Histoire
It's strange what desire will make foolish people do.
I never dreamed that I'd meet somebody like you.
La douleur. Quand on ne connait qu’elle, on finit par penser qu’on ne connaitra rien d’autre. Cette compagne qu’on hait mais qui restera avec nous tout le long de notre insignifiante et pitoyable existence. Car sans elle, comment savoir si nous sommes vivants ?
La douleur, Gabriel pensait s’en être enfin débarrassé dans le temps d’un battement de cil. Qu’est-ce qu’une année de bonheur quand on avait connu l’exact opposé le reste du temps ? A peine un battement d’aile, juste le temps de cligner des yeux. Elle s’appelait Lucie. Sa chevelure rouge accrochait la lumière et les regards des autres. Il avait sans doute frôlé la perfection, celle qui était l’incarnation vivante de quelque chose qu’il ne connaitrait jamais. Elle était belle, inaccessible et pourtant… C’était lui qu’elle avait choisi. Lui. Pour une raison obscure, son regard s’était arrêté sur Gabriel qui avait alors répondu avec un sourire timide.
Une année de bonheur, ce fut le temps qu’il fallut pour que Gabriel laisse derrière lui son passé digne d’un roman de Charles Dickens. Au revoir les cicatrices, les deuils et tout ce qui allait avec. Au revoir, cette part sombre de lui que Lucie avait réussi à éloigner par sa simple présence. Toute cette colère qu’il ressentait contre le monde entier, en permanence, devenait de plus en plus silencieuse. Il l’aimait. C’était un fait. Elle l’aimait aussi. Elle lui répétait tous les jours. Incessamment. Dans ses bras, Gabriel pouvait trouver la paix qu’il cherchait et qu’il espérait depuis longtemps. Une année, c’était le temps que ça avait duré.
Puis aussi soudainement qu’elle lui fut apparu, Lucie lui fut arrachée. Il ne savait pas où il était, ni comment il était arrivé là. Tout ce qu’il sentait, c’était ce vide, ce froid glacial dont il ne parvenait pas à se débarrasser. Un instant, il ressentit de nouveau cette solitude qui l’avait longtemps accompagné. L’impression d’être de nouveau à l’écart du reste du monde. Et ce fut à cet instant qu’Andrei entra en scène.
Gabriel ne comprenait pas. Qui était ce type qui venait d’arriver de nulle part ? Pourquoi il le regardait avec cet étrange ? Où est-ce qu’il était ? Et surtout, où était Lucie ? L’instant d’avant, elle était avec lui, puis à présent, il était seul, face à quelqu’un qu’il ne connaissait ni d’Eve ni d’Adam et qui s’approchait de lui en lui parlant d’une voix calme comme si Gabriel était un enfant de cinq ans qui avait perdu sa maman au supermarché. «
Tu pourrais arrêter ça ? J’suis pas Bambi, j’vais pas m’enfuir. » Devant l’air surpris de l’inconnu, Gabriel se passa une main dans les cheveux en soupirant. «
Désolé. J’ai tendance à être désagréable dans ce genre de situation. Est-ce que juste… tu sembles en savoir plus que moi, donc tu pourrais m’expliquer ce qu’il se passe ? »
Gabriel fixa son interlocuteur, en quête de réponse. Quelque chose, au plus profond de lui, lui disait que ce type pouvait l’aider à y voir plus clair dans ce brouillard. Ce dernier se contenta d’hausser les épaules. «
Tu es mort. C’est aussi simple que ça. »
Dans le genre révélation, on avait fait mieux. Gabriel resta figé un instant et leva les yeux au ciel en croisant les bras. Il planta ses yeux dans ceux du petit malin qui s’était cru dans une version étrange de
