paix le temps que son organisme d’éliminé la moindre vapeur d’alcool. Alors en était-elle un, de bienfait ? Ou simplement une malédiction qui pesait sur elle de plus en plus fort à chaque rencontre ? Diane l’aidait elle à aller mieux, ou l’entrainait elle dangereusement dans les eaux troubles de sa dépendance …

Pour être honnête, Sygrid semblait avoir pleinement conscience de la réponse à cette question mais … elle ne faisait que l’ignorer. Il était tellement plus facile de voir en Diane la rédemption et la paix qu’une ennemie à abattre. Et puis, c’était elle qui avait la bouteille. Donc elle pouvait bien dire n’importe quoi, l’attention de Sygrid lui était pleinement acquise. Elle abandonna tandis qu’elle entrait sur son territoire, malgré ce sourire de Diana qui attisait la colère du Phoenix. Un sentiment de faiblesse et d’humiliation aussi. La femme qui s’était battue sous des bannières de guerre, sous une pluie d’explosion. Celle qui avait lutté de nombreuses fois pour sa vie, dans le sang et la souffrance, qui ne laissait jamais la moindre créature marcher sur son honneur et sa liberté était désormais taciturne. Parce que Diane détenait un pouvoir sournois mais diablement efficace. « Oh Sygrid... C'est tellement bon de te voir. » Elle savait susurrer à son oreille et l’inviter à la décadence avec quelques simples mots. Cette attitude qu’elle avait d’ailleurs, mettait le Phoenix terriblement mal à l’aise. Elle détournait le regard, semblait fixer un point dans le vague pour éviter d’avoir à croiser le regard bleu, éteint du Spectre qui s’approchait d’elle. Et Sygrid ferma les yeux au moment où l’haleine infâme de Diane percuta son odorat. Ce n’était pas agréable, c’était même pire que tout. Mais ce n’était pas l’affreuse odeur qui la mettait à l’épreuve, c’était les effluves d’alcool qu’il s’en dégageait. Sygrid ne sentait que cela… le souffle chaud tinté de spiritueux qui s’insinuait jusque dans son âme pour détruire les quelques barrières dressées grâce aux maigres forces de la Faë. « Je suis venue avec une amie de longue date. » Les embruns se faisaient plus forts, et Syg souleva ses paupières pour observer Diane si près d’elle, qu’elle manqua d’en sursauter. Elle n’aimait pas que l’on empiète sur son espace, mais il ne lui était pas possible de l’en rejeter. Alors, la Faë l’observa d’un regard pâle tandis que Diane virevoltait autant que faire ce peu (on aurait plutôt dit un poney unijambiste sous exta…) vers le salon. Et encore une fois les secondes s’égrainèrent devant le doute, et cette résistance qui battaient les tempes de Sygrid. La fierté l’obligea à passer dans la cuisine avant de rejoindre Diane, afin de saisir deux verres. Pas question de boire au goulot… au moins cela. Au moins qu’elle ne redevienne pas l’animal sans limite, assoiffée, sans réflexions qu’elle avait été. Qu'elle était toujours, bien sûr.

« Juste un verre…. Juste un petit verre et ensuite, tu t’en vas. Je n’ai pas envie que tu restes… pas cette fois. »

Sygrid savait que la Sidh apportait avec elle les tiraillements, la lutte face à addiction. Ses paroles demeuraient des excuses... elle tentait vainement de se convaincre mais elle se leurrait, pleinement consciente qu'elle devait assassiner ses utopies si elle souhaitait gagner la bataille. On ne la voyait pourtant pas vraiment se battre… Jamais elle n'arriverait à se débarrasser de son addiction seule. Et jamais elle ne parviendrait à ne boire qu'un seul verre... Ses mains tremblaient, Syg' s'emparait de la bouteille pour remplir les deux contenants posés sur la table du salon. Elles tremblaient même tant, qu'elle en reversa à côté. L'impatience. Peu importait ce qu'elle disait, elle n'y croyait pas. Elle n'était ni solide, ni ardente... Finalement, elle n'était plus rien d'autre qu'un corps brûlant d'un mal insupportable. Plus de personnalité, plus de volonté, juste envie de boire. C'était au-delà même du bien être qu'elle éprouvait après avoir goulument vidé une demi-bouteille. A présent, c'était une nécessité vitale que de pourrir son foie et ses pensées. Maintenant, il fallait qu'elle épanche sa soif, peu importait la raison de sa fuite. Sygrid s'installa à la table pour observer le verre plein qu'elle se destinait, la tête entre les mains.
.
« Je comprends pas pourquoi tu persistes à venir Diane. Pourquoi ? Tu me fais tant de mal... »