Peur sur Prise. «
Très drôle » Il lâcha un rire sarcastique avant de continuer «
T’as fini ? Tu peux juste me dire où je suis ? Je me débrouillerais pour retourner chez moi. » Il ne reconnaissait pas cet endroit. Rien n’était familier. Tout était si différent, qu’il se demandait s’il ne s’était pas retrouvé dans la ville voisine. Peut-être qu’il avait bu le verre de trop et qu’il avait fait le chemin jusqu’ici. Cela expliquerait son malaise depuis qu’il avait repris connaissance. «
Bon, si tu veux pas me répondre, je vais me débrouiller tout seul. Pas merci et au revoir ». Gabriel tourna les talons. Il ne savait pas où il allait mais n’importe où était mieux qu’ici. Dans son dos, la voix de l’inconnu s’éleva. «
Et comment tu comptes t’y prendre ? Tu ne sais même pas dans quelle direction tu dois aller » Dix points pour Serpentard. Gabriel serra les dents et songea qu’il préféra crever que de lui avouer qu’il avait raison. Au lieu de s’arrêter, de se retourner et de reconnaître qu’il était en train de partir aléatoirement, il continua. Avançant en serrant davantage les dents. Pestant intérieurement contre Monsieur Blagueur qui ne lui était d’aucune aide. C’était facile de lui dire qu’il ne savait pas où il allait, mais en attendant, ce n’était pas pour autant qu’il lui indiquait par où Gabriel devait passer pour rentrer chez lui. Même s’il ne savait pas où vivait Gabriel. Ce n’était qu’un détail. Puis soudain, Monsieur Blagueur apparut en face de lui. Surpris, il s’arrêta en lâchant un «
Bordel » sonore. Il n’était pas censé être
derrière lui ? Il secoua la tête. Il avait pris un coup sur la tête, c’était ça, en fait. «
Bon, t’es bien gentil, mais soit tu m’aides, soit tu dégages de mon chemin. J’ai pas que ça à faire » Et l’autre de répondre «
Tu pourrais arrêter de gesticuler et de brailler cinq minutes ? » «
Va te faire voir »
Et ce fut à cet instant que l’une des choses les plus bizarres se déroula. Le type changea sous ses yeux. Son apparence devint plus… morbide. Il était d’une pâleur effrayante. Gabriel crut qu’il était en train d’halluciner. Il cilla plusieurs fois, comme si les choses allaient redevenir normales, mais en vain. Son sarcasme préparé d’avance mourut dans sa gorge. Il se déroula une longue seconde durant laquelle Gabriel ne fut capable que de fixer l’étrange apparence qu’il avait en face de lui. Puis à nouveau, l’autre changea, redevenant celui qui le regardait avec un air blasé. Il parla à nouveau, plus calmement. «
C’est bon, t’as fini ? J’ai ton attention ou faut que je recommence ? »
Il s’appelait Andrei. Il s’était présenté comme étant un Sidh. Et avant que Gabriel ne lui demande ce qu’était un Sidh, Andrei se lança dans de longues explications qui le perdirent en chemin. Armé d’une patience sans égal, le Sidh lui expliqua à maintes reprises. Le plus dur était de digérer le fait qu’il venait de mourir. Il était mort. Et il ne savait pas comment il s’était débrouillé pour en arriver là. Il ne souvenait pas de grand-chose. Mais il était mort. Et ça, déjà, c’était dur à accepter. Mais après ce qu’il avait vu, il était prêt à le croire sur parole. Il garda le silence pendant qu’Andrei le noyait sous un flot continu d’information. Ses pensées dérivèrent vers Lucie. Où était-elle ? Etait-elle vivante, elle ?