Les mots lui échappèrent avant qu'elle ne porte une main à ses lèvres pour empêcher un sanglot de sortir. La douleur lui broyait les entrailles. Aussi bien celles engendrées par son envie de boire, qu’à cause des remords qui la secouaient. C’était un peu comme trahir Gabriel. Comme mentir à Sonja. Vulnérable, elle semblait être une toute autre femme...  



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And i feel so cold + Sygrid  EmptyLun 30 Mai - 22:16


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Diane a de nouveau seize ans. Son corps s'exalte de ces fragrances délicieuses et entêtantes. Elle gambade à travers les pièces familières, y dépose sans le voir quelques deuils sans aurores . Elle ne compte plus le nombre de verres, ni même le nombre d'heures qu'elle a passé ici, à veiller naïvement sa comparse. Elle songe une nouvelle fois à Artemis. Que penserait-elle de toute cette mascarade ? Dans un lointain qu'elle pense pourtant évanoui depuis longtemps maintenant, elle perçoit encore cette fillette aux boucles brunes demander au néant quel mal habite sa maman. Elle n'a jamais su y répondre. Que lui dirait-elle aujourd'hui ? Là encore, elle ne le sait. Ou, peut-être que le seul et unique mot qui lui viendrait en bouche serait « Sygrid ». Semblables aux amants maudits, elles sont incapables de véritablement se quitter. Alors, elles s'illusionnent, se mentent effrontément. Mais, Diane ne veut plus jouer. Elle accepte cette part insatiable de son être qui ne sait que réclamer, qui ne sait qu'acclamer la présence sépulcrale de la rousse. Elle n'est pas si stupide, derrière ses airs inconscients. Elle comprend avec une clarté déconcertante toutes la noirceur qui l'ensevelie chaque fois qu'elle se trouve aux côtés de Sygrid. Mais qu'importe. Sans doute que le jeu en vaut la chandelle. Et même si tel ne devait pas être le cas, elle serait prête à vendre son âme au Diable pour embrasser une dernière fois le même oxygène que son amie. Elle se laisse lourdement tomber sur le sofa, prenant soin de taper bruyamment le cul de la bouteille sur la table, afin de rappeler sa présence. Laquelle tire l'autre vers ces tréfonds nébuleux où toute tentative de rédemption semble suffoquer avant même d'être seulement pensé ? Est-ce Diane qui, s'évertue à venir la rencontrer ? Ou bien Sygrid qui, de toute évidence, ne sait faire autrement que d'ouvrir jour après jour sa porte ? Quelle force intangible les entraîne à se heurter de la sorte ? Elle ne cherche même plus à résoudre cette équation. Ce casse-tête ne possède aucune logique, aucun sens. C'est simplement un fait. C'est uniquement leur réalité. Il y a-t-il encore une quelconque raison de lutter ? Diane l'a espéré longtemps. Et puis, elle a accueilli cette fatalité en son sein, silencieusement, docilement. Elle a seulement rendu les armes, comme ça, sans broncher, comme si son existence ne se réduisait plus qu'à Elle; Sygrid. Et, lorsqu'elle plonge ses prunelles dans les siennes, elle ne peut que confirmer cette délirante évidence: toutes ses secondes ne sont qu'une danse dont les pas la mènent inexorablement à elle. Cette dépendance est infaillible, despotique et, la conduit bien souvent à outrepasser ses propres limites. Mais, que ne ferait-elle pas pour une gorgée de son eau ? Nul le sait. Pas même elle.