«
Tu prends les choses relativement bien, pour l’instant» souligna Andrei au bout d’un moment. S’il le prenait bien ? Non, absolument pas. Il était à ça de s’enfuir en courant dans les rues d’on ne savait quelle ville. Il voulait retourner chez lui, revoir Lucie, s’assurer qu’elle allait bien. Mais quelque chose l’obligeait à rester. L’impression que s’il partait, Andrei le retrouverait, pour commencer. Et il n’avait aucune envie d’être collé au train par un Sidh jusqu’à New York. Il y avait des limites. Mais également que s’il se retrouvait seul dans un monde qu’il découvrait - ou plutôt qu’il redécouvrait – il n’allait pas faire long feu. Il y avait autre chose. Gabriel leva lentement les yeux vers Andrei. «
Tu sais ce qu’il m’est arrivé ? J’veux dire… comment je suis m…» Il n’était pas capable de prononcer le mot à haute voix. Andrei secoua la tête, avec un air vraiment désolé sur le visage. Gabriel serra les dents. Il trouverait comment. «
J’avais quelqu’un avec moi à ce moment-là. Ma petite-amie. Tu ne l’as pas vu ? » » En le voyant secouer à nouveau la tête, Gabriel caressa une seconde l’espoir que Lucie était toujours en vie. «
Ça ne marche pas comme ça. En admettant qu’elle soit devenue une Sidh elle aussi, elle n’est sans doute pas dans le coin. On renait rarement sur le même continent, c’est pour ça que tu t’es retrouvé au Canada. Mais si elle est comme toi, elle est tombée sur une Banshee qui l’accompagnera et la guidera. Je n’en sais pas plus que toi pour l’instant. Mais on trouvera ce qu’il t’est arrivé. »
***
Ses souvenirs revenaient. Au départ, ce n’était que des flashs. Une brève vision de ce qui avait pu se passer. Des fragments épars qu’il lui fallait rassembler avec patience pour compléter le puzzle. Gabriel se repassait en boucle le peu qu’il savait. Mais à chaque fois qu’il croyait savoir ce qu’il leur était arrivé à Lucie et à lui, il sentait que la vérité lui échappait de peu. C’en était rageant. Et c’était Andrei qui payait pour ces sautes d’humeur. «
Concentre-toi, un peu. » Cela faisait des heures qu’ils étaient devant cette fiche lampe, chez Andrei. « [/color] Je ne comprends pas pourquoi je perds mon temps à faire mumuse avec de la lumière alors que j’ai des choses importantes à régler[/color] » «
Tu veux savoir ce qu’il s’est passé ? Et bien commence déjà par faire ton apprentissage correctement. Tu vas devoir protéger les vivants, je te rappelle. » Gabriel croisa les bras. Pourquoi faire ? Il n’arrivait pas à se protéger lui-même. « [/color] J’en ai marre. J’vais prendre l’air. [/color] » Il commença à se lever de la chaise sur laquelle il était assis mais la main d’Andrei se posa sur son épaule et le força à regagner sa position initiale. Il grommela. Andrei resta sourd aux insultes à demi-formulées de son élève. «
Tu ne bouges pas de là tant que tu n’as pas fait ce que je t’ai demandé. Et je peux me montrer patient. »
***
Au bout du sixième mois, Gabriel avait cessé d’y mettre de la mauvaise volonté. Andrei restait insensible à ses sarcasmes et ses tentatives de fuite – il se débrouillait toujours pour le rattraper alors qu’il était sur le point de quitter la ville et le ramenait patiemment, à croire qu’il était capable de lire dans ses pensées – donc Gabriel avait fini par se rendre à l’évidence. Plus vite il lui montrerait qu’il savait se débrouiller, plus vite Andrei le laisserait chercher les réponses dont il avait besoin. Alors il se montra assidu, muselant son sale caractère et son envie de tout envoyer valser. Il avait déjà perdu trop de temps. Et puis, Andrei était assez patient pour ne pas entrer dans son jeu de provocation. Gabriel s’était demandé à maintes reprises s’il avait déjà eu pire que lui.
Ses souvenirs revenaient également. Il retrouvait des connaissances personnelles qu’il avait acquise de son vivant. Il s’en était rendu compte quand une musique qu’il connaissait passait à la radio et qu’il avait lancé qu’il adorait ce groupe et que ce n’était pas leur meilleur album. C’était bien mieux que de nager dans le brouillard en quête de qui il avait été. Pour ça aussi, il devait se montrer patient. Les souvenirs qui revenaient étaient pour la plupart peu reluisant. Des scènes qu’il aurait préféré oublier, des fragments de sa vie passé qui le tourmentaient à nouveau. Il apprenait peu à peu à les laisser de côté pour se concentrer sur son apprentissage. Ce n’était pas facile. Loin de là. Il dut redoubler de concentration, de vigilance et se répéter son objectif en boucle dans son esprit.
***
Un sourire de triomphe éclaira le visage de Gabriel devant l’expression d’Andrei. Il venait juste d’illuminer intégralement le salon en se servant de toutes les ampoules disponibles qu’il avait sous la main. Il avait dû s’y reprendre plusieurs fois pour y arriver mais le résultat était là. «
T’as failli me rendre aveugle » «
Tu t’en remettras » lança Gabriel. Il baissa l’éclat de certaines ampoules et en éteignit certaines. Il fit un clin d’œil à Andrei et d’un mouvement habile, pris place avec grâce et élégance – en s’étalant comme un gros sac donc – sur le sofa. Il leva les yeux au ciel à la remarque qu’Andrei lui lança sur le fait qu’il devait arrêter de faire ça et se redressa. «
Hey ! J’ai arrêté de me téléporter directement sur le canapé, tu vas te plaindre, si ? » Andrei ne releva pas la remarque et se posta face à Gabriel. Ce dernier arqua un sourcil. Il avait mal fait les choses ? Il avait dit un truc de travers ? Il s’attendait à tout. Il n’en était pas à sa première connerie et certaines, Andrei n’en connaissait pas l’existence. Peut-être qu’il avait appris une des bêtises en question et qu’il allait lui faire un sermon dans les règles de l’art ? Non. Au lieu de ça, une phrase toute simple sortit de sa bouche. Une phrase qu’il attendait depuis longtemps. «
Prêt à partir pour New York ? »
***
Le paysage défilait devant eux mais Gabriel n’y prêtait pas attention. Il n’avait pas desserré la mâchoire depuis qu’ils avaient quitté New York. Il était toujours furieux contre Andrei. Une tension palpable régnait dans l’habitacle. Si, lors de leurs trajets en voiture, il y avait un peu de musique, là, c’était le silence le plus complet depuis environ deux heures. «
Tu comptes bouder jusqu’à Ottawa ? » Gabriel ne répondit pas, la tête tournée vers la vitre du côté passager. «
Gabriel. Je te parle » Il haussa les épaules. Peut-être qu’Andrei arrêterait de revenir à la charge et le laisserait
bouder tranquillement. Ni l’un ni l’autre n’avait prévu ce qu’il s’était passé à New York mais ce qui s’était déroulé ne resterait pas oublié. La voiture eut un écart qui le fit sursauter. Andrei quitta la route pour s’arrêter brusquement au bord, soulevant un nuage de poussière. Gabriel arqua un sourcil et tourna les yeux vers lui. Il le fixait, attendant un mot de sa part. «
Quoi ?» «
T’as rien à dire ? » Gabriel haussa à nouveau les épaules. Andrei leva les yeux au ciel. «
Je t’ai laissé toute la nuit pour y réfléchir, j’ai rien dit depuis qu’on est partis de New York, mais maintenant, ça suffit. Il faut qu’on parle de ça » «
J’ai pas envie d’en parler, d’accord ? Lâche-moi la grappe » Il était bien gentil, mais il n’avait pas envie d’avoir une leçon de morale dans les règles de l’art. Et actuellement, il voulait qu’on le laisse tranquille. Juste le temps d’un trajet, c’était trop demander ? «
On ne repartira pas. Je veux que tu comprennes à quel point t’as merdé. Tu sais ce qui aurait pu se passer si t’étais allé au bout ? » On y était. Putain. Gabriel lâcha un grognement. «
Ouais, je sais. T’as pas arrêté de me rabâcher les oreilles avec ça depuis que je te connais. Ne cède pas à ta colère, Gabriel. Reste dans le droit chemin, Gabriel. Je sais, d’accord ? Alors, ouais, j’ai craqué. Désolé. On ne va pas en faire tout un plat, si ? » Andrei le regardait comme s’il avait parlé dans une autre langue. Gabriel se détourna et garda les yeux rivés sur le paysage, de l’autre côté de la vitre. Il se plongea à nouveau dans un mutisme qui lui était propre. Ces derniers jours, trop d’émotions avaient failli le mener à sa perte. La découverte de ce qui était arrivé à Lucie, bel et bien morte, de la raison pour laquelle il était maintenant un homme mort qui devait veiller sur les vivants et surtout, l’immense connerie qu’il avait manqué de faire. Les deux conneries, en réalité. Gabriel n’avait jamais été doué pour gérer les émotions fortes. Il avait toujours eu tendance à se laisser consumer par elles, au lieu de les contrôler. Les souvenirs qui l’avaient assailli au fur et à mesure qu’il avait redécouvert cette ville dans laquelle il avait vécu toute sa vie lui avaient fait tout aussi mal que ces émotions brutes. Il n’aimait pas ce qu’il avait vu, cette personne qu’il avait été avant tout ça. Il détestait ce passé qui faisait pourtant parti de lui. Maintenant que New York était derrière eux, il n’avait qu’une envie : rentrer à Ottawa et laisser tout ça derrière lui. Il avait besoin de faire le vide. Andrei, par sa présence, ne l’aidait pas, mais il pouvait être capable de le supporter pendant les cinq heures de route qu’il leur restait. Encore fallait-il qu’il veuille bien se remettre en route. «
On rentre ou on campe là ? » marmonna Gabriel, serrant un plus les dents.