- Juste un verre…. Juste un petit verre et ensuite, tu t’en vas. Je n’ai pas envie que tu restes… pas cette fois.
Diane hoche sa petite tête. De toute évidence, elle n'en croit pas un traître mot. Si Sygrid s'obstine encore à refuser son joug, elle ne sait, cependant, pas réellement s'en débarrasser. Mais, elle a appris à respecter ses illusions. Qu'importe ses dires finalement, tant qu'elle peut séjourner à ses cotés. Elle pose délicatement sa main sur son poignet, espérant candidement apaiser les tressautements de la jeune femme. Son regard rencontre le sien brièvement. Elle esquisse un sourire d'une tendresse déconcertante. Elle est peu adroite lorsqu'il s'agit des relations humaines mais, avec la Faë, rien est pareil. Près d'elle, la Sidh devient une autre, une femme qu'elle ne reconnait pas. Ou, qu'elle n'appréhende que trop bien au contraire. Elle la contemple ouvertement, sans dissimuler son éternelle curiosité. Elle ne sait plus comment contenir l'effusion extatique qui submerge chacun de ses sens. Alors, elle se saisit du verre, le tend vers elle.
- Santé, mon ange.
Son ange roux. Voilà comment elle aime la nommer secrètement. En est-elle un ? Rien est moins sûr. Mais Diane n'en a cure. A l'image des enfants, la Sidh préfère de loin se dissimuler derrière ses doigts, en feignant de ne pas assister aux déviances de cette relation. Elle boit une longue gorgée. Le breuvage lui rappelle pour quelles raisons elle aime son interlocutrice. Elle papillonne des cils sous cette chaleur significative.
- Hm, soupire-t-elle, que c'est bon.
Mais elle ne saurait plus dire ce qu'elle savoure le plus en cet instant; l'alcool, la Faë ? Alors, elle bascule son crâne contre le dossier du meuble, laisse l'atmosphère l'enserrer davantage dans son étau. Lorsqu'elle se trouve ici, Diane n'aspire plus à sortir la tête de l'eau. Elle laisse ses propres démons la noyer.

- Je comprends pas pourquoi tu persistes à venir Diane. Pourquoi ? Tu me fais tant de mal...
Sa détresse lui lacère les entrailles. Elle se redresse promptement. Ce déchirement se répercute entre ses cotes. Quelques larmes empathiques asticotent sa rétine. Elle ouvre la bouche, mais les mots s'engluent dans le creux de sa gorge. Alors, elle s'approche d'elle. Silencieusement, comme un animal sauvage qui oserait enfin se montrer au grand jour, Diane dégage délicatement son épaule de ses cheveux roux. Ce geste est à la fois teinté d'une ambiguïté sans bornes et d'un instinct maternel déroutant. Elle inhale bruyamment les effluves de son parfum, alors que son nez effleurerait presque sa peau découverte.
- Oh Sygrid...
Elle aimerait absorber le pincement sourd et persistant qui l'enlise présentement. Elle aimerait boire ses tourments, avaler ses errances. Alors, elle vient déposer ses lèvres contre sa joue.
- Tu n'es pas seule, mon ange, je suis là...
Elle se penche, plonge son index dans le breuvage puis, le porte aux lèvres de Sygrid. Son regard s'ancre au sien, alors qu'elle vient appuyer son front contre le sien.
- Abandonne-toi, Sygrid. Je serai toujours là pour te rattraper, chuchote-t-elle.
Sygrid est un tout auquel elle se raccroche sans raison aucune. Sa conscience se meurt à son contact. Elle perd le sens de toutes notions. Elle a besoin d'elle, tout comme elle a besoin de la sentir couler à ses cotés. Elle prend donc le verre encore plein, le place cérémonieusement dans la main de celle-ci.
- Laisse-toi aller.



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