***
C’était l’heure à laquelle il préférait admirer la ville. Ottawa avait fini par devenir son second foyer. Tout était si différent de New York mais Gabriel s’y sentait chez lui. La route pour en arriver là avait été longue. L’un de ses pieds se balançait dans le vide avec nonchalance tandis qu’il regardait les lumières qui brillaient dans la nuit. L’encadrement de cette fenêtre était son perchoir favori. Il entendait Andrei rire dans le salon, ayant reçu la visite de certains de ses vieux amis. Il préférait le laisser rattraper le temps perdu. Au moins, tant qu’il était occupé à raconter les dernières décennies qu’il avait passé, il n’était pas sur son dos. Peut-être avait-il fini par s’y habituer mais ça ne l’ennuyait moins qu’avant, lui qui avait toujours rejeté toute forme d’autorité. Avec le temps, les sarcasmes de Gabriel à l’encontre d’Andrei avaient fini par s’atténuer. Oh, il y avait toujours droit, mais moins fréquemment. Et moins méchamment. Il avait fini par réaliser que tout ce que faisait Andrei était pour son bien, même s’il n’appréciait pas ce côté paternaliste qu’il avait avec lui. Il comprenait. Un jour viendrait, Gabriel se retrouverait à sa place, à devoir guider un Sidh perdu.
A l’heure actuelle, même si ça lui écorchait la bouche de l’avouer, Andrei était la personne la plus importante de sa vie. Il n’avait absolument pas prévu ça. Il s’était passé énormément de choses en cinq ans. New York était derrière lui mais planait toujours comme une ombre au-dessus de lui. Depuis cet épisode qu’Andrei et lui auraient sans doute préféré oublier, Gabriel s’était mis en tête de ne plus mêler son mentor à ça. Il menait sa croisade personnelle de son côté. Devant rester dans le droit chemin et ne pas céder à la haine qui était toujours bien ancrée au plus profond de lui, cela prenait plus de temps que prévu. Et c’était difficile. Oh oui. Il y avait deux choses qui le freinait. La peur de devenir une Ombre. Et Andrei. Andrei, à sa manière, l’empêchait de devenir cette personne haineuse qui sèmerait la mort pour obtenir sa vengeance. Andrei, sans même le savoir, était son garde-fou.
Il rejeta la fumée de sa cigarette. Il ne savait même pas pourquoi il continuait de fumer, alors qu’il n’avait plus cette addiction à la nicotine. Il n’en ressentait plus le besoin physique. Même la mort n’avait pas réussi à le débarrasser de cette sale habitude qu’il avait de son vivant. Tout était si calme que c’en était presque ennuyant. Son nom résonna dans derrière lui et il tourna la tête pour découvrir Andrei, l’épaule contre l’encadrement de la porte. Il arqua un sourcil, se demandant bien ce qu’il lui voulait. «
Tes amis sont partis ? » Andrei secoua la tête avec un léger sourire. «
Non. Je suis venu te chercher pour que tu viennes avec nous. » Gabriel hocha la tête. «
J’arrive » Il attendit qu’Andrei quitte la pièce pour fumer une dernière taffe de sa cigarette, l’écraser sur le rebord et la balancer, un demi-sourire au bord des lèvres. La mort, ça ne craignait pas tant que ça, finalement.
Grumpy Wolf alias AyaJ'ai 24 piges et j'ai été trainé ici de la manière la plus fourbe qui soit par Arte
(Je rigole, c'est moi qui suis allé la harceler sur Skype, avant, pendant et après
Luv sur toi
